L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1918, 10 April. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 06 juni 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/n00zp3x317/
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AnnéeLJ^W64 s c^m MêFcTeai ïo wn i@is L'ECHO BELGE L'Un ici) fait la Fos'$e. «Journal cjM©ti<slietï «las ssssatlBs gsaas'alssaasf era MoSI^aiel© neige &si nuira nom ne ranime. r ge« doivent être adressées au fitf^claieïetsif en Gnet : Otastiove ^aspaers. Mconnements; nouante fi. i.bu par mois, oranger u. c.uu par moas. rour jomsss» i;/nini»RîîIMWAL 234-24(5, 3 , *»*-. ~-.it<»«■ Rr»«.(ni«<*flî ï?<£**né CfasiSTralbS'V.. S militaires au front et les milriaires internes en hollande il. 0.75 par moîs paya "^EMPAM?%?IléSko^tk:»9? etiwa ' | j par sniloipation. Annonces: -15 oenis la ligne. Rè.l«m,.. : 30 cent! ia llB,e. I Fidélité et iesiï, [ Nous publions ci-dessous le texte du di: Lurs prononcé lundi soir au Concertgebou" | Amsterdam, par M.» l'avocat Manc< kyijnen, à l'occasion de la fête du Roi : Mesdames et Messieurs, ! j'entreprends encore une fois, ce soir, d Lus parler de la grande cause de la £$! giqua à laquelle vous et moi nous avons von L meilleur de nous-mêmes et attaché ne Eus fervents espoirs. Et je-suis reconnais |ant à ceux des vôtres qui voulurent bie L'on confier la mission: car ils me permei teno de remplir un devoir, no-n des moii Eres de l'iieure présente: exalter la Patri et lui rendre un publie témoignage de cor Htjca et do soumission contre ceux qui n qraio'ueiit pas de mettre en doute sa destiné glorieuse, ou, s'insurgea^ contre elle, insu faaù à son malheur. ^ J'encourrai peut-être les reproches: d( ^Récontents, la critique arrière des sceptique Biais je ne m'arrête pas aux susceptibilité .de tous oes tueurs d'idéals. Ce qu'il fai faire ici ce n'est pas détruire, mais amplifie au contraire, autant qu'ils est posible, u ','iStat d'âme, un sentiment commun d'abnt ^Ration et de Patriotisme. Et, en réveillai] ici ce ; sentiment, je ne veux être que votr ^Bjrgane à tous, la corde vibrante de vc ^toerurs, votre pensée qui s'extériorise tout Hfcôtière dans l'expression de la mienne e flapii, on ce.moment de l'anniversaire de notas Kauguste souverain, se résume en cette profes * pou do foi si simple et pourtant si passion ^Rinte: J'admire notre Roi et ses glorieu: Mroldats, je bénis la mémoire de nos morts e de nos martyrs, mais, par dessus tout ^K'aime, d'un amour enthousiaste et ^ sam ^Bornes, la Belgique, notre douce et miséra iyllple Patrie, avec tout ce qu'elle renfercm BRour moi d'attachants souvenirs, avec le; Bfoiarques horribles de se3 souffrances, ave< Bon avenir de paix et de réparation qui ■j'entrevois splendide dans l'exaltation sainte ide mon espoir et de ma foi ! ■ Et je sais aussi que je ne fais pas menti: Hotre pensée quand, en votre nom, je donn< notre Roi cette assurance: que vous^ lu ^Kemeurez reconnaissants du fond de l'ânn de tous les sacrifices, qu'avec son héroïque , épouse, il consent a chaque heure pour vous que vous le remerciez d'être, encore et tou jours, la grande Ame qui palpite aucorp meurtri de la Belgique, que vous lui pro i-Éjmettcz, dans le consentement le plus com plet cle vos consciences, d'être unis comm< des frères , dans l'épreuve présente et le: moic3 de demain, et qu'enfin, comme poui sceller cette protestation ardente de patriote ' feus lui criez à pleins poumons que vou voulez être ses fidèles jusqu'au bout, qu • ifce n'est pas chez vous, Belges d'Amsterdam ou'il faut chercher les égarés ou les brouil jms qui tirent au flanc de la Patrie! * * * ; B. Ces sentiments patriotiques qui demeu rent si vivaces en nous, sur quoi donc 6'ap wjpiient-iis î Si nous "proclamons , sans cess l'absolue confiance que nous inspire l'ave mir de notre race, si nous affirmons qu'i ■importe de lutter encore contre l'ennemi d< ■•'aiotre sang, n'est-ce pas que d'une part nou Savons une foi ardente en la Victoire et que ■d'autre part, nous savons que l'AUemagni % est toujours mensongère et veut encore notr< Knort? I La Victoire, Mesdames et Messieurs, nou: y croyons parce que le Roi y croit; para que nos chers soldats du front et nos Allié: qui les soutiennent ne se lassent pas d< nous la faire entrevoir. Leur convictioi nous est démontrée chaque jour par la preu ve la plus parlante qu'un homme puisse donner de sa foi: celle de se sacrifier et d< «mourir pour elle. Et leur croyance eh le l'iVictoire nous apparaît aujourd'hui d'autanl plus fondée qu'ils nous démontrent, pai leur courage, qu'ils 6ont capables de nom ||ia faire obtenir, que dis-jef: que déjà ils ■bous la donnent! s La Victoire! Elle est au bouï des millions ■Hé baïonnettes qui flamboient^aux bords en-■sanglantes de l'Oise, de la Somme et de il'Yser.... ' - r — elle est dans la mitraille impitoyable E Çfui fauche dru les blés allemands, la grande 1 ivraie du monde.... — elle est au delà de ces murs, de cada-I Vres qu'uni, empereur éleva, par la bouche-13Î0 de ses propres enfants, à la gloire du pflieu allemand.... — elle est au-dessus de ce cloaque de boue t et de sang où l'Allemagne est entrain de pfcoyer son ambition et sa grandeur! I La Victoire 1 Elle est dans l'admirable l ténacité des petits soldats de la Belgique, Idans la force surhumaine de l'Angleterre, [. la générosité de l'Amérique et d'ans l'in-Icomparable génie militaire de la France. Ah ! il se peut que je m'abuse, mais tout F me porte à penser qu'en ce> moment, dans i 3 épouvante infernale où ils sont engagés, t nos soldats sont en train de signer la sen-pence de mort de l'Allemagne. La Bête I présomptueuse, avide de sang, s'était trop t avancée, et voici qu'elle est frappée en plein t £oeurj elle se débat furieuse, elle cogne et e recogne et s'élance encore sur nos portes de [fer. Mais ses forces s'épuisent, et il semble [que déjà l'on entende au loin l'hallali triomphant ,„qui sonne aux quatre coins du monde les abois terrifiants de la Bêté qui [meurt et qui s'effondre. _ Mesdames et Messieurs, nous croyons a la Victoire pour oes causes, mais aufrai ^ parce que nous savons bien que la* Justice prend finalement 6a revanche sur ceux qui la violent. Un grand philosophe français, le Vicomte de Bonald, disait déjà: ,,qu'une [nation est tôt au tard punie du mal qu'elle refait a line autre". 1) Et cette punition, faisait après lui un philosophe allemand, qui n est autre que l'actuel chancelier de T'Em- Vicomte do Bonald — Théorie du Pouvoir ; ««aSSttft d* feligieu^ .dçns Ja société, civile. i pire, ,,consiste toujours dans le propre mal heur de qui viole la loi morale". 2) Citer M. von Iiertling à l'appui d'uni thèse de morale.... c'est presque une ga-geure ! Lisez ses oeuvres et particulièremenl v celle qui est intitulée: y,Du droit, de l'JEtai d cf de la société'\ Vous serez frappés de voii qu'il n'y a pas un acte de l'Allemagne er guerre, pas une action de son propre gouvernement,' que cet homme hypocrite ne se e soit chargé de stigmatiser dès longtemps dans ses livres. Il me serait aisé de vous le é démontrer par mille extraits vengeurs, mais s je ,vous dois de respecter les limites permises - de ce discours. Et pourtant, je m'en vou-n drais de no point livrer à vos réflexions ce .- passago où "le philosophe d'hier donnait au i- chancelier d'aujourd'hui le cinglant dé-e menti que voici: „Quand, écrivait M. de Hertiing, un e ,, commandement de l'Autorité est en contra -e ,,diction directe avec un précepte de morale; [- ,,il ne peut être question d'obliger les sujets ,,à s'y soumettre. Pareil commandement ne s ,,peut pas être observé, et l'histoire connaît 5, ,,des tas d'exemples où, pour cause de con-is ,,science, les sujets l'êont enfreint, malgré t ,,toutes les peines dont les menaçaient le? r ,,détenteurs du Pouvoir." 3). n Ces exemples d'une résistance héroïque à I- l'arbitraire d'un Pouvoir, Mesdames et t Messieurs, nos frères de Belgique les ont e donnés depuis plus de trois ans, et l'histoire s n'en aura jamais connu de si T>eaux ! Or, je a constate que l'Allemagne cherche à triom-t pher de cette résistance par le-bagne et la 3 mort et que le chancelier d'aujourd'hui - réserve la fusillade à ce que le philosophe - d'hier imposait comme une vertu. Autant dire que ce Tartufe, pris en flagrant délit d'ignominie, se fait le meurtrier du Devoir ï .Vous le voyez, Mesdames et Messieurs, si la .théorie de la perfectibilité de' la nature humaine est vraie, elle ne se vérifie pourtant pas chez tous les- êtres. Un vieux proverbe grec disait déjà ,,le singe sous la pourpre n'est jamais qu'un singe". De même ici: un Allemand sous le bonnet de docteur ou les oripeaux du pouvoir n'est jamais qu'un Allemand', c'est-à-dire un être qui se parjure, un esprit % double fond qu'il suffit de démonter pour y trouver la fraude. Dans une apostasie, qui rend plus odieuse encore son grand âge, M. de Hertiing brûle ■ donc aujourd'hui ce qu'il adorait hier. Comment voulez-vous qu'il ne brûle pas encore demain ce qu'il prétend adorer aujourd'hui ? Comment voulez-vous qu'il soit sincère quand, parlant -au nom d'un peuple bien né pourra rapine, il affirme avec St. Augustin que: ,,la Justice est le fondement des royaumes' ' ? Vraiment, l'aventure est plaisante et le vieux Pharisien né manque pas d'audace. Ouvrez donc cet autre livre intitulé ,,Augustin'' que M. von Hertiing écrivit à la gloire de l'immortel auteur de la Cité de Dieu» Vous y lirez, notamment, (4) qu'Alaric, roi des Visigoths, devant qui fuyaient épouvantées les légions du faible empereur Honorius, pilla Rome pendant 4 jours, mais que sa rage s'arrêta devant le droit d'asile et le 3 caractère sacré des basiliques! Emerveillé, M. von Hertiing nous dit, avec St. Augustin, qu'Alario protégeait les églises parce ' que, quoique barbare, il était chrétien. Or, 1 qu'avons-nous v.u ? ' Nous avons vu les Visigoths modernes in-* oendier au pétrole do pauvres clochers de ' village et fracturer des tabernacles; nous avons vu d'humbles lieux de prière changés 5 en bouges où le soldat cuvait son vin, en prisons infâmer où se mouraient de terreur des vieillards et des femmes, en lieu d'immolation où des forcènés, comme à Aerschot, offraient à leur divinité le sacrifice sanglant d'un curé de Gelrode ! Et, aujourd'hui, c'est ; von Hertiing lui-même qui poursuit le sacrilège, puisqu'il veut bien que ses suppôts nous volent toutes les cloches de nos églises ! et bombardent. Dieu même, un Vendredi-; Saint, en son tombeau. Alaric eût rougi de , honte devant un tel spectacle! Il n'y a que l'Empereur chrétien d'Allemagne et son chancelier catholique qui n'aient pas sourcillé.Ah! si St-Augustin revenait sur la* terre, à qui iraient, dites-moi, ses anathèmes, sinon à ce faux dévot, qui s'est cru l'âme assez pure pour commenter le livre de la Cité de Dieu et qui, venant aux actes, n'a pas craint de gouverner une cité de démons ! Non, Mesdames et Messieurs, le temps ■ n'est pas encore venu de réaliser sur la terre cette conception grandiose 'dé la Cité de Dieu, cette véritable fédératioû des peuples de demain qu'avait déjà entrevue Augustin. C'est encore von Hertiing qui nous la définit en ces termes: ,,Cette Cité, dit-il, ne connaît, plus ni mur, ni frontière, elle est ouverte à tous ceux qui habitent la terre, qui reconnaissent le même Dieu, respectent les mêmes lois et se nourrissent des mêmes aspirations. Elle comprend non seulement les hommes de tous les pays, mais elle fait aussi bien participer les morts à la grande communauté dès vivants." 5) Or, dites-moi, est-il possible d'admettre que l'Allemagne fasse partie dès maintenant de cette Cité-là? Le Gott -mit uns est-il le Dieu que nos enfants implorent? Les lois que nous respectons ne sont-elles pas célles que tout Allemand viole, et les. aspirations qui nous poussent ne sont-elles pas inspirées d'une justice $u'un Allemand n'a jamais pu comprendre? Mais surtout, dites-moi, s'il est'possible de troubler à ce point le repos de nos morts, que de les faire participer à cette communauté de3 vivants, où leur belle âme de martyr côtoierait l'âme vile d'e Bruxelles 1845. Tome I p. 240. 2) Prof. dr. G. F&ir. von Hertiing — Recht, Staat en Maatschappij — Futura, Leiden 1911. Tome I p. 40. 3) Ibidem. Tome I p. 65. 4) Der Untergarig der antiken Kultur-Augustm-von Georg Freiherrn von Hertling-Maijfz 19Q2 P. 101. 5) îbidems Pas». 1Q1« leurs bourreaux? C'est à peine si l'esprit ose concevoir pareille pensée tant ello est impie i Non, Mesdames et Messieurs, l'heure n'es l pas encore venue de créer cette Cité-là. I - faut d'abord que l'Allemagne se régénère dans la défaite et trouve en son humiliation le moyen d'apitoyer nos. morts. Il faut d'abord que l'Allemagne s'affr»nchissé de la domination qu'exercent sur elle de cyniques vieillards. Il y a là-bas de vieux ormes dont la ramure insolente étouffe de jeunes pousses. Le soleil qui féconde nos terres n'a pu percer cette f y taie touffue qui lui brise ses rayons et lés rejette en ombres sur le sol. Il faut plus d'air aux générations qui montent. Or, c'est de chez nous que souffle la tempête qui doit abattre ces colosses. Nous les verrons tomber un jour, pour que s'élève à leur p^ace une Çité nouvelle qui baignera da-ûs du soleil! * * * * L'heure n'est done pas encore venue, Mesdames et Messieurs.,C'est là le fait brutal. Quelle conséquence devons-nous en tirer pour notre vie présente, sinon celle-ci, èpe nous ne pouvons pas nous déjuger. Ayons donc les yeux fixés sur notre Roi, qui, toujours égal à lui-même, nous montre jusqu'à quel degré d'héroïsme l'homme cet capable d'entretenir en lui Ges deux grandes vertus qui doivent être les nôtres: la Fidélité et le Devoir. Soyons fidèles à la grande cause de la Belgique, et pour cela'soyons avant tout des réalistes et des logiques. Si notre raison nous dit qu'il faut battre les Boches pour être heureux, que l'abaissement de l'empire. d'Allemagne est là seule condition du relèvement du monde, chassons alors dé notre esprit les idées prématurées de pacifisme et de réconciliation, pour n'en considérer qu'une seule: la guerre et encore la guerre ! Mais ne soyons pas des timides, car une foi c'est quelque chose que l'on défend. Sus donc aux charlatans de l'altruisme, à tous ces bons apôtres primitifs ou bonasses pour qui le baiser Lamourefcte vaut un baiser de paix ; sus aux illuminés qui se croient des lumières înais qui n'ont pas la flamme au coeur, aux désabusés qui ont laissé mourir leur âme, aux larmoyants, aux sensiti-ves, à tous ces roseaux pensants qui ne plient plus mais qui se brisent. Mais guerre surtout aux faux frères qui exploitent la crédulité des faibles pour leur verser'au coeur leur venin révolutionnaire et le virus de leurs erreurs; guerre aux vendus, aux renégats de la Patrie qui errent par le monde, colportanit, avec licence d'un Scheidemann, leur brocante de paix allemande; guerre enfin à ceux qui ne respectent pas l'Union Sacrée, à ces Rhéteurs qui mettent le germe des révoltes à l'âme de nos soldats et .qui, par souci déplacé d'un langage, ont conçu le vil projet d'écarteler l'Armée du Roi! Mais, Mesdames et Messieurs, nous devons aussi, autant qu'il est possible, ouvrir nos intelligences et nos coeurs à la grande idéa du Devoir. Nous appartenons tous à une génération de sacrifiés, et çaura été le partage d'un grand ' nombre d'entre nous de n'avoir d'autre justification-sur cette terre que de préparer, par nos souffrances, le bonheur des générations qui vont venir. Cette idée est l'expression d'une loi naturelle contre quoi il importe peu que l'égoïste se révolte, Nous formons un chaînon de la chaîne sans ' fin qui relie ceux qui ne sont plus à ceux qui seront demain. Tous les efforts que nous ferions pour nous soustraire à cette emprise n'empêcheraient pas que nous ne subissions 1 'ascendant^des traditions de nos ancêtres et ne sentions la responsabilité qui nous lie à la race que nous créons. Or, en ce moment, c'est sur ce chaînon de nos vies que s'exerce la formidable pression du sort. Nous sentons que nous ne pouvons pas permettre, qu'on fasse sauter la chaîne, et qùe ce serait lâcheté de notre part -d'abandonner désemparés et sans attaches dans le grand noir de l'inconnu les chaînons de toutes les vies que nous forgeons maintenant. Nous devons donc accepter cet état et' nous y plier de boniie grâce,, j'ose le dire : avec amour, avec enthousiasme ! Puisque nous sommes des sacrifiés, faisons en sorte que notre sacrifice profite au moins à quelque chose et que, s'il nous enlève nos joies habituelles, il nous procure par contre Ïe3 joies plus élevées et plus belles à faire de nous les artisans d'un inbnde meilleur, le creuset merveilleux où s'épure l'humanité de demain. Ah, oui! Mesdames et Messieurs, si nous voulons emporter do la cérémonie do ce soir un sentiment durable qui tienne chauds nos coeurs, c'est bien celui de cette* Fidélité et de ce Devoir, en quoi s'exprime aujourd'hui tôut notre Patriotisme. G-ardons-nous dône d'endosser encore cette tunique plus ou moins ample de l'égoïsme que la Guerre arracha violemment de nos épaules et relégua au musée de nos horreurs; mais ceignons au contraire le cilice austère de tous nos renoncements qui nous rendra plus humains et meilleurs. Car, tel est bien le sens profond du vrai patriotisme: un idéal de générosité et de grandeur morale qu'il faut atteindre, et, comme l'a si bien dit Henry du Roure, ce brillant écrivain français tué au champ d'honneur: ,,une foi aveo toutes ses conséquences innombrables et graves..— une raison de vivre, de vivre autrement, de mieux vivre'/' Avec Ce jeune héros, en qui vibra si magnifiquement la grande âme de la France, laissez-moi redire ici, en terminant, cette admirable offrande que je veux en ce .moment faire nôtre: ,,0 ma Patrie! Ton amour n'est pas sur oies lèvres impies des rhéteurs qui voudraient te voir désannée parmi tes furieux ennemis... Accueille l'hommage fervent de nos coeurs silencieux. Ils se sont donnés à toi pour jamais, ils souffrent de toutes tes blessures, ils palpitent de tous tes espoirs. Ils t'aiment douloureuse, autant et plus peut-être qu'ilë ne't'aimeraient triomphante. Ils ne te séparent pas de leurs rêves de justice, et croiraient trahir la cause même d'une humanité fraternelle s'ils ' cessaient de te chérir!... En Belgique Les -déportations. Depuis quelque temps les Allemands ont recommencé à déporter les civils pour les faire ' travailler dans le voisinage immédiat du front. Les rafles ont surtout été opérées dans les provinces de Namur et de Hainaut. A llr'&ïX'eSIes Le Comité de secours de Schaerbeek a publié l'avis ci-après : Le Comité National a décidé d'allouer un secours supplémentaire aux personnes qui comptent deux ou plusieurs fils simultanément sous les drapeaux et à celles dont le mari et un ou plusieurs fils non mariés se trouvent simultanément à l'armée. Sont considérés comme étant sous les drapeaux les militaires tombés au champ d'honneur,-les invalides et les prisonniers de guerre. * * * Afin de se mettre pour_ quelque temps à l'abri de toute nouvelle sollicitation de fonds ' par voie d'emprunt, la commune d'Anderleoht vient de contracter l'emprunt considérable et unique de 15 millions de. francs avec une des maisons de banque les plus considérables de la place» Trente mille obligations de 500 francs ont été créées par l'autorité communale à l'intérêt de 4 1/2 p. c. Le remboursement en est fixé au terme de 66 ans ; .toutefois, la commune se réserve le droit de les retirer de la circulation, après indemnisation # do leurs propriétaires, trois mois après' la fin de la guerre. * Ces 15 miHions seront affectés en plus grande partie au service de ravitaillement de la population indigente. Le ravitaillement pendant le mois de février et la première quinzaine de. mars a fonctionné d'une façon relativement satisfaisante à la frontière franco-belge. Il paraît qu'en commerçants avisés nos ennemis no dédaignent pas les petites affaires ; officiers et soldats _cherchent à gagner de l'argent, en important en fraude, do Belgique en France, des vivres achetés ou réquisitionnés. Mais on agit avec beaucoup de circonspection, car il est arrivé souvent que les Allemands vendaient en cachette des pommes de terre et quelques heures après les faisaient réquisitionner par un gendarme.Ces vilains tours sont ennuyeux, mais comptent pou si on les compare aulx destructions systématiques entreprises dans certaines catégories d'usines. Les filatures de coton près de Tourcoing sont particulièrement atteintes, presque toutes ont leur matériel fort endommagé. Dans quelqués tissages, les métiers sont enlevés ou cassés, $n ce moment^ les JBo- clies mesurent la largeur de toutes les cheminées d'usines; on suppose qu'ils veulent évaluer la quantité de dynamite nécessaire à la destruction de cette importante partie des usinés. . La municipalité a fait une distribution de charbon peu abondante mais suffisante, pour permettre aux ménagea ouvriers de se grouper quatre par maison et faire la soupe pour tout le monde. Cette 60upe est generalement composée de betteraves, pain de seigle et quelques légumes. Pour le chauffage de la-population un grand nombre d'arbres ont été abattus dans les propriétés privées et les jardins publics, mais depuis quelque temps les Allemands ont affiché la défense de toucher aux arbres sans une permission^ spéciale. Dans les banques la situation reste la même; on peut toujours porter ou prendre clans les coffres particuliers les objets précieux, mais on ne peut enlever les titres et les coupons, Les valeurs qui sont en dépôt et sous les responsabilités des banquiers sont soulagées de leurs coupon^'échus, chaque fois qu'une amende ou indemnité' d'occupation est imposée à la ville, laquelle aura elle-même ..recours contre l'Etat français; Au mois do novembre, une indemnité d'occupation de 17 millions fut ainsi payée aux Allemands.. Depuis quelques mois les Allemands fo montrent très, fiers des soi-disant succès rom-portés en Russie. La défection de nos alliés russes leur fait espérer des jours-meilleurs ; ils espèrent la paix prochaine tout en témoignant une grande crainte d'être envoyés en face du front français. Ils savent bien que c'est là que doit se jouer la partie fiijalo, que cette partie^ est terrible et que nos soldats sont de taille à leur assurer la correction qu'ils méritent pour avoir déchaîné cette affreuse guerre.. Ils ont une peur effroyable de l'artillerie de campagne des Français, qui tirent avec une précision parfaite et causent de terribles ravages dans Ions rangs. Les Allemands n'pnt jamais été si nombreux _ à Tourcoing ; ils fourmillent. A les en croire ils seront à Paris dans quelques jours. Des avions alliés viennent par intervalles irréguliers jeter des proclamations par lesquelles des milliers do familles sont rassurées sur la - santé et la situation des leurs. En ces occasions la rage des Teutons est à son comble; malheur à celui qui est en possession d'Un tel feuillet. A la chute de ces feuillets, la population est tenue de remettre tous les exemplaires trquves, mais il va de soi que les Allemands ne les reçoivent jamais tous. Le moral est excellent. . . _.,i- ■ mil 1 H f Ê m m 10 aïril 1917: Lés Britanniques occupent Far bus, Monchy lé P.ftwx et Ltnbéfiffc. Au> Caucase- les Busses occupent [Knil Rà* bat fsGctéjpij $ Les ©péraftas militaires. Violentes attifis ienii n uri ie f'ietti Les Français infligent de grosses pertes à l'ennemi dans la contrée Lit- Voffe^'sive aîiemande à l'Ouest i Activité d'artilîerÊo. jj ^ (Communiqué officiel. ) LONDRES, 8 avril. Rien à signaler en J ! dehors de l'activité dej l'artillerie ennemie I sur divers points du front de coinibat, sur- j ! tout dans la région de Bucquoy. Cinq appareils ennemis, furent abattus et neuf autres contraints d'atterrir désemparés. Nos batteries spéciales abattirent encore 4 deux avions allemands. Quatre appareils britanniques ne rentrèrent pas au camp. Nous lançames 5J tonnes de bombes sur la gare de Douai et sur Bapaume. Vaines attaques aHemandes dans ïa forêt de Courcy. (Communiqué officiel.J h PARIS, 8 avril. Dans la journée les Allemands continuèrent leur pression au nord ■ de l'Ailette d'ans la région do ia forêt de f Coucy. Les avant-gardes françaises résistèrent à * l'avance des Allemands, très supérieurs en 3 nombre, et la. retardèrent. Elles infligèrent de fortes pertes à l'ennemi. i Sur le front de la Somme ét entre Mont-didier et Noyon, on ne signale aucun combat d'infanterie. Grande activité réciproque d'artillerie. Dans les Vosges un coup de main allemand au nord de Tête de Faux échoua. ( Sur le reste du front, duels d'artillerie in- , termittents. i Lg récent échec allemand. * LONDRES, 8 avril. Le correpcndant de Router au front britannique écrit: Il est établi maintenant, que l'attaque entreprise vendredi par dix divisions de l'armée de von der Marwitz, avait pour objectif ■ les • hauteurs do Bouzencourt, de Mailly-Maillet et de Colincamp. En dépit de sa supériorité numérique, l'ennemi ne réalisa c que de petits progrès et depuis loi?9 nos con- j tre-attaques réduisirent ses gains au mini- ( mum.\ ( D'après les prisonniers cet échec embrouilla tous les plans allemands. La seconde armée allemande fut désorganisée à tel , point. qu'elle ne put répéter ses tentative^ ] pendant quelques jours. Ils déclarent égxle- c ment qu'un désarroi complet-règne à l'arrière et que les lignes de communication sont désorganisées. Des prisonniers de la 3e compagnie du 196e régiment d'infanterie déclarèrent que récemment leur compagnie avait été ren- -forcée par trente hommes qui avaient été j envoyés au front en raison do leur participation aux grèves de Berlin. Et comme nous demandions aux prisonniers si ces hommes "étaient de bons soldats, ils repondirent par ^ une grimacs bien caractéristique. Commentaire Havas. 1 PAiRIS, 8 avril. (Havas.) La situation s d'attente se prolonge!. C'est aussi une période'de transition. * ' j Les attaques allemandes, tout en se main- ] tenant à un degré de grande violence, pren- 1 nent un caractère de plus en plus local et < tiL-J/. diffèrent "entièrement des attaques des premiers jours. Ces opérations purement locales ie comptent aucun mouvement de quelque extension. Les ' Allemands continuent d'une façon constante à viser la voie Clermont-Amiens. D'autre, part l'attaque dans la direction de 3-rivesnes est vigoureusement repoussée./ Plus au nord, dans la région de Hangar d, îotre artillerie a étouffé, une attaque alle-nande au moment où elle allait ëe déclan-:heT. D'autres assauts, notamment à l'ouest Je Noyon, ont été également brisés ou annulés par des contre-attaques immédiates. Il est à noter que les Alliés ne se tien-îent pas partout 6ur la défensive. Au sud ie la Somme, notamment, nous avons entremis plusieurs opérations réussies qui nous mt mis en mesure d'améliorer nos positions m un grand nombre de points. Én contradiction aveo les déclaration^ d'e a presse allemande, il est bon de faire observer que l'évacuation de terrain au eud ie Chauny a été.entièrement volontaire et ;tait ■ déjà décidée deux jours avant le mènent que nous avons choisi pour l'exécuter. En ce-point la ligne de front suit l'Ailette jusqu'à Champs, pour abandonner la ^vière 2n ce point et se courber vers l'est, r'ejod-^ ^nant ainsi l'ancienne ligne près de Ve?* leuil. . » Les pians allemands. LONDRES, S avril. Philip Gibbs croit Kue l'ennemi entreprendra prochainement le nouveaux efforts morcelés pour tourner es positions anglaises d'Arras, tout en fondant droit sur Amiens. Peut-être cherchera-A\ aussi à progresser au sud de la Somme Dour obliger les. Anglais à, lâcher leurs po-itions au nord jusqu'à l'Ancre. Les mesures sont prises peur entraver oea >rojèts. Le généras Gough.* Le correspondant spécial de R&iter annonce pie le général Gougli, commandant de la 5me: innée dans le secteur de St-Quentin au début le l'offensive allemande, so* trouve t: présent n Angleterre. Lo transport des troupes américaines, Le ministre do la guerre ff. Crowell an-lonce quoj depuis le début de la bataille en rralice,- le transport des .troupes, air.oi ir- 'rc r; a :té activé. Sîir frent siaUen Un ordre du jour du générai Dâaz. ROME, 9 avril. (Reuter.) Le général Diaz lança l'ordre çlu jour suivant a ses roupes. L'ennemi forcé par les difficultés de la ituation intérieure de son pays, à senter l'obtenir une prempte fui de la lutta gegan-esque, a lancé pendant 14 jours, leJ gros de es meilleures troupes sur les armées franco-n'itanniques, gaspillant ainsi le sang, de ses oldats. Grâce à leur téroisnie et à leur endurance, les. alliés récassient à briser l'attaque déses-jerée de l'ennemi, tout comme, il y a 4 mois, a bravoue des soldats italiens barra la route lu pays, à l'ennemi. iSffl Belgique La Fêîe du Roi au Havre. LE HAVRE, 8 avril. A l'occasion de j l'anniversaire du Roi une manifestation j militaire a eu lieu. Tous les ministres, les ; membres du corps diplomatique, ainsi que j des représentants des puissances alliées ; étaient présents. M. le ministre Helleputte, président de la Commission Soutien aux Invalides, accompagné du général Deruette, ont remis des décorations aux soldats invalides. Il a prononcé un discours au. cours duquel il a dit: ,,Vous vous adressez à moi pour exprimer une fois encore votre volonté de demeurer fidèles au Roi et à la Patrie. Les déclarations par lesquelles l'opinion publique de Belgique a condamné les méprisables intrigues de quelques individus désavoués par tous ont manifesté la volonté de voir l'union indéfectiblement maintenue, union qui toujours a fait notre force." Le ministre rendit hommage ensuite aux Français et aux Anglais qui combattent en oô moment sur le sol belgo pour sauver la Belgique,- la France et l'humanité. Lô monde entier est ému de leur grandeur. Ils vaincront et assureront ainsi la liberté à tous les peuples. Le ministre termina en invitant ï'auditoire à crier ,,Vive la Belgique", et ,,Vivent les Alliés". La fapfarides invalides joua la ,,Brabançonne" et les hymnes nationaux des pays alliés tandis que l'on déployait.le drapeau belge.- Le temps était fort beau. # * « La général Léman au Havre. LE HAVRE, 8 avril, 'A la demande du baron de Broqueville, chef du cabinet, le Roi a désigné le. général Léman pour faire partie du ministère de la restauration nationale. Le défenseur de Liège se fixera au Havré aussitôt que l'état d© sa santé le lui permettra. Le Comité de Guerre a décidé d'améliorer la situation des militaires qui ont été mis à la pension pendant la guerre et qui, oar suite de circonstances particulières, n'occupent aucun poste complémentaire. Ils se verront accorder leur plein traitement./ „ ©s® Flatte© L'affaire Bolo. PARIS, 8 avril. (Reuter.) Bolo a annoncé qu'il désire faire certaines communications à la justice. Le substitut du procureur, étant d'avis que Oes déclarations pourraient avoir de • l'importance pour lés instructions pendantes, a envoyé un rapport au gouvernement dans le 'but de faire remettre l'exécution du jugement-. Ordre a été donné de remettre -l'exécution. En La presse anglaise es le discours cîe M. Wilson. LONDRES, 8 avril. (Reuter.) Les journaux do Londres et de la province consacrenj; des articles au discours important do M. Wilson. La ,,Westminster Gazette" écrit: Comme chef d'un Etat neutre aussi bien que comme chef d'un pays belligérant M. Wilson a essayé de trouver une bonne base pour uno-paix honorable pour les alliés. Si après il arrive à la conclusion que la seule réponse possible à l'Allemagne soit celle des armes, nous nous sentons raffermis dans l'idée qu'il n'y a •pas d'autre issue possiblo. L'„Evening Standard" dit: ,,M. Wilson.n'a pas abandonné l'idée d'uno paix juste et réconciliante, mais, voyant qu'il a à faire à un peuple •qui attend tout do la violence, il est convaincu que îà réponse no peut être donnée que par les armes." * -;f * L'opinion du „Da8ly News" sur 5e discours do M. Wilson. LONDRES, S avril. (Router.) Au sujet du discours de M. Wilson, le ,,Daily News' écrit: Le discours 4Ô M> 'Wilson, à l'occasion de l'anniversaire de l'intervention des Etats-Unis, est de nouveau caractérisé par l'impartialité aveo laquelle le président discute toujours la lutte, conformément à la vérité. Le libéralisme a essayé d'arriver à un • accord aveo le despotisme et à présent que la preuve a été'livrée que cela est impossible la guerre doit être poursuivie jusqu'à la, fin. Cette conviction a amené M. Wilsomj à rompre avec jles traditions de son pays. Il reste fidèle à la cause de la révolution russe tandis que d'autres hommes d'Etat ont dcia perdu leur1 confiance dans cette cause. Cette direction morale dans la guerre n'est pas -la moj&jdrèi çfes bh'o&ee gUS npus de-.

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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