L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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23 december 1917
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s.n. 1917, 23 December. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 08 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/qb9v11wq8q/
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. «r r ■ * *■ lâme Année N°. 115© et BIST S cents IMmanclie 33 et irihdi 24 e L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. .tournai «assotidsers dis rnatiai Bjets-alssarat en HoIIaraele ■■ 1 ■ ■ v_. » Belge est notre nom de Famille. Toutes les fl-ettires c3oâ voccî être adressées au bureau cfie rédacéiion: IM- X- VOORBIJRGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téiéphioties: 2797 et 177.^. 14tis-tia cia wm*«=n... v. ... Charles Bernard, Louis Piérai Ctoirracte cBe R«dactaoti.| Reraé Chambry, EDra-saSe? Abonnements: Hollande f!. 1.5Q par mois. Etranger il. 2.00 par niois. Pour les Militaires a» front et lés militaires internés en Hollande fl. 0.75 par mois payable jar anticipation. Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la Signe. En Italie. Nous savons les causes de la débâcle italienne. Ce n'est pas von Below, c'est le défaitisme-pacifiste qui a ouvert la brèche de Tolmino par où s'est rué le flot barbare. Nous pouvons en parler d'autant plus librement que, depuis, l'armée italienne s'est magnifiquement ressaisie. Les hordes^ de fuyards, qui, naguère, couvraient les plaines de la Vénétie, sont revenus 60us les drapeaux et ces hommes rachètent au prix de leur sang la défaillance funeste d une heuie. Depuis six semaines l'armée du général Diaz, qui, d'après les critiques _ militaires neutres, ne devait pas tenir un j<Jur sur la ligne du Piave, reconnue depuis toujours comme étant impropre à la défense, brise les efforts combinés des divisions austro-allemandes. Hier encore les Italiens, dans un- brillante contre-attaque, reprenaient le monte Asolone à l'ouest de ce monte Grappa qui constitue la clef du système défensif de nos alliés entre la Brenta et le Piave. C'est un beau- fait d'armes en soi; c'est un fait d'armes vraiment "admirable quand on considère comment et dans quelles conditions il a été accompli. Quand le moral de soldats vaincus, ébranlé par deux mois de luttes surhumaines où il fallut toujours reculer, trouve encore de pareils sursauts, à quel niveau ne montera-t-il pas quand la victoire, enfin, daignera sourire à leur bravoure?Mais les causes qui ont amene la rupture du front italien et le désastre du Taglia-mento ont-elles disparu? En Italie, ce pacifisme, qui tire une manière d'idéal des plus bas mobiles do l'âme eti qui haiisse jusqu a la qualité d'une vertu la négation de tout sacrifice, avait même avant la guerre de nombreux adhérente. Il trouve un allié naturel dans le parti de l'Allemagne que dirige Giolitti et dans certaius milieux du monde moir dont les intérêts sont en Autriche. Deux ans après le discours du Quarto, 1 enthousiasme irredent était tombé. Le peup e voyait moins Tries,te, il sentait plus vivement les privations et les misères de la guerre La révolution russe vint ii son heuie, une heure néfaste. Les germes de dissolution qu'elle répandit par le_ monde tombèrent ici dans un terreau fertile. Et quand les délégués des Soviets, reçus en triomphateurs' à Turin, eurent accompli leur tournée à travers la péninsule, les temps^ étaient mûrs pour une action décisive de l'ennemi du dehors. Le danger imminent, la patrie menace® refirent l'unanimité dans le sentiment italien. C'est sous cette impulsion, portés par l'âme de tout un peuple, que les soldats du front surent accomplir ce prodigue de dresser une nouvelle barrière devant 1 assaillant. Mais en même temps, aussi, le défaitisme a relevé la tête. Il sévit au sein du parlement, où le parti de Giolitti 6ert-de trait d union entre les extrémistes de droiteet de gauche, et dans la presse. Et c'est ici que l'on regrette l'absence d'un pouvoir fort, capable d'imposer la volonté nationale à ces dissidents-de la volonté nationale. Sous le couvert de l'immunité parlementaire, les députés peuvent librement saboter la défense du pavs et les journaux vendus^à des syndicats "de publicité allemands mènent campagne en faveur du honteux compromis qui, sauvant l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, sauverait aussi les principes néfastes que ces empires incarnent. Etrange contradiction ! La démocratie, dans sa lutte contre l'impérialisme bureaucratique, se détruit elle-même à force de vouloir rester conséquente avec elle-même. Comme si la première loi n'était pas d'exister, ce que les anciens Romains avaient si admirablement compris en introduisant dans #leur Constitution la dictature pour le temps de guerre. Les parlementaires italiens sacrifient l'Italie au principe de leur immunité sacro-sainte ^ sans prendre garde qu'ils ravalent cette dignité de représentants du peuple dont ils sont si jaloux au petit travers d'une vanité ridicule. C'est au point que le ,,Popolo d'Ita-lia", qui mène contre le pacifisme défaitiste .me vigoureuse et magnifique campagne, a pu écrire: ,,TJne des conditions pour vaincre dans cette guerre est de fermer le parlement et d'envoyer les députés au diable. Wilson, par exemple, exerce la dictature et le Congrlfc ratifie ses résolutions. La plus, jeune des démocraties se rend bien compte à l'instar de la plus ancienne, celle de Rome, qu'une conduite démocratique de la guerre est la plus élevée des sottises humaines; un parlement ne peut faire qu'une guerre démocratique et une guerre démocratique ne peut conduire qu'à la défaite. Le peuple résoudra ce problème en dehors du parlement et, si nécessaire, au-dessus ou contre le parlement." , Une reine d'Espagne devait se laisser brûler vive plutôt que d'accepter une main qui ne fut point noble pour la tirer du danger. Nos démocraties ont un peu la même mentalité. Elles consentiraient à mourir par attachement à un principe qui n'est plus qu'une stérile étiquette. Le mémo phénomène, à des degrés différents, se produit en Italie et en France. Mais, comme en , France le bon sens prend toujours le des- : sus, la volonté populaire a porté M. Clemenceau au pouvoir. Est-ce que le bon sens, en Italie, finira par imposer le gouvernement d'un homme qui saura traiter les Giolitti en Caillaux? Le général Diaz et ses soldats feront le reste. Charles Bernard. -mi. «mi IIT P' // y a un m 23 décembre 1916. — En Champagne les Français repoussent une attaque à l'ouest d*Auberive. Les Britanniques réussissent des coups de main ptrès d'Y près. décembre 1016. — Le Sénat français 99te une motion de confiance, dans le. Qou- la neutralité Je la Belgique. Une opinion française La ,,Croix du Pas-de-Calais" écrit: ,,S'il s'agit de rendre à la Belgique l'indépendance d'avant la guerre c'est trop peu. La Belgique a fait trop figure de grande personne pour lui mettre encore des lisières. Sans doute la Belgique ne peut prétendre au rang de grande puissance, mais elle peut prétendre à celui — et on doit le lui donner sans qu'elle le demande — de grande petite puissance Dans le conseil des nations, la Belgique a droit d'avoir désormais non plus seulement voie consultative mais voix délibérative et il faut s'habituer dès maintenant à voir ses hommes d'Etat parler avec autorité et sans qu'on leur en donne la permission. La Belgique est majeure et a montré ce qu'elle pouvait faire de 6a majorité. L'indépendance de 1830 est surannée, une autre l'a remplacée depuis le 2 août 1914, c'est la seule qui doit survivre à cette guerre. Après tout l'indépendance complète, absolue de la Belgique sera le châtiment permanent de son injuste et odieux agresseur. Avouez que l'Allemagne* n'aura pas volé cette honte éternelle". Une opinion allemande Le ,,Greuzboten" du 14 novembre publie ces lignes du professor Karl Buekheim: ,,11 faudra à la paix des garanties qui assurent véritablement la neutralité belge. La Belgique sera sans armées, sans fortifications, sans colonie; la question du Congo sera résolue en faveur de l'Allemagne ou des puissances africaines voisines. La Flandre délivrée conservera son autonomie. La Belgique neutre fera donc un double Etat- flamand-wallon".Conclusion La conclusion de Ce que l'on vient de lire est facile à tirer et consiste à dire que tout Belge — pour peu qu'il soit patriote — doit vouloir le contraire de ce que désire l'Allemagne. Or, celle-ci veut à toute force maintenir notre ancienne neutralité ainsi que la séparation administrative. Le côté comique de l'histoire c'est que Karl Buekheim désire des" ,garanties qui assurent véritablement la neutralité belge". C'est donc que le Herr Professor trouve que la signature de l'Allemagne ne peut pas constituer une de ces garanties ! On le savait déjà, mais c'es savoureux de l'entendre dire par un teuton ! Quant à la libération de la Flandre, les Boches ont une singulière façon de s'en occuper. Le correspondant de la frontière du ,,Maandagochtendblad" écrivait ces jours derniers que les Allemands faisaient régner dans les Flandres un régime de terreur épouvantable, que les habitants y subsistaient des souffrances indicibles et ajoutait: ,,Over de gansche wereld moet een protest opgaan tegen de moord op 't Belgische volk". La voilà bièn, la ,,délivrance" des Flamands que les bourreaux de la Belgique libèrent en les assassinant! — Le Conseil île guerre à Versailles Le Trianon-Palace, écrit un confrère, où le Conseil supérieur de guerre des Alliés a commencé, le 1er décembre, ses travaux, est un somptueux et immense bâtiment, tout neuf, à cinq étages, et qui se dresse de biais sur le boulevard de la Reine, au milieu d'un grand parc qu'ornent des hêtres et des conifères.Pendant les deux premières années de la guerre, et, jusqu'à la fin de 1916, cet hôtel, dont la direction est affiliée à celle de l'Hôtel Cari ton de Monaco, était occupé par la Croix Rouge britannique qui y avait installé un de ses plus beaux et plus vastes hôpitaux. Puis il fut rendu à sa destination première jusqu'à ce que, il y a quelques vingt jours, l'hôtel, dont on a écrit à tort qu'il était désaffecté, ait été réquisitionné par l'autorité militaire. Lorsque nous nous y présentons le Conseil supérieur de guerre est en pleine activité. De chaque côté de la grille monumentale une sentinelle oppose une barrière infranchissable aux étrangers. Des autres ronflent devant le perron.; des secrétaires, de3 officiers d'ordonnance vont et viennent. La garde de l'hôtel est nombreuse. Elle est commandée par un officier supérieur. Malgré l'inflexibilité de la consigne, nous parvenons jusqu'à lui, mais c'est pour nous "faire aussitôt éconduire a,"wec la plus grande courtoisie : ,,11 m'est absolument impossible, nous dit-il, de vous donner le plus léger détail sur les travaux du Comité de guerre. Nous avons reçu, à ce sujet, une consigne brève, précise et que nous exécuterons avec toute la rigueur militaire: Rien. Je regrette même de ne pouvoir vous laisser séjourner plus longtemps dans un endroit où vous n'auriez pas dû même pénétrer. Et c'est un soldat du poste qui nous reconduit jusqu'à la grille. Nos grands chefs vont pouvoir préparer la victoire sans qu'aucune divulgation, même bien intentionnée, vienne contrecarrer leurs décisions. Et c'est fort bien! —■ mmmm ■ 9 ■ T""1 igfe Paroîes à retenir Le3 ,,Dernières Nouvelles de Munich" reçoivent de leur correspondant de Dresde la nouvelle que le ministre des finances de Saxe a fait à la deuxième Chambre les déclarations suivantes: ,,11 nous faut réclamer des indemnités de guerre, car c'est le meilleur moyen d'éviter le3 conflits futurs. En ce qui conoeKno la possibilité qu'auront nos adversaires de paye* ce3 inden^iités, Bas à ÊOU$ m m&SSeP En Belgique. . A Bruxeîtes On sait que l'occupant a ordonné l'extinction de toute lumière dans les villes; les conséquences en sont graves, comme le montre d'ailleurs oet extrait d'une feuille j embochée: Le règne des ténèbres est en passe de nous ' créer une belle réputation. On s'attendait bien à une recrudescence de vols; on escomptait, à juste titre, une plus grande activité de MM. les pickpockets, mais on était loin de croire que les choses allaient prendre une tournure aussi brutale. Car la brutalité va malheureusement de pair avec les opérations profitables des malandrins. C'est au plateau de Koekelberg, un brave rentier, rentrant probablement chez lui, qu'on dépouille de son pardessus et de ses... chaussures. C'est, d'ans telle avenue isolée, une jeune fille qu'on déshabille quasi jusqu'à la chemise. C'est encore un groupe de trois dames à qui l'on arrache de force manchons et fourrures. Mettons nos lecteurs en garde contre la façon d'opérer de nos Cartouches modernes, non seulement dans la périphérie, mais dans les rues quelque peu isolées du centre de la ville. . Ayant choisi leur victime, ils lui emboîtent le pas et, au moment opportun, l'un des agresseurs, d'un formidable coiup de poing, lui enfonce le chapeau jusqu'aux yeux. Tandis que la victime, emprisonnée dans le carcan de feutre, se trémousse pour se débarrasser, les agresseurs ont beau jeu pour lui enlever sa montre, son porte-monnaie et son porte-feuille. Il arrive qu'ils manquent leur coup et que la victime, comme celle qui leur tomba sous la main à deux pas du Passage, s'en tire avec-le front écor-ché.Il s'agit donc d'être silr ses gardes, mais comment résister à leurs assauts, alors que les malandrins en nombre n'hésitent pas à s'en prendre à .des groupes de deux et trois personnes ? Il faudra, principalement dans les quartiers excentriques, qu'on rappelle sous les armes la vieille garde civile, de joyeuse mémoire, à moins qu'on n'ait recours à un moyen plus radical, qui d'ailleurs appartient aux possibilités de demain. % * * * Le musée géologique, situé à l'aile droite des: Musées du Cinquantenaire, n'a pas interrompu son activité. Il est toujours le précieux dépôt d'exposition des matériaux de construction naturels. Le rez-de-chaussée en est occupé par les marbres, pierres de taille, grès et argiles indigènes; le premier étage par la carte géologique et ses annexes. On y peut consulter la carte du sous-sol et les innombrables fardes contenant les procès-verbaux des sondages pour tous les points quelconques de la Belgique. On y trouve aussi les milliers d'échantillons prélevés dans les couches géologiques; tous renseignements utiles à ceux qui se proposent d'ériger des habitations ou d'installer des industries nécessitant la proximité de certains sols eu de couches aquifères. En outre, figurent dans la salle de beaux échantillons de toutes les productions minérales et fossiles du pays. Leur arrangement, scientifique et artistique à la fois, est de nature à pouvoir intéresser aussi bien les simples amateurs désireux de compléter leurs connaissances ou de satisfaire leur curiosité. Le dernier étage est occupé par la bibliothèque. Il va de soi que celle-ci subit le contre-ooup de la guerre. Elle ne reçoit presque ,plus de périodiques étrangers. Mais cette lacune ne semble pas de nature, en ce moment, à pouvoir porter préjudice à l'utilité pratique du Musée de géologie et des matériaux de construction, tout au moins au point de vue auquel les constructeurs et les curieux se sont placés pour demander des nouvelles do son • actuelle activité. L'utile et scientifique établissement est prêt à répondre à toutes les questions intéressant les constructeurs. * * * La Cour vient de rendre un intéressant arrêt. Elle a décidé qu'un acte sous seing privé exige impérieusement la signature de celui qui s'oblige. Cette signature ne peut être remplacée par une croix ou marque quelconque, cell&-ci fût-elle apposée en présence de témoins. En ÎL901, la Cour de cassation s'était déjà occupée? de ce curieux cas juridique. Rien de plus juste que cette décision, à une époque où l'on est sans excuse de ne savoir lire ni écrire. * * * La Cour, présidée par M. Carré, s'est occupée d'un accident survenu le 11 mars 1914, à Cappellen, près d'Anvers, dans une cabine de renforcement électrique. M. le conseiller Simon fait la lecture du rapport. Quand l'accident se produisit l'un des plafonneurs, neveu de l'entrepreneur, se trouvait hissé à une hauteur de 2 mètres, sur une échelle, lorsqu'il fut projeté sur le sol: il avait dû, par mégarde, toucher un câble dans lequel passe un courant de plus de 6000 volts. Pendant plus do 14 mois il resta en traitement. De l'enquête il résulte que le contremaître des installations a déclaré avoir averti les ouvriers du danger de mort qu'il y avait à toucher au câble, alors que la victime prétendit le contraire. Cette dernière a perdu le bras droit et porto encore aujourd'hui les traces des horribles brûlures sur la jambe droite et à la hanche. Le contremaître, poursuivi en Ire instance, à Anvers, pour blessures involontaires, a été acquitté. La Société électrique de Charleroi „L'Escaut" était civilement responsable. Les parties civiles, l'entrepreneur et la Caisse oommune d'assurance avaient été condamnées aux frais. Aujourd'hui, les parties civiles et le ministère public interjettent appel. Vu l'absence à l'audience du contremaître de l'usine on remet l'affaire, en continuation au 27. * * * Le pain de la trahison est parfois bien amer à Bruxelles! Un Bruxellois se présente dernièrement dans une grande administration publique. L'aktiviste qui le reçoit ne prétend pas lui parler en français ; alors, ce Bruxellois, qui a appris l'allemand comme nos chimistes étudient les formules des gaz délétères, lui parle en cette'langue; l'aktiviste ne sait pas lui répondre^.mon Bruxellois fait du tapage, s'en va quérir la ,,Poli-zei", qui expédie l'aktiviste à la geôle de la KrfQtfimeuiidanUir, tïpiivaût a j.ust.0 titre in-. admissible qu'un salarié de l'Allemagne se fâche quand on lui parle allemand. Et mon Bruxellois rit encore d'avoir fait empoigner une can par des c 1 A Asivers Un lecteur nous fait parvenir la lettre suivante: Dans le numéro de l',,Echo Belge" du 17 courant votre collaborateur W. F. L. a ,, portraituré" d'agréable façon l'activiste anversois, Fonske Baeyens, alias de ,,Floere Jup". Il a naturellement typé le personnage tel qu'il était avant la guerre; le peintre n'a plus eu l'occasion de rencontrer son modèle depuis trois-ans. J'ai eu cette chance, si l'on peut dire, et je suis à même. de rectifier ou plutôt de compléter l'esquisse. Eh bien! le ,,Floere Jup" n'est plus le ,,Floere Jup". Le fameux veston d'e velours, maculé^de bave, a depuis longtemps trouvé le chemin du Voddemarkt- et Fonske Baeyens, depuis qu'il est au service des boches, se pavane dans les rues d'Anvers et au Greenwich en des complets ,,smart" variant suivant la saison;' il porte covercoat beige et pardessus propriétaire de la meilleure coupe. Sa mine patibulaire seule n'a pas fait peau neuve ; de camembert trop fait eile est devenue fromage de Bruxelles en déliquescence. C'est que le ,,Floere Jup" a maintenant de quoi se payer à boire, tant que son gosier en pente lui eu dit; les Boches règlent bien les comptes. C'est lui-même qui le dit, il n'y a donc pas à en douter. C'est là du reste la seule chose qui l'intéresse dans tout-.} l'aventure ' activiste. En voulez-vous la preuve? Pendant les premiers jours de son existence le Vlaamsche Nieuws portait en exergue, en caractères flamboyants, le nom de son fondateur : ,, Alphonse Bayens". ,,Floere Jup" avait ses grandes et petites entrées auprès du Herr professor qui avait pour mission de censurer en chef les élucu-brations de l'activisme naissant et quelques affichettes commandées aux divers imprimeurs de la ville pour la location d'immeubles et de quartiers. Tous les midis, une dizaine de typos faisaient antichambre à la censure. ' j C'était l'heure où Baeyens s'amenait, ser- : yiette en maroquin sous le bras et.... sa cuite habituelle dans les guêtres. Il ne faisait pas antichambre, lui; il entrait sans frapper et le censeur le recevait avec force révérences.... jusqu'au jour où il se vit évincer par un concurrent plus adroit : Herr Doktor Borms. Ce jour-là, le censeur lui ferma la porte au nez en criant à tue-tête, en présence de tous les typos ébahis : ,,Cela no peut pas durer ainsi : cet homme est cuité tous les jours." Il avait mis du temps à s'en apercevoir, le Boche! Résultat : le lendemain le nom de Baeyens avait fait place à celui de Borms dans la ! manchette du journal. On s'attendait à des incartades de la part du ,,Floere Jup" et, pour savoir comment il allait digérer sa disgrâce, on chargea un homme de bonne volonté — le patriotisme exige parfois de ces sacrifices — de s'acoquiner avec le poivrot pour lui tirer les vers du nez. J'ai encore des haut le coeur quand j'y pense! L'intirviewer trouva le ,,Floere Jup" au cabaret, comme de juste. Il avait son plein chargement et c'est elitre deux hoquets qu'il affirma : ,,Ils ont enlevé mon nom, je m'en fiche, car c'est moi qui continue à palper". Ceci est absolument authentique. N'est-ce pas que cela ouvre des lJbrizons intéressants sur l'activisme, ses organes et ses représentants attirés? * * * Trois poursuites pour vol de gaz ont été portées devant la 4e chambre. La % première à charge -d'un habitant d'une commune rurale, petit industriel.-La méthode banale : conduite en caoutchouc adaptée à un réchaud sans passer par le oompteur. La Compagnie, qui se portait partie civile par l'organe- de 6on conseil,. Me Van den Bosch, calcule que la fraude a été perpétrée pendant un terme de seize mois. Elle réclamait fr. 242 de dommages-intérêts.Ses conclusions lui ont été allouées et le prévenu a été condamné à une amende conditionnelle de 50 francs. La deuxième affaire était à charge d'un habitant de la ville. Même méthode. La partie civile conjecture une fraude de quelque 800 mètres cubes de gaz et sollicitait une somme de fr. 185 de dommages-intérêts. Le tribunal lui alloue ex aequo et bono une somme de fr. 100. Même condamnation que pour le prévenu ci-dessu6. La troisième affaire a un oaractère quelque peu spécial. L'inculpé X... avait introduit subrepticement un conduit dans l'intérieur d'une cuisinière. Il aurait ainsi chauffé pendant près de deux ans son dîner 6ans avoir à recourir au charbon, si rare, et la Compagnie lui réclame une somme de fr. 1680, valeur de 11.000 mètres cubes. Le jugement de cette affaire- a été renvoyé à une audience ultérieure. Au I^ârMtooaas*^ Le charbonnage Limbourg-Meuse, sis à EJvsden, travaille maintenant à peu près avec le même personnel qu'avant la guerre. Les travaux préparatoires à la surface et les travaux de fonçage des puits avancent normalement .4 Il y a quinze jours, les Allemands ont enlevé les cuivres chez les particuliers. La rafle n'a pas été fort importante, car les gens do la contrée n'étaient pas riches en articles de ménage qui, avant la guerre, déjà se vendaient fort cher. Le 19 nov. les cultivateurs de Reckheim, Mecfrelefl.-sui-Me.use, Ejysdea, Vucht-Boor3- , heim et Neerhaeren ont dû se rendre à i Lanaekem avec chevaux et charrettes pour i inscription, en vue de nouvelles réquisitions prochaines. 1 — - ~ c Au Pajrs Wallon 11 r Des nouvelles du pays envahi nous ap- ( prennent la mort du célèbre joueur de balle £ connu dans le pays de Charleroi sous le ( nom de Cadet. j Le Cadet appartenait à l'équipe de Bin-che qui fut souvent victorieuse et passait, j avec celle des cinq frères Dailly, de Gilly, j et des frères Gcgnat, de Fleurus, pour une ( des meilleures parties. ] Le Cadet ne voyageait jamais sans sa petite valise, laquelle contenait son ,,gant" < de joueur (ou sa ,,plaque") et quelques * balles qui 'étaient destinées à se faire la ] main. ] La Cadet appartenait à la lignée des ] frères G onze qui furent les premiers joueurs j de balle au tamis et dont les succès ne se < comptèrent plus. On sait que Léopold II prisait beaucoup t ce sport; chaque année, au Sablon, il assis- c tait à la partie finale qui terminait le cham- e pionnat. C'est le Cadet qui, trinquant avec ; le vieux souverain à l'occasion d'une joute ( passionnée, dit au roi: < passionnée, dit au Roi : i Avec le Cadet disparaît une de nos bonnes figures 'wallonnes. * * * Les Allemands construisent constamment < de nouveaux champs-d'aviation. Nous en avons signalé pas mal déjà. Dans le Tour- < naisis, il en existe trois : Près de la gare de Froyennes se trouve , un champ d'une superficie de 4000 mètres carrés. Il y a là un grand nombre de hangars et d'avions : c'est le champ d'aviation le plus utilisé. Les hangars 6e trou- < vent adossés à la ligne de chemin de fer ] de Froyennes à Blandain-Ville. £ * Fin août dernier, une attaque a très bien réussi, car 30 avions ont été détruits et 11 aviateurs allemands tués. £ Un autre champ d'aviation, qui doit être ^ achevé actuellement, se trouve près de la ferme Lagache; Une vingtaine de hangajs i sont placés en face du faubourg de Lille. Un autre champ d'aviation est en construction à St Maur,/derrière l'église. St Maur est une localité a une heure de Tournai; une centaine d'ouvriers sont occupés à ces travaux; la plupart des Allemands, quelques Belges et aussi des prisonniers russes et anglais; ces derniers ont beaucoup à souffrir. Tous les locaux de la gare de Tournai 2 servent de magasins à vivres pour les Allemands.L'usine de M. Meura, située près du quai ] de l'Arsenal, oî^ on fabriquait avant la guerre des machines-outils, sert maintenant » d'atelier de réparations de canons et de fabrication de munitions. rnm m rnm Pour nos internés ; Constructions provisoires pour le rapatriement des réfugiés Un projet de concours entre architectes belges Il importe de faire entendre un solennel avertissement et d'adresser un pressant appel à tous les services, administrations et organismes quels qu'ils soient qui auront . à coopérer au relèvement national. Ils vont J supporter, chacun pour leur compte, une très lourde responsabilité en même temps qu'ils assumeront une fort noble tâche devant le monde entier : ils vont être appelés ( à régénérer pourra postérité le patrimoine sthetique que les générations antérieures '' nous avaient pieusement transmis et que les expéditions de brigandage exécutées par l'ennemi ont grièvement endommagé. ^ Ni la restauration, ni la reconstruction ne sauraient suffire à cette tâche, en admettant qu'elles ne compromettent pas davantage ce qui reste du patrimoine commun. Les oeuvres d'art les plus belles sont moralement exilées dans un milieu sans culture esthétique. Or, le développement de celle-ci tient, beaucoup plus qu'on ne le pense, à l'action journalière des plus petites choses. Par dégénérescence culturelle progressive on en est arrivé à négliger le souci d'une saine harmonie, génératrice de beauté fé- ( coude. On a laissé s'établir tacitement une séparation entre le pratique et le beau. Cette I séparation aboutit à une sorte de monopolisation volontaire des choses du beau en faveur de l'art, mis à part et en dehors de la vie quotidienne. C'est là le signe de notre époque, jusqu'à présent du moins, et contre lequel il faut réagir à l'occasion du problème posé par les événements. Quelle que soit la distance qui peut, au premier abord, paraître séparer ces considérations du problème de la construction de baraquements provisoires, on aurait tort de s'y tromper. Des baraquements aux chalets démontables, de ceux-ci aux maisonnettes ouvrières, des maisons ouvrières aux petits cottages d'employés et de ceux-ci aux cités et faubourgs-jardins ou industriels, la transition est toute naturelle et se fait pas à pas. Le cçuractère provisoire des constructions dont il 6'agit dans notre proposition a justement ceci d'excellent pour notre objet que ] d'une -part ces constructions, si leur plan répond adéquatement à leur destiflkt.ion, sont tout indiquées pour servir d'mera au point de vue esthétique élémentaire; \ et d'autre part que c'est là un moyen pour nombre à'architectes et de dessina-tcurs-architectes, réfugiés ou internés, qui ont bien des idées, mais n'ont pas l'occasion < de leur donner corps, de reprendre le crayon et de coopérer à une renaissance du goût public. Que la, chose soit îiéce$6<ûret urgente et îossible nous en avons la démonstration for-iielle par l'exemple ici même en Hollande: d'une part les nombreux complexes d'ha-litations démontables pour les Belges qui »nt surgi à Amersfoort, à La Haye et ail-eurs (Village Elisabeth, etc., etc.) et qui ^pondent 6ans doute adéquatement à leur lestination. Mais dans la crainte de dépas-er les limites de la plus stricte économie, m a apparemment redouté le souci djun .spect esthétique satisfaisant; d'autre part l'exemple inverse que nous ournissent les pouvoirs publics, certaines administrations ainsi que des commissions ifficielles, officieuses ou d'initiative privée îéerlandaises. 11 n'y a pas en effet qu'au profit des ujets de nations belligérantes que des types t des complexes de constructions provisoi-es, démontables ou d'autres genres compa-ables, ont dû être édifiées: le ,,woning-lood" ou détresse croissante d'habitation )ar suite de l'afflux immense de réfugiés :l d'internés étrangers; le ,,\vatersnood" de .916, les grandes inondations par suite desquelles près d'un quart de la riche province e Noord-IIolland fut dévastée, ont posé, t posent encore tous les jours de6 problè-nes analogues à ceux que les destructions ie la guerre ont posé en Belgique et que les constructions provisoires pour le rapatriement des réfugiés sans abri son-t appelés à résoudre. Or, avec la plus grande simplicité l'aspect et de moyens, et en demeurant lans les limites de la plus stricte économie — vertu excessivement hollandaise! — on ;st parvenu à réaliser ici de petites merveil-es de simplicité, de commodité, d'hygiène it d'économie et, par dessus le marche, de >impie beauté. Il est remarquable, et touchant, de voir ivec quel souci de bien faire la municipalité 1''Amsterdam, par exemple, secondée mora-ement par les citoyens attentifs et reconnais-ants, tient la main à ce que la moindre baraque provisoire des surveillants de tra-^aux (,,Keet") sur ses chantiers de oon-truction aie un aspect non seulement convenable ^ mais véritab^ment agréable. Voilà bien pourtant les plus humbles et les iioins durables d'entre toutes les constructions : mais on veut réagir contre la laideur universelle qui, si l'on n'y veillait, envahirait tout. . Même chose pour le6 complexes de baraquements destinés à fournir un toit aux îans-abri. Même chose pour la réédification des constructions dévastées par les inondations. Et même chose encore jusque dans les uoindres détails d'utilité urbaine : palissa-les, poteaux et cabanes de toute nature. Or, ce que -nous voulons démontrer par 'institution d'un Concours, c'est qu'il est possible au même prix de faire beau aussi bien que de faire laid. Faut-il, en faveur du principe fécond des C/oncourjL^pour de tels objets, rappeler que ze sont des Belges qui ont obtenu ie second prix au Concours pour la Reconstruction i'un village français organisé par le Comité ie l'Exposition de la Cité Reconstituée à Paris en 1916? Et faut-il à l'appui de" notre thèse invo-[uer, à titre d'exemple comparatif, l'application faite aux Pays-Bas sur une si vaste échelle du système cies Concours, depuis les plus importants édifices (Hôtel de Ville de Rotterdam, Palais de la Paix à La Haye, A.cadémie des Beaux Arts d'Amsterdam), jusqu'aux objets le9 plus simples et les plus liumbles (Cabines des Transformateurs électriques, etc. etc), en passant par les Complexes de Maisons Ouvrières, par des Aménagements d'Ensembles (comme la Place de la Gare et ses Abords à Leeuwar-len), ou bien encore par les bibliothèques publiques (openbare leeszalen) dans les noindres villages, sans omettre les édifices iu Culte eux-mêmes? Il est évident, pour que la chose porte ses 'ruits, qu'il ne suffirait pas d'instituer un concours, sans plus. Il est indispensable que le ou les projets primés ou achetés et devenu^* la propriété de l'Etat soient exécutés.Pour cela, et pendant le temps du "concours, il ne ^era pas du tout difficile à l'Etat de prendre ses mesures pour que les matériaux nécessaires puissent être acheminés vers la Hollande et y parviennent à temps pour l'issue du Concours, en quantité suffisante pour attacher à cette besogne les masses énormes d'internés oisifs dans les :amps. Les Ecoles de dessin des camps feraient les détails sous le contrôle du jury du concours et multiplieraient les exemplaires. Daii6 notre projet un concours B est Relatif à l'élaboration de types commodes d'ameublement, combinés de manière à pouvoir rester en usage, dans les habitations définitivement reconstruites, après l'abandon des abris provisoires; si les modèles en sont établis intelligemment et avec goût on y verra un facteur durable d'élévation du sentiment du beau. Mais ici encore il serait indispensable que les tyj>es de meubles et d'ustensiles sél"^c-bionnes par le concours fussent ,,standardisés" et dès lors • reproduits ,,industriellement" en masse, et à l'exclusion de tous autres, par les diverses ,,Ecoles de métiers" des Camps d1 internement en Hollande et en Suisse et dans les Etablissements de rééducation professionnelle, etc. Et nous pouvons affirmer que tout le nonde, sans exception, les intéressés et nos nationaux aussi bien que l'opinion publique boute entière, alliée et néerlandaise, et les pauvres internés inactifs avant tout, accueil-eront avec soulagement une entreprise féconde et moralisatrice de cette nature, à laquelle tous les concours et toutes les bonnes volontés sont acquis d'avance, pourvu qu'elle soit largement conçue et prompte-ment exécutée. Comité Néerlando-Belge d'Art civique le secrétaire-général directeur, Louis vaji der Swaelmejcu

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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