Moniteur des intérêts matériels

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Dimanche 21 juin 1914. EDITION TRIHEBDOMADAIRE. 64* année. — N' 74. C - MONITEUR nrca INTÉRÊTS MATÉRIELS - T/Ml* />û /T111 O On V\i nn A4 nn A>nr^Â»»nl Ar»»v* i« 1*-» v\a1i /-m » Directeurs : Maurice de L AVELE YE, Georges FONTAINE - BOUXt. BUREAUX : Bruxelles, 27, Place de Louvain. Telcpli. A 429.— Paris : 23, rue Chauchat, 9^. Télcpli. Louvre 21-86. Correspondants : Rotterdam, Nijgh et Van Ditmar. — Londres, Davies et O, 23, Finch Lane, Cornhill, E. G. — Allemagne et Italie, Bureaux de Poste. Geneve, Agence des journaux, 6 et 8, rue Pécolat-, — Alsace-Lorraine, Librairie Ammel, 8, place de la Gare, a Strasbourg. — Lisbonne, Emygdio da Silva. Priz d abonnement par an : Belgique, 12 francs.. — France, Suisse,- Italie, Espagne, Portugal, Suède, Norvège, Danemark, ,"rciul0' ie, Roumanie, Serbie, Bulgarie, Grèce, etc., 25 francs, — Pa/ys-Bas, 8 florins. — Grand-Duclié de Luxembourg, 15 francs. — Grande-Bretagne et Colonies, 1 £. — Allemagne, 20 RM. — Autriche, 24 couronnes-or. ECONOMIE POLITIQUE Les Colonies britanniaues (1). ilnde (suite). Historique. — La conquête d'une partie de l'Inde par Alexandre le Grand, en 326 avant Jésus-Christ, marque la limite à partir de laquelle commence l'histoire précise de l'Inde. Toutefois, on trouve un vague reflet des temps antérieurs dans les témoignages fournis par la diversité des races et des langues du pays, par l'ancienne littérature hindoue, par les récits des écrivains grecs et chinois, ainsi que par les monnaies et les inscriptions. L'origine des plus anciens livres de l'Inde est supposée remonter à 1,500 ans avant notre ère. Ils sont i écrits en sanscrit, un idiome apparenté avec les principales langues européennes. Les auteurs de ces livres sont des Aryens qui, venant du nord, imposèrent leur domination aux peuples de l'Inde, comprenant dans les districts de l'Himalaya des gens au teint jaune et dans le reste du pays des nègres petits, peu intelligents et analogues aux négritos modernes. Ces deux types n'ont pas entièrement disparu. C'est du sentiment de dédain professé par les Aryens envers ces aborigènes que semble né le système des castes. Les Aryens fondèrent !c brahmanisme, dont l'idéal soloial est exposé dans le code des lois de Manou. Leur religion et leurs principes de métaphysique sont contenus dans les livres Védiques. Ils ont leurs héros mythologiques, dont les exploits sont chantés dans les deux ouvra'ges épiques le Mahabharata et le Bâviayana. Au VIe siècle avant notre ère surgit dans l'-Inde une nouvelle religion, le bouddhisme, fondée par Gautama, un prince de la caste de Chetriya, qui prit le nom de Bouddha (éclairé). Ses dogmes, transcrits après la mort de son fondateur, sont contenus dans le Triyitaka, l'évangile bouddhiste. Le bouddhisme fut d'abord, dans l'Inde même, une réforme sociale, puisqu'il combattait l'orgueil de caste et les privilèges des brahmanes. Il atteignit son apogée entre 250 et 350 ans avant Jésus-Christ, mais ne parvint jamais à gagner toute la population. Il subsista pendant quelque temps à côté du brahmanisme, puis perdit peu à peu du terrain, moins par suite des persécutions qu'en raison d'un révirement des sentiments populaires. Avant la .fin du XIIe siècle il avait disparu de l'Inde, mais était encore florissant dans le Siam, la Chine, le Japon, le Népal, la Birmanie et Ceylan. Son déclin dans l'Inde détermina une nouvelle expansion du brahmanisme. D'après Hérodote, le nord-ouest de l'Inde faisait partie de la vingtième satrapie de la Perse. Alexandre le Grand ne s'avança pas au delà des tributaires de 1 Indus. A sa mort ses possessions de l'Inde échurent en partage à Séleucus, dont l'ambassadeur, Mégasthènes, a légué des renseignements précieux au sujet du règne de Çhandragoupta, le protégé d'Alexandre le Grand, et des conditions sociales de l'Inde ou, du moins, du Pendjab, vers ans avant Jésus-Christ. . A'l Y°ir Moniteur des intérêts matéritls n°' 147, 150 et 153 de 190S; n°' 9, r,»,1.1'.!0'23'29. 33, 35, 38, 56.09, 71, 74, 137, 140, 143, 14(5, 149, 155 do 1909; 1.18, 22. 25, 31, 37, 46, 58, 70, 85, 90, 91, 108, 115, 127, 136,148, 154 et 178 de ïft,®" 10, 16, 25, 28, 36, 46 61, 67. 76. 87-88, 94, 103, 109, 132-133, 14?, 151 «Ia7d_el911;n°s 9, 27, 42, 57, 84, 90, 99. 10.Î, 108, 111 et 138 de 1912; 18, 27, *>45' d4> 65, 90, 105, 114, 123 et 138 de'1913; n°» 8, 14, 23, 35, 47 et 59 de 1914 Asoka, petit-fils de Çhandragoupta, consolida le royaume que lui avait laissé son père. Il se convertit au bouddhisme, qui devint la religion de l'Etat. Ses édits, gravés sur des colonnes de pierre, jettent une vive lumière sur cette période. Les Conquêtes d'Alexandre le Grand avaient ouvert l'Inde aux Occidentaux, qui, dès lors, entretinrent des relations commerciales avec le pays, soit par mer, soit par terre, au moyen de caravanes. Mais après Asoka l'influence grecque> isolée de son foyer, disparut peu à peu sous l'effet de la poussée des invasions venues de l'Asie centrale et notamment des Scythes. Ces incursions répétées modifièrent profondément les opinions religieuses et les institutions des Hindous. Pendant tout le VIe siècle régna dans l'Inde une grande confusion, qu'accentua un moment le passage des hordes des Huns. Au VIIe siècle un grand prince, Harcha, parvint à réunir sous son sceptre tout le nord de l'Inde, mais à sa mort l'Hin-doustan continua à se morceler. C'est le moment où se lève l'islamisme. La conquête de la Perse par les Arabes amena les successeurs de Mahomet jusqu'à l'Indus. Ils ne firent toutefois d'abord que des acquisitions temporaires dans le nord de l'Inde. Trois siècles plus tard seulement furent jetés les fondements d'un empire musulman durable. Ce fut le résultat de quinze expéditions (de 999 à 1027) de Mahmoud de Ghazni. Malgré le prestige de ce nom, la maison de Ghazni fut bientôt renversée par celle de Ghor, qui devait conserver le pouvoir pendant 500 ans. La puissance musulmane ne s'implanta cependant que progressivement dans l'Inde. Delhi fut pris seulement en 1206,. par Koutab-oud-Din, qui conquit la plus grande partie de î'Hindoustan et dont le souvenir est perpétué par un monument élevé près delà capitale de l'Inde. Le Décân eut à subir la première invasion musulmane en 1294. . i En 1398 le Conquérant tai'tare Tamerlan pénétra dans l'Inde, prit et saccagea Delhi, franchit le Gange et dévasta une grande partie de I'Hindoustan. Il retourna ensuite dans son ptiys, laissant l'Inde couverte de ruines et le pouvoir des chqfs considérablement affaibli. Il s'ensuivit une période d'anarchie et de désagrégation qui prépara une nouvelle inva"SIo^ dés Mongols. Entre-temps, le grand royaume hindou du Décan périclitait aussi, pour finir par succomber soius la coalition des princes musulmans. Avec les Mongols l'Inde allait retrouver une apparent'© d'unité. Baber, descendant de Tamerlan, y arriva en 1526, défit le roi de Dehli à Panipa et fonda en quelques années un empire s'étendant depuis l'Oxus jusqu'au delta du Gange. Sa dynastie devait fournir une longue suite de princes . et finir en 1857, par la capture de l'empereur Bahadur-Sbah. Akbar le Grand, petit-fils de Baber, consolida et agrandit considérablement son domaine. Mais il est moins célèbre encore par ses conquêtes que par la sagesse dont il fit preuve au cours de son règne. Il se montra juste pour toutes les classes de ses sujets et tolérant envers toutes les religions. Il organisa l'administration et, avec le concours de son habile ministre l'Hindou Todar-Mall, fit bénéficier le pays d'importantes réformes financières. Son règne fut aussi illustré par l'historien Abul-Fazl et par le poète Faiz. La puissance mongole parvint à son apogée -sous Châli-Djihan, petit-fils d'Akbar, qui a laissé à Âgra et à Delhi des monuments remarquables de goût et de magnificence, qu'on admire encore aujourd'hui. La fin du règne de ce prince

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