Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations

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24 september 1915
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s.n. 1915, 24 September. Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations. Geraadpleegd op 03 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/ws8hd7qb0q/
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N'" 232 VENDREDI 24 SEPTEMBRE 1915 Les Nouvelles du Jour -, ARLON, LE 23 SEPTEMBRE 1915 LES VILLES DU LUXEMBOURG BASTOGNE «r~»©;*©=» —- Sur un haut plateau, situé à une altitude de 529 mètres et traversé par la ligne de partage des eaux de l'Ourthe et de la Sûre, sommeille, calme et tranquille, l'antique petite cité de Basîogne, pompeusement appelée Paris en. Ardenne, et renommée pour ses succulents jambons. L'origine de Bastogne remonte à une époque très reculée. Son nom est composé — paraît-il — des mots celtiques Bast et Tom, qui signifient « lieu fermé »; ce qui ferait supposer que cet endroit a été, de bonne heure, entouré d'une enceinte C est dans un acte authentique de l'an 834 (testament du diacre Grimon de l'église Saint-Maximin dte Trêves) qu'il est iait mention, pour la première fois de cette localité,laquelle était déjà en ces temps lointains, le chef-lieu d'un district portant ie nom de Basionecum. D'après certains chroniqueurs, Charles-Mariel livra, en 703, dans les environs de Bastogne, une bataille à Baldéric, comte de Looz, où ce dernier fut blessé et fait prisonnier avec deux de ses fils. Dans sa » Chronique », Jean d'Oulfre-meuse ( -r 1399) affirme que Bastogne et plusieurs villages environnants furent détruits, en 844, par le comte Enguerrand de Vianden, en guerre avec le comte Guy de La roche. Par une charte de 877, l'empereur Charles le Gros, sur les instances de l'im-peiatrice Richarde et de l'archevêque Luit-pert de Mayence, fit donation au chapitre impérial Sainte-Marie d'Aix-la-Chapelle " de »a iOcaliié (villa, appelée Bastonica), avec son marché et toutes ses appartenances, édifices, terres, prairies, pâturages, bois, eaux, cours d'eau, chemins, revenus voies, champs cultivés et incultes, communauté, serfs de l'un et de l'autre sexe, en un mot, fout ce qui lui appartient de droit.» Bastogne fut incendié en 1236 par les Liegeois.en rePrésailles des ravages commis uans ie marquisat de Franchimont, par le comte, Waleran de Luxembourg. Le D7 Aug. Neyen, dans son histoire de !a ville de Bastogne, donne sur cette guerre les détans suivants: « En 1236, Waleran, seigneur de Fauquemont, fils d'un premier mariage de Waleran, duc de Limbourg devenu comte de Luxembourg, oubliant certaines obligations qu'il avait envers Jean xj?' <^v®t'ue Liège, ainsi qu'envers le prédécesseur de ce prélat qui lui avait rendu de grands services et procuré de notables avantages, médita de lui faire la guerre. Il saisit, à cet effet, la première occasion qui se présenta et s'en prévalut pour entrer en campagne. Les habitants de iheux etaient à cette époque en différend avec ceux des frontières du pays de Luxembourg. Waleran,sans examiner de quei côté était te droit, prit parti pour les Luxembourgeois, vint à l'improviste se jeter sur le marquisat de Franchimont, mit le feu à Theux et porta ses ravages dans les environs. L'évêque prit sa revanche en envoyant ses troupes dans le Luxembourg où elles firent d'affreux dégâts.Ce que voyant, Waleran feignit de vouloir la paix; et l'évêque, trompé par ce faux-semblant, retira ps soldats. Ils étaient à peine rentrés dans !,e,.fays de Liège, lorsqu'on apprit que dcjà le perfide seigneur de Fauquemont avait repris les hostilités. L'évêque indigné assemble aussitôt une armée plus nom-creuse pour aller punir l'envahisseur.Mais comme il allait sur les terres de son ennemi, Henri II, comte de Luxembourg, et demi-frère deWaleran, interposa sa média-"°n ^ engagea l'évêque à arrêter sa marche, s'obligeant de faire consentir son frère à indemniser ie prélat ainsi qu'à ratifier * Pa'x- a"a jusqu'à offrir, en cas que waleran fût tenté de ne point exécuter ces conditions, de payer de ses propres de-mers, une somme de 1,000 marks et d'aller lui-même se constituer otage à Liège. Cependant tous ces engagements n'étaient qu'un nouveau leurre. En effet, Henri, aussi perfide que son frère, n'avait cédé un moment que parce qu'il voyait que Waleran était beaucoup trop faible pour continuer la lutte avec avantage. Profitant de la sécurité dans laquelle l'évêque croyait être, il ne tarda pas à rompre ses promesses. Abusant de la bonne foi du prélat pour renforcer son parti et celui de son frère, ils attirèrent les comtes de Gueldre et de juliers dans leurs intérêts et se remirent tous aussitôt en campagne, livrant la contrée qu'ils parcoururent à tous genres de brigandages. L'évêque ayant de son côté rassemblé à la hâte des forces de toutes parts et autant qu'il en put réunir, reprit en courant, le chemin du Luxembourg où la soldatesque, partageant l'indignation de son chef, mit tout à feu et à sang sur son passage. Pendant cette guerre, Bastogne, rgiti vmwrrrwwwwBy Wf iicn Durbuy, cinq châteaux-forts et cent cin j quante villages tombèrent au pouvoir de Liégeois qui les brûlèrent et les détruisi rent. Les deux partis se rencontrèrent en fin près de Montjoie où Waleran fut défai et tué. » Bastogne ne tarda pas à se relever di ces cendres et fut entouré d'une nouvell< et puissante enceinte avec deux solides por tes garnies de meurtrières, surmontées d< tours carrées et munies de herses. L'année suivante, Bastogne fut élevé at rang de vil'e et reçut des armoiries, qu'elli possède encore et qui sont: mi-partie d; gueules et d'azur, à la Sainte-Vierge au na i turel, couronnée et mantelée d'or, tenant i senestre l'enfant Jésus et de la dextre ur , sceptre d'or: le tout brochant sur la parti 't'e tion de l'écu. , Vers le milieu du XHIe siècle, on y vi ^ apparaître une famille noble, dite de Bas iogne, d'origine franque, qui obtint du cha pitre d'Aix-la-Chapelle la « Mayerie héré ditaire de la ville et franchise de Bastogne» ' Ce'le-ci comprenait les villages de Mont Neufrnoulin, Harzy, Lutremange, Lesche , ret, Ile-le-Pré, Bizory, Neffe, Ile-Ie-Hesse Savy, Salle, Hemroulle et Mageret. Ai XVe siècle, la charge de Mayeur héréditai-s -re entra par mariage dans la famille d'Au ie! (branche de Vogelsang), qui la conser 1 va jusqu'en 1677. La mayerie héréditaire ~ fut alors vendue par Charles II, roi d'Es-' pagne, à Louis Baijot, receveur des droit: d'entrée et de sortie à Marche, « pour l'administrer tant par lui que par ceux qu'i " pourra commettre en son nom. » ® En 1318, Bastogne fut pris et incendii ^ "ne seconde fois par les Liégeois, pour sf venger du comte Jean de Luxembourg, qu t avait pris le parti du comte de Fauquemon avec lequel leur évêque, Adolphe de h ' Marck, était en guerre. A ce qu'on rappor " !e, ce dernier aurait donné ordre à se; troupes de commettre le plus de ravage: e possible, d'enlever dix bœufs pour unt vache, de brûler une ville ou dix village? !! pour une maison incendiée dans le pays d< - Liège. ~ En 1332, Jean l'Aveugle, roi de Bohêm* ® et comte de Luxembourg, afin de fairs e disparaître de ses Etats l'enclave du terri-foire de Bastogne (lequel appartenait, coni-[' me nous l'avons vu, au chapitre d'Aix-la-|> Chapeije) fit l'acquisition de cette ville et ds '' sa banlieue. Ce prince lui conserva ses anciens privilèges et lui en accorda de nou-n veaux. " '602, le comte Louis-Gunther d< ;s Nassau, après avoir pillé Saint-Vith, tenti s cte surprendre Bastogne; mais, grâce à se; ® puissants remparts et à la bravoure de se: habitants, qui « entre eulx s'estoyent reso e lus de se deffendre jusquez à la fin », cettf ;s place ne tomba pas entre les mains de l'a-'■ gresseur. Celui-ci se dirigea sans tardei I sur Saint-Hubert, où il entra à l'improvist< !> au point du jour suivant. La ville et l'ab-!l baye furent pillées. Le comte de Nassat II emmena comme prisonniers, à Leyde, ur e grand nombre de nobles et de bourgeois. '* ainsi que l'abbé, qui dut payer une rançor de 60,000 florins. Lorsque au mépris du traité de Nimègue. Louis XIV envahit la Belgique, les Fran-lr çais s'emparèrent de Bastogne et en rasé ® rent les fortifications (1688). " Pendant la guerre de la succession ai trône d'Espagne, Bastogne eut égalemen -l beaucoup à souffrir. L'ordonnance ci-après prise le 20 février 1703 par le gouverneui r général du duché de Luxembourg, en es e une preuve: :s 1- « Le comîe. d'Ame], du conseil de guerre du Roy U lieutenant générai des armées de Sa Majesté, gou t, verneur général .du duché de Luxembourg de Chiny Estant du service du Roy et de l'intérest publicqu< 3 de faire guarder pendant cette conjoncture de guern s les places et postes, où les habitants du plat pays e e voisins d'icelles se puissent réfugier avecq ieun lt meubles, bestail et effects, Nous ordonnons au: i- communs habitants de la ville de Bastoigne de, auss^ l- rost la présente veue, prendre les armes et .se mettn >, en debvoirs de guarder et deffendre la dite ville,pou ne pas estre surprise des parties ennemies, et com ît me les Bourgeois afforains, qui doivent estre ai t- nombre de dix escadres, sont obligez de contribue de la moitié des hommes qu'il convient pour occu per les postes dudit lieu, ainsy qu'il s'est pratiqui r de tout temps passé, les enchargeons pareillemen e d'envoyer audit Bastoigne, chasque jour un certait :S nombre d'hommes eguaî a celluy que ceux .de ladit< >■ ville fourniront, pour estre de guarde tant de nui i- que de jour, occuper touts les postes qui y sont et ] faire la patroulle comme ils ont faict cy devant, i lt quel effet le prevosr, mayeur, officiers et gens d< i, magistrat dudit Bastoigne se donneront un soing tre: é particulier, affin que le tout soit ponctuellement exé e cuté, comme aussy que les chandelles et bois d< r cliauffage dont on aura besoin ausdits postes pour le; lt hommes qui y seront de guarde, soyen regulieremen it fourny par ceux qui en sont chargez, et dans la ma ni ère accoutumée... » r En 1706, la peste décima la populatior e de la ville: sept religieuses Récollectine: il moururent victimes de ce terrible fléau, i- Dans le courant des années 1790-1791 e régna parmi la garnison, établie momen-é tanément à Bastogne une épidémie grave, s à laquelle environ deux cents militaires suc-it combèrent. ù Sous la domination autrichienne, Basto-e gne fut le chef-lieu d'une prévôté se com-n posant de onze « mayeries », à savoir î, Hotte, Chaumont, Bourcy, Malempré, Lonville (abandonné, Ainberloup, Gouvy, Hoffelt, Doncols, Raidu et Bellain. Le dernier prévôt fut Chaies-Joseph de Hosfna- j gel, seigneur de Scl|itbourg. La famille de j Hcefnagel était orignaire de Bohême et { portait: coupe d'or e d'azur, une aigle de I sable au chef et un ihevron avec deux co- 1 quilles et un fer à c je val, le tout d'argent, en pointe. El'.e posséait à Schutbourg (G. D.) un imposant châtau, dont on peut en- i core voir les ruines. Vaul HENCKELS. NOS PRISONNIER> EN ALLEMAGNE : s loi Haps de liiiltr j tn Westpbalie —-J Un médecin-major fait prisonnier à ftlaabeuge, et -qui esi resté en captivité Plusieurs mois avant d'être i échangé, communique au Temps ces notes sur le ) camp de Munster, où se Ùouvehti comme on sait.as- î sez bien de nos compatriotes luxembourgeois : Les Allemands ont établi aux environs de la ville I de Munster, capitale de la Westphalie et chef-lieu £ de leur 7e corps d'armée, 'rois camps de prison- ë r.iers. Le camp I, dit «camp de l'Haus-Spital», est | construit à 5 kilomètres environ vers l'ouest, sur [! des terrains incultes, entourés de-ci de-là de maigres ï bouquets de sapins ; il comprend environ 6.000 pri- | sonniers, dont près de 5.000 Français.- Le camp II, \ dit camp de «Rennbahn», est construit à 4 kilo- | mètres à l'est, sur remplacement du champ de cour- ? ses ; plus important, il compte 16.000 prisonniers, | dont 13.000 Français, enfin le camp III, dit camp des { Nouvelles-Casernes («Neue-Kasernen»), est instal- 5 lé dans des casernes d'infanterie non terminées, \ situées dans un faubourg extérieur ; il renferme en- jj vircn 4.000 prisonniers. Il y ?. donc autour de cette | grande ville allemands une petite ville française de l plus de 20.000 âmes, qui en attendant avec courage ; et résignation l'heure de la délivrance, continue à \ entretenir tous les sentiments de solidarité et de dé- f v en» met ri. wcîdttfa. J-j -"-egrt,, assuciailOiii» Uc prêt l mutuel, caisses syndicales, « vres de bienfaisance ' de tous genres se créent, fonc?»ùnnent et deviennent rapidement florissantes. Les morts eux-mêmes ne sont pas oubliés. En pleine campagne, dans une clairière bordée de bois de sapins, au voisinage du camp I, ,se trouve le cimetière des prisonniers de Munster. C'est un rectangle d'environ 100 mètres de long sur 10 de large, avec une allée centrale, et de chaque côté, alignées deux par deux, côte à côte, identiques à elles-mêmes, les tombes recouvertes chacune d'un petit mausolée en ciment, surmonté d'une croix, œuvre d'un camarade. Au centre, une plaque ovale émaiilée noire,porte en caractères blancs les noms et prénoms, le régiment, les dates de naissance et de décès. Devant la porte d'entrée, une modeste cabane de planches sert de chambre mortuaire : lors de ma visite, deux soldats, un Russe et un Français, unis même dans la mort, attendent dans un cercueil en bois verni, l'heure de leurs funérailles; tout cela est uniforme, simple, touchant. Chaque semaine les petites tombes s'alignent, — il y en avait 90 en mai, — et avec l'assentiment des autorités allemandes,deux Français de grand cœur, l'adjudant P... et le R. P. V... prirent l'initiative de faire élever à la mémoire des soldats alliés, morts en terre d'exil, un monument collectif, symbole durable du souvenir. Une souscription fut ouverte entre tous les prisonniers, sans distinction de nationalité ; elle produisit 1.200 marks. Architecte,. sculpteur, tailleurs de pierre se mirent aussitôt à l'œuvre, et l'on put à l'extrémité du champ de repos, immédiatement en bordure des sapins, élever le monument, qui est très beau dans son émouvante simplicité. Une pyramide tronquée, ornée d'une branche autour de laquelle sont inscrits ces mots : «Aux morts pour h patrie, 1914-1915» et surmontée d'une croix dont les bras supportent une couronne d'immortelles, repose sur une vaste stèle qui se prolonge de chaque côté sur un terre-plein.Au centre de la stèle se dresse le coq gaulois avec, au fond, un soleil levant, et de l'autre côté un petit clocher de village. Il m'a été donné d'assister, avec une délégation des trois camps, à la pose de la piemière pierre et ce fut une cérémonie émouvante. Par un froid après-midi d'avril, sous un ciel gris tout chargé de gros nuages, nous étions là, peu nombreux, groupés autour du socle. Un médecin anglais d'abord, puis un médecin russe, un sous-officier de guides belges, mes confrères français et moi-même, silencieusement, découverts et profondément émus, nous déposâmes sur la pierre une truelle de ciment. Autour de nous, quelques prisonniers et trois officiers allemands. Le plus ancien d'entre nous, le docteur G..., prit ensuite la parole pour dire «quelle pensée généreuse a guidé nos prisonniers quand ils voulurent laisser à leurs compagnons de misère cet ultime souvenir». N'est-ce pas un peu de la patrie qu'on leur laissera avec ce mausolée conçu et édifié par des mains fraternelles? Puis le R. P. V... bénit le monument et très éloquemment adressa l'adieu suprême à ceux qui dorment là pour toujours. Un soldat déclama l'ode de V. Hugo: «Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie...» Quelques autres chantèrent le Crucifix, de Faure, enfin un autre récita une poésie composée pour la circonstance par un prisonnier du camp II. La pluie commençait à tomber. Un dernier coup d'œil aux petites tombes alignées, un dernier adieu ému à nos «chers morts», et lentement nous traversons le champ du repos pour retrouver notre Degleit-mann, qui nous attend à la porte en mâchonnant un cigare. Docteur Et, B,,. Morts paur la Patrie 5 — — Carpentier René, sergent, 27e de ligne, 3-1, Wessel-Loo. Carrils G.-F., 14e de ligne, 22983, Mi-cheroux.Cartuls, 58297, Ougrée. Casier Raoul, 5e de ligne, 1er bat., Ire cornp., 667, Ramscapelie. Casier Statte, 7773, Hauthem-Ste-M. Casiers Camiile, 3e inf., b. v., 2e comp., 55707, Zevecote. Caspers Louis, 9e de ligne, Liège. Cassaert Michel, 55767, Namur. Cassart, 14e inf., Ire comp., Zevecote. Casteels Guillaume, 9e de ligne, 55412, Ougrée. Casteleme René, infant., Allemagne. Castelein, 57884, Hauthem-Ste-M. Casielin Odilon, Dunkerque. Cafelle Jules, 4e rég., 54922, Waterm.-Boitsfort.Caty Jules, 56158, Hauthem-Ste-M. Caubergts Pierre. 7e de ligne, 1-3, 59194, Anvers. Cauchy Robert, 8e de ligne, 2e bat., Champion (Namur). Cauiier Augustin, 1er fort., 3e s., 4-3, Anvers. Cavens Emile, 8e de ligne, Namur. Cayman Gaston, 2e carabin., 4666-8270 ou 96318, Lierre. Celeti Fr., 7e de ligne, 58700, Kessel-Loo.Cenie Berton-Jérion-Appoli., 5e de ligne, 54194 ou 4062, Rotselaer. Ceilin, 12e de ligne,de Grandhan,57384, Queue du Bois. Cepperis L., 5e de ligne, 58987, Rotselaer.Ceulemaris Aug.-Léon, 51742, Wandre. (A suivre) H travers les usines lie guerre — Depuis le commencement de la guerre, -les usines d'Essen et du Creusot ne cessent de déployer la plus grande activité. C'est de ces villes guerrières que sont sortis tous les canons dont la France et l'Allemagne ont un besoin qui va grandissant sans cesse. Nous avons conté, d'après le journal, une visite aux usines de guerre en Italie, i Nos lecteurs liront avec non moins de plaisir sans doute, une visite aux usines Krupp, par un journaliste russe, ainsi que les impressions recueillies au cours d'une visite au Creusot par le puissant écrivain Guy de Maupassant. L'intéressante description de la visite des usines Krupp a été racontée dans les Russia Vieclomoste par M. Wassilevski, avec beaucoup d'humour. Nous commençons aujourd'hui la publication des pages les plus frappantes de son récit, qui date de juillet 1913. » ^ * Une visite chez Krupp Le crépuscule désolé de l'automne tombait sur la terre en tons dorés et mordorés, lorsque le journaliste russe entra dans le restaurant «Essener Hof», visite dont ne saurait s'affranchir le touriste qui vienl au pays où l'on fabrique I'«histoire du monde». Le soleil s'enveloppait frileusement dans les courtines sombres de nuages grisâtres et maussades; ses rayons d'argent traversaient le feuillage rouillé des jeunes tilleuls taillés en bouquets et se perdaient dans les cadres dorés des énormes panneaux de glace qui reflétaient le luxe criard du restaurant. Ses plafonds surchargés de moulures étaient couverts d« fresques allégoriques, représentant le triomphe du Travail, de la Force, de la Vertu, du Progrès, du Commerce, de l'Industrie, etc. Des foyers aveuglants de lumière électrique s'irradiaient d'ampoules de cristal renversées. Le long des murs, sur de larges consoles de vieux chêne, sculpté, s'étalaient des services de vaisselle d'argent massif; sur les tables, parées de nappes neigeuses,sommeillaient en de hautes flûtes de cristal les dernières rosesi jaunes ou vermeilles de la saison L'air était imprégné du mélange de suaves parfums de fleurs et de l'arôme capiteux de cigares recherchés.Une armée de garçons, cravatés de blanc, évoluaient sans bruit sur le tapis épais. Leur chef, le majordome, épais, rasé, personnage convaincu de son importance, ressemblait à un cardinal romain qui aurait troqué pour une soirée, la pourpre contre l'habit civil, sortant des mains d'un tailleur de marque. Dans une niche de la vaste salle à manger jouait un orchestre composé d'une dizaine de jeunes Magyars au teint bronzé, dans leurs vestes nationales de hussard, ornées de brandebourgs d'or. Ils exécutaient avec conviction et entrain un ancien Pes. ther-Walzer, inspiré à Lanner par les montagnes vertes, les villages blancs et le ciel bleu de la Hongrie. j C'était l'heure du dîner. I — Avez-vous vu Essen la nuit? demanda un Al-;[ lemand au touriste russe. ^ Et sans attendre la réponse, il crie enthousiasmé : — C'est admirable, féerique, enchanteur! î II disait vrai. Lorsqu'on approche d'Essen, la nuit, > — cette ville est siituée sur la grande voie de Berlin à Cologne — on peut, en effet, contempler un spectacle féerique qui vaut la peine d'être vu. Il est difficile de trouver du premier coup un nom pour ce ! paysage original. C'est un panorama mobile dessiné en traLts de feu. II s'étend entre deux stations sur : une étendue de vingt kilomètres, et pendant un quart d'heure le voyageur le voit se dérouler sous ses yeux, juste le temps de le contempler et de ie regretter lorsqu'il disparaît soudainement. C'est un tableau grandiose et saisissant. 11 s'enlève sur un fond rouge sombre, et pendant une dizaine de kilomètres embrase le ciel calme et immobile. L'intensité de la clarté qu'il répand et la viva-» cité des traits de feu se maintiennent tout le temps. C'est une illumination nocturne éternelle et Immuable, sinon de tout un pays, du moins d'un rayon territorial considérable. En Italie, le Vésuve en automne donne au ciel dans 'e lointain aérien un fond sem-- blable. Dans cette lueur rouge sombre qui domine la nuit éclatent de-ci de-là, tout autour du royaume de y Krupp, des gerbes de feu blanc pâle, roses, bleues, azur, ce sont les nuances résultant du processus de « la fusion des divers métaux.Elles sont innombrables et forment un feu d'artifice fantastique, unique en t son genre. Une Torêt de cheminées d'usine se dresse au-desr sus des innombrables forges et fabriques de Krupp, ) qui commencent longtemps avant Essen et finissent à une distance considérable de cette ville, qui n'est que leur centre et leur capitale. Ce sont les fonderies de fer, de fonte, les forges, les aciéries, les fabriques de canons, de cuirassés pour navires, de rails, et les plus vastes mines de charbon de Westphalie. » Outre le feu, deux éléments remplissent encore ce royaume, la fumée et la vapeur. Les épais et noirs nuages de fumée ne s'éclaircissent que les jours de tempêtes, le reste du temps ils voilent le soleil, comme à Londres. La vapeur se mélange à la fumée et tombe sur toutes choses en liquide chaud. En un mot , le royaume de Krupp peut être résumé en ces trois mots : de la fumée et de la vapeur sur un fond de feu. Ce grandiose panorama aveugle et assourdit. Quand on en approche, le bruit du train s'efface. Dans certe féerie irULernale, les marteaux à vapeur et les grues, ies fourneaux, les cheminées, les locomo-biles, ies 'ecomotiv^-?, tout grince, frappe, hurle, | siffle. Un mondé de travailleurs toute l'année peine P jour et nuit sans relâche. Les ouvriers sont ici comme des fourmis dans la fourmilière, on ne ies aperçoit pas dans la polychromie des feux, on ne les entend pas dans la cacophonie des machines. On ne les distingue que lorsqu'on perd de vue ie tableau ' d'ensemble. Pourtant l'ouvrier est en grand honneur dans le royaume de Krupp. On l'apprécie, on le soigne, on le flatte et l'on cherche par tous les moyens à le ri-I ver à l'usine. Sous ce rapport, une visite à Essen est aussi curieuse qu'instructive. C'est dans toute l'Allemagne le centre presque unique où la vie ouvrière ' est organisée rationnellement et où l'on s'occupe de ^ son bien-être. On est frappe du grand nombre d'ins-s titutions créées pour ie peuple, et l'on peut dire que là l'ouvrier reçoit assistance du jour de sa naissance g jusqu'à son dernier souffle. Ce secours lui vient ^ sous forme de self help, de mutualité et de subventions de l'usine. e Avant tout, on y remarque plusieurs dizaines de s crèches et d'asiles infantiles pour les orphelins ou demi-orphelins. Ces œuvres fonctionnent avec une l grande régularité et réjouissent le cœur et les yeux du visiteur par la propreté, l'ordre et l'hygiène qui g y président. A l'usage des adolescents ,cn a fondé tout un groupe d'écoles primaires, secondaires et professionnelles. Il y a encore une école spéciale de mines, adaptée surtout aux besoins des usines de Krupp, d'où les jeunes gens, après trois années d'études, sortent avec des diplômes qui leur assurent des salaires et une situation supérieurs. L'instruction est entièrement gratuite ; dans cha-a que école et dans chaque classe les cinq meilleurs élèves reçoivent des bourses de la fabrique. Il y a ,t pour les jeunes filles, entre les écoles primaires et it secondaires, des écoles ménagères où elles appren-e nent, à la grande satisfaction de leurs pères, frères s et maris, à préparer une nourriture substantielle, sa-s voureuse, fraîche et surtout bon marché, le meil-is leur marché possible. Dans cette intention, on leur ji donne des devoirs dans ce genre : «Préparez un re-i- pas de deux plats de viande pour 30 pfennigs». On S vérifie et on apprécie les plats pour le goût, la quaii-e té et le prix de revient. Celles qui ont donné les u solutions les plus satisfaisantes du problème reçoi-u vent des prix. l- Il existe pour les célibataires des foyers et des s clubs avec des restaurants, des jeux de quilles et des salons de lecture. Ces cercles organisent les jours x de fête des excursions, dans les environs, en hiver e et en été de grands voyages circulaires, à prix très s réduits. Ces cercles assurent aussi aux ouvriers mail lades des billets à tarifs réduits pour qu'ils puissent 1 faire des cures dans les stations thermales, s L'administration des usines Krupp a élevé à l'intention des ménages ouvriers des maisonnettes pouvant contenir deux familles au prix de 15 marks par >- mois, pour un logement de deux grandes chambres, e bien éclairées, et d'une cuisine. Partout règne la lu-e mière électrique, et le cliarbon pour le chauffage est n vendu au prix d'usine. Chaque maisonnette a son e jardinet. Les malades sont soignés gratuitement aux frais de l'usine, et paient ies médicaments à un taux t sensiblement réduit. L'administration a édifié deux :s hôpitaux de 500 lits chacun, avec une clinique opé-i- ratoire et une maternité gratuites. Il y a en outre des magasins et des dépôts d'associations coopératives, >. ainsi que des fabriques de chaussures, de confec-is tions et de lingerie. 1- Essen compte 14 caisses d'épargne. Les usines assurent elles-mêmes leurs ouvriers contre les acci-

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Dit item is een uitgave in de reeks Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Arlon van 1914 tot 1916.

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