L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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01 februari 1915
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s.n. 1915, 01 Februari. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 06 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/tm71v5cq11/
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jere Année N°. IOl. 5 cents (ÎO Centimes) Lundi 1 tèvrier 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. «Journal Quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 2797. , Rédacteur en Chef : Gustave Jaspacrs.^ ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: < Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z. VOORIHJRGVVAL 234-240. Téléphone: 1775. Abonnement ( En Hollande fl. 1.50 par mois, payable par anticipation 1 Etranger fl. 2.00 „ „ _ . " I Victoire assurée. » II. Si au point de vue de l'alimentation et de l'industrie, la situation est sombre pour les Allemands, elle est nettement noire quant à la guerre même; c'est avec borreur que nos ennemis voient arriver la disette en ce qui concerne les moyens.de destruction ! Un des articles de première nécessité, c'est le pétrole. Jusqu'ici l'Allemagne a perdu trois de ses fournisseurs: l'Amérique, la Russie et la Galicie, mais il lui reste encore la Roumanie. Néanmoins elle a déjà dû organiser la distillation des grains, moyen dangereux menant à la famine, pour avoir assez d'essence pour tous ses transports automobiles. Nous savons que nos ennemis ont des difficultés de transport, qu'il y a des quantités d'essence qui sont retenues à Hermanstadt, les troupes disposant exclusivement du matériel des chemins de fer. Quand la Roumanie ee mettra de la partie, ce dernier fournisseur disparaissant, nous verrons bientôt les armées impériales souffrir de l'immobilisation de leurs batteries automobiles et de leurs convois, de ravitaillement. Si le manque de caoutchouc ne s'est pas encore fait sentir c'est grâce au million de kilos enlevés aux Anversois, mais comme il n'y a plus de source de fourniture, l^.gône se fera sentir rapidement. On sait, en effet, qu'il faut du caoutchouc neuf, celui déjà employé est trop dur et cassant pour servir à fabriquer des pneus. Nous avons tous lu des détails sur les hécatombes de chevaux que cette guerre exige; là aussi on se trouvera rapidement à l'étroit, ni les chevaux pris en Belgique, m l'élevage en Hongrie, ni le faible secours que peuvent donner les pays du nord, ne sauraient compenser l'horrible boucherie que/ont, Jes canons, pans, compter, la. maladie et répuisement. Mais les conséquences seront plus graves encore ; c'est sur les besoins immédiats en moyens destructifs. Ainsi l'Allemagne manque absolument d'explosifs, la chlorate de potassium, les salpêtres etc., deviennent trcs rares. Aussi ne devons nous pas nous étonner d'apprendre que la plupart des bombes allemandes n'éclatent plus. Ce phémomène devrienda de plus en plus fréquent et la force militaire de nos ennemis s'en trouve fort amoindrie. Du reste les poudres n'entrent pas seules en ligne de compte; bien plus terrible pour les .Allemands est la question du cuivre. L'Allemagne consomme annuellement de 250 à 2é0,000 tonnes, soit deux cent cinquante millions de kilos de ce^étal. Si la guerre diminue l'emploi industriel, la guerre augmente dans d'énormes proportions l'emploi militaire; nous gageons qu'au total il y a majoration dans la consommation. Au 31 juillet il y avait une provision de 3973 tonnes à Hambourg et Brème, ce stock a disparu depuis longtemps. Le cuivre arraché en Belgique ne saurait entrer sérieusement en ligne de compte. Plus sérieux est l'ordre déjà connu, d'enlever les fils télégraphiques en commençant par les lignes les moins importantes. C'est du bois de rallonge, tout comme les faibles quantités que pourra fournir la Norvège. En effet, les statistiques nous disent que l'Allemagne a importé en 1913, 197.353 tonnes des Etats Unis, 13,342 tonnes de l'Australie. Aucun autre pays n'atteint 2000 tonnes. Enfin la production indigène s'élève à 25,000 tonnes On peut se rendre compte de l'immense déficit qui est en train de se produire. Le cuivre, sous forme de laiton, est considéré comme un métal indispensable pour la douille des cartouches. Pour les âmes des canons à tir rapide aucun autre métal n'arrive à fournir un calibrage exact à un vingtième de millimètre près! Nous savons que l'Allemagne à qui le „culot" ne manque point a déjà parlé de faire des cartouches en acier Siemens-Martin (acier doux), mais ce n'est là encore qu'un rêve. Dut-il même se réaliser que les munitions produites seraieut de qualité moindre et grandement'inférieures à celles des alliés. Aussi peut-on dire que celui qui tient le marché du cuivre, tient également en mains le succès de la guerre. Enfin, n'oublions pas avant de clore cette liste, qu'on pourrait allonger, les appareils, meurtriers eux-même, fusils, canons, mitrailleuses etc. L'Allemagne qui voit journellement fondre ses armes par usure, par bris, par pertes, est livrée à ses propres forces pour refabriquer de nouveaux armements. Il lui est impossible de suivre les dégâts et de tenir ses troupes au point . Les alliés ont non seulement de bien v>lus puissants moyens de productions chez eux, spécialement la Grande Bretagne, mais par la maîtrise de la mer, ils obtiennent des aides importantes du monde entier. La Duplice va done lutter dans des conditions de plus en plus défavorables. Comme quantités d'hommes, comme résistance personnelle, qualité de nourriture et de matériel, constamment nos ennemis perdent du terrain. Cela explique pourquoi Lord Kitchener a dit que c'est une guerre d'usure,, pour quoi le général Joffre suit une si prudente tactique; ils ménagent leurs forces, tandis que les Allemands se ruent sur nos positions avec fureur. C'est pourquoi nous avons intitulé notre article ,, Victoire assurée" et voilà pourquoi malgré nos impatiences, nous devons attendre, avec une tranquille confiance, la suite des événements! Le temps est notre meilleur allié. François Kosseels. ® La taxe illégale. Voici coin:ivut la ,,Frankfurter Zeitung" du 27 janvier 1915 traite la question de la taxe sur les émigrés belges : ,;Les émigrés, de tout temps, ont eu l^art de se rendre intéressants à titre de ^victimes". Les réfugiés belgos. qui peuplent actuellement les villes de Hollande, Londres, Le Havre et Paris, jouent ce rôle» avec autant d'habileté que leurs prédécesseurs de la Révolution française qui surent se créer dans l'histoire une place peu glorieuse, durant leur exil à Coblence. Pour le moment, il fait encore bon vivre à Londres ou à Paris. Les fugitifs ne manquent pas un -,five o'clock" des grands hôtels. Vue de Belgique, cette existence est dépourvue de gloire, aussi ceux qui sont restés au pays ne cachent-ils pas leur opinion. Ils disent avec de dures paroles, qu'il étuit plus facile de remplir sou portefeuille et de passer la frontière- que de , se tenir au foyer et de supporter les désagré- I anents qui sont la suite inévitable de la guerre. Ce n'est pas notre rôle à nous, Allemands, de discuter avec les fuyards J»?s devoirs à l'égard de leurs patrie, auxquels ils se sont soustraits. Mais ce qui so laisse' constater c'est que la fuite des gens riches a occasionné des pertes sensibles à la vie écono- : mique du pays. Le gouvernement général allô ; mand a le droit da considérer cette face du problème et d'essayer de la concilier avec les , intérêts du pays. Quelques villes, et notamment G and, qui reste fidèle à son renom de chef de file de la politique sociale, avaient eu tout d'abord l'idée de ne pas assister en spec- ; tatrices paisibles à cette fuite des riches. L'u/dmiiii.sl iation- communale avait-conçu le projet d'imposer une contribution spéciale aux fuyards. Bruxelles "et Anvers caressèrent la même idée. Le gouvernement général a réglé la question pour tout le pays. Une ordonnance du 16 janvier annonce que les fuyards auront à payer une taxe supplémentaire égale au décuple des contributions directes nominales (répartition des impôts d'Etat incluse). Comme fugitifs sont considérés tous les Belges qui ont été hors de Belgique pendant plus de deux mois depuis le début' de la guerre et qui ne seront pas rentrés le 1 mars prochain dans leurs foyers. Cette contribution est à acquitter avant le 15 avril et peut être exigée par voie de contrainte. Les exceptions seront examinées par le chef d'administration attaché au gouvernement général. ,.Le chiffre des fugitifs a atteint près d'un million. Au cours des derniers mois il en est rentré beaucoup_ surtout ceux qui étaient sans moyens. Le gouvernement belge au Havre vient de publier une statistique selon laquelle 200.000 réfugiés séjournent encore pour le moment à l'étranger. On peut admettre qu'ils se composent en majorité de gens pourvus de moyens, et que la taxe spéciale qui leur est imposée ne représente pas une injustice. L'iordonnance du gouverneur général repose ( d'ailleurs sur les considérations sociales. Elle atteint les contribuables selon leurs moyens et laisse les pauvres hors cause. La taxe spéciale ne commence qu'à partir d'un minimum d'impôts. Ce minimum est fixé à frs. 35 pour les- ■ communes» de 10.000 habitants et moins, à frs. 45 pour les communes de 10.000 à 20.000 habitauts. à 60 francs pour les communes de ( 20,000 à 50,000 habitants, à S0 francs-pour les communes qui comptent jusque 75,000 habitants à 100 frs. pour les grandes communes. i ,,Le produit de cette taxe ira pour moitié ! a.ux communes ; l'autre • moitié sera employée dans l'intérêt de l'administration du pays. j ,,Cette pénalité produira de fortes sommes. Un contribuable qui payait jusqu'à présent 100 ou 200 frs. d'impôts se trouvera soudain ( devant 1000 ou 2000 frs. à payer. Ce montant devait être élevé, si l'ordonnance voulait produire son effet: ramener les fugitifs dans leur pays". < Le but test clair. Ramener les réfugiés au pays, et quand tous seront dans' la souricière les les pressurer avec d'autant plus d'effet. ( D'ici mars d'ailleurs tant d'événements peuvent se produire, dont le plus souhaitable est la retraite de nos exploiteurs. Les administrations communales qui ont ai- ■ dé au jeu des Allemands méritent les remerciements de leui-s compatriotes. Elles ont agi avec un rare .-sens de leur devoir patriotique: Si elles achetaient un traité de droit international, elles auraient l'occasion de faire d'amères réflexions 6ur leur conduite scandaleuse.Le satisfecit que leur accorde Penvahisseur ne les remplit-il pas de honte? Doit-on- leur-rappeler les considérants extrêmement sévères qui accompagnèrent le rejet de leur projet par les députaitions permanentes composées (que ces administrations ne l'oublient pas!), de. Belges! . ... ■ Union Belge. Pour rappel, c'est ce soir à 8 lis. précises ' qu'aura lieu, sous les auspices de l'Union Belgs, la causerie de M. Louis Piérard sur ,,La musique et les chants populaires belges" avec le concours de M. René Feibelman. Un concert intime clôtura la soirée. Celle-ci se ' donnera au Pavillon, situé dans le Vondel-park, endroit que tous les Belges, résidant à Amsterdam, connaissent bien. On commencera à l'heure précise. — » V En Belgique. Une proclamation. ,, Il est rappelé que dans les parties de la Belgique soumises au Gouvernement aile-, mand et depuis le jour de l'institution de ce gouvernement, seules les ordonnances du gouverneur général et des autorités qui lui sont subordonnées, ont torce de loi. ,,Les arrêtés pris depuis ce jour ou encore à prendre par le Roi des Belges et les Ministres belges n'ont aucune force de loi dans le domaine du gouvernement allemand" en Belgique. Je suis décidé à obtenir par tous les moyens à nia disposition, que les pouvoirs gouvernementaux soient exercés exclusivement par les autorités allemandes instituées en Belgique. J'attends des fonctionnaires belges que, dans l'intérêt bien compris du pays, ils ne se refuseront pas à continuer leurs fonctions, surtout que je ne réclamerai pas d'eux des services dans l'intérêt direct de l'armée allemande. ,,Les traitements qui, à l'insu ou contrairement à la volonté du gouvernement allemand, seront payés par les anciennes autorités belges aux fonctionnaires belges sont passibles de confiscation. Bruxelles, le 4 janvier 1915. Le Gouverneur général de la Belgique: Baron von Bissing, général de cavalerie. Le gouvernement belge et la taxe. Le correspondant spécial du Daily Telc yraph au Havre, commentant le fameux impôt sur les absents institué par le général ;ron Bissing, dit : ,,Le gouvernement belge déclare à ce iujet que les Belges qui ont fui l'oppression de l'ennemi, n'ont par à redouter cette louvelle menace allemande. En effet, au ;as où leurs bien seraient vendus de la nanière indiquée par l'autorité allemande, es dispositions légales sur les biens volés jeraient applicables eu l'occurence et notamment l'article 2279 du code civil. Cet article permet à tout intéressé de réclamer l'objet volé en déans des trois ans, i moins que le détenteur de l'objet puisse indiquer la raison pour laquelle l'objet yolé ne doit par être rendu à son ancien possesseur." Cet avis, qui émane sans doute du Gouvernement belge, est destiné aux Belges peu scrupuleux — s'il y en a — qui seraient tentés d'acquérir à vil prix les biens de leur compatriotes exilés. A Bruxelles. 11 serait fâcheux que la zwanze bruxelloise perdit ses droits. Et ce n'est pas encore de-rftain que les habitants de la capitale désarmeront ! La dernière est celle-ci : Le kaizer pour remercier Dieu de l'avoir aidé et d'avoir protégé son armée à Soissons l'a nommé : von j-ott ! * * * Les cafés ferment à 9 heures, mais on peut circuler sans limite d'heure. ' * -x- * Le gouvernement allemand communique : La remise en état des rivières et des canaux a fait de sérieux progrès. On sait ju'en Belgique il existait 1800 kilomètres le voies navigables à l'Etat, 109 km. aux provinces, 64 km. à des communes et 213 km. lépendant de sociétés particulières. 1900 kilomètres ont été rendus à la navigation. Au commencement de la guerre une grande quantité de bateaux belges se trouvaient en Allemagne, sur le Rhin pour la plupart. Le gouvernement de l'empire les avait mis sous séquestre. On nous assure que le gouvernement général en Belgique a engagé des pour-Darlers en vue de les faire revenir dans le Days de façon à suffire aux grands besoins le la batellerie belge. * * .* Samedi, le 78e régiment d'infanterie a quitté la capitale pour le front oriental. A Anvers. Les Allemands se montrent assez peu soucieux des' conséquences que la. guerre pourra ivoir pour leurs affaires et leurs industries. Ils se disent vraisemblablement que les Belles devront toujours, pour la prospérité de eur grand port de commerce anversois," recou- . tir à l'Allemagne, ,,hinterland" nécessaire i'après eux, pour assurer à ce port, avec les •ommandes qui donneront aux navires un fret le retour, les moyens de conserver son important trafic. Encore une fois, les Allemands auront compté sans leur hôte s'ils s'imaginent que les illiés leur laisseront cet espoir. La paix, qui sera faite, contre l'Allemas"'5. issiïrera, par les relations crées entre la Belgique et les. nations alliées, un ,,hi*terland" îouveau et au moins aussi important que l'Ai emagne pour notre grand port. Les Allemands peuvent, dès à présent, en aire leur deuil. Ce u'est plus de leur côté |ue l'activité économique belge évoluera. Le? alliés sauront faire en sorte que, ' vers la France, l'Italie, les puissances balkaniques, les colonies, s'ouvre un ,,hinterland" nouveau jui donnera aux puissantes compagnies maritimes françaises, auglaises, italiennes, hollandaises et autres, un champ d'expansion -ers la Belgique. Ce sera l'oeuvre des alliés au lendemain de a paix, mais "il n'est pas trop tôt d'en parler îtj qui mieux est, de la préparer ! Au Pays de Charleroi. Dans la région de Charleroi, l'autorité allemande avait fait apposer, par les soins* des administrations communales, un avis convoquant tous les soldats belges, revenus dans leurs foyers depuis le 2 août, à se présenter à la caserne d'iufanterie à Charleroi. Des jours différents étaient fixés suivant les localités. Lundi 11 janvier, les soldats de Couillet et de Mo nt i g n ies-s u r - S ambre se présentèrent. On permit à quelques estropiés de se retirer. Quant à tous les autres, au nombre, do 57, ils furent maintenus et le soir m en .3 dirigés sur l'Allemagne. Parmi ces soldats, la plupart avaie été réformés par suite de blessures ou cfe maladies et n'appartenaient donc pluz a ''année. D'autres avaient été fait pris^-niers lors de la prise de Namur et avaie été libérés après avoir aidé les ambulau allemandes et sous engagement de ne plus prendre les. armes pendant la guerre, ainsi qu'en attestaient des certificats signés per les officiers allemands revêtus de cachets de régiment. Inutile de dire qu'aucun soldat ne s'c. présenté désormais. . * * * Les Allemands ont saisi des machines-cuti ls dans différentes usines du pays de Charleroi, notamment aux usines Germain, à Monceau-sur-S a .libre et du Hainaut, à Couillet. Dans ce dernier établissement, le nombre de machines-outils enlevées, malgré les protestations du directeur, s'élève à 34. Ces machiues sont envoyées en Allemagne.Le bourgmestre de Monceau-sur-Sambre ayant obtenu, à force de supplications, un passeport pour quitter le pays pendant 15 jours, au début de novembre, à l'effet de se rendre près de sa femme mourante, n'est pas rentré à la date spécifiée. L'autorité allemande a confisqué ses propriétés et vient d'astreindre le secrétaire communal de la localité à remplir la charge de bourgmestre. Le premier échevin a été écarté par eux, parce qu'il ne leur plaisait £as ! Pour obliger le secrétaire communal à accepter ils ont indiqué qu'en cas de refus ils enverraient un bourgmestre et des fonctionnaires allemands aux frais de la commune.Les Belges circulent trop au gré des Allemands. Aussi oeux-ci ont-ils annoncé l'intention d'établir une taxe déguisée sur la circulation en tramway. Un passeport du coût d'un mark serait exigé pour tout voyage aller et retour. Les voyageurs circulant habituellement en tramway devraient être porteurs d'un passeport coûtant cinq marks par semaine. Les directeurs des sociétés d'exploi-tatiou des chemins de fer vicinaux ont sollicité une entrevue du goruverneur-géné-ral. Ils auraient l'intention de suspendre la circulation des trams si la mesure était appliquée. Une lettre, mise à la poste au pays wallon, avec timbre allemand portant la surcharge ,,Belgien", est arrivée en Hollande — n'ayant mis . que. trois jours à faire le voyage. Au Lijmteoiarg. On sait que lés Allemands, en envahissant le Limbourg, occupèrent Caulile et prirent possession :de la poudrerie qui existe dans cette localité. Ils ont voulu maintenir l'usine en activité, au bénéfice de l'armée allemande, mais le directeur de la poudrerie n'y a pas conf»?n-ti, pas plus que les deux cent cinquante ouvriers -qu'il employait. Pour vaincre leur résistance, le commandant allemand a. lait parvenir a chacun de* ouvriers, une lettre flamande, dont nous tenons à donner ici la traduction littérale : Administration allemande. Caulille, 16 décembre. A. M. X...., ouvrier, Me référant à l'ordonnance du Gouvernement général de la Belgique, en date du 1S novembre 1914, qui dit que la Belgique n'est plus considérée comme um puissance étrangère ni comme une ennemie de l'empire allemand, vous êtes prié de vous présenter demain à la Poudi»?rie pour reprendre le travail.Le présent avis est une justification poui vous que c'est sur uue instance que vous êtes obligé de vous remettre à la besogne. (Signé) Lichtsah'os. Hauptsnann. Monsieur le Directeur a donné avis dam une lettre que la fabrique Coopal et Cie n'alloue pas de secours. Mais les malices cousues de fil blanc du ,,Hauptmann" Lichtsables n'ont pas eu le moindre effet, pas plus que sa double tentative d'impressionner les ouvriers tantôt er eur permettant de s'opposer, sous sonégide. à leur directeur et de so déclarer prêts à re-orendre leur travail, tantôt en les menaçant de famine puisque la firme Coopal ne leur accordera pas de secours. Les ouvriers ont préféré s'exiler en Hollande que de reprendre le travail. Honneur à eux pour bel exemple de patriotisme qu'ils ont donné au monde industriel. Nous espérons bien que cet exemple sera suivi notamment par ces directeurs d'usines auprès de qui des démarches instantes soni faites actuellement pour les amener à réparer 800 locomotives des chemins de fer belges que les Allemands possèdent, mais dont ils ne peuvent pas ee servir. A Péronnes. Les détails sur la mort de l'ancien député Gravis, et qui était bourgmestre de Péronnes, près de Binche, sont rapportés par ,,Le XXe Siècle". Au mois d'août, les Anglais s'étaient retranchés en petite quantité dans une sucrerie, voisine de la demeure de Gravis, j dont ils avaient crénelé les murailles. Là •ils attendaient l'arrivée des Allemands qui s'avançaient par la grand route du pays borain ; ils abattirent d'abord un officier ^ai, flanqué de quatre uhlans, s'était aventuré dans une reconnaissance; puis, quand uielques instants après, parut le gros des uipes, les mitraileuses firent rage. Huit :ents cadavres teutons jonchèrent bientôt i voie publique. Les Allemands se repliè-ît en désordre, mais ils se reformèrent i proximité de Strépy et revinrent en lombre. A ce moment, les Anglais, qui l'avaient essuyé que des pertes légères, —aient disparu. Des uhlands, à l'issue de cette eecarmou-îe, pénétrèrent chez 15 député Gravis; celui-ci, en compagnie d'un membre de sa famille et de sept de ses ouvrière, s'était retiré dans les caves. La maison fut criblée de coups de fusils : après quoi, les Teutons y entrèrent. Il y eut du pillage et de la casse. Ensuite, le6 fermes qui dépendaient de la maison furent incendiées avec le bétail et les chevaux qu'elles contenaient. Les soldats visitèrent alors les soussols: — Le maître de la maison, le maître de la maison, vociféraient-ils. Gravis se présenta. Les uhlans lui repochèrent d'avoir tiré 6ur les troupes. Le bourgmestre protesta: personne n'avait tiré; d'ailleurs, il. n'y avait plus ni revolver, ni fusil dans le village : toutes les armes avaient été déposées, par son ordre, à la Maison communale. Comme des soldats s'emparaient du malheureux Gravis, un vieux serviteur 6e présenta.— Je n'abandonne pas mon patron, dit-Il simplement. Et il accompagna son maître qui répétait, Tes doigts levés comme pour un serment:— Personne n'â tiré: je jure que personne n'a tiré! On se rendit à la Maison communale. Les Allemands .exigèrent que le bourgmestre et son domestique enlevassent les armes que les habitante avaient remises et vinssent les déposer en un certain endroit, afin de leur permettre d'en extraire les plus belles. Les deux hommes ôtèrent leur veston et exécutèrent l'ordre. Le travail terminé — c'était par les chaleurs torrides du 27 août, on s'empara du bourgmestre et de son domestique, on' leur banda les yeux. 'Ces deux infortunées victimes furent alors postées aux deux côtés du perron de la Maison communale et fusillées à bout portant. Quand, trois jours après le drame, le député Mansart .passa dans le village, les cadavres, sur lesquels 6'étaient abattus d'immondes essaims de mouches, gisaient toujours là. A Péronnes, on ne trouva aucun menuisier qui osât construire les bières: un plombier se décida, toutefois, à fabriquer un cercueil de métal. On y déposa le corps déjà putréfié du maître; quant au serviteur, il fallut, tant sa décomposition était grande, le descendre immédiatement dans la fosse. Des ouvriers anonymes avaient procédé spontanément à cette double inhumation. La terreur était telle tout autour qu'il n'y eut ni un prêtre pour bénir la tombe de ce chrétien, ni un parent pour l'accompagner jusqu'au câVeàu familial. Bienfaisance. Nous avoué, lors de l'invasion des réfugiés belges, assisté ici à un admirable mouvement de charité. Les Belges aisés y ont contribué daiis la mesure de leurs moyens. Toutefois on aurait tort de croire qu'il n'existait point dans ce pays hospitalier entre tous un organisme destiné plus particulièrement à secourir nos compatriotes. En oe moinént nous voulons parler plus particulièrement de la Scciété Belge de Bienfaisance d'Amsterdam, fondée le 14 î ovemb're 1895, reconnue par arrêté royal le 5 juin 18961 Le but» de cet organisme est excellemment défini dans ces quelques dispositions statutaires : a) concourir par tous les moyens au soulagement des personnes nécessiteuses, Belges d'origine et non naturalisés dans d'autres pays, domiciliés ou de passage dans l'arrondissement consulaire d'Amsterdam. b) faciliter le retour en Belgique dé Belges qui seraient sans ressources. c) donner des secours aux Belges nécessiteux.d) procurer des soins aux malades, soit à domicile, soit dans les hôpitaux. e) procurer des conseils ou l'assistance d'un avocat aux indigents qui auraient des droits à faire valoir en justice. f) donner en cas de catastrophe un secours extraordinaire pour autant qu'il soit voté par la majorité des membres effectifs. D'autre part, pour donner à nos lecteurs une idée de l'activité de la Société de Bien-j faisance Bel^e d'Amsterdam, nous ne pou vons mieux faire que de faire suivre ici le rapport de l'année sociale 1913—14 de son secrétaire, qui s'exprime comme suit : ,,L'année sociale 1913—1914, la 19e depuis la fonoation de notre société, a montré combien celle-ci a pu se rendre utile. ,,Notre chere Patrie étant livrée aux horreurs de la guerre, des centaines de mille de nos compatriotes cherchèrent un refuse sur le ten-itoire hospitalier des Pays-Bas; nous nous sommes trouvés et nous nous "li ou vous encore devant des misères sans i cm. Nous essayons de les soulager autant qu'il est en notre pouvoir. . "T°ut au début de la guerre, ému de la situation misérable que ses correspondants avaient constatée dans la province de Lié<*e, i jjAlgemeen ïïandelsblad" lançait un appel vibrant à tous les Néerlandais pour qu'un comité de secours aux victimes belges de la guerre .se constituât et le susdit journal ouvrait une liste de souscription avec un premier versement de 295 florins L'appel du „Handelsblad" ne resta pas sans réponse, car dès le 7 août notre secretaire, qui avait lancé un appel dans le même but en plaçant un communiqué dans le „Telegraaf", prit l'initiative de fonder un grand comité de secours pour les victimes belges de la guerre. D'accord avec M. G van der Aa, consul général de Belgique, notre comité, ainsi que celui de patronage^ purent fonder le ,,Nederlandsch Comité tôt Steun van Belgische en andere Slachtof-iers '. Ce dernier a rendu et continue à rendre des services inappréciables à nos compatriotes; il distribue des secours en espèces, en vêtements, procure des logements gratuits et, tout récemment encore, s'adjoignit la section de l'enseignement aux enfants belges, par des instituteurs belges. ,,iN"ous avons tâché de reconnaître pour autant qu'il est en notre pouvoir ses travaux et ceux du Comité de Maestricht, qui fut le premier sur la brèche, en nommant MM. Stuart, M. J. Th. Boele, M. Bern. Veldhuis, M. G. J. Fabius, membres directeurs du comité d'Amsterdam, et Missieurs E. Regout et H. van Oppen, du comité de Maestricht, ainsi que M. J. P. Laan de Wormerveer, membres d'honneur de notre société. j,Grâce au Xederlandscii Comité tôt steun van Belgische en andere slaoktoffers, qui nous a procuré les fonds nécessaires, nous avons pu faire face aux nombreuses demandes de secours qui nous ont été adressées et nous tenons encore ici à le remercier au nom de tous nos compatriotes. ^ .Pendant l'année sociale qui vient de s écouler, nous avons eu 12 réunions statutaires, plus quantité de séances dont il ne fut pas rédigé de procès-verbaux. ■ ,,Les secours donnés jusqu'à la fin de 1 exercice, soit au oO novembre, représentent un total de 11,422 journées. membres effectifs. Au 1 déc. 1913 nous avions 17 décédé 1 16 nouveaux inscrits 4 total au 30 nov. 1914 20 membres donateurs le 1 déc. 1913 nous avions 35 démissionnaires 7 total 28 nouveaux inscrits 5 total 33 ,,Notre situation financière est résumée par les quelques chiffres suivants: au 1 déc. 1913 membres effectifs 17 id. l'encaisse était fl. ,^9-21 les entrées se montent à ,, 12.226.94! total fl. 12.286.15J, les sorties se montent à ,, 3.997.87" par banque et encaisse au 30 nov. 1914 fl. 8.288.284 au 1 déc. '13 notre actif était 2.940.54Ï au 30 nov. '14 „ „ ,, 11.190.461 soit une augmentation de ,, 8.249.92 ,,Les dépenses pour frais de secours se sont élevées à 3716,30-i florins ét celles pour frais de rapatriement à 122.74J flor. ,,Avant de terminer le présent rapport, nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont aidés dans notre tâche. Nous citerons tout particulièrement le comité directeur du Nederlandsclie Comité tôt steun van Belgische en andere slachtoffers, Messieurs Jos. M. Delville qui fut l'uu des premiers à la tâche ardue de distribuer les secours,-le Doct. Yetter, qui toujours soigna nos malades avec tant de dévouement désintéressé, ainsi que M. Bouvy, notre pharmacien, qui fournit les médicaments à titre gracieux à nos malades, ainsi que tous nos membres donateurs et effectifs." Ainsi, une fois de plus, nous pourrons répéter qu'à côté du plus grand mal a pu se manifester le plus grand bien. Sous un certain angle, il apparaît que l'épouvantable cataclysme qui s'est abattu sur l'Europe n'a été qUe pour éprouver la vertu des bons et la patience des justes. Sans doute, ces derniers auront leur heure et le plus tôt sera le mieux. Pour les autres, dès maintenant ils sont sortis triomphants de l'épreuve. Si grande que soit la misère, jamais elle ne parviendra à épuiser la charité. Le bien triomphe toujours du mal et que ce réconfortant spectacle soit pour nous une leçon et un motif d'espérer, C, B,

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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