L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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27 september 1915
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s.n. 1915, 27 September. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 01 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/nv9959df3p/
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I ,ère Ann^e ~C C71:3TI'3~C O il CI WrCTST) ÏL^&SBUCSk /&1î7 CS2jST3fl^lT0(3 L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer Journal Quotidien du matin paraissant à Amstci'cjlmti, gg/^g eaf notre nom fo rmfflë. I Toutes les lettre» doivent être adressées au bureau de rédaction: N.Z. VOORBURGWAL 334-240. Téléphone : 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. , . ( Charles Bernard, Charles Herblet, Comité de Rédaction: j , ' ( René Chambry, Emile Painparé, ;*' ' - ii » .. i Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOOBBCHGWA^ 234-240. Téléphone : 1775. Abonnement < En Hollande fi. 4.50 par mois, payable par anticipation \ Etranger f!« 2.00 ,, „ GRANDE VICTOIRE DES ALLIES Les Anglais enfoncent le front allemand à Loos. ■ Les [Français brisent les lignes allemandes en Champagne sur un front de 23 kilomètres. - 12,000 prisonniers. Communiqué français. PARIS, 26 septembre, (Après-midi.) Er Artois nous avons maintenu au cours de U nuit les positions conquises hier comprenant la o'nâteau de Carieul, le cimetière de Sou-chez et les dernières tranchées que l'ennemi occupait encore à l'est de la position forti. fiée connue sous le nom du Labyrinthe. in Champagne, des combats opiniâtres se sont poursuivis sur tout le front. Nos troupes ont pénétré dans les lignes allemandes sur un front de 25 kilomètres et uno profondeur variant d'un à 4 kilomètres. Au cours de la nuit elies ont maintenu toutes les positions conquises. Le nombre des prisonniers actuellement dénombrés dépasse 10.000 hommes. Rien à cisnaler sur le reste du front, sauf une action-do surprise de notre artillerie contre les ouvrages allemands dans la région do Lenoy dans Ban-do-Sapt. * * if- Communiqué complémentaire français. PARIS, 26 septembre. (Reuter.) Des combats à coup3 ciô bombes et de torpilles aériennes continuent entre la Somme et l'Aisne. Nctro artillerie fit exploser un dépôt de munitions et des maisons fortifiées. Nous avons bombardé violemment des tran-chéfis ennemies et un blokhaus en Champagne, après quoi notre inTanterJe attaqua les Allemands entre la Suippe et l'Aisne et occupa ! toute la première ligne du front ennemi. Nos progrès continuont. * * * Le rapport du maréchal French. LONDRES, 26 septembre. Hier matin nous avons attaqué l'ennemi au sud du canal de La Basséa et à l'est do Crenay-Vermelles; nous nous sommes rendus maîtres de ses tranchées sur un front do 5 milles et nous avons pénétré dans ses lignes jusqu'à 4000 yards de profondeur, sur plusieurs endroits. Nous avons enlevé l'issue-ouest du village de Loos, les travaux de mines des environs et la côte 70. D'autres attaches ont été entreprises encore au nord du canal, nar suite de quoi de fortes résorves du l'ennemi ont dû être amenées sur co point où l'on s'est battu ferme toute la lournée durant, avec un succès variable, [ Vers le soir, nos troupes ont maintenu toutes K I03 positions conquises le matin au nord du | canal. Nous avons prononcé uno attaque aussi [ près d'Hooge, sur les deux côtés de la route de Menin. L'attaque entreprise au nord de cette route a. amené la conquête de la forme Beffegarde et du sommet de la côte, mois ces deux points furent repris plus tard par l'adversaire, A l'issue de l'assaut lancé au sud de la touto, nous avons enlevé 600 yards environ <23 tranchées ennemies et nous nous sommes consolidés ensuite sur le terrain conquis. Jusqu'ici nous avons fait 1700 prisonniers, t&pturé 8 canons et un nombre encore indéterminé de mitrailleuses. Le communiqué allemand de vendredi prétend que nos troupes tentèrent une attaque la veille au sud du canal de La Bassée, mouve-mcnt Qui aurait échoué sous le feu des batte-r|es allemandes. C'est inexact: nous n'avons prononcé aucune attaque ce Jour. mm ■ 9 c.— La Victoire Nous sommes sous le coup de l'émotion. La l"'0'1;- qu'on vient do lire nous apporte la ÇOiivollo attendue depuis un an, depuis le ] ;Ur eu les admirables vainqueurs de la Marne, payant plus un obus à tirer, se heurtèrent con-re les lignes inexpugnables de l'Aisne. Les orts réciproques pour tourner cette ligne eurent d'autre résultat que de la prolonger à i«oVe^ i P^a^nes de l'Artois et de la Flandre qiia la mer. Les terribles coups do bélier -français en Champagne, en Woëvre, en suM'Y Anglais et des Belges à Ypres et •i nc .ST' n<5 parvinrent pas à l'enfoncer, pas .T'0!0? -'»• c-pand:>, malgré leurs gaz aspliy-ïer'/îî f'•,0Uon-'Iainmés, no réussi-vailïants^iW ^ P°UCC d® terrain' à n0S œrtx2S' nous. no désespérions pas. Nous <iui est arrivé devait aixiv^r.j Mais nous avions fini par apprendre que ce serait long, qu'il fallait que les usines do France et d'Angleterre, toute la puissance in-i dustrielle de ces deux nations agissant en collaboration avec leur force militaire, eût d'abord . forgé l'instrument formidable avec lequel Jof-fre allait enfin pulvériser les défenses de l'ennemi. Et nous avions appris la patience. Mais cela n'a pas été long. A l'heure même où l'empereur Guillaume avait prédit qu'il allait frapper un coup qui ferait trembler l'Europe, ce sont nos ajliés qui le frappent, ce coup, et toute l'Europe en frémit, oui, mais d'allégresse. Le canon qui tonne à Loos, les soixante quinze qui chassent les Allemands devant eux en Champagne, si près que de la frontière, de Namur on entend l'écho de leurs salves, annoncent la libération du monde, l'avènement du droit et le règne de la justice. Car la double victoire d'hier aura des conséquences incalculables. C'est plus qu'un ,,succès local" important. En brisant le mur allemand elle chango le caractère de cette épuisante guerre de tranchées. Dans via guerre de mouvement ou do maoeuvres qui va suivre, nous avons pour nous l'indomptable vaillance de nos troupes électrisées par la victoire, la tenace bravoure du soldat belge, la froide audace du Tommie anglais, l'élan irrésistible du poilu de France — et nous avons pour nous le génie et la prudence des chefs qui les conduisent. Vive la Belgiquel Vive la France! Vive l'Angleterre. C. B. Il y a un an! 27 septembre 191J/.: En Belgique, concentration des forces ennemies entre Charleroi et Bruxelles; les Allemands fortifient Liège et Namur; un Zeppelin jette des bombes sur Alost et sur Gand. Sur tout le front en France, les alliés repoussent de. violentes attaques de l'ennemi, qui a reçu des renforts; Vinfanterie coloniale lui prend un drapeau; dans lai Woëvre, échec grave du U/.e corps allemand. Un Taube sur Paris: un vieillard tué, une fillette de treize ans blessée à la jambe et que Von doit amputer. Les Russes refoulent vers C racornie les. Austra-Allemands, occupent Turka, dan-s les Ccirpathcs, et dégagent Przemysl. La canonnière ,,Surprise" débarque des marins français sur le territoire du Congo cédé en 1911 à VAllemagne. ■ >gS» ■ ils expliquent. La j,Koelnische Volkszeitung" essaie de prouver que ,,l'excitation qui régnait en Belgique avant la guerre contre les Allemands était grande" et elle cite à cet effet ce qui s'est passé à Wenduyne sur mer il y a trois ans et dit: ..Par un malentendu, dont la faute no se trouvait pas de notre côté, nous fûmes offensés publiquement. Les villégiateurs allemands se virent barrer les chemins par des jeunes gens de la meilleure société, on nous insulta grossièrement, on agita des petits drapeaux belges autour des visages des darnes, on colla aux colonnes d'affiches des petites étiquettes ,,l'armée allemande est mauvaise" —, bref,- on nous rendit le séjour des plus désagréable pour que nous partions, comme on disait. Cette attitude provocante ne changea que lorsque les Allemands s'en plaignirent auprès du bourgmestre, lorsque nous menaçâmes Hars tous les hôtels do partir sur le champ et en référâmes à l'ambassadeur. Des patrouilles militaires avec la baïonnette au canon rétablirent l'ordre et bientôt régna le calme. Ce fait montre pourtant que déjà alors on faisait un secret de l'instigation contre nous. Allemande, en Belgique." , Le hasard qui arrange souvent bien des , choses fait que nous sommes en mesure do rétablir les faits sous leur jour véritable : 1. Les Allemands n'ont jamais été reçus dans aucun pays comme ils l'ont été chez nous. Ils ] y ont été choyés et traités fraternellement, ] à tel point que nos autorités publiques furent 1 souvent accussées de les favoriser au détriment ] des Belges. j C'était le cas â Wenduyne. 2. Il n'y eut pas de malentendu. Le fait de 1 faire appel à un malentendu montre bien que c l'auteur de l'article du journal allemand sent 9 qu'il présente les faits sous un jour faux. Les I Allemands avaient trouvé bon de faire venir \ à Wenduyne uno chanteuse de café concert do bas étago et, à la terrasse d'un hôtel de la s digue, cette femme excitée par ses compatrio- x tes chanta des chansons attemptatoires à l'honneur des Belges et attaquant la France; 2 les Allemands faisaient chorus. Les Belges è protestèrent. Des manifestations hostiles 1 s'en suivirent. La gendarmerie eut à inter- c venir et non pas „des patrouilles militaires", mais l'ordre ne fut troublé aucun moment, si ce n'est par les Allemands. Deux députés • belges, mis au courant des faits, conseillèrent le calme aux jeunes Belges exaspérés avec raison. Quelques Allemands dés- En Belgique. A Bruxelles. Les Allemands alternent la manière rude à la douceur persuasive, écrit 1*,,Indépendance", pour tâcher de convaincre les Belges de ce que rien ne vaut en dehors de la ,,Kulitur" et qu'ils seront les plus heureux des hommes sous le régime de la Force brutale. M. von Bissing a tenté de se faire bien venir auprès des populations en faisant des discours-sucrés. Voici un spécimen de cette littérature ,,oratoire". Nous l'empruntons à une allocution prononcée par cet excellent gouverneur à une réunion de la ,,Commision allemande pour la restauration des monuments' '... détruits par les soldats du kaiser : ,,On nous' a démontré que nous devions fairô preuve de tendresse vis-à-vis des Belges en reconstruisant les monuments démolis par la guerre. ,,Je suis persuadé qu'on ne doit pas employer la méthode brutale pour l'administration des communes, et je rends grâces1 » -mon gouvernement civil d'avoir accompli son devoir en observant strictement la Convention de La Haye. ,,Notre tendresse consistera à assurer le règne du droit en Belgique. ,,Le Belge est un rébus psychologique. Il pousse son amour de la liberté jusqu'à l'arbitraire, mais au fond il est enchanté qu'on le force à faire certaines choses qui sont nécessaires. ,,La collaboration des Belges que je désire se. heurte au boycottage de ceux qui veulent que tout aille de travers. C'est chez nos ennemis que se trouve l'origine de ce mauvais esprit. ,,On ne veut pas laisser la population belge jouir des bienfaits de la paix. Cependant, quand le gouvernement général ordonne, tout le monde est satisfait. ,,La Belgique est proche parente de l'Allemagne. Dans les provinces rhénanes on est très libéral, mais il est trop tôt pour que cette parenté puisse être mise en évidence. La culture de la Belgique est d'une insuffisance terrifiante (sic). Il ne peut donc qu'être avantageux pour tous si la culture et l'énergie allemandes se mettent à reconstruire les villes détruites et à en faire de véritables monuments de la culture allemande. ' ' Cela promet pour l'esthétique de nos villes! Heureusement que le règne du droit (lisez la Foroe) et de la ,,Kultur" boches en Belgique no tardera guère de s'effondrer sous la poussée énergique des armées alliées. En attendant, pendant que M. von Bis- < îing parlait et que ses innombrables discours vont passer à la postérité, il en est advenu < une bien bonne à deux de ses soldats ! : C'étaient deux cyclistes prussiens et l'his- : boire a pour théâtre les environs de Vilvocrde. v A la lisière d'un petit bois deux ! A la lisière d'un 1\ à l'affût, guettant le passage du gibier. Surviennent es deux cyclistes allemands qui, apercevant i nos compères, se doutent qu'ils ont affaire ■ i des braconniers et se mettent en devoir de es arrêter. Les deux gaillards n'attendent < pas, vous le pensez bien, le bon plaisir de ] ;es messieurs. Ils battent en retraite pré- s îipitamment, tandis que les policiers, aban- ] lonnant momentanément leurs bécanes, se ancent à leur poursuite. Mais les bracon- 1 îiers sont ici dans leur domaine: ils en con- i laissent tous les détours» Devenus gibier à c eur tour, ils entraînent leurs traqueurs à j eur suite aans les profondeurs du bois. < ?uis, lestes comme des lièvres, ils détalent, j eviennent sur leurs pas, courent a l'endroit c >ù les deux soldats ont laissé leurs bécanes, t autent en selle, et disparaissent à toutes c >édales, laissant loin derrière eux leurs c •cursuivants époumonnés. £ Depuis ce jcur, tous les cyclistes qui pas- j ent par Vilvorde sont arrêtés par les sen- I inelles et leurs machines sont examinées à vec soin. Les héros de cette histoire n'ont r arde de se montrer. Ils continuent paisible- p lent à tendre leurs lacets et trouvent même ue le métier a du bon ! ^ j t A © Parles*® 2. \ Poursuivons l'examen de Taffaire Pater- _g otte que nous avons commencé Jiier : Tous e les pièces qui leur étaient soumises sans y attacher d'importance, sans savoir même ! oe qu'on leur demandait. Les témoins à décharge seront plus nom- i breux et, individuellement, plus éloquents. ; C'est d'abord le vicomte Louis Charliers de ' Buisseret qui parle, avec chjaleur, de l'honnêteté des frères Faternotte. Par lui, nous allons savoir que leur popularité est extraordinaire à Seneffe, mais que leur force politique leur vaut de s'être fait d'irréductibles ennemis. Nous commencerons mieux à comprendre l'acharnement de certaines personnes. La déposition est faite avec une grande sincérité. Le président — et ce sera l'incident comi-que de cette déposition — croit devoir demander au vicomte de Buisseret, qui défend si vigoureusement le greffier Faternotte, à quel parti il appartient. Et il s'attire cette réponse: — Au parti des jemenfiohistes, M- le Président.Rires homériques, comme on peut se l'imaginer.... Se présente ensuite M. Chômé, juge de paix à Seneffe. Celui-ci va moucher d'importance le substitut. A une question de ce dernier, M. Qlïomé s'écrie : — Je ne suis pas un mouchard ! Le substitut. —• N'oubliez pas que voua êtes le subordonné du parquet. A quoi Me Van Bastelaer fait observer que Mi Chômé a 69 ans et que le substitut en paraît à peine trente.... Le substitut — Quelle portée a cette demande? Là-dessus, une vive hilarité s'empare de l'auditoire efc il semble qu'on se moque plutôt du représentant de la loi. Témoignages chaleureux également en faveur du greffier Paternotte apportés par le notaire Auguste Reul, le juge suppléant Arthur Dubois-Denghien, Luc Caulier, inspecteur de l'enseignement primaire, l'abbé Delacolette, etc Ce dernier n'est guère tendre pour Au-drit :! — Je ne l'ai pas connu en tant que clerc laïc, mais je sais, ajoute-t-il, que le chanoine Wautié, doyen de Seneffe^ ne lui accordait pas sa confiance.... Et cette affaire semble avoir été à ce point machinée, que l'on entendit chanter Jans un café de Charleroi par trois individus entendus comme témoins par le juge in structeur: ,,Nos avons sté interrer Pateraot avec ses lieuses è lunettes" — (allusion à l'affection îruelle dont souffre le greffier). L'audition des témoins est terminée. A îe moment, l'impression est que l'acquitter-lient doit être prononcé, que le tribunal ;'est trompé, qu'il ne faut pas, enfin, que les questions politiques1 viennent influencer es juges. Mo Van Bastelaer plaide la cause des Paternotte avec un talent, une conviction, me ardeur admirables. Il se trouvait vis-à-ris d'un jugement prononcé par défaut, en 'ace d'un ministère public qui apportait ians cette affaire un extraordinaire achar-îement. Ce qui n'est pas fait pour impressionner l'ardent défenseur qu'est Me. Van Bastelaer. 11 aura vite fait do démontrer que le tri->unal, lorsqu'il a rendu son premier juge-aent, n'a connu que le quart de la vérité [ui n'est d'ailleurs pas encore complète au noment où il commence sa plaidoirie. En leux phrases aiguës, il perce de part en >art le substitut qui s'est permis de décoller des noms malsonnants au greffier Pa-ernotte. De quoi l'accusé doit-il répondre? emande le défenseur. Do onze cessions, de nze faux commis de concert. Quel élément pporte-t-cn pour défendre cette thèse? lucuu! L'accusation incrimine M. Léon 'aternotte du chef d'avoir écrit sur papier entête de la justice de paix. Mais les dé-utés, les magistrats, les fonctionnaires n'a-issent-ila pas de la sorte ? D'autre part, Mme Clignot pœsède son estament et elle a le droit d'espérer en ouir. Qu'ont fait les autres? Camille, le rassour, lié avoc la famille Clignot-Laurent - dont le chef était impotent'et le fils es-ropié — a voulu leur être utile. Léon, obli-eant, dévoué, désintéressé, a aidé son frère, b puis? tjne perquisition pratiquée à rim- pàgné de huit gendarmes n'a pas découvert le moindre indice permettant d'établir même un soupçon de culpabilité. Alors? Le roman échafaudé par le ministère pu-' blie s'évanouit dans la réalité. Us sont onze qui réclament et parmi ces onzo nous apercevons : ceux qui n'ont pas lu, ceux qui ont lu, ceux qui ont reçu un double, ceux qui, sans difficulté, sont rentrés en possession du document, ceux qui ont refusé de signer, sans que l'on insistât auprès d'eux. Ils ne disent pas la vérité. Leur intérêt est contraire à celui de Mme Clignot et ils agissent comme le clerc qui a abandonné sa cousine lorsqu'il a supposé que le fait de s'associer à Taminiau lui vaudrait un prix meilleur. Ah! ce Tammiaux. Me Van Bastelaer, bien en verve, le dépeint, envoyant une épaule de mouton à une cousine qui lui fait donation de 200,000 francs, un cadeau pour la remercier. Devinez en quoi il consiste: Un épaule de moutonI Le pingre î Ce docteur est cynique. Sous la foi du serment, il déclare: ,,Je connais le testament olographe" et ensuite ,,Je ne le connaissais pas" ! Et Audrit! Il a accumulé les mensonges et trompé la justice. Il a surpris la religion du tribunal. Audrit et Taminiau sont fort mal arrangés par l'habile avocat. Ni l'un ni l'autre ne sortent blanc de l'aventurek La partie civile, dit Me Van Bastelaer, devra les abandonner à leur triste sort. Audrit ne risque rien. Il est couvert par Taminiau de toutes les responsabilités. Et cette tactique infâme a abouti au renvoi de M. le greffier de la justice de paix du canton de Seneffe devant le tribunal correctionnel! (Mouvement). Me .Van Bastelaer termine ainsi: ,,J'ai le droit de dire que je croîs ma tâche terminée. Je suis parvenu à établir la vérité. J'espère vous avoir tous convaincus de l'innocence absolue, complète des prévenus. Le dernier Congrès international des avocats a constaté que la magistrature belge est l'expression la plus élevée de l'impartialité en Europe. J'ai confiance dans le tribunal qui, j'en suis certain, prononcera un acquittement." Cette plaidoirie vivante et animée a dure 7 heures d'horloge. Le tribunal, le ministère public, la partie civile et l'auditoire ont suivi avec attention les développements de la pensée du brillant orateur à qui de chaleureuses félicitations ont été adressées par les nombreux avocats présents à l'audience. Le jugement ne donne pa6 raison à l'avocat et, comme nos lecteurs ont pu le voir en tête de ce bref compte-rendu, bn frères, Paternotte 6ont condamnés sév' : --^t. La condamnation avait pourta:; _ i':é prévue par certains magistrats... Les condamnés vont aller en appel, à Bruxelles. Nous croyons savoir que le concours de Me Théodor avait été sollicité et que ce dernier, après un examen approfondi de l'affaire, se serait écrié : ,,Les condamnés sont innocents. Je plaiderai pour eux avec autant d'âme que s'il s'agissait de personnes qui ne sont chères." Mais Me Théodor, victime de vengeance boche, a été déporté depuis lors. C'est donc vraisemblablement Mtres Paul-Emile Janson et Maurice Sand qui prendront la défense des frères Paternotte, en novembre prochain. La mise en liberté provisoire a été demandée. Elle devait être examinée le 21 courant par la chambre des mises en accusation.Dans le pays de Charleroi, où la condamnation a provoqué une émotion très vive, on s'accorde à constater que le parquet et le tribunal se sont singulièrement hâtés de faire arriver l'affaire devant la 5e chambre du tribunal correctionnel, qu'on a opposé une fin de non-recevoir aux médecins légistes commis par le parquet lui-même-à l'examen de l'état de santé do Léon Pateractte, }ue l'interrogatoire^' fut entaché de partialité de la part du président. On s'étonne aussi de la recevabilité de la partie civile Audrit-Laurent et Taminiau, de la précipi-bation à faire signifier le jugement par express lors du défaut, ce qui ne se fait jamais, les entraves apportées a la signature du pourvoi en appel de Léon Paternotte qui n'a pu remplir la formalité que la veille au ;oir du jour où expirait le délai ! Il convient donc que cette affaire soit reprise par d'autres juges. Nous tiendrons nos lecteurs au courant. « Croquis du Front On ôommuniquô àii „Courrier de l'Arméo" les quelques passages suivants d'titie let£re qu'un de nos Jeufies officiers au front àdrésso à l'un de ses amis. On y lira avec intérêt quelques détails pittoresques sur Fexisteficè qu'on mène au voisinage des tranchées èt l?en y découvrira une preuve nouvelle de Pexeélient état d'esprit qui anime nos braves soldats. Le moral demeure fort bon» Nous acceptons tous avec la plus sereine philosophie l'idée d'une nouvelle campagne d'hivêr éventuelle. Quand je dis tous, je fais exception naturellement de quelques grincheux, qui sont l'infime minorité et qui ne comptent pas. Il est vrai que l'unité à laquelle j'appartiens jouit d'une grande stabilité dans son cantonnement; ce privilège nous a permis de nous installer confortablement. Tous les hommes se sont confectionné des lits et des sommiers de paille ; nombre d'entré eux 6e sont groupés en petites familles de cinq ou sis camafades originaires de la même région ; ils ont construit des maisonnettes, des huttes fort pittoresques aux noms évocateurs^ „Villa Légia", „Villa Schel-degalm", etc. L'ingéniosité et l'esprit d'improvisation des hommes ont fait apparaître dans ces demeures des accessoires presque luxueux. On y voit des lustres à l'acétylène, faits de boîtes à conserves et de culs do bouteillès, des poêles confectionnés à l'aide de vieux bidons, des gravures, des dessins, et là traditionnelle ,,gayolle" des Liégeois. Les hommes se sont entièrement faits au genre d'existence qui leur est imposé et s'ingénient de mille façons à remplir aussi agréablement que possible la monotonie de certaines heures. Entre officiers, chaque fois que le servioe le permet, on Se rend visite d'un cantonnement à l'autre. Pour ma part, j'affectionne particulièrement d'aller retrouver mes „eôpains" de telle ou telle batterie. Comme un châtelain, le commandant vous fait faire le tour du propriétaire et, non sans orgueil, vous montro les pièces habilement dissimulées, les abris admirablement conçus, et il vante l'excellent moral de ses hommes aux mines florissantes. Puis, comme but de promenade, on va aux observatoires des tranchées de première ligne et de là oii assiste — comme_ jadis au polygone de Brasschaet — au „tir des invités" sur les tranchées boches d'en face.,.. Et c'est un spectacle inoubliablo. Petit à petit, on découvre ainsi tous ses camarades, on évoque avec émotion les braves qui ont payé leur dette glorieuse au pays et l'on fait des projets d'avenir. Nous comptons bien, cetto année, si rien ne s'y oppose et si les circonstances veulent que nous soyons encore ici, organiser au front notre banquet annuel de promotion. Co sera un banquet peu banal, faut-il le dire. Enfin, do temps en temps, on organise des fêtes. Libeau est venu dernièrement, avec toute sa troupe, jouer „Mademoiselle Beulc-mans"; j'ai eu la bonne fortune de compter parmi les deux mille officiers et soldats q'u-ont assisté à cette représentation tout simple ment magnifique que le ministro d'Etat, M. Vandervelde, honorait de sa présence. Le ministre assista aussi, dans un ' petit mess voisin, à la réception de la troupe d'artistes (ah! qu'elles étaient jolies!). Et là, en petit comité, nous eûmes le régal d'un discours do M. Vandervelde, improvisation admirable, d'un patriotisme vibrant, discours qui nous fit tous pleurer, les vieux comme les jeunes. Il y a aussi des représentations plus modestes, organisées par les soldats, auteurs et acteurs à la fois, où l'on écoute avec plaisir des piécettes tout à fait charmantes. Ces séances sont presque toujours honorées de la présence de dames, c'eât-à-dire do gracieuses ,,nurses" de quelque hôpital voisin. Cela ajoute un charme de plus à ces pétâtes fêtes intimes et un joli volettement do coites blanches parmi le khaki monotone dés uniformes.En revanche, il nous arrive d'être reçus dans le petit cercle tout familial dei ,,nurses", que tous ici entourent d'une immense affection respectueuse. Et l'on cause, on joue aux petits jeux de société, tout en dégustant une tasse de thé. Certes, tous les moments de notre vie n'ont pas le même agrément. Les jours do Service sont souvent rudes, mais on y va de tout cœur. On ne craint pas plus qu'il ne faut les obus boches, des plaisanteries accueillent ceux qui manquent leur but et des hourras s'élèvent quand, au contraire, le tir bien ajusté de nos batteries fait exploser là-bas quelque dépôt de munitions, s'é'oouler des branchées dans un nuage opaque de poussière at de fumée, ou s'enfuir à toutes jambes des groupes de travailleurs ennemis. Il y A aussi les longues nuits de garde, dont on cherche à percer le mystère, durant lesquelles le bruit du canon vibro plug intensé-nent. Et tandis que les yeux fixés vers l'IJst, •>n observe, la pensée s'envole, par-dessus .le? lignes ennemies, vers tous ceux qui nous attendent. On sait qu'ils sont vaillants comme nous, que leur confiance demeure inébranléo >ommo la nôtre. Et, sans impatience, parce lu'on a la certitude çlo vaincre, on songo ^ l'heure merveilleuse qui nofcjre $ionh eM TStoï a.» M " ' - ■ '

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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