L'indépendance belge

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04 augustus 1916
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s.n. 1916, 04 Augustus. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 06 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/th8bg2jf66/
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L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI : ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES (uni 1 Afjnp . K nPNTfi^ ADMIOTSTRAIION ET REDACTION : BUREAU A PAKIS : UEUnDrm „ TT7I ^ " ~ ~~ TUDOR HOUSE. TUDOR ST., LONDON, B.C. IL PLACE DE LA BOURSE. VENDREDI 4 AOUT 1916. fS MOIS, 9 SHILLINGS. ) TELEPHOHE ; CITY 3980. TELEPH., j |< En à L<mdreS à 3 h. le jeudi 3 aOUt. "0SM1ŒOT8 ,j .«Bt;IjœmumS. j CoKSMVtTIOH PAR LE PROGRÈS. LA SITUATION. S Jeudi, midi. La journée d'hier a été encore relativement calme sur le front de Picardie. A l'est de Pozières les troupes britanniques ont fait quelques progrès; au Bois des Foureaux l'artillerie de nos Alliés a empêché une attaque allemande de déboucher, et au nord-est de Thiepval elle a, en collaboration avec les aviateurs-observateurs, détruit plusieurs batteries et dépôts de munitions. Les Français, au nord et au sud de la Somme, ont fait des gains assez substantiels, enlevant une position fortifiée entre le Bois de Hem et la ferme de Mona^ eu et occupant une tranchée au sud d'Es-fcrées. Mais le fait le pins remarquabk sur ce front a été le succès des aviateurs français qui n'ont pas livré moins de 32 combats aériens au cours desquels 15 appareils ennemis ont été détruits ou endommagés et obligés de descendre. Tous ces combats eurent lieu au-dessus des ligues allemandes, nos aviateurs interdisant le passage de nos lignes aux aviateurs boches qui ne peuvent ainsi ni repérer nos batteries ni se renseigner sur les mouvements des troupes alliées. Les combats sur le front de Verdun ont été plus sérieux. Allemands et Français ont attaqué à tour do rôle et ont, les uns et les autres, fait des prisonniers et gagné du terrain. Dans la nuit de mercredi à jeudi les Allemands, faisant usage de gaz asphyxiants, parvinrent à gagner un peu de terrain dans le Bois Chapitre et du côté du Chênois. Le bulletin allemand dont il ne faut accueillir la version que sous d'expresses réserves (il a parlé l'autre jour de sept attaques françaises imaginaires et d'attaques britanniques qui ont été de pures inventions), mentionne l'occupation d'une partie d'une colline au nord-est du fort de Souville et affirme que 923 hommes et 19 officiers ont été ■- faifcj pricX-Mi L'attaque française eut lieu, elle aussi, sur la rive droite de la Meuse, s'é-t-endant sur un front de près de huit kilomètres, et laissant aux mains de nos Alliés plusieurs tranchées allemandes, un certain nombre d'ouvrages fortifiés, ainsi que 800 prisonniers et 10 mitrailleuses. Les attaques françaises se firent en échelon, partant de l'est de Vacherauville par Thiaumont jusqu'au ravin de Fleu-Vy. Une contre^abtaque aljeroande du côté de Vacherauville fut repoussée au moyen de grenades. Cette attaque prouve que les Françai: sont «î mesure, tout en se défendant contre les retours offensifs du Kronprinz; de reprendre aux Allemands, par bond-successifs, le terrain qu'ils lui firent pay er si chèrement au moment où il ©bail prêt à tous les sacrifices pour s'empare] dea Hauts de Meuse et de la forteresse désormais historique. Ne pouvant cacher les revers des àr usées impériales sur les fronts occidenta et oriental,, l'état-major allemand gros sit la liste des pertes franco-britannique; de façon à iimpressionner le public aile mand fatigué de la guerre et le consolei de ses misères. Parlant de l'offensivi des Alliés sur la Somme, l'état-major tout en reconnaissant que les troupe; franco-britanniques ont réussi à enfonce; un coin d'environ quatre kilomètres d< profondeur sur un front de 28 kilo mètres dans les lignes allemandes affirme sans la moindre preuve, que le troupes du général sir D. Haig ont sub des pertes totales d'au moins 230,000 hommes, ce qui avec les pertes françaises représente, ajoute le communiqué, 350,000 tués, blessés et prisonniers pour nos ennemis, soit beaucoup plus que nos pertes à nous ! Or dix listes de pertes allemandes Se référant aux combats de la Somme, mentionnent plus de 40,000 tués, blessés et prisonniers, ce qui oonstitue une moyenne qui n'a été dépassée que lors des combats les plus sanglants devant Verdun. En Russie, des combats acharnés continuent d'être livrés dans la^région du Stokhod et au sud de Pinsk (au nord des marais du Pripet), mais les communiqués de Pétrograd et de Berlin ne donnent que peu de détails sur ces opérations. Le prince Alexandre de Serbie djé-barqué à Salonique, vient prendre, dit-on, le commandement des troupes serbes, avides de reprendre la lutte. L'escadre des Zeppelins est revenue la nuit dernière et a visité à nouveau les oomtés de l'est. Des bombes ont été lancées, et on attend des détails sur les résultats de ce raid. On dit qu'un Zeppelin a été endommagé, mais la nouvelle n'est pas confirmée. Le raid de l'avànt-veille a fait l'objet d'une discussion assez vive aux Communes où certains orateurs ont exprimé leur étonnement de voir l'impunité avec laquelle l'ennemi peut entreprendre des excursions de ce genre après deux années de guerre. Des informations de source hollandaise signalent le passage d'une escadrille d'aviateurs alliés comprenant 14 unités en route vers l'est. Des aviateurs italiens, au nombre de neuf, sont allés bombarder Durazzo, lançant des bombes sur l'embarcadère et les quais tandis qu'une autre escadrille, survolant Fiume, a gravement endommagé les ateliers de construction des tor- piIhSene^^iire cï^ufe,"'cfins l'Adriatique, d'un sous-marin italien et à Baltimore, comme ailleurs, on suit avec le plus vif intérêt les mouvements du " Deutschland," auquel les Alliés sont préparés à faire la cliassa, La Chambre des Communes a commencé mercredi la discussion des résolutions adoptées par la conférence économique de Paris. M. Asquith, premier ministre, a prononcé à cette occasion un important discours dans lequel il a montré la nécessité de faire usage, à l'égard de nos ennemis, des armes économiques dont nous disposons et qu'il ne tient qu'à nous de rendre efficaces. M. Asquith a déclaré qu'il a toujours été un partisan convaincu du libre-échange, mais les mesures de défense envisagées par les Alliés n'ont rien à voir avec les théories libre-échangistes et protectionnistes. Cette guerre, a dit le ministre, a sou-levé des problèmes nouveaux et seuls ; ceux qui veulent fermer les yeux aux leçons de l'expérience peuvent dire que 1 nous n'avons rien oublié ni rien appris i dans un guerre comme celle-ci. Mais le point capital du discours de ; M. Asquith a été l'annonce d'une oonfé-■ rence qui sera convoquée à Londres et à > laquelle seront incités les représentants des différents Dominions et des Indes et au cours de laquelle toute la question de s la politique commerciale de l'Empire i sera examinée. GEORGES BRANDÈS. Un historien. ti Georges Brandès, le célèbre écrivain c« danois et le grand admirateur de la lit- b térature française, a toujours été l'in- d tercesseur enthousiaste de l'esprit frau- q çais et de la cause française, non seule- a ment en Scandinavie, mais partout dans G le monde où ses œuvres sont connues et 1' appréciées. ^ En même temps, il a été, en vertu de p son sentiment de justice très prononcé, a l'avocat éloquent et chevaleresque des a peuples opprimés: des Danois en Schles- a vig, des Polonais en Prusse et en Russie, des Français en Alsace-Lorraine. c Ses vrais amis furent d'autant- plus c surpris, quand pendant cette malheu- f reuse guerre ils le virent exprimer cer- i taines opinions, soit dans des journaux à ou des lettres, soit dans la pénible polé- e mique entre lui et M. Clem°noeau, dont c le prix fut la destruction d'une amitié i entre eux vieille de 11 ans. Certaines r phrases surtout qu'on lui prêtait dans c des interviews, qui. eurent le don de dé- i chaîner contre lui un flot de protesta- j tions et de paroles blessantes. 1 En même temps une fraction de la < presse danoise, qui toujours a pris posi- î ion contre Georges Brandes, profita de 1 ;es attaques non motivées et insoutena- 1 aies, pour l'attaquer à leur tour. On fit < ionc paraître une protestation, dans la- 1 quelle on insista sur l'injustice qu'il y ivait à confondre les sentiments du Dr Georges Brandès et sa façon de juger l'origine et les causes de la guerre avec les sentiments de la plupart de ses compatriotes. On ajouta même, qu'il serait au plus haut degré regrettable qu'on les accepte à l'étranger comme imputables à la majorité des Danois. Celui qui cherche, pendant le déchaînement des éléments, à garder son cerveau froid et clair, et qui, au plus fort de la guerre, risque de dire son opinion sans réticences, sera toujours exposé à être mal compris par une des parties en cause. Les cerveaux, que les luttes ont chauffés à blanc, sont généralement inaccessibles aux raisons de l'esprit, et n'acceptent que les raisons du cœur. Mais quand maintenant il s'agit d'un homme universellement connu, que chacune des parties réclament' volontiers, quand cet homme dit ouvertement ce qui pour lui est la vérité, sans sourire, ni à droite ni ] à gaucho, il est presque certain qu'il sera mecortnu de tous et qu'il verra tous les belligérants se tourner contre lui. 11 est permis de croire que le célèbre 10 littérateur et historien danois, dont les i- critiques littéraires jouissent partout de i- la plus grande estime, à cause de l'im-i- partialité de ses jugements, a eu à cœur, i- afin de rester impartial dans cette guerre, x qui a mis l'Europe en feu, de ne pas se ît laisser guider par ses sympathies. Méfiance injustifiée. *7 Ceux qui vivent au milieu des événe-" ments, qui journellement sont témoins 3S de la lutte héroïque de leur patrie contre un adversaire perfide et brutal, doi-l" vent forcément devenir fanatiques. Rien u n'est plus naturel que de voir des hom-r: mes, de très grands esprits, devenir pa-^ triotes avant tout autre sentiment. Leur colère sourde, provoquée par les cruautés de l'ennemi et par les attaques, inhu-maines quelquefois, que leur patrie _ subit, les remplit d'une telle haine que la passion les empêche de juger froidement.® Comme d'autre part George Brandès n'a pas voulu laisser parler son cœur, ,e mais seulement son esprit, sa logique et sa critique ont pu paraître plus froides et plus tranchantes qu'il ne l'aurait 6 voulu. Vouloir unir un raisonnement froid à des sentiments chaleureux est n toujours très difficile, sinon impossible. IS Pourtant, tous oeux qui ont suivi ^ l'évolution et la production du maître 11 danois savent, à n'en pas douter, où vont ® ses sympathies. Chez le grand écrivain nous trouvons dans cette affaire une conscience pout-■' être trop prononcée et un besoin peut-être exagéré de dire ce qu'il estime être la vérité, mais nous trouvons d'autre e part que ses amis en France, pour les l" raisons déjà données autre part, ont t montré une trop grande susceptibilité et l> aussi une méfiance injustifiée envers l'écrivain. En ma qualité de corre.spçndaQt de la " Danemark de " l'Idée française à 1 l'étranger" et de grand admirateur de c la France et de l'éminent penseur, et 1 voulant essayer de mettre un peu de 1 t clarté dans cette discussion embrouillée, j'ai prié M. Brandès de m'accorder un entretien. M. Brandès, qui pendant la guerre avait énergiquement refusé de se laisser interviewer, m'a néanmoins reçu ' avec une grande cordialité. " Mon tort," me disait Georges Bran-dès, " a été d'être méconnu et persécuté r en France,un pays pourtant que j'admire n et que j'aime. On ne trouvera pas une ligne de moi contre la France, ni avant, d ni pendant la guerre, tandis que j'ai K écrit des centaines de pages en faveur à d'elle." a 'Et malgré cela on m'attaque main-n tenant de tous les côtés, on cherche à as-sassiner mon nom et ma renommée, on ïs m'accable de reproches et d'accusations 33 haineuses, auxquelles je ne comprends rien." -1" ' ' Peut-on alors, s'étonner que je soi.? indigné et que mon esprit soit boule-6" versé." '.6 Le courrier de l'écrivain. 1S "Le travail m'écrase," me dit le Dr j G. Brandès en désignant d'un geste bref , son bureau et ses rayons, pliant sous le . poids de brochures, de journaux et de lettres. "Tous les jours je reçois environ . 40 lettres d'ici et de l'étranger, lettres ? écrites par des personnes que je connais et par d'autres qui me sont absolument re inconnues, des lettres pleines de questions, de protestations, d'attaques et — d'insinuations. En écrivant jour et nuit je n'arriverai jamais à répondre à tout cela." • "On m'a reproché de ne pas avoir laissé voir, ni assez souvent ni d'une ma-nière assez claire, de quel côté je me a. trouvais. Forcé de ménager mon temps fit et celui de mes correspondants je me suis [a. toujours restreint à répondre aux ques-y tions les plus urgentes, laissant pour 0r une autre fois la question de mes sym-"er pathies, que personne d'ailleurs ne de-■gc vrait ignorer." m_ "Où vont mes sympathies?" — "Il jjt est superflu de répondre à ceux qui me les connaissent, car il ne peut subsister le ;es moindre doute à a sujet." "Je souhaite tout le succès possible à la France et à l'Angleterre. Ce n'est qu'un fou qui pourra affirmer le con-traire!""S'il m'a été impossible d'avoir pour la Russie des sympathies aussi-fortes, si jo n'ai pu exprimer envers oe pays les mêmes souhaits de succès, c'est que l'é- e! volution civilisatrice et la politique géné- !", raie de ce pays sont trop en contradiction 6 ' avec celles de l'Europe occidentale et de aïs > » mon pays. "Affirmer que je sois germanophile est cejj une pure folie ! " lu. Insinuations injustes, ni " Comme il m'arrive pourtant de trouïra ver des insinuations personnelles dans les jouraaax étrangers et dans des lettres i anonymes, qui exhalent le parfum parti- c culier à la tombe danoise, je tiens à dire une fois pour toutes ceci : " J'ai la grande joie d'être membre de trois clubs très renommés à Londres, c d'avoir été président de l'un et d'être 6 président d'honneur de l'autre; d'être f membre honoraire de trois sociétés scientifiques anglaises et d'être enfin docteur ' honoris causa d'une université écossaise. 8 Je suis donc attaché à la Grande-Bre- ^ tague par des liens bien forts et j'en reste c-profondément reconnaissant au monde I littéraire et artistique anglais. Les murs, comme l'esprit anglais, m'ont toujours r fortement attiré." " Par contre, je n'ai jamais accepté de î l'Allemagne ou de l'Autriche-Hongrie le moindre titre honorifique de quelque sorte que ce soit, ni la moindre décora-tion, fût elle un petit oiseau rouge de 4e classe. Je n'ai jamais été membre d'un cj rlua ihemand, ni d'une "ociété scient'.- e fique allemande, pas plus que je n'ai ac- ' cepté aucun diplôme d'une université allemande quelconque." " Pour avoir dit ce que je pensais au e sujet de mes compatriotes en Schlesvig î1 j'ai été pendant 20 ans régulièrement in- *'■ jurié dans la presse allemande." " Que je sois acheté par l'Allemagne §> pour défendre sa cause, est donc bien invraisemblable.'' a "Quand j'ai dit d'une façon impartiale ce qui pour moi paraissait vrai, ^ c'est que j'ai sûrement eu d'autres rai- g sons que de loucher après une faveur impériale—comme l'insinue follement M. Clemenceau." j, "Pour mon grand et nouvel ouvrage a sur Goethe j'avais signé un contrat avec v une importante maison d'éditions en Allemagne, qui avait autrefois publié mes ouvrages en 5 à 6 éditions. Quand l'éditeur eut lu l'ouvrage il se refusa à rem- ls plir ses engagements «ous le prétexte que d mon livre glorifiait la. publier un livre qui vilipendait son d pays-" _ "Un homme politique français très ^ oonnu et très colérique vient maintenant après 11 années d'amitié et d'échange t( intime de nos opinions, de découvrir, en ^ lisant quelques articles de journaux, qu'il n'a pas compris ou qui ont été mal n traduits, que nos opinions diffèrent absolument. Il en prend prétexte pour 11 m'assommer sous des attaques haineuses et outrageantes pour mon honneur." r. "On est allé si loin qu'on m'a com-paré à Eulenbourg,Harden et Bjôrnson. ^ Je n'ai rien de commun avec les deux premiers. Le dernier, que me hait, est reconnu comme écrivant pour l'argent allemand." ^ "Le correspondant d'un grand jour- ^ nal russe m'a demandé une interview.Je j( la lui refusai comme à tant d'antres. 11 a publia néanmoins une longue interview ° de moi qui m'attirait beaucoup d'enne-mis, quoique pas un mot de oe qu'il me fit dire n'eût été prononcé par moi." " Jugement faux." j " Le fameux Bureau Wolff, avec qui ^ je n'ai jamais eu les moindres relations, s a fabriqué, à l'aide de fragments de 1 phrases sans suite et arrachés à leur mi- I lieu, tout un article qui, ainsi présenté, 1 pouvait donner l'illusion d'être écrit en c faveur de l'Allemagne. Cet article a été télégraphié dans le monde entier." ' Et c'est en se basant sur de tels ra- ' contars qu'on me juge aujourd'hui." "Je reste responsable de ce que j'ai 1 dit et écrit, mais je n'essayerai jamais de répondre à tous les mensonges qu'on a débités, et à toutes les attaques perfides, qui ont été dirigées contre moi. Ceux qui peuvent et veulent comprendre, mes œuvres et ma vie sont là, et répondent \ pour moi, comme la postérité me ' jugera." , "Et qui entrevoit l'issue pour sortir j de cet enfer? Est-ce que les gens capa- i bles de penser et de réfléchir ne devraient pas pleurer au spectacle de cette civilisa- , tion européenne qui, pendant 2 ans, s'est , vue dans la nécessité de ne s'occuper que ( du seul problème de créer des armes qui tuent et qui détruisent?" " Et si, malgré tout, cette lutte épou-: vantable finissait en partie remise, sans ' que le militarisme allemand—cette menace perpétuelle contre la liberté et contre l'évolution civilisatrice européenne, soit brisé, toutes ces victimes auraient été sacrifiées en vain." " Tandis qae les peuples plieraient sous les poids des impôts créés pour couvrir les immenses dépenses de la guerre 1 et assurer la continuation des armements, en vue d'un prochain et inévitable ré g ement de compte, plus affreux que tous les précédents, et pendant que les états appauvris entretiendraient la haine réciproque par une guerre économique désastreuse, l'Europe épuisée succombe-3 rait dans cette lutte contre les nouveaux aspirants de la souveraineté matérielle du monde: l'Amérique et le Japon." Contre le militarisme prussien. " C'est pourquoi il faut absolument que soit anéanti le militarisme prussien, et j'en ai maintenant les meilleures espérances." "Oui," répéta Brandès, " vous savez que je suis un des antagonistes les plus ardents de l'impérialisme allemand. Quand il n'existera plus, tous les peuples pourront vivre plus tranquilles et plus heureux, et pourtant le peuple allemand, qui possède tant de bonnes qualités, est dès l'enfance démoralisé par cet odieux système." " Laissez-moi vous citer ce qu'en 1881, pendant mon séjour à Berlin, j'écrivis dans mon livre ' Berlin ' "L'amour de la liberté dans le sens anglais du mot ne se trouve maintenant dans l'Allemagne que chez la génération qui aura disparu dans 10 ans. Et à cette époque l'Allemagne sera seule, isolée, haïe des états voisins, placée au milieu de l'Europe comme la forteresse du conservatisme. Autour de ce pays, en Italie, en France, en Russie, dans les pays du Nord, on trouvera une génération ayant devant les yeux des idéaux cosmopolites, et qui développera une grande activité pour les réaliser. Mais l'Allemagne restera là, vieille, défleurie, armée jusqu'aux dents, détentrice de toutes les armes de défense et de meurtre que la science aura créées. Et alors viendront de grands combats et des guerres. Si l'Allemagne était victorieuse, l'Europe, au point de vue politique, serait en comparaison avec l'Amérique, oe que l'Asie est actuellement en comparaison avec l'Europe. Mais si l'Allemagne est vaincue, alors..." Une prophétie. Ajoutons que, à l'accession de Guillaume, en 1888, au trône, Brandès prédit, eu citant une vieille légende islan- rliS l.OA • "T1 ——-i. J i de mort. ' ' Rappelant ce fait: "c'est une prophétie qui s'accomplit," dis-je au maître. George Brandès sourit et secoua sa belle tête blanche de penseur. "Je suis maintenant un vieillard et c'est plus que douteux que j'assiste à la fin du règlement épouvantable de ces comptes." Mais Brandès n'est pas vieux. Son regard est clair et brillant. Ses yeux reflètent l'intelligence, la volonté indomptable et l'amour juvénile de la lutte. Et je me sens de nouveau tout attiré, tout à fait pris par cette force enchan teresse qui se dégage de sa personnalité. Quand je prends congé, M. Brandès m'arrête en me disant : " Présentez mei compliments les plus amicaux à " L'Indépendance Belge," et ppriicidi*-renient à M. Jean-Bernard. Merci , u>-: poulie bulletin de l'Idée française à 1 i^tràn-ger que vous m'avez envoyé. Cette nouvelle société nationale française a toutes mes sympathies, et j'en ierai ."oloutiers partie." " Mais maintenant, il me semble que j'ai droit à quelque amabilité du côté de la France. Comme auparavant je désire rester l'ami de ce merveilleux pays, mais il est vraiment temps qu'on me prouve que j'y ai conservé des amis qui me comprennent et qui osent prendre ma défense." FINAR JESPERSEN. LETTRE DE MADRID. La grève des cheminots.—Les grands moyens du gouvernement. (De notre correspondant.) Madrid, 30 juillet. L'Espagne vient de passer de nouveau par une grève de cheminots. Tout le personnel inférieur du réseau du Nord, qui comprend 3,681 kilomètres, réclamait une augmentation de salaire, et celle-ci n'ayant été concédée qu'en partie, cessa le travail. Un pareil conflit, sérieux en tout temps, était particulièrement inquiétant en ces moments où l'Espagne a à lutter avec une foule de difficultés économiques et où l'insuffisance des transports maritimes redouble l'importance des transports terrestres. Le président du conseil des ministres, M. le comte de Romanones, se souvint du moyen employé dans une occurrence analogue avec un parfait succès par feu M. Canalejas, et qui consistait à appeler au servioe actif les réservistes employés dans les chemins de fer et à confier aux autorités militaires le service d'exploitation. Le moyen a également réussi à présent. La grève, au bout de quelques jours, cessa, et.' la solution du différend a été soumise à l'arbitrage de la commission officielle des réformes sociales. Les bouilleurs du bassin asturien qui, par esprit de solidarité, avaient déclaré la grève en même temps que les cheminots, ont de même fepris le travail. Il n'en coûtera pas trop aux sociétés S7ème année., No 183

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1918.

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