L'indépendance belge

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05 december 1918
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s.n. 1918, 05 December. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 05 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/736m03zq11/
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Jeudi 5 décembre 1918. tO centimes 89e année L'INDÉPENDANCE BELGE TÉLÉPHONE» Direction M •• •• A 2278 Administration .. .. .. •• B 73 Rédaction. .. • • •• •• •• B 75 Adresse télégraphique : LINDEBEL • BRUXELLES Fondée en 1829 ADMINISTRATION ET RÉDACTION : RUE DES SABLES, 17 ABONNEMENT i BELGIQUE i Un an, 24 fr. f «ne mois, 12 fr. ; trois mois, 6 francs. ÉTRANGER t Un an» 40 fr.; ai* mois» 22 £r.j trois mois, 12 francs. L'Escaut et les Pays-Sas La " question de Flessingue » défraya et dévoya la chronique. Les opinionô se "firent jour un peu partout, surtout en France, en Angleterre, en Belgique. Les controverses juridiques et les polémiques de presse avivèrent singulièrement cette lutte. Nos voisins du Nord ne furent pas toujours à l'aixri des suspicions. Un député français, qui ne lut ni un homme d'Etat, mi un grand -politique, mais qui passait pour n'être pas tout à fait étranger aux mystères du droit international, M. Jules Delafosse, déclara à la Chambre dés Députés que le fait de fortifier Flessingue constituait « une violation de la neutralité de la Belgique », et il ajouta, dans le « Gaulois », que si la Hollande construisait dés forts modernes, malgré certaines . oppositions européennes, « l'Angleterre aurait te droit de les détruire à coups de canon l » En réalité, il ne s'agissait pas de forfi-, fications nouvelles à proprement parler, mais bien de forts anciens à relever, — car l'Escaut occidental est fortifié depuis plus d'un siècle. Les ouvrages de Flessin--gue furent élevés par Napoléon au grand mécontentement des Anglais, qui, Sd_iS .tarder, envoyèrent à Anvers an flotte de guerre. L'armée anglaise s'installa dans l'Ile de Walcheren, mais élite l'abandonna en décembre 1809, après avoir fait sauter las foi tiflcations de Flessing'ue. Napoléon, pour éviter de nouveaux incidents, ferma l'embouchure do l'Escaut occidental en établissant sur la rive gauche.« le système de Breskens » et en relevant aussi les forts de Walcheren. On supprima un des forts de iBreskeris en 1857 et on abandonna, dix ..jis plus tard, Flessingue, Bath et deux ouvrages de Breskjens. Il ne subsista, de l'ancienne défense de l'Escaut, que la place de TerneuHian, le Havenfort de Breskens et le fort Ellewertsdyck. Depuis on se préoccupa encore • en Hollande de défendre les côtes. Des projets Surent soumis à la Législature entre 1S70 et 1873, les uns tendant à supprimer tes forts de l'Escaut, les autres les maintenant et les améliorant. Mais la conquête du Hanovre par la Prusse avait fortement ' .quiète nos voisins des Pays-Bas. La campagne de France ne fut pas de nature à calmer leurs secrètes angoisses. Aussi en 1874, par la loi du 18 avril ont-ils établi, à prix d'or, cent millions, la « Nieuwe Wa-terlinie », constituée par deux grandes lignes de défense dirigées contre l'Est. En 1903, une commission d'officiers de l'armée et de la marine fut chargée de rechercher les moy ens ; d'améliorer la dé-fèiise des côtes. Sept ans après, en conclusion des travaux de ce collège, le gouvernement hollandais réclamait du Parlement un crédit de 50 millions dejràncs pour ta construction ou le renouvellement d.es- forts, du Helder, d'Vmniden, de Hoèck van. Hol-' land, d'Helvoetsluis et- de Flessîfigué: ■ -Une question se posait devant l'Europe : le fait de fortifier l'Escaut ne porte-t-elle pas ombrage à la situation juridique et internationale de celui-ci? Une foule d'avis ifurent émis. Le vent des controverses souleva aussi maints soupçons auxquels les Hollandais opposèrent l'affirmation de leur bonne foi et de leur loyauté. Mais le vrai débat se cantonnait sur te terrain du droit. •Œ serait excessif de dire qu'il en résulta beaucoup de clarté. Les Hollandais, qui prétendent-à' la souveraineté du Hont ou Escaut occidental n'admettaient pas que l'on vint discuter un acte dérivant du libre exercice de cette souveraineté. Cette attitude est conforme au principe du droit des gens, qui veut que l'Etat est maître chez lui et qu'il peut faire ce qu'il veut sur foute l'étendue de son territoire. Le baron Guillaume, qui avait consacré un intéressant ouvrage à 1' o Escaut depuis 1830 », était d'avis que « nul ne peut contester au gouvernement hollandais le droit, puisé dans sa souveraineté, de prendre les mesures qu'il juge convenable pour s'acquitter de ses obligations internationales ». Le général Dejardin estimait que si la Belgique possédait les bouches de l'Escaut, elle aurait eu elle-même à. les pourvoir d'une efficace défense, afin de conserver la liberté du fleuve,-et il.concluait sur ce point à la nécessité pour nos voisins, afin d'assurer la protection de leur ligne de défense, de fortifier tes bouches de l'Escaut, ajoutant que pour expliquer ou justifier le dépôt du projet de loi à la Seconde-Chambre, il n'était nullement nécessaire d'imaginer l'intervention d-'une puissance étrangère, Je souci de la sécurité hollandaise étant une raison suffisante. Cet aspect, de la question présenté par le général Dejardin est le mèrne que celui développé par le général hollandais den Beer-Portugal. qui .fait d'ailleurs état de l'opinion de réminent officier belge, mais comme il est aussi juriste que militaire, — iM. den Beer-Portugal est membre de l'Institut de droit international, — il a. formulé des conclusions générales. Les Pays-Bas exercent seuls des droits souverains sur la. partie de 1'Esca.ut dénommée le Hont, dont les deux rives lui appartiennent. L':s règles relevant, du partage de la. souveraineté ne peuvent pas être appliquées à l'Escaut occidental, puisqu'il ne longe ni ne traverse le territoire belge. Les dispositions conventionnelles résultant du traité de Londres de 1839 sont, des avantages économiques accordés par -la. Hollande à la Belgique, mais ne peuvent, en aucune façon, ni en droit ni en fait, constituer les éléments d'un partage de 1a, souveraineté. Et, pour consolider sa thèse, en réponse à MM. Ernest Nys et Paul Segers, qui ont conclu à la. souveraineté partagée des deux pays sur 1e fleuve et en ont trouvé des gages dans tes garanties accordées à la Belgique par le.traité de 1839, entre autres en ce qui concerne l'égalité et, la réciprocité du droit de pèche, M. den Beer-Portugal a invoqué la sentence du tribunal d'arbitrage de La Haye, relativement à l'affaire des pêcheries de l'Atlantique (litige qui a surgi entre la Grande-Bretagne et les Etats-TJnis), sentence en vertu, de laquelle le droit 'de pèche est um droit économique et non un droit, souverain. M. den Beer-Portugal concluait, pour le surplus, qu'Anvers doit rester, selon l'esprit et la lettre des traités, « un port, de commerce ». L'article 15 du traité de Paris de 1814 — à la suite duquel Anvers fut débarrassée de tout ce qui pouvait lui donner l'allure d'un port militaire — spécifiait., que la place serait « uniquement » un port de commerce. L'article 14 du . traité de 1839 reprend le texte de l'article 15 de 1814 relatif à la situation commerciale exclusive du port d'Anvers. Le général den Beer-Portaga. est. d'avis que si la Belgique désirait ;>os sédar une marine de guerre, il lui était loi-sible de créer ailleurs un port, militaire e~ qu'en tout état de cause la Hollande étail tenue, d'après l'article 12 de la. Conventior de La Haye du 18 octobre 1907 concernant les droits et devoirs des puissances neutre! en cas de guerre maritime, d'empêcher, nonobstant le Congrès de Londres, qui f reconnu et réglementé la neutralité permanente de la Belgique, que ' les navires des belligérants pussent se servir de I'Escaui occidental soit pour nous attaquer,' soi) pour nous défendre. Tel était, en somme, 1e point de vue hollandais, au moment où la question de Flessingue est venue alimenter ces discussions 'internationales. Les Hollandais insistaient 'sur ce ■ point ■ que la défense de Flessingue. rétablie par un fort délaissé depuis 1867 ai; lieu de fout l'appareil de la défense ancien-nç, avant, cette date, ne constituait une menace pour personne. On l'avait qualifiée d* Gibraltar du Nord 1 C:était faire vraimen: beaucoup d'honneur, disaient-ils, à. ce for. tin. modeste qui ;commande l'embouchure du grand fleuve international. « Nos fortifi cations seront dirigées, écrivait le généra den Beer-Portugal, contre .tout, état, que. qu'il soif, qui ne respectera, pas notre neu-txaiité.Sans doute, au point de vue de la. protection de leur nationalité, lès Pays-Bas pou-vaieni. justifier la mise en état d'une prudente -défense éventuelle. Mais, de foute façon, la. neutralité de .nos voisins ne pouvait constituer qu'une neutralité accidentelle e volontaire, tandis que la nôtre revêtait uc caractère tout particulier auquel le concer des grandies puissances l'avait soumise e; qui puisait ses garanties aux sources de le contrainte et de la permanence. • L'organisation de la neutralité éventuelle des Pays-Bas n'offrait-elle pas ur danger pour l'exercice des garanties de notre propre neutralité? • C'était.l'aspect le plus délicat et aussi Ié plus irritant de la question. SOIRS BRUXELLOIS Qui donc a. dit. naguère que le Bruxellois était grincheux, indocile, prêt. à. l'émeute, c la révolte V Celui-là ne nous connais sais guère, ou bien nous calomniait. L( Bruxellois est bon, doux, tendre, amène conscient des devoirs qu'impose la courtoisie et capable de rire d'un grand rire, consola,teui au milieu même des pires calamités. Il a. fai ses preuves. Se& titres, il les ûenj. de la pé riode d'occupation étrangère. Et .si. l'on er voulait douter, il suffit, de se souvenir de ce: jours de décembre 1916, au cours . desqueh l'autorité allemande, voulant, les punir de se: velléité* de. loyalisme, de son- obstination i rester ' fidèle aux traditions patriotiques, l?ôm prisoruia, chaque soir, dès 7 h. 30, dans se; - foyers, '• . .'. • r " : ' ■ Voyez-vous 'ça,., rentrer étiez- soi, à l'heur* où lés' poules ont' contiune de-se .ôôucher? Plu; de. promenades.;par les' rues animées, plus d< conversations 'devant le traditionnel faro plus de flâneries, plus de concerts, plus d< théâtres! Pour un peuple libre, qui avai l habitu.de des sorties nocturnes, -qui aimai le jeu, au long des façades, des enseigne* lumineuses ; qui adorait la • vie factice e bruyante des soirs, cette -vie constituait b meilleur de sa distraction et de son repos, c* châtiment devait être terrihle. .Ailait-il s< soumettre sans murmurer? Accepterait-il cetti contrainte? Sa vieille âme frondeuse, rebeU< au joug, n'allait-elle pas femienter à nou veau? —■ Ça n'ira pas tout seul, murmuraient ce r tains' Bruxelles ne peut pas se courber ainsi Vous allez voir! Et l'on vil. A l'heure obligatoire, 7 heures précises, les magasins, fermèrent leurs portes. D'un bout é 1 autre de. la ville, un bruit farouche se leva., le bruit des volets qu'on baisse, des chaînes qu'on tire,'des verrous qu'on pousse. D'une porte à l'autre, des conversations s'échan geaient. - — Eh bien, on ferme? — Oui, la journée est finie. — La consigne est de ronfler. — Ronflons. Les lumières s'éteignaient Le gaz-soleil, ro; des soirs citadins, déposait sa. couronne, ah cliquait comme un vulgaire principiade des Balkans. Au long des trottoirs', les éteigneurs, armés de la lance chevaleresque, couraient d'un réverbère ' à. l'autre, plongeant les rues dans une obscurité presque totale. Et l'on aurait dit que minuit venait de sonner : minuit, l'heure fatidique, l'heui'e de l'orgie ou du crime. Brr! Alors, comme à un signal, la foule se ruail vers ses gîtes, une demi-heure seulement lju étant dévolue pour débarrasser le pavé. Déjà, des patrouilles .allemandes circulaient dans les artères envahies de nuit, où les retardataires, c'est-à-dire tout le-monde, se hâtaient. Les derniers trams, en route, vers les lointains faubourgs, emportaient des charges exagérées d'hommes, de femmes, d'enfants, serrés sur les plate-formes, accrochés aux button-s, pressés .sur le marche-pied. Et par dessus cette fièvre, une bonne humeur, étrange nlânait. Des rires montaient de ces convois extravagants. Des lazzis, dés plaisanteries fusaient.Un soir, sur un dernier tram, j'ai assisté à. l'une de ces scènes étonnantes. La. voiture était bondée- Plus une place. Sur la plateforme arrière, des voyageurs s'étaient assis à même la table de direction. Le receveur, emprisonné dans la voiture, renonçait à faire son service. Et à chaque arrêt, les loustics de l'arrière interpellaient les passants : — « En route pour le Walhala! Qui veut une petite place? Montez, messieurs et damesl > Chaque ;ois, un nouvel arrivant s'ajoutait, se casant tant bien que mal. — ». En route! » criait quelqu'un. Le convoi démarrait. Et le receveur, un vieux bonhomme aux yeux en boule derrière les lunettes, la face rouge, se tordait de rire, les mains aux côtes, répétant : — « Sommes-nous calés, hein? Sommes-nous calés? » Dieu, oui, qu'on.l'était. Quarante personnes pouvaient normalement tenir place dans cette voiture, et nous étions soixante. Et- partout, sur toutes les lignes, les mêmes faits se répétaient. La même gaieté régnait. La même courtoisie présidait à ce massacre des pieds, à cette pression des chairs, à. cet étouf-fément général. Le Bruxellois rentrait chez lui, sa journée finie, heureux de connaître le bonheur trop souvent oublié de l'existence familiale, sous la lampe. Et il ne se possédait plus d'aise. Il était plein de mansuétude. 11 chantait sa satisfaction à. tout venant, tant et si bien que je châtiment tournait à la récompense...-Certains, les e-^telés, les frondeurs impénitents, d&ïl le caractère impossible appelle les répressions sanglantes, s'en, retournaient de pied, dégoûtés par ces fuites, déshonorantes, j Ceux-là, c'étaient des héros. Ils demeuraient dans la rue quelques minutes après l'heure réglementa ire, savourant ces minutes commti Eve devait savourer le fruit, défendu. Et U , lendemain, attablés devant la chopine, à l'heure de la. partie de carte quotidienne, avancée seulement de quelques heures, dans le remue-ménage du cabaret encombré où fument las pi-. pes, où les bières fermentent, ils ne se sentaient plus de joie. La partie animée. depuis tant et tant d'années, qui faisait partie intégrante- de leur joie, ne les accaparait.plus qu'à peine. Ils murmuraient, supérieurs : — « Hier, je ne suis •rentré-qu'à 7. h. 40», fiers comme s'ils avaient gagné 'leur bataille d'Austerlitz.' C'est de ces petits riens qu'était faite leur existence. Et puis, la nuit s'appesantissait. Huit heures sonnaient. La ville semblât morte.. .Alors, le masque tombait. La satisfaction qu'on étalait, la gai té dont on faisait parade, s'évanouissaient.. Plus de panache, plus de de gaudricle, plus d'ironie. On se sentai't pri-sonnier. On étouffait entre ses quatre murailles. On serrait, les poings. Une colère empoignait, au cœur. Car on voulait bien faire bonne figure devant les mesures v.exatoires ; on voulait bien étaler un rire d'emprunt, se pavanner dans une fausse .bonne humeur; mais quand on se retrouvait seul., en face 4e soi-même, on communiait à nouveau clairs une même pensée, dans un même culte, dans une même foi- Et sous la chappe de nuit qui l'enveloppait, la ville ■ entière frémissait, et son cœur battait, à coups précipités, portait, malgré tout, le suprême espoir des délivrances prochaines. ECHOS Le bourgmestre de Bruxelles a reçu du président! Wilson' le télégramme suivant : « Veuillez accepter mes remerciments les plus chaleureux pour votre message, ainsi que mes cordiales félicitations pour la libé> ration de votre ville et de la Belgique, » Woodrow NVilson. » La commission chargée de la. rédaction du projet d'adresse en réponse au discours du Trône s'est- réunie mercredi après-midi, au palais de la. Nation, sous la présidence de M. Poullet, président de la Chambre. M. du Bus de Warnaffe,. député d'Arlon. a domié connaissance du projet qu'en qualité de rapporteur il avait été chargé de rédiger. : Ce projet sera communiqué aux membres de • la commission, qui se réunit de nouveau au-» jourd'hui. ' Etaient .présents : MM. Poullet,. Tibbaut, du Bus de Wamaffe, Janson, Bertrand et De-vèze.' Le projet de loi sur les loyers déposé par M. » Vandervelde. ministre, de la justice, n'est pas ' approuvé par tout le monde. La Fédération 1 des société# de propriétaires dé'Belgique vienr, ; en effe^ d'à dresser aux parlementa ires un: » protestation dans laquelle' il ésx éprit : « Vous ne pouvez cependant "ignorer que 5 c'est précisément cette classe de Citoyens qui a ' • la plus soufferte des événements de la'guerre. ' . Au nom donc de la Fédération nationale des ». ligues de propriétaires, dont le total'dépasse ' 100,000,- nous avons l'honneur de protester con-: tre le projet èn question que n'anime pas, maL fc heureusement, un esprit d justice et. d'égali-» té. Nos affiliés se réuniront incessamment à Bruxelles en un. congrès, au cours-duquel se-1 ront discutées'.et' an'étées leurs justes rëvendi-' cations, que nous noùs empresserons de vous i. transmettre.. 1 Un peu à la fois, les dossiers de nos dit ■ férents ministères vont, rentrer à Bruxelles. Or, on nous dit' que le nombre de ces docu- ■ ments est, pour certains- départements, réellement imposant. * C'est, ainsi que le ministère des Sciences et des Arts a. vu s'accumuler, pendant, ces quatre dernières années, pour le • seul service de l'enseignement supérieur le chiffre effrayant de 2,700..dossiers ! Les démé-. nagements de l'espèce ne sont pas com- i modes 1. Ce ne sera pas avant la fin de janvier que l'Académie royale de Belgique pourra..reprendre ses travaux. Le palais où elle siège a été laissé par les .Allemands dans .un état de malpropreté réellement lamentable. Il faut aller voir 'les amas d'ordures qu'on s'occupe en ce moment à extraire de celte ex-ambylance! Au surplus, la difficulté des communications empêcherait également les académiciens de se réunir dans un autre local. On retrouve partout des traces- de leur passage... Dans un bureau d'un de nos ministères qui, depuis lé début de la guerre,- n'avait pas fonctionné, ses attributions étant d'ordre politique, quelque. Doctor allemand a oublié une photographie touchante. C'est un groupe de famille. Ils.sont neuf. L'intéressé sans doute, le front dénude par les fumées des caves de Munich ou le cuir du casque, offre sous un nez sadicpie de kronprihz, son sourire satisfait de' pédant. 11 y a neuf sourires de cettè qualité «made in Germany» à côté du sien. Celui de son père, de sa mère, de sa tante peut-être,'et de ses cinq sœurs. Voilà bien la mine, de:gens rassurés par les bulletins de victoire de' l'étatanajor." Leur grimace suit les ordres'du grand quartier général. «Quand un gendarme rit...» Ce spectacle amuse : on songe à la demi-lune inverse que forment leurs lèvrea à présent. Certainement, ils n'ont plus le sourire ! A ce document ethnologique, se trouvait joint un feuillet couvert, dé notes. Quelque résumé d'un mémoire ou projet de conférence sur la situation en Belgique. Pas un grimaud d'Outre-Rhin qui ne s'évertuât à dire son mot sur la Belgique. Notre homme envisageait Je point de vue «kultu-rell» surtout. Voici au hasard de la traduction deux ou trois lignes de ce griffonnage gotli : « Le .petit peuple est peu.«.kultiv,é». La classe bourgeoise, instruite aux universités, -a la direction « kulturelle ». Influence des mœurs françaises- Aspirations unitaires.- Population consciente de sa nationalité. » Pas trop mal comprise notre conscience nationale. Mais notre hôte, à ce moment, projet tait de changer son fusil d'épaule comme tous ses'collègues du ministère, et ses compatriotes du grand quartier général même. Ainsi, nous en instruisent'les mots en *ung> qui terminent son aide-mémoire : ■< Rénovation, Résurrection, Civilisation, Révolution. ». Oh le bon apôtre bolchéviste embusqué dans une sinécure de l'empire ! Le recteur de l'Université libri- de Bruxelles fait, un nouvel et pressant appe* aux familles des soldats tombés devant l'ennemi qui étaient inscrits à cet établissement pour l'année académique 1913-1914. Le conseil d'administration, conscient de la dette contractée envers ces victimes du devoir patriotique, désire leur élever un monument qui conserve leur souvenir par-. ini. les. générations d'étudiants. . Le rêcteur demande qu'on lui envoie leur portrait avec tous les renseignements, relatifs à leur mort, aux conditions dans lesquelles ils j servaient, aux distinctions obtenues. La Cour d'appel de Bruxelles a tenu mercre. di après-midi son audience solennelle de rentrée.Le président," M. Levy-Morelle, qu'assistaient MM. Emst et, Carez, après avoir payé un tribut de - regrets aux magistrats et aux avocats disparus, a salué le bâtonnier, M. Théodor, et les membres du barreau qui ont combattu pour la cause de la liberté. M. Jottrand .faisant, fonction de procureur-général, et m? Théodor, ont à. leur tour pris la parole pour faire l'a.pologie du Droit, puis l'aùdienèe a été levée. Tous les bureaux de- postes de l'agglomération sont rouverts, à l'exception, toutefois, d.ê ceux de Bruxelles (Nord), Bruxelles (Midi), Bruxelles (Quariier-Léopold), Bruxelles (Palais de Justice), Bruxelles (Hôtel de la Marine), Bruxelles (rùe de la Chancellerie), et Saint-Gilles (Hôtel des Monnaies), dévastés par les Allemands ou, tout au moins, rendus impropres à une utilisation immédiate* La réouverture de . ceux-ci aura néanmoins lieu ipeessamment Dans .les bureaux rouverts, on débite les valeurs d'affranchissement et on accepte les objets recommandés. Les boites aux lettres sont levées deux fois par jour et la rentrée des leveurs est mise en concordance avec les sorties des facteurs", qui opèrent une première distribution à 8 heures et, une seoonde à li h. 30. Tous les moyens d'expédition, sont utilisés pour l'acheminement des correspondances. Les relations avec l'inférieur, ainsi qu'avec les pays alliés et neutres,-sont rétablies; des retards sont naturellement inévitables dans les circonstances actuelles, mais la situation s'améliore chaque, jpur. Le service dv_ï> trains ne s'organise qu'avec des difficultés très grandes. De nombreux ponts doivent encore être reconstruits et les voies ellts-mèmes se trouvent, en général, dans un état tel qu'il, y 3.ura.it imprudence gravé a, les utiliser. C'est ce qui explique les lecteurs dont le public. s'étonne. Au fur et à mesure qu'une ligne est ra-propriéè, on l'utilise ' aussitôt, tant pour le service des marchandises que pour celui des voyageurs Mercredi après-midi, l'administration a encore mis en marche un convoi , à destination de Jurbise, avec arrêt à toutes les gares intermédiaires. Ce. train part de la gare du Midi à 2 h- 10. Le ..personnel- oijvTîer des chemins de.fer, marine, postes et télégraphes va, bénéficier d'indemnités de vie chère, s'élevant a. fr. 3.50 par jour, pour lés célibataires et a fr. 4.50 "pour les hommes mariés. Ces derniers bénéficieront, en outre, d'une allocation journalière de fr. 6-50 par enfant. Chaque jour amène de nouvelles découvertes au suiet d*s actions' activistes. En veiei > une i-écenfegf ; On f ait, que <' Vc-llfsopfcrcurin^ « essaya d'obtenir , du gouvernement général allemand le. droit de distribuer les vivres indigènes à . la, population. Vous, comprenez, quel levier • pour la propagande malsaine- dpva.it.; procurer . semblable monopole à ' l'organisme flàminbo"--che. L'administration, allemande hésita, pourtant et l'ail torisatiôn ne "fut pas accordée. Pcrr dédommager ses' bons amis, le gouvernement. allemand leur accorda un subside d'un million... à imputer'sur le budget beige. On vient de découvrir dans un de nos ministère- tout un dossier concernant ces deniers de lud&s. Six cent mille francs ont été réellement ver-: ses aux traîtres. • Des listés ont permis de déterminer la dês-tinaiaon donnee à cétte somme. ■ La.-justice instruit. Hier, dans l'après-midi, à la porte de Lou-vain, une douzaine de chasseurs alpins, le béret sur, Toreille, pleins d'enti'àin, êe précipitent. vers un tramwa.y, qu'ils atteignent au moment où la voilure allait se mettre en marche. La trombe bleu horizon s'a-grippe de toutes part en criant • « Attendez, v'ià les poilus!... » ; Et tout en entrant, ils chantent en choeur : : '(■ C'est nous les poilus! » Les voyageurs amusés par cet entrain et cette cordialité, font place, s'écrasent et, rivalisent d'amabilité pour les mettre à- l'aise. Les braves « diables bleus » — comme on les appeient en France — remercient gentiment, s'installent sans bousculer personne, s'excusent en bons enfants qu'ils sont. Puis l'un d'eux, qui cherche- un coin, s'écrie : « Qui n'a pas soil.poilu!.» Et tout Te monde de rire et de. les interroger. Dans ce tram, où il y a. quelques semaines les voyageurs attristés encore par. la vue de l'ennemi, . mornes, se taisaient, ce ne fut qu'un cri : <' Vivent les poilus ! » Petite scène de famille, où les soldats français ont senti quelle estime nous avons pour nos braves voisins; Les Russes habitant la Belgique ne sont pas contents. Il leur semble qu'on les rend responsables de la défection de leur pays et des excès du bolcjiévisme. Une récente circulaire du procureur dù Roi attire spécialement l'attention sur ceux d'entre eux qui ont fraternisé avec les troupes ennemies. Déjà, paraît-il, .certains ont. été molestés par la foule. Un groupe de Rpsses nous écrit à ce sujet pour nous prier de mettre nos lecteurs en garde contre une confusion possible. Il y a, dans tous les milieux, des brebis galeuses. Si quelques Russes ont pactisé avec les Allemands, pendant l'occupation.la majorité n'a eu aucun rapport avec l'ennemi commun et s'est félicité autant que. nous de la victoire des alliés, qui est aussi celle de là. Russie honnête et loyale. Les villes.. et les commîmes, depuis quelques jours, débaptisent rues et places publiques à tour de bras, si l'on peut ainsi dire : On remplace les noms de villes et de provinces des nations centrales par des noms de villes et de provinces des nations amies, ou bien par les noms de citoyens belges et'autres qui, durant la guerre, ont particulièrement mérité de la patrie Cela est bien ; mais -cela présente certains inconvénients. I] est de ces noms -qu'il faudrait" à tout prix garder, car ils rappellent certains événements, certains faits, certains persônnages dont il serait à souhaiter que le peuple, gardât la mémoire. Ainsi en est-il, par exemple, de l'avenue de la Vénerie, que le conseil communal de Watermael-Boitsfort, inspiré par un sentiment auquel nous nous associons de tout cœur, a décidé d'appeler avenue Delleur. M. Delleur, par sa crâne attitude devant l'occupant, a tout à fait mérité ce témoignage d'estime; mais pourquoi, pour le glorifier, débaptiser précisément l'avenue: qui rappelle peut-être le plus, nettement les j j origines de la commune? Boitsfort, on le sa.it, à l'origine simple bour- i 1 gade dans la forêt de Soignes, fut dès le : XIIIe siècle le siège de la maison de châsse ! des ducs de Brabant; autour dù château, où descendaient les princes et où résidait le grand veneur, se groupaient : la chapelle cas-tr.ale,' lés habitations des compagnons de la A Vénerie, leur local de réunion, les écuries, la j héronnière, les chenils, la grange aux toiles. Cela a disparu : seul subsiste le local des réunion des veneurs, la Maison haute, mais entourée .de bâtisses, parmi lesquelles elle est dénaturée... il existait une avenue de la. Vénerie 1... Elle aussi disparaît. Bientôt il ne restera rien de ce qui puisse rappeler aux habitants et aux promeneurs ce que fut, à travers tant de siècles, le petit hameau de Boitsfort, devenu aujourd'hui une dépendance de l'importante commune de Water-maèl..Le bétail est toujours rare. La cause : les moyens de communication qui font défaut. Il en résulte que les prix de la viande se sont relevés; mais, comme nous l'avons dit, la société coopérative, des Magasins communaux a décidé de vendre au prix le plus bas, pour exercer une salutaire pression sùr les cours. Les boucheries ' communales viennent d'être avisées du nouveau tarif, qui sera appliqué jusqu'à nouvel ordre- dans les quarante-trois succursales du Grand-Bruxelles. Pour donner un aperçu de ces prix, disons que lés morceaux de bœuf à rôtir se vendront de 9 à 12 francs le kilogramme, se Ion la qualité et selon qu'ils seront débités avec os ou sans os. Les morceaux à étuver. de 7 à fr. 9.50, et les morceaux à bouillir, de 5 à 6 francs. - D'autre part, les charcuteries vendent en ce moment du lard et, de la graisse à 15 fr. le kilogramme, du filet et du jambon à 11 fr., ainsi que du boudin blanc et noir à 6 et fr. 2-50, sans compter les pâtés, saucissons, etc. Il se passera encore un peu de temps avant que la situation du marché permette de ré tablir le tarif de 191£; mais il y a une amé lioration sensible, et c'est tout ce que l'on peut souhaiter pour l'instant. Les enfants sages — petits et grands avaient espéré — la. guerre étant virtuelle, ment, finie — que Saint-Nicolas leur apporterait cette, année des fanges,., n y a'si longtemps que ses beaux fruits d'or n'ont plus fi-.guré sour nos tables que leur rutilence éclairait!Hélas! 'ce ne serg, pas encore pour cette année-ci. C'est, qu'elles nous viennent de loin, d'Espagne et, d'Italie, et que les moyens d'importation font, encore défait tout au moins pour ce genre de marchandises... Sait-on qu'avant la guerre, la Belgique importait chaque année 25 raillions de kilos d'oranges; pour une somme de 6 à 7 raillions de francs? L'Espagne, à elle seule, nous fo.urnis-sa.it les trois quarts de cette énorme importation.On ne saurait, assez insister sur le danger qu'offre la, manipulation des explosifs et de> objets pouvant en contenir, délaissés un pei; partout par lès Allemands. Les accidents graves qui se produisent jour. rieUement démontrent, du reste, combien 15 manipulation d'objets de l'espece par des per-fcormes irtexpftn.roente.es doit être évitee. A ce propot-. Al. Le Bourgmestre nous prie (le recotfimânder de nouveau, en cas de découverte dans un lieu quelconque d'explosifs -:ou d'objets suspects, qui pourraient en contenir^--ae n'y pas toucher, et d'aviser - d'urgencc la. police -ch-argee" dé prendre les mesures né-..ccssaires .ppiir faire" procéder" a.'Téùr enlève, ment. par.Tau toriténatlitaire. . Un gamin de trois ou .quatre ans piaille el se désole. < ■ — Ne pleure donc pas, mon petit, dit une darne, la. guerre est finie! Mais l'enfant de répondre : — J'aurais voulu voir le commencement! A l'Association libérale Le comité de 1 Association libérale d'arrondissement s'est réuni mardi, sous la présidence de M. Maurice Lemonnier. Le président a fait un exposé de la situation politique et économique du pays, constata.nl 1'uniôn coinplète de tous les mandataires libéraux de la Chambre et du Sénat. Il a proposé au comité d'examiner s'il ne conviendrait pas de mettre fin aux divisions du parti libéral de l'arrondissement de Bruxelles en entrant en négociations avec la Ligue libérale, en vue d'une fusion de celle-ci et de l'Association libérale.Le comité s'est rallié unaniment à cette pro. position. L'assemblée s'est occupée de multiples problèmes d'ordre matériel et social que soulève la question, de la restauration de la Belgique ; elle a résolu d'observer la trêve des partis pendant le temps nécessaire à cette restauration. Le comité a, décidé de faire confiance au gouvernement d'union nationale, lequel s'est engagé à convoquer une constituante élue par le suffrage universel à 21 ans. Les Prisonniers libérés Du jour où l'armistice fut signé, les Allemands libérèrent, en Belgique, un grand nom. bre de prisonniers occupés dans le pays à des travaux militaires. Ces malheureux, dépourvus de tout) tombaient à charge de la charité privée et auraient subi de nouvelles privations jusqu'au moment ou les autorités militaires eussent été à même de s'occuper efficacement d'eux. Le Comité National de Secours et d'Alimentation, prenant en considération la pénible situation de ces pauvres gens, prit sur lui de les secourir, comme il l'avait fait pour les évacués. En conséquence, et d'accord avec les ministres protecteurs et, les autorités militaires, il donna pour instructions à tous ses comités en province, de recueillir -les prisonniers dans les asiles organisés précédemment pour héberger les évacués, de leur fournir gratuitement trois repas par jour (matin, midi et soir), et, en outre, d'attribuer aux intéressés, fixés dans umè locaiité, une allocation journalière de fr. 1.50 pour leurs me'nus frais. La. plupart de ces prisonniers sont couverts de haillons, manquent, de chaussures convenables. Le Comité National remet à ceux d'«ntre eux qui en ont, le plus besoin, le linge et les vêtements indispensables. A Bruxelles, il fut organisé, rue du Gentilhomme, un bureau spécial à cet effet, qui, au 30 novembre, avait réparti environ -10,000 pièces à 6,000 prisonniers français, anglais, italiens, portugais et russes. En outre, des vêtements ont été remis à des prisonniers malades, recueillis dans les hôpitaux.On sait que les prisonniers militaires libérés sont, au fur et à mesure de leur arrivée, acheminés vers l'Ouest, où ils sont rééquipés. Aux fins d'assurer à ces hommes, si dignes d'inlérAt, une alimentation convenable et appropriée à leur état, pendant 1a. durée du transport, le Comité National s'est mis en rapport avec l'autorité militaire, pour que des disîributions de vivres' chauds fussent faites aux intéressés, dans certaines gares du réseau ou, éventuellement, aux gîtes d'étape et aux 'haltes, si' les colonnes cheminent à pied'. Avant leur embarque* ment, les partants reçoivent- des vivres pou? effectuer le voyage. Des mesures identiques ont été prises en faveur des prisonniers rentrant d'Allemagne, ou des internés revenant de Holilande et se rendant dans leurs familles et dans les campa de concentration., La CUNARD LINE Une nouvelle des plus intéressantes : La « Cunard Line », l'une des plus fortes compagnies de navigation du monde (son siège est aux Etats-Unis) vient de demander à M. Strauss, échevin du commerce de la ville d'Anvers, des emplacements pour installer une escale dans le port. On a proposé de donner à la « Cunard Line» la partie des quais réservée autrefois au « Nord que la décision de la Cunard Line » a d'heureux pour l'avenir de notre grand port et pour la prospérité du pays tout entier. Paris-Bruxelles en auto . Dans les régions dévastées Un de mes amis, qui a eu la bonne fortune ds rentrer de* Paris, ces jours derniers, dans la voiture d'un ministre plénipotentiaire rejoignant son poste, a bien voulu nous faire part des impressions qu'il a éprouvées en traversant plusieurs points importants des champs de bataille, désormais célèbres, de la grande guerre. En général, nous dit notre ami, les routes sont bonnes, très praticables, et d'autant meilleure# qu'on se trouve aux endroits les plus disputés, les plus ravagés. C'est que ces tronçons ont été tellement démolis, tellement bouleversés,"qu'on a dû refaire immédiatement de nouvelles chaussées. L'itinéraire pouvant être suivi par d'autres de mes compatriotes qui feront la route de Paris à Bruxelles ou de Bruxelles à Paris, nous.le donnerons complètement. De Paris ' vers Compiègne, il y a une routa directe qui est évidemment à conseiller pour ceux qui veulent taire le parcours en une étape. JS"os voyageurs, dont le départ fut retardé par diverses causes, et qui avaient pris le chemin de Meaux pour gagner directement Soissons(et le Nord, ont cru prudent, en arrivant à Meaux, de bifurquer vers Compiègne pour être certain, d'y trouver un gite, sachant Soissons et Laon très éprouvés et craignant de traverser la région des combats après la chute du jour. Mais si vous partez vers 6 h. 1/2 de Paris, vous pouvez éviter Con^ègnc et gagner Meaux, Sois-sons, Laon, Vcrvyip? La Capelle, Maubenge ot Bruxelles. ' >'>•>;- Entre Saint-Vast et Compiègne, les dégâts causés spécialement les ^vjateurs allemands so$t assez importants. Mais une ville que beaucoup croyaient indemne et qui est fort touchée, très endommagée même, c'est Compiègne. Les dégâts sont très, très importants, ils ont été occasionnés en majeure partie par des raids d'avions. La ville de Compiègne fut évacuée complètement, par les civils, d'abord en mars, puis en juin dernier, il y a quelques jours à-'-peine que les habitants-ont pu renfrer,et lâ ville est encore complètement privée de tout espèce d'éclairage. On peut néanmoins loger au Palace Hôtel, à condition de n'être pas difficileet.de se passer de matelas et de couvertures.De Compiègne, nous nous dirigeâme vers Soissons par Attichy, Vic-sur-Aisne et Fontenoy. Cette partie de pays qui a vu se dérouler de durs combats est relativement épargnée; des arbres de la route sont coupés nets par les obus ; plus loin, des maisons sont éventrées, et devant des réseaux de .fils de fer barbelés on voit des champs d'entonnoirs ; mais, en général, les dégâts pourront étro rapidement réparés, déjà nombre de cultivateurs ont commencé à travailler la terre. Plus on approche de Soissons, plus le paysage change, plus les ravages sont grands. Soissons présente l'aspect d'une immense ruine. Presque toutes les maisons sont debout, c'est-à-dire que les murs se rattachant même généralement l'un à l'autre se dressent, lamentablement; ça-et là,une flèche, reste du clocher d'une église, ou la voûte de la cathédrale. On dit, que huit maisons ont pu être rendues habitables dans Soissons. C'est diro l'impression que cause une promenade dans les rues où l'on ne voit pas un habitant, et où seul le ronflement du moteur rompt ce silence tragique de cette ville naguère si florissante avec ses quelques qùinze mille habitants. • '. De Soissons, notre itinéraire nous fait passer à Crouy, et, laissant Braye et Morginal sur. notre gauche, nous conduit au moulin de LafFaux, cité tant de fois dans les bulletins pendant ces .quatre années de guerre. Le côté gauche de.la route est bordé pendant plus de 5 kilomètres, de tranchées; la route est souvent camouflée, dissimulée ici par des toiles tendues sur des fils de fer, là par des branchages. Crouy a souffert énormément, plus encore que Soissons. Il reste encore des pans de murs, mais les maisons sont tombées les unes sur les aucres, et il est bien difficile de dire où l'une commence et où l'autre finit. Les arbres des jardins sont tous tranchés, déchiquetés, lamentables. Dès qu'on a dépassé le village, on arrive sur uu plateau qui présente l'aspect d'un désert. Il n'y a plus aucune trace de végétation. Le long de la route on rencontre de grands approvisionnements abandonnés par les Huns.Il y a des obus de toutes les dimensions, les uns petits et courts, d'autres énormes ; les obus lourds sont presque toujours dressés, alors que les moyens et les petits sont accumulés en pyramides. On arrive au fameux moulin de Laftaux. Là le spectacle dépasse tout ce que l'on peut imaginer, Il n'y a plus rien ; il semble que l'on soit transporté dans une région volcanique ou dans un paysage lunaire. Ce ne sont pas des trous dans la terre, mais de la terre dans dés trous. Tout est sens dessus dessous,tout est informe,monstrueux; plus un vestige d'arbre, de maison, de verdure même. La terre a une couleur spéciale,, brunâtre, d'où l'on voit émerger parfois un madrier, un bloc de béton, où l'on perçoit de distaiiee en distance des casques allemands, quelquefois des fusils et des sabres. Nous avons ramassé dans ce chaos les seuls souvenirs que nous emporterons avec nous, chacun un casque, bossué, troué par un éclat d'obus ou une balle de schrapnel. En quittant cette terre d'épouvante nous nous dirigeons sur le village de Allemand. Ici, les villages sont complètement détruits, au ras du sol, Chonignon que nous traversons, a subi le même sort et, n'était une pancarte fixée sur un piquet, nous ne pourrions nous imaginer que nous dépassons ce village naguère si important. Les lignes de tranchées, absolument bouleversées viennent aboutir à la route des deux côtés. Ce sont les fameux travaux de défense de la ligne Hindenburg. Il n'en reste pas grand'chose; et ce qui trappe le plus, c'est la quantité colossale de fils de fer barbelés, de véritables herses de fer, hautes de un mètre à un mètre cinquante, d'une solidité qui pai'aissait à toute épreuve et que seules les avalanches d'obus, crachées par djs milliers de canons de tout calibre ont pu anéantir. Ettoujour?, le long de la route, des milliers et des milliers d'obus abandonnés, des approvision,

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1843 tot 1940.

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