Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations

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08 januari 1915
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s.n. 1915, 08 Januari. Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations. Geraadpleegd op 26 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/tt4fn11q7c/
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Feuille Luxembourgeoise d'informations ARLON, LE 7 JANVIER 1915. LA BÉFENSE D'ANVERS les ieroiëris lien du Fofl A liei La nuit tombe déjà et, dans l'ombre qui s'épaissit, le fort a l'air d'un monstre puissant, accroupi, qui sommeille. Pas un bruit ne trouble le silence de cette fin de jour; l'air, chargé d'électricité, a cette lourdeur qui précède les orages et dont la tiédeur moite vous oppresse, vous trouble, comme ai un danger inconnu vous menaçait. Là-bas, vers Dufïel, une, puis deux lumières se sont allumées, petits points d'or scintillants qui tremblent et vacillent; à la pâle clarté de la lune qui se lève, on voit le reflet froid des gueules muettes dont l'acier bronzé émerge des tourelles semblables à d'énormes carapaces de reptiles guettant leur proie, calmes et terribles. Sur la crête des ouvrages avancés, des ombres immobiles stationnent,estampées;on en compte quatre, des sentinelles l'arme au bras, baïonnette au canon, qui regardent, de tous leurs yeux regardent du côté dont on pense que va venir la Mort. Tout à coup un éclair brille du côté de Malines, un fracas sourd le suit, et un ronflement sinistre déchire l'air; l'obus passe, vrombissant, à quelques mètres au-dessus du fort; il tombe, il éclate dans la terre molle et le tonnerre de ses inutiles ravages semble le cri d'un monstre hurlant de rage impuissante. L'alarme est donnée. Dans les souterrains, grouillants de vie, des ordres brefs résonnent sous les voûtes, chacun est à son poste, les deux effroyables forces vont se mesurer, c'est la lutte sans merci qui commence, la lutte dont dépend la vie et le salut du pays, peut-être... Lentement les tourelles se meuvent, les dc~ ùc JDUÏw i wU Ov7Ua t'ef» fort des presses hydrauliques et la bouche des canons surgit comme un hideux tentacule.Feu à peu l'ennemi a rectifié son tir; après quelques coups en arrière, puis en avant, c'est sur le fort lui-même que les obus tombent en grêle maintenant. Toute l'énorme masse de terre, d'acier et de béton tressaille, tremble et sursaute; dans les casemates les plus profondes, le choc épouvantable des projectiles se répercute, le sol lui-même semble ébranlé et l'odeur âcre de la mélinite se répand et s'infiltre partout. La détonation puissante des grosses pièces alterne sans interruption avec le déchirement sec des obus et les brefs claque-ment$ des canons à tir rapide. Comme dans une ruche admirable de discipline et toute bourdonnante d'activité, chacun remplit la consigne qui lui a été donnée, sans hâte, sans désordre; malgré ,1e vacarme d'enfer, chacun accomplit sa tâche simplement, soutenu par l'idée sublime et magnifique du devoir. Ici, dans les tourelles, ce sont les adjudants de batterie, la tête sous la visière de la coupole, qui scrutent les ténèbres de l'horizon où le ciel s'éclaire à intervalles réguliers, comme pour saluer d'une aurore rouge les messagers de mort, qui s'en vont au loin, vomis par les canons. A côté, les matres pointeurs, l'œil au niveau à bulle d'air, la main sur les vis de réglage de la hausse ou de la planchette de dérivation; en bas, les servants de batterie chargeant sans relâche les obus ventrus et luisants dans l'ascenseur qui les conduit aux tourelles; là, dans la soute aux poudres, les hommes pleins de sang-froid, maniant avec précaution les redoutables gar-gousses qui recèlent en leurs flancs de soie l'énergie des tonnerres; et, parmi tout ce monde qui donne au fort sa terrible vie, pas un cri, pas une plainte. Le ronflement régulier des boulets seul trouble le calme de sa sinistre musique. Depuis plusieurs jours déjà, le fort soutient l'épouvantable assaut de l'artillerie allemande, depuis plusieurs jours, les énormes masses d'acier de plusieurs centaines de kilos, s'abattent sans répit sur le dôme vert et saillant qui signale seul sa présence, et qui défoncé, déchiré de toutes parts, atteste sa vaillance. Les glacis, les parapets, les bermes et les embrasures ne sont plus que des ruines écroulées, où chaque coup vient faire une nouvelle brèche et cependant le fort tire toujours. Au loin sur la plaine, dans les fossés ei les chemins creux, les cadavres s'amoncellent en grappes crispées dont la mort arrêta l'élan, des milliers d'hommes sont couchés là, endormis de l'éternel sommeil, d'autres criant leur douleur, la face tournée vers le ciel, vers le ciel que demain peut-être ils ne verront plus. Le fort, entouré d'une fumée jaune et dense que les flammes de la canonnade raient sans cesse de lueurs rouges, semble un de ces dieux de légendes chinoises crachant le feu par mille bouches. Un homme soudain, descend dans la casemate ®ù sa tient le commandant; il est i noir de fumée, les cheveux en broussaille, l'air hagard, plein d'émotion: — Mon commandant, la tourelle ouest vient de s'écrouler. — Des morts? — Oui, tous, l'adjudant, le pointeur, et sept canonniers, j'ai seul pu m'échapper. — Mais toi-même tu es blessé ? — Oh ! moi, ce n'est rien mon commandant.L'homme, du revers de sa manche essuie le sang qui coule sur sa joue sale,d'une blessure au crâne. Immobile, les talons joints, il attend. — Les grosses pièces? — Démolies, mon commandant. — Les deux petites? — L'une est faussée, l'autre peut tirer encore. — C'est bon, je t'en charge. Prends deux hommes et continue le feu. — Bien mon commandant. Le soldat salue, fait demi-tour et s'éloigne sous la voûte du souterrain où de petites taches rouges marquent son passage d'un pointillé sanglant. Il sait que c'est à la mort que son chef l'envoie, il sait que, n'étant plus protégé par la coupole, il reste à la merci du premier coup de canon, il sait que tout le monde ignorera même le courage dont il a fait preuve jusqu'à la dernière minute, il sait tout cela et cependant il marche. Pourquoi? Parce que c'est son devoir, parce qu'il doit, s'il le faut, mourir sans murmurer pour la Patrie, héros obscur, pierre infime de l'assise sur laquelle le pays doit asseoir sa gloire, sa liberté et son indépendance. Dans tous les coins du fort, des hommes comme lui se sacrifient, à côté d'eux leurs camarades tombent les uns. après les autres. Au milieu du fracas assourdissant de la mitraille, des gémissements de blessés, des râles de mourants montent et l'odeur fade du sang s'élève se mêlant aux acres senteurs de la poudre. Sous les coups répétés, l'édifice tout entier tremble sur sa base, déjà dans les souterrains les voûtes craquent, des pans de maçonnerie volent en éclats, écrasant des hommes dans leur chute, les asphyxiant de leur poussière. Dïs êD'5uk;ments"cfe ierre et ae lerraïïltr obstruent les passages, des poutrelles arrachées et tordues encombrent les casemates, des blessés défigurés dont les plaies béantes saignent à flots, hurlent de rage plus que de douleur... ... Et cependant le fort en ruines tire toujours. Ils ne sont plus là qu'une poignée de braves que la mort a épargnés. A chaque instant, ils risquent d'être ensevelis sous l'écroulement final qui ne saurait tarder, mais nul ne songe à se plaindre, tous avec cette magnifique simplicité que donne la discipline, luttent jusqu'au bout, jusqu'à la fin... Mais l'instant décisif approche, un obus dans la poudrière que plus rien ne protège risque de faire sauter le fort tout entier et, tout à coup, des ordres résonnent impérieux : — Noyez les poudres! — Démontez les culasses ! — Allumez les mines! — En retraite ! — En avant! marche! Et les glorieux débris de la garnison,par le couloir souterrain qui mène à l'extérieur, se retirent en bon ordre. Ils ne sont plus qu'une trentaine, aux uniformes déchirés, brûlés, roussis, tous portant des blessés, presque tous blessés eux-mêmes. En rase campagne maintenant, ils s'éloignent sous le feu de l'ennemi, mais un fracas épouvantable les arrête soudain dans leur marche: le fort vient de sauter! Et tous ces braves que n'émut aucune douleur, ce chef héroïque lui-même, se retournent :une larme coule de leur yeux, une larme de rage et de sang, qui dans la poussière noire de leurs visages creuse un sillon brûlant. Le fort de Waelhem n'est plus! La physionomie actuelle de l'Allemagne —«o»— La Strassburgcr Post du 3 janvier cite ui article qui a paru dans le Journal de Genè ve. C'est un Suisse de l'Ouest qui en es l'auteur. Il relate comme suit, les impres sions qu'il a ressenties en traversant l'Ai lemagne: « Celui qui se rend de la Suisse, par Stuttgard 01 par Munich, à Berlin, est bien étonné du calme qu règne en Allemagne : les trains circulent régulière ment,nulle part on n'aperçoit de grands déplacement de troupes; seul quelque brancard, où gît. un bless' nous rappelle en quels temps nous vivons. Les champs partout cultivés, les semailles faites, fon bien augurer de l'avenir. A Munich et à Berlin, la circulation est très ani mée. Beaucoup d'hommes d'affaires, qui sont dan leurs belles années encore, suivent paisiblement leur occupations ordinaires, au lieu d'être enrôlés dan l'armée ; tous les magasins sont ouverts et ne sem blent rien avoir perdu de leur clientèle. Jusque dans la nuit il y a dans les grandes rues di Berlin, clairement illuminées un va et vient incessan et les grands hôtels sont bondés comme à l'ordinaire l'on dîne à son aise, l'on boit du Champagne et di bordeaux comme an ttmpe de paix. Est-ce qu'il faut donc dire que l'Allemand ne se rend pas compte du sérieux de la situation actuelle? Tout au contraire. Toutes les clrsses de la population — du petit bourgeois jusqu'au général, — ont une telle confiance dans la victoire -l îale de l'Allemagne que quiconque oserait le mettre en doute serait estimé traître à la patrie. Il faut avoir la plus grande admiration pour cette discipline morale qui caractérise aujourd'hui les Allemands et qui donne à l'Allemagne une unanimité de sentiment qui est un, des éléments principaux de sa pui66ance et de sa force. L'organisation militaire de l'Allemagne est si forte que le pays était prêt à la guerre, à chaque moment. Il semble que l'on n'ait qu'à pousser sur le bouton électrique, pour que tout l'engrenage de cette puissante organisation se mette en branle. Il est vrai que l'on a eu quelques soucis, à cause de l'avancement des armées russes, mais aujourd'hui on estime que leur offensive a complètement échoué.Partout l'on en tend dire que les Russes ne savent pas. pour qui ils se battent. D'autre part on s'attend à trouver une forte résistance en France, en reconnaissant loyalement la vaillance de l'armée française et des généraux français. On s'étonne qu'en France, l'on se montre si hostile envers l'Allemagne ; partout on entend dire que l'Angleterre est le véritable ennemi, la vraie cause de la guerre, tandis qu'on ne garde pas trop de rancune à la France. Le nombre des prisonniers en Allemagne est de plus de 500.000. Ceux qui ont eu la permission de visiter les camps de prisonniers, sont d'accord que tout y est installé au mieux ; seulement les oficiers sont plus sévèrement gardé® qu'en 1870. A cette époque, si sur leur parole d'honneur ils s'obligeaient à ne pas fuir, on leur permettait libre passage en ville ; tandis que maintenant ils sont détenus comme prisonniers de guerre. Partout en Allemagne les blessés, sans distinction de nationalité, sont soignés avec la plus grande attention. La Croix-Rouge agit selon la devise: «Inter arma caritasl» De cette charité-là, les plus puissants de ce monde eux-mêmes en ont besoin. —<r» fi FIN D'ANNEE Payons nos dettes Voici l'époque où le, petits commerçants, noaa .cQn^ uiv nratori.ijL '.nri-iiiéiudfWJJvaient leurs facturés de fin irannée à leur clientèle.Celle-ci, malgré les circonstances pénibles où le petit commerce se débattait, a continué d'obtenir du crédit durant des mois. Est-ce que, maintenant, du moins, les factures seront payées?Quand le seront-elles? Questions auxquelles bien des détaillants ne sauraient réfléchir sans qu'une sueur d'angoisse perle sur leur front. ■ Nous ne l'ignorons pas, nombre de clients sont eux-mêmes sur un lit d'épines. Ils voudraient payer; ils se rendent compte que la situation du fournisseur est critique; mais ils sont privés de ressources. Il y a là deux détresses en regard, et en conflit. Celle du petit négociant nous paraît la plus digne de pitié. C'est à peine si, dans les bonnes années, il réussissait à nouer les deux bouts. Les affaires, depuis cinq mois, sont presque nulles. Or, il ne s'agissait pas que de vivre; il fallait, par surcroît, rester le banquier de sa clientèle. Il fallait savoir dire avec le sourire et l'apparence de sincérité: « Rien ne presse, Madame! Vous paierez cela avec le reste! » Pourtant, vous le savez, Dieu bon! que le petit négociant mentait, qu'il a successivement renoncé à sa partie de cartes, à son cigare, qu'il a ensuite sacrifié tous les menus plaisirs de sa femme et de ses enfants, qu'il a dû se résoudre enfin à se priver et à les priver du nécessaire. Ah ! si vous pouviez, Madame, voir comment et de quoi il se nourrit, le petit détaillant besogneux, qui vous fait crédit d'un an, de deux ans, et qui se croit votre obligé parce que vous lui demeurez fidèle, alors que vous pourriez, comme tant d'autres, déserter sa chétive boutique pour les grands magasins! Son dénuement qui se cache vous toucherait plus profondément que la misère étalée à tous les yeux dans les ménages d'indigents où la charité vous conduit chaque semaine. Vous seriez stupéfaite, de ce que ce pauvre homme, toujours prévenant, toujours maître de son émotion et de ses soucis, ne vous crie pas avec un sanglot: « Mais, voyez donc, Madame, c'est moi qui ai besoin de charité! Faites-moi la charité de me payer votre dette, si vous ne voulez pas que je meure de faim ! » Seulement, voilà: on ne sait pas. Ou l'on ne sait que trop tard. Un jour vient où le petit détaillant ne trouve plus moyen de réapprovisionner son magasin vide. Le marchand de gros, lui, ne livre pas à crédit, par les temps qui courent. Et la belle visiteuse fait la moue en constatant qu'il n'y a plus dans les rayons que des soldes défraîchis: « Mais vous n'avez donc plus rien dans votre boutique, brave homme? Plaignez-vous, après-cela, si vos clients vont chercher ailleurs ! » Il ne se plaint pas, le pauvre homme! Il se confond en excuses: « Que voulez-vous, Madame? le voyageur ne passe plus. Peut-être trouverez-vous là-bas ce qu'il vous faut. » » Là-bas », c'est le grand magasin,bien chauffé, bien éclairé, aux assortiments multiples.On y va donc, dans le grand magasin. Si l'on n'y déoouvr# pas ca qu'on eherehait, on y trouve autre chose, mille choses, où il est si agréable de faire choix. On achète, — et on paie comptant. Il ne viendrait à l'esprit de personne, ici, de demander du crédit On paie comptant, si dur que soient les jours; et — chose admirable — on est presque toujours satisfait d'avoir payé comptant. Du moins, n'aurais-je pas de « note » là-bas, au nouvel an, se dit-on. On ressent du bien-être à se dire, tandis qu'approche la fin de décembre: «Je n'aurai pas à payer de notes au nouvel an. » Donnez-vous cette satisfaction, Madame, le plus complètement qu'il vous sera possible, mais surtout en ce qui concerne vos emplettes dans les petits magasins où l'on vous fait crédit. Le menu billet — puisque menus billets il y a — que vous déposez sur le comptoir du boutiquier, c'est du pain pour une famille, et c'est aussi de la sécurité pour vous. L'habitude de payer au comptant est un préservatif des plus efficaces contre les dépenses superflues et excessives. On ne dépense guère sans réfléchir, on ne dépense pas au delà de ses ressources, lorsqu'on a pris le pli de payer sans délai ce qu'on achète. Et par là se réveille une fois 1 de plus le vieux dicton, que toute bonne action porte en soi sa récompense. Car nous en sommes là, hélas! que nous cor sidérons comme une bonne affaire, sinon comme un acte héroïque, de payer nos det.'es ! EN FLAKDRE BELGE Tout est calme !... De la même correspondance de Fumes, dont nous avons déjà publié quelques extraits.-L'après-midi, à trois heures, nous prenons par Wilpen. Nous allons à Ramsca-pelle. Nous revoyons en route la tour des Templiers et celle de l'église. Les obus filent toujours par-dessus Nieuport. Les pièces qui lés envoiénf sont cfé'toutes sortes. Les belges et les françaises se touchent. Il y en a d'ancien modèle qui reculent. L'artilleur se met de côté pbur tirer le coup et, quand il le lâche, fait un entrechat. Après l'éclair, après le départ, cinq secondes plus tard, la bouche du canon se met à fumer, comme un homme se gargarise encore, la cigarette retirés des. lèvres. Toutes tirent. C'est l'offensive. On ne ménage rien. Nous sommes dans les pierres de Rams-cappelle. Le bruit incessant de tant de canons recouvre la ruine. Un commandant belge demande à la sentinelle: — Tout est calme? — Oui, mon commandant. — Rien de particulier? — Non, mon commandant. t Tout est calme! Il faut parler fort pour s'entendre. Les témoins d'un carnage sont sur chaque pierre de cet ancien village.Tout est calme ! Pour que tout ne soif pas calme, il faut que les shrapnells s'abattent, déchiquettent les hommes, que les hommes soient sanglants dans les chemins, sous le fer qui tombe. Mais passez une heure après, les morts enlevés, la boue ayant bu le sang, et resiez près de la sentinelle. Le commandant arrivera; il dira: — Tout est calme? — Oui, mon commandant. — Rien de particulier? — Non, mon commandant. Voici la ligne de chemin de fer. Il y a d'humbles choses qui ne se doutaient pas de la gloire qui les attendait. Voyez l'Yser, c'est par endroit un petit cours d'eau que le nain d'Hegésippe Moreau aurait bu comme l'autre, d'une haleine. Cette ligne de chemin de fer est une pauvre petite ligne à voie simple; elle n'a jamais vu passer de rapide. C'était la modestie en personne. | i:ile s en allait toute étroite de Nieuport à Dixmude. C'est sur elle que s'est buis l'ennemi. Il ne l'a franchi qu'un moment, à cet endroit même. Maintenant, elle est le contrefort des Belges. L'inondation s'étala devant. Un fauteuil nous attend, un fauteuil, une table et des cartes à jouer. Il nous attend dans une des tranchées-abris que sur des kilomètres et des kilomètres habitent ies Belges. Ces tranchées sont des malsons lépreuses toutes de la hauteur d'un homme et accotées à un remblai. Elles ont de i'eau devant, elies en ont derrière, elles en ont dedans. On n'y pénètre que sur le centre. Mais lorsque l'on y est il y a un fauteuil, une table et des cartes à jouer — i dans celle où Ton reçoit le visiteur. Nous | avons calomnié, il n y a pas d'eau dedans. Il semble du dehors que puisqu'il y en a devant et derrière, il doit y en avoir à l'intérieur. Il y a de la paille et de la fumée de pipe. C'est bientôt quatre heures et demie. C'est le moment de jouer aux cartes. Depuis deux jours l'heure de rentrer chez soi, [ de ne plus prendre l'air par l'ouverture, c'est quatre heures et demie. A quatre heures at demie on shrapnellisa. Les Allemands ont appris de prisonniers que c'était l'heure de la relève. L'heure est changée, ça ne fait rien, ils arrosent confiance. — C'est à qui de donner? — C'est à toi. Nos amis belges sont vexés. Il est quatre heures et demie. Ils avaient dit: « Vous verrez à quatre heures et demie juste ». Il eat quatre heures quarante. Ils sont honteux. — C'est quand ça tombe dans l'aau, «lisent-ils, que c'est joli. Ils veulent au moins nous en donner l'idée, puisqu'ils ne peuvent nous en offrir la vue. A quatre heures quarante-cinq, ils sont vengés. Ça arrive. — C'est dans l'eau, c'est dans l'eau qu'il faut voir ça. Ils ont fait des judas dans le mur qui regarde « le lac ». Nous y collons notre œil. — Ils n'ont pas encore éventré les vaches.L'inondation a surpris du bétail dans les champs. Une dizaine de vaches ballonnées surnagent sur le flanc. IL fait nuit. Nous ne voyons rien. Mais ils crient: — Vous voyez? Vous voyez? Nous ne voyons rien. Nous crions tout de même: — Je vois! Je vois! Ils seraient si désolés qu# nou» n'eussions rien vu ! — Eh bien, ça va durer trois quarts d'heure, trois quarts d'heure sans résultat. A qui de faire? Les trois quarts d'heure passèrent. Il n'y eut aucun résultat. LES OFFICIERS prisonniers en Allemagne —«•»— Le «Temps» publie les impressions d'un médecin français, le docteur Abd-el-Nour, qui, fait prisonnier le 23 août & Sedan, fut après maintes péripéties envoyé au camp de concentration de Halle. — A Halle, le docteur Abd-el-Nour se trouva avec plusieurs médecins et officiers. Le ier novembre, une circulaire vint de Berlin qui décidait de traiter le6 officiers prisonniers suivant la convention de Genève : la solde fut payée intégralement, avec rappel de l'arriéré. Pour la vie des prisonnier», voici quelques détails les concernant : Ils sont isolés dans une ancienne fabrique de wagons, dont les magasins sont convertis en dortoirs de minquante à cent lits. Jusqu'au 1er novembre, ils couchaient sur des paillasses.Depuis, on leur a donné des lits de camp. Le docteur Abd-el-Nour, étant le plus ancien en grade parmi les prisonniers, servait de médecin chef de la prison. Sur ses réclamations, le nombre des j prisonniers par dortoir fut diminué. Depuis ce temps;, les prisonniers eurent une vie très convenable ; la nourriture, suffisante, comportait du café et du thé le matin, à la cantine ; à midi, du porc avec d»s choux-raves; le soir, des soupes et du lard; aucun alcool, ni bière, ni vin. Liberté assez complète des prisonniers dans leur prison, mais deux appels par jour; liberté de lire, de causer, de jouer aux carte» ou de se promener dans la cour. A 9 heures du toir extinction de l'électricité et fermeture à clef des don* toirs. Pas de communication avec l'extérieur, vie monotone, mais moral excellent. Les médecins prisonniers étaient ainsi gardés comme des prisonniers ordinaires sous le prétexte que pendant l'hiver il pourrait y avoir des malades par mi les autres prisonniers et qu'on aurait alors recours à leurs bons soin». Enfin, le 10 novembre, six médecins furent renvoyés, moyennent l'échange avec six prisonnier» allemands de même grade. Parmi eux se trouvait le docteur Abd-el-Nour. Il dit qu'on avait choisi pour les renvoyer avec lui les cinq médecin» le» plu» âgés. Ils regagnèrent la France par Constance, Berne et Pontarlier, enfermés dans des wagon» comm» ils l'avaient été à l'aller. Pourquoi le pétrole, est-il si rare ? Le pétrole, que nous payions naguère 15 ou 17 centimes ,atteint aujourd'hui les prix extraordinaires de franc, 0.80, 0.90, 1 franc et même davantage. Encore est-on heureux lorsqu'on en trouve, même à ces prix, car il se fait de plus en plus rare ; bien des régions et des villes en sont même totalement dépourvues.Quoi d'étonnant à cela, si l'on songe que le pétrole dans les dernières années était à ce point rech»r« ché que la production, pourtant progressive et aidée par des moyens d'extraction et de transport sans cesse perfectionnés, ne pouvait suffire à la demande ? Quelque» chiffre», à ce sujet, sont intéressant» i considérer. En 1870, 700.818 tonnes de pétrole suffisaient à la consommation du monde entier; en 1880, le chiffre montait à 3.897.203 tonne»; en 1912, 11 fut 47.100.000 tonnes. Pour suvre un pareil progrès dans la con»ommarto« la production a dû s'accélérer considérablement. On sait que les lacs de pétrole à découvert, comme on en trouve en Orient et au Mexique, sont plutôt rares. Les gisèments sont généralement souterrains. Peur les atteindre »n creusait autrefois le wl N* 15 Le Numéro 10 centimes Yendredi 8 Janvier 1915

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Dit item is een uitgave in de reeks Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Arlon van 1914 tot 1916.

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