L'indépendance belge

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s.n. 1915, 25 Maart. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 02 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/4q7qn6065x/
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$6ème aînée* No. 72 L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI: ONE PENNVé- BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES I Administration et Rédaction, Tudor House, Tudor Street, E.C., TELEPHONE: CITY 3960. LONDRES, JEUDI 25 MARS 1915. t — ■ ■ tREGISTEEED AS A -, „ t> „ newspaper.] conservation par le progres. S O M M Al R E. LA SITUATION : -L'avance helge sur l'Yser Renforts aile- mands.—L'offensive russe en Bukovine Êt dans les Car-pathes.—Attaque aérienne contre les chantiers de Hobo= ken=Anvers. Faits personnels.—Jules Destrée. Ce que dit un témoin neutre.—Camille Roussel. Lettre de Madrid. — J. B. Billet Parisien.—Jean-Bernard. Nouvelles de Belgique. La grande manifestation belge d'Eastbourne.—G. V. Les atrocités allemandes. La conférence de Lady Lugard. Lettre de Hollande.—Dr. Terwagne. Faits menus, menus propos.—Bob. Le banquet du Constitutional Club. Les tribunaux anglais. Partie financière. LA SITUATION. Jeudi, midi. Les aviateurs britanniques qui se sont déjà distingués au cours de cette guerre par tant de brillants exploits, ont exécuté hier un raid contre les chantiers navals de Hoboken-Anvers, où ou savait que les Allemands construisaient depuis' quelque temps des sous-marins. Partis à cinq de Dunkerque, deux des aviateurs arrivèrent au but et purent lancer plusiers bombes qui incendièrent les chantiers et endommagèrent sérieusement plusieurs sous-marins prêts à être lancés. Deux aviateurs durent'rebrousser chemin par suite de défectuosités constatées en cours de route à leurs moteurs; un troisième s'égara dans le brouillard et dut atterrir en Hollande, où il fut aussitôt interné. On sait' depuis longtemps que les Allemands, encouragés par les succès de leurs sous-marins, se sont mis à l'ouvrage fiévreusement afin d'augmenter le plus rapidement possible, leur flottille sous-marine." Chez eux tous les chantiers maritimes travaillent ûùifc et joui' et, depuis ./'occupation de la Belgique, les ports de Zeebrugge et d'Anvers sont utilisés par eux dans le même but. Le fait que des sous-marins y étaient déjà en voie d'a-clièvement preuve que les Allemands sont parvenus à réduire de douze à moins de six mois le temps nécessaire à la construction des sous-marins. Il s'ensuit qu'il serait extrêmement hasardeux de vouloir indiquer, avec la moindre prétention à l'exactitude, le chiffre des sous-marins •teutons à flot. A propos du raid contre Anvers, il y a lieu de se demander si les Allemands n'ont pas l'intention de violer la neutralité hollandaise en faisant passer des sous-marins par l'Escaut, c'est-à-dire par des eaux neutres. Des aviateurs alliés ont également jeté ides bombes sur l'aérodrome allemand établi à Gits, près de Roulers. Les êommuniqués de Paris ne font aucune mention spéciale du violent duel d'artillerie signalé par les informations de source hollandaise dans le nord de la Belgique. Le communiqué de 3 heures signale cependant des progrès réalisés par une division belge sur la rive droite cle l'Yser et la capture d'une tranchée ennemie par nos vaillantes troupes, anxieuses d'aller de l'avant et d'aider à la libération du territoire souillé par les barbares. Sur le restant du front occidental, le communiqué ne consacre de mention spéciale qu'aux combats en Alsace. C'est toujours au nord de Mulhouse, dans la région de Hartmannsweilerkopf, que la lutte est particulièrement achar- riee. Des nouvelles de source privee signalent l'arrivée d'importants renforts allemands du côté de Péronne et Sois-sons, et font allusion aux probabilités d'une offensive allemande dans le secteur de Noyon-Arras en vue de couper l'aile gauche des Alliés. Sur le front oriental, les opérations sont toujours très actives. Les Austro-Allemands font de grands efforts pour diminuer l'effet désastreux produit par la chute de Przemysl. Des combats très importants se livrent dans les Carpathes, et l'état-major autrichien dit que si cette bataille se termine en faveur des armes austro-allemandes la chute cle Przemysl n'aura été qu' " un incident." Il aurait pu ajouter que si les troupes austro-allemandes doivent rétrograder comme les bulletins de Pétrograd le font pressentir, ce sera le désastre pour l'aile droite autrichienne contre laquelle avance en ce moment le gros des forces russes libérées par la reddition de la garnison de Przemysl. C'est donc dans lès Carpathes et en Bukoviné que se joue actuellement la grosse partie.Il est à présumer que les Allemands enverront sur cette partie du front de nouveaux renforts prélevés probablement sur les troupes opérant en Pologne et sur la frontière de la Prusse-Orientale.Le fait qu'ils retirent leurs gros obu-siers d'Ossowiec où, après un siège d'un mois ils n'ont pas même éraflé une seule coupole russe, indique la retraite imminente du gros de leurs forces de cette partie du théâtre des opérations. Quant à la reprise de Memel par les Allemands, effectuée avec le concours d'une escadre, elle n'a aucune importance, les Russes n'opérant dans cette région que pour faire diversion. Pour des raisons stratégiques autant que politiques, le grand-duc Nicolas porte le gros de son effort sur la région du sud, la seule vulnérable d'un ennemi puissamment organisé et supérieurement, préparé. Les opérations, dans les Dardanelles ne sont toujours pas reprises, par suite du mauvais état de la mer. Seuls, les chalutiers chargés de relever les mines turques ont pu reprendre leur dangereuse beso-gne.Le blocus allemand n'a pas fait, depuis hier, de nouvelle victime. Un seul vapeur a été inquiété, non pas par un sous-marin, mais par un Taube qui, trois quart d'heure durant, l'attaqua avec 4es bombes, à coups de mitrailleuse et avec des fléchettes en acier, sans pourtant l'atteindre. FAITS PERSONNELS. Milan. Mes impressions d'Italie sont aujourd'hui des impressions... d'Allemagne. Certains amis m'envoient des découpures de journaux allemands qui s'occupent de moi. Ils reproduisent, en les commentant et en les travestissant selon leurs procédés habituels, des opinions que j'ai émises sur'le sort des réfugies belges en Angleterre, extraites, disent-ils, d'un numéro du " Petit Parisen." Notons tout d'abord que le " Petit Parisien " est, et doit être, tenu hors cause. Lorsque je lui envoyai mon article sur 1' "Amitié anglo-belge la censure française, craignant que les Allemands ne s'en fissent une arme, demanda qu'il ne fût point publié, et il ne parut que dans quelques exemplaires du " Petit Parisien." En revanche, " l'Indépendance Belge," à Londres, le donna à tous ses lecteurs et nombreux furent là- bas les compatriotes qui me félicitèrent de l'avoir écrit. Car, si la censure française a eu la prévision fine, je ne regrette pas d'avoir dit que, malgré les générosités anglaises, les heures d'exil étaient longues et douloureuses. Il faut toute la déloyauté germanique pour voir là-dedans un reproche quelconque vis-à-vis de nos alliés; au contraire, la reconnaissance que nous leur devons et que nous leur gardorrs, était rappelée avec insistance et affirmée dans le titre même de l'article. Mais il fallait, pour notre concorde nationale, pour que le fossé ne se creusât point d'un malentendu entre les Belges du dedans et les Belges du dehors, il fallait dire que, même en Angleterre, l'épreuve comportait des instants singulièrement pénibles. Nous avions tous, les uns et les autres, nos souffrances à supporter et la communauté de douleur de vait nous rendre plus fraternels et plus unis que jamais. Voilà tout.! * * * Et comme a beau mentir qui est au loin, la " Neues Wiener Press" se fait télégraphier de Berlin, à l'usage des Autrichiens, que j'ai déclaré que je préférerais vivre sous le joug allemand que dans' l'inhospitalière Angleterre! * * D'autres journaux allemands, et notamment la " Vossische Zeitung," commentent mon article comme un aveu de défaillance et de découragement: "On doit reconnaître que cet article, comparé à ceux qu'écrivait M. Destrée au début d(?septembre, en France et en Angleterre, prouve qu'il est fort abattu et qu'il a perdu tout espoir dans l'avenir..." Vraiment! On croit volontiers ce qu'on désire, et le gazetier tudesque me paraît triompher bien facilement. Les lecteurs du "Petit Parisien" qui ont bien voulu suivre mes " Impressions d'Italie," pourront dire si je suis abattu et si j'ai perdu l'espoir ! Mais la " Vossische Zeitung " ajoute, avec l'intention de me séparer de mes amis : " C'est un socialiste qui dit cela. Cela a une saveur toute particulière parce que lui, précisément, eût dû rester pour seconder la population industrielle qui l'a envoyé à la Chambre, pour qu'il s'occupe d'elle... Au début de la guerre, il a conseillé à ses compatriotes d'attendre avec paltience, mais lui-même, dès le premier coup de canon, a fui vers l'Angleterre..." Je suis heureux de cette occasion de m'expliquer. Dès le début de la guerre, j'avais assum'é la tâche d'écrire un article quotidien pour rassurer et réconforter mes électeurs e .mes omis, dans le " Journal de Charléroi." Je l'ai fait jusqu'au dernier jour. Lorsque, à la suite de l'invasion, les Allemands sont entrés à Charléroi et que le journal a cessé de paraître, j'ai quitté mon arrondissement. Attitude réfléchie et concertée avec des collègues et amis, tels que MM. Brunet et Royer, qui, comme moi, n'avaient aucune charge administrative. Nous n'avons pas consulté alors nos convenances, mais cherché la meilleure manière dont nous pouvions rester utiles à la patrie et à nos électeurs "qui nous avaient envoyés à la Chambre pour que nous nous occupions d'eux." Spécialement en ce qui me concerne, je pouvais être assuré que mon ami Mas-cau-x, bourgmestre dans ma commune, et mon ami Paul Pastur, député permanent de la province, feraient mieux que moi tout ce qui pouvait être fait sur place pour la population industrielle. Et, en effet, ils s'en sont acquittés avec un dévoilement admirable. Quant à moi, soucieux de garder ma liberté d'agir, j'ai été me mettre à la disposition du gouvernement et du Roi, à Anvers, où je suis resté même après le départ du gouvernement pour Ostende. . Si la " Vossische Zeitung" veut me dire ce que je pourrais faire à Charléroi peur défendre mes électeurs contre les Allemands, je suis prêt à y retourner. * * * La gazette allemande dit encore que ie suis "un demi-dieu des Belges! Destrée est un esthète qui n'a jamais dissimulé son enthousiasme pour la France et qui a été un des plus brillants dans la bataille contre les Flamands. C'est lui aussi qui a mis sur pied le mouvement wallon et a octroyé aux Belges comme symbole de la résistance à la pression ger-mano-néerlandaise, le coq gaulois... Il a préféré s'éloigner et a combattu pendant un temps aux côtés de Lorand, contre nous, en Italie. Alors il poussait des fanfares..."Cette citation a sa saveur. Ce que j'ai fait pour le mouvement wallon, pour ressusciter l'âme latine de nos populations, c'est en effet une raison suffisante pour que les Allemands regrettent de ne -point m'avoir sous leur talon. Et ce que j'ai fait en Italie avec Lorand'pour faire connaître leurs crimes et défendre mon pays, est une raison nouvelle pour eux de déplorer ma liberté. Je remercie la " Vossische Zeitung " de l'avoir si naïvement dit et de m'avoir ainsi elle-même justifié du reproche qu'elle avait cru pouvoir me faire. JULES DESTREE (Député de Charléroi à la Chambre des Représentants de Belgique.) 1 CE QUE DIT UN TEMOIN NEUTRE. La guerre en Flandre.(1) Les témoignages multiples au sujet de ce que fut l'envahissement de la Belgique serviront, lors des pourparlers de paix, à montrer quelle fut l'attitude de L:eux qui, ayant eu le cynisme avoué de violer le Droit des gens, ont ajouté à ^e crime moral la multitude de crimes et de dévastations dont nos compatriotes ont été les victimes. Parmi ces témoignages, en voici un nouveau. Il possède une valeur particulière parce qu'il émane d'un témoin neutre, d'un journaliste américain, INI. E. Alexander Powell. Le livre a été traduit en français par M. Gérard Harry, dont le nom suffit à donner tout apaisement sur la valeur littéraire de la traduction. Le livre constitue un document très violent, et donne des croquis de ce qu'est devenue la Belgique après le Crime. Dans sa préface, r auteur dit : " Citoyen américain, je me rendis en Belgique au début de la guerre sans idées préconçues. Mon esprit était à peu près libre de préj-ugés. J'avais également pratiqué l'Anglais, Français, Belge, Allemand. Je comptais des amis dans les quatre pays et gardais l'agréable souvenir de jours heureux passés chez chacun d'eux. Quand je quittai Anvers, après l'occupation, j'étais devenu aussi belgo-phile que si je fusse né à l'ombre du drapeau rouge, noir et jaune. J'avais vu un pays, un des plus beaux et des,plus paisibles de l'Europe, en proie à l'invasion d'une soldatesque brutale et sans scru-pule..."Voilà donc le témoin qui parle : quelle voix plus autorisée peut se faire entendre? Et le témoignage est si probant que les Allemands s'étaient efforcés de circonvenir l'auteur. En effet, dans la préface du livre, M. Gérard Harry constate le fait suivant : " Les Allemands eux-mêmes ont si bien compris la valeur des témoignages formulés avec une telle absence de parti-pris qu'ils firent une tentative spéciale pour circonvenir le témoin gênant ou lui imposer leur version des faits qu'il signalait télégraphique-ment au " New York World " au jour le jour, et qui se trouvent groupés dans son livre. Leur version, M. Powell a consenti, et je l'en félicite, à la mettre loyalement en regard de ses constatations personnelles et visuelles. Cette juxtaposition prête un rçjief singulier, et assurément inattendu des Allemands, à la faiblesse de leurs explications ou atténuations et à la véracité de tableaux emmagasinés par des yeux clairs et scrupuleusement honnêtes.M Voilà donc le témoin qui nous décrit, à l'aide d'une plume alerte et avec *e style agréable que donne l'habitude de " l'écriture rapide," ce que la Belgique a souffert par l'occupation allemande. Quel est l'incident qui s'est produit entre l'auteur et les Allemands? Nous voulons reproduire le passage du livre qui le décrit, car, répétons-le, il donne bien l'impression de l'impartialité de l'auteur. M. Powell avait, sur la demande du général allemand von Boehm, rendu visite à celui-ci : Le général conlmença par m'affirmer que les récits d'atrocités commises par les troupes allemandes contre les non-combattants belges étaient autant de mensonges. " Regardez les officiers qui m'entourent, dit-il, ce sont des "gentlemen," comme vous. Regardez ces soldats qui passent là-bas sur la route: beaucoup d'entre eux sont pères de famille. Franchement, vous ne les croyez pas capables des horreurs dont on les accuse?" Je répondis : " Il y a trois jours, général, j'étais à Aerschot. Cette ville n'est plus qu'une hideuse ruine noire. — Lorsque nous nous sommes installés à Aerschot, riposta le général, le fils du bourgmestre entra dans la salle à manger où se tenaient nos officiers et assassina le chef de l'état-major. Nous n'avons usé là que de représailles. La population fut traitée selon ses mérites. — Mais pourquoi des représailles sur les femmes et les enfants? demandai-je. — Ni femme, ni enfant, n'ont été tués, assura le général d'un accent convaincu. — Je regrette de vous contredire, général, ré-partis-je noîi moins catégoriquement, mais j'ai vu de mes yeux les cadavres: de même que M. Gibson, secrétaire de là légation des Etats-Unis à Bruxelles., ieçiuel assista -à- la-destruction de Louvain. — Dame! fit le général yon Boehn, si des femmes et des enfanta s'obstinent à descendre dans la rue pendant qu'on s'y bat. ils courent fatalement le danger de mort. C'est malheureux, mais c'est la guerre. — Mais que dites-vous du cadavre de femme que j'ai vu, les mains et les pieds coupés? Et de ce vieillard à cheveux blancs, et de son fils que j'ai aidé à ensevelir près de Sempst et qui avaient été tués, uniquement parce qu'un soldat belge (1) "La Guerre en Flandre," par E. Alexander Powell. correspondant spécial du " New York World," traduit de l'anglais par Gérard Harry. Illustrations photographiques de M. Donald Tlioinson. (Librairie Larousse, Paris.) en retraite avait tiré sur un soldat allemand, devant leur maison? Le visage du vieillard avait été labouré de vingt-deux coups de baïonnette. Je les ai comptés. Et que pensez-vous de cette petite fille de deux ans luéc dans les bras de sa mère par un uhlan, et à l'enterrement de laquelle j'a» Assisté à Heyst-op-den-Berg? Et de cet autre vieillard qui, près de Vilvorde, a été suspendu par les mains aux poutres du plafond de sa^ maison et rôti jusqu'à ce que mort s'ensuivît, à l'aide d'un feu de joie allumé sous ses pieds?" Mes précisions semblèrent déconcerter le général." Ces choses sont horribles, si elles se sont produites, dit-il. Naturellement, nos soldats, comme ceux de toutes les armées, nous débordent parfois et commettent des actes que nous ne tolérerions pas si nous en étions témoins. A Louvain, par exemple, j'ai condamné deux soldats à douze ans de travaux forcés chacun pour avoir violé une femme. — A propos de Louvain, hasardai-je, pourquoi avoir détruit la fameuse bibliothèque? — Nous l'avons regretté autant que vous, répondit le général. Elle subit la contagion des iiammes qui dévoraient des maisons voisines, et nous no pûmes .a sauver. (2) — Mais, en somme, pourquoi la mise à feu de Louvain ? — Parce que la population civile avait tiré sur nos troupes. Tenez! nous avons trouvé des mitrailleuses dans quelques maisons de l'endroit. Et, ajoute le général en s'accompagnant d'un violent coup de poing sur la table, chaque fois que des civils molesteront nos soldats, nous leur infligerons une leçon durable. Si des femmes et des enfants se mettent sur le chemin des balles, tant pis pour elles et pour eux. — Comment expliquez-vous le bombardement d'Anvers par des Zeppelins? demandai-je. Le général répondit que les Zeppelins avaient uniquement mission de lancer leurs bombes sur des fortifications et des troupes. — Mais, en fait, observai-je, ils n'ont détruit que des habitations particulières et d'inoffensifs civils, dont plusieurs femmes. Si une de ces bombes était tombée un .peu plus près do mon hôtel, je ne serais pas ici fumant un de vos excellents cigares. — Voilà, répliqua mon interlocuteur, une calamité qui ne s'est heureusement pas produite. — Puisque vous voulez bien manifester un tel souci de ma sécurité, dis-je d'un ton convaincu, il vous est facile de me préserver du malheur, en n'envoyant plus de Zeppelins à Anvers. # — Eh bien, herr Powell, fit le général en riant, nous allons réfléchir à cela." Puis, avec gravité: " Je compte bien que vous porterez à la connaissance du public américain par l'intermédiaire de votre journal ce que 3e vous ai dit aujourd'hui, afin que vos compatriotes entendent notre versi^. de cette histoire d'atrocités, après avoir entendu l'autre; ce no sera que justice. J'ai reproduit mon entretien avec le général von Boehn, au mieux de mes souvenirs, presque mot à mot et je m'abstiens de commentaires. Que mes lecteurs jugent par eux-mêmes à quel point les explications de l'état-major allemand, formulées par la bouche de son porte-parole le général von Boehn, peuvent être tenues pour convaincantes. Ce récit constitue une page de psychologie. C'est le tableau de ce qu'est unqg£ âcne de général allemand. Pour cet homme, la préoccupation du juste et de l'injuste n'existe pas, étouffée par l'unique désir d'accomplir l'écrasement projeté d'un peuple innocent. Ce que fut cet écrasement (purement physique, heureusement, car l'âme de la Belgique reste puissante et fîère), M. Powell le décrit. Il nous montre les côtés funèbres, il nous fsfit respirer l'atmosphère où la mort s'imposait partout, il nou^ donne les impressions ressenties sous' " l'aigle allemand," et quelle était la vie "avec les casques à pointe." Enfin, nous tenant en haleine durant toute la période qui précède la. chute d'Angers, il nous fait assister à la chute du refuge belge. Ce livre doit être lu. Et il pèsera dans les jugements futurs.. CAMILLE ROUSSEL. (2) Au moment où il rédigeait ce récit, l'auteur de ce livre ignorait fatalement les faits qui allaient infliger au général Von Boehn un éclatant démenti. Les destructeurs de Louvain regrettaient si peu l'incendie "accidentel de la Bibliothèque de Louvain" que pendant les longs jours de pluie qui suivirent ils laissèrent l'eau du ciel achever l'œuvre de la flamme et pourrir et détruire-des masses d'anciens et précieux livres ou mahuscrits éparpillés sous les yeux de tous et qu'il eût été facile de sauver si la garnison prussienne n'eut été occupée à terroriser aussi ce qui restait d'habitants ou à boire, du matin au soir, dans une buvette en plein vent Jraite avec le mobilier d'une maison mise à sac. Voilà la vérité, dont furent témoins des milliers de Bruxellois qui se rendirent à Louvain en septembre, encouragés par les Allemands eux-mêmes, qui espéraient les terroriser par cette exhibition. (Note du traducteur.) LETTRE DE MADRID. Le problème marocain. (De notre correspondant.) Madrid, i9 mars. Une des raisons péremptoires pour lesquelles l'Espagne s'efforce à garder la neutralité et fait tout son possible pour ne pas être impliquée dans le grand conflit' mondial actuel est que les sacrifices qu'elle a faits depuis 1909 en vue de son installation au Maroc sont si énormes qu'ils atteignent presque à la limite de la capacité militaire et financière du pays. Pour le faire comprendre il suffit de relever que, pour le dernier quinquen-niurn, les déficits budgétaires accumulés s'élèvent à environ un milliard de pesetas, et l'on reste au-dessous de la vérité en admettant que plus de 50,000 soldats

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1843 tot 1940.

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