L'indépendance belge

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s.n. 1916, 08 Maart. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 19 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/2z12n50b0f/
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ROYAUME-UNi ; ONE PENNY ni?* tnw? if JËalhf&lS» CONTINENT : !5 CENTIMES (HOLLANDE : 6 CENTS.) ADMINISTRATION ET REDACTION* IIJDOB HOOSB. TtTDOIi ST.. LONDON. E.C. TELEPHONE: CITY 3960, BTJKBAtT A PÀKIS : tl. PLAGE DES LA BOUHSE. -ou '311-57 Ôt TEt-tPH.: - 238-75. LOXDRESj MERCREDI 8 MARS 1916. (3 MOIS, 9 SHILLINGS. ? ABONNEMENTS : - g MOIS, 1? SHILLINGS, i * 1 AN. 32 SHILLINGS. ' Conservation par le Progrès, LA SITUATION. Mercredi, midi. Les Allemands persévèrent dans leurs efforts autour de Verdun et il en sera probablement ainsi jusqu'à ce que le quatrième emprunt de guerre, que les opérations actuelles ont en grande partie pour but de "chauffer," soit souscrit'- Dans l'esprit de nos ennemis^ le "succès" de l'offensive sur les Hauts de Meuse, escompté d'avance, devait assurer à l'emprunt un important contingent de souscripteurs étrangers et aider ainsi à relever le change qui, chaque jour, s'effrite un peu plus et atteint un niveau qui en dit long sur la confiance qu'a l'étranger dans le succès des armes de nos ennemis. Cependant, nos adversaires ont abandonné, momentanément, la tactique suivie au début de leur offensive. Ils n'attaquent plus, comme au début, de front et sans égard pour les sacrifices en hommes qu'exige cette méthode. C'est sur les flancs qu'ils tâtent la résistance de la défense et presque toutes leurs attaques sont précédées d'un bombardement d'artillerie qui, par endroits, se prolonge, sans arrêt, pendant plusieurs jours et plusieurs nuits. C'est ce qui s'est produit notamment dans la section de Malancourt-Forges, sur la rive gauche de la Meuse, où l'ennemi a encore enregistré" quelques succès iocauz que, hier déjà, nous avions, eu partie, prévus. Begneville et la plus grande partie de la boucle dont le petit village forme le sommet, ont été évacués par nos Alliés, qui ont également dû abandonner la : cote 265 (attaquée par toute une division allemande) et, selon le dernier com-! munique, une partie du Bois des Cor-i beaux, situé dans le même secteur, à l'est, de Bethincourt. -Vos Alliés répètent ici, avec le même succès qu'au nord de Verdun, la tactique qui leur a si bien réussi jusqu'à pré-[ sent et qui .vise à infliger à l'ennemi le [ plus de pertes possible en cédant lentement du terrain iusciu'à ce que la limite soit atteinte. Au nord de Verdun, cette li mite fut marquée par les glacis du fort de Douaumont. Là, bien que ce ne fût nullement la limite "extrême" du système défensif de la place, -3 • * C'est à ce moment qua 'les bataillons d'attaque donnèrent et, du coup, l'offensive allemande était brisée. Après quelques tentatives infruc-teusôs, et trop coûteuses pour être renouvelées indéfiniment, l'ennemi n'insista plus. Quelle est, à l'ouest de Verdun, la li- . ? .au delà de laquelle „ entend ne pas se laisser refouler? Nous le saurons dans quelques jours, si, comme tout l'indique, l'ennemi persiste; et il persistera parce qu'il a pour cela d'impérieuses raisons qui ne sont pas exclusivement d'ordre militaire. A l'est de Verdun, l'attaque allemande a également été renouvelée hier, et '. ennemi a occupé, au prix de tfè3 "ortes pertes, le village de Fresnes qui, depuis l'évacuation volontaire des Français de la plaine de la Wcevre, formâ-'t 'appointe du saillant où les lignes française^ passant au sud de Champion, quittent la voie ferrée et descendent par Les Eparges vers Saint-Mihiel. Dù ce côté (Fresnes), les Français peuvent encore abandonner une partie de terrain avant d'avoir atteint le pied des falaises qui forment le rempart naturel qu'on appelle les Côtes cle Lorraine ou Hauts de Meuse. Le calme et le sang-froid avec lequel le général Pétaîn dirige la défense du camp retranché de Verdun inspirent confiance, et la science consommée, l'esprit de prévoyance qui caractérisent toutes les décisions du commandant en chef français en imposent visiblement -'i l'état-major allemand. La presse teutonne reflète d'ailleurs l'inquiétude qui commence à gagner nos ennemis. La "Berliner Tagebla-tt" fait allusion aux t'èrrible:-i corps-à-corps dè la lutte et vante la bravoure des soldats français ; la "Taeglische Rundschau" s'étonne de la vigueur extrême du feu do l'artillerié française; et le critiqué militaire de la "Gazette de Voss" (officieux) redoute une grande contre-offensive stratégique de la part des Français qui, selon lui, ! constitue uii grave danger. 11 redouté dès à présent l'effet qtle produira 'iè moindre petit succès français," qui sera exploité "pour favoriser la propagande | prô-alliée à l'étranger!" Voilà dû3 préoccupations qui cadrent mal avec l'assurance affichée par les rm-lieux officiels. Les Allemands, en attaquant Verdun, j se sont engagés dans une aventure dent il est impossible de prévoir, à cettè heure, toutes les conséquences. Mais une chose est certains dès à présent : le près- j tige militaire de l'Allemagne en sortira diminué et, après l'échec de Verdun, plus personne ne croira à la possibilité, pour les Puissances Centrales, de sortir victorieuses de cette guerre qu'elles ont voulue, provoquée, et qui a ligué contre elles la moitié de l'Europe; de celle' qui place le Droit au-dessus de tout et qui ne transigé pas avec l'Honneur ! Dans les Vosges et sur le front britannique on signale de violents duels ! d'artillerie. Les troupes russes qui opèrent en Perse ont occupé Cola, à 50 kilomètres j environ à l'ouest de Kermanshah. * * . * La situation aux Etats-Unis s'est éclaircie. La politique du président Wil-son relative Aux sous-marins allemands, ratifiée déjà par un vote du Sénat, l'a été également à la Chambre. C'est, en effet, par 258 voix contre 160 qu'une résolution dans ce sens a été adoptée hier. Les Etats-Unis ne feront donc pas le jeu de l'Allemagne et le gouvernement de Washington laissera complète liberté aux citoyens de la grande République de s'embarquer à bord des na- j vires de leur choix. Les éléments progermains qui Ont voulu représenter le Président comme favorisant une politique belliqueuse contre l'Allemagne en sont pour leurs calomnies. M. Wiîson a déjoué cette manœuvre en appelant au poste de secrétaire d'Etat pour la guerre M. Newton D. Baker, qui, jadis, a refusé de prendre place dans le cabinet et qui, tout à fait ignorant des choses militaires, eût été le derniér à qui an président "allant à la guerre," eût confié ce portefeuille. La nomination de M. Baker signifie que M. Wiîson ne cherche pas la guerre et n'a qu'une préoccupation: défendre les droits des Américains et l'honneur national. A la Chambre des Communes, M. Bal-four a annoncé que, depuis le début de la guerre, le tonnage de la marine anglaise s'est accru d'un million de tonnes, et qu'à l'exception de la classe de9 croiseurs cuirassés, la flotte est de beaucohn -plus forte qu'elle .ne le fut avant les hostilités. Dans un discours très commenté aujourd'hui, le colonel Churchill (revenu du front) a préconisé le rappel à la tète dé l'Amirauté de lôrd Fischer. HIER ET DEMAIN. ■ .^I douta que notre gouvernement u ait obtenu des précisions sur cette dc- * aration des Alliés un peu vague comme 'Otites les déclarations. La Belgique sera restaurée dans son ^ ependance et dans sa souveraineté. ! j °us la dédommagerons, et au delà, de | j°.Ujes/es P^'tes. Nous lui donnerons * a'"" financière et économique requise." je gouvernement sait naturellement '' '"u'î sera la nature de l'aide financière | économique qui lui sera apportéè, si r",? *era temporaire, jusqu'au complet * ^ ement des ruines, où définitive ; 1,1 unit tout en notre faveur pour 1?" l'u, nos relations douanières. e.traité de Francfort qui mit fin à la ' 'ère guerre Franco-Allemande, dor;-I ^ lu aux produits allemands en France | r '.'aite®ent de la nation la plus favo-I *-v- Aucune autre nation ne pouvait _ ( ■y : donc obtenir de la France une faveur ( ■ douanière sans qu'aussitôt l'Allemagne j s ne pût y prétendre. ( Cette clause-là, à elle toute seule, de- s i vait, pour nous séparer de notre graiide ( sœur latine, plus agir que toutes les ; ligues pangermanistes poussées comn.-> , ; champignons sur notre sol naïvement f hospitalier. Il ne restait en effet à la '< France, que sauvait sa situation géogra- ; : phique, qu'à élever aussi haut que pos-. , siblc se-3 barrière douanières pour elle éfc < . Ses colonies et de vivre du développe- . . ment de ses productions. Ceci barrait < ■ bien imparfaitement du reste, la route à l'entreprenante ennemie. ; . Coupés par ce traite et, faut-ii le dire < par certain protectionnisme trop étroit ( • dont les conséquences nous poussaient < • dans les bras de l'ennemi, coupés de ; , cette nation vers laquelle nous pous saient nos atavismes et nos sympathies, dont la chair était notre cliair, l'âme notre ' âme, et le sang notre sang, nous dûmes chercher, bien malgré nous, un débouché nouveau. L'Allemagne s'offrit comme sait s'offrir cette ingénue î ? j Vous savez ce qu'il advint. Lisez nos j statistiques commerciales : elles ont l'élo- p quence bourrue des chiffres. Les trois ^ quarts de nôtre cemmèrce européen et < de notre industrie se faisaient à l'est, f Anvers avait un commerce allemand, et < quand ils disent qu'ils ont fait la pros- ^ périté de la ville, les Allemands disent g vrai : les Allemands nous l'ont fait payer, s mais ils ne mentent pas, e© qui semble .. extraordinaire ! a Maintenant c'est fini du traité de e Francfort et de notre amitié. Entre ces v barbares et nous iî y a du sang, il y a f des viols, il y a des crimes. "Jamais t plus" sera «ocre mot d'ordre. Mais alors, a qui chez nous remplacera l'Allemagne? p Un banquier beige de mes amis reçut p dans-ses bureaux cle Londres la visite 1 d'un Anglais merveilleusement bien in- 1 tentionné à l'égard de notre pays, comme c ils le sont tous, du reste, dans cette 1 grande nation. Intentionné d'autant ' mieux d'ailleurs, que la déclaration des a Alliés à notre pays, faite la veille, ame- p nait dans tontes les bouches d'enthou- s siastes commentaires. On se serait cru r reporté à un an en arrière, en pleine t gloire conquise, dô Liège à l'Yser, par e l'impérissable armée de 1915. ' 1 "Nous allons, disait l'Anglais, vous r rendre la Belgique libre et indépen- 1 dante... 1 ~ Oui, et après ? disait mon ami. é — Nous allons vous dédommager, et s au delà, de vos pertes. Vos villes et vos F villages seront rebâtis, vos usines rele- c véôs... à — Oui, et après ? I1 —- Après ! Nos marchés seront ôuverts T à vos emprunts. Voa industries recevront r nos commande» v — Et après? N v — Comment, après ?... ? Cet Anglais a eu quelque mal à comprendre comment nous n'étions pas satisfaits, enchantés, ravis, de la seule restauration de notre Belgique dans le statu v quo ante bellum, avec notre prospérité p fabuleuse, mais vouée à la misère pro- v chaine par Ja suppression des marchés, s Comment il nous faudrait pour rempla- c cer notre cliênte l'Allemagne un " Zoll- c verein" avec les Alliés basé sur les prin- \ cipes suivants: r Libre-échange pour nos produits dans v les pays alliés; 1 Libre-échange avec leurs colonies, les ï Belges jouissant dans les colonies alliées c des droits égaux à ceux des nationaux. c Avec cela, lui disions-nous, avant cinq T ans d'ici nous serons eertainetnent remis *- de la secousse et payés de nos efforts; r sans cela, non ! Nos grands voisins gèrent leur £ avoir à la façon des gens très riches depuis longtemps, qui ne veulent guère se donner le mal de faire produire à leur fortune son maximum de rendement. Besogneuse pendant 44 années, l'Allemagne parvenue a conservé, elle, l'ingéniosité, la mercantilité des par-venus, j Elle vendait de tout et inondait les mar- Ê cHés étrangers des articles que les na- t tionaux dédaignaient de produire. r Finis Germanise! L'Allemagne bar- c baie a vécu. Elle est exclue du domaine i économique et politique des nations par c la volonté des Alliés. c Il reste un trou à combler dans la vie j économique. N'en doutez pas, en effet, § la guerre finie, les grands Etats ne man- i quéroùt guère de reprendre, à peu de c chose près, leur vie de grands seigneurs é oifeifs. r -A qui confier, de façon plus adéquate et plus sûre, la solution de c© problème S économique du remplacement de l'Aile- c magne sinon à nous, puisque nous fabri- I quioiis 'déjà bien, des produits belges, c dits allemands parce que l'Allemagne y mettait au passage son: "Made in i Germany," que d'autres de nos indus- r tries étaient sôiis le contrôle allemand I et que beaucoup ne parvenaient pas à r se développer et à s'étendre, rien qu'à cause de son encombrant voisinage. ' L'Anglais de tout à l'heure expri- f mait bien l'opinion que cent fois j'ai en- t tendu émettre par nos puissants alliés <■ d'une restauration sans plus et d'une ' aide. Mon ami belge reflétait bien la i volonté belge en amplifiant cette aida, r en la déterminant, en exprimant ses 1 vœux de libré-échange et de protection c coloniale. Nul doute que notre gouvernement r n'y ait prêté toute son attention ; spé- t 6iâlement à ce tournant de la gigantes- 1 qué labié où notre amitié demeure, pour t quelque temps encore, un appréciable r appoint. s • • MAURICE ABLAY. i « LETTRE DE RUSSIE. .^4 (Dû notre corrôsponclcMt.) La littérature russe. On raconte que le célèbre Kokorev, l'homme le plus riche de Russie, vers 1890, qui avait le fermage de l'alcool pour presque toute le Russie, à cette question de l'Empereur Nicolas 1er: "Eh bien, Kokorev, pourquoi n'af-femies-tu pas la littérature?" répondit: "Majesté, chez nous on ne s'enivre pas do littérature." Mais actuellement, s'il y avait en Russie un Kokorev, il serait embarrassé de répondre à une pareille question. Jamais on n'a lu autant en Russie; les livres se vendent en nombre fantastique et la librairie est un des commerces qui, maintenant, font fortune, comme d'ailleurs le théâtre, qui traverse une èro de prospérité. Tout au début de la guerre, le marché des livres fut dans la marasme, mais cette période dura peu et dès que parut l'ukase .interdisant la vente do l'alcool, les livres commencèrent à se vendre comme par enchantement, de sorte que le savant russe Kovalevsky a pu dire: "Chez nous, en Russie, sont parus les alcooliques du livre." On ne peut même pas définir quelles sortes de livres Ont des succès; tout se vend, on achète tout; un romancier sans talent voit ses productions atteindre un tirage de 60,000 exemplaires. Les livrés les plus sérieux, les ouvrages scientifiques se tirent couramment à 10, 15, 20,000 exemplaires. Par exemple, 30,000 exemplaires de l'ouvrage de Marx, "Le Capital," ont été vendus depuis la guerre, et non seulement le premier volume, qui est u plus accessible au grand public, mais les deuxième et troisième volumes, qui sont d'une lecture plus difficile. Les belles lettres trouvent, bien entendu, la première place, Surtout les romans et les nouvelles. On demande beaucoup les vieux romans historiques en plusieurs volumes. On rencontre chez les libraires de nouveaux lecteurs qui demandent '"l'ouvrage le plus gros." L'armée lit! L'arméô achète énormément de livres; pas un officier ne part en campagne sans emporter trois ou quatre volumes, et même dans les sacs des soldats on trouve toujours un ou deux livres et non seulement des contes soi-disant populaires, mais un volutne de Pouschkine, de Gogol ou même de Gorki : On a remarqué que la vente des livres a surtout augmenté dans les localités voisines de l'armée; les petits libraires de province qui autrefois donnaient aux commissionnaires des capitalès des commandes de 40 ou 50 roubles, demandent maintenant, par télégramme, souvent pour 500 et 1,000 roubles de marchandises. Un libraire qui avant la guerre voulait solder au poids 200,000 volumes différents, dont la vente était complètement arrêtée depuis, les a tous vendus au prix fort. Les bouquinistes font aussi des affaires d'or, ' malheureusement pour eux ils ne trou-j vent plus à acheter. Deux nouvelles catégories de lecteurs . sont parues en Russie depuis la guerre: d'abord, tous ceux qui ont cessé de boire, les spiritueux étant devenus trop chè-' res et trop difficiles à se procurer, et les messieurs qui, autrefois, ne lisaient ja-J mais de livres russes, mais lisaient beaucoup d'ouvrages en langue allemande. Tous ces gentilshommes embochés, faute j1 de mieux, sont forcés do faire connais-. sance avec les écrivains russes. Il t Le marché du livre, i Comme en tout commerce prospère, la t spéculation commence à se faire sentir s en Russie sur le marché du livre. Plu- e sieurs lecteurs se plaignent, dans les t journaux, que les librairies leur font , payer plus cher que le prix marqué. 3 Ainsi, l'éditeur Dévrienne a majoré tou- è tes ses éditions de 30 p.c. ; l'éditeur : Wolfï, de 25 p.c. Le syndicat de la pres- s se périodique russe, récemment formé, a c décidé dans sa dernière séance de mener a une campagne violente contre les " spé- 1 culateurs et les agiateurs de la pensée." Le cardinal Mercier. Le journaliste très connu, Amfitéa-' tretf, a envoyé au journal russe des détails très intéressants sur la soirée don-o née par M. de Nelidov, ambassadeur de , Russie auprès du Vatican, en l'honneur du cardinal Mercier. Tout le monde ca- 0 tholique romain était là, avec le cardinal Gaspari en tête, dont la présence, £ qu'on n'attendait pas, attira l'attention générale. Le cardinal Mercier est devenu, pen-dant son séjour à Rome, très populaire, ° et, à la soirée chez l'ambassadeur de Russie, il était si entouré qu'on avait peine à activer jusqu'à lui. Parmi les .* invités de M. de Nelidov se trouvait aussi le fils de Maxime Gorki, Zenori Pech-kov, amputé d'un bras, à la suite d'une .blessure reçue en combattant dans l'ar- - mée française, où il s'était engagé volon- - tairement au début de la guerre. Ayant e remarqué l'uniforme français, le cardi-9 nal Mercier s'approcha du jeune homme 1 et lui dit : ' ' Permettez-moi, mon fils, de s serrer votre main unique. Certes, vous i êtes éprouvé, mais ce n'est là qu'une i goutte clans cette mer immense de souf-i frances et de sacrifices que les peuples s sont forcés maintenant d'apporter à s l'autel de leur patrie. Si je pouvais vous s raconter toute l'horreur, la douleur, la-s souffrance, dont j'ai été témoin!" 3 Puis, s'adressant à ceux qui l'entou-i- raient, le cardinal ajouta: " Et, malgré 3 cela, personne ne se plaint. Us sont ma-e gnifiques, nos soldats : leur stoïcisme j simple, courageux, est sublime!" t " T. W. B. LA VIE DE PARIS. Paris, 3 mars. Quelles sont les impressions de Paris pendant cette canonnade de Verdun qui se continue avec une terrifiante intensité ? La ville tout entière est animée du même sentiment d'énergie, d'endurance, de volonté patriotique. Quoiqu'il arrive, on espère que l'effort surhumain de nos soldats surmontera cette lutte dantesque, incroyable, où l'on voit ces jeunes conscrits, mêlés aux vieux poilus grisonnants de la territoriale, lutter avec un courage, une bravoure qui arrachent des cris d'admiration aux journaux étrangers, même aux journaux allemands. M. Aulard, le professeur de " L'Histoire de la Révolution "à la Sorbonne, qui fut en son temps atteint de l'épidémie anti-militariste, est complètement guéri de cette fièvre pernicieuse et il écrit: " Le canon de Verdun nous montre nos soldats dignes des plus célèbres héros de la Grèce ou de Rome, ou, pour parler plus justement, dignes d'eux-mêmes."Ce ne sont pas là phrases creuses, mais la constatation d'un fait qu'enregistrera certainement l'Histoire, car ce sont de terribles et grandes journées historiques que nous vivons, l'oreille tendue vers la frontière, écoutant le moindre bruit qui nous apporte une raison d'espérer; car ncHis ' repoussons loin de nous-mêmes l'hypothèse d'une faiblesse, contre laquelle nous nous raidissons par avance. Depuis le commencement de la guerre, c'est la première fois peut-être que tous les esprits, tous les cœurs, toutes les consciences françaises font masse et manifestent ce même sentiment d'Union Saorée, parole dont on a tant abusé, et qui se réalise à l'heure actuelle au milieu d'un saint frémissement, que je —- ne peux vous décrire. Ce sentiment nous arrive des tranchées, de Verdun même, et un compagnon d'armes du lieutenant-colonel Driant, nous donne des détails qu'il tient de la bouche même du député de Verdun, qui a disparu depuis le 21 février, et qu'on redoute de voir pa,rmi les morts. Le colonel Driant, que voua connaissez tous, était le gendre du général Boulanger. La guerre venue, il avait voulu faire de la politique et s'était présentéàVerdun où il avait été élu. A la Chambre, il siégeait sur les bancs de l'opposition, en politique il était passionné, mais chez lui une passion dominait tout le reste: le souci de la défense nationale. Aussitôt la guerre déclarée, malgré ses 60 ans, il reprenait du service, et il commandait deux bataillons, où il était du reste adoré. Un officier causant avec lui, quelques jours avant la bataille, nous rapporte une de ses dernières conversations." La politique, me dit-il, je n'en veux pas faire ici. Quand je suis arrivé dans la région de Verdun, une des premières rencontres que je fis fut celle de M. le sous-préfet de Verdun, M. Jean Grillon, que j'avais battu à Nancy aux élections de 1910, après une campagne des plus mouvementées. M. Jean Grillon vint à moi, me tendit franchement la, main en me disant: "Mon commandant, nous avons lutté jadis sur d'autres terrains, voulez-vous que nous oubliions ce que nous avons pu dire ou faire cle fâcheux l'un pour l'autre? Nous sommes aujourd'hui tous deux du même côté de la barricade, et tous deux nous n'avons qu'une seule pensée: la victoire." Et je serrai avec plaisir la main de ce brave garçon qui, dans l'administration de l'arrondissement de Ver- S7èmt âasés. No. 58

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1918.

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