Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations

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01 januari 1915
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s.n. 1915, 01 Januari. Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations. Geraadpleegd op 26 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/3b5w669s85/
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Les Nouvelles du Jour Feuille Luxembourgeoise d'fnlormatior*.s AKLON. LE 31 DECEMBRE 1914 1914-191S. —«,0»— Il y a un an, 1914 venait à nous et son entrée triomphale s'effectuait parmi la joie bruyante des vœux, des souhaits et des espoirs. Aux étalages des libraires, l'Année nouvelle se symbolisait sous les traits d'une aïlégGrie souriante aux bras roses chargés de présents et de fleurs. L'allégorie était menteuse .Ses promesses étaient hypocrites et, aujourd'hui qu'elle s'enfonce dans l'éternité .mais non hélas! dans l'oubli, l'Année de malheur de 1914 a les mains rouges du sang de nos enfants. Elle nous avait trouvés libres, joyeux, confiants et, sous l'égide d'une Paix que nous avions la folie de croire éternelle, appliqués au labeur de chaque jour et de chaque instant. Elle nous laisse dans le deuil et dans les larmes, devant notre bonheur ruiné, devant noire pays dévasté et nos foyers où quelque place eskà jamais vide. Eïie nous a tout pris, — sauf l'honneur. ...Et voici 1915 qui vient nous visiter dans notre détresse. Sa sœur aînée nous a trop menti pour que nous accueillions celle-ci avec, les mêmes acclamations. Mais parmi les plus éprouvés d'entre noas, il n'est personne qui ne trouvera qaand même un sourire d'accueil pour la nouvelle venue. Si l'autre ne nous a laissé peur tout bien que l'honneur sauf, celle-ci ne nous apporte qu'un présent, — qu'un seul: l'espérance. Mais il nous suffit. Cet humble mais précieux cadeau va relever nos courages un moment fléchissants, il éclaircira fut-ce même d'une fugitive lueur notre triste horizon, il nous ouvrira les perspectives réconfortantes d'un avenir meilleur. Pour cela, 1915, sois la bienvenue parmi nous. Et puisque ce jour est traditionnellement dévolu aux souhaits, ild^e-TioXis'en formuler un, — un seul: Fais que ta promesse ne mente pas et que dans un an d'ici tu puisses disparaître à ton tour sans que t'accompagnent les cris de malédiction des ! mères, des épouses et des enfants. 1915, nous te faisons confiance. Les N. du J. __ * LES «GRANDES FIGURES DU JOUR Le généralissime Joie, M lit i Mail —«o»— — MAX NORDAU, l'auteur de l'article ci-dessous, est l'un des écrivains dont l'Allemagne est le plus légitimement flère. Ce grand publiciste pour qui la littérature ne fut jamais un art fermé, mais avant tout un rude instrument de combat en faveur d'une Cause ou d'une Idée, s'est conquis une notoriété universelle qui confère une particulière importance à ses jugements. De souche juive, il est né à Budapest, voilà soixante-cinq ans. Fidèle à ses origines, il fut parmi ceux de sa race qui rêvent de restaurer Israël dans la Terre Promise et la part qu'il prit à la direction du mouvement sioniste est considérable .11 se fit aussi l'avocat ardent et écouté de ses malheureux coréli-ponnalres si odieusement maltraités en Russie et en Roumanie. Sa contribution au mouvement littéraire allemand îe met au premier plan de l'élite intellectuelle d'Outre-Rhin, k laquelle il a depuis 1897 donné tout une série d'ouvrages de critique littéraire et artistique d'une incontestable valeur, notamment: Français contemporains, Essais d'Histoire de la Littérature, des romans et des nouvelles: Bataille de frelons, Morganatique, Analyses d'Ames, Ma h a Kàg ,et enfin un drame puissant : Le docteur Kohn. La plupart de ces ouvrages, violemment originaux, ont été traduits en plusieurs langues et le public européen y a reconnu la marque d'un esprit extrêmement personnel et dont l'un des mérites principaux est assurément le courage de la vérité. Tel est l'homme remarquable, aux jugements justement écoutés, qui ayant pu voir et apprécier le généralissime français, vient de lui consacrer en toute franchise le beau portrait que nous traduisons « l'intention de nos lecteurs, certains que nous sommes ,qu'il ne peut manquer de' les intéresser. Le peintre et le modèle sont assurément dignes l'un de l'autre. * & * Le général Joffre Le généralissime des forces françaises au cours de la guerre actuelle, le général Joffre ,est Catalan de naissance, originaire de RivesaHes en Roussillon ,dans les Basses-Pyrénées.Sa taille dépasse la moyenne ,1a stature forte et vigoureuse, ses grands yeux bleus servent une vue nette et perçante. Il ne serait pas exact de dire que la présente guerre a révélé sa personnalité. En France, il était connu depuis longtemps et agjKçéci*, L'étet-majer rass# av<w* «s lui une très grande confiance. Le général anglais French, qui le vit à différentes reprises à l'œuvre, aux grandes manœuvres, reconnaissait pleinement sa valeur. • Au moment où l'Allemagne déclara la guerre à la France, le général Joffre était, depuis deux ans ,1e chef du grand état-ma- t jor, et comme tel, nominalement le vice-président, mais en réalité le président effectif du Conseil supérieur de la guerre, à la tête duquel les dispositions organiques placent le ministre de la Guerre en fonction». ' Ce collège se compose d'anciens commandants d'armée, appelés à reprendre ; un commandement en cas de conflit. ; Pour que Joffre fût chargé de la direction [ du Conseil Supérieur de la Guerre, il fallait 1 que sa réputation fût grande dans les sphères militaires. Joffre appartenait à l'armée savante du ' génie. Mathématicien de premier ordre, il avait pu rivaliser, en Polytechnique, avec Henry Poincaré, l'un des plus grands génies, en sciences exactes, de la dernière gé-; nération. Ses tendances naturelles et sa f profession l'inclinaient vers le génie mili-, taire et les sciences naturelles . Pendant longtemps, il fut au ministère de la Guerre président de la section techni-1 que chargée de l'examen des inventions , pouvant présenter un intérêt militaire. ' Ses attributions ne l'induisirent néan-moin jamais à la spécialisation à outrance , et toujours depuis le moment où il fut appe-j lé à des emplois supérieurs, il évoqua chez j ses camarades comme chez ses subordon-: nés, la conviction qu'il possédait routes les •qualités d'un chef, pleinement à la hauteur [ des responsabilités qu'il pourrait avoir à assumer comme tel. i 11 n en faudrait pas conclure que sa désignation au poste où le précédèrent les Saussier, de Boisdeffre, Hagron, de Lacroix, ne souleva aucune objection. Bien l 1 qu il n'eut rien du général-politicien et que . jamais, il n'eût incliné vers un parti ou I manifesté de façon quelconque ses opinions • 1 on n'ignorait pas qu'il provenait d'une fa-; , mille foncièrement catholique, et les parle-. t-ès-sensifcîes en pareille-matiè- ! re, de même que certaines sphères mili-;. taires, convaincus du caractère tout au ; moins conservateur de ses tendances, en-, visagèrent avec une certaine méfiance sa promotion. <^etfe suspicion, notamment du parti radi-cal,s'envenima encore par suite de l'accueil que lui firent les catholiques, dans l'armée; a autre part, certaines mesures prises contre les rares généraux républicains, telle que la mise à la retraite du général Per-cin, a îa suite des manœuvres d'automne de 1 an dernier, mesure que le gouverne-ment dut révoquer en raison de l'indigna-] tion des amis politiques de gauche du géné- 1 Percin, ne firent qu'accentuer cette impression.Tout cela est oublié aujourd'hui, l'était déjà au moment où éclata la guerre. Tout le monde admit que Joffre prit le commandement suprême 'ors de la mobilisation. Pendant des mois, les chefs en sous-ordre i restèrent ignorés du grand public. Son nom 1 rut seul dans toutes les bouches, dès le dé-t but de la guerre et pendant les premières ; semaines. 11 eut le bonheur de posséder ; dès le principe,la confiance de l'armée et dé ; a nation et de la conserver à travers toutes les obscurités, toutes les déceptions premières.v^e ne furent pas tant ses services ,que ; 1 on n était pas encore à même d'apprécier, i que ses qualités personnelles qui lui valu- ; i rent cette situation prépondérante. La grande force du Général Joffre réside dans son indépendance morale. Il ne veut compter que sur lui-même. Sa personnalité trouve son soutien en elle-même et ne recherche aucune aide extérieure. Il se soumet au jugement de sa conscience et ne concède rien aux opinions d'autrui. La popularité lui est venue sans qu'il l'ait quêtée; il ne s'en est jamais soucié. Il méprise les artifices modernes de la réclame; toute attitude théâtrale lui répugne. Il déteste de se produire. Il est trop imbu des mathématiques et de la géométrie ,pour faire des phrases.II pense, parle et agit si sim- \ plement qu'il évoque forcément le souvenir d'un théorème. j Après la bataille de la Marne ,un de ses officiers d'état-major lui dit: « Savez-vous mon général (le langage militaire français ! ne connaît pas l'appellation d'Excellence) que vous avez remporté la plus grande bataille que l'histoire ait enregistrée? Que pourriez-vous désirer de plus? » Joffre répondit: «Le repos, bientôt, dans ma chaumière des Basses-Pyrénées». — Et c'était bien là, sa pensée. , Lorsqu'après l'échec de Charleroi, il jugea nécessaire de se replier devant les armées allemandes, en des marches forcées donnant l'impression d'une fuite, jusqu'à l'Aisne et à la Marne, il fit ce qu'il estimait s'imposer à ce moment ,sans se de- ; mander au préalable ce que la nation fran- , çaise penserait de cette retraite jusqu'à la limite des positions fortifiées de Paris. Les lignes de défense que Joffre occupe depuis 10 semaines de Compiègne et Sois-sons jusqu'à la Moselle, en passant par l'Argonne et St-Mihiel; depuis cinq semai- ; nés, à la Lys et l'Yser,de Nieuport à Arras, ! m passant par Dixwud* rr^ . ...< - vwiïj« v invariables, abstraction faite de quelques déviations en avant ou en a; rière. Il sent grandir autour de lui, l'impatience. Il entend murmurer autour de lui, par des centaines de boucher l'interrogation: « Qu'attendons-nous pou avancer? » Bien qu'il ne lise pas les journaux, il sait cependant que quotidiens -rient, des articles de fond, par douzaines, font des a iu-sions de plus en plus directs à cette croyance que le soldat françai y par sa nature, est fait pour l'offensive et eue ses qualités essentielles s'étiolent ou tout au moins sommeillent dans la défensive. Il sait qu'on l'appelle l'Hésitant, et que tous ne considèrent pas l'épithète de Curïu.ùor comme un éloge. Rien de cela ne l'atteint. Il suit sa pensée propre et ne s'en écarte pas de l'épaisseur d'un cheveu jxrnr faire plaisir à autrui. Et les soldats le -comprennent ou croient le comprendre. Il préière la défensive incolore à l'offensive incomparablement plus glorieuse, parce que la première exige moins de victimes. Il est avare du sang de ses troupes. Il pense qu'à force de patiente endurance, il fatiguera et épuisera l'armée allemande et lui abandonne les assauts héroïques toujours renouvelés. Son armée est prête à tout effort, mais lui sait gré de constater qu'il se refuse à sacrifier n'importe lequel de ses soldats, à la mise en scène du champ de bataille. Il ne sera possible de juger sa valeur comme généralissime que le jour où ,1a guerre étant terminée, l'écrivain militaire en aura l'ensemble sous les yeux. Jusqu'ici Joffre n'a révélé aucune particularité d'esprit qui fût digne d'être notée. Tous ceux qui ont conçu la philosophie de la guerre, depuis Frédéric le Grand, Napoléon, Gomini, Clausev/itz/ jusqu à Molt-ke, von der Goltz, et k:- Jèves plus jeunes de Moltke, ont tou;ou:3 enseigné que !e premier devoir du ch-ë; militaire est d'imposer à l'ennemi, sa popre tactique. La stratégie du général Joiïre n'obéit pas à cette loi. Il n'a pî ; ju qu';ci, tenté une seule fois d'imposé; ;t tactique à l'état-major allemand. Tous effrrk sent bornés à , empêcher l'e^f .^r.'or 'fâMsei son but tactiqu Pour le dire en deux mots: sa stratégie a été jusqu'ici négative, et non point positive. Au début de la campagne, il s'efforça de réaliser un plan personnel , par l'invasion de la Haute-Alsace. Ce plan échoua. Joffre conserva toute sa présence' d'esprit, rétrograda avec une énergie froide, des généraux qui n'avaient pas été à la hauteur ,en nomma d'autres en leur remplacement, qu'aujourd'hui l'on cite en France, avec fierté: les Foeh, Michal, Sarrail, Maudhuy, Maunoury, Dubail — et rétablit la situation.Nombre de connaisseurs expliquent ses fautes du mois d'août par la circonstance qu'à ce moment, l'outil qu'il avait entre les mains était défectueux, les effectifs insuffisamment nombreux, mal exercés, mal armés et mal dirigés,et que depuis lors,toutes ces conditions ont été améliorées. Ce qui est certain, c'est-que dans la fortune adverse, il n'a jamais perdu la tête et que la défaite l'a vu tout aussi calme que la victoire ,au jour où le sort des armes lui est redevenu favorable. Son adresse dans la conduite des hommes et son tact sont suffisamment démontrés par les excellentes relations qu'il a su établir et maintenir avec les commandants des armées anglaise et belge. En campagne les généraux sont très susceptibles et ils lé* sont deux et trois fois plus lorsqu'ils doivent obéir à un chef étranger. Jamais une ombre ne s'est interposée entre le général Joffre et les Anglais ou les Belges, qui lui sont subordonnés, jamais un froissement ,jamais un malentendu n'ont surgi. Ceci seul suffirait à le caractériser comme une nature exceptionnellement remarquable. Les dons corporels les pius heureux complètent ses qualités morales. Malgré ses £3 ans,Joffre rivaliserait en fraîcheur et en éias ticité avec le plus jeune de ses sous-lieutenants. II ne connaît pas la fatigue. Il travaille 18 heures, par jour ,et vingt ,s'il le faut. Il consacre 20 minutes à ses repas, et est d'une sobriété extrême,tant pour la nourriture que pour la boisson. Il se refuse tout luxe, et jusqu'à ses aises. Et ces allures spartiates ne préjudicient en rien à ses capacités. MAX NORDAU. la guerre a déjà coûté 27 mi!!iards è l'Europe L'économiste allemand Julius Wolf vient de publier une brochure dans laquelle il se livre à une étude comparative des dépenses occasionnées par la guerre aux pays qui y prennent part. D'après lui, la guerre coûte 50 millions par jour à l'Allemagne, 25 millions à 1 Autriche-Hongrie et 112 millions et demi aux Alliés, soit un total de 187 millions et demi par jour. Si ce calcul est exact, la guerre aurait coûté, du 2 août au 25 décembre, 27 milliards 115 millions au moins. Sur ce chiffre, l'Allemagne aurait dépensé 7 milliards 250 millions, l'Autriche 3 milliards 625 millions, et les Alliés 16 milliards 240 Après l'évacuation de la Serbie —«0)>— Nombre de gens, impressionnés par le retour offensif absolument inespéré des Serbes, leur victoire de Valjevo et l'évacuation rapide du territoire serbe par les armées austro-hongroises, ont voulu chercher dans des considérations de pure stratégie, l'explication de la retraite des troupes serbes qui les avait ramenées, peu de temps auparavant ,de la frontière austro-serbe, à 150 kilomètres en arrière, dans la vallée de la Morawa. En réalité, il n'en a pas été ainsi.Les combats qui avaient permis aux troupes austro-hongroises ,au début de leur offensive, d'envahir la Serbie par l'ouest en suivant la rive droite de la Drina tout le long de la frontière ,avaient été pénibles, acharnés et terriblement meurtriers. On peut en dire autant des nombreux engagements qui avaient précédé îa prise de Valjevo et d'Uzics, comme aussi des batailles livrées par l'envahisseur au moment de franchir la Kolubara et la Ljig. Ce sont ces engagements c es Datailles qui avaient forcé l'armée : ;■? à battre en retraite: les raisons de s r-r.'gie ,pure en tout cas, n'y avaient pu jouer qu'un rôle secondaire. Dès lors, comment expliquer le brusque et complet revirement de la situation militaire, en favetr des .Serbes? U y a à cela plusieurs raiso: s. Il ne faut pas perdre .'e vue que les hostilités que nous, venons de rappeler, avaient pour théâtre une rég.'on très tourmentée, où l'armée auftro hongroise avait à escalader des montagne- de pius en plus hautes à mesure que h ne s'en rapprochait du cœur du p. . . e> montagnes étaient défendues pr uvrages militaires auxquels leur c; r ation même et leur situation top h que donnaient la valeur de véritabj r. rteresses: on conçoit quelles difficultés nombre l'armée d'invasion eut à y * a 2, quelles opérations épuisants il lui «•.. ne-evetr cHnener-kbien. » Or, quana U victoire eut couronné ses effor 3, . e at- : ajor austro-hongrois décida de n'en perdre aucun fruit et dans ce but, au lieu os laisser ses troupes réparer leurs forces et consolider le terrain conquis, il les lança sans désemparer à la poursuite de l'ennemi vaincu. C'était une faute. Il :ui- entrain# en effet à étendre démesuré- i ment son front ,à disséminer ses divisions dans des régions pleii.es de péril , où leur ravit .iilement en vivres et en munitions ne devait pas t der à devenir difficile. Les Se? :es mirent les circonstances à profit. O. es de leurs divisions qui battaient en retraite étant trop éprouvées pour pouvoir à elles seules tenter èt faire aboutir un si rude effort, ils rappelèrent, pour les leur adjoindre, toutes les forces dont ils disposaient ailleurs, en Macédoine, à la frontière bulgare et aux environs de Belgrade. Renforcée par ce gros appoint — qui rassemblait tous les hommes encore valides de 16 à 50 ans et au delà — leur armée attaqua les Austro-Hongrois avec l'énergie du désespoir. Une information publiée par les journaux prête ces paroles à un officier Autrichien fait prisonnier: —Ce n'étaient plus des soldats, c'étaient des fous furieux. Une folie grandiose, une folie, héroïque, s'était emparée soudain de toute l'armée serbe. » Et la même information ajoute: « La situation des Serbes semblait désespérée, la démoralisation était imminente, et voici que tout à coup, au moment critique, le vieux roi Pierre apparaît aux premiers .rangs .Les soldats le voient s'avancer se .traînant à peine, plein d'infirmités et de Souffrances. D'un geste simple, le roi s» baisse, ramasse le fusil d'un mort, descend dans la tranchée ,et se met à tirer ; puis, ayant épuisé ses cartouches ,il se tourne vers ses soldats et s'écrie: «Mes enfants, vous avez juré de défendre votre roi et votre patrie. Je vous délie de votre premier serment pour ce qui me regarde; ma vie et la vôtre appartiennent à la Serbie, et pour la Serbie, nous devons vaincre ou mourir. Je vie is ici pour mourir avec ceux de vous autres qui préfèrent la ' mort au parjure contre la patrie ». « Ceite simplicité de parole, ce geste du roi qui, à l'heure du danger, faisait abandon de ses prérogatives royales pour se rappeler seulement qu'il était Serbe, provoqua dans touie l'armée un immense enthousiasme. Souffrances, privations, fatigues, tout fut oublié, et jusqu'au dernier soldai, chacun se sentit l'âme d'un héros, et le prodige s'accomplit. Les régiments se serrèrent; ils trouvèrent une force nouvelle, et se ruèrent tête baissée contre l'ennemi. Le choc fut si imprévu, si rapide, si formidable, que les Austro-Hongrois durent céder et battre à leur tour en retraite ». D'autre part, les Serbes n'étaient pas sans ig-norer que plusieurs divisions hongroises avaient été distraites des forces du général Potiorek, au moment où la Hongrie fut menacée d'une façon alarmante par l'invasion russe. L'état-major austro-hongrois avait cru pouvoir réduire ses effectifs, estimant que l'armée serbe n'était plus en état de prendre une nouvelle offensive ni d'opposer une sérieuse résistance. On a vu qu'il sa trompait et l'en ssit avw î ■' rapidité et quelle impétuosité la contre-offensive serbe fût menée — contre toute attente — et quel en fut le résultat glorieux. Il s'ensuit qu'il ne pourra être question pour l'Autriche de songer, avant un certain temps, à ce qu'elle appelle son règlement de comptes définitif avec l'héroïque petite nation qui lui a causé depuis longtemps tant de soucis. Elle pourra y songer d'autant moins rapidement que, d'après les communiqués officiels autrichiens eux-mêmes, les Russes reprennent vigoureusement l'offensive dans les Carpathet. Et peut-être verra-t-on, après la période de calme et de repos qui règne actuellement sur le front austro-serbe, les Serbes tenter à leur tour d'envahir l'Autriche, au nord de Belgrade? En tout cas, l'on peut être certain que nous assisterons encore à des événements palpitant* d'intérêt, de ce côté. DEUX AMIS L'aut# allait dératrr«r. Nous avion» prli, au Cran» Hôtel du Coq, transformé en ambulance, un blessé qu'il fallait transporter à OBtende, un brave soldat di ia lign«, qui avait rtçu une btUe dan» un combat récent. C'était un Wallon, un homm» di plu* é* 30 an*, doux et poli, au parler un peu l»nt, tout heureux, visiblement, d'avoir été bien traité et d'être emmené dans cette belle voiture. Comme le chauffeur débrayait et preaait e« «pre-siièrs», il eut un geste de prière : « Ne pourrait-on attendre un înetant ? Voilà mo* camarade qui vient m# dire au revoir...» On acquiesça volontiers et le moteur reprit soa ronronnement du ralenti, tandis qua du grand perron de l'hôtel descendait péniblement .boitant et *ou-( tenu par une dame de 1* Croix-Rouge, un autre li-gnard ,plus jeune que le premier, aux yeux tout bleus, aux cheveux tout blonde ,arec une figure fraîche et honnête. Notre soldat , aueei bru» s1» l'autre était blond, bous répéta : « C'est «on eamarade, veyee-TOue, a ou* avons jtoujour* été ensemble et noue somme* tombés en-limbl». il us ealt pas beaucoup «cau*er->, «'«t 0* Flamand...» Pourquoi je regardai plus eurieueemeat eelul qui s'approchait? Pourquoi Je comparais son teint à celui de notre Wallon? Pourquoi j'établissais presque fiévreusement les différence* «t les ressemblances de*; deux race» ei extraordlnalrement représentées par es mineur wallon, par c* jeune horticulteur flamand ? Vous le deviner, sans doute... L'autre approcha et les deux amie se se éireat pat un mot. Tout ce beau monde, qui lee regardait, lut gênait un peu sans doute, car ce n'étaient pas deur «crâneurs», c'étaient deux homme* très modastek n* cherchant pa* à poser au héroe, comme Ils l'auraient bien pu , aprè» tout. C'étaient deux bravc« garçons, honnèie* et oourageux Ile de 1* Flandre * d« la Walionle. Ils se secouèrent gauchemeat la M*ia, ean* plus. Ils ne savaient pas »'ils se revtrrliant. Mais, bier. sûr, les tix ou sept semaine# qu'Ile avaient passées ensemble, ils ne les oublieraient jamaie. Alors, tandis que l'auto s'en allait, il» se regardèrent longuement et, su détour du chemin, ils s* saluèrent encore,c'e loin,d'un mouvement énergique du bras. Cela m'est resté essame u*e dee images les plu; consolantes de l'abominable guerre présente, cettc séparation des deux amis. San* doute, demain, cet taints émulations, certaines rivalités renaîtront. .Mai les amis d'hier n'oublieront pa* qu'ils ont combattu, côte à côte, dans les tranchée*, et que les villes flamandes ont souffert comme les vîlleg wallonnes. E: si des empoisonneurs ne s'en mêlent pas ,on s'entendra toujours ,car la dure épreuve traversée e-commun est le lien le plus sûr qui puisse unir deu-; êtres qui ont appris à s'estimer, en se connaissar. mieux.Et les nationalités sont pareille# aux individus. CONTS D'ACTUALITE Les Rois à la Crèche —((O»— Les derniers bruits de pa* s'éteignirent «sus I* hautes voûtes du bazar .Les volets étaient baissé-: Tous les hommes ayant disparu, la vie des joue' commença. Ce fut d'abord un faible et iwtt murmure, u:" palpitation vagus qui soulevait la petite poitrine de poupées et ranimait lea pantine de feutr*. La ferrr s'éveillait, avec ses arbre» en pompons, ses vache, brunes, ses moutons blanc», ses berger» raides, r quatre bâtiments eux toits rouges, aux contreven verts. Puis on ouït des oli.qtfetis, de# remuementi c: : ferrailles: les soldat* de plomb s» rangeaient pt bataillons , deux tambours en tète, l'officier, sab au clair ,à dix pa» devant se# homme». L95 chevau . de bois s'ébrouai#nt. Le» machines à vapeur étais eous pression. Le long de* rails d'acier «'allumait des fanaux, couraient le» lanternes jaunes des h ormes d'équipe. Il n'y avait pas jusqu'aux langues c : ces demoiselles les poupées qui ne s'agitassent da leurs mignonnes bouches de carmin: quel caque 'vous vous en douter, aprè* doue* longue* heur»» c: silène* !... Tout-à-coup, *ur un* étagère qui dominait te ' l'étalage, on vit s'illuminer l'Etable ds Bothlée une étoile d'or, l'étoile des Bergers et des m?.g ■suspendit au ciel nocturne .D* la crèche u lueur tendre se diffusa . Le boeuf mugit et l'âne . cré fit entendre un bralement d'allégress*. —Tiens ! dit un petit paysan de Voilendam à u gracieuse insulaire de Walcheren, c'est encore u • fois la Nativité. Penses-tu, Nelle, que les Rois i rwt, •»*« jMi», !«»• vMt* ) féeue? H* sont m N* 10 Le Numéro 10 centimes Vendredi 1" Janvier 1915

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Dit item is een uitgave in de reeks Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Arlon van 1914 tot 1916.

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