L'indépendance belge

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09 september 1916
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s.n. 1916, 09 September. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 18 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/mk6542kb8j/
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L'INDEPENDANCE BELGE. RGYAUME-UNi : ONE PENNY CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE: 5 CENTS) S7ème année. No 214 ADMINISTRATION ®T REDACTION : BUREAU A PARIS : SAMEDI 9 SEPTEMBRE 1916. fî MOIS, 9 SHILLINGS.) • TUDOR HOUSE. TUDOR ST.. LONDON, E.C. -1, PLACE DE LA bOOTSE. ABONNEMENTS : ] 6 MOIS. 17 SHILLINGS. [ CONSERVATION PAR LE PROGRÈS. TELEPHONE city 3S60. teleph.: j 233.75. En-vente a Londres a 3 h. le vendredi 8 sept. U an, 32 shillings, j progrès. ~ ~ ■■ ■ ■■■- « " T " LA SITUATION. .-o- « I Vendredi, midi. Revenus de leur surprise, les Allemands ont déclanché dans la journée d'hier une série de contre-attaques, tant au nord qu'au sud de la Somme, sans cependant parvenir à récupérer la moindre parcelle du terrain perdu les jours précédents.Au nord du fleuve les efforts de l'ennemi sont principalement dirigés contre | le Bois de Leuze (d'où les Anglais me-' nacent Combles), contre la région de Ginchy et contre la ferme de l'Hôpital (que les Français occupent depuis mercredi). Nulle part ses tentatives n'ont eu de succès. Au sud de la Somme les Allemands ont Ivisé les positions de Belloy-en-Santerre [ et la région au sud de Barleux, mais devant l'efficacité du tir de l'artillerie française ils ont été obligés d'abandonner la [ lutte... ainsi que 400 prisonniers qui sont [ allés grossir les rangs de ceux pris depuis h dimanche (plus d'une demi-division). Le I total des prisonniers faits en Picardie de-I puis le début de l'offensive franco-bri-I tannique dépasse maintenant 40,000 f hommes, soit la valeur d'un corps d'ar-• mée ! Si l'on ajoute à ces pertes les tuéset | les blessés, on comprend aisément que les I I Allemands soient obligés d'enlever des hommes des secteurs voisins de l'Aisne et des Flandres, car il est probable que toutes les disponibilités des dépôts ont été envoyées déjà sur les fronts d'orient où il s'agit d'encadrer fortement les éléments autrichiens, turcs et bulgares que les Allemands n'osent plus laisser combattre seuls. Le communiqué français d'hier après-midi a fait allusion à la maîtrise "incontestée " de l'air que les aviateurs I alliés ont conquise sur l'ennemi. Ils ne se contentent plus d'être les auxiliaires de l'artillerie (dont ils règlent le tir), mais ils sont devenus artilleurs eux-mêmes, allant bombarder l'ennemi à ''arrière, jusque dans ses tranchées, et harcelant de leurs mitrailleuses les troupes en marche vers le front. Quant aux avions de «combat, ils abattent ou mettent en fuite tous les appareils ennemis qui tentent de survoler nos-lignes. Ainsi le vingt-sixième mois de la guerre voit-il les Alliés maîtres dans tous les domaines et on comprend que le feld-maréchal von Hindenburg juge le moment venu de ne plus parler " d'opérations secondaires " et de 11e plus mentionner " que des événements importants." Tout le monde comprendra le souci qui a guidé le feld-maréchal dans sa décision et, mieux que quiconque, les chefs de partis que le chancelier, six heures durant, a entretenus de la situation générale, qui n'est rien moins que brillante. Mais même réduits aux "événements importants," les communiqués allemands 11e peuvent guère que relater des revers. Tant sur la Meuse que sur le Dniester nos ennemis ont subi des échecs retentis-iants.# Les Français, après un bombardement très intense exécuté dans la région de. Vaux et des Bois de Chapitre et du Chênois, se ruèrent sur les lignes allemandes qu'ils réussirent à occuper sur une longueur de 1,500 mètres, faisant 280 prisonniers et capturant une dizaine de mitrailleuses. Venant après la faillite de son offensive de Fleury, cet échec doit être doublement cuisant pour le Kronprinz qui, sous le régime Hindenburg, ne semble Iplus pouvoir puiser sans compter, dans les réserves, comme il a pu le faire auparavant. Sur le Dniester, les Austro-Germano- - Turcs ont essuyé un échec des plus î sérieux. Une armée russe, commandée t par le général Tcherbatcheff, après avoir - repoussé l'ennemi de plusieurs positions 3 fortifiées, a atteint la Narajowka (tri- - butaire de la Gnila Lipa) qu'elle a franchie en plusieurs endroits, et a fait - un total de 5,600 prisonniers dont 3,000 3 Allemands et 700 Turcs ! Nos Alliés - occupent la voie ferrée Halicz-Wodniki 3 et bombardent la ville de Halicz, qui est 1 en flammes et que l'ennemi défend en- - core. Les Russes, maîtres du pont en fer 1 qui traverse le Dniester, vont disposer maintenant d'une ligne de communica-j tion directe entre les armées qui opèrent ' au nord et au sud du Dniester. Ce fait ■ est d'-autant plus importent que les ■ passages sur le Dniester sont rares, le 1 plus rapproché étant celui au sud de : Chodoroff, à plus de cinquante kilomè- • très,'au nord-ouest,-à mi-chemin entre ; Halicz et Lemberg. Les Allemands reconnaissent qu'ils " ont battu en retraite " sur des positions -1 préparées d'avance," probablement sur la ligne de la Gnila Lipa qui constitue ; la dernière barrière naturelle sur la rive ; 3 septentrionale du Dniester, défendant 3 Lemberg. Dans les Carpathes, nos Alliés pro-3 gressent nonobstant la résistance que les ^ Austro - Allemands opposent à leur f avance. Au nord de Dvinsk, ils ont fran-3 chi la Dvina et occupé plusieurs posi-3 ti'ons ennemies. Dans le Caucase des r combats continuent de se livrer dans la région d'Ognut. Sur le front macédonien l'artillerie est engagée dans un violent duel mais s l'infanterie reste inactive. 5 Le seul théâtre où nos ennemis puis-b sent se vanter d'avoir remporté un suc-' ces est celui de la Dobroudja occidentale. Le communiqué de Pétrograd dit que, cédant à des forces german.o-bul gareà très supérieures en nombre, les l Roumains ont dû évacuer Turta- ; kai, sur la rive droite du Danube, I ' _ , . , | où nos nouveaux alliés ont résisté bravement pendant trois jours, infligeant dès 1 pertes sévères à leurs assaillants mais perdant eux-mêmes beaucoup de monde. I Cet échec local n'exercera aucune in- 1 y fluence sur le développement futur des opérations et les Bulgares ne resteront s pas longtemps maîtres de cette ville qui ' fait partie de la région cédée jadis à la Roumanie. j Nos ennemis sont évidemment portés t à exagérer ce succès et parlent de 20,000 , prisonniers, de 100 canons capturés, etc. Il faudra probablement en rabat- ' tre et le communiqué roumain mettra les choses au point. La contre-offensive ' , germano-bulgare, dont nous n'enteij- • dons nullement diminuer l'opportunis-5 me, a surtout un but politique. U s'agit de montrer aux Grecs, que les Alle-. mands mettent une singulière insistance à représenter comme étant sur le point d'intervenir aux côtés des Alliés, que l'abandon de la neutralité comporte , aussi ' quelques risques. Nous verrons par la suite si cette tactique produit à . Athènes les résultats qu'escomptent nos • adversaires. Le Congrès des trade-unions, dans > sa séance de jeudi, a invité le Comité parlementaire à ne perdre aucune occasion, après la guerre, pour obtenir l'annulation de tous actes législatifs consacrant des mesures coqrcitives d'ordre économique, industrie! et militaire. Le Congrès a également adopté une résolution protestant contre l'exemption des clergymen du service militaire. L'EFFORT BRITANNIQUE, Septembre 19)4. C'était en septembre 1914. Les réfu- ! giés de Louvain, de Malines, Aerschot. Termonde, puis ceux d'Anvers et de la côte belge, venaient chercher en Angleterre un abri contre l'invasion; ils débarquaient à Londres, où leurs yeux s'ouvraient surpris sous l'impression d'un > profond étonnement. Là bas, c'était la guerre avec ses épou- * fantes, le pays entier tendu vers la dé- 1 fense, plus de jeux, plus de musiqu-e. 1 plus de rires, le peuple silencieusement i voué à une seule œuvre: la -salut de la 1 Patrie: la dernière automobile dsnnée à 1 l'armée, le dernier cheval remis à la re monte, la jeunesse se précipitant spontanément vers les bureaux de recrutement, 1 la fuite éperdue de milliers de malheu 1 reux chassés par l'incendie, Je pillage, la 1 [/erreur. In, c'était le Londres de ton - ' jours, avec son mouvement intense, l'encombrement de la circulation, le luxe des autos et des chevaux, la grâce des arria-zones et des cavaliers caracolant dans . é Hyde Park, la majesté des équipages, [- l'animation des restaurants aux sympho- nies bruyantes. Les Belges n'en reve- ( a naient pas et s'abordaient avec cette ex-!- clamâtion — une des premières de leur ( 5. répertoire anglais — "They cannot x realise!" Puis, c'était à Trafalgar n Square, autour de la mise en scène de . tecrutement, la dernière limite de la . 1- stupéfaction; l'appel aux volontaires à 3. coups de grosse caisse, à l'aide de speechs , v. éraillés, avec les agents recruteurs pi it géant dans la foule quelque jeune homme , a ahuri, recrue nouvelle hissée sur le pié-à destal du glorieux Nelson, tandis que la , fanfare jouait à pleins cuivres: "It's a ; i- long way to Tipperary." Le Belge écar- qùillàit les yeux, se demandant s'il rêvait , ! debout; les moins avisés croyaient à . a quelque représentation en plein air, tous, , i- tous rentraient chez eux, se disant: \ "Drôle de pays, drôles de gens !" , s Révolution profonde. j il y a deux ans de cela, et derechef, le £ Belse à Londres, se demande s'il rêve ! Est-ce bien le même toujours, ce peuple en kaki, ce peuple de Londres qui n'a plus qu'une seule préoccupation vers la-. quelle tendent son vouloir, son intelli-s genoe, toute la vigueur de ses nerfs, une , seule pensée: se battre et vaincre. Jamais, dans l'histoire des nations, 11e s'est accomplie aussi simplement, mais t aussi radicalement, révolution plus pro- <j fonde, bouleversant de fond en comble r j des habitudes et des^mœurs séculaires, p heurtant des traditions d'indépendance n • et de laisser-faire qu'on croyait indéraci- t nables, p Certes, les Teutons y ont aidé de leur h mieux: les atrocités en Belgique, les Zep- h pelins tueurs de femmes et d'enfants, le n "Lusitania," le "Got-t strafe England," c les prisons de Ruhleben, Miss Cavell, le ] ' capitaine Fryatt, tout cela dans la psy- r chologie allemande devait terroriser g l'Angleterre—comme si un Anglais cou- p naissait la peur. cj Mais le pays du "fair play" s'est senti n touché par les horreurs de la barbarie; p calme, silencieux, viril et désormais irré- j ductibie-, ce peuple froid et compassé s'est f dressé dans un élan magnifique pour corn- c battre le monstre d'infamie qui menacé y l'Europe et la civilisation. Et chaque jour les légions* succèdent aux légions j elles partent pour le front en chan- n tant de joyeux refrains, mais avec, dans p les yeux, la détermination implacable de n mourir—comme un Anglais sait mourir ^ —ou de vaincre. Armements et munitions. s Puis d'un bout à l'autre du Royaume- c . Uni, quelle soudaine évolution indus- 1< t trielle, orientée toute entière vers les ar- g mements et les munitions. Ceux qui, com- p , me moi, eurent l'occasion de visiter ces ç - installations, voudraient pouvoir crier s leur admiration et leur confiance, telle- s ment d'avoir vu "l'effort anglais" on <3 s'en revient pénétré de foi dans l'issue s d'une lutte, où l'Allemgane succombera p fatalement. d Telle usine où, en 1914, travaillaient g , quelque dix mille ouvriers en compte au- s jourd'hui quatre-vingt dix mille (je dis d 90,000) et cela donne bien l'idée de ce h ' qui fut réalisé dans ce domaine : le dé- p , cuplement. s- Quand l'autre jour le ministre de la 1' guerre, Lloyd George, s'écriait: "il faut f< que l'Angleterre prépare des armements A . toujours plus formidables," je 11e pou- e vais pas ne pas sourire en songeant à ce que j'avais vu, me disant en moi-même : "ce plus formidable existe déjà !" Dans ces ruches industrieuses le tra- vail intensif ne cesse ni de jour ni de (| J nuit, même le "week-end," le congé heb-d'omadaire qui de toutes les institutions anglaises est la plus solidement instituée, même les "holidays" auxquels l'ouvrier anglais tient comme à la prunelle de ses yeux, tout cela est généreusement sacri- J., fié sur l'autel de la patrie. Dans une de ces usines où j'ai passé ' une journée entière, allant d'une <ins-J .11 tallation à l'autre, tantôt en automobile, tantôt en chemin de fer (la fabrique dis- ^ pose dans son enceinte de 64 kilomètres (. de voie ferrée), j'ai pu contempler des géants destructeurs dont l'Allemand en- ^ fendra bientôt la voix formidable. L S' Effort prodigieux. g L'Angleterre ne travaille pas seule- q ; ment pour son armée de terre et de mer, 11 : mais encore pour les Alliés; dans tel ate- ê . lier j'ai vu des centaines d'ouvriers fa- u ■ briquant des fournitures ici pour les d ; Russes, plus loin pour les Belges. Ainsi d . l'Angleterre en est arrivée non seulement à n'être plus tributaire de l'Amé- d . rique, mais même à pouvoir approvision- d 11er ses consorts; partout d'ailleurs on p travaille à des extensions et à des an- d nexes comme si la guerre en était à son a début. d Dans ces pérégrinations à travers les c usines, chaque pas est une surprise, le profane s'arrête, tantôt abasourdi devant les énormes installations, créatrices de monstres de guerre, tantôt admiratif 11 comme devant cette petite miniature e mise sous verre, où les cartouches passent 1 en un chapelet indéfini, pour être auto- d matiquement rebutées si le moindre dé- ï faut les entache. Effort prodigieux, mé- t. thodique et volontaire qui sè poursuit à t, travers la Grande:Bretagne avec la pa- c tience laborieuse et obtinée de cet ouvrier d sexagénaire enroulant un ruban metai- t. © lique autour d'un gros canon. A ma ques- .s 1 tion combien il lui faudrait de yards de p ruban pour achever sa tâche, il me ré- t pondit sans lever la tête: "A hundred p and fifty miles, Sir." j< Lorsqu'un jour le voile d'une néces- d saire discrétion pourra être déchiré, on p • verra apparaître dans l'Histoire de la Grande Guerre, somme 1111 fait défiant p toute vraisemblance, la gigantesque effi- a cacité et la magnitude de l'Effort bri- p tanuique. c EUGENE STANDAERT, v Député. fo LES RUINES DE REIMS. .-«3*. (De notre envoyé spécial.) a Champagne, septembre 1916. r( 3 A Epernay. "■ ' De la part de l'état-major du... corps c - d'armée me parvint ces jours-ci une auto- p 3 risation de l'aire une visite en Cham- , pagne. Une tournée de quelques jour-3 nalistes s'organisait à effet. Au minis- - tère des Affaires Etrangères nous fûmes présentés les uns aux autres, et je fus si ^ " heureux de faire la connaissance d'un . - homme politique grec influent, M. Atha- t 3 nazaki, collaborateur de Vénizélos et par ^ conséquent un ami sincère de la France. ! Lorsque nous apprîmes que nous visitë- - rions Reims notre satisfaction fut ' grande, mais lorsque notre pilote, M. r< Diligniér, attaché militaire au ministère ^ des Affaires Etrangères, ajouta qu'il ^ 1 nous serait aussi accordé la faveur de ^ ■ penétrer dans les tranchées françaises de B... jusqu'aux lignes de feu, donc face à ^ face avec les Allemands, le vœu le plus cher du çorfespondant de guerre se trouvait exhaussé. P t , le Ive matin un express nous. amena a ^ Epernay. Parti à l'heure réglementaire, notre voyage se déroula dans l'ordre le " plus parfait. Une fois sortis de la ville, ç. ' nous longeâmes des vallées pittoresques bien cultivées et où la moisson s'aniion- ^ çait abondante. Les lopins de terre y > • V] s etageaient multicolores, chatoyants ^ - comme des tapis d'Orient, et à l'horizon ^ les hauteurs lointaines s'ourlaient d'une . - gaze tendre sur fond d'azur. Aux ap- .. - proches d'Epernay pourtant je m'aper- ' ; çois que la culture est, quelque peu en £ ■ souffrance. Les Allemands en arrivant ■ sur la Marne ont jeté la perturbation ^ l dans l'esprit du cultivateur. Pour qui ^ ! seraient les moissons, p>our l'ennemi ou i pour la France? Et dans l'incertitude m des événements, la terre n'a pas été soi- c,c ; gneusement remuée pi fumée. Le pay- n' san est aussi à la guerre, et le manque 111 ; de bras se fait quelque peu sentir. Les i herbes sauvages en ont profité ; par ci par là de g-rands chardons voraces pous- Cl sent leurs dards parmi le blé débile. A l'heure actuelle où les Allemands sont re- cc foulés sur l'Aisne, les cultures de 'a <3, ; Marne n'ont pas encore repris tout leur nl essor. n< La zone des armées. pl En arrivant à Epernay, l'on s'aper- v; çoit de suite que l'on entre dans la zone ci des armées. Nous passons des parcs' fc il 'artillerie, des colonnes du train. Lors- te que les autos de l'état-major qui sont n venues nous prendre à la gare arrivent au h< [ pont de la route de Reims, la sentinelle a nous soumet à un contrôle sévère. Notre 1'; pilote militaire, le lieutenant R..., lui te donne le mot d'ordre, et nous voilà filant le . à belle allure par les chemins en lacet qui g: s'accrochent aux pentes vinicoles. A te notre gauche se déroule un magnifique d; panorama. Au bas d'un tournant les ai toits d'ardoises d'un petit village sein- g: ' tillent au soleil. Le paysage pourtant n'a pi pas gardé toute sa rusticité. Les che- éi vaux qui broutent dans la prairie là-bas d( sont des d'avalés fourbues à la st g'ucrrc ; le parc regorge de boeufs dodus r« qui sont destipés à la boucherie bi , militaire. De quel beau vert doivent b: être les bois de charmes long-eant n< une partie de la route, mais les nuages m ; de poussière soulevés par nos autos l'ont ci i drapé d'un vilain manteau gris sale. m Les 25 kilomètres qui nous séparent qi de Reims détruit seront vite dépassés; la ■ déjà dominant un bloc indécis, s'estom- P 1 pent dans la brume des collines les tours rr • de la cathédrale martyre. Plus nous a1 1 avançons, plus aussi nous approchons du il danger. Nous sommes à portée du s< canon de l'ennemi. pi La ville morte. L'ne émotion bien compréhensible nous étreint lorsque nous faisons notre m entrée dans Reims. Nos autos enfilent ol l'Avenue de Paris. Ah ! c'est bien 'a fi< . désolation et le silence des villes mortes ! m - Presque tous les \-olets sont clos, à cer- et taines fenêtres les châssis rouillés de cer- p; 1 taines autres parlent de la violence des n« - explosions. Des toits sont effondrés, ir • des façades éventrées ou criblées de cen- tl - taines de débris de projectiles ; une mai- te - son est complètement rasée, comme «m- v; • portée par la fureur des vents. Et sur di - tout l'ensemble de la capitale de Cham- g i pagaie plane l'atmosphère lourde des p< jours de terreur. Quelque rare passant le - déambule, les yeux pleins de rêve. Une ir 1 petite boutique est encore ouverte ; 'a di i \ ieille boutiquière à la figure des âges du à passé est assise à l'entrée de sa porte, pi • attendant vainement un acheteur. Que te pourrait-elle bien lui offrir? Les plan- rr chettes de sa petite vitrine sont quasi- 01 veuves de douceurs et de denrées. Plus cl loin un boucher bien rond mais la mine 1' •—3.--»- affaissée, nous regarde passer avec 'e regard vide, comme s'il se demandait si nous arrivons de l'autre monde. Pas de circulation : même dans les artères prin-5 cipales l'herbe pousse haute parmi les " pavés. Reims n? veut pas mourir. Et pourtant Reims bombardé, détruit, n'est pas mort. Reims ne veut • pas mourir. Des 110,000 habitants il en ^ reste 18 à 20,000. Quelle admirable leçon d'endurance et d'amour du soi natal donne cette population reimoise ! A. 1,800 mètreg de l'ennemi, chaque jour ^ menacée par des nouveaux bombarde-ments, elle se cuirasse contre les horreurs de la guerre. Même les écoles sont ' ouvertes. Je suis passé par là et j'ai en-j tendu, le cœur serré, mais émerveillé, le , bourdonnement des petits faisant la lec-^ ture à haute voix. Au programme il y a ( certes une nouvelle branche : les instituteurs apprennent aux enfants à ne pas craindre les obus des Allemands. Et par une double rangée de ruines j'ai vu le facteur, le bon message, le demi-dieu des esseulés, portant la bonne parole de réconfort et d'espérance. Non, Reims n'est pas mort, il renaît. Comme toute ville est née de petits groupements faisant l'échange des produits de consommation et d'usage, ia vie de Reims est retournée à sa source, la provenance des produits en moins. Le commerce des habitants y est primitif. A gauche de la route de Paris s'al-lignent quelques tréteaux. Quelques rares menagères y font leurs provisions. Les marchands étalent du beurre, de la viande <le bœuf, du lard, de la charcuterie, quelques cotonnades, des souliers, des porpmes de terre, du pain. Même les marchands s'achètent mutuellement comme aux temps de jadis. Ce marché moyenâgeux me rappelle la vie de Fur-nes après vingt et des bombardements. Les ruines s'accumulent. Le long de notre route les ruines s'accumulent : le centre de la ville et le quartier des lainages ont le plus souffert. De ce dernier plus rien ne reste que des tas de pierre et de ferraille au milieu de murs pantelants. A la Place du Parvis nous voyons le Palais de Justice aux plaies béantes. Nous descendons. De-■ vant nous se dresse fière et mutilée 'a : cathédrale Notre-Dame, les pieds en-forcés sous une couverture de sacs de . terre. Oh ! que la terre toute entière ; n'a-t-elle rugi de fureur lorsque le bras i homicide et sacrilège de l'homme funeste : a osé porter atteinte à cette mefveille de : l'art et des temps ! Nous nous regardons i tout émus avec la même malédiction sur : les lèvres. Quelle idée infernale a pu i guider les barbares pour commettre de , tels crimes d'iconoclastes? En regar-: dant cette merveilleuse façade aux trois ; arches, les guirlandes déchiquetés, une • grande partie des 530 statuettes déca-1 pitées, amputées de bras ou de jambes, - éventrées, les visages tailladés par 1 des éclats, je ne songeais pas 1 seulement au crime, ma pensée se > reportait vers l'ignominie que les : brutes de Germanie ont commise en : barbouillant et- tailladant les tableaux de : notre maître peintre de Lierre, M. Opso-; mer. Ah ! oui, ils ne sont pas seulement i criminels, ils sont immondés! Pour mettre le comble à leurs méfaits satani-i ques, ils auraient aussi dû endommager ; la statue de Jeanne d'Arc, au milieu du • Parvis. Mais faut-il le dire? si le monu-; ment de la Pucelle d'Orléans n'est pas ; atteint, ce n'est vraiment pas de leur 1 faute. Toutes les maisons à la ronde 1 sont bombardées, entr'autre, l'hôtel réputé du Lion d'Or. Dans la cathédrale. Le garde de la cathédrale qui n'a même pas quitté son p>oste lorsque 'es obus allemands s'acharnèrent sur l'édifice, nous guide. Nous entrons. Dans la maison du culte règne à présent le vide et le silence. Des traits de soleil entrent par maints trous d'obus. Le lieutenant nous montre de quelle direction les Allc-, mands ont bombardé. Us ont pris la ca- - thédrale à partie par derrière les hau- - teurs de Briment et de Béru. Avant d'é» - vacuer la ville, sous la pression offensive ' de Joffre, i's avaient réquisitionné de - grandes quantités de paille, soit-disant ? pour en fa:re des couchettes à l'usage de t leurs blessés soignés dans la cathédrale 1 mais certainement pour l'incendier en cas 1 de.retraite. Aussi ont-il mis leur dessein 1 à exécution : quoique sachant que le dra-, peau de 'a Croix-Rouge flottait sur la : tour et qu'une-quantité de blessés alle- - mancis v étaient^ restés abandonnés, ils - ont déchaîné leur fureur sur l'œuvre r. d'humanité. D'abord le toit flamba sous ; l'effet des bombes incendiaires et le

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1918.

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