Moniteur des intérêts matériels

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Dimanche 19 avril 1914. EDITION TRIHEBDOMADAIRE. 64* année.- N< 47. MONITEUR DES INTÉRÊTS MATÉRIELS — Tout ce qui a rapport au bien-être général, hormis la politique Directeur3 : Maurice da LAVBIiSYS, Georges l'OMTAXtffE - BOTJK. BUREAUX : Bruxelles, 27, Place de Louvain. Telépli. A 429.— Paris : 23, rue Chauchat, 9e. TclépU. Loiïvrë 21-86. Correspondants : Rotterdam, Nijgli et Van Ditmar. — Londres, Daviea et C®, 23, Finch Lane, Oorahill, E. 0. — Alloniagna et Italie, Buroaux de Poste. — Genève, Agence des journaux, 6 et 8, rue Pécolat. — Alsace-Lorraine, Librairie Ammel, 8, place de la Gare, à Strasbourg. — Lisbonne, Emygdio da Silva. Prix d'abonnement par an : Belgique, 12 francs.. — France, Suisse, Italie, Espagne, Portugal, Suède, Norvège, Danemark, Turquie, Russie, Roumanie, Serbie, Bulgarie, Grèce, etc., 25 francs. — Pays-Bas, 8 florins. — Grand-Duché de Luxembourg, 15 francs. — Grande-Bretagne et Colonies, 1 £. — Allemagne, 20 HXK. — Autriche, 24 couronnes-or. ECONOMIE POLITIQUE Les Colonies britanniques Ti). Chypre, Bien que Chypre soit encore, à l'égard de la Turquie, dans ta état de dépendance qui se traduit par le paiement d'un tribut annuel, elle est considérée comme une possession coloniale cle là Grande-Bretagne, à qui l'administration eu a été confiée dis 1878. C'est la plus grande des îles de la Méditerranée, après la Sicile et la Sardaigne. Elle est située à l'entrée du golfe d'Alexandrelte. Sa plus grande longueur, du sud-ouest au nord-est, atteint 225 kilomètres et sa plus j grande largeur, du nord au sud, % 1/2 kilomètres. Sa sujwriieie est de 9,318 kilomètres carrés, soit presque le tiers do celle de la Belgique. Elle se prolonge dans la direction du nord-est en une longue et étioite bande de terre, la péninsule de E Katpasos, qui se termine par le cap Andréas. Au point de vue topographique, l'île de Chypre se divise en (rois régions distinctes. Au iiord, tout le long de la côte, depuis le cap Kormakiti Jusqu'au cap Andréas, court une chaîne de montagnes formée par les monts Cernies à l'ouest et les monts Carpas à l'est. Au sud de cette chaîne s'étend, (le l'est à l'ouest, dans la partie médiane de l'île, la plaine de ja Mesaria, au centre de laquelle se trouve la ville de Nicosie, la capitale, sur le Pedias. Au delà de cotte plaine, vers le sud-ouest, le terrain se relève pour former un vaste massif ayant comme point culminant le Troodos, dont la hauteur dépasse 2,000 mètres et sur le flanc duquel sont installés les quartiers d'été des troupes britanniques et du haut-commissaire.I.'île possède de nombreux cours d'eau, dont aucun n'est navigable. Torrents en hiver, ils sont secs en été. Les plus importants sont le Pedias et l'fdalia. La-côte forme peu de bons-ports. Le principal est celui de Larnaka, au sud-est. Le climat de Chypre est varie : il est tempéré sur les hauteurs et l'hiver dépose de la neige sur le sommet du 1 rondos. Il règne une chaleur excessive à toutes les basses altitudes, mais humide sur les côtes et sèche dans les plaines. La saison des pluies se place entre octobre et mars. La malaria ! sévit encore en beaucoup d'-endf.oits- pendant les chaleurs. Hïslpriçpie. — Nous ne pouvons tracer ici que les grands j traits de la longue et intéressante histoire de Chypre, dont Ifs débuts se confondent avec les légendes de la mythologie si'cequc. Les remai-quabies découvertes archéologiques' faites | au cours du XIX" siècle ont établi que deux mille ans avant Jesus-Christ cette île était déjà un important f'03-cr de civili-sJ'!on ®,t entretenait des relations étroites avec les Assyriens 1 | 'Ç,s 1-gyptiens. Dans ces temps reculés elle dut faire partie [ de I empire des Phéniciens, qui y introduisirent le culte de j '.cnus Astarté. appelée Cypria. d'où viendrait son nom. Plus ;Ht elle lut colonisée par les Grecs. Au Vie siècle avant Jésus-cl'e se trouve sous la domination des Egyptiens, à la-£ ! lc,|le elle se soustrait pour passer sous celle des Perses, eu il"t7 des inMMs ma'érirli n" 147, 150 el 153 'le 1ÇXJS: n3« 9 n« l5fi- c;). 71. 7*, 137. 140, 14:!. 146, 14!), 155 do 1909 19lu- In m 'V 3 70. 85, 90, 91, 108, 115, 147, 136,148. 154 H 178 rie ' & ??• "6> M 6l- 61- <6' «7"88- 94. 103. 109. 1Î2-133, 14?. t51 »,45 M.1 $ Via **■ "• i0:'- 10S' ! 11 et 138 da 191?; n°' *7, 2'<*>• <05, 114, 19« «t 13S de 1913; n*8, 14, 23 el 35 de 1911. 525, du temps du roi Cambyse. En 502 elle prend part à la révolte ionienne, sans parvenir à rester longtemps en dehors du domaine des Perses. A la fameuse bataille de Salamine, en 480, la flotte de Xerxès comprenait non moins de 150 vaisseaux cypriotes. A la fin du Ve siècle avant noti-e ère, Evagoràs, issu d'une vieille famille princiôre'de Chypre, se fit proclamer roi de Salamine, l'ancienne capitale, el établit son autorité sur l'île entière, qui se trouva pendant son règne affranchie de tout joug étranger. Son successeur, Evagoras II, fut incapable do conserver l'héritage paternel, qui retomba au pouvoir des Perses. Après la victoire d'Issus, remportée eu 333 avant J.-C,. sur Darius par Alexandre-le-Grand, les Cypriotes s'empressèrent de suivre la fortune de l'illustre conquérant et lui touÇS nirent- 120 vaisseaux pour l'aider au siège de Tyr. Lors du partage d'c l'empire d'Alexandre, les Syriens et les Egyptiens se' disputèrent la possession de Chypre, qui finalement fut attribuée aux derniers. L'île resta au pouvoir des Ptôlémées jusqu'en 58 avant J.-C., année où elle devint province romaine. E le fut réunie pour un temps à la Cili 'ie el administrée par Cicèron. Offerte par Antoine à Cléopâtre, elle rentra sous la domination romaine à la mort de cette princesse et y resta jusqu'au partage de l'empire, époque à laquelle elle passa sous le pouvoir des empereurs byzantins. Voisine de la Syrie, Chypre se trouva exposée aux attaques des Sarrasins et entre le VIIe et le Xe siècles de notre ère elle changea plusieurs fois de maîtres. Mais en 965 Nicéphore II, Phooas, la reconduit à Byzance, qui la conserva sans interruption jusqu'en 1181, quand son gouverneur, Isaac Com-nène, se révolta et se proclama empeurour de Chypre, dont il parvint à maintenir l'indépendance jusqu'en 1191. Cette année le roi d'Angleterre, Richard Coeur de Lion, au cours de la troisième croisade, s'empara de l'île, sous prétexte de venger les mauvais traitements infligés aux équipages de navires anglais qui avaient fait naufrage sur ses côtes. Richard vendit sa conquête d'abord à l'ordre du Temple, puis, en présence de l'impuissance de celui-ci à la gouverner, il la céda à Guy de Lusignan, roi de Jérusalem, dont la dynastie régna sur l'île pendant près de trois siècles, do 1192 à 1189. Toutefois, de 1373 à 1101 la république de Gênes exerça une certaine suzeraineté sur une partie du royaume par la possession du çort de Famagousle, qui lui fut reprise par Jacques II de Lusignan. En 1489 'Catherine Cornaro, d'origine vénitienne, mère et héritière du dernier-des Lusignan, Jac- ' qiies III, fut amenée à abdiquer et à céder ses droits à la république de Venise, qui maintint sa domination sur l'île pendant 82 ans, de 1489 à 1571. Ce fut apparemment la période la plus brillante de l'histoire de Chypre, qui comptait alors, dit-on, un million d'habitants. Line crc de décadence commença en 1571 avec la domination turque, qui devait durer plus de trois siècles, jusqu'en 1878, époque où, à la suite de la guerre russo-turque, l'administration de l'île fut abandonnée à la Grande-Bretagne par un traité anglo-turc. Les fouilles si fructueuses auxquelles se livra de 1867 à 1876 le consul américain Cesnola et celles rrui suivirent ensuite ont répandu une. vive lumière sur l'art des premiers Cypriotes et ont fourni la preuve du rôle important que Chypre a joué comme trait d'union entre la civilisation orientale et la civilisation grecque. Elles ont mis à jour des sculptures, des tombeaux. des restes de temples d'un intérêt historique exlraordi-

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