L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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04 januari 1916
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s.n. 1916, 04 Januari. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 04 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/0c4sj1bj79/
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2ème Année I\°. 438 S cents flO Centimes) Mardi 4 Janvier 1916 L' ECHO BELGE L'Union lait la Forcer Journal quotidien du matin paraissant en Hollande Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de réduction : N. Z. VOOÏÏBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. . ( Charles Bernard, Charles Herhlci, Comité de Rédaction: ! „ , - , ( René Chambry, Emile Painparê. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Adnraîraîstji-iatâon du journal: N.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdanr Téléphone: Ï77S. Abonnent entsi HoBîandefï. I.3Q par mois. Etranger 8.2. OC pair moi! Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents ta ligne. Le Guerre de 1914 sera une ..Guerre de cent ans"! Je me souviens de la ,,Guerre .de soixante-dix" comme si c'eût été hier. Je revois ces trains douloureux de blessés pitoyables, amenant, sous la protection de la croix de Genève, alors respectée, en gare des Guillêmins, à Liège, leurs pantelants et plaintifs chargements. Puis ce furent les échos attristants du siège . de Paris," l'acharnement de la lutte à outrance, les horreurs fratricides de la Commune, la chute d'un impérialisme inoonscient 1 Et, de mes remémo rances de gamin, surgissent de superbes chevaux arabes, à longues queues, tout blançs ou tout noirs; de valeureux officiers français éclopés, la cigarette aux lèvres, le teint basané, distingués et séduisante, prenant philosophiquement leur mal en patience ; enfin quelque Turfco, bon enfant, au lire largo découvrant des touches de piano dans un coffre d ébène et, soudain, pour effrayer les gosses, roulant; des yeux terrifiants. * * * Et voilà qu'un impérialisme plus inconscient encore, et bien autrement coupable, étend un voile de deuil sur l'univers entier, à l'aurore d'un siècle au cours duquel l'humanité intellectuelle se préparait à réaliser les progrès matériels et moraux^ les plus considérables pour la perfectibilité et le bonheur des Peuples. Quel fantastique amoncellement de crimes ! < Que d'hypocrisie et d'imposture mises en oeuvre pour, systématiquement, 6emer la terreur, l'épouvante et la consternation parmi des populations innocentes! Quinze ans, vingt ans, trente ans après ,, soixante-dix" je déplorais l'attitude d'une certaine Presse de France qui, Vestale de 3a Haine, continuait, abusivement à mon sens, de publier des pages héroïques du ,,Livre d'or". Mais, actuellement que l'incpmmensu-rabtle perfidie d'une race éclata en son insolente impudeur, j'abjure mes intimes scrupules d'an tan et je proclame, _ sans réserve, que l'exéoration du monde civilisé, [pour ce Peuple désormais maudit, doit, jusqu'à l'exacerbation, être acharnée, Implacable, éternelle ! Trop longtemps, hélas! les Nations, aujourd'hui étroitement unies contre l'infâme envahisseur, se sont égarées en de vaines et toesquines discussions philosophiques, religieuses ou sociales. Dorénavant la solution des problèmes économiques sera, pour elles, prédominante, à l'exemple des grands Peuples neufs. Aussi l'a ,,Guerre de oent ans" actuellement engagée deviemlra-t-elle, la trêve des armeè conclue, une guerre essentiellement d'intérêts matériels. Il ne saurait être souffert que des hordes despotiques et cyniques emploient les ressources • financières prélevées commercialement sur l'épargne des autres Peuples pour réduire oeux-ci à l'esclavage! Les conséquences fatales de l'agression insensée dont nous sommes les victimes yeront, pour le conglomérat de plus en plus hétérogène qui en est coupable, de deux ordres distincts: les conséquences politiques et les ccnséquenoes économiques. Politiquement le châtiment inéluctable se traduira par le démembrement de l'empire né de la diplomatie de Bismarck et dont, désormais, chaque élément sera mis hors d'état de nuire. • . . Economiquement, les mesures de légitimé défense affecteront, entre autres, les carac-rères suivants: Les indemnités de guerre auxquelles 1 Allemagne et ses complices seront condamnés devront nécessairement être proportionnelles aux préjudices causés, c'est-à-dire, formidables.Toutefois, en présence du complet anéantissement financier des agresseurs, on n'exigera d'eux le paiement immédiat que d'une minime partie des indemnités; tandis que le solde, garanti par des gages infrangibles, fera l'objet de versements successifs répartis 3ur un très grand nombre d'années. Ces charges, logiquement énormes, obligeront les vaincus, à la création continuelle d'impôts correspondants qui, directement et indirectement, produiront une hausse considérable de tous les prix de revient. Il s'en suivra un renchérissement extrême définitif de la vie dans l'étendue des territoires qui auront été l'empire allemand ou de ceux de ses complices. La hausse constante des prix de revient de toute la production industrielle élèvera une "barrière infranchissable à l'exportation; enfin, l'exclusion systématique, sur les grands marchés mondiaux, de tous produits ^indésirables" aura comme corollaire une réduction de la production, t'est-à-dire une nouvelle accentuation de cette hausse. Tel sera le glas funèbre d'une aberration fantastique tendant à l'outrecuidante prétention d'une hégémonie mondiale que rien ne justifie, mais qu'excuse, tout au plus, dans une certaine mesure, une ignorance absolue de la psychologie humaine et des sentiments "légitimes d'indépendance des ' Nations moralement qualifiées pour demeu-Umà la fcete de la .civilisation. Au point dg,. vue économique, la Guerre de 1914 sera donc une ,,Guerre de cent ans".... si pas plus! J. G. —O J .. g* ' — Encore Dom Morin JJCH ituieurs a© ,,i j^eno UIIU appuo, il y a quelque temps déjà, que Dom Germain Morin, un 'bénédictin français do l'abbaye de Maredsous, vivant actuellement à Munich, avait violemment attaqué, dans une revue allemande, le livre de Mgr. Baudrillart: ,,La guerre allemande et lo catholicisme" et avait fait l'apologie de l'Allemagne en engageant les Belges à accepter le joug des Barbares. En agissant de la sorte Dom Morin était deux fois traître, d'abord à sa patrie la France, et ensuite à la Belgique, où il a séjourné de longues années. Ce Français emboché vient de faire parler de nouveau de lui, anx dires du ,,XXe Siècle" qui, sous le titre: ,,TJne nouvelle et odieuse manoeuvre", écrit ce qui suit: Il paraît que Dom Morin, loin de comprendre ce que son rôle a d'odieux, y persévère misérablement. On lira avec intérêt la lettre suivante que nous adresse un de nos lecteurs. Ajoutons-y ce détail assez significatif: ^l'Information", où Dom Morin a publié ses articles, a reparu à la fin de 1914 avec cette indication d'éditeur: ,,André Norz". Ce nom ne dit,peut-être rien à beaucoup de nos lecteurs : c'est celui du fonctionnaire autrichien qui dirigeait avant la guerre le Bureau des chemins de fer austro-hongrois ouvert place de Brouckère.... Ce° détail noté, donnons1 la parole à notre correspondant : ,, Après les protestations justement motivées qu'avait provoquées dans les pays alliés et ailleurs même le premier article de Dom Morin contre l'œuvre entreprise par Mgr Baudrillart; après le désaveu public que l'abbé de Maredsous avait donné dans sa lettre au directeur du ,,XXe Siècle", lettre reproduite par la plupart des journaux, Dom Morin a cru devoir à son honneur de répondre à toutes ces attaques en publiant, dans les colonnes de ,,l'Information" de Bruxelles, journal à ïa solde de l'Allemagne,un nouvel article, pour justifier son attitude. Loin de se justifier, il s'entête dans ses idées et, entre autres, il va même jusqu'à annoncer, qu'au point de vue théologique, les Belges doivent reconnaître l'autorité de l'envahiseui, autorité qui, dans la circonstance présente, ,,si provisoire qu'elle puisse paraître, n'en est pas moins, dit-il, ordonnée par Dieu". Par sa première lettre pastorale: ,,Patriotisme et endurance". S. Em. le cardinal Mercier a condamné à l'avance la thèse du savant bénédictin, qui eût mieux fait certainement de demeurer dans 1e domaine de ses études patriotiques. Qu'il le veuille ou non, son attitude ouvertement germanophile, du moins pour le public mal informé, est de nature à jeter le discrédit sur les sentiments patriotiques des moines de l'abbaye de Maredsous. Et pourtant, tous, sans exception, sont Belges de coeur et d'âme; tous, à la suite de leur Abbé, sont unanimes à déplorer et à blâmer l'attitude de leur confrère, dont le trop long séjour en Allemagne, loin de son abbaye, a oblitéré le sentiment vrai du droit et de la justice. ' Mais voici où éclate une fois de plus la fourberie teutonne. L',,Information" a imprimé en tiré à part le second article de Dom Morin. Sur la couverture, on peut lire le titre suivant: ,,La guerre et le catholicisme. Appel à la foi et au bon sens des catholiques belges, par Dom Germain Morin, 0. S. B., de l'Abbaye de Maredsous. Prix : 0.15 centimes. Au profit des pauvres des environs de Maredsous." Cette dernière note, sans aucun doute, pour jeter la suspicion sur le patriotisme des moines de. Maredsous, et la brochure a été envoyée en stocks aux bourgmestres des localités .avoisi-nant l'abbaye. Devant cette infâmie, le Père Prieur de Maredsous devait protester publiquement; à cette fin, il a voulu faire insérer une lettre dans l',,Ami de l'Ordre", de Namur, organe officiel allemand en Belgique. Le censeur s'est refusé à la laisser. imprimer. Le Père Prieur eut beau relever tout ce que cette conduite avait de déloyal et de déshonnête, puisqu'elle trompait le publio et jetait les soupçons les plus odieux sur ses confrères, il n'obtint qu'un refus plus catégorique, et cette réponse vraiment digne d'un Allemand : ,,A l'heure actuelle, tous les moyens sont bons, pourvu que nous arrivions à nos fins". Dans une église de Bruxelles, il y a quelques semaines, on a lu du haut de la chaire de vérito une réfutation nette et apodictique de la thèse de Dom Morin. Quant à la manoeuvre de 1',,Information", puisque les moines de Maredsous ne peuvent se justifier chez eux, en la dénonçant dans les journaux, qu'ils aient au inoins la satisfaction d'apprendre qu'au dehors on a eu à coeur de dévoiler la nouvelle fourberie teutonne et de proclamer la vérité de leur sincère et ardent patriotisme. Un ami de Maredsous. — ..niati ■ SI y a un an Jf. janvier 1915 : A vance des alliés au nord de Nieuport et à Saint-Georges (Belgique); actions locales wr le reste du front; bombardement de Soissons et de Reims par Vennemi; les Français occupent une carrière et des tranchées allemandes route de Rouvrais à Scdnt-Mihiel et chemin de.Mai-zey à Sa-mt-Mihicl. En Alsace, les Allemands repousses du hameau de Creux-d'Argent, près d'Orbey (sud-est du col du Bonhomme): maintien des positions françaises de Thann à Cernay. Front oriental: dans les Garpathes, au col d'Oujok, retraite des Autrichiens, qui perdent un grand nombre de prisonniers ; les Russes ma/Ltres de la Bu-kovine. Au Caucase, victoire russe: le 9e corps d'armée turc prisonnier avec son matériel de guerre; le 10e corps en déroute. Ardahan occupé par les Russes. Les Serbes franchissent le Danube en Autriche. En Albanie, les insurgés repoussés à Durazzo. En Afrique orientale allemande, bombarde-ment^ do Da^ies-Salam par, les Anglais* En Belgique. Le régime de la terreur. On peut lire sur les murs de la capitale l'avis suivant : ,,Par ordonnance du 22 déoembre, rendue par le oonseil de guerre de campagne, les condamnations suivantes ont été prononcées : 1. Laure Acar, tailleuse à Gand;. 2. Emile De Paepe, affréteur à Anvers: travaux forcés à perpétuité; 3. Armand Thonard, négociant à Bruxelles: 15 ans de travaux forcés. 4. Epouse Thonard, à Bruxelles; o. Félicité Acar, rentière à Gand; 6. Jean Verheecken, ouvrier des chemins de fer, à Gand; 7. épouse Verheecken: chacun à trois ans de travaux forcée. 8. Jeanne Acar, brodeuse à Gand : ans de travaux forcés. 9. Henri Crokaert, ouvrier, à Lille (France) : cinq années de travaux forcés. Laure Acar et Armand Thonard ont été condamnés pour délit d'espionnage le long des voies ferrées; ils sont, au surplus, convaincus d'avoir été en relations avec nos ennemis et de leur avoir fourni des renseignements, soit verbalement, soit par écrit, et se rapportant à des faits de guerre. Verheecken a fait le service d'espionnage ayant trait au trafic du chemin de fer ; De Paepe a espionné pour l'ennemi ; Crockaert a essayé de se livrer à l'espionnage. Les autres ont favorisé l'espionnage. Le tribunal n'a pas condamné à mort Laure Acar, la principale inculpée, à cause de son jeune âge." Nous ne commenterons pas. Tous les Belges savent ce qu'il faut penser de- la justice allemande. Aucun Belge n'oubliera les noms de ces nouvelles victimes de la terreur. A Bruxelles. Voici le texte d'une carte adressée le 12 déoembr'e par le bourgmestre Max à l'un de ses admirateurs. Château de Celle, Hanovre, 12 décembre. Cher Monsieur, Votre airriat/.e lettre m'a été envo3>ée à 'ma nouvelle résidence, où je suis arrivé le 27 novembre, après quelques vicisiitudes. L'amélioration est appréciable et j'en avais bien besoin. Merci pour votre sympathie, ; (s.) Adolphe Max. Plusieurs démarches ont été faites auprès de souverains de pays neutres pour obtenir la libération du vaillant bourgmestre. La dernière en date est de M. Maurice Wil-motte, professeur agrégé à l'Université de Paris et professeur à l'Université ds Lié.^o. Elle est adressée à S.M. Alphonse XIII. M. W1. linotte demande au roi, en termes émouvants, d'intervenir en faveur de M. Max, détenu en Allemagne contre toute loi. * * * ' Se souvient-on aue l'année dernière, à Ja Noël, les Allemands avaient dressé plusieurs arbres de Noël dans le parc, si scandaleusement mis à mal par ces Cultivés qui n'aiment guère les cultures! Cette fois, le sapin de Noël a été remplacé. Par quoi? Nous vous le donnons en mille! j Par des oies. Parfaitement; depuis les premiers jours do -décembre des oies, au nombre de plusieurs centaines, se trouvaient dans notre parc où des soldats'avaient reçu mission de veiller sur leur état de santé. Et c'était un' spectacle assurément peu banal, j auquel nos ketjes prirent un plaisir énorme ! Car, on peut circuler dans certaines parties ! du parc et l'on peut approcher des oies. Les plaisanteries allèrent donc leur train et l'on s'est moqué agréablement des oies et des soldats boches jusqu'au jour du sacrifice... Mais des pauvres bougres, qui n'avaient pas une croûte de pain à se mettre sous la dent à l'heure où la faim frappait au creux de leur estomac, osèrent manifester leur mécontentement. Il n'y a que les Allemands qui ne comprirent pas ! * * * On raconte que Nestor Wiimart serait atteint d'une maladie des yeux, très grave, et qu'il serait menacé do perdre la vue. * * • On annonce la mort, en Angleterre, de l'avocat Ernest Delhasse, colonel de la gar- l de civique de Bruxelles. « * » Nous apprenons la mort de l'éditeur- : libraire Lamevtin, décédé inopinément. 1 C'était l'un de nos plus réputés libraires. Il était très connu dans le monde de la littérature et des arts. * * * Nous apprenons le décès de M. Michel Mour-lon, le géologue bien connu, qui vient de mourir à l'âge de 70 ans dans sa propriété de Boits-fort.Le défunt avait rempli Tes fonctions de directeur du service géologique de Belgique. Il était directeur de la classe des sciences à l'Académie Royale, commandeur de l'Ordre de Léopold, officier do la Légion d'honneur et membre correspondant de nombreuses sociétés savantes de l'étranger. En Bradant Un attentat sur la voie ferrée à Ruysbroeck a donné lieu à l'arrestation des autorités communales. Les habitants de la commune veillent la nuit pour éviter des représailles alors qu'il est avéré que la bombe a été jetée par la portière d'un train ne contenant que de? soldat© allegLandSi A Aavers. M. Fernando Schùl-de Beukelaer est décédé en Angleterre le 27 décembre. * * ■» Un appel vient d'être adressé à tous les membres des conseils d'administration et des comités des groupements de la, petite bourgeoisie pour qu'ils aident l'Association nationale des classes moyennes de Belgique, présidée par le sénateur Koch, un nouvel organisme qui a pour but de fournir différentes matières premières à ceux qui en ont besoin. Era CSaireiisIineï Des achats considérables de pommes de terre ont été faits par des émissaires qui font des offres allédhantes et au 'besoin effrayent les cultivateurs. Ils leur disent: ,,Voyez! nous vous proposons une excellente affaire; nous vous payons un prix qu'aucun client du pays n'est en mesure de vous donner ; c'est une aubaine, mais prenez garde, si vous refusiez d'accueillir nos offres, vous pourriez vous at-teadre à yoir tout votre 6tock 'réquisitionné et vous ne toucheriez alors que le prix maximum fixé par les arrêtés qui ont été promulgués." -I Est-il étonnant, dans ces conditions, que les accapareurs parviennent à leurs fins? En Campine, 1e prix payé couramment par les émissaires dont il s'agit est de 19 francs les 100 kilos, dope le double du prix maximum fixé, i Au66i la vente marche bon train ; bientôt les stocks seront complètement épuisés et l'ali-iiient si nécessaire aux familles ne s'obtiendra plus qu'à prix d'or. Les accapareurs feront fortune pendant que la famine étreindra nos populations ! A Lierre. A Lierre, les paysans ont porté le prix du 'ait de 20 à 24 centimes, ce qui, à raison d'un iitre par ménage et par jour, représente une charge de 73,000 francs par an. La commune a acheté 300 tonnes de charbon pour les distribuer en hiver, ainsi que .500 tonnes de pommes de terre. Les oeufs coûtent 34 cenA;mes pièce, le beurre 5 irs. 70 le kilo. A Liéie. Le tribunal allemand a beaucoup ^travaillé" ces temps derniers. Il a condamné, entre beaucoup d'autres, M. Achille Lan-duyt, de La-ndon, à quatre mois de prison pour avoir dit quelques vérités1 bien senties a un soldat boche. Il a condamné aussi M. Leopold Combien, architecte à Liège, à 100 marks d'amende ou à dix jours de prison pour n'avoir pas déclaré un automobile et des pneus et — bien entendu — a ordonné la saisie immédiate de la voiture et des bandages. L'rgent de po'ice Mathieu Disait, qui -avait garde un revoivèr chez lui. se voit frapper de 150 mark5; d'amende ou de 30 jours de ; prison, — au choix. Et il y en a d'autres, beaucoup d'autres condamnations moins intéressantes. A Verviers. M. Mathieu Springler, directeur de la prison de Verviers, a été condamné par le tribunal militaire de Liège! Les Boches l'accusèrent d'avoir gardé des armes et des cartouches dans son domicile privé et, comme ils ne pouvaient mettre en prison le directeur d:> la prison, ils l'ont obligé à payer 300 d'amende! <0 £2 eu Un lecteur nous fait observer, à propos de la flamandisation de l'Université de Gand par nos ennemis, que les vrais Flamands ne fréquenteront pas cet établissement d'instruction. Car ils se souviennent tous, dit-il, du manifeste flamand en réponse aux clowneries flamingantes des pitres salariés Léo Picard, René De Clercq, Jacob et qui portait ces mots : ,,Nous repoussons loin de nous, avec indignation, toute faveur qui viendrait de l'ennemi." Pour tout bon Flamand /a question est donc résolue: il boycottera l'Université flsa-m ingo-allemande, purement et simplement. Le principe d'une université flamande est admis par le gouvernement belge : celle-ci sera ouverte au jour et à l'heure qu'on jugera convenables. Car cette flamandisia-tion de l'Université de Gand est une inconvenance et une insolence. Mais, venant des Boches, qui pourra s'en étonner? A tu Pays Watîoîi. Dès la déclaration de guerre, écrit ,,Le XXe Siècle", les habitants de Florennes, comme s'ils avaient prévu la sanglante bataille de la Sam-bre, rivalisèrent de zèle pour préparer les secours aux blessés. M. le doyen do Florennes, aidé de MM. Al-lard, Benedix, Berthonièr.e, Boyens, Dewist, Dupierreux, Gerry, Pierrard, Taminiau, ainsi que de Mmes Attout, Berthonière, Bertrand, Biot, Bodart, Duchâteau, Everard, Guerry, Rolain et Thibaut, etc., centralisèrent les dons qui arrivaient de tous côtés. Il n'y eut pas une famille qui n'envoyât son obole: les femmes, les jeunes filles s'incrivirent pour assurer lo lavage et l'entretien du linge ; lefe dames de la • Croix Rouge mirent à profit les derniers jours pour multiplier autour d'elles les leçons et les enseignements taillement en oeufs et en laitage : ce fut un élan magnifique et général. Les locaux nécessaires à l'hospitalisation des blessés furent mis à la disposition de la Croix Rouge par les Pères Jésuites français qui occupent depuis quelques années l'ancien château des ducs de Baufort. Ce fut le 14 août que l'on vit arriver à Florennes les premiers détachements de. l'armée française. Au milieu de quel enthousiasme furent accueillis nos alliés! Les familles flo-rennoises, pensant au pere, au mari, au fils qu'elles venaient de donner pour la défense du pays, reçurent les soldats français avec la plus large cordialité. Ce fut la première bataille de Dinant qur — le 15 août — fournit à l'hôpital de Florennes ses premiers blessés, au nombre d'une trentaine. Les jours suivants, ce fut, dans la région, un incessant va-et-vient de troupes. Do jour en jour aussi, le son du canon se faisait entendre plus proche; les roiites se couvraient d'habitants s'enfuyant des contrées déjà ravagées par l'ennemi. A* ceux-ci aussi, les habitants de Florennes donnaient, au passage, l'accueil le plus réconfortant. Le 22 août, Florennes eut véritablement le spectacle des horreurs de la guerre : dès le matin, des trains amenaient les blessés par centaines qui venaiont directement du combat, et toute la population s'employa à les transporter, avec d'infinies précautions, de la gare au château. A 4 heures de relevée, ce jour-là, plus de douze cents blessés" y étaient déjà soignés ! Hélas, la situation ne cessait d'empirer et le dimanche 23 août, vers dix heures' du matin, l'alarme était donnée. Les officiers français, demandaient aux habitants d'évacuer leurs demeures et des- familles entières, en proio à la plus poignante émotion, prenaient le chemin de l'exil. Ceux-là seuls qui ont vécu les jours et les nuits d'angoisse qui suivirent, au milieu d'une armée en retraite, peuvent en comprendre l'horreur. Tous les blessés pouvant supporter le transport avaient été évacués dès le 23 août. Trois cents restèrent à Florennes où ils furent choyés jusqu'à leur départ pour l'Allemagne; le'dernier quitta Florennes en février. Avant l'entrée des forces allemandes à Florennes deux uhlans avaient été tués, un autro avait été blessé. Grâce à ce dernier, qui put certifier à ses officiers que des soldats français et non des civils avaient tué ses compagnons, la A ille fut épargnée ; aucun civil ne fut fusillé; Deux maisons, cependant, furent incendiées près de la gare de l'Est: la maison Gravy et la maison Philippe. Le pittoresque clocher do l'église a aussi reçu un obus, mais a pu heureusement être réparé. Pendant les premiers temps de l'occupation, les Allemands étaient très tracassiers et ïl fallut toute la diplomatie de M. le Doyen et de quelques notables pour empêcher les envahisseurs de faire des malheurs. Les soldats, néanmoins, s'en donnaient à coeur joie et bien des maisons furent pillées. L'hiver dernier on institua chez Mlles Atout, aidées d'un comité de Dames, l'oeuvre de la soupe pour les nécessiteux. Un ouvroir pour femmes et jeunes filles a aussi été établi par les soins de ce comité. Actuellement la vie est redevenue presque normale à Florennes. Les villageois des environs reviennent au marché du jeudi qui ne. se tient plus place Verte, mais a lieu maintenant place de la nouvelle Gare et la ville a repris son aspect habituel. Une vingtaine de familles seulement sont encore à l'étranger. Le comité cantonnai de ravitaillement est présidé par le vicomte Eugène de Jougher, conseiller provincial. Comme dans toute la région, la situation, sous ce rapport, est très satisfaisante. En juillet 1915, les Allemands enlevèrent les rails du vicinal Florennes-Dinant. Depuis lors, deux voitures, appartenant à MM. Génicot et Pestîaux, assurent quotidiennement le service entre Florennes et-Dinant. La. ligne de.chemin de fer de Chatelineau est aussi desservie pâr plusieurs trains mixtes (marchandises et voyageurs), mais qui ne circulent qu'avec une extrême lenteur. La- gendarmerie de Florennes et ïa maison Bethonière sont occupées par. des gendarmes allemands. Une première fois la commune de Florennes fut condamnée à une amende de 300 marks pour bris accidentel d'un fil téléphonique, place Verte. Plus récemment, pour le même accident à un fil télégraphique le long de- la ligne du chemin de fer, les notables de la ville ont été condamnés à garder la voie pendant dix jours et dix nuits. L'administration communale emploie les chômeurs forcés à la réfection des routes du côté de la Tannerie et des fonds de Dinan't, à l'amélioration de la place de la Chapelle, etc. Au ILSrrîlbc&aErg. Le gouverneur allemand a pris de sévères mesures contre les accapareurs qui profitent de la situation pour voler — le mot est exact — leurs compatriotes. On s'était contenté jusqu'ici de leur infliger des amendes atteignant quelques centaines de marks. Trois d'iinquants durent même verser mille marks d'amende chacun. Un certain Boekmans, meunier à Kerniel, qui avait vendu de la farine à des prix exhor-bitants, a été puni de la façon suivante: il ne pourra plus vendre do farine pendant trois mois. Et le Boche qui gouverne le Limibourg parle de se montrer plus sévère encore, de faire citer le6 commerçante-voleurs devant le oonseil de guerre et de les emprisonner au cas où ils poursuivraient leurs méfaits. En quoi cet homme n'a pa6 tort! AV 8 S. Nous serions reconnaissants à nos abonnés qui reçoivent leur journal par la poste et dont l'abonnement expire le 1 janvier de bien vouloir nous envoyer un mandat poste de fl. 1.50 en mentionnant sur le mandat poste : Renouvellement li'ahonnemcnl. le justice ailemonde eî ies femmes. Le vrai motif de l'exécution de iiss CaveSi. La ,,Norddeutsohe Allgemeine Zeitun^" no. 334, du 2 décembre 1915, Zw. Ausgabe, 'pour défendre l'empire allemand contre le soulèvement d'.horreur dont il a été l'pbjet à la suite de 1 exécution de Miss Ca>vell, rappelle quo l'empire n'est pas le seul des Etats bellio*-rants à avoir lait exécuter des femmes pour ,,crime de guewe". Elle cite entre autres, ave un fac-similé de proclamation à l'appui, le Gouvernement belge qui a fait exécuter à Louyain. le 18 août, une espionne belge, régulièrement condamnée la veille. Là gazette officieuse allemande se donne là une peine fort inutile. Elle n'apprend rien à personne en disant que dos femmes ont été exécutées sur condamnations prononcées par des tribunaux militaires, et en France et en Belgique. Il n'y a pas besoin do fac-similé pour le prouver: aucun des gouvernements intéresses no songe, croyons-nous, à nier ni à cacher le fait. Personne non plus ne songe à contester quo les règles ou coutumes de guerre reconnaissent, en principe, le droit pour un chef d'armé*», d'occupation de faire prononcer régulièrement des peines, même la peine capitale, contre'lei auteurs d'actes compromettant gravement la sécurité des forces qu'il commande. On ne prétend pas davantage qu'au point de vue de la responsabilité encourue, il y ait nécessairement, et dans tous les cas, une différence à établir entre les inculpés, suivant qu'il s'agit d'hommes ou de femmes. En résumé, ce qui est ici l'objet d'une critique de principe, ce n'est pas, en soi, le fait d'une mise en prévention, ni le fait d'un jugement, ni même celui d'une condamnation à mort. Tout cela est à côté de la question. Co dont il s'agit, ce que l'opinion publique reproche à l'Allemagne, c'est — réserve faite de la régularité de la procédure, — d'avoir prononcé et exécuté une sentence de mort contre une femme dans des ,,conditions de secret et de préçipita-tion qui décèlent do la part des autorités , militaires.allemandes la volonté arrêtée d'avance d'aboutir à tout,prix à la mise à mort de la victime". Le rapport de la Légation américaine de Bruxelles et ses annexes établissent de la manière la plus nette les points ci-après : lo. La- procédure qui fut ouverte contre Miss, Cavell, — si toutefois ello est conforme aux règles du Code pénal militaire allemand ou aux règles spéciales mises en vigueur en Belgique. — . est une procédure qui livrait la prévenue entièrement aux mains de l'accusation et qui, en fait, l'a privée du moyen d'organiser sérieusement sa défense (1). La prévenue fut tenue au secret absolu. Ses amis l'avaient pourvue d'un avocat, Me Thomas Braun : cet avocat fut frappé d'ostracisme des le 10 septembre, pour l'indépendance de parole qu'il avait montrée dans un procès antérieur, et dut se désister de la cause ; un nouvel avocat, M Sadi Kirschen, ayant été choisi,^ la prévenue ne put jamais conférer aveo l'ui. Le défenseur ne put examiner le dossier avant l'audience ; toute la cause se jugea sur un dossier formé unilatéralement et sans contradiction effcctivo par le ministère public allemand. Les seules ressources de la défense consistèrent dans la plaidoirie que l'avocat dut improviser instantanément, d'après 'xes éléments dégagés au cours do l'instruction orale d'audience,' laquelle, au surplus, se déroula sans aucune garantie de publicité, à. huis. clos. Ce huis clos même est une des raisons données par l'avocat plaidant (voir la lettre de Me, S. Kirschen du ..Nieuwo Rotterdamâche Courant" dû 3 novembre 1U15) pour expliquer qu'il n'ait pas, après sa plaidoire, fait rapport des débats d'audiencé à la Légation américaine.2o. Le jugement parait avoir été prononcé à huis clos, peut-être même hors de la présence de la prévenue, en tout cas, hors de la présence de son avocat, et sans avertissement ni communication à celui-ci, qui a déclaré ensuite ne* l'avoir connu que ,,comme tout le monde, par la nouvelle de l'exécution". 3o. Le prononcé, du jugement a été caché le plus longtemps possible à la Légation américaine, seule en état d'intervenir efficacement en vue de la grâce à obtenir. En effet, les délégués officiels de la Légation, après *voir été positivement trompés par un fonctionnaire allemand sur la date et l'heure du prononcé, furent, en outre, sur le point d'être détournés de leurs démarches ,,in extremis" par les représentants qualifiés du Gouvernement civil allemand : ,,11 ne pouvait en tout ca3 être question, opinaient-ils, d'une exécution dans les vingt-quatre heures." 4o. Le Gouverneur militaire allemand, après avoir refusé de recevoir la requête de la Légation américaine, et bien qu'il sût que cett'> Légation voulait faire appel à la clémence de l'empereur, donna ou maintint l'ordre d'exécution dans la nuit même, et cet ordre fùfc exécuté. Il résulte de ces faits incontestables que l'autorité militaire allemande, après avoir recherché et obtenu, contre Miss Cavell, un jugement do condamnation capitale, ,,cn a précipité délibérément l'exécution et a usé «les procédés les plus insolites, pour priver la condamnée de l'ultime chance d'un acte de clémence impériale". On est donc fondé à dire que l'autorité militaire allemande était résolue d'avance, à tout prix, à la mise à mort de Miss Cavell. Voilà très précisément ce dont on juge l'Allemagne coupable dans le cas de Miss Cavell. Cela porte un nom dans la langue juridique: c'est un ,,meurtre judiciaire". Et ce qui révolte, à bon droit, la conscience

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