Moniteur des intérêts matériels

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MONITEUR INTÉRÉTS MATERIELS Tout ce qui a rapport au bien-être général, hormis la politique. Directeurs : Manrice de LA VELE YE, Georges FONTAHïE - BOTJS. BUREAUX; Brunettes, 27, Plaoa <2e Louvaln. Téléphone 4Ï9. — Paria: 83, rua Chauehat, 9». Téléphone 521-80. Corrsspoadaats : Rotterdam, Nijgh et Van Ditmar. — Loadres, Davies efc C', 23, Finch I.ane, Cornliill, E. C. Allemagfaï> et Italië, Burcaux de Paste. — Genève, Agence des journaux, G et 8, rue Pécolat. — Alsace-Lorraine, Libraine Ammel, 8, place de la Gare, a, Strasbourg. — Lisboaae, Emygdio da Silva. 3Prix d'aboaaeaieat par aa : Belgique, 12 fraacs.. — S'rance, Suisse, Italië, Espagne, Portugal, Suède, Norvège, Danemark, Turquie, Eussie, Roumanie, Serbie, Bulgarie, Grèce, etc., 25 fraacs. — .Pays-Bas, 8 florias. — Grand-Duché de Lu>:embourg, 15 fraacs. — Grande-Bretagne et Colonles, 1 £. — Allemagne, 20 3&DZ. — Autriche, 24 couroaaes-or. ECONOMIE POLITIQUE L'évolution commsrciale des Etats-Unis depuis un siècle. Ou avouera que le sujet est do ciroonstanoe. C'est qu'eti tffet il vient de se produire aux Etats-Unis, dans le régime louanier, duns oe qui cönstitue essentiellement les bases du :ommeroe extérieur de la Confédération (soul commerce que aous puissions et voulions saisir ici> une transformation [>rofonde d'autant plus carac-térislique qu'elle a surpris da-ijantage. Beaucoup de gens, en el'fet, depuis bien longtemps rtjulaient considérer domme absolument immuable le régime louanier et étroRemerit protectionniste des Etats-Unis. Sous .'influence de querelles politiques, il est vrai, mais aussi — et peut-être même davantage — comme oonséquence du fait jue los tarils protecteurs pesaient sur la masse des cfan-iommateurs amóricains, et même, par un juste et inévi-able retour, sur 1'ensemble des industries, grace a 1'initia-,ive ct au courage politique du nouveau président Wilson, une évoluüon vient de se faire vers la liberté. A domp sur, lans ce régime douanier nous ne trouv'ons. rien qui rappelle e régime anglais, ce nest po int du libre-échange, il s'en aut de beaucoup, mais un trés grand nombre d'articles iont déja ou v'ont être prochainoment libérés de toute taxe l'importalion et les autres bénéticierttnt de diminutions óon-iidérables. En tout cas, il est oertain que le v'ote du tarif et, lepuis lors, la suppression de 1'av'antage de 5 pc. doucédé :n principe aux marchandises arrivant sous pavillon améri-lain manifestent des tendances qui sont oxaetement 1'inv'erse le celleis qui av'aient depuis bien longtemps animé tous les Uiteurs des tarifs douaniers aux Etats-Unis. Kous <avoTis la ctwiviction que. oet abaissement des taxes votectionnistes n'aura qu'une influence heureuse sur le cOm-neree et 1'industrie de la Confédération, aussi bion sur son -ommeroe d'exportatiion que sur son commeroo d'importation. tl n'est pas possible de justifier pour linstant cet'te bpinion. Mais, a un pareil moment, il est bon de suiv're les oscilla-tions qui se sont faites.dans le commerce extérieur américain, sous 1'influence, notamment, des changements appöirtés au tarif douanier. Et, en tout cas, au moment ou les uns affir-ment que le nouv'eau tarif va nuire a ce commerce, (oü. d'autres sont convainous qu'il va prendre un développement nouveau, u est curieux de Voir quel a été son développement dans le passé, quelle est sa situation actuelle. Par suite même de 1'évolution de la Gonfédératiota améri-cainc, et -en öonséquence de oe fait que pa-esque jusqu'a la tin du X\ 11 (o siècle les immens es territoires du nord de Amérique ne se liv'raient encore qu'a des éehanges bien i'estreints, il n'est guère possible ni utile de faire remonter wen loin une étude du commerce nbird-amériöain. Mais les statistiques que 1'on peut se pi'ocurer, c'est-a-dire les mtoiu-vements commerciaux que 1'on pieut suivre, méritent un examen approfondi, tout d'abord a cause de leur importance ni«me, du volume énorme d'échanges qui est arrivé assez rapiaement a se faire entre la Confédération et les pays rAolltr0p<: 011 los aulres pays du mtainde, et aussi a cause des ons possibles sar les induslries eurWpéennes du dévfe-roppemeiU des exportations américaines. A la Vérité, oos uons ont été pliitöt redpiutéos que subies effectivement, mais il est justement curieux de remarquer combien on "s'était exagéré les choses, toujours sous 1'influenee de oe préjugé qui v'eut que les ventos a nous faites par notrc voisin nous soient moins avantageuses que les ventos qtie nous lui faisons a lui-möme. C'&st le fameux et tenace piré-jugé protectionniste, qui est loin encore d'être dispara. Comme 1'a expliqué notre maitre Einile Levasseur clans un de ses plus remarquables ouvrages, la statistique du commerce extérieur des Etats-Unis ne remoute que jusqu'en 1790, et encore sous forme de chiffres dont l'authentici'.é est plus OU moins discutable; au surplus, oes chiffres ne tour-nissent que 1'exporlation. C'est seulement a partir de 1821 que 1'on peut se procurer les chiffreis de l'impwtalion. On ne saurait guère regretter cette absence de données antérieu-rement a 17CJ0, car le commerce extérieur de la Confédération naissante n'était que bien faible; il est vrai que, pour tous les pays européens, les chiffres que 1'on po>arrait relev'er seraient eux-mêmes étrangement minimes par rapport a ccux des périodes ultérieures. L'absence de renseignemcuts sur les importations aVant 1821 est évidemment fort regrottable, mais il ne faut pas oublier que, même jusqu'en 1832, les idiportations yankees out rarement dépassé 100 millions de dollars. A plusieurs reprises elles ont été öo>nsiJérableuicnt diminuées par 1'état de guerre existant. Faisons remarquer, pour ceux qui désireraient ctonsultcP de plus prés les statistiques' américaines, et notamment la publication mensuelle intitulée i&onthly Summary of Commerce and Fi-nance, que la statistique commerciale des Etats-Unis se partage en quatre groupes : les imporiai:ons générales, les importations pour la co'iisoinmatio'n nationale — qui correspondent au commerce spécial de beaucoup de pays et notamment de la France, — les exportations de produits natio-naux et les exportations de produits étrangers. Aussi bion, souvent emploie-t-on le ferme d'imporiattons sjjéciales p>jr couVrir les importations. deslinées a la consommai'on irnirié-diate et aussi les retraits de marchandisas des enlrepöts de douane, ces marchandises devant entror dans cette même consommation. Les statistiques américaines drossent dos ta-bleaux fort inléressants pour les importations seulemeait, en répartissant les marchandises importées suivant qu'elles sont libres de taxes douanières ou, au -ciontraire, frapjaees par ces taxes. II y a la un élément curieux de oomparais&n, et ,sur-tout au moment oü des modifications au tarif douanier sont faites. II est bien évident que pour le commerce des Etats-Unïs, comme pour le doonmerce de tous les pays, de nonibreux facteurs ont pu Venir 1'influenCer, et, quand on se trouvó en présence d'une régression ou simplement d un ralentisse-ment du progrès dans les chiffres statistiques, il n'en faudrart pas toujours tirer la oonséquence que 1'activité indus'triellé du pays s'est naturellement ralentie. Unc 1'oule de circons-tances sont v'enues influer le mouvement des éehanges, et, si cela était possible, il serait trés intéressant et utile, tout a la fois au point de v'ue particulier et au point de vuo général, de suivre parallèlement 1'histoirè politique et 1'hisLoire économique de la Oonfédération. En tout cas, 1'oa ne peut manquer de se rappeler, comme causes principales ayant eu une influence sur ces chiffres statistiques, d'une part, embargo de 1808-1809, puis la guerre av'ec 1'Angleterre qui a séVi- de 1812 a 1814; il faut songer, d'autre part, aux modifications et oscillations des tarifs douaniers, dótot ndus allons Dimanche 15 février 1914 EDITION TRIHEBDOMADAIRE. 64' année. - - N' 20.

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