L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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04 september 1918
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s.n. 1918, 04 September. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 07 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/2z12n50h6p/
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4eme Annèe PJ0 13L1Ï » cents Mercrecn sepiemiare L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. .lournaî Quotidien «3« matin gmraissant en MoIJande Belge est noire nom de Fa mi il s. Toutes les lettres doivent être adresséesI Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. Abonnements: Hollande II. 1.50 par mois. Etranger II. 2.00 par mois Four les bureau de rédaction :N. 3Ç. vOOHBUBGWAU «34-240, I ~ , | Charles Bernard,René Chambry, militaires; au front et les militaires internés en Hollande II. 0.7S par n-.ois payable ^jUSTERPAM. Téléphones: 2797 et 17*7/5- | Koniité de Rédaction:^ lEmile Painparé. par anticipation. Annonces: 15 cents la ligne. Réclamés: 30 cents la ligne. La victoire des alliés s'amplifie. La ligne Hindenburg enfoncée. - 10.000 prisonniers. Victime de son Ambition Il y a un homme qui a dû. bo frotter les i mains en •appréciant l'attentat sur Lenine: c'est Helfferich. Non point que l'ex-ambas-| sadeur, 1 'ambassadeur-météore, de l'Alle-f magne à Moscou vouât une hostilité quel-[ conque à Lenine Oulianof, qui est un bon ami de son pays, ou qu'il sympathisât de I loin ou de près avec les terroristes russes. | Au contraire. Mais Helfferich, une fois de I plus, se félicitera de la bonne inspiration I nu'il a eue de ne pas être resté à Moscou f ou les amis de Lemne, pas plus que Lenine lui-même, ne sent en sûreté. Mais la satisfaction particulière de M. Helfferich d'avoir échappé peut-être lui-même aux baltes qui ont frappé le'misérable bourreau de la Russie ne sera pas partagée par tous les Allemands. Il en est qui commencent ! à douter si la politique poursuivie par l'Al-! lemagne en Russie a été la bonne et si le traite de fërest-Lû tovsk, œ dhef-d,'oeuvre laissé par M. de Kublmian.n, peut encore servir de cadre à des arrangements futurs comme l'a dit M. Soif. Pour pouvoir imposer à la Russie ce traite humiliant qui la démembre, la dépèce en quelque sorte comme un boeuf abattu, ce traité qui la réduit à n'être plus qu'un Etat semi-asiatique, perdu entre les glaces de l'Océan Boréal et la mer de Chine, sans accès à la mer Baltique, sans accès à la mer Noire, coupé de toutes communications avec le • monde extérieur et réduit à retourner à l'état nomade d'avant l'époque des Khans tartares, il fallait vraiment trouver un gouvernement qui n'eût avec ce pays aucun ! lien, aucune attache, un gouvernement de I farceurs et de bandits qui n'avait pu usur- | per ce nom de gouvernement qu'à la faveur des circonstances tout exceptionnelles et passagères de l'heure.. Et le gouvernement impérial de Berlin a trouvé cette contrepartie dans le gouvernement bolscheviste de la soi-disant République dc6 soviets. Un marché est conclu quand on est d'accord sur le prix et la marchandise à livrer. Nous ne savons pas quel est le prix qui a été paye à Lenine et à Trotzky. I îïous savons que la marchandise à livrer I c'était la Russie. Mais il est encore un I autre principe, c'est que nul ne peut aliéner | plus de droits qu'il n'en possède lui-même. • Quels étaient, quels" sont encore les droits | de Lenine et Trotzky 6ur la Russie ? Quand un marchand, un marchand honnête et digne de ce nom, se propose de conclure j une affaire, son premier soin est de s'en-I quérir de la moralité et de la solvabilité de son co-contractant. Au moindre doute, à la moindre suspicion, si engageante que l'affaire paraisse par ailleurs, il se récuse. Il ! faut croire que M. de Kiilhlmann, quoi | qu'on en ait dit, n'était qu'un homme d'affaires extrêmement médiocre pour a?oir acheté la Russie à des gens qui n'avaient pas qualité de la vendre. Aussi ! longtemps qu'il y aura des Russes, des Russes dignes de ce nom, ce sera là une [ chose introuvable. Qu'est-ce donc qui donne une certaine durée à cette faroe sanglante du bolsche-K visais qu'il a plu aux deux gouvernements I les plus autocratiques et les plus réaction-B naires de l'Europe de prendre au sérieux ? F C est le manque d'unité et de coordination I non seulement entre les groupements poli-f tiques qui se partageait l'opinion en Russie, [ mais même entre lo peuple russe lui-même, f Dans le chaos et la confusion universelle des impatiences se manifestent, des indignations surgissent qui mettent le couteau à la main d'une Charlotte Corday. Il ne s'est pas encore trouvé une force organisée qui jetât bas dans l'égout une parodie de pouvoir qui déshonore à la fois la Russie et l'humanité. Après les patriotes exaspérés qui ont exécuté les proconsuls allemands van Mirbach et von Eichhorn, représentants abhorrée de la tyrannie étrangère, il s'e6t trouvé des justicières pour abattre la fétide bête fauve Lenine. En réalité le bras qui frappe n'appartient pas à tel ou à telle. C'est le bras de la Russie edle-nuême qui a jeté les grenades dans l'appartement de Mirbach, qui a lancé les bombes sur le chemin d'Eichhorn, qui a braqué le revolver sur Lenine. La Russie répond au meurtre par le meurtre, à la violence par la violence, à la terreur par la terreur. Et cornue, d'un cotéj il n'y a qu'une bande et que de l'autre côté il y a tout un peuple, un peuple immense, c'est celui-ci qui l'emportera.Cependant, pour donner son appui à cette bande contre ce peuple, l'Allemagne a laisse en Russie trente divisions. On se demande, en Allemagne, si la présence de ces trente divisions sur le front* de l'Ouest n'eût pas prévenu le revirement de fortune qui s'est produit en faveur des alliés et si ce n est pas, tout compte fait, la chasse aux trônes dans les soi-disant Etats-frontière ^ au profit de princes allemands qui aura été la véritable cause de la perte de 1 Allemagne. Hindenburg et Ludendorff mettent toute leur science stratégique à se replier devant le maréchal Foch. Repli volontaire, disent les communiqués. Si jamais l'Allemagne avait eu la volonté de se replier quelque part, elle avait, en Russie, une magnifique occasion de la manifester. Mais elle ne le peut pas. Elle est prisonnière en quelque sorte de sa méga lomanie, de ses ambitions démesurées. Ce n'est pas nous qui nous plaindrons de ce manque de sagesse. Il nous fournit en même temps des raisons et des moyens d'abattre un enne-mi dans lequel il faut voir de plus en plus l'ennemi du genre humain. C'est une manie des Allemands de toujours poser l'Allemagne en victime et, ces j derniers temps surtout, ils n'y ont pas manqué. Souscrivons à cette opinion mais en ia Complétant: viotime de son ambition, victime de ses crimes. Charles Bernard. Mort de M. Georges Lorand. Un télégramme du Havre annonce que M» Georges Lorand, député de Virton, vient de mourir à Aix-les-Bains. Cette nouvelle provoquera partout des regrets unanimes, car elle marque la fin d'une carrière parlementaire et politique brillante et la disparition d'un homme de bien. Georges Lorand était une des personnalités les plus connues de la gauche parlementaire. Il appartenait au parti radical et avait îaitses premières armes aux côtés des Janson, desFéron ets d'autres grands chefs démocrates, j II était,, lui aussi, démocrate dans l'âme, i et toute son action politique depuis ses débuts jusqu' à la guerre fut orientée dans un sens^ quasiment socialiste. A la Chambre, où il prenait souvent la parole, et où on 1 écoutait avec faveur bien que ses moyens ! oratoires, réels, fussent gênés par un organe assez défectueux, il montra toujours une grande véhémence anticléiicale et une soif inextinguible de justice. Pendant les débats qui précédèrent la reprise du Congo, notamment, comme dans le débat scolaire qui amena Ja chute de M. Schollaert, Lorand fut un des défenseurs les plus éloquents du programme des gauches. Pour le Congo, il réclama avec Hymans, avec Janson, avec Vandervelde, une reprise pure et simple sans restriction et sans obligations secrètes; pour la question scolaire, il batailla énergi-quement pour une réforme orientée dans le sens le plus démocratique et le plus anticlérical. Les catholiques voyaient en Lorand un de leurs plus redoutables adversaires, non sans raison. C'était, pour le surplus, un homme passionné de liberté et de justice, et la part qu'il prit aux travaux de la Ligue des Droits de L'Homme, comme ses interventions sans nombre en faveur de victimes d'erreurs judiciaires, en Belgique et plus souvent hors de Belgique, ont souvent contribué au rétablissement du droit, comme elles l'ont fait connaître partout comme une sorte d'apôtre infatigable et généreux de l'égalité et du droit. i La guerre le trouva, lui, pacifiste, lui ■ partisan du désarmement et de l'arbitrage ! international, prêt à mener le bon combat contre les Allemands, assassins et parjures. Dès août 1914, il s'en fut dans les pays i encore neutres raconter les horreurs qu'il j avait vues et faire toucher du doigt à des peuples qui depuis sont devenus nos alliés < l'infamie dont était victime la Belgique, i L'importance des campagnes de Georges -Lorand a été grande, comme leur utilité à < la cause commune, et c'est au trop généreux " effort qu'il a soutenu pendant quatre ans ; qu'il a dû sans doute l'aggravation du mal ] qui le minait depuis des années. Cet homme, ( dont le coeur bouillait de colère et d'indi- [ gnation pour toutes les injustices éparses c dans le monde, devait mourir d'une maladie { de coeur. Il suit au tombeau, au triste tombeau de c l'exil, quelques-uns de ses meilleurs amis 1 politiques, tels que Royer, Fléchet, Van ] Damme, d'autres encore. Comme eux, il <-s'était mis au service de la patrie souffrante sans marchander son concours, sans s'arrêter à des considérations politiques mesquines, « oubliant volontairement qu'il y avait en î Belgique des partis politiques, pour ne servir, à son rang, que Ja Belgique et les Belges. C'est un grand coeur qui vient de \ s'arrêter de battre, une claire et vive in-telligence qui vient de s'éteindre, usée par J de trop fougueux efforts au service de la f fraternité internationale et do la justice des c peuples. Et la Belgique pleure en lui, avec c tous ceux qui l'ont connu, un homme brave qui fut aussi un brave homme. 3 i» . , -, < la Belgique, objet d'amendehons-rabje et m pas d'échange, La ,,Gazette de Lausanne", sous la signature de M. Maurioe Muret, publie un article intitulé .,,La Belgique et la Suisse'' dans lequel l'auteur souscrit aux déclarations de M. Bal-four. M. Muret regrette qu'il se soit trouvé 311 Suisse allemande des voix isolées pour marquer à l'Allemagne une sorte de resonna issance. de ce qu'elle a attaqué la Belgique et non pas la Suisse. Il rappelle les paroles mémorables do Cari Spitteler: „Caïn a assassine Abel. Après quoi Caïn ibreuve de calomnies ce cadavre", par lesquelles le grand poètre a passe condamnation sur ['Allemagne, et il dit en terminant que ,,la Belgique, conquête non valable reste au-dessus de la mêlée; elle doit, antérieurement à toute discussion, être restaurée et indemnisée et ceux qui l'ont mise en l'état où elle est doivent lui demander pardon à genoux, car la Belgique est un objet d'amende honorable et non oas un ob- 1 jet d'échange.'i En Belgique. ïosotjo IVteigat Après l'Université de Gand voici que les boches-activistes sabotent l'Institut Supérieur de Commerce d'Anvers. Notre université commerciale avait une renommée universelle. Des étudiants de tous les pays du monde y affluaient. Hâtons-nous de dire que son directeur, M. Dubois, un grand savant doublé d'un administrateur hors ligne, avait su, dans ces dernières années, étendre^ la haute valeur scientifique d'une institution dont la Belgique et Anvers pouvaient à juste titrfe se glorifier. Les activistes ont réformé l'institut de façon à ce qu'il ne soit plus accessible qu'aux jeunes gens de Saint-Nicolas ou de Beveren-Waes qui voudraient se lancer dans la carrière consulaire. Il va de soi que M. Dubois n'a pu accepter une telle „ré-forine" et il a préféré se retirer. On a donc mis un autre directeur à sa place. Et le choix est tombé sur un quidam le plus inattendu, le plus extraordinaire et le plus comique que l'on puisse imaginer : notre ex — ô très ex — confrère Antoon Moortgat. Moortgat, qu'on n'appelait jamais que par la dernière syllabe de son nom, avait débuté comme professeur de langues germaniques en 6me à l'Athénée d'Anvers. Son extravagance s'alliait fort mal aux nécessités de la pédagogie. Au grand chagrin de ses élèves, qui engageaient parfois avec lui de véritables parties de boxe, il dut quitter l'enseignement et il entra dans le journalisme. Il présida aux destinées du ,,Koop-handel", décédé depuis, s'y rendit impossible et fonda ,,De Vroegpost", une petite feuille tirée sur papier rose. C'était pendant la guerre du Transvaal. Toon écumait contre les Anglais dans toutes les tavernes de nuit. Ses amis l'abordaient invariablement en lui adressant cette question: „Quelles sont les dernières nouvelles? Combien d'Anglais amochés?" — „Cinquante mille!" rugissait Toon.„Ajoutez-y encore cinquante mille", disait l'ami. — „C'est ça, cent mille!" hurlait Toon. Et chaque matin „De Vroegpost" portait 100.000 Anglais tués au tableau. A ce compte il d'j eut bientôt plus d'Anglais et „De Vroegpost" dut cesser de paraître. Toon s'assagit. Il devint greffier de la Chambre de Commerce. Dans ses moments perdus il traduisit "Cyrano de Bergerac", un chef-d'oeuvre de la difficulté vaincue. Et voilà Toon qui finit de la façon la moins ïyranesque du monde: dans la traîtrise, imputé de son panache, sou crâne luisant, jui servait de cible, jadis, aux potaches sans ritié, n'est plus qu'une vulgaire face à claques. [1 fait dans le cadre du cabinet directorial de 'Institut de Commerce l'effet le plus piteux, roon, qui a perdu le sens de l'honneur, ne possède même plus le sens du ridicule. Un îomme fini. P. S. En nous relisant nous nous apercevons que nous avons oublié de mentionner m des épisodes les plus picaresques de la rie de Toon. Il a été, notamment, directeur lu ,,Poesje", le théâtre de marionnettes, du Tieil Anvers, pendant l'Exposition do 1894. il faisait alors la concurrence àToono, son îomonyme, directeur du ,,Poesje" officiel lu „Bloedberg." On ne pourra pas dire que Poon n'est pas monté en grade. De directeur lu „Poesje" devenir directeur de l'Institut supérieur de Commerce, c'est une belle >romotion. Une fois de plus on peut appli-[uer le mot de Voltaire: „I1 fallait un ma-hématicien, c'est un danseur qui l'obtint." Mettons sauteur à la place de danseur et a fera le compte. îe qu'on volt en Belgique. Le bruit a couru qu'une épidémie de choira régnerait actuellement en Belgique et y era.it de nombreuses victimes. La vérité est ;u'ii y a eu de nombreux cas de choléra et nêrne de typhus dans l'armée allemande, au ront et à l'arrière; mais jusqu'à présent l'épi-émie a heureusement épargné la population ivile. On signale pôurtant, un peru partout, de très tombreuses enolérines; et cola a sans doute pu réer une conclusion, qui est fort capable de je-er l'alarme parmi les Belges de l'étranger. La holérine est, en général, une maladie très ommune à cette époque, mais cette année l'épi-lémie a pris d'autant plus de proportions que 'alimentation carnée fait presque complète-aent défaut, que l'on se nourrit en général iresque exclusivement de légubes et aussi beau-oup de gens mangent los fruits avant que eux-ci soient arrivés à complète maturité. Lo peu do résistance à la maladie qu'offrent nalheureusement trop de gens fait qu'il y a ette année une proportion de décès plus con-idérablé qu'en temps ordinaire. Mais, nous o repétons, il n'y a pas lieu jusqu'à présent do 'alarmer outre mesure et tout permet d'espé-er que la situation ne s'aggravera pas davan-age.» * * Malgré le bluff impudent des communiqués iVolff, les seuls que publient les fouilles censu-ées, nos compatriotes restés en payâ occupé ont parfaitement au courant do la situation [îilitaire et aucun, fût—ce dans le hameau le ilus retiré, n'ignore que, depuis lo 18 juillet, [ n'est pas de jour où les boches n'aient re-ulé devant les alliés en subissant les pertes as plus ,,kolossales" et en laissant aux mains ,es vainqueurs un'butin considérable. — i ,,Lourde défaite des alliés", imprime gravement Wolff à tout bout de champ; mais les Belges savent bien que c'est chaque fois un : mensonge et que cela doit se traduire en réalité par: „ sanglante défaite des boches". Il n'est besoin que de voir la mine piteuse qu'affichent depuis six semaines les envahisseurs pour se rendre compte que tout est loin d'aller au gré de leur désir. Dans nos grandes villes, leurs fonctionnaires et les derniers militaires qui y sont encore ont maintenant une physionomie.soucieuse tout à fait significative ; et les femmes de ces messieurs, les légitimes et les autres, commencent à prendre l'air des gens qui pensent qu'il va bientôt falloir songer à faire ses malles. Parmi les simples soldats, il en est beaucoup qui ne se font pas faute d'avouer, quand ils ont l'occasion de parler à un de nos compatriotes, ' que la partie leur parait irrémédiablement perdue pour l'Allemagne et qu'Hindenburg vient de subir une série d'échecs dont il ne se remettra pas. Un ,,landsturmer", qui est attaché à un des nombreux bureaux militaires de Bruxelles et qui, ayant depuis longtemps avant la guerre des relations' cordiales avec une famille dJun négociant do la rue de Me-rode, y va encoro en visite assez fréquemment, y disait ces jours derniers tenir de source officielle que les pertes de l'armée allemande avaient été, depuis la seconde quinzaine do juillet, littéralement effroyables et que, rien qu'en morts, elles s'élevaient à deux cent mille hommes. Il a, à plusieurs reprises, raconté que de graves mutineries se produisaient maintenant très fréquemment dans l'armée qui pouvait autrefois se vanter d'être la plus discliplinée qui fût au monde, qu'il arrivait à chaque instant que des unités refusent nettement d'aller au combat, qu'au oeout lo commandement s'était montre d'une rigueur impitoyable dans la répression de ces rébellions, faisant fusiller sans pitié tous ceux qui passaient pour des fortes têtes et pour les meneurs, mais qu'actuellement ces incidents so reproduisent si souvent que les officiers, effrayés, essayent de ramener l'obéissance en s'adrossant au patriotisme des hommes, en faisant appel à leur respect et à leur amour pour le kaiser, mais que, bien souvent, leurs exhortations les plus chaleureuses, n'ont pas de succès, enfin qi?il est visible que la vieille discipline n'existo plus, que les défaites répétées l'ont tuée et qu'il faut s'attendre aux pires catastrophes. Tel est l'état d'esprit parmi les Allemands dans toute la Belgique occupée : il n'est pas brillant. * * * Quant à nos aktivistes, les récens événements du front Ouest, la brillante offensive des alliés et la retraite précipitée des boches, tout cela semble les avoir positivement atterrés. On pourrait presque croire que la défaite des Allemands les indigne et les étonne plus qu'elle n'indigne et n'étonne les Allemands eux-même:. 1 C'est que ces gaillards-là savent bien qu'une débâcle allemande serait pour eux lé\signal de la fuite et que, s: les boches viennent à quitter la Belgique, il serait très imprudent à eux do n'en pas sortir en même temps. Et ils sentent que cette % heure-là pourrait bien sonner pour eux plus tôt qu'on ne pense. Les patriotes s'amusent fort du nez que font visiblement les leaders flamingo-boches depuis quelque temps. Un mauvais plaisant a fait rire l'autre jour toute la ville de Gand aux dépens du professeur De Keersmoeker, l'un des vice-présidents du bureau du ,,ltaad van Vlaauderen", qui présida la fameuse réunion du 2 février à Anvers, en lui faisant porter à son domicile... une vieille valise! Les Allemands fortifient la frontière. (D'un correspondant particulier). Le,s Allemands exécutent en ce moment de très importants travaux d'ordre militaire sur le territoire belge, un peu en-deça de la frontière française, entre Courtrai et Mons. Cette région, légèrement surélevée, qui s'étend entre la vallée de la Lys et celle de la Sambre, se prêterait merveilleusement à une défensive contre un ennemi venant de. France. Les Allemands prévoient-ils qn'ils ne pourront résister bien longtemps sur leur fameuse ligne Hindenburg et qu'ils devront reculer encore un peu plus loin devant l'offensive victorieuse u«s alliés? S'apprêtent-ils à se défendre le long de la frontière belge et à tenter d'arrêter sur une nouvelle ligne plus reculée la poussée do nos armées ? C'est très possible. En tout cas, dans toute la région située immédiatement derrière Tournai, Lcuze, Ath, Chièvres et Mons, do vastes tranchées sont établies, qui constituent, avec leurs ouvrages bétonnés, un puissant système de fortifications. Tous ces travaux sont exécutés — est-il besoin de l'ajouter? — par des milliers de civils belges, raflés et emmenés en esçlavago par l'envahisseur et qui viennent, pour la majeure partie; de la Flandre orientale. Gand et Bruges ont, paraît-il, fourni leur bonne part à ces escouades do travailleurs, obligés de remuer la terre, de faire des travaux de maçonnerie, do transporter des charges de bois, d'établir des voies do chemin do for, de construire des ponts, tout cola sous la direction et la surveillance de sous-officiers, de pionniers et d'ingénieurs allemands. Parmi ces malheureux so trouveraient de nombreux compatriotes appartenant à des professions libérales et que rien ne préparait à exécuter des travaux qui exigent de la vigueur et une grosse dépense do forces physiques. ; SI y b m m Jf. septembre 1917 : Les Britanniques prof/ressent à l'est de Saint Julien.. { Les opérations militaires. Une journée glorieuse pour les Britanniques. Les troupes du maréchal Haig forcent le front allemand sur une longueur de neuf kilomètres. — Elles occupent de nombreux villages et font des milliers do prisonniers. Nouveaux progrès des Français. L9offsnsive des aliiés. Las Britanniques enlèvent Dury, Villers-lez- Cagnicourt, Cagrticourt, Nereuil, ViNers-au-Flos, Le Transloy, 1e bois Sainî-Piorre-Vaast, AUaines et Kaute-Allairies (Communiqué officiel.) LONDRES, 2 septembre. Ce matin les Canadiens et les Anglais, appuyée par des tanks, attaquèrent l'ennemi sur la route d'Arras à Cambrai et enlevèrent sur un large front une partie du système de défense organisé, nommé ligne Drocourt-Quéant et situé au sud de la Scarpe. L'ennemi avait abondamment pourvu d'effectifs ses positions. Il opposa une résistance acharnée. Mais sa défense fut brisée sur tout le front d'attaque avec de fortes pertes pour lui. Les Canadiens 6'emparèrent do Dury, Villers-lez-Cagnicourt et dépassèrent ces localités. Sur leur aile gauche les bataillons britanniques s'ouvrirent un chemin, tout en combattant, vers les lignes allemandes au nord-est d'Eterpigny. Sur leur aile droite les Anglais et les Ecossais s'élancèrent au delà de Reinoourt-lez-Cagnicourt, vers Quéant, et enlevèrent plusieurs positions fortifiées,, notamment lo village de Noreuil. Plus au nord nos troupes réalisèrent également des progrès et repoussèrent à l'est de Vaulx-Vaucourt de furieuses attaques entreprises par de fort3 effectifs ennemis. Les Anglais atteignirent la lisière ouest de Bou-gny et prirent Villers-au-Flos. D'âpres combats sévirent toute la journée autour de Le Transloy où les Britanniques repoussèrent de vives contre-attaques. Le village se trouve en leur pouvoir. Entre Sallisel et Péronne les Anglais efc les Australiens délogèrent l'adversaire du bois de Saint-Pierre-Vaast et conquirent Allâmes et Haute-Allaines. A l'est et au sud-est de Péronne les Australiens repoussèrent avec de fortes pertes pour l'ennemi les contre-attaques réitérées des Allemands. Nous fîmes aujourd'hui plusieurs milliers de prisonniers- Nçs patrouilles étendirent lem-s progrès dans les quartiers ouest de Lens. Sur le front de la Lys nos troupes continuent à gagner du terrain. Elles se trouvent en contact étroit avec l'ennemi. Nouveaux progrès des Français. (Communiqué officiel.) PARIS, 2 septembre. (Havas.) Au cours de la journée les troupes françaises, qui franchirent hier soir le Canal du Nord à la hauteur de Nesle, continuèrent leurs prcçrès et prirent pied ferme sur la pente ouest de la cote 77. Elle» firent des prisonniers. Entre l'Ailette et l'Aisne les Français .étendirent leur avance sur les plateaux à l'est de Crécy-au-Mont et de Juvigny.. Malgré la résistance de l'ennemi les Français s'emparèrent de Leuilly et de* Terny-Sorny. Ils rirent également des progrès au nord de Crouy. Sur le reste du front la nuit fut calme. Le concours dé l'aviation britannique (Communiqué officiel) LONDRES, 2 septembre. Dimanche nos aviateurs demeurèrent sans répit en contact avec nos vagues d'assaut. Nos ballons d'ob-servation furent continuellement avancés et signalèrent à l'artillerie de nombreux objectifs qui furent bombardés ensuite avec succès.Pendant toute la journée le terrain de retraite des Allemands fut exploré par no3 aviateurs volant à une faible altitude. Nos pilotes attaquèrent partout les groupes ennemis à coups de mitrailleuse ; ils infligèrent do fortes pertes et causèrent un grand désarroi dans les rangs de l'ennemi. Ils bombardèrent violemment les ponts et les bifurcations à l'arrière des lignes ennemies. Le bombarement. 6e poursuivit tant dans la zone immédiatement à l'arrière des lignes ennemies que plus vers l'est. iNos pilotes lancèrent enj 24 heures plus de 34 tonnes de bombes. L'activité dans les airs. (Communiqué officiel.) PARIS, 2 septembre (Havas). Le m au va" s temps entiava les opérations aériennes. Quatre avions ennemis et un ballon furent abattus. La contrée de La Fère fut bombardée ; près de St. Quentin et de La Fère des transports ennemis furent attaqués à coups de mitrailleuse. Nous lançâmes près de 18 tonnes de bombes sur des stations et des bivouacs à l'arrière du front où nous causâmes des dégâts importants. Les mitrailleurs britanniques atteignent le canal du Nord LONDRES, 2 septembre. (Router). Le quartier général britannique mande: Le bruit circule que nos mitrailleurs ont atteint le canal du Nord, à 5 milles à l'est de la ligne rompue. La percée de la nouille ligne Hindenburg LONDRES, 2 septembre. (Reuter.) Dans le§ Flandres la ligne englobe Voorme-zeele, les environs ouest de Wulverghein, Neuve Eglise, Steenwerdk, les environs est d'Estaires, La-couture. La retraite de l'ennemi continue. Dans l'attaque de ce matin entre la Scarpo et la Somme les Britanniques enfoncèrent entièrement la nouvelle ligne Hindenburg ontre Quéant et Drocourt. Ils réalisèrent une progression de 6 milles et atteignirent les premières maisons à l'ouest d'Etaing et de Gonicourt et un point à l'ouest de Dury. De Cagnicourt la ligne actuelle se dirige directement vers Quéant. La ligne Drocourfc-Quéant a été brisée en deux tronçons nettement séparés. La perce s'étand d'Etaing à Dury et de là à un point entre Cagnicourt et Quéant. Nous continuons à progresser encore à 3 heures de l'après-midi. Entre la Scarpe et la Somme nous avançâmes sans répit sur un front de 23 milles. L'ennemi oppose un'e résistance vigoureuse. Le temps est très mauvais, mais rien ne peut entraver notre progression. On sait qu'il y a une nouvelle ligne derrière celle de Drocourt-Quéant, mais cette nouvelle ligne, organisé© pour la couverture de Douai et do Cambrai, est loin d'être aussi solide que l'ancienne. Il y a enooie des détachements ennemie dans Lens. Plus vers le sud l'ennemi lança une forta ccntre-attaque et nous délogea du bois da Vaulx que noms avions occupé le matin. Les Anglais ont pris Le ïraîisloy et marchent sur Rocquignv.. Ils enlevèrent également les fermes à l'est de Saint-Pierro-Vaast et s'avancent vers Moislain et Allai- " nés, au nord-est de Péronne. Un© des victoires les plus importantes cte oztîc guerre. LONDRES, 2 septembre. Le correspondant de Reuter annonce: Je suis témoin de la grande braille quiy à ce que nous espérons &vec raison, semblera être une des victoires les plss importantes de cette guerre. Ce matin, à 5 40 heures, les Britanniques attaquèrent sur un front s'é-iondant -u sud de la Scarpe jusqu'à Quéant. A 7.S£) heu,rea nous avions forcé de front la ligne re%omméo et les cinq rangées de tranchées en rt\ d'une profondeur de 2 kilomètres. !.' « j heures après le bruit circulait qu'ur. •_ up de nos motoejcliste^-mitrai 1 lenrs a\>.ir son apparition sur la rive du Canal du Nord, à environ 5 milles à l^çt du point le plus rapproché de la ligne Drocourt. Ce groupe, composé de patrouilles avançant tiès rapidement, essaj'e de détruire les têtes de pont et de rompre les lignes de communication. Si en réalité nous avons avancé âçjh ai loin, ce fait ditnont.ro le succès de la bataille. On peut quai fior ce succès en disant que nous avons porté, aux Allemat^ls le coup le plus destructif et le plus 'Strato-gique qu'ils ont jamais essuyé au cours d'un combat d'un jour. Il n'est pas encore possible d'indiquer le nombre de prisonniers mais la rupture jusqu'à une profondeur de quelques kilomètres de la ligne considérée comme la ligne de résistance la plus importante des Allemands dit asyz. On dit que l'ennemi a concentré huit divisions pour parer le coup. Parmi les prisonniers il^pa des hommes appartenant aux unités les plus diverses qui ont été rassemblées hâtivement. Au début de la bataille nos avions gnalaient que les batteries allemandes s retiraient vers l'arrière. A mesure que nos hommes avançaient la résistance augmentai; mais à 11 y% heures nous étiocs à Cagnicou, :

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