L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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06 februari 1915
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s.n. 1915, 06 Februari. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 04 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/5t3fx74w1g/
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,e.« Annee N°. tQ6- es cents (io ccntnncs) Samedi G février 1913 L'ECHO BELGE L'Unson fait la Force. Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées „u bureau de rédaction: \.z. VOORBURGWAL 234-240 Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. i Charles Bernard, Charles Herbiei, Comité de Rédaction: ■' Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. ' ouf les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z,. VOORBURGWAL 234-24®. Téléphone : 1775. Abonnement f En Hollande fl. 1.50 par mois* payable^par anticipation ( Etranger fl. 2.00 „ „ Le major Thonard. Voilà six mois, une demie année, que 110s soldats se battent. Us ont été les premiers à l'honneur, étant, selon l'heureuse parole de Botre Roi, l'avant-garde des armées immenses qui allaient combattre pour la justice et le droit. Aujourd'hui ils sont toujours à la peinev.. Pensons-uous a eux comme nous le devons? Ce sont des braves, c'est entendu, et qu'il s'agisse de mettre la main à la poche pour leur envoyer du tabac ou des chaussettes c'est à qui donnera le plus. Fort bien. Maie 'cela suffit-il ? Sommes-nous constamment en communion avec eux, souffrons-nous un peu de leurs souffrances, nous, dont les plus valides, malgré tous les ennuis et les privations de l'exil, ne songent pas sans quelque honte qu'ils ont les pieds au chaud tandis que les autres sont couchés dans la boue glacée jour et nuit, l'oeil au guet, cependant que tout autour éclate la fête de Ja mort. Oui, il y a oette fameuse question des taxes. Dix fois le montant des contributions, c'est une somme. Rentrer ou ne pas rentrer, disait Hamlet ! Tout de même quel désastre si les ,,Boches" pénétraient chez vous sans façon, enlevaient la pendule et le piano à queue. Ce souci est louable. Par exemple ceux qui sont là-bas, sur l'Yser, à qui chaque seconde que l'aiguille marque sur le cadran peut apporter le trépas, ils s'en moquent bien de leur pendule! Et de leur piano à queue donc, dans l'effroyable musique que font les obus qui éclatent et les balles qui sifflent î Et s'ils pensent à rentrer — car ils y pensent, oui, jour et nuit — c'est en vainqueurs, en maîtres, seulement désireux de reconquérir uu soi qui est leur sol, n'y eût-il plus rien dessus, ni un arbre ni une maison, mais un sol libre où l'on pourra toujours reconstruire un foyer heureux. Et cependant notre idéal est le même, à nqus à qui l'on ne demande qu'un peu de patience et de désintéressement, à eux qui agissent", "qui souffrent et qui meurent pour le réaliser. C'est pour cela,- je le répète, qu'une communion plus intime, de chaque instant, de chaque souffle si je puis dire, devrait exister entre eux qui donnent l'exemple et nous qui, parfois, ne nous en inspirons pas suffisamment. Je sais, le temps use bien des choses. Chi s'habitue à tout et l'existence est ainsi faite qu'elle s'adapte à toutes, les conditions. Ce 'diapason d'héroïsme où-, par simple nécessité de défense, nos soldats au front sont constamment tenus, nous autres nous ne pouvons le garder. 5îais veillons a ne pas tomber dans l'indifférence. Il est pour cela un bon remède. Lisez les listes des citations à l'ordre du jour. Une bouffée d'orgueil aura vite fait de chasser les miasmes morbides qui obscurcissaient votre cerveau. Que parmi tous ces noms anonymes vous trouviez le nom d'un ami,, ô alors le lien nécessaire sera tôt ré- j tabli. Tout l'héroïsme, la ténacité, la prodigieuse endurance dont nos soldats font ; preuve, vont se concrétiser dans un homme < que vous avez connu, que vous avez coudoyé au coujs d'une existence banale où rien ' ne permettait de distinguer les forts des ' médiocres et les pleutres des héros. Est-il possible ? Cet homme qui était si peu différent de vous et qui maintenant... En même temps vous sentirez tout ce qui vous rapproche et aussi toute la distance qu'il V a de vous à lui. L'émouvant ce n'est pas l'action d'éclat qui nous touche peu lorsqu'elle * est anonyme, mais qu'elle ait été accomplie par quelqu'un d'entre nous, et qu'il soit , possible qu'un homme puisse être à la fois î comme tous les autres — et si grand ! ( 'Je lis dans ,,Le Petit Journal' ' de Pa- \ lis : ,,Vient d'être décoré de la Légion 3 d'honneur et promu major, Paul Thonard, ] adjoint d'état-major à la 2me division j d'armée belge: Pendant 7 jours et 8 nuits, ] il est resté seul sur une digue1 de l'Yc-er au i milieu d'un bombardement intense, com- 1 m.uniquant avec son général grâce aux bons * appareils téléphoniques et à. la. longueur des fils ramassés par lui lors de la retraite d'Anvers. Il voyait tous les mouvements de . l'ennemi, pouvait corriger et diriger tous les < tirs des batteries da: s son secteur. Au bout \ de quatre jours il était tellement exposé que 6on général lui a donné l'ordre de se retirer. Iî lui a répondu que tant que l'ordre de ( retraite ne serait pas donné au régiment , d'infanterie que son tir protégeait, il ne -fhangerait pas sa position." Quels commentaires pourraient lutter ' d'éloquence avec ces lignes sèches où est ' enfermée la matière d'un fragment épique? j Mais le major Paul Thonard à qui nous en- j voyons l'expression émue de notre admiration, nous avons l'honneur de le compter parmi ncs amis. L'honneur, oui, et combien ce mot, n'est-ce pas, dépourvu de sens dans une banale formule de politesse, reprend ici toute sa signification et rend un autre son. < Nous savions qu'il avait du mérite, une i ÉCience profonde unie à de hautes qualités 1 morales et qu'à ce soldat, issu d'une famille t de soldats, était réservé un brillant avenir, g Mais voici que l'on fait appel tout à coup ] aux plus hautes vertus. Combien, et de ceux c qu'on croyait de, la meilleure trempe, n'ont j pO£i répondu à l'atttente, sang qu'ils c, méritent cependant le moindre repro- t che. Mais ce charmant garçon, d'allures i fei dont la poignée de mains était si 1 tranche, si cordiale, u cachait l ame d , un héros. Non, cacher n'est pas exact; on la pouvait deviner, au contraire, dans ce regard si droit, si clair, dans ce visage hardi, aux traits forts et nets, mais où une expression de bonne humeur était toujours répandue et emportait le reste. Quel beau type d'officier belge. Qui l'eût dit quand, jadis, j'avais le plaisir d'accompagner Thonard en manoeuvres. Il faisait partie de l'état-major du directeui de la position fortifiée d'Anvers. Les généraux passaient, lui restait, lieutenant, capitaine, commandant, mais toujours te même, camarade accueillant et dévoué. Nous visitions les forts, less batteries, des intervalles,' les tranchées. On ne le disait pas tout haut mais on le pensait tout basj tout ça, le matériel s'entend, n'était pas fameux. Il aurait fallu des canons modernes et puissants, des. travaux d'art autrement formidables. Mais le ministère faisait des histoires pour quatre sous d'avoine qu'on avaii piétines dans un champ. Alors... Mais Thonard faisait gaiement son devoir. Et tel qu'il était à la manoeuvre, devant le poste téléphonique dont les fils étaient étroitement mesurés, je le revois sur cette digue étroite de l'Yser, entouré de grands espaces d'eau d'où les obus en éclatant font jaillii d'immenses gerbes^ Sans doute il est plus grave et son masque fort et résolu n'exprime plus que l'indomptable éuergie de ce caractère qui a la trempe de l'acier. Mais il n'a rien perdu de sa bonne humeur, j'en suis sûr, parce que cette bonne humeur est la marque suprême du courage. Le major Paul Thonard, chevalier de la Légiou d'Honneur... Oui, ça sonne bien. Il portera des grades et des titres qui auront plus .de prestige encore. Mais rien ne rendra le son de ce seul nom pour qui connaît celui qui le porte, Thonard. Charles Sernard. — «.aBfr.vf ■ -«Bu— Discours prononcé par M. !e bourgmestre d'Âuderghem à l'occasion de S'enterrement d'an brave mort pour ia patrie. Messieurs, Découvrons-nous respectueusemono devant cette tombe et saluons avec émotion le brave qui vient y dormir son dernier sommeil. 11-est mort ..pour la Patrie"! La Patrie! Combien ce terme a grandi à nos yeux depuis les terribles événements qui ensanglantent (notre pauvre pays. La Patrie' Nous avions presque oublié ce'que signifiait cé mot, tant mous étions préoccupés de. nos petites querelles et de -nos dissensions intestines. La Patrie en danger! Où, comment, par qui? On fermait les yeux à la réalité. Qui Jonc s'attaquerait jamais à la petite Belgique, paisible, laborieuse, si hospitalière, si accueillante à tous? Et voici que l'invraisemblable est vrai, l'in-concevable s'est réalisé : la guerre est à noa sortes, la guerre est ohez nous, la guerre est ilans nos foyers! A-t-il donc fallu cet horrible fléau pour nous rappeler que nous étions tous fils d'un même soi, que le patrimoine commun était menacé, ju'il fallait se défeudre? Ah ! Messieurs, quel beau et réconfortant spectacle que ce ralliement de tous autour du Irapeau national; que d'abnégation, que d'héroïsme parmi nos soldats. Us étaient un contre sent; c'était la." lutte du pygmée et du géant; ït l'on marchait quand même, et l'on se pré-ïipitait à d'inégaux combats plus beaux nille fois que les victoires les plus éclatantes. Soyez fiers, pères, mères qui avez donné de :els -fils à la Patrie. Pleurez, mais que vos armes soient douces et consolatrices car vous îous avez donné des héros et nos coeurs dé-jordent pour vous de reconnaissance et de gratitude profondes. A chacun sa part de devoir patriotiquè. Fous nous avez donné votre sang, votre îhair, le meilleur de vous-mêmes. A vous i-utres qui n'êtes point exposés aux hasards les champs de bataille, il appartient de 6up->orter avec résignation, mais avec fierté aussi, es épreuves par lesquelles vous passez ou x>uvez passer encore. Point d'arrogance, ni le forfanterie inutiles, mais de la dignité, 'oint de (restes, ni de paroles violentes, mais >as d'abaissement, pas de compromissions. ?oyez et restez dignes et n'oubliez pas que ;oute infraction à cette loi est une injure nvers ceux qui ont versé leur sang pour' vous. Et toi. que nous enterrons aujourd'hui; Jo-eph Deîhaye, dors eu paix! Tu es tombé au champ d'honneur, le loût, face à l'ennemi, protégeant par le sacrifice de ta vie celle de milliérs de tes rères d'armes. Honneur à toi! Il t'est donné de dormir ton dernier som-neil dans la terre natale, près du foyer faini-ial, à l'ombre du clocher de ton église. Dors m paix! Tes concitoyens, tes frères veilleront ;ur ta dernière demeure et lorsqu'au renou-rea.u des temps meilleurs, nous viendrons ra-raîchir les fleurs de ta tombe, ton nom, gra-ré sur la pierre, sera pour nous une grande eçon de devoir et, dans ton repos éternel, tu percevras notre pensée reconnaissante te mur-nurant: ,,Joseph Delhaye, tu es tombé en léros pouf la Patrie!'' les officiers du 11" de ligne. A la liste que nous avons publiée, il souvient d'ajouter les noms des lieutenants tfery et Suetens. Ce dernier, blessé à Bruges, achève sa convalescence en Angle-erre. Quant au lieutenant H. Wéry qui .vait contracté une hernie à la bataille de sl Nèthe, il fut transporté dans un hôpital .'Anvers. Manifestant le désir de retour-îer le plus tôt possible au front, il se fit pérer alors que ses forces ne lui permettent pas une telle opération. Malheureuse-nent, il mourut le 8 octobre, après que intervention chirurgicale eut été tentée, En Belgique. A Bruxelles. Il résulte de certaines indiscrétions que bon nombre d'officiers et fonctionnaires allemands ne se sentent plus en sûreté, à Bruxelles. On songeait tout dernièrement à transférer le gouvernement général soit à "Nainur ou à Anvers. * * * Le soldat allemand — chacun le sait — était, au début de la guerre, admirablement équipé. Aujourd'hui, il n'en est plus de même. Les capotes font'notamment défaut. C'est ainsi que les factionnaires chargés de la surveillance des voies ferrées doivent cédèr leurs capotes aux hommes qui viennent les remplacer. Ceux-ci, malgré la rigueur de la saison, sont forcés d'effectuer des parcours parfois très longs à moitié' vêtus ! ■* * * Il y-a quelque temps, un conseiller communal de Watermael-Boitsfort reçut de M. Woeste une lettre à peu près conçue en ces termes: „Monsieur le Bourgmestre (sic); Depuis ,,de longues semaines la villa de ma belle-„fille, sise rue des Merisiers, à Watermaeï, „est occupée par les Allemands. Je vous ,,saurais gré de la faire évacuer sans retard, ,,estimant que ma belle-fille a largement „pa3*é son tribut à la guerre". Il fut répondu au Ministre d'Etat: ,,Comment pouvez-vôus' estimer que votre „belle-fille a payé son tribut, à . la guerre „alors que des milliers de femmes ont leurs „époux et leurs fils qui combattent glorieuse.-,,ment pour la défense de la patrie? Ne „devriez-vous pas reconnaître, au- contraire, „que le sacrifice qui est imposé à votre „parente est bien minime à. côté des doubleurs immenses que cause la guerre dans ,,la plupart des familles belges?.... „P.S. Pour ce qui concerne votre.demande, ,,veuillez vous adresser à l'autorité-allemande", * » * La lettre pastorale du cardinal Mercier estr'répandue à des milliers d'exemplaires et," quoiqu'ils puissent faire, les Allemands n'empêcheront pas les vérités di^es par un prince de l'Eglise de se propager. S'ils dé-: truisaient. toutes .les. brochures, il y aurait des Belges qui réciteraient le texte par coeur ! .* * * A Uccle, deux officiers se sont suicidés. Ils avaient perdu des papiers importants. Mystère et tant d'autres choses... ■* .# ■*. Sait-on que 70 habitants du village d'Ele-wijt ont échappé à la mort par miracle. Arrêtés par les Allemands, lors d'une attaque . par l'armée belge, ils avaient été enfermés dans une chambre de l'école communale. L'école fut détruite par les obus belges, à l'exception de l'endroit où étaient parqués les otages. On voit à quels procédés se laisse aller l'envahisseur! L'encaisse de la JReichsbank est inépuisable, disent les Allemands. C'est probablement pour cette raison que les officiers et les soldats ne touchent plus que la moitié de leur solde depuis six semaines! * * ■» On te passe une photo très amusante, sous le. couvert, bien entendu. Un habile photographe est parvenu à prendre une vue d'une certaine rue bien connue des Brus-seleers, un jour que les soldats du kaiser avaient touché leur paie ou; pour être plus précis, la moitié de leur paie! La rue est remplie de soldats $e tous grades faisant queue devant l'une ou l'autre maison dont e tarif figure aux f nf'»-os. * * * Il y a quelques jours, on a arrêté quatorze marchands de journaux prohibés. L'un d'èux qui voulait fuir a été tué de cinq ! coups de fusil. Un autre s'est précipité I d'un premier étage sur une marquise en verre. Il a été blessé grièvement. * » » Dernièrement un imprimmr bruxellois soumit à la censure ;deux calendriers, l'un avec lés armes de Belgique au centre et le ■lion de Flandre et le coq Wallon sur les I côtés; l'autre avec les portraits du Roi et de j la Reine. I — Rien de tout cela, fit un quidam, la i Belgique est annexée à l'Allemagne; il n'y a plus de Roi, ni de lion de Flandre qui tienne. Savez-vous qunl est le personnage qui tint ce propos? Ni plus ni moins qu'un monsieur qui jouit chez nous dans le monde journalistique d'une considération toute confraternelle, M. Hakkenbrodt, correspondant de la „Gazette de Cologne"! On autorisa l'imprimeur à faire une surcharge sur ses imprimés afin de faire disparaître les emblèmes et portraits „séditieux" et sous c^tte condition on lui remit un bon à tirer. Mais quand il revint avec ses imprimés surchargés on lui redemanda son bon à tirer. L'ayant remis sans défiance, il le vit déchirer sans autre forme de procès. Un chiffon de papier de plus! Partout, des soldats de la landsturm. Le freiherr- von Bissing, gouverneur général de Belgique, multiplie les tournées d'inspection. Après s'être rendu à Anvers, il a fait une visite aux villes limbow-'geoises,' Haâ^elt et Tongres, A Anvers. L'ennemi a déménagé *tout ce que contenaient les ateliers de la Bell Téléphoné rue Boudewijns. *. * * On craint que d'ici quelques semaines on ne cuise plus que du pain de maïs. Le pain blanc augmente de prix. » • • Se souvient-on de l'accident survenu :e I?«?viateur militaire Van Loo/ plusieurs mois avant la déclaration de guerre? La chute qu'il fit sur le terrain d'aviation de Bfas-schaet était extrêmement grave: il avaii les denx jambes complètement brisées. Au moment du bombardement de la ville d'Anvers — donc de longs mois après l'accident —-son état était encore si sérieux qu'on juges impossible de le transporter. Or il s'est trouvé dernièrement un individu assez vï. pour dénoncer le capitaine Van Loo à 1s kommandautur, prétextait qu'il se livrait è l'espionnage. Sa prime touchée, ce bandit eut soin de décamper, car ceux qui eurent connaissance de cette manoeuvre immomable lui auraient fait un mauvais parti. Le brave Van Loo, nonobstant son état de santé et son infirmité, a été emmené par nos ennemis et dirigé sur l'Allemagne. Depuis on n'a plus jamais reçu de ses nouvelles. C'est à croire vraiment que les serviteurs de von Bissing sont frappés d'aberration mentale. Ils croient absolument tout ce qu'on leur raconte. A Verviers, ils arrêtèrent dernièrement deux bons bourgeois, parce qu'on leur avait assuré que ceux-ci possédaient un aéroplaue et volaient toutes les nuits au-dessus des travaux de défense de la place de Liège. Ces grrrandes intelligences allemandes ? Encore un mythe! * * * Le médecin général Steinfort, le médecin principal Hollevoet, le pharmacien principal Steernon, qui dirigeaient l'hôpital d'Anvers et qui avaient été faits prisonniers longtemps après la reddition de la ville et internés à Heidelberg" en compagnie de 61 autres médecius-jnajors et pharmaciens belges (à l'encontre des conventions de Genève au sujet de la Croix-Rouge), ont été remis en liberté avec leurs compagnons tout dernièrement, comme nous l'avons écrit. Us viennent d'arriver à Paris. Us ont déclaré que dans le camp de concentration d'Heidelberg ils étaient traités en prisonniers; le camp était.entouré de grillages et gardé par des factionnaires. Le camp d'Heidelberg est un quartier de concentration spécialement affecté aux officiers ; les médecins belges sV sont rencontrés avec quelques médecins et pharmaciens français, trois généraux et cent quatre-vingts officiers russes. Parmi ces derniers se trouvait le célèbre peintre Pétrotf. * * Dans le but de décharger les communes autant que possible des difficultés que les services de secours pour les sans-travail entraînent, le conseil communal d'Anvers a décidé de faire des avances aux briquetiers de la province d'Anvers, afin que ceux-ci puissent occuper leurs ouvriers. Pour les ouvriers de 15 à 1S ans, on avancera 4.50 frs. par semaine ;. pour les ouvriers plus âgés 9 frs. par semaine. Toutefois, 13 total ne pourra excéder la somme de 18 frs. par famille et par semaine. Les sommes avancées seront remboursables, sans intérêts, au plus tard trois mois après la signature de la paix. Une fois ce délai écoulé, il sera dû un intérêt de 6 % Par aD> Pour toutes les sommes ou les fractions de somme qui n'ont pas encore été restituées. Les avances seront accordées de la façon suivante: Vs par la ville d'Anvers, 3/s Par la Bauque nationale et 1/3 par la commission d'alimentation d'Anvers. La ville d'Anvers, de son côté, exercerait un contrôle sur la vente des briques. A Liège. Un convoi de 800 soldats allemànds atteints du typhus est passé par les Guillemins, venant de Roulers. Après, ce fut un train de six cents blessés, tous grièvement, et qui arrivaient de La Bassée. Des prisonniers français capturés en Argonne et quelques mitrailleuses hors d'usage ont aussi été dirigés sur l'Allemagne. * * * Jeudi arriva a i/>egc un train transportant 910 Allemands blessés, venant de La Bassée. Une 'persoune soupçonnée de s'occuper d'espionnage fut arrêtée. Un homme inculpé d'avoir insufbé le kaiser . fut condamné a une amende de 1000 marks. A Louvain. Notre correspondant du Havre, M. Jean Bary, rédacteur en dhef de la ,,Flandre Libérale", nous transmet le démenti que voici, et que lui adresse un prêtre dpnt il. a été beaucoup question. Ce prêtre avait déclaré, d'après la ,,Gazette populaire de Cologne", que des Louvanistës avaient tiré sur les soldats allemands. La ,,Gazette populaire de Cologne" se refusa.... naturellement à insérer ce démenti. Voici la lettre en question : Monsieur le rédacteur en chef, J/un des premiers jours d'octobre (1) Iîj Janore JL/iberaie a communique a ses lecteurs une lettre de M. J. Partsch, professeur à Fribourg, relatant à sa façon les malheureux événements survenus à Louvain les 25, 26 et 27 août. Dans une parenthèse, il invoque à l'appui d'assertions que nous estimons absolument inexactes, le témoignage des Dominicains de Louvain. Comme d'autres messieurs, il veut faire passer les Dominicains comme ayant affirmé que les civils ont tiré sur les troupes allemandes, ce qui aurait provoqué les terribles représailles dont la ville a souffert. Ayant été, seul des Dominicains, mêlé activement et de façon conséquente aux événements des jours susdits, j'estime de mon devoir de d,onuer un démenti formel à monsieur J. Partsch et d'avertir le public que ni moi, ni aucun Dominicain de Louvain ne peut être cité en témoin du fait que lés civils ont tiré sur. les soldats allemands. D'ailleurs nous ne croyons pas'que ce fait se soit produit. J'ai personnellement déclaré, sous la foi du serment-, devant le juge d'instruction allemand, que je n'ai vu aucun Louvaniste tirer sur les soldats et que je nrai aucune preuve d'un tel fait... Tous les Dominicains de Louvain sont dans le même cas, prêts à en rendre témoignage. Je vous serais très reconnaissant, monsieur le rédacteur en chef, de bien vouloir donner communication de oette lettre aux lecteurs de la ,,Flandre Libérale" et de nous aider ainsi à tirer de l'erreur ceux qui, par certains journaux, ont été amenés à croire, contrairement à la vérité, que les Dominicains ont attesté que les civils de Louvain ont tiré sur les soldats. Veuillez agréer, monsieur le rédacteur en chef, l'assurance de ma haute considération et de ma reconnaissance pour le service rendu. Père Fr. Hyac. M. Parys. sous-prieur des Dominicains. (1) La date ne peut) être postérieure au 8 octobre. Elle est probablement le"5 octobre ou un des jours immédiatement subséquents.A Gand. Chaque semaine se tient une assemblée des membres appartenant à l'industrie agricole, dans "là maison des Agriculteurs. M. l>e Ca-luwé est le délégué de l'administration communale. D'un dernier rapport, il résulte que la nourriture pour le bétail est plutôt rare. Le maïs, "qui se paie 27 francs à Rotterdam, est vendu à Gand à raison de 35 francs! Le dernier chargement a du être réparti entre deux provinces et les villages à l'entour de Gand eu ont été privés. Il n'y a plus de tourteaux de lin. Toutefois, il paraît qu'à, la fin du mois de février un navire pourra partir de Rotterdam à destination de notre ville. Le prix fixé de 34.65 francs, au cours- de l'argent, peut être évalué pour l'époque prévue à 40 frca. M. De Ca'luwé a donné le conseil de ne pas acheter de tourteaux «à ce prix, puisque le bétail va pouvoir, paitre bientôt. Ce à quoi un assistant objecta que toutes les prairies, étaient sous eau et que quelques villages, tel Lovende-gem, étaient complètement entourés d'eau. Vous ne pouvez vendre cependant tout votre bétail, repartit M. De Caluwé. Vous ne pouvez le faire abattre. En dépit des réquisitions et des difficultés à nous procurer la. nourriture nécessaire au 'bétail, nous devons conserver des bêtes dans nos étables. U ne faut pas que :tout le cheptel soit détruit. Ën Flandre. Le prix dés passeports s'établit comme suit : de Bruges à Gand c'est 2 marks ; de Bruges à la frontière hollandaise (Water-vliet): 6 marks ; de Bruges à Bruxelles : 5 marks. Ces passeports ne sont jamais valables plus de six jours ! Jolie source de bénéfices comme on voit pour une nation qui va manquer sous peu d'argent. . . * * * Là commerce des houblons est calme. Les prix qu'on y paie varient de 30 à 40 frs. Au WalJon. Pas plus que Couillet et Montignies-sur-Sanibre, Marcinelle n'a souffert. U n'y a pas eu de pillage. L'administration communale a fait tout son devoir. Les' charbonnages marchent à trait complet. Les expéditions se font assez normalement. Les Allemends achètent une grande quantité de la production, qu'ils paient au comptant, nous -dit-on. Dans les ateliers divers — acieries, usines de construction, etc. — on travaille à demi-journées. La distribution de l'électricité se fait d'une façon assez régulière. La vie commerciale a repris. Les chemin de fer roulent dans la direction de Charleroi, de Namur, de Bjuxelles et de ïfliiége. Ce sont des trains militaire s qui roulent. On y ajoute quelques voitures j pour leè voyageurs. ■ Les voyages coûtent j cher. 11 faut payer un passeport et une taxe de dix céntimes par kilomètre. 500 ouvriers allemands s'occupent de l'entretien des voies ferrées, les ouvriers du railway belge a}rant refusé de travailler pour les envaliisseurs. Les industriels ont formé des comités de secours. Ils achètent les vivres de première nécessité en grandes quantités et ils les fournissent aux consommateurs au prix d'achat. U n'y a pas de rapports entre la population et là garnison allemande, qui se compose de Landsturm. < Là région est calme. Le nombre des agents de police a été presque doublé» • Singulières ..impressions d'nn neatrs" en Belgique. Dans la ,.Xeue Ziiricher Zeitung" des 16 et 17 janvier 1915 l'architecte Probst décrit les impressions qu'il a recueillies au cours d'un voyage accompli récemment à travers la Belgique occupée. -M. Probst intitule son article Impressions d'un neutre à travers la Belgique'', de telle sorte que le lecteur a le droit de s'attendre à y^ trouver l'opinion raisonnée ' et impartiale d'un liomme naturellement exempt de parti-pris et soucieux de ne publier que des informations dûment vérifiées. Ën réalité, l'on se trouve en présence d'un rapport où le préjugé et la partialité en faveur. de l Allemagne, ainsi qu'une impardonnable légèreté, éclatent en chaque alinéa. L auteur -lui-même, fait connaître qu'il a accompli son voyage en compagnie de fonctionnaires allemands, attachés au gouvernement C1V1* de la Belgique, notamment en compagnie de .AI. Clemen, chargé par le dit gouvernement d inspecter les monuments artistiques de la Belgique, de constater les dégâts qu'ils ont souffert du tait de l'invasion et de pourvoir provisoirement aux mesures de conservation lès plus urgentes. La compétence archéologique ou administrative de ces fonctionnaires n'est pas ici en causeMais à leur titre de citoyen d'un Etat accusé du crime de dévastation systématique, de fonctionnaires chargés d'effacer jle plus possible les traces de- l'invasion, de profession-» nels, enfin, de la restauration des monuments, les guides, choisis par M. Probst, étaient tout justement ceux par qui eu pareil cas on ne doit pas se faire conduire quand on veut don-nei ensuite à sa relation la valeur du témoignage d'un neutre. -De plus, un homme un peu pourvu de sens critique se.fût imposé de ne pas accepter comme paroles d'Evangile, et sans l'épreuve de la contradiction, les renseignements fournis nar ces mêmes fonctionnaires sur la cause 0U-\!e l'a ™ine des villes visitées. M. 1 robst ne paraît avoir pris aucune de ces précautions, dictées par la prudence la plus eleinentaire. Cet arohitecte/ qui fait étalage d'érudition et pose à l'homme épris des choses de l'art, trouve tout naturelles les destructions faites par les Allemands en Belgique. Son explication est unique et commode: „C'est la guerre!'» Avec cette raison là, on justifie tout : le vandalisme comme la nécessité. , ,®*en plus, il pousse la complaisance jusqu'à s etonuer que les opérations militaires exécu-tees en Belgique n'aient pas eu encore nlus de suites fâcheuses qu'elles n'en ont eues. Il n ose pas tout à fait l'avouer, mais il en est visiblement a admirer chez les troupes allemandes qui ont opéré" -eu Belgique l'art... ci épargner les monuments... On se demande ce que les Allemands eussent dû y détruire de pJus pour arracher un regret à la ,,neutralité"-de M. J robst. Cet architecte n'a vu sans doute par habitude professionnelle dans la destruction de tant de monuments que l'occasion de les reconstruire. 4 De cette mentalité étrange et de la facilité avec laquelle M. Probst a accueilli les renseignements tendancieux" fournis par ses <rUi. des allemands, un éeul exemple suffira pW en juger. Il s agit du sac de Louvain. Entre autres énormités, l'architecte Probst signale avec une intention évidente de blâme contre les Belges que la population de Louvain u a. prêté aucune assistance aux travaux de sauvetage .lors de l'incendie de l'antique cité universitaire". Or, c'est un fait, avéré par les relations allemandes ^ elles-mêmes, que la population de Louvain était matériellement hors d'état de donner la moindre assistance en vue de circonscrire les effets de l'incendie des monuments de la ville- Le bon sens l'indique: Les Allemands' avaient allumé* exprès le feu. — par représailles, disent-ils, dans le dessein de terroriser, disent les témoins ; ce n'était pas assurément pour laisser tout de suite aux habitants le loisir dè l'éteindre. De plus, en même temps qu'ils incendiaient les maisons, les soldats allemands pourchassaient les. habitants • dans les rues et mêine dans les maisons, à coupa de fusil : comment ces gens, que les incendiaires eux-mêmes étaient en train d'assassiner et qui avaient trop à faire déjà pour sauver leui" vie, eussent-ils encore pu songer bi préserver les édifices publics des flammes qui dévoraient leur ville? Les dossiers et rapports de la Commission d'enquête belge sont remplis de dépositions sous serment de témoins oculaires, habitants de Louvaiu. Ils affirment (toujours d'accord en cela avec les relations allemandes) que les 2.5 et 26 août 1914, pendant que la. collégiale St.-Pierre, la Bibliothèque de l'Université et des centaines de maisons brûlaient et s'effondraient simultanément, les coups ^ de fusil • tirés par les soldats crépitaient partout, éperdue de frayeur, la. population fuyait dans toutes les directions, d'ailleurs arrêtée à chaque instant, attestent les - témoins belges, pa.il une soldatesque ivre. Celle-ci barrait les routes et exigeait que tous, femme?, vieillards, enfants, s'alignassent le long des trottoirs; en face de leur demeure embrasée ces infortunés devaient défiler, les mains levées, implorant un pardon, d'ailleurs illusoire puisque cette même population était. ensuite, selon les . caprices ■ des soudards, dispersée à coups de crosse, fusillée, emprisonnée ou emmenée sans pitié ni merci. En vérité, les heures passées alors par la partie de la population de Louvain qui échappa au massacre ou à l'exil furent des heures d'une angoisse sans nom ; , dans l'imrnineiice de la mort qui les menaçait, la seule chose qui restait en balance, pour les Louvanistës, c'était de savoir s'ils aDaient périr par le feu ou par les balles!... Tels sont les malheureux à.qui, aujourd'hui, il se trouve „un neutre" pour venir reprocher de n'avoir pas aidé les propres massacre lus de leurs concitoyens et les incendiaires de leur «ville, à atténuer les effets de le ai* barbarie!... C'est un comble ou bien de d'inconscience oy bien çle mauvaise fo^

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