L'indépendance belge

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08 februari 1916
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s.n. 1916, 08 Februari. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 04 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/0g3gx45p4n/
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SJème année, No. 34 L'INDÉPENDANCE HOYAUJVjE-UNI Î ONE PENNY BELGE. CONTINENT : \6 CENTIMES (HOLLANDE; 6 CENTS.) ADMINISTRATION ET REDACTION ■ TTTDOR HOUSE, TUDOR ST., LONDON, B.C. TELEPHONE: CÏTV 39SO. BUREAU A PARIS: Il PLACE DE LA BOURSE. TELFPM - I31 1*57 et TELEPH.. 1238-75. LONDRES, MERCREDI 9 FEVRIER 1916 , 3 MOIS. 9 SHILLINGS. } ABONNEMENTS : - 6 MOIS, 17 SHILLINGS, r CONSERVATION PAR LE PROGRÈS. ' l AN, 32 SHILLING?. ' 5 O M MA IRE. I,A SITUATION : La guerre aérienne. — Dans l'Adriatique.—Les intentions de l'Allemagne à l'égard de la Roumanie. — Le nouveau ré» gime en Russie. — Les offres de Paix allemandes à la Belgique. L'heure critique.—Maurice Kufferath. Lettre des Etats=Unis.— F. C. Pick. Billet Parisien,—Jean-Bernard. En Belgique. Etc LA SITUATION. Mercredi, midi. ! Deux faits saillants se 4égagent des derniers communiqué-; relatifs au\ opérations sur le front: occidental : le bombardement de .Bclfort par un canon allemand de gros calibre et le raid exécuté par une escadrille .aérienne allemande sur Poperinghe. Le bombardement de Bclfort, comme les bombardements précédents de Dun-fcerque et de Nancy, est un incident regrettable sans doute, mais totalement dépourvu d'importance au point de vue militaire. Les Allemands se servent pour ces bombardements à longue distance (de vingt à vingt-trois kilomètres) de canons de marine de 350 millimètres, montés sur une plateforme bétonnée, et parviennent ainsi à tirer à des distances considérables. Mais les aviateurs alliés ne tardent généralement pas à repérer ces batteries monstres, et dès lors leur sort est réglé. Il serait facile aux Alliés de monter des canons analogues, mais comme leurs projectiles atteindraient nos villes et nos habitants, ils ne peuvent songer pour le moment à imiter l'exemple des Allemands. Le bombardement de Poperinghe et "du campement britannique situé entre Poperinghe et DixmUcle," pour employer les termes du communiqué de Berlin, est intéressant en ce sens que c'est pour la première fois que les. aviateurs' allemands prennent une offensive a> : icroae de r c w<\ iniUgeaavt a»a«i un démenti à la légende acréditée par les déclarations de M. Tennant a la Chambre de-- Communes affirmant que les appareils Fokker, excellents pour la défensive, ne se prêtaient guère à l'offensive. 11 est vrai que Poperinghe se trouve presque sur la ligne de feu et que les aviateurs boches n'avaient qu'une dislance de quelques kilomètres à parcourir pour atteindre leur but, mais le fait brutal de la possibilité d'un raid d'avions allemands derrière les lignes alliées n'en reste pas moins établi. Les Allemands font visiblement un grand effort pour s'assurer la maîtrise des airs, et ils s'y appliquent avec ce1 esprit de méthode et de persévérance qui les caractérise. Les derniers raids des Zeppelins sur Paris et sur les Iles Britanniques ont eu pour effet de secouer les pouvoirs publics responsables de la défense aérienne. En France, M. Besnard, violemment pris à partie dans la presse, vient de donner sa démission de sous-secrétaire d'Etat pour l'aviation, et on dit qu'il ne sera nommé, provisoirement, aucun successeur à ce poste. Le service de l'aviation sera de nouveau placé sous ia haute direction du ministre de la guerre, qui nommera simplement un directeur. M. Blériot, l'aviateur-constructeur bien connu, propose, dans le "Petit journal,'' de combattre les Zeppelins par des appareils très légers, extra-rapides, armés d'une mitrailleuse et de réflecteurs puissants, montés par des pilotes spécialement formés et qui, opérant seuls,''seraient à même de combattre efficacement les croiseurs aériens. En Grande-Bretagne, de nouvelles mesures de défense ont été arrêtées en vue de la protection contre de nouveaux raids. Les règlements en vigueur sur l'éclairage sont étendus à de nou- >-«■■■ — 1 veaux .districts susceptibles de recevoir la visite des Zeppelins et l'enregistrement de tous les sujets non-britanniques a été rendue obligatoire pour tout !e Royaume-Uni. Le siège de Kut-el-Amara continue, et on annonce que ce point stratégique ne sera pas évacué. La colonne Aylmer a pour but de renforcer les troupes du généra! Townshend et il appert de plus en plus que les opérations britanniques en Mésopotamie et l'avance russe en Perse constituent l'exécution d'un plan bien arrêté, visant à contrecarrer les projets ambitieux des Turco-Allemands il 'l'égard de la Perse et des Indes. Du Havre nous vient la nouvelle de la jonction de la colonne belge avec les forces franco-britanniques opérant dans le Cameroun. La jonction s'est effectuée le 28 janvier à Jaunde, et les couleurs belges flottent actuellement à côté des drapeaux français et britannique sur la forteresse allemande. L'Adriatique a été, une fois de plus, le théâtre d'un engagement naval qui cependant n'a pas eu de résultat. Un croiseur britannique et un torpilleur français qui convoyaient des transports de troupes serbes, en route pour Corfou sans doute, engagèrent quatre contre-torpilleurs autrichiens qui se replièrent immédiatement à Cattaro. Le lendemain, à hauteur de Durazzo, un sous-marin autrichien essaya de torpiller le croiseur britannique, mais il manqua son but. Dans la Mer Noire, la flotte "rulsé a bombardé avec succès les positions turques sur la côte d'Anatolie et repoussé l'attaque d'un sous-marin. Certains journaux romains parlent de prétendus projets allemands contre 'a Roumanie. Les Puissances Centrales se prépareraient, d'après le "Corriere délia Sera." à attaquer la Roumanie, et les récents incidents (vente de blé et élection de candidats transylvaniens) seraient exploités par les Austro-Allemands en vue de provoquer une rupture ou un changement d'attitude complet. Les Allemands iraient-jusqu'à exiger le remplacement de M. Bratiano par le germanophile M. Carp et demanderaient éventuellement le licenciement de l'armée roumaine ! Nous n'ajoutons pas foi à ces informations alarmistes, et nous croyons que les Allemands n'ont aucune envie d'augmenter le nombre de leurs ennemis. C'est avec une vive satisfaction qu'on a appris la convocation de la Douma pour le 22 février. On voit dans ce geste l'indice d'un changement dans la "politique de nos Alliés russes, et on ne peut que se féliciter de cette décision, qui met fin à une situation politique regrettable. Nous publions plus loin une information du " Giornale d'Itaîia," relative à la récente tentative de l'Allemagne de conclure une paix séparée avec la Belgique. C'est le nonce du Pape à Bruxelles, Mgr Tacci, qui aurait servi d'intermédiaire. Le baron Moncheur, qui représenta la Belgique à Constantinople, et qui réside maintenant en Suisse, aurait été pressenti dans le môme sens par M. de Bûlotv. On fera bien d'attendre de plus amples renseignements au sujet de ces prétendues démarches et le gouvernement beige ne manquera pas de'publier une Note à ce sujet. L'HEURE CRITIQUE. Battue mais non vaincue. L'Allemagne veut la paix. " L'Allemagne est battue mais non vaincue." Tel est le mot qui a été prononcé tout récemment dans une réunion 1 :e gros financiers. C'était une réunion tenue à \ ienne en présence du chef d'une des plus fortes maisons de banque de Ne\v->ork, et à laquelle assistaient notamment les chefs des grandes maisons de Berlin, la " Diskonto Gesellschaft," la " Deutsche Bank," et d'autres de même importance. Le financier américain avait été invité à y assister " pour causer." En ce moment, "causer" veut dire " parler des probabilités et des modalités de 1a paix." L'Allemagne voudrait 'a conclure, elle est lasse, elle eht fatiguée, elle est économiquement à bout. Mais elle ne gcufi £as la demandçrj Son or gueil lui interdit de s'humilier à ce point. Et elle croit encore assez en sa formida->le organisation guerrière pour accompagner le rameau d'olivier qu'elle tend a ses adversaires de gestes menaçants et le paroles comminatoires. Nous sommes prêts à causer, mais non pas a vous laisser poser des conditions. Si l'on veut mettre fin aux sacrifices désormais inutiles, nous nous montrerons disposés à entrer en conversation avec nos adversaires. Mais si l'on s'y re-tuse, nous sommes encore assez forts pour étonner le monde par les coups ter-ibles que nous porterons à ceux qui i auront pas voulu une entente au moue ni opportun. " Tel est le sens général de la conversa-.ioii gui s'est leuuc devant le financier américain. Celui-ci a été autorisé à la faire connaître à Paris et à Londres. 1! a dû y parler déjà, précédant le colonel Ho use, plénipotentiaire officieux du président Wilson. Celui-ci a touché barre à Berlin : il est à Paris en ce moment. Il ira aussi à Londres. Tenez pour certain qu'il y parlera des dispositions de l'Allemagne en vue de la paix, sous cette réserve qu'elle se considère comme battue mais non vaincue. On démentira l'information que je vous donne. C'est entendu ; comme on a contesté les suggestions récemment tancées par la " Nouvelle Gazette" de Zurich, dont je vous ai parlé et qui ont fait quelque bruit. Le fait n'en est pas moins certain : l'Allemagne cherche une issue ; elle est dans une impasse. Mais qu'on ne l'oublie pas : la bête a du ressort, et elle ne se laissera pas abattre sans un prodigieux effort. L'Allemagne sèmera !a terreur. Et c'est pour cette raison qu'il faudra se-précaution ne r contre des démonstrations tapageuses comme les raids de Zeppelins sur . Paris et star le centre de i 'l'Angleterre que l'on sait parfaiteihent inefficaces au -point de vue militaire, mais qui sont de nature h frapper les imaginations, à répandre la terreur et à , amener ainsi "opinion publique à exercer ■ une pression sur les gouvernements. Si j'en crois ce que me raconte un , voyageur suisse, unéminent savant, qui : revient d'un séjour assez prolongé en Allemagne, on devrait prévoir même des turpitudes --ans nom. Dans les milieux militaires allemands, on raconte que l'état-major tient on réserve pour le ■ printemps toute urne séried'engins incon-, nus plus terribles que tous ceux mis en usage jusqu'ici, qu'on fera entrer en ■ ligne si les alîiés de l'Entente persistent .^.'aiks .tours refus de parler de paix : canons de 420 pour la marine, bombes , a (.Viennes chargées de gaz asphyxiants • que l'on sèmera dans Paris et Londres au moyen d£. nouveau^ ; formidabïes Zeppelins non encOré em'plôyés, bombes . (Légères, .chargées de mixtures de mic.ro-; bes semant des maladies pestilentielles et des épidémies. L'imagination en fré- ■ \mirait,( sâ l'on ne savait pas que dans tout cela il y a énormément de • " bluff," comme dans la fameuse t expédition d'Egypte et la ruée vers ; Calais. Il ne faudrait pas, cepen-. dant, croire la partie gagnée. Plus que . jamais iïl faut veiller et se tenir prêts à ; toutes les surprises, car l'Allemagne est i tellement enfoncée dans le crime, elle a fait table rase si complètement de toutes - les lois divines et humaines qu'on peut s'attendre à tout de '3a part de 3'Etat-major de criminels et de fous furieux qui la dirigent. Ne pouvant mourir en beauté, elle n'aspire qu'à mourir en horreur. L'essentiel, c'est qu'elle crève ! Mais il fait la crever ! Ce n'est pas fait. Les conditions. Le plus curieux de la palabre de finan-' ciers dont je vous parle, ce sont les con-' ditions qui y ont été indiquées comme - offrant une base aux négociations. On - accepterait 1e rétablissement intégral du " statu quo ante en Belgique, afin de dés- - armer la Grande-Bretagne. A aucun prix ■ elle ne peut admettre, la mainmise alle- ■ mande sur Anvers, l'Escaut et 1a Belgi-i que. On cédera donc sur ce point. Pour la question de la marine et de la «Hkîisant liberté des mers, on s'entendrait ultérieurement. En ce qui concerne la Russie, comme dans le projet lancé par la "Nouvelle Gazette de Zurich," on lui ferait des conditions relativement douces. La Pologne ne serait pas annexée mais reconstituée en Etat indépendant et autonome ■ sous un prince allemand : un des fils de ■ Guillaume II, cela va sans dire; pour calmer tout à fait les Polonais, la Prusse : restituerait au nouvel Etat lespartiespo-lonaises de la Posnanie que sa détestable politique n'a pas permis à la Prusse de s'attacher moralement, malgré plus d'un siècle de domination politique. La Russie aurait carte-blanche dans l'Asie-Mineure et ia Perse jusqu'à l'embouchure du Tigre. Cette petite combinaison aurait le double but de détacher la Russie de son alliance avec la France et de semer des " brandons de discorde" pour l'avenir entre le Royaume-Uni et l'Empire des Tsars. En revanche, l'Allemagne et son alliée l'Autriche-Hongrie recevraient carte-btanche dans les Balkans. Elles pour- • raient s'y établir sous une forme dégui-' sée, mais effective, et atteindre ainsi l'issue sur la Mer Egée, qui est l'objectif de la politique austro-allemande depuis ' 1870. Quant à la France, traitée en quantité ' négligeable, une fois qu'elle aurait été détachée de l'Angleterre et dé la Russie, 1 on lui restituerait les provinces actuellement occupées, on ne lui réclamerait pas d'indemnité de guerre, mais on garderait ■ l'Alsace-Lorraine. Restituer celle-ci ; équivaudrait £oiu- la maison de Hohçn« zollern à un suicide : toute l'Allemagne se soulèverait contre les mauvais ber-gers.Gravité du moment. J'ignore de quelle autorité jouissent les financiers berlinois qui ont développé ce plan devant le grand financier américain, dont je sais le nom, mais que je dois taire. L'important est qu'ils l'ont invité à parler, et il parlera, sans aucun doute, bien qu'il ne soit pas de ceux qui admirent l'Allemagne dans tout ce qu'elle a fait et entrepris. On remarquera que ces propositions, si étranges qu'elles paraissent au premier abord, correspondent de tout point à ce machiavélisme brutal et cynique dont la politique allemande s'inspire depuis un sièele et dont elle a donné tant d'exemples depuis le début de la guerre. Elle a si bien manœuvré, elle.a si bien brouillé les cartes, que la diplomatie de l'Entente n'a rien vu de ce qui se préparait dans les Balkans, à Constantinople, à Athènes, en Perse, dans l'Afrique, et qu'elle n'est même pas encore fixée actuellement, semble-t-il, sur ce qu'il y a à faire en Orient. Je ne veux pas insister sur ce navrant et douloureux chapitre. D'un côté, il y a l'unité de volonté et de commandement, l'absence intégrale de tous scrupules et le plus énergique cynisme dans l'emploi de tous les moyens pour arriver au but ; de l'autre, les an- ■ tagonismes d'intérêts partiçularistes, les tiraillements intérieurs, les hésitations qui en résultent et la lenteur des décisions qui en sont la fatale et déplorable conséquence. Dans ces conditions, ia partie n'est pas égale. Ce n'est pas sans appréhensions que je vois ces ailées et venues de nnanciers.de personnage^ qualifiés qui ont une mission sans avoir de titre. Il se manigance quelque chose. Quoi? Il est difficile de le dire au juste, mais le certain est qu'un travail de désa-c g-régation est en train de s'opérer du côté de l'Entente, que des efforts inouïs.se font pour détacher les unes des autres les Puissances qui ont juré de ne pas se séparer avant d'avoir mis bas i'Empire germanique. C'est le moment ou jamais" de se serrer les coudes et d'avoir !'œ:l au guet. Je ne suis pas certain qu'on soit. conscient partout de la gra\ ité du moment, et qu'on ne se laisse pas leurrer par les espérances que fait naître tout légitimement l'évidente lassitude des Puissances Centrales.* Là est le danger : 1 illusion isme ! On croit plus \olontiers ce-qu'on désire que oe qui est! L'Allemagne est battue, elle n'est pus vaincue. Voici venue l'heure des actes décisifs. Nous les attendons... depuis combien de • mois? MAURICE KUFFERATH. LETTRE DES ÉTATS - UNIS Charlëston, 14 janvier 1916. Une bonne place s.v.p. Toutes les semaines je reçois de la part des Belges qui, malheureusement, me sont inconnus et qui habitent provisoirement la Hollande-, la France ou l'Angleterre des lettres me demandant quelles sont les opportunités que îeur offrirait l'Amérique s'ils se décidaient à ren-ir s'y établir soit immédiatement, soit après la guerre. Malheureusement, la plupart de ceux qu.i m'écrivent ainsi semblent s'imaginer que la traversée, c'est-à-dire le voyage proprement dit, qui n'est, après tout, qu'une partie de plaisir, est la seule difficulté qu'ils "auraient à surmonter en venant poursuivre la fortune do ce côté-ci de l'Atlantique. Beaucoup demandent comment on s'y prend pour se procurer d'avance une bonne place, car, disent-ôl's, ils ne songeraient jamais à,venir aux Etats-Unis sans être certains que, dè's le jour et l'heure de leur arrivée, ils commenceront. à gagner de g.ros appointements. D'autres, plus accommodants, se décideraient à émigrer s'ils étaient assurés qu'en présentant de bonnes recommandations s_t un beau diplôme, toutes les portes s'ouvriraient devant eux et ils n'auraient que l'embarras du choix entre vingt ou cinquante bonnes places. Tous sont d'accotd sur ce point : une bonne place. Il y en a qui demandent si c'est bien nécessaire de savoir l'anglais pour réussir en Amérique. Si c'est indispensable, disent-ils, ils auront vite fait d'étudier cette langue aussitôt qu'ils auront décidé de traverser i'ccéan, c'est-à-dire après qu'ils auront la certitude qu'une bonne place les attend. On leur a dit que l'anglais était, la plus facile de toutes les langues, et ils ne doutent point qu'en une quinzaine de jours, un mois tout au plus, ils seront à même de faire des discours dans la langue de Shakespeare. Quelques-uns sont assez naïfs pour croire que la connaissance de l'anglais est chose superflue et que la langue française leur permettra de vaincre tous les obstacles.Géographie fantaisiste. Il y en a deux qui ont si bien oublié leur géographie, qu'ils me demandent s'il est prudent de venir aux Etats-Unis avant que les révolutions mexicaines soient terminées. Un de ces derniers croit qu'il vaudrait peut-être mieux pour lui se fixer d'abord à Rio de Janeiro en attendant que le Mexique rentre dans l'ordre, après quoi il s'aventurerait plus loin dans l'intérieur du pays, jusqu'en Virginie-Occidentale, peut-être. Confondre le Mexique avec les Etats-L'nis est très joli, mais se figurer que le Brésil est dans l'Amérique du Nord n'est point banal non plus. Ce correspondant est peut-être un ancien élève de ce professeur d'histoire et de géographie retraité que je rencontrai à Bruxelles en 1913 et qui, après m'avoir fait dire dans que! Etat de l'Union Américaine j'habitais, s'écria: "Je vois ce que c'est. Tu te sauves ici à cause de la révolution mexicaine. Tu as bien raison. Je ne te conseille pas de rentrer chez toi maintenant. " Après tout, ces erreurs de mémoire ne sont pas plus étranges que celles du même genre où des centaines de mille d'Américains tombaient volontiers avant que ia gucrrcj, cette- grande é^ucatrice, leur eût appris que la Belgique île faisait point partie de la France, qu'Anvers n'était pas en Allemagne, qu'il y avait sur' la carte une ville qui s'appelle Liège et que le Galiipoli des bords de l'Ohio avait un synonyme, moins riche peut-être mais beaucoup plus ancien, sur les rives de l'Hellesjxmt. Une lettre étonnante. La lettre la plus étonnante que j'aie reçue me vient d'un ancien fonctionnaire du chemin de fer de l'Etat belge réfugié dans une ville du centre de la France, qui s'enquiert des voies et moyens (sic) à employer pour caser en Amérique, dans une bonne place où il n'y a pas trop à faire, un jeune homme de bonne famille qui n'a jamais rien fait de bon et' qui, si on ne l'envoie à l'étranger, achèvera bientôt de boire les quelques sous de rente que sa mère possédera encore, peut-être, après la guerre. Le bon monsieur qui ne cherche pas, au moins, à cacher les tares de son protégé, finît ainsi sa lettre : "Comme je \ous l'ai fait comprendre, ce jeune homme boit beaucoup, mais on m'assure qu'en Amérique l'intempérance n'empêche pas les geiib d'arriver, même aux plus belles positions. En outre, cher monsieur, sovez convaincu que si ce garçon pouvait se marier là-bas avec une bonne fille ayant une fortune assez considérable, il vous en garderait une reconnaissance éternelle."Ce digne fonctionnaire retraité semble avoir de ce pays une bien singulke idée pour s'imaginer que les ingénieurs des mines s'y occupent aussi cle choses matrimoniales.Plus d'ivrognes. Je ne conseille pas à ceux qui ' boivent beaucoup " de venir chercher fortune en Amérique. Nos lois, du reste, barrent l'entrée du pays aux personnes qui, par suite de défauts moraux ou ph\ -siqueà, pourraient, plus tard, devenir incapables de gagner leur vie. L'ivrognerie est tout spécialement classée parmi ces défauts. Tout immigrant qui a séjourne au moins deux ans en Amérique ne peut plus être forcé de quitter le pays. Nos' lois ne permettent pas l'expulsion. La constitution des Etats-Unis protège tous les habitants, les citoyens ainsi que les immigrants qui se sont soumis aux conditions d'admission. Mais, si, pendant les deux premières années qui suivent son débarquement, un nouvel arrivé est condamné par les tribunaux pour une cause prévue par les lois sur l'immigration, ou si, pour une de ces mêmes.causes, il est incapable de gagner assez d'argent pour suffire à ses besoins présents, et assurer son avenir, il court, grand risque d'être rapatrié malgré lui aux frais de la compagnie de navigation qui l'a amené en Amérique. Tous les ans des centaines d'infortunés sont ainsi renvoyés chez eux pour ivrognerie, vagabondage spéciale, prostitution, etc. L'ivrogne habituel ne peut réussir en Amérique. On n'en veut dans aucune profession. On ne le reçoit nulle part. Il ne peut finir qu'à l'hospice des incurables ou à l'asile d'aliénés. C'est pourquoi les fois qui règlent l'immigration l'ont classé parmi les "indésirables" à qui la porte du pays où les ivrognes et les propres à rien qui n'ont jamais su travailler ont quoique chance de prouver de " bonnes

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1843 tot 1940.

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