L'indépendance belge

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31 oktober 1916
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s.n. 1916, 31 Oktober. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 15 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/2z12n50c6k/
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L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI : ONE PENNY MiTW MM MS Èiuê 115® CONTINENT: Î5 CENTIMES (HOLLANDE : 5 CENTS) ADMINISTRATION ET REDACTION : IUDOR HOTJSE, TUDOR ST.. LONDOK. E.C. TELEPHONE: CSTY 3960. * BUREAU A PARIS : 11 PLACE DE LA BOURSE. 2U:?L0t MARDI 31 OCTOBRE 1916. En vente à Londres à 3 h. ie lundi 30 octobre. ' ■ i i il i i i i il iii i. i i n riM»^ (3 MOIS. 9 SHILLINGS.) ABONNEMENTS H 6 MOIS. 17 SHILLINGS. >• CONSERVATION PAR LE PROGRÈS, 11 AN. 32 SHILLINGS. J LA SITUATION. .. Lunt)i, midi. La pluie qui s'est remise à tomber avec insistance met un arrêt forcé aux opérations sur le front occidental. En Picardie l'état du terrain défie toute description. Certaines tranchées, sous l'action de l'eau et des shrapnell-s, sont complètement nivelées ; dans d'autres, la Ijoue est telle que les soldats, littéralement enlisés, doivent être hissés dehors par leurs camarades et il .n'est pas rare de voir des hommes disparaître dans les trous d'obus dont ils ne sauraient sortir sans le concours de leurs camarades. Une avance dans ces conditions est riiose quasi-impossible, et le fait que les troupes britanniques, malgré ces obstacles ont pu avancer, au nord de Les-bœufs où elles ont enlevé plusieurs tranchées et fait une centaine de prisonniers, en dit long- sur la volonté tenace de nos Alliéfc. Sur le restant du front britannique l'artillerie a été très active, et les avions ont exécuté d'intéressants vols de reconnaissance au-dessus des lignes ennemies. L'aviation allemande, déjà inférieure à celle des Alliés, a sufoi une perte irréparable par suite de la mort du fameux lieutenant Boelke dont les Allemands disent qu'il aurait descendu un total de quarante appareils alliés. Sur le front français de la Somme nos Alliés ont légèrement progressé dans la région de Sailly-Saillisel et de Biaches. Une attaque allemande au sud de la Maisonnette, exécutée au moyen de feu liquide, a été repoussée. A Verdun les Français, après une attaque à coups de grenades ont brillamment enlevé une carrière au nord-est du fort de Douaumont que l'ennemi avait puissamment organisée. Dans les autres secteurs le duel d'artillerie se poursuit avec une très grande intensité. Les nouvelles de Roumanie sont me il- , leures, quoiqu'en Dobroudja l'ennemi continue d'avancer. Les troupes russo-roumaines, dans cette région, se retirent pour ainsi dire sans combattre, attirant dans leur sillon les détachements ennemis que Berlin et Sofia signalent à hauteur de la ligne de Babadag. Dans cette région les troupes du général von Mac-kensen auraient fait plusieurs centaines Je prisonniers et capturé de*s canons et ;!es mitrailleuses. Enfin, l'ennemi aurait occupé une île du Danube, à l'est'de Silistrie, avec l'intention évidente de menacer nos Alliés d'un débarquement, qui aurait pour objectif la ligne de chemin de fer Bucarest-Tchernavoda. Par contre, nos amis, renforcés probablement par des troupes russes, se ?ont ressaisis dans la région des Carpa-thes méridionales et des Alpes 'transylvaines, où l'envahisseur a été refoulé sur presque toute la ligne. Rien ne saurait mieux indiquer le changement qui s'est produit sur ce théâtre de la guerre que le fait que nos Alliés ont capturé en deux jours plus de 2,000 prisonniers ainsi que des canons et des mitrailleuses. La défense des débouchés des passes semble donc assurée et tant que nos amis seront maîtres de ces débouchés, la situation pourra être considérée comme dépourvue de dangers immédiats. Du côté de Dorna Watra (Carpathes boisées), les Russes admettent avoir été repoussés de deux hauteurs, mais la ligne de jonction des troupes russo-roumaines n'est nullement menacée. Dans les autres secteurs du front russe, on signale une grande activité. En Macédoine, les Français ont occupé le village de Gardilovo ainsi qu'une série de tranchées entre Kenali et la Cerna, mais le mauvais temps, ici aussi, paralyse les opérations. Les Serbes on également pris de nouvelles tranchées et capturé ces prisonniers.Sur le front britannique (région de Doiran et de la Strouma), nos Alliés ont repoussé plusieurs attaques bulgares. De nouveaux contingents italiens continuent de débarquer à Salonique, malgré l'activité déployée dans ces parages par les sous-marins ennemis, qui ont coulé le vapeur "Angeliki," qui transportait près de 400 passagers, la- plupart volontaires pour l'armée de Salonique.Mais il n'y a pas que dans l'Egée que les sous-marins allemands opèrent avec siiccès. Le Lloyd communique une liste de onze navires britanniques ,russes, danois, suédois et norvégiens coulés par les pirates qui, en ce moment, s'acharnent tout particulièrement contre les navires norvégiens. La raison doit en être cherchée dans la récente décision prise par le gouvernement de Christiania d'interdire l'accès des eaux territoriales norvégiennes aux sous-marins étrangers. Cette interdiction a déchaîné la colère des Allemands, dont la presse tient un langage comminatoire à l'égard de la Norvège. Celle-ci cependant est soutenue par la grande majorité de l'opinion publique suédoise, car la Suède a adopté à l'égard de l'Allemagne une attitude analogue à celle de sa voisine. La destruction systématique des navires de commerce neutres par les sous-marins allemands a provoqué une forte baisse des- valeurs maritimes en Bourse de Christiania. S La guerre à outrance faite aux navires cjjo <■ ,,i iprcv a pris c'tJ fnut en croire les chiffres publiés par les Allemands, des proportions considérables et le Lokalanzeiger " de Berlin affirme que pendant les derniers neuf mois le tonnage total coulé atteint 1,417,379 tonnes et atteindra deux millions avant la fin de l'année. Reste à savoir si les neutres assisteront, impassibles jusqu'au bout, au spectacle de leurs navires coulés et de leur commerce paralysé. Les Espagnols qui ont été jusqu'ici les plus épargnés parmi les neutres, ont été amenés, à la suite de la destruction d'un navire-fruitier, à entrer en négociations avec Berlin, qui se déclare prêt à s'engager à ne plus couler aucun transport de ce genre si l'Angleterre consent à ce que pour chaque bateau fruitier expédié en Angleterre, un bateau du même tonnage obtienne libre passage pour un port allemand ! C'est, on le voit, un nouveau coup de chantag-e qui a pour bu? de tourner le blocus, dont les effets continuent de se faire cruellement sentir dans les empires centraux. Un journal autralien signale une tentative d'assassinat contre le chef de cabinet, M. Hughes qui, heureusement, n'a pas été blessé. L'attentat est motivé dit-on, par l'attitude énergique prise par M. Hughes dans la question du service militaire obligatoire. Les chiffres du référendum organisé sur cette réforme indiquent que le service obligatoire sera repoussé. SONGEONS à NOTRE INDUSTRIE. Nous avons, en Belgique, tout ce qu'il faut pour faire des hommes : établissements d'instruction, facilités de se perfectionner dans la pratique. Voulons-nous nous donner la peine de regarder attentivement autour de nous et de comparer; nous trouverons que nous n'avons rien à envier à aucun de nos voisins, ni comme instruction, ni comme pratique des affaires. Nous avons le droit d'être fiers de ce qui existe chez nous. Peut-être certaines parties des programmes de nos écolçs mériteraient-elles plus d'attention. A oe sujet, l'article publié par un exportateur belge dans un des derniers numéros de "l'Indépendance Belge" me rappelle un point sur lequel on n'appuie peut-être pas assez dans nos établissements commerciaux : Le prix de revient." Tous les jeunes gens sortant des écoles spéciales, savent ce que c'est qu'un prix de revient, mais bien peu seraient à même de l'analyser et d'en tirer toutes les indications qui peuvent amener tant de modifications dans la façon de travailler d'une usine. Nous avons, pourtant, fait de grands .1 ; "ogres el le temps n'est pas loin où un - vieil industriel répondait à la proposi- - tion <l'établir un prix de revient exact : "Cela ne fera pas gagner un sou de e plus." s Heureusement, nous n'en sommes plus e là et ce qui a été réalisé dans cet ordre e d'idée, nous prouve que nous savons nous i rendre compffs des réalités et comprendre s les exigences créées par les nouvelles con- z ditions de lutte économique. Notre industrie, mais elle possédait - tout ce qu'il fallait pour marcher de s l'avant et l'essor qu'elle avait pris du-é rant ces dernières années, prouvait suffi-i samment que l'initiation de nos coinpa- - triotes n'avait pas fait, défaut. r Notre réseau de chemins de fer était z bien organisé et. quoiqu'on en dise, notre Administration n'avait rien né- s gligé pour assurer le trafic d'une façon t régulière. s Inutile de jDarler d'Anvers qui, au r dire des gens compétents, est un des i ports les mieux situés du monde. ; La question de la marine belge étant, en voie de trouver une solution, nous 3 avems donc tout ce. qui est nécessaire i i pour produire, ainsi que les compétences indispensables pour obtenir de cet outillage le meilleur rendement possible. Naturellement, en vrais Belges que nous sommes, nous nous plaisions à critiquer tout ce qui se faisait chez nous. La guerre nous aura-t-elle guéris de ce défaut? J'en doute. Et, en attendant, sachons reconnaître, en comparant ce que nous avions cliez nous avec ce qu'il y a chez nos voisins, que nous pouvons envisager l'avenir avec confiance. Mais cela ne suffit pas et, à côté de nos puissances de production et de transport, il nous faut un bon outillage de vente, si j'ose appeler ainsi toutes les organisations qui doivent se trouver entre le producteur et l'acheteur. Cet outillage comporterait trois grandes divisions: (1) Les voyageurs de commerce, représentants, agents commerciaux. (2) Les agents consulaires. (3) Les organismes de crédit. N'oublions pas que la reprise plus ou moins rapide de nos affaires, dépendra, et de l'état où nous trouverons nos industries après le départ des Allemands, et de la préparation plus ou moins sérieuse de ce que j'ai appelé plus haut notre outillage de vente. Si nous ne pouvons nous occuper d'une façon pratique-de la remise en état des usines, nous pouvons parfaitement préparer le terrain en ce qui concerne la reprise de nos relations commerciales. Il ne faut pas perdre de vue que le monde travaille plus qu'en temps normal et que la clientèle belge d'exportation a dû passer en d'antre mains. La paix conclue et chacun rentré chez soi, nous aurons à lutter contre tous les pays à qui le formidable outillage créé pour la guerre donnera une puissance de production qu'aucun d'eux n'avait jamais connue. Français, Anglais, Américains et autres neutres, et même Allemands, tous ont pu se tenir en rapport avec leur clientèle jneiMif.nl qr '» pays envali&< étaient absolument isolés. Ce sont les effets de cet isolement qu'il aurait fallu et qu'il faut combattre. C'est à cela que nous devons réfléchir, nous qui sommes en rapport avec la partie civilisée du monde. Nous devons recueillir les renseignements nécessaires pour aider notre industrie à retrouver ses débouchés, nous devons nous mettre en mesure de savoir fournir à nos compatriotes restés là-bas, tous les renseignements qu'ils seront en droit de nous demander. Les Chambres de Commerce Belges de Paris et de Londres ne pourraient-elles pas s'occuper de réunir les statistiques dont je parlais dans ma dernière lettre? Ces organismes, autorisés pour ce faire, devraient intervenir auprès du gouvernement-, demander, et, au besoin, exiger que des réunions de commerçants et d'industries se forment pour étudier les moyens pratiques de remettre notre outillage en mouvement. N'oublions pas que le démarrage sera pénible. Que la commission qui sera créée étudie également la question des crédits en pays étranger et, au risque de me répéter, j'ajouterai qu'elle examine ce point eu tenant compte que le souci du crédit en pays étranger doit être épargné au producteur. Du reste, ce programme finan-, cier est à peu de chose près réalisé par la British Trade Bank (" Indépendance" du 26 septembre, 4e page). Tous les articles de journaux seront sans feffet si de-s actes ne suivent pas. Il nous faut des œuvres et des œuvres qui donnent des résultats pratiques. Nous ne pouvons pas douter que notre gouvernement qui s'est montré à la hauteur de sa tâche dans de bien pénibles circonstances, saura nous aider dans la création de cette commission d'étude économique, une des œuvres qui, lors de notre rentrée en Belgique, pourra faire oublier les' ptit-s froissements qui auraient pu se produire entre Belges du dehors et Belges du dedans. SCH TETA EUT, ïagénwu* LA VIE DE PARIS. 26 octobre 1916. La vierge des aviateurs.—Notre-Dame du Platin.—Un membre de l'Institut G.V.C.—Marcel Habert aux tran= chées.—Vieux souvenirs de palais. Un lettré cité.—Pierre Champion. — La mort par !&s balles ou les obus.— Un aveugle libraire. — Les bibliothèques de chemins de fer pour les mutilés.—Un soldat exécuté illégale» ment. — Les morts vivants. — Un philosophe.—Pour les romanciers de demain. Les aviateurs n'ont pas encore de patron officiel, mais ils ont une vierge spéciale en laquelle quelques-uns de ces hardis navigateurs ont une confiance particulière, c'est N.-D. du Platin, dont on distribue les médailles dans les différents camps d'aviation, médaille que portait le valeureux Brindejonc des Moulinais quand il fit une chute mortelle. Beaucoup de ces téméraires qui affrontent avec tant de éourage la mort à travers les remous et au milieu des shrapnells sont des croyants. Ils se reportent, par la pensée, vers cette petite église bretonne, cette chapelle du Platin, qu'un prêtre eut l'idée, il y a une dizaine d'années, de vouer aux aviateurs. Cette église, sur un coin perdu des crêtes de l'Armorique, fut consacrée par un prélat qui est un explorateur, Mgr Au-gouard, -évoque de Brazaville. Un culte nouveau s'est développé autour de ce modeste Sanctuaire ; tous les ans des prêtres bénissent les airs, comme d'autres bénissent la mer'. Les mères en deuil vont prier là-bas pour -leurs fils qu'elles ne reverront plus, comme ces mères de marins vont s'agenouiller sur les dalles de certaines églises bretonnes et prier pour ceux qui ont été engloutis par les tempêtes. Un soldat de la tranchée a composé une poésie pour cette vierge d'une appellation nouvelle : O vierge du Platin. dont les marins de l'air Invoquent dans leurs vols le saint nom tuts-laTre,Daigne nous accorder, comme à ceux de la mer, \u in ornent du danger ton aide séculaire. Protège leurs exploits, quand ils risquent leur vie Pour Dieu, la liberté, le droit et la patrie. Mais s'il leur faut mourir, qu'ils meurent pour ta gloire, O vierge du Platin, en gagnant la victoire. La petite église du Platin est un peu loin de Paris, elle ne suffiit pas à toutes les mères dont les fils tombent tous les jours, dans ces raids aériens d'une si hardie intrépidité. On parle de consacrer une chapelle d'une grande église de Paris à cette fiction religieuse uu'imo- quent les aviateurs dans leurs randonnées. Certains s'émeuvent, quelques-uns raillent, d'autres critiquent. Pourquoi? L'impassibilité des ignorants que nous sommes est-elle blessée, en quoi que ce soit par cette idée que des mères, des épouses, iront dans un coin de temple obscur évoquer par la pensée la mémoire des aviateurs tombés en luttant pour "la liberté, le droit, et la patrie," comme dit le poète anonyme. Chaque corporation a un saint spécial, les jardiniers fêtent Saint-Fiacre, les charcutiers Saint-Antoine, les vieilles filles Sainte-Catherine, les avocats se sont donnés Saint-Yves ; cela ne gêne pas ceux qui ne veulent pas invoquer ces protections chimériques. Pourquoi les aviateurs n'auraient-i's pas leur vierge à eux, patronne des airs et des nuées? Au demeurant, c'est une tradition païenne recueillie par le christianisme ; cela réconforte quelques âmes endolories et faibles et ne gêne nullement ceux qui savant dominer ces petites superstitions et ces philoso-phi-es de bazar. Cela ne gêne en rien les hommes qui raisonnent ; les esprits moins déliés y trouvent comme un réconfort et 'e temps d'attendre la résignation qui cicatrise tant de blessures du cœur. M. Guignard. Je ne sais si les chimistes ont un patron corporatif ; chez les anciens, ils auraient choisi Mercure vraisemblablement. De nos jours, ils seraient peut-être embarrassés pour désigner un des nombreux saints du calendrier, mais ils ont dans tous les cas des anecdotes assez amusantes qui augmentent tous les jours l'histoire anecdotique des laboratoires. Voici celle que raconte un savant préposé aux essais des gaz asphyxiants à Vincennes, M. Guignard, officier de la Légion d'Honneur et membre de l'Académie de Médecine. C'est tout à fait par hasard qu'on est arrivé à l'utiliser à sa véritable place. Au début, il fut mobilisé avec ses camarades et employé comme réserviste de l'armée territoriale, à garder les voies de communications. Très myope, un jour, il ne salua pas un sous-officier. Celui-ci l'interpella dans le langage pittoresque de la caserne : -— Eh, quoi ! Qu'est-ce qui m'a f.. ichu un troupier si mal appris qui ne salue pas son supérieur? Que faisiez-vous donc dans le civil pour vous montrer si incivil dans le militaire? Le savant rectifia la position et de sa voix douce s'excusa de son mieux. "Je suis myope et dans le civil je suis membre de l'institut." Le sous-officiçr n'en porta pas moins une punition de quarante-huit heures dp consigne: "N'a pas salué son supérieur, se prétendant myope dans l'armée et de l'institut dans le civil—raisons inadmissibles et qui dénotent une évidente mauvaise volonté." La punition et son motif passèrent sous les yeux d'un officier intelligent— comme le sont la plupart. On manquait de chimistes à Vincennes ; on appela le membre de l'institut qui a, depuis, fait des découvertes sur les gaz asphyxiants dont on parle avec admiration dans les tranchées. C'est,dans ces tranchées des lignes avancées qu'on a vu combattre, dès le premier jour, un homme qui, par son âge, aurait pu rester chez lui, M. Marcel Habert, l'ami et le compagnon de Paul Déroulède, qui, depuis le début de la guerre, est sur le front, d'où il ne veut pas revenir. Le capitaine Rimbault, dans un très curieux volume de notes, qu'il vient de publier chez Berger-Le-vrault, "Journal de Campagne d'un Officier de Ligne," a consigné à la date du 16 décembre 1914, la rencontre de ce vieux lutteur, du côté de Commercy, dans la forêt d'Apremont, au milieu des trous d'obus et des réseaux de fils de fer. "Ce matin-, écrit le capitaine Rimbault, j'ai fait connaissance avec Marcel Habert, vice-président de la Ligue des Patriotes. Ici, dans notre nouveau secteur, il est, paraît-il, connu comme le loup blanc. -Gras, couperosé, il se promène toujours tête nue, a le verbe haut et le geste complaisant. Il n'aime pas les ombres qui errent au milieu des grandes routes de la forêt. "Mes enfants! mes enfants! lance-t-il de sa voix de tribun, les taubes vont ven'r et vous allez vous faire crapouil-larder !" "Crapouillarder" pour "crapouillo-ter," comme disent les autres poilus; il y a un souci de bien dire. "Saluons ce brave, écrit le capitaine Rimbault, qui, bien qu'ayant dépassé la cinquantaine, veut servir sa patrie au" trement qu'en paroles." M. Marcel Habert. La cinquantaine, ce cimetière des illusions, il y a longtemps que Marcel Pla-bert l'a dépassée. Il y a plus de trente ans que je le rencontrais à la barre du tribunal correctionnel de Toulouse, dans un procès qui mettait aux prises le comte de Monte-bello, que représentait Marcel Habert, un avocat de mérite, M. Joachim Fer-rand, qui m'avait confié ses intérêts, et un autre candidat que défendait un avocat de Gaillac, Suppuy Dutemps, qui fut nommé député peu après, devint ministre des travaux publics et finit par tomber dans la finança; quelques mois avant la guerre, une instruction judiciaire fut ouverte contre lui pour une émission frauduleusejd'un emprunt d'une petite république de l'Amérique du Sud. La terrible tragédie, qui a éclaté depuis, nous a fait oublier ce passé, d'ailleurs assez banal d'une banque sans scrupules comme sans relief. A cette époque lointaine, Marcel Habert avait déjà la voix chaude et vibrante du tribun, mais il n'était pas encofe gras, tel que l'a aperçu le capitaine Rimbault ; il était élégant et svelte ; sa plaidoirie mordante et passionnée fut à la fois émouvante et alerte. Depuis, nous avons lutté dans des camps différents, mais j'ai conservé une estime particulière pour ce g\alant homme, loyal et convaincu et d'une probité politique qu'on voudrait rencontrer chez beaucoup de ceux avec qui les hasards de la rencontre, vous font combattre aux ■mieux des idées et au hasard des incidents.Un intellectuel. Marcel Habert sera sûrement en tête de ces citations glorieuses qui honorent si grandement les professions libérales; elles sont nombreuses ces mentions méritées qui nous rappellent les noms de savants, d'orateurs, d'écrivains et de lettrés. Parmi une des dernières parues, nous relevons celle-ci : Pierre Champion : Officier d'une activité in-lassable et d'un grand dévouement, s'est particulièrement distingué par son sang-froid et son esprit d'initiative lors de l'avance du mois d'avril 1915, où il a fait preuve de réelles qualités militaires en dirigeant avec méthode et vigilance, à faible distance de l'ennemi, les travaux confiés à sa compagnie. Ce Pierre Champion qui commande avec sang-froid une compagnie à quelques mètres des ennemis, est l'auteur d'un livre sur Villon, livre qui lui valut le.-grand prix Gobert de l'Académie Française. Ils sont légion ces intellectuels qui oublient depuis deux ans leurs travaux, leurs joies du cabinet d-^ travail— que beaucoup ne reverront pas—et qui s'ont là, impassibles, figés clans le devoir, en face de la mort qui donne à tous la vraie fraternité. Et devant le tombeau tous les homme» s 87ème anuéej M Mo 258

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1918.

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