L'indépendance belge

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03 januari 1916
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s.n. 1916, 03 Januari. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 28 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/bk16m3453f/
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S Terne aaflêe,, No. 64 L'INDÉPENDANCE ROYAUfVIE-UNf : ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 16 CENTIMES (HOLLANDE: 6 CENTS.) ADMINISTRATION ET REDACTION- B^EAr A PARIS; MOIS 9 SHILLINGS ) ÏTTDOR HOUSB. TUDOS ST.. LONDON, E.C. « PLACE DE LA BOURSE. LONDRES, VENDREDI 3 MARS 1916. ABONNEMENTS; ifi Mois! 17 SHILLINGS. [ CONSERVATION PAR LE PROGRÈS., TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH.: J(238-7S. U AN, 32 SHILLINGS. LA SITUATION. Vendredi, midi. "Les communiqués allemands deviennent dé plus en plus modestes en. ce qui concerne les opérations autour de Verdun. Ils parlent de ' 'sacrifices inutiles do la part des Français pour reprendre le fort de Douaumont;" comme s'ils y étaient, eux, installés en maîtres et non en prisonniers! Nos ennemis éprouvent donc le besoin d'amplifier leur succès, et cela prouve qu'ils le considèrent eux-mêmes comme incomplet et insuffisant en regard du prix payé, tant eu hommes qu'en munitions. Bien que les Allemands cachent jalousement le chiffre de leurs pertes, on s'accorde généralement à le fixer à 125,000 ou 150.000, comprenant les régiments d'élite: prussiens, poméraniens, silésiens et rhénans, qui sont généralement tenus en réserve jusqu'au moment suprême, quand il s'agit de frapper le coup décisif, et d'enlever, ou de reprendre, une position à tout prix. Pendant les huit jours que dura la bataille, l'ennemi n'a pas livré moins de 26 attaques d'infanterie, dont chacune én plusieurs vagues successives, et quand on connaît l'effet meurtrier des 75 français et des mitrailleuses, on peut aisément se rendre compte à quelle boucherie ces assauts' ont dû donner lieu. Les communiqués de Paris, plus explicites que ceux de Berlin, nous ont annonce hier que les Allemands, après un bombardement intense, ont attaqué îe saillant de Fresnes, mais qu'ils Ont été expulsés des éléments de tranchées où ils avaient pu prendre pied un moment. Simultanément avec cette attaque avait Heu un violent bombardement des positions françaises au nord-ouest de Verdun, entre Forges et Malancourt (rive gauche -de la Meuse). Le duel d'artillerie dans ce secteur n'a pas donné lieu jusqu'ici a «ne action d'infanterie,, mais, il semhle bien, d'après le dernier bulletin de Paris, fftrc 1e prélude d'une nouvelle grande offensive allemands par l'ouest. Le bombardement a, en effet, redoublé d'intensité depuis hier et s'étend depuis Mort-Homme (au sud de Béthineourt) par Itègneville-sur-Meuse et le Mont du Poivre, jusqu'à Douaumont, soit sur un front de 15 kilomètres environ. Mais 1e haut commandement français tient la situation bien en main, et la résistance de nos Alliés sera aussi acharnée sur la rive gauche de la Meuse qu'elle le fut sur la rive droite. C'est avec une vive satisfaction que nous apprenons l'heureuse diversion provoquée par nos Alliés britanniques du côté d'Ypres où, grâce à un habile coup de main, ils ont repris aux Allemands la. tranchée dite "internationale" tout en faisant 80' prisonniers. Les Allemands avaient 'déjà creusé des galeries de mines dont l'explosion devait leur faciliter un nouveau bond en avant et que nos Al!ie3 ont immédiatement détruites. L'artillerie est très active, nous dit-on, au sud-ouest d'Ypres (de Vierstraat à Boesinghe) et au nord cfu front belge. Les seules nouvelles intéressantes du front russe proviennent d'Arménie où nos Alliés, poursuivant les Turcs, avancent d'un côté vers Erzingan, capturant des canons abandonnés par l'ennemi et, de l'autre, vers Bitlis, dont l'investissement doit être, à l'heure actuelle, un fait accompli. Enfin, dans lo nord, Trébi-Bonde, évacuée en grande partie par l'élé ment civil, se prépare à l'entrée des troupes russes, que rien ne semble pouvoir arrêter clans leur glorieuse marche en avant. Sur le front italien le mauvais temps empêche toute action importante et seules les patrouilles de nos Alliés et l'artillerie peuvent montre? quelqu'activité. Les sous-marins allemands et les mines sott responsables de la perte du vapeur russe "Alexander Wentzel" (18 victimes), du pécheur de mines français "Au Revoir," du voilier" italien "Elisa" et de plusieurs bateaux de pêche britanniques dont les équipages ont été débarqués hier à Lowèstoft. L'amirauté britannique vient de publier le texte officiel des iustruct'ons données aux navires de commerce britanniques en vue de la " défense " contre des attaques de sous-marins. Cette publication a été décidée en vue de mettre fin aux. interprétations erronées qu'exploitait le gouvernement allemand pour essayer de justifier sa politique nouvelle à l'égard de la marine marchande des Alliés. Cette publication ne pourra qu'aider le président Wiîson dans la lutte qu'il a — très courageusement, il faut le reconnaître—entreprise contre l'indifférence d'une partie de la population arrtéricaine dont certains éléments semblent prêts à toutes les concessions plutôt que de voir les Etàrts-Unis entraînés datts un conflit avec l'Allemagne. En Roumanie, il est question d'une réorganisation ministérielle, qui aurait lieu dès la rentrée de M. Filipesco de Pétrograd, où il a eu une entrevue avec le Tsar et le général Kouroptakine, le nouveau commandant des armées russes du nord. Interrogé par un rédacteur de là "C4a-zettô de la Bourse," l'ex-ministre roumain de la guerre a déclaré: "la position de la Roumanie est excellente, mais ne m'en demandez ni les causes, ni des explications, car cette belle position de ma patrie pourrait souffrir d'une éloquence superflue." N'essayons pas d'approfondir ce langage sybillin et bor-nons-nous à enregistrer ces paroles en même temps que l'acte par lequel le gouvernement cîe Bucarest vient de renforcer les restrictions relatives à l'exportation du bétail, des céréales, huiles minérales, etc. C'est sans doute eu réponse à ces dernières mesures que le gouvernement bulgare vient de décider la réquisition de toutes les denrées alimentaires détenues par les particuliers. Si ces réquisitions prouvent l'existence de stocks supérieurs aux nécessités du moment (jusqu'à la nouvelle récolte),. le superflu sera envoyé en Allemagne et en Autriche, où le manque de vivres se fait de plus en plus sérieusement sentir. Voilà une décision qui 11e manquera pas d'accroître !e mécontentement du peuple bulgare qui, de même que le peuple turc, aspire à îa paix. Mais les Allemands, en répartissant adroitement leurs garnisons tant en Bulgarie qu'en Turquie, se sont mis en mesure d'imposer leurs volontés à leurs 'alliés' imprudents. Loin d'apporter leur concours aux Turcs dont les provinces asiatiques sont menacées, les Allemands s'installent- dans la presqu'île de Gallipoli, où ils tiennent solidement les clés des détroits, et les Bulgares les voient installés tout aussi solidement sur le Danube et sur les rives de la Mer Noire. LES DEUX COURAGES. La retraite héroïque. _ On rie dira jamais -assez l'héroïsme d -'armée belge pendant les premiers moi de campagne. Il convient de 1e chante et d'en conter clés maintenant les péri péties les plus humbles, les plus obscures Il ne faut pas se lasser de dire et de redir ce que fut l'admirable résistance de Liég et toute la suite malheureuse, mais glc rieuse aussi, de la retraite par long à-coups, dont chaque épisode marque un dure leçon pour l'ennemi. Plue tard, le roman s'emparera de cett matière riche par excellence, îe t-héâtr en fera la glorification ; les arts trouve ront là des motifs d'exaltation et de poi gnants sujets de drames. Mais aujoui d hui, en pleine angoisse, en plein espoi aussi, l'heure n'est pas à la littérature elle e3t. aux paroles simples et mâles, celles qui doivent réconforter et souteniî Il faut parler, mais ici l'accent compt plus que la forme. On attend de chacu 'les mots virils, encore que le lyrismè de poètes puisse dès maintenant se donne nbre cours. •îe ne têrai plus l'éloge de l'armée qui devant Liège et Anvers, contint- pendâîi jrSfflaîne» çte forces do beawcouji'sï périeures et gagna sur l'Yser une des plus i sanglantes batailles de l'Histoire. Je vou-s drais montrer que cette armée, qui n'était r pas préparée à la guerre au même titre . que les armées des autres pays, pour qui la guerre semblait à peine une menace, e quand elle s'est trouvée en face de l'en-e vahisseur, a trouvé en elle les deux qua-. îites qui font les grandes et solides ar-g méês, ce double courage qui doit vaincre : 6 celui de l'attaque et celui de l'attente. Totts deux, dans notre petite armée, ont été poussés au sublime. Du premier, je suis peu qualifié pour _ parlér. D'autres, qui ont été mêlés au tourbillon des premiers mois de guerre, _ ont dit d'une façon claire et poignante r l'élfen magnifique des troupes belges, leur , ardeur à l'attaque, leur endurance et la / grandiose résignation, soutenue par l'espoir îa plus ferme, dans la retraite. Cet ^ éloge n'est plus à faire, bien que, je le ' répète, on ne saurait assez y insister. 3 Le courage de t'attente, r 0'e-3t de cet àutre courage, celui de ! l'attente, de îa longue et dure attente de , la Irevauche, que je veux parler, parce t qu'on a peu abordé ce sujet, qu'on n'a - pas asges m outré jusqu'à quel degré d'hé-1 roïsme cette patience du soldat a su le atteindre. d Depuis la bataille de l'Yser, l'armée rr belge attend, en quelque sorte l'arme au g pied. On verra que c'est là une façon de se parler, et que cette façon d'attendre im- f; plique les plus dures épreuves. Cette pro- g; videntielle inondation de la région de se l'Yser, qui couvrit en quelques heures les îi luxuriantes campagnes de Dixmude et du vi Veurne Ambacht, marque le commence- ei ment d'une ère nouvelle, caractérisée par ir l'arrêt définitif de l'ennemi dans cette ré- à gion particulièrement sensible et par une b. recrudescence de forces pour l'armée ti belge. ti En parlant d'une recrudescence de d forces, j'ai en vue la reconstitution phy- s( sique des éléments divers de notre armée d et sa trempe morale nouvelle dans une ci des épreuves les plus terribles qu'une armée ait jamais eu à supporter. Cette inondation de l'Yser, qui rend , toute opération militaire très difficile, pour ne pas dire impossible, est en quoi- que sorte une arme à double tranchant. 3 Il est vrai qu'une nouvelle poussée enne- a, mie de ce côté est de moins en moins probable ; il est certain que pendant ces longs mois d'attente, l'armée, qui, après e' la retraite d'Anvers et la bataille de l'Ysër,' était dans un état précaire et fort Sl amoindrie, a pu se réorganiser de façon P à présenter actuellement à l'ennemi une a barrière aussi redoutable que celle de bC l'inondation même. M.ais qu'on n'oublie pas que cette armée venait de perdre la S-plus grande partie du pays, et que le moment où le repos -sonnait pour elle était celui où elle ne demandait qu'à so jeter a; en avant avec les forces alliées qu'elle j.1 venait de rejoindre, après plusieurs jours ' de bataille, devant l'Yser. Passe encore f les premiers mois. Le soldat, fatigué par cette dure campagne, avait besoin de re-pos. Il îe mérita largement. Mais l'inaction est le pire des dangers pour une armée qui vient d'agir: il faut- le crain- ai dre plus que l'épidémie. Notre année, » depuis plus d'un an. souffre de ce mal sourd, et non seulement elle l'a- suppor- "1 té jusqu'ici, mais elle a fait mieux, elle J l'a vaincu. Aucune plainte. "Quand un soldat se plaint de la peine qu'il a, qu'on le mette à rien faire." Cette phrase est de Pascal, qu'on ne peut se-lasser de lire, à cette époque surtout où l'homme a besoin de toute son à énergie. Le soldat belge, par 1e fait de l'inondation surtout, "a été mis à rien 1 faire," et pourtant il ne s'en est pas v- plaint. Encore faut-il s'entendre sur ces et derniers mots. T1 a été mis à rien faire: le c'est-à-dire qu'il a dû s'abstenir d'atta- d quer l'ennemi, depuis plus de quinze ti mois, qu'il n'a même pas eu à subir d'at- n taques sérieuses de la part des Aile- p mands, sauf celles d'Ypres qui eurent 1* leur contre-coup sur le front belge, et p qui permit aux grenadiers, en s'en sou- ci vient, de se distinguer à Steenstraete. b Il est vrai que, d'une façon générale, g tous les soldats des armées alliées doivent d se plier, dans cette guerre de tranchées, li à une discipline nouvelle où l'endurance passive est pour une grande part. Mais jV il importe de considérer que l'armée ti belge est beaucoup plus éprouvée à ce g point de vue, car elle sait que l'inonda- p tion entrave ses mouvements et qu'elle u ne pourra se porter en avant sans le si- e gnal- des Alliés. Le soldat belge sait qu'il n restera inagissant, momentanément du £ moins, et qu'il lui faut attendre des e jours meilleurs pour reprendra î'offen- n sive. Et malgré cela, loin d'être démo- 1< ralisé, il se trempe tous les jours davan- ]< tage, il s'affermit dans l'attente; Il bout n d'impatience, mais il comprend qu'il e faut attendre. Les conditions de t'attente. ® . Or, quelles furent jusqu'ici les condi- a tions de cette longue et pénible attente de plus de quinze mois ? On les connaît, j Cependant, il faudrait être Dante pour c. dépeindre ce purgatoire avec les couleurs qui conviennent. 11 est certain que l'ar- ç mée belge vit, devant l'Yser, dans une > sorte de bien-être matériel qu'elle a du y reste bien mérité. Mais il n'en fut pas toujours ainsi. Les premiers mois notam- ; ment, ceux de l'hiver 1914-1915, furent terribles. La pluie ne cessa pas; la gelée y ajoutait son mal cuisant; dans les tranchées inondées, le soldat trempait 1' dans la boue jusqu'aux genoux. Le b froid lui soudait les pieds à la terre, c C'est ainsi que pendant une grande par- à tie- de l'hiver, il fut obligé d'attendre, c inactif, sous une avalanche presque con- g tinuelle d'obus ennemis, qui l'atteignaient sans qu'il lui fût possible d'à- f. percevoir un seul Allemand. L'épreuve d était dure. 71 s'en tira cependant vail- L 1 animent. b Depuis, on a pu construire des abris li imperméables à la pluie. Le soldat est s* bien ravitaillé. Mais la parole cie Pascal reste vraie; le repos pour ie soldat, c'est u - grand danger, et il faut le craindre 'autant plus qu'il est plus facile. Le érite de notre armée n'en sera que plus rand, d'avoir su vaincre cet ennemi mrnois et invisible. Mais ce repos, il tut voir comme nos soldats ont su l'or-miser. Car si ce mot veut dire qu'on ne s livre plus aux grandes attaques d'in-tnterie, il n'exclut pas les travaux di-îrs de la défense. Tandis que de part ; d'autre, comme l'indiquent les com-uniqués quotidiens, l'artillerie se livre des duels incessants et souvent ternies, nos régiments éparpillés dans les anchées se fortifient journellement. Les avaux d'avant-postes, que chaque sol-it doit accomplir à tour de rôle, con-ituent de difficiles et longs exercices ïns un terrain détrempé par les pluies ; l'inondation. Energie décuplée. Qu'on se représente les vastes plaines îs environs de Dixmude et de Furnes, miplètement inondées, où n'émergent ne quelques routes, quelques lagunes peine et des îlots formés par les fermes i et là. C'est dans ce terrain que les ;ant-postes doivent se mouvoir la nuit, t pleine obscurité, sous la menace de3 dus et des shrapnells. Si dures que lient les corvées, îe soldat les accomplit [us volontiers quand il peut se porter l'attaque. Mais s'il doit les exécuter ius le tir ennemi, sans moyen de riposte irèct, il lui faut apporter là une éner-:e décuplée. Telle est la situation de l'armée belge spuis des mois. Attendre, vaillamment : tendre, sous l'orage presque journa-er de l'artillerie ennemie. Elle ronge le •ein, l'impatience la tourmente, mais le sait que 1e grand ennemi actuel c'est i temps, et qu'il faut îe vaincre avant >ut. Vertus guerrières. Quelle est maintenant la cause de cet fnnrncrA mrirfll fîfin t: nnç soldats font preuve? Où cherchent-ils la force d'attendre dans les conditions difficiles où ils se trouvent? Pour expliquer oeîa, il faudrait refaire la psychologie de notre race, montrer ses qualités d'assimilation, d'énergie; cette démonstration a été faite trop souvent pour qu'il soit nécessaire d'y revenir. Qu'il nous suffise d'admirer comment ces qualités, ces traits fonciers, se sont réalisés avec vigueur, et comment ces vertus, que l'on avait coutume de considérer comme des "vertus bourgeoises," dans l'immense tranquillité, la sécurité où nous vivions avant l'invasion barbare, sont devenues des "vertus guerrières."Lorsqu'on fera plus tard l'histoire détaillée et coordonnée de la campagne de l'armée belge, il faudra qu'une grande part soit consacrée à la période si longue et qui, à premier abord, semble vide d'incidents marquants, depuis la fin de îa bataille de l'Yser jusqu'à la prochaine offensive. C'est une période d'héroïsme, à la vérité, aussi grandiose que celui de la première époque. On ne se doute pas, lorsqu'on n'a pas pu approcher du front, de la quantité d'énergie morale qui se dépense chaque jour dans les tranchées belges, devant la vaste inondation de l'Yser. Ce courage obscur, etoïque, patient, vaut qu'on le chante un jour avec les couleurs qui lui conviennent, avec l'accent de l'épopée. Il ne paraît pas, les ailes déployées, dans une large et magnifique envergure, mais caché, terré dans les abris, rampant sur les routes à demi-inondées, enfonçant jusqu'aux reins dans la boue de l'inondation, et sans cesse sous les ooups des obus, des shrapnells et des balles. Seule, parmi celles des Alliés sur lo front occidental, l'armée belge a trouvé devant elle cet ennemi terrible et journalier, sombre et t.raîtreux: l'eau. Mais, loin de la redouter, elle a su, après l'avoir vaincue, s'en faire à son tour une rude mais puissante alliée. FRANZ HELLENS. O LETTRE DU VATICAN. " — (De notre correspondant particulier.) Le départ du cardinal Mercier. Rome, Vatican, 25 février. • Le cardinal Mercier est parti hier soir 3 heures, par le train de Florence. La séanoe de la Congrégation des tudes, qui avait été fixée d'aborcî au îndredi 18 courant, fut retardée à uise de l'indisposition du cardinal Bis-ti, qui devait la présider en sa qualité e préfet de cette nouvelle congréga-on. Les cardinaux se sont enfin réunis lardi matin pour entendre le çapport résenté par le cardinal Mercier et pour ; discuter. Le lendemain, le primat de elgique a eu une longue audience de angé et le Pape lui a accordé de nom-reux privilèges spirituels pour la Bel-ique, le comblant lui et tous les Belges es plus abondantes bénédictions aposto-ques.Jusqu'au dernier moment le cardinal tercier a travaillé. Hier matin a été mue une seconde séance de la Congré-ation, dans laquelle on a concrété le ian d'études dans les séminaires et les niversités, et on a résolu quelques cîiffi-iltés. A la fin de la séance, les cardi-aux présents ont embrassé le primat de -elgique et lui ont souhaité bon voyage bonne fortune, car on est générale-tent peu rassuré sur le sort qui attend • cardinal à son retour en Belgique, où s Allemands semblent lui réserver de ouvelles avanies et certainement lui -éeront des difficultés. De retour à la maison généralice des edernptoristes, le cardinal a eu à peine : temps de déjeuner, de faire ses adieux ux amis et de recevoir les hommages des iligieux qui depuis quelques semaines û avaient offert l'hospitalité la plus >rdiale et sympathique. Le cardinal s'est rendu ensuite au ollège Belge, où il a encore salué les lèves et leur a donné sa bénédiction, accompagnant de paroles d'encourage-îent et d'espoir. Du Collège Belge il est rendu directement à la gare. L'ovation finale. Le public avait eu connaissance de heure du départ-, aussi une foule nom-reuse so trouvait dans les rues que le irdinaî devait traverser pour se rendre la gare. La foule acclamait, saluait et riait: "Vive le cardinal! Vive la Bel-ique ! ' ' Aux abords de la gare, pour retenir la suie, il a fallu organiser un service d'or-re, tant on se pressait pour voir et sa-1er encore une fois le cardinal et lui sou-aiter de revenir bientôt à Rome lorsque ), Belgique, comme tous le souhaitent, îra nouvellement libre et indépendante. On avait mis à la disposition du cardi-al le petit salon royal, où il fut reçu par les deux ministres de Belgique, par sir Howard, envoyé extraordinaire d'Angleterre près le Saint-Siège, auxquels s'étaient joints des prélats et des religieux belges et français. Le cardinal, très ému, a remercié tous des témoignages d'affectueuse sympathie. Etaient présents : le député Destrée, qui fut acclamé par la foule: le baron van Zuylen; le comte de Lichtervelde ; M. Papelans de Kerchoven; Mme Hub-bard; îa comtesse de Cadorna avec sa fille; le commandant Masure; le colonel More! ; le général Valsecchi et plusieurs officiers supérieurs italiens. Mme Dubois, femme du consul de Belgique, a offert au cardinal un bouquet -de roses avec nœud aux douleurs belges. Le discours de M. Carry. La presse italienne et étrangère était aussi représentée par un grand nombre de journalistes, et M. Carry, président du Syndicat des correspondants étrangers, a pris la parole au nom de tous, s'expri-mant en ces termes : "Au moment où Votre Eminence s'apprête à quitter Rome et l'Italie, permettez à la presse italienne et étrangère de vous présenter ses vœux respectueux pour un heureux retour en Belgique. En rentrant au milieu de vos populations ei durement éprouvées, dites-leur bien que le cœur du monde entier et, en particulier, de l'Italie, bat avec elles, tous nous compatissons à leurs souffrances, nous applaudissons à leur indomptable héroïsme. "Il y a une Providence pour les nations comme pour les individus. La Belgique lutte et souffre avec trop de constance et de courage et subit un martyre trop dur pour qu'elle n'obtienne pas les réparations qui lui sont dues; le droit peut être un moment violé et étouffé, mais il finit par triompher. "En rentrant au milieu de vos diocésains vous leur apporterez, Eminence, la nouvelle des imposantes manifestations de sympathie et d'estime qui vous ont Accueilli, partout et spécialement sur cette terre de Rome, qui est non seulement îa terre de l'art et de îa beauté, mais aussi du droit et de la justice, A revoir bientôt à Rome, après le jour de la revanche et de 1a- victoire." Le cardinal a répondu : Je vous re mercie, vous et tous les Italiens, du bel accueil qui m'a été fait. Les représentants de la presse romaine ont eu la délicate pensée d'offrir au cardinal un beau drapeau belge et, vivement ému, il a pris dans ses mains le drapeau et l'a baisé. L'heure du départ étant arrivée, le cardinal, avec son vicaire général, est monté dans le compartiment de première classe qu'on lui avait réservé et, restant à la portière, il a encore salué, serLré la maiu aux plus

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1843 tot 1940.

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