L'indépendance belge

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23 februari 1917
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s.n. 1917, 23 Februari. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 01 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/sf2m61cw3c/
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S8èm« année L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNï Ï ONE PENÏ BELGI CONTINENT: 16 CENT!M ADMINISTRATION ET REDACTION : «. PLACE DE LA BOURSE ■ JCUDOR HOTJSE. TUDOR ST., LONDON. E.C. BUREAU A PARIS : S I TELEPHONE: CITY 3960. TELEPK-J 31 1-5 7 £ VENDREDI 23 FEVRIER 191 f 3 MOIS. 9 SHILLINGS. ) „ A i>/-»TvnvTtr'ifi^'vrrne . J c. \/rr* tcs iv gxttt T TVH a 1 (CONSERVATION PAR LE JrROC LA SITUATION. Jeudi, midi. La guerre sous-marine, ses dangers ,ses conséquences, continuent de préo ! tuper l'opinion publique et de fixer l'a J I tention des pouvoirs compétents. U, I En inaugurant leur campagne sou marine à outrance, nos ennemis ont e en vue un double but : l'un, avoué, coi sistant à affamer la Grande-Bretagne, ■ paralyser son industrie et à gêner l'a] -, H provisionnement de ses corps expéditioi jiaires, l'autre, caché, consistant à assi rer aux Puissances Centrales un ravitai lement accru de tous les produits alimei . ■ taites de provenance neutre qui, prcal: blement à la date du 1er février, pillaient le chemin des ports alliés. Si les rapports qui nous parvienne! 'J'Allemagne se rapprochent seulemei H Je la vérité, c'est le ravitaillement e l'Allemagne qui, par dessus tout, poussé nos ennemis à se lancer, tê baissée, dans une politique qui les nu ! en conflit avec le monde entier. Mais nos alliés britanniques n'ont p; ■ ■ été long à découvrir la ruse allemand' ' C'est ce que prouve la nouvelle régl< rnentation qui vient d'être mise en v ■ H gueur par l'Amirauté britannique i dont le texte a été publié hier dans ! "Gazette Officielle." C'est la répon: du berger à la bergère. L'Allemagm en déclarant zones dangereuses et pr< liibées toutes les côtes alliées, a voul contraindre les navires neutres à ne pli faire escale dans les ports alliés. Or la nouvelle mesure britanniqi stipule que tout navire se rendant d'u port neutre à un autre port d'un pa) neutre qui voisine avec l'Allemagm c'est-à-dire, d'où des marchandises pei vent entrer directement en Allemagne est obligé, malgré les menaces allemai des, de faire escale dans l'un ou l'auti port britannique aux fins de faire ex: miner ses papiers et sa cargaison. Toi bâtiment qui refuserait de se soumetti à cette formalité, gênante peut-être ma ■ nécessaire, justifierait le soupçon qu'il ; livre au commerce avec l'ennemi et s'e: pose à être capturé ou amené devant tribunal des prises ! C'est là une leçon magistrale donn* aux pédants berlinois qui ont cru qu suffisait d'une simple déclaration ( blocus pour détruire la maîtrise des me qu'à juste titre nos Alliés revendique) comme leur appartenant toujours. E modifiant comme nous venons de le s gnaler, la réglementation du blocus d< créfcé contre les Puissances Centrales, : Grande-Bretagne a relevé le défi conten dans le " blocus renforcé " des All< mands et il appartient aux neutres c prouver en se soumettant aux règles d blocus allemand ou à celles du blocus de Alliés, si c'est à la Grande-Bretagn< sontenue par ses Alliés, ou à l'Allem: gne qu'ils attribuent la maîtrise de Le discours si sobre, si pondéré, franc et si instructif, prononcé hier au Communes par Sir Edward Carson, Pri mier Lord de l'Amirauté, aura été un ei seignement pour tout le monde et ur révélation pour beaucoup, car c'est ce tainement le rapport le plus lumineux i le plus complet qui ait jamais été fait e H le qui concerne le travail surhumain ai Rempli silencieusement par la marir britannique et ses héroïques équipage; Les chiffres cités par Sir Edward soi Suffisamment éloquents par eux-même: montrent ce que les sous-marins alli friands n'ont pu empêcher de traverse les océans. Au 30 octobre 1916, les transports pi • • mer comprenaient huit millions d'hor ït mes, 9,420,000 tonnes d'explosifs et ( > matériel de guerre, plus d'un million < t- malades et de blessés, au delà d'un m lion de chevaux et de mulets s- 47,504,000 galons de pétrole. :U Ces chiffres négligent, comme on voi Y les quantités énormes de produits alime a taires, de matières premières et de ma chandises de toute espèce qui sont e trées dans les ports britanniques penda: cette même période, ou en sont sorties Mais la protection des transports mi 1_ taires n'est qu'une partie de la tâcl immense qui incombe à la flotte brita nique. Celle-ci a eu à examiner un t tal de 25,874 navires en haute-mer ,e 't dans les ports britanniques et tout ce 1t; en dépit du danger des sous-marins. Sir Edward Carson, loin de nier ce da a ger, le considère au contraire comn e grave et sérieux. Un nouveau départ ;t ment, celui de la défense sous-marine, été créé à l'amirauté, et le départemei is des inventions, présidé par lord Fishe qui englobe les savants les plus réputé î- s'occupe activement des problèmes mt i- tiples soulevés par la menace du sou ;t marin a Celle-ci, pourtant, est moins imm ie diatement alarmante qu'on se l'imag ;, nait communément, ce qui était dû : )- fait qu'on n'annonçait généralement qi u les navires coulés saris parler de cei is qui avaient échappé aux pirates. Il co; vient de féliciter le Premier Lord de 1'; ie mirauté d'avoir décidé de publier dor n navant la liste des victimes conçurreri s ment avec celle des "rescapés," car rie ne saurait mieux mettre en lumière Y i- nanité des prétentions allemandes. ;, Ainsi, pendant la période du 1er au 1 i- février courant, les sous-marins ail e mands ont coulé 134 navires de toute i- nationalités, représentant 304,596 toi it nés, alors que pendant la même périoc e 6,076 navires jtugeant plus de cei is tonnes, sont entrés dans les ports br ;e tanniques et 5,873 en sont sortis. E i- d'autres termes, 11,949 navires oi le forcé le blocus imaginaire des Ail mands, la proportion des victimes dépa ;e sant légèrement un pour cent ! 'il L'armement des navires marchand }e qui a augmenté de 47 1-2 p.c. depu -s deux mois, réduira probablement enco: !(- cette proportion puisque sur cent navin n armés attaqués 78 échappent aux sou i_ marins, alors que sur cent non-armé i. 24 seulement leur échappent. a II y a d'une façon générale, constan u ment près de 3,000 navires dans la zor "dangereuse," et si les Allemands pr< [e tendent paralyser le commerce britann u que, ils ne trompent qu'eux-mêmes. ;s Sir Edward a expliqué également le raisons qui empêchent l'Amirauté c t. publier les chiffres relatifs aux sou s marins allemands coulés. La raison e est qu'il est difficile de recueillir des chi ;i fres exacts, et qu'il est prudent de lai x ser l'ennemi, aussi longtemps que po sible, dans l'ignorance des bateaux coi i- lés. Le discours de Sir Edward, s'il éta e connu chez nos ennemis, ne manquera r- pas de les décourager, car il prouve ;t l'évidence que pour affamer la Grand n Bretagne il faudrait, non pas des moi mais des années. e Comme l'a dit Lord Chaplin, seule i s- faim peut vaincre la Grande-Bretagr it et la flotte ne saurait avoir de meilleui 5, auxiliaires pour combattre ce dange ;- que les cultivateurs qui, par un trava :r intensif, peuvent contribuer efficao ment à diminuer le chiffre des import; ir tions indispensables. LE MÉTIER DE CHEF. Le commandement. lJe n'ai pas prétention de donner ici des préceptes sur l'art de conduire les hommes. Pas plus dans l'ordinaire qu'à la guerre, je ne peux dans ce domaine nie réclamer de l'expérience personnelle; mais puisque cette question ne s'est jamais posée aussi nettement qu'aujourd'hui, et qu'au surplus elle me paraît une des plus importantes de celles que s'Jfilève la psychologie spéciale de notre tempérament militaire, je me permettrai de jeter quelques notes à ce sujet, comme je l'ai fait précédemment dans d'autres études sur la personnalité du soldat '3e'ge, d'après des impressions toutes fraîches qui me viennent de là-bas... La première question qui se présente, quand on parle eîu métier d'officier, c'est ;le savoir comment il faut commander soldat. La seconde, moins banale, est de savoir quelles sont les sensations particulières que l'exercice de ce métier procure à celui qui en est digne. " y a deux manières de commander ■es hommes au front. La première con sultais de cette méthode sont superbe si l'officier se fait aimer, mais ils pei vent être désastreux au point de vue g< néral. Tout homme énergique, sachai prendre une décision rapide, celle qi convient, peut escompter avec ce pn cédé les meilleures fins. Mais se faire a mer de ses hommes est indispensable or, si le chef disparaît, ce qu'on faisa par amour pour lui, on ne le fera pli pour celui qui le remplacera, et tout e: à recommencer. Un exemple. Je prends un exemple. Un commai dant, intelligent, de caractère ferme, pa fois brutal même. Il exige beaucoup c ses hommes, ne leur passe aucune inca: tade, sévit chaque fois qu'il y a lieu, < que la stricte discipline a été violéi D'autre part, s'il leur demande beat coup, il réclame aussi beaucoup poi eux, et veille attentivement à ce que rie ne leur manque ; il prévient leurs juste revendications. On le voit raremen mais on sait qu'il veille. Les hommes ! craignent terriblement, mais l'évocatio ■ M veine a bunnres a o il. le jcuhi ■ cher. La confiance en lui est énorme, or sait qu'il ne bronchera pas, que sa clair v voyance est à toute épreuve, qu'il ne jc peut se tromper, et l'orgueil de servii jc sous ses ordres anime tous les soldats j On l'a vu, après une affaire chaude, trè: chaude même, faire appeler un de ses ca poraux qui s'était distingué particulière cent, et lui dire : "Vous vous êtes con ' duit comme un brave !" Le caporal « rougi de joie comme un enfant. Or, comme procédé employé par l'offi n~ cier dont je parle, ci voici un qui me 1 paraît remarquable. - n janvier 1915 près de Nieuport, les . mimes de pique étaient logés dans d' abris très bas lc Au milieu de la nuit, exercice d'alerte n~ Les poilus s'exécutent,mais quelques-un; avec force grognements, jurons, mur j|l mures ; fureur du commandant qui leui crie d'une voix énergique : "Rentre; tous ; je donnerai trois coups de sifflet, ai troisième, je tire dans l'abri, ai le hasard !" Ce qui fut fait. Les homme: se précipitent, se collent dans les rangs ^ le coup de revolver part et la balle v£ effleurer l'oreille d'un poilu, le dernier r' le moins leste ou le plus paresseux. C'est, naturellement, l'extrême di genre, et je ne cite ce cas typique de dis s" cipline que pour montrer comme le sol dat, si aguerri qu'il soit, a besoin à cer t;" taines heures d'une conduite vigoureuse qui exclut toute hésitation. Quel que LU soit le moyen employé, les principes de 1C meurent les mêmes : Ne se montrer que lx pour agir ; on devient ainsi pour l'homme inconscient un être un pe i à part. I !" faut ensuite que l'action suive de près h décision et que celle-ci soit prise elle-même sans molesse. Enfin, l'officier doii .n s'occuper beaucoup du bien-être de ses hommes en bloc, et non do chacun er particulièr, sauf dans certaines circons-tances déterminées ; il doit aussi réprimei "" chaque faute, récompenser ou félicitei s celui qui a fait ce qu'il devait faire. j1" Si le chef devient ainsi un être im-e personnèl, dont la volonté est la seule ! choSe qui compte et qu'on connaisse s'il paie d'exemple aux moments critî-" ques, dans les circonstances difficiles, or peut dire qu'il se montre un vrai con ~~ ducteur d'homme, dans le sens rigide indiqué plus haut. s Rester soi-même. ;s II y a ensuite l'autre méthode, c'est--e à dire de rester soi-même et de ne pa; :s revêtir, en même temps que l'uniforme s- le masque de l'officier " type." Se mon-3, trer tel quel, se faire aimer tel quel. Or a vu des choses réalisées par ceux-là et i- dont les vieux militaires voudront sans ie doute difficilement admettre la réalité. 5- Un sous-lieutenant, l'extrême, lui aus-i- si, dans son genre, jouant aux carte; avec ses soldats sur la paille, baguenau :s dant avec eux dans l'intimité ; très brave le jusqu'au "casse-coUtisme" ; jamais il ne s- s'est promené dans la tranchée san; n qu'un de ses hommes le suive discrète-f- ment et affectueusement pour veiller "i s- ce qu'il ne fasse pas bêtises!" s- Voici un autre trait, émanant d'ur j- sous-lieutenant de la même école. Ur it soldat, véritable voyou, indiscipliné ai it possible, mais je m'en fichiste jusqu'à h à bravoure, toujours prêt à assumer le; ;- missions les plus périlleuses, demande s, un jour une faveur à l'officier en question. Celui-ci la lui accorde en ajoutant a " Mais après, je te défends de te faire ie punir!" Tant qu'il servit sous ses or-s elres, ce soldat est resté un mouton. Mai; ;r l'officier fut un jour appelé à comman-il der ailleurs, et celui qui s'était assag ;- sous sa direction se montra de nouveai i- rebelle à toute discipline devant son suc cesseur, " parce qu'on lui avait enleve ? l'autre..." On peut n'être ni l'un ni l'autre de ces conducteurs " types," traiter chaque homme en particulier comme un être doué de personnalité et l'ensemble corn-5i me un bloc; être le chef impersonnel de vant les rangs et soi-même devant le; individus. Mais avant tout, il importe également de payer d'exemple et de ne pas crâner inutilement. Le soldat belge ?" avec son bon sens natif, a horreur di i- panache exagéré. Il voit plutôt d'ur ;> mauvais œil l'officier trop brillant, qu se ballade aux avant-postes en pleir ls jour, avec le bonnet de police à glane: 5t d'or et la badine, et qui se place en spectateur cuiieux aux endroits dangereux, On le blague. On dit de lui: " Il n'est i. pas sérieux !" Cela paraît à nos homme? déraisonnable, et comme ils voient par |e faitement que c'est avec de la raisor qu'on prend des décisions sérieuses, il; ;t ne gobent pas le type. Les deux écoles de chefs expliquée; i- et commentées, telles qu'elles se présen- ii- tent dans nos rangs, reste à connaître n les sensations que procure " le métier.' ■s Pilles sont aussi diverses que les liom t, mes. e * Transformation. n le ne prendrai pour exemple qu'un «î». Il Afl, S2 WUJ i au début de la campagne simple sole ■ engagé volontaire. La vie de soldat : avait procuré certes de grandes joi " celle de la renonciation surtout, joie c tout intellectuel servant sous les d > peaux, d'un cœur vaillant et généreux - connue avec une intensité insoupçonne • celle aussi de se sentir indépendant • cœur et d'esprit au milieu de circonst; L ces et dans une façon de vie, qui fe apparemment des hommes des esclav Depuis qu'il revêtit l'uniforme de 1' ficier, toute l'orientation de sa vie soldat fut modifiée. Plus d'indépi dance du tout. 11 est devenu le cœur l'esprit: d'un corps qui ne lui apparti* plus. Il appartient à ses hommes, il d s'oublier pour leur salut. C'est pour : hommes qu'un chef vit et qu'il meurt. Ecoutez le parler de son nouve métier. Je transcris ses phrases tel 1 qu'elles sont, dans toute leur savourei 1 simplicité. "Quand on est conscie ; bien conscient, ni'écrit-il, je t'assure c i mon métier actuel de conducteur d'bo L mes a de la noblesse, que c'est une grande chose que rien au monde, en < hors de cela, ne pourrait nous donner 1 droit à l'orgueil. Soixante vies dans main, vois-tu, et inspirer à tous ces dividus différents, frustes, brutaux, se idéal, non pas la crainte , du chef (je pourrais pas, je suis trop peu militair mais l'amour de celui qui les conduit, le désir de se battre, c'est beau ! Sen peu à peu la confiance d'eux à leur ch grandir, sentir qu'il se feront tuer pai qu'ils savent que pour eux aussi il se fe tuer, et avec joie ! Cela est, ce n'est f du chiqué ! Les journaux disent c choses comme cela, mais en les rapet ; sant et l'on sait bien que neuf fois ; 1 dix c'est faux ! Mais dans ma comj gnie, où les chefs de peloton étaie deux étudiants comme moi, je te garan que cette fraternité paternelle de nou; eux, farouche et profonde d'eux à noi t . • . . «1 . .. 1 . 1 _ 1 ». lat mort, il n'y a pas que nous, ses frères lui qui- avons pleuré, il y a eux aussi. De es. soldats pleurant leur officier, on a di [ue cela, c'est banal, mais si tu savais ci ra- que c'est, quand c'est vrai ! Je ne sai; , a pas ce qu'on éprouve pour ses enfants >e ; mais une chose est certaine, je ne le de aimerai jamais, si j'en ai, comme j'a m- aimé el comme j'aime la bande di >nt grands gosses grognons et farouche: es. parmi lesquels je vis." ->f Un langage admirable. ,n_ Dans une autre lettre qu'il m'adres et sait de là-bas, il traduit encore des sen ,nt salions et exprime des réflexions plu 0;t particulières, avec la même simplicit ;es émouvante : "Vivre, cela vaut tout l'art vois-tu, et se sentir le cerveau d'une fou au le, d'une petite foule, c'est plus gran< [es que de faire une œuvre... Cela t'expli lse quera peut-être que l'après-guerre, et ci rtt, que j'aurais pu faire, ne m'intéresse plu: uc beaucoup, et si jamais nous avions 1. m- joie suprême de nous colleter avec le si Allemands, je crois que rien ne pourrai le- dépasser la sensation d'orgueil et de joii le que l'on aurait à se dominer complète la ment soi-même, en conduisant ses poilu: in- dans la mitraille, en les dirigeant dan: ns l'enfer, en continuant toujours à se ren ne dre compte que chaque homme qui tom e), be, ta conscience doit avoir la certitudi et absolue que cette mort doit avoir serv tir à quelque chose. " Et il ajoutait : " Si ja ef, mais tu apprends que je suis tué dan: 'ce un moment comme celui que je viens d< :ra te décrire, ne me plains pas." ias N'est-ce pas admirable, de telles paro 'es les ne sont-elles pas profondément émou ls" vantes et d'une noblesse antique? Elle: ,ur traduisent avec grandeur les sentiment: >a" qui doivent animer les vrais conducteur. :1}t d'hommes, ceux pour qui la perfectiot tls du métier ne va pas sans une conscienci ' a absolue, un désintéressement sans limi ls» te,, une dépense d'âme sans fin. LA VIE DE PARIS 1^/1 V L JO U Paris, février 1917. La mort d'Octave Mirbeau. C'est Goncourt qui a écrit : " Ne mourez jamâis pendant les vacances si vous voulez avoir un bel enterrement." Qu'aurait-il dit de ceux qui, loin des champs de bataille, meurent pendant la . guerre ? Quel que soit leur talent ou leur notoriété, on a de la peine à leur trouver la place pour quelques lignes dans les jour-. naux et si le décès tombe un des jours ' où le nombre des pages est réduit à deux, , on est forcé de ramener la "nécrologie" | à un court entrefilet. Ce fut le cas pour ! Edouard Drumont dernièrement, et c'est ' celui d'Octave Mirbeau aujourd'hui. Un des écrivains les plus bruyants, les plus outranciers, les plus originaux des ces cinquante dernières années, s'en va presque silencieusement, ! sans tambour ni trompette, comme on dit vulgairement. Lui qui provoqua tant | de polémiques tapageuses et qui recher-! cha souvent les réclames retentissantes en aurait éprouvé une déception. Te?ut en rognant notre chronique, ouvrons une parenthèse au milieu de nos préoccupations quotidiennes les plus an-. goissantes pour résumer, en quelques traits, cette vie si mouvementée, si agitée, si bien remplie. Octave Mirbeau était né, en 1848, en pleine Bretagne, à ' Trévières, près de Bagneux, où son père était médecin. Il fut mis au collège des Jésuites de Vannes, très mauvais élève, déjà indiscipliné et frondeur. Il eut : pour maître d'études le père Du Lac, depuis si célèbre : "Le père du Lac fut mon maître d'études, a écrit plus tard Mirbeau, de tous les Jésuites d'alors, c'était le meil-' leur sauteur à pieds joints. D'un bond, sans élan, il franchissait des distances et : des hauteurs incalculables. Il avait d'ailleurs de grandes jambes qui l'ont ; mené loin. J'appris de lui à lancer la 1 balle, à courir sur de hautes échasses, à : patiner sur les flaques gelées de la ; Lande, sports où il excellait aussi." Cela n'empêcha pas le jeune écolier ' d'être renvoyé du collège qu'il devait décrire plus tard de si épouvantable manière dans son roman "Sebastien : Roch." Plus de quarante ans après, ' dans des "Souvenirs," il écrira, avec une de ces colères véhémentes qui étaient le propre de sa nature : "Au souvenir des années affreuses que ; je passai dans ce grand collège de Vannes, j'éprouve une haine que le temps ravive au lieu de l'éteindre, et je me demande, non sans effroi, comment il se fait que des pères de famille soient assez imprudents, assez fous, pour confier leurs enfants à ces déformateurs d'intellierences. à ces pourrisseurs d'â- ' MLt JL I\ 1 O Les temps d'union sacrée que nous vivons m'interdisent de reproduire le res te. C'est de l'indignation au vitriol. Le collégien était évidemment indisci pliné, rébarbatif et il se montrait d'ui caractère cherchant déjà plaies et bos ses. Edmond de Goncourt raconte cec dans son "Journal": "Je prononce le nom d'Octave Mirbeau de vant ma cousine, qui me dit : "Mais, Mirbeau,... attendez, c'est le fils dt médecin de Beinalard, de l'endroit où nou: avons notre propriété... Eh bien, je lui ai donni deux ou trois fois des coups de fouet à traveri la tête... Ah ! le petit affronteur que c'était quand il était enfant... Il avait, par bravade, 1e manie de se jeter sous les pieds des chevaux d< mes voitures et de celles des d'Andlau." " L'homme qu'on est, écrit Victoi Hugo, s'explique par l'enfant qu'or a été." Octave Mirbeau sera toujour; celui qui " brave les chevaux qui piaf fent." En 1870. En 1870, à 18 ans, un peu poussé pai son père, il s'engagea et il a écrit: " J< vais partir et me battre. Et je ne sai. même pas pourquoi. On te dira seule ment: " Tue et fais-toi tuer, le resti nous regarde!" Eh bien, non, je n. tuerai pas. Je me ferai tuer peut-être mais, moi, je ne tuerai pas." Mauvaises dispositions, évidemment pour faire campagne. Dans une auto biographie, publiée quinze ans après 1; guerre, il raconte cet épisode macabri et qui n'est, probablement, que vantar dise romantique : " Alors, j'étreignis le cadavre du Prussien, li plantai tout droit devant moi, et, collant me lèvres sur ce visage sanglant, d'où pendaient d. longues baves pourprées, éperdument, je l'em brassai." Quoi qu'il en soit, rentré à Paris, i collabore aux grands journaux de 1; capitale, passant de la critique d'art à 1: chronique, agressif, indépendant, mai: jamais banal. Un jour, il rencontre j( ne sais quel fonctionnaire retour d'Indo Chine, qui l'invite à l'opium : " Et le voilà, nous dit Edmond de Goncourt pendant quatre mois, dans sa robe à fleurs, fumer des pipes, des pipes, pipes, allant jusqu' cent-quatre-vingts par jour et ne mangean plus, ou mangeant un œuf à la coque toutes le vingt-quatre heures " Pour se débarrasser de ce vilain vic< asiatique, O. Mirbeau s'en va en Italii sans beaucoup d'argent, son père va L retirer de ses excursions bizarres e comme l'ordre moral essayait un cou] d'état parlementaire, que le médecii très conservateur avait des relation: avec les dirigeants de la réaction, on fai agfir les bons pères, alors tout-puissant:

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1843 tot 1940.

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