L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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16 december 1916
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s.n. 1916, 16 December. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 06 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/bk16m3460s/
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3eM,e antlB€~Ncfr784 s cents ^ Samedi Î6 décembre 1916 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force\ •Journal quotidien du matin paraissant en Hollande. Belge est notre nom tSe Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction*. N. Z. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphoneî 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. „ ... . _» . .. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: j _ . , I René Chambra Emile Painpare. Pour les annonces, abonnements et vent « au numéro, s'adresser à l'Administration c u journal: N.25. Voorburâwal 234-240, Amsterd f. m Téléphone: 1775. Abonnements; Hollanciefl.I.âOnas-mois. Et ranger f!.2.E0 psr moi-Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Au sud de la Somme Dans,h secteur d} Ablaincourt et Pressoîre. — Le Japonais, VAméricain et le Grec. L'organisation française. — Kazino fur\ pffiziere...» Novembre 1916. Je viens de vivre quelques heures de forte émotion sur le front français au sud de la Somme, dans, le secteur d'Ablaincourt et Pressoire, au moment où l'artillerie de6 Boches, tatant le terrain, commençait à préparer leurs dernières vaines et furieuses contre-attaques. Je faisais partie d'une de ces tournées accompagnées que, sans doute, les ,,Poilus" doivent considérer avec une certaine ironie, discrètement dissimulée. J'ai le sentiment en effet qu'ils doivent avoir en horreur ou en pitié ces ,,touristes" du front qui passent quelques instants seulement parmi eux et n'ont qu'une notion «uperficielle de la vie des tranchées, ne connaissent point la misère sublime, le martyre de la longue attente dans la boue, dans Je froid, sous la pluie ou les rafales d'obus, ne voient pas la bataille furieuse où les grenades éclatent dans les paquets d'hommes, où luit l'éclair des baïonnettes. Et poury tant... Ceux d'entre eux qui réfléchissent et qui observent doivent se dire que notre travail n'est pas tout à fait inutile. Ils doivent lire dans nos yeux mouillés la fervente admiration, l'immense respect que nous avons pour eux, et que nous tâchons de communiquer au monde, par la voie de nos journaux. Je dois dire qu'une seule fois j'entendis, à notre sujet, une parole un peu amère d'un ,.poilu", et encore ca n'était pas bien grave. Comme nous attendions, dans un abri, à dix mètres 60us terre, qu'une petite pluie de f gisan t s cessât, j'entendis quelques soldats qui, à voix basse, parlaient de nous. ,,Ce sont des Américains, des journalistes1 \ expliquait l'un. ,,Des gens qui se balladent, quoi!" fit un autre. Notre ,,mission", pour parler comme les Français trop aimables, était assez pittores-.quement composée deux: journalistes américains très casse-cou, qui voulaient à chaque instant monter sur le parapet et qui sans cesse demandaient à aller là où c'était très dangereux, un officier japonais arrivé en Europe récemment, le correspondant à Paris du pllis grand journal de Tokio, l'auteur de ces lignes qui est Belge et enfin — last not leaet — deux Grecs qui, ainsi qu'il convient, mirent dans cette expédition une note à la fois comique et navrante. L'un d'eux portait un nom d'a'llure toute spartiate. Mettons, si vous le voulez bien, qu'il s'appelait Léonidas Kyètalès. Avec un nom pareil, si l'on demande à visiter le front, il nous semble qu'on ne devrait se piontrer sur la ligne de feu qu'en costume d'evzone. Ah! bien ouiche! Le premier jour, on nous montra de formidables canons de marine qui tiraient sur les Allemands à près de 25 kilomètres de là, des obus de 305 pesant 275 kilogs, montant à plus de 4000 mètres. Le tir est merveilleusement réglé par des avions, au moyen de 'a télégraphie sans fil. Nous n'avions pas assez-de nos yeux pour regarder les quatre monstres 6'élèvant lentement sur leur ten-der, pointant vers le ciel comme un doigt formidable, la haute flamme qui jaillissait, précédant l'aboiement terrible. Les profanes que nous étions pour la plupart écoutaient, passionnément intéressés, les explications claires et précises que nous donnait le commandant du groupe avec ce don de la vulgarisation séduisante qui appartient en propre aux Français. Il nous expliquait le réglage du tir et comment il fallait, pour .corriger les déviations dans la trajectoire de l'obus, tenir compte de toutes sortes d'éléments: la température des poudres, la pression atmosphérique, la direction du vent, etc. Pendant ce temps. Léonidas s'agitait, répétant sans cesse: ,,Est-ce que nous sommes en sûreté ici? Est-ce que les Allemands ne vont pas riposter? Vous comprenez: ce n'est pas pour moi que j'ai peur, c'est pour mon ami qui est encore jeune", tin officier, qui avait remarqué cette agitation insolite et rtdicule, laissa négligemment, a\N>c un petit air détaché, tomber ces mots dans la conversation: ,,De temps en temps, les Boches nous envoient quelques marmites". (Les officiers d'ailleurs adorent placer de telles phrases de temps en temps pour donner peur aux civib qui viennent au front). La frousse de Léonidas ne cessa 3Jaugraenter. Pour comble de malheur, des Taubes vinrent pendant la nuit bombarder )a ville où nous logions. Léonidas eut la ■raigraine et, quand le lendemain matin nous fûmes prêts a partir pour les tranchées, ,1e Spartiate nous fit perdre une heure dans l'indécision. Comme, l'enfant, dans la poésie de Hugo, il demandait de la poudre et des balles, mais la poudre était de la poudre d'aspirine pour guérir sa migraine. Nous partîmes sans lui. L'un des Américains était furieux: ,,Do you realize now the greek problern? nous demandait-il. American neutrality is better, isn't ?' (comprenez-vous maintenant le problème grec. La neutralité américaine vaut tout de i^êmc mieux n'e^t-ce pas?) .• ♦ • Nul ne m'intéressait plus durant ces journées que notre commandant japonais. J II avait fait la guerre de Mandchourie. Il j mettait une 6orte de naïf orgueil à me dire au départ: ,,C'est nous qui avons inventé la guerre moderne, la guerre de tranchées". Cependant, quand nous arrivâmes dans les • bois dévastés, déchiquetés, à proximité de la ligne de feu, quand il vit les villages anéantis, pulvérises, le sol labouré, retourné par les obus, pareil à une écumoire aux trous énormes, je vis bien que mon Japonais était impressionné à l'extrême et il convint volontiers qu'il n'avait rien vu de comparable auprès de Port-Arthur. e Ccmme nous marchions dans un boyau de a communication, son compatriote, le jour-t naliste de Tokio, aperçut des taches de sang qui formaient une traînée rouge sur les :- rondins. Il eut une.sorte de petit cri bi-s zarre: ,,Du sang! du sang!" s'écria-t-il. e (à suivre.) , Louis Piérard. t ; Pour la Noël et les Etrennes * de nos soldats au front e " Montant des listes 'précédentes: 9 . Jf.312.89h fl. '» 722.90 frs. De Jules et de Marcel • 2.00 fl. ■- Mme J. Français 1.60 „ t s 7 ê Le Salon d'Art Belge s — . ■ e s Nous avons eu l'occasion de jeter un i coup d'oeil sur l'exposition d'art belge t qui sera inaugurée aujourd'hui même, à 2 ; h. de l'après-midi, en présence de M. le e ministre Fallon, au Stedelijk Muséum. s C'est incontestablement la manifestation . artistique belge la plus importance qui ait ; jamais eu lieu en Hollande. Aussi devons-g nous adresser tout de suite des félicitations au comité des organisateurs, les peintres j Opsqmer, Guibert, M. et Mme Wytsman, à qui s'était joint M, l'architecte van der . Swaelmen, et qui, malgré les circonstances e extrêmement difficiles du moment, ont su s réunir un ensemble d'oeuvres — environ s 350 peintures, sculptures, dessins, etc. — j, qui donnent une impression sinon complète tout au moins exacte de notre école de peinture contemporaine. 'm Il a été impossible, cela se conçoit, de I faire venir ici des toiles de tbus nos grands 1 peintres actuels. Mais, s'il manque des noms que nous eussions voulu voir briller à j la cimaise, on sera cependant surpris d'apprendre que ce salon renferme des ensem-J blés vraiment imposants de peintres comme 3 Théo van Rysselberghe, Delaunois, Opso- 0 mer, Bik Wouters, Bassenfosse, Maurice a Donnay, M. et Mme Wytsman, Smeers, Guibert, Pa-çrels, De Bruycker, Pat il Dom, Mlle Alice Bonner, Mme Marcotte, W. de Gouve de Nunques, Marcette, s etc. et d'autres qui sont représentés % par des oeuvres qui, san6 donner une idée parfaite de leur art, comme Léon a Freidericq par exemple, n'en sont pas moins 2 représentés. Qu'on ne juge pa6 de ces quel- 3 ques lignes, très incomplètes, de ce salon important sur lequel nous aurons l'occasion k de revenir. Pour le moment, nous nous contenterons de dire que c'e6t mieux qu'un ' coin de Belgique, toute notre patrie vraiment, enveloppée de sa vraie, rayonnante et chaude atmosphère qui, brusquement, se k révèle à nous dans ces quelques salles de 1 musée. Nous présageons un beau succès. ■ mu fl! ■ -Q » ii ■ — 3 : La jfévipes allemande" i — l 3 Ou a cité déjà bien des faits grands et î menus, qui prouvent combien l'Allemagne 3 avait préparé cette guerre jusque dans les plus infimes détails, lit-on dans la ,,Croix". Voici encore un fait , précis et; authentique. Il , ' nous est attesté par le médecin militaire belgo • L.... qui. fait prisonnier par les Allemands à ' Namur, fut, contrairement, à la Convention - do Genève, emmené en Allemagne et interné 3 à Sennelager. ! ,,Les verres, dont nous nous servions, nous , dit-il, étaient marqués au fond de deux let-, très: Iv. G. imprimées dans le verre. Nous . crûmes d'abord' que c'était la marque du fabri- j 3 j eant. Un soldat allemand nous détrompe. Ces ^ j deux lettres siguifiaient : Kriegs Gefangencn j (prisonniers de guerre). Et le soldat allemand l ! se rengorgea en nous faisant Valoir la pré-5 voyance de réorganisation allemande". 11 est - vrai qu'après celle-là on peut tirer l'échelle. t C'est à ce même camp d© Sennelager qu'un autre prisonnier belge, aujourd'hui évadé, et 5 qui combat dans les rangs de la. vaillante 5 armée coloniale du général Tombeur, eut uno 3 oonversation — qu'il nous rapporta — avec ■ un patron charpentier qui lui raconta que les ■j baraquements du camp étaient commandés, > sciés et menuisés depuis plusieurs années. 5 n I »i ■ i ? fl y a un an 16 décembre 1915 : La. Grèce et la Bul-ï flanc, de commun accord, déclarent comme zone neutre le terrain situé sur la frontière serbo-grçcyye, entre Monastiv ci Gkcvycli. En Belgique. EN ESCLAVAGE. Les propositions de paix — bluff allemand auquel les alliés ne se laissent pas prendre — n'empêchent pas les Kultivés de continuer la chasse aux Belges. Ils continuent sans souci des protestations qui s'élèvent, dfr mépris dont ils se couvrent. La mentalité d'un Teuton n'est pas accessible aux sentiments humains. Ils ont réveillé la barbarie qui sommeillait dans les forêts de leur pays; ils l'ont dépouillée de ses chaînes; ils l'ont lancée contre notre. bonheur tranquille. Après les crimes, les incendies, les destructions, le pillage, les réquisi-sions. la terreur, ils ont inventé les déportations. Et ce ne sont pas les propositions de paix.de leur empereur qui modifieront moindrement les procédés que von Bissing a institués. Les razzias n'ont donc pas cessé, depuis deux mois, à travers tout le pays. Hier, c'était au Limbourg, demain, ce sera aju Borinago, aujourd'hui c'est à Mouscron, dont les habitants ont été envoyés en Alsace. Ainsi, chaque province souffre — ou a souffert — du terrifiant passage des hordes d'esclavagistes, le fouet à la main. Ceux-ci se sont acharnés sur les Dinantais principalement. La population calme et paisible n'avait pas suffisamment souffert de leur passage en août 1914. Ils se sont donc jetés une seconde fois sur les Dinantais et ont emmené le plus grand nombre des hommes valides de 17 à 40 ans, parmi lesquels le vicaire et plusieurs instituteurs.Voici quelques détails au sujet de cètte razzia. Avis fut donné qu'il fallait-d'urgence, se faire inscrire à la ICommandantur. Ceci se passait le 2 décembre. Le 4, le départ avait lieu, au milieu des sanglots de désespoir des femmes et des enfants. La garnison de Dinant est habituellement peu nombreuse, mais, pour la circonstance, les chasseurs d'esclaves avaient fait appel aux troupes cantonnées dans les environs. La gare fut entourée d'un cordon de militaires, afin que les femmes et les enfants ne se livrassent pas à des manifestations désespérées au moment que le train se mettrait en marche. Il n'est pas utile — n'est-ce pas? — de narrer par le menu les incidente pénibles qui se produisirent. On imagine la scène : les brutes allemandes d'une part, de l'autre cette digne et fière population belge qu'aucune calamité —^si nombreuses depuis l'arrivée des casques à pointes — ne parvient à abattre. Le train partit vers Namur, tandis que des chants patriotiques montaient de6 wagons à bestiaux dans lesquels, jetés pêle-mêle, -nos braves ouvriers s'en allaient vers le pays du Crime. On ne sait pas vers quelle destination tous les civils de Courtrai ont été dirigés. Il y en a 4000 près de Sedan. Les autres? On l'ignore. On se rappelle que l'administration communale refusa de remettre le3 listes des chômeurs. Des arrestations eurent lieu — nombreuses (quatre transports !)— et les civils arrêtés furent envoyés près de Tourcoing et devant Ypres, sur le front même, dans le danger. De là, ils furent envoyés à Sedan où ils sont militarisés. En vertu — probablement — des Conventions de La Haye? # # # Lô3 transports et l'arrivée (les esclaves en Allemagne ne vont pas sans incidents. En Belgique, tout le long du parcours, ils ont le réconfort do voir, aux champs, de bravea gens leur envoyer im salut de la main. Dans les villes, " accoudés aux barrières, d'autres, compatriotes les saluent et leur crient de6 paroles d'encouragement. Mais en Allemagne 1 Dans les gares, civils passent, ce sont des cris, des vociférations, des coups de sifflets. Dans le3 rues à travers lesquelles on les conduit des femmes leur montrent le poing et les insultent; d'autres les ouvrent de crachats; on se moque d'eux, on les injurie, 011 les frapperait — si des soldats ne faisaient bonne garde autour d'eux. Une femme allemande en colbre, c'est uue furie abominable. Nos pauvres amis en sont réduits, sans pouvoir protester, à se laisser invectiver par ces amazones ivres de, massacres, ■ dignes épouses de ceux qui ont égorgé des bébés dinantais et brûle vifs des vieillards aux environs de Louvain. La nourriture ? il vaut mieux n'en point parler. Aucun estoma ne résiste au K. K; Brot pourri qu'on jette aux esclaves belges avec mépris. Ajoui£z-y les tortures morales, — innombrables, — des tortures qui ne cessent point et vouss aurez le tableau de la vie des esclaves belges en Allemagne. Et dire qû'on pleurait, jadis, à la lecture de ,,La Case de l'Oncle Tom" ! Les nègres d'Amérique étaient pourtant mieux traités que les civils belges ne le sont en Bochie. Les coeurs sont-ils ainsi durcis que rien ne puisse les émouvoir? Nos braves populations 11e méritent-elles pas que le monde entier se lève pour elles et parte en croisade contre la Barbarie? * * # Et, entre deux départes d'esclaves qu'ils ont conduits vers un train en partance, les soldats de la vertueuse Germanie se sont réunis sur les places publiques ou dans les casernes le 14 décembre.. Devant les troupes au port d'armes, jusque dans la moindre bourgade, les officiers ont lu la proclamation du kaiser annonçant qu'il offrait, lui, — le Vainqueur —■ la paix aux vaincus. Ce furent des explosions ce joie, après les trois ,,lioch" poussés en l'honneur du pacifiste de Potsdam. Puis, on commanda lo ,,rompez" dusage et la chasse aux Belges recom-| mença. Prétendue „Humamté" du gouvernement allemand. Dans un long article relatif aùx déportations en Belgique, la ,,Kolni<-cho Zeitung" (no. 1191. — 24 novembre 1916) prétend que ^Allemagne no s'est laissée guider que par l'intérêt des Belges, dont uno partie aurait • été contrainte au chômage par le blocus maritime,. tandis que les autres auraient renoncé au travail par paresse. Le Gouvernement allemand aurait fait, pour combattre le chômage, 'de nombreux efforts, notamment en organisant des ,,travaux do temps do crise" ; mais ■ces travaux" auraient dû êtro supprimés parce qu'ils auraient grevé trop lourdement les finances des communes. C'est devant l'insuccès do ces efforts, et devant le ,,danger moral" que-.constitueraient pour l'avenir de la Belgique ces y,centaines de milliers do paresseux", . que le Gouvernement allemand aurait décidé de les transporter en Allemagne et do les y forcer au travail. < La ,,Kôlnischo Zeitung" prend en outre, à partie le baron Beyens pour ses protestations et ellç se plaint que les Alliés ne 6oient pas reconnaissants à l'Allemagne de son acte d'humanité! Loin d'être des esclaves, les ouvriers belges seraient, en Allemagne, ,,des hommes parfaitement libres" ; ils pourraient rentrer en Belgique pour visiter leurs familles. „ Bref, la mosure prise par les Allemands serait une simple, mesure d',,hygiène matérielle et morale", comme, par exemple, l'instruction obligatoire, et la déportation . serait assimilable à l'exode temporaire des ouvriers saisonniers, Cetto interprétation contredit formellement les faits. La vérité est que ce fut l'autorité allemande elle-même qui provoqua le chômage en Belgique, par ses ordonnances en matière économique. Elle a saisi les matières 'premières et les produits agricoles ; réquisitionné les ■machines et les chevaux ; interdit do fabriquer certains produits; apporté des restrictions de toutes sortes au transport des marchandises; saisi l'encaisse des banques belges (plus d'un demi-milliard do francs), etc. Par la, l'Allemagne a paralysé en Belgique l'industrie, le commerce, l'agriculture et la finance, bref, toute la vie économique. Ello jeta ainsi finalement l'ensemble do la population ouvrièro dans l'inaction forcée. Cependant des provinces et communes belges étaient venues au secours des chômeurs forcés en les occupant à des travaux d'utilité publique. Mais, au lieu de les aider dans cet effort, l'autorité allemande, comme l'avoue elle-même la ,,Kolnische Zeitung", interdit la continuation de ces travaux pour le motif que les budgets communaux 6'en trouvaient trop lourdement grevés. Or, à cette môme époque, elle continuait à grever ces mêmes budgets de la contribution de guerre permanente de 40,000,000 de francs par mois, et l'on vient d'apprendre que; par une ordonnance du 20 novembre 1916, cette contribution, perçue depuis le mois de décembre 1914, et qui a déjà extrait du pays plus d'un milliard de francs, est portée à 50,000,000 do francs par mois à partir du mois de déeembro 1916 ! La .,Kôlnische Zeitung" allègue le ,,,droit au travail" des ouvriers belges. Si l'Allemagne est ni soucieuse de ce droit, pourquoi enlcva-t-élle aux Belges tous les moyens d'en faire usage dans leur pays? Les ouvriers déportés seraient ,,des hommes parfaitement libres"? — Sans doute..., de la même manière qu'(est libre le prisonnier entre les parois do sa cellule ! Les ouvriers belges déportés auraient le droit de retourner en Belgique pour y revoir leurs parents? — C'est une contre-vérité flagrante, car. dans uno lettre officielle du 12 novembre 1916 aux bourgmestres do son ressort, le Lieutenant-Général Hurt, gouverneur militaire de Bruxelles et du Brabant, écrit: ,,J'insiste sur le fait que les ouvriers, Une fois transportés en Allemagne, no pourront revenir en Belgique que dans des cas exceptionnels d'extrême' urgence ou justifiés par des raisons irrécusables." (Texte publié par ,,La Belgique", journal officieux allemand de Bruxelles, 17 novembre 1916.) La déportation des ouvriers en Allemagne no ferait que ressusciter le phénomène, familier en Belgique, do la main-d'oeuvre saisonnière? — Mais cet exode périodique d'ouvriers était libre. Il n'intéressait qu'une partie infime de la main-d'oeuvre belge; il no se produisait que pendant la bonne^ saison, tandis qu'ici la déportation , frappo indistinctement, en plein hiver, toute la population mâle valide, qui est contrainte au travail forcé chez l'ennemi, après que les ouvriers belges ont été privés du droit et du moyen do trouver du travail dans leur propre pays! Quant au souci d',,hygiène morale et maté-rielie" qui aurait dicté ces mesures, l'hypocrisie de ce prétexte éclate dès que l'on considère que l'institution de la déportation et du travail forcé n'est pas particulière à la Belgique, mais qu'elle s'étend à tous les pays occupés par l'Allemagne. C'est une mesure générale coïncidant avec la ,,mobilisation civile" de l'Empire, qu'elle est destinée à compléter. M. Helffcrich a fait à co sujet au Rcichstag une déclaration qui se passe de commentaires. La ..Norddeutscho Allgemoino Zoitung", no. 327 (35 novembro 1916) la rapporte comme suit: . .,Le secrétaire d'Etat exjiosa les mesures qui peuvent être prises, et qui seront prises, pour faire travailler aussi en Allemagne les populatiQns des pays occupées, dans les limites tracées par 1? Droit des Gens et par certaines considérations de fait." La mesure prise en Belgique n'a donc d'autre caractère que celui d'une mobilisation générale de la main-d'oeuvre belge au service et dans le cadre de l'organisation de guerre de l'empire allemand. A Bruxelles Les buveurs de faro sont dans la désolation. Beaucoup de cavitjes ont dû fermer leurs portes à cause du prix do la bière. Pensezdonc : on paie quinze centimes un petit faro ! Et il est généralement mauva^. Aussi, les clients ont-ils rapidement déserte les bonnes vieilles maisons où l'odeur aigre de la bière se mêlait à l'âcro fumée des pipes. C'est dommage que certains d'entre eux, qui étaient si bruxellois, aient dû renvo}-er leurs derniers clients. Au moins, on ne voyait pas de soldats boches dans cos petits établissements tranquilles du centre de la ville. Et les espions y venaient pou, parce que tous les clients se connaissaient et se méfiaient des nouveaux venus. Mais il faut que les buveurs de lambie prennent patience. La réouverture des cavitjes se fera, après lo départ, de l'ennemi. Et en grande pompe eucore! A titre d'exemple du ridicule dans lequel verse la presse de ,,kommandantur", dans son désir de servir quand même ia cause allemande, voici un dialogue imaginé pour favoriser la -consommation des navets, betteraves et autres rutabagas, appelés à remplacer les pommes de terre absentes, pour cause do déportation, sans doute. Un !uonsieur interrogo uno fillette: ,,— Tu es contente, pourquoi, Madolon? J0 suis contente parce qu'il n'y a plus do pommes de terre. Jo suis toujours contente quand il n'y a pas de pommes de terre ! ,,— Tu ne les aimes pas? '— Non. Ce n'est pas bon. C'est fade, mémo quand on met beaucoup de sel dessus. Et puis, quand il y a des pommes de terre, il n'y a pas assez de sauce. Et puis, c'est la nourriture préférée des porcs et ça me dégoûte de manger ia même chose que ces animaux-là. J'aime encore mieux les rutabagas. Les rutabagas, c'est aussi de la nourriture pour le bétail, mais le bétail, c'est le boeuf, c'est la vacho et c'est le veau, et c'est plus propre que ies cochons..." „Voilà Madelon partie, emballée à fond dans la défense do sa manière de voir. Ello trouve des arguments par brassées et nous en fourre jusque-là. ,,Chose curieuse, tout le monde acquiesce, et lo père lui-même, qui tout à l'heure avait la mine si iongue, a maintenant le sourire. .,Mème, je vois qu'il met les bouohées doublés, à piquer sa fourchctto dans les rutabagas et qu'il s'en fourre — comme Madelon nous a fourré ses arguments—ju6que-là. ^ ,,Décidément, l'éloquence — l'éloquence des petites filles surtout — est une choso admirable..."Si ,après cela, les mangeurs de pommes de terre ne sont pas dégoûtés à jamais des savoureux tubercules, s'ils no décident pas de les expédier dorénavant en Allemagne en échange des rutabagas do haute saveur, c'est qu'ils n'entendent rien aux délicates plaisanteries et aux spirituelles finesses des journalistes teu-tonisés.A Anvers L'avis suivant conoemant la ,,reconstruction des maisons détruites ou endommagées par la guerre" vient d'être affiché à Anvers (traduit ou texte flamand) : En vue de la reconstruction des immeubles détruits ou endommagés par la guerre, il peut êtro accordé aux sinistrés des prêts de secours jusqu'à un maximum de 15,000 francs, 6ans aucune obligation de paiement d'intérêt ou de remboursement. Il est à remarquer que le montant de ces prêts do secours no peut servir à oouvrir au maximum que les trois quarts des frais entrai- j nés par la remise des immeubles dans l'état | où ils se trouvaient avant la guerre; dans ce total sont compris les frais' do plans et de "la direction des travaux (honoraires de l'architecte-entrepreneur). A titre exceptionnel il peut être également accordé dos secours plus élevés lorsque des circonstances spéciales justifient uno telle intervention. Les frais d'améliorations à l'immeiiblé «Ifiii dépassent les frais de remise en état proprement dits des dommages causés ne peuvent entrer en b'gne de compte dans l'allocation de secours. 2. Dans le cas procité les demandes de se- , cours doivent être adressées. personnellement j au commissaire civil, qui donnera au doman- j deur les renseignements nécessaires. 3. Les propriétaires qui sont disposés à abat- i tre et à faire reconstruire immédiatement dans les conditions ci-dessus leurs immeubles endommagés par la guerre sont priés de s'adresser entre le lo et le 17 novembre au chef de la police militaire, canal des Kécollets, 22, chambre 15, pour se faire inscrire sur la liste ouverte à cct effet. Le commandant, Baron von Ammerstein, général-major. A Gand La. misère sévit âprement. La pénurie de viande de boucherie, même chevaline, a mis à la mode la consommation do chairs diverses... C'est ainsi que le chien et le chat se ,,dégustent '• communément. Les chiens se vendent de Fr. 4 à Fr. 5 pièce. Les chats do Fr. 2 à Fr.2.50. Délicieux menu! A quand les rats, comme au siège do Paris? Depuis trois semaines il n'y a. plus une pomme do terre à trouver et ordre a été. donné de remplacer les tubercules par des betteraves à sucre. A Matines Lo cardinal Mercier a fait dire dans toutes les églises des prières pour qu'il soit mis rapidement fin aux épreuves que subit le pays. Les milieux campagnards du pays de Mali-ues, écrit un journal de ,,Kommandantur", sont en effervescence et ne cachent pas leurs appréhensions quant à la rareté des matières I fertilisantes, qui pourraient un jour ou l'autre faire défaut. lis font reproche à la ville de Bruxelles de co qu'elle réserve ses matières fert;lisantes à ses propres cultures, alors que la terre, épuiséo par lo forçage des deux dernières années, très productives, il est vrai, réclame des engrais. Les cultivateurs semblent touchés au bon endroit ; 6Î les engrais font défaut, dis peuvent dire adieu pour quelques années aux récoltes fructueuses. , « cari : On n©us écrit MF» M Dans un article publié pari',,Echo Belgo" le 19 septembre dernier, étudiant les divers éléments de nature à raire prévoir quand prendront fin les hostilités, j'ai écrit; Entre "autres évidences, il est indiscutable ..que la guerre cessera au moment où devrait .,3être entamée une ultime campagne d'hiver. ,,C'est, avçc infiniment de vraisemblance au ,,cours d'un quelconque mois de novembre quo ^cesserout les hostilités". Les propositions de paix que viennent d'annoncer officiellement les Empires du centre, paraissent, jusqu'à nouvel ordre, me donner raison, quant au moment probable do l'année où seront faites des tentatives pacifistes. J'ignore encore absolument, à? l'heure ac-tucllo, quelle sera la nature des propositions annoncées • et. c'est pourquoi jo puis, à un point de vue exclusivement objectif, faire va^ loir certaines considérations générales qui 6ont indépendantes du caractère même de ces propositions. Il est bien entendu que je veux envisager la situation dans son ensemble, c'est-à-dire en tant qu'embrassant la coliectiviué des Alliés et non pas exclusivement au point de vue des intérêts, belges, quelque respectables soient-ils. Mon ignorance absolue, et du reste certaine, do ce que feront ley Alliés, en connaissance de cause, m'autorise à considérer différentes hypothèses, en toute liberté d'appréciation. Il est évident tout d'abord qu'en principe les Alliés n'ont pas lo droit de ne point répondre aux propositions qui leur seront faites, et ce, pour deux raisons, à savoir quo des intérêts trop divers et trop considérables sent engagés, et que les conséquenccs d'un mutisme absolu seraient trop graves pour quo l'on puisse opposer le silence seul à des avances officielles, do quelque nature soicnt-ellos. D'autre part, personne bc connaissant l'étendue réelle des désastres moraux^ matériels et économiques' engendrés par la guerre, il serait impossible d'évaluer le conséquences d'une augmentation indéterminée de sa durée. S'il est inadmissible de laisser 6ans réponse des ouvertures officielles, il est tout aussi illogique d'y opposer une négation pure et simple. Il est de toute évidence que, pour doser, si j'os^ dire, les prétentions que formuleront les Alliés, il est indispensable do connaîtra et leur situation exacto et celle do leurs ennemis. Il faudra nécessairement-, pour établir semblable v estimation, tenir compte, d'une part des considérations militaires, d'autre part des considérations économiques. La réponse que les Alliés feront aux Empires .centraux devra avoir une portée directe, c'est-à-dire envisager les conditions proprement dites d'une paix éventuelle, mais elle devra également être rédigée pour l'édification des Nations neutres et pour la justification intégrale de ceux qui furent les victimes de l'agression. En conséquence, les propositions formulées par l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, la Turquie et la Bulgarie fournissent aux Alliés uno occasion excéptionnelle d'exposer, à la face du Monde, leurs griefs, hélas ! trop justifiés. Les Puissances Alliées diront donc à leurs ennemis: ,,C'e6t vous qui fûtes les agresseurs. ,,C'est vous qui déchaînâtes cette guerre monstrueuse. dont les victimes sont innombrables.. C'est vous qui la conduisîtes avec une ..cruauté inouïe et qui en portez toute la ., responsabilité." ,,11 est certain que les propositions préparées par vous, dans votre seul intérêt égoïste, manquent d'équité et que nous ne saurions les .,admettre. Ce que nous retenons do votre ..geste, c'est l'occasion qui nous est fournie, a ..notre tour, de vous faire connaître quelles ..sont les bases d'.une paix éventuelle, adéquate ,,à l'ensemble des circonstances réelles, tant ..économiques que militaires, étant tenu ,.compte aussi des chances sérieuses de vic-,,toire.",,Non, vous le savez mieux quo quiconque, „nous" ne sommes point les agresseurs, et nous ,,avons été aussi, loin que nous le permettait , .notre dignité dans la voie-de la conciliation „et des concessions." ,,Nos Nations Alliées désirent ardemment ,,mettre un terme à l'épouvantable guerre qui ,,continué dé se dérouler sur des champs de ,,bataille immenses. Encore faut-il que la paix :,qui serait conclue soit équitable et durable." ,,Si vous rejetez nos contre-propositions, ou „si vous refusez de les discuter avec des ,,chances réelles d'aboutissement, mais dans ,,c© cas seulement, nous poursuivrons systéma-..tiquement cette guerre, que vous avez déchaînée, jusqu'à ce que vous soyez à notre ,,merci." Dans semblable hypothèse, ce serait la continuation de la - lutte à toute outrance, à moins qu'arrivés, après un nouveau délai, à la conviction do leur impuissance à vaincro, nos ennemis no formulassent, par la suite, des propositions infiniment plus modérées, parce que plus exactement en rapport avec co quo serait, alors, leur situation réelle. J. Q. ^Stefan©" LE cigare à 4 cents L P. iûUl§ CiMimitt 3! Tél. 21S t. U Hwe.

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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