Notre Belgique

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s.n. 1917, 15 Maart. Notre Belgique. Geraadpleegd op 19 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/086348h840/
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~<> Se Vrillée. — N° f O» X-ie Numero 55 C*fcmM Jeudi 15 Mars 191T NOTRE Dieu protège la libre Belgique, Et son Roi I OUOTXDIEN' QUE Li Monde étir po l'Belgique brait mer^.e Et puss qui maye on z'est fir d'esse Wallon! Militaires:• Civils : (France) . (Etranger) 3 Mois 4 fr. 3 Mois 5 fr. -3 Mois 8 fr. G,25 fr. ) par IO abonnements £t; Tarilc des AJboniieiiieiits I Mois 1,50 fr. I Mois 1,80 fr. I Mois 2,80 fr. ^▼^ ▼▼▼▼▼▼"▼ ■y ▼^▼▼▼▼▼▼▼.▼y ▼▼▼▼▼▼▼▼▼' AboBnements Militaire® s Par Semaine i Par Mois : fr. | fr. i Rédaction et Administration : 20, Rue de Is-Riviftre, CALAIS 1,00 fr. I collectifs LA PART DU POILU Le Pays de Charleroi ((Notre Belgique)) publie les dernières nouvelles L'es Allemands ont 'de grands défauts. /On ne peut toutefois leur refuser un sens très vif de certaines réalités et de certaines possibilités. Ils prennent l'homme tel qu'il est, c'est-à-dire accessible à l'intérêt personnel. Et ils en ap•pjlent• à ce sentiment pour le faire marcher, pour tirer de lui tout ce qu'il peut fournir. Nous avons vu que pour stimuler les équipages des sous-marins, ils leur assurent une prime proportionnelle à l'importance des vaisseaux coulés. C'est un moyen très efficace d'entretenir le moral de ces soldats, soumis à tous les hasards et à tous les risques, e* qui, à chaque minute, jouent leur existence. Cet exemple de l'ennemi (« fas est ab hoste doceri »), les Français le reprennent et l'adoptent. André Lefèvre propose au Parlement d'accorder une 'prime de 500.000 francs à l'équipage des loatcaux qui auraient coulé un sousmarin allemand. Charles Maurras, lui, propose de faire sa part au poilu, d'accorder une récompense, un don palpable et tangible, aux soldats qui se sont distingués. Ecoutons-le : Plus on y pense, plus on se persuade fru'il importe de constituer par initiative ée le noyau d'un trésor de*guerre des'tiné' à primer les braves des braves, les poilus des poilus, et à leur donner un avant-goût de la participation aux bénéfices de la victoire. Il convient que la France soit et paraisse magnifique pour ses meilleurs enfants. L'Action française s'est offerte, elle continue à s'offrir pour la collecte de ses primes qui pourront combattre efficacement le scepticisme, feront des heureux dignes de l'être et de bons envieux, des envieux que l'envie, perfectionnera, élèvera à la ressemblance -des héros. Naturellement, c'est la première élite de l'armée, ce sont les corps français chargés de coups de main difficiles à qui iront les premières ressources qu'il nous arrivera de recueillir. Il se joue là-bas une sorte de bataille dont il est peu question chez les stratèges qui discutent de guerre immobile ou de rt : une sorte de guérilla et de chouanerie pour lesquelles le sang français fait merveille 1 « Je vous «griffonne ce petit mot », dit un officier, « en revenant d*un coup de main où dira « le communiqué nous avons fait quelques « prisonniers. Cette vie d bâton dï chaise « est sa\oureuse, mais nuisible à la corres« pondance. » Tâchons de coopérer r'c loin à cette vie-là, de la rendre plus fructueuse Bt plus product've de toute façon. Les Poseurs et Repêcheurs de Mines Un citoyen neutre — racontait dernièrement un journal sérieux — avait l'habitude de passer ses vacances en Suède sur les bords de la mer. Pendant l'été 1916, il ne voulut pas manquer à sa villégiature favorite, mais quand il demanda au pêcheur dont il se servait d'ordinaire de le conduire au large, ce• luici de refuser. Vous n'avez donc plus votre bateau ? Si, mais il n'est pas libre. A quoi donc est-il employé ? I — A poser des mines pour les Allemands, répondit l'indigène ; ils me paient bien, il faut vivre. Joli métier, riposta le voyageur.Mais votre frère aussi avait un bachot,peutil me conduire 38 Pas davantage. Est-ce qu'il poserait aussi des mines pour l'Allemagne ? 1 — Oh ! non, monsieur, il travaille, lui, pour l'Angleterre, et repêche les mines que j'ai posées. L'anecdote est savoureuse. ' Ce qui m'étonne un peu, c'est que ■ pour faire ce double métier, ces braves gens se soient mis à deux ; il eût été plus simple que ce fût le même qui, 'après avoir travaillé pour l'Allemagne, j travaillât pour l'Angleterre. L'opération eût encore été plus fructueuse, j Nos pêcheurs n'étaient que de pauvres mathurins suédois. Que de gens, [aujourd'hui, en France, s'emploient à ^repêcher les mines qu'ils avaient euximêmes posées hier. Telle est la réflexion qui me venait récemment à l'esprit, en lisant le testament politique d'Octave Mirbeau. j Car Octave Mirbeau, en mourant, a 'cru nécessaire de laisser un testament jjBÈ de confier à ses compatriotes une découverte importante qu'il a faite sur le ;tard. Cet écrivain âpre et mordant, dont la jyerve sarcastique avait tout attaqué et ;tout essayé de détruire, religion, armée, 'patrie, a tout d'un coup été illuminé 1 d'un rayon subit. Il a constaté que la , patrie était une chose respectable et -.que laisser périr la France, c'était priIver l'humanité du chevalier de l'idéal et d'une puissance intellectuelle et mo, raie. La kultur allemande substituée à îa civilisation française, quel recul l,.±M. Français riches et généierx qui voudront y aider créeront une première amorce et comme une hypothèque sur les parts des poilus à prendre plus tard sur les teiritoires et les biens ennemis. Je ne saurais trop leur redire d'y réfléchir et, s'ils estiment que nous voyons juste, d'agir. L'embryon d'une puissante Caisse nationale, pris d'un utile développement militaire peut sortir de cette humble initiative. Vaut-il la peine d'ajouter que nous abondons dans le sens de Maurras et que nous sommes, nous aussi, partici' iino primo, d'une récompense accordée aux plus vaillants, aux plus généreux, aux meilleurs des nôtres ? Je me rappelle le récit que me fit, il y a quelque temps, un grand diable de grenadier, d'une attaque nocturne parfaitement réussie, qui valut à une dizaine de nos poilus, conduits par un' sous-lieutenant, la prise d'un poste boche. Ces braves, tous volontaires, avaient risqué leur vie de leur plein gré, s'étaient offerts pour l'exécution d'une mission redoutable, où, plus malheureux que le loup de Lafontaine, ils pouvaient laisser et leurs os et leur peau. Le' coup de filet brillamment achevé/ quelle jcie c'eût' été pour eux, quel stimulant pour les autres, quelle expression réconfortante de la reconnaissance nationale, que l'allocation d'une somme d'airgent, 25 francs par tête, par exemple, non pour payer ce qui ne se paie pas, le sacrifice de la vie consenti à la Patrie, mais pour permettre à des braves de trouver dans l'accomplissement d'un héroïque devoir, un peu de joie même matérielle, de quoi améliorer l'ordinaire et festoyer modestement, ou de quoi rendra plus agréable le congé suivant. Demain, notre excellent collaborateur F. D. nous entretiendra d'une société de crédit pour nos soldats après la guerre. Cette œuvre, destinée à rendre Papîguerre supportable à nos hommes,n'empêchera pas d'autre part de récompenser dès maintenant par la part dupoilu nos soldats qui se seront distingués de fnauront accompli de hardis coups de main.. Nous aurons d'ailleurs l'occasion de revenir sur ce sujet, car nous voulons que justice soit rendue à ceux qui le méritent, c'està-dire, avant tout, à ceux qui, au risque de leur vie, montent pour ceux de l'arrière et pour leurs compatriotes restés au pays, la garde sanglante de l'Yser. Lelou. Octave Mirbeau nous en a prévenus obligeamment en mourant. Heureusement pour nous que les Déroulède, les Coppée et les de Bornier s'en étaient aperçus avant lui. Comme les vestales antiques, ils avaient attisé au cœur de la France le feu sacré du patriotisme. Venue l'invasion, il fut inutile de le rallumer, il éclata spontanément. A la pensée qu'Octave Mirbeau avait eu un instant de repentir, ses amis lui dressèrent des couronnes de martyr, et le bon bourgeois sensible s'émut sur cet acte de contrition tardif. Que les cendres de Mirbeau reposent en paix, soit. Nous devons aux morts la pitié. Mais que celle-ci se transforme en apothéose, oh 1 de grâce, n'exagérons rien. Ils sont vraiment trop, à l'heure actuelle, d'anciens poseurs de mines derevenus repêcheurs. (Censure) Poseurs et repêcheurs dé mines, ces écrivains romanciers et dramaturges dont les ouvrages malsains qui propageaient outreRhin la légende de notre décadence et de notre pourriture morale, en même temps qu'ils prônaient l'humanité internationalisée et sans patrie, et qui, maintenant, n'ont pas assez d'anathèmes contre la barbarie qu'ils fustigent en termes si grandiloquents que leur outrance même en diminue la portée. Poseurs et repêcheurs de mines, ces journalistes, dont les articles quotidiens déchiraient drapeau et uniforme, quand ils ne prônaient pas la grève de la mobilisation, et qui, actuellement belliqueux à outrance, s'insurgent à la pensée que tout n'est pas encore mobilisé civilement et militairemgnt et que la France ne soit pas enfin transformée en un immense camp retranché. Sans doute, il faut se féliciter de ces conversions, hommage rendu à la vérité. Tout de même ne portons pas trop haut l'exaltation admiratrice. Quand saint Paul, persécuteur du Christ, se fit l'apôtre de sa religion, il abandonna sa fonction, ses bénéfices et ses honneurs, il accepta la pauvreté, le labeur sans profit matériel, et il scella de ses travaux admirables d'abord, de son martyre ensuite, la foi nouvelle qui animait son âme. . Loin de moi la pensée d'accuser la sincérité des nouveaux convertis. Mais j'aimerais qu'ils éloignent d'eux tout soupçon d'intérêt. Est-ce que ce parlementaire aujourd'hui nationaliste, hier pacifiste» re pen- LA BATAILLE DE CHARLEROI (Fin) C'était en pleine effervescence. Dans l'activité, alors mal employée, d'une ville qui se défend, l'on avait, un peu au hasard des rues et des carrefours, dressé des barricades. La plupart de cellesci avaient pour défenseurs des soi' de France, quelques autres des- gardes civiques. Dans l'engouement militaire qui, tout à coup, prenait le pays, ceuxci avaient tenu à ne pas rester en a re. Aussi, équipés et sanglés beaucoup mieux que pour la parade hebdomadaire, prenaientils malgré tout un petit air guerrier. Ils se redressaient fiers et beaux 1 Un contingent de « chasseurséclaireurs » avait été dirigé sur Bruxelles, avec mission, paraît-il, d'assurer la défense de notre capitale. C'étaient déjà presque des héros aux yeux de beaucoup. Les autres corps, et notamment les « bleus », avaient la noble tâche, comme je l'ai dit déjà, d'assurer la défense de certains ouvrages hâtivement organisés. Parmi les endroits où la valeur de nos gardes allait être éprouvée, se trouvait la défense du passage à niveau de la « Porte de Waterloo ». Transformée en caserne plutôt qu'en forteresse, la petite gare, aux couleurs criardes, était le corps de garde de la, garnison. C'était la guerre, et nos gar-' des civiques apprenaient à coucher sur la dure. Dire qu'il ne manquait personne, le soir, aux appels, serait peutêtre exagéré ! Le lit si douillet du foyer était bien difficile à oublier ! Mais enfin, l'on veillait, et les citadins pouvaient dormir, relativement, tranquilles. Tout marchait pour le mieux. Un midi, cependant, vive alerte ! Ungamin tout essoufflé et apeuré accourait du Faubourg par la Grand'Rue. Atous il répétait : « Les uhlans sont là ! » A ces mots, finis les commérages sur lepai< des portes. On eût ditulvj; lement s'emparait de tous. Et chacun de rentrer prudemment chez roi, les femmes en pleurs et les hommes plus nerveux que de coutume. Nos gardes s'apprêtèrent à bien recevoir les éclaireurs ennemis. Déjà^ un carreau de la gare valsait en morceaux sous la poussée un peu brusque d'une crosse. Le meilleur fusil, lauréat de plusieurs concours, fut placé à cette meurtrière improvisée. Il tenait en joue l'endroit par lequel les Boches allaient sans aucun doute, bientôt déboucher. Sur la rue, le calme le plus profond. La patience de nos défenseurs ne fut pas longtemps à l'épreuve. Bientôt, un cavalier parut. D'une allure tranquille, l'arme en bandoulière, il n'avait rien de bien terrible. Il avançait au pas lent de son cheval. Du poste, il en était séparé encore d'une cinquantain3 de mètres. Son isolement paraissait l'étonner. ... A la meurtrière, un peu énervée, la sentinelle aux agents tâchait de viser juste. Le coup allait partir ! Tout à coup, à son grand étonnement, elle vit quelques portes s'ouvrir. Des personnes en sortirent qui entourèrent le cavalier ennemi ! On le fêtait 1 On l'acclamait !... Imperceptiblement, le fusil se détachait de l'épaule. Avant de tirer, il fallait s'assurer 1 Le cavalier, escorté par la foule, approchait toujours... C'était pourtant bien un boche, il portait un casque ! Nos gardes se demandaient ce qu'il y avait à faire ? Dans l'indécision, ils ne firent rien !.. Le cavalier passait, digne et un peu égayé de l'accueil enthousiaste mais tardif que lui faisait la population. A hauteur maintenant du poste des gardes, il leur adressa un petit salut amical ! C'était un dragon français f Piémaur. A l'Hôte!. Deux aumôniers eyet in lieut'nant à l'même table vont attaqué in bia gros poulet. se pas aux électeurs que son nouvel avatar lui ramènera ? Est-ce que ces dramaturges et écrivains ne soupèsent pas les éditions et les cachets que leur patriotisme de fraîche date leur vaudra ? Est-ce que ce bouillant journaliste pour^qui les tranchées semblent lieu de plaisir, ne suppute pas au coin de son feu, les pieds sur ses chenets, les billets de banque produits par la vente de con journal transformé ? Voilà ce qui me chiffonne, comme disent les braves gens. Et puis, repêcheurs de mines que vous êtes, les repêcherez-vous toutes ? Ne serait-il même resté aucun ferment malsain dans les âmes françaises, quels désordres n'avez-vous pas causés ? Notre impréparation, notre foUe confiance dans une paix éternelle, notre manque de canons et de munitions, ne nous ont-ils pas coûté bien des ruines irréparables. '(Census Le plus beau coin de terre A mes yeux, ouï, c'est toi. Jacques Bertrand. L' premi aumônier commince à s'ehervu, eyet, tout en perdant enn' aîle, i prononce en latin : « Aillibus >\ L'deuxièm' aumônier, chut l'systèmo du premi, eyet en perdant enn' cuisse, y prononce : « Cuissibus ». Li lieut'nant, li, y sondgeu que mot latin y d've dire... Enfin, y trouva... eyet, tout en perdant l'reste du poulet d'su n'assiette, il articula tout douc'mint : eyet mi « rasibus » ! R. E. Nouvel mD'une correspondance qui m'est arrivée hier, je fire ce qui suit : « Nous sormnes occupés du matin au soir ià faire des recherches pour la boustifaille. Car, comme vous devez sans doute, le savoir, notre cuisine a tout à fait changé. Nous avons fait connaissance de mets nouveaux. Le rutabagas, entre autres. Eh bien, c'est un plat exquis (?), genre de navet dont les plus petits pèsent parfois un kilo 1 Un seul suffit pour un repas. Nous connaissons aussi le béton armé. Quand Al y a du riz pour souper, c'est la joie générale, surtout si l'on a pu dénicher un peu Je sucre. » Les prix des denrées, au mois de décembre, sont les suivants : café, 18 fr. le kilo ; chicorée, 2 fr. 25 la livre ; beurre, 6 francs la livre ; pommes de terre, 0 fr. 70 le kilo ; pain, 0 fr. 46 le kilo (un kilo par personne pour trois jours) ; viande de bœuf, 4 fr. 50 la livre ; lard, 6 fr. 25 la livre ; savon noir, 18 francs le kilo (introuvable) ; savon de toilette (Sunlight), 2 francs la boule. Le charbon a maintenu son cours à peu près normal. A la Louvière, on.a distribué aux habitants leurs rations de vivres jusqu'au 17 avril prochain. Un exemple : une faa de 8 personnes, dont 6 enfants, ai 15 kilos de po)t'80 me on peut s'en rendre con Dans le pays de Charleroi, les fours à vitres travaillent pour la mise en magasin. C'est à cause de difficultés d'expédition. D'autre part, on Une nouvelle œuvre vient de naître, le « fonds ElîsafcetÉi ». C'est M. Carsters-Guinotte, le vaillant délégué américain, qui en a pris l'initiative. C'est une œuvre de « secours imméd'als ». C'està-dire qu'elle vient en aide tout de suite à toutes les infortunes. Cete fondation s'étend sur les arrondisse ments de Charleroi, Soigmes et Thuin. Elle est dirigée par les membres des comités régionaux de secours. Pour Charleroi et les environs, ce sont MM. Buisset, Pastur et Driou du Chapois qui dirigent le « fonds Elisabeth ». Les personnes qui paient leurs loyers ont ceuxci notablement diminués par les propriétaires, et cela un peu partout. On me communique la mort de. : Mme Desclez Firmine (dit Quévet), décédée le jour de la Saint-Nicolas de Charleroi-Nord. M. Ferdinand Amiefc, de Charleroi. M. Joseph Motte, le si sympathique commissaire de police, de Montignysur-Sambre, est décédé subitement, le 1erjanvier de cette année. La population entière de la commune et des délégations de Charleroi et des communes du bassin ont assisté à ses funérailles qui furent très émouvantes.. Carolo. *** On demande l'adressé 'de Franz Gilles de Charleroi^ "A Tous les militaires du bassin de Charleroi, désireux de voir figurer leur nom sur la liste, sont priés d'envoyer leur adresse à Carolo, 20, rue de la Rivière, Calais. Quand on exalte les convertis, je pense aux morts, aux mutilés, aux réfugiés... Vers eux va mon admiration et ma prière. Pardonnons aux autres, soit. Mais, de grâce, qu'ils méritent cette absolution par une contrition sinon plus sincère, du moins moins verbeuse Le silence dans certains cas n'est que de la pudeur. G. de Las Cases, sénateur, (La Croix.) Avis important Au moment du tirage de notre numéro d'avanthier, 13 mars, un accident s'est produit à notre presse, occasionnant un retard notable et une grande irrégularité dans notre expédition. Le même accident nous a empêchés de paraître à l'heure hier. Soldats, exigez « Notre Belgique » de tous les vendeurs militaires. LETTRE i LA MAERÂIBE L — L'AVANT-POSTE AQUATIQUE Voici encore, Petite Lointaine Amie, une lettre que vous courez grand risque de ne point recevoir. Mais comme je désire absolument vous faire plaisir et répondre à tous vos souhaits en vous donnant des « impressions » vécues de ce que l'on appelle « Le Front », je vais me montrer très circonspect et éviter d'éveiller, par de trop précisions, les légitimes susceptibilités de la Censure. Vous m'avez demandé de vous parler de notre « poste d'écoute ». Il est situé dans un secteur occupé par l'armée belge, évidemment. Nous quittons, l'après-midi, le village où nous sommes cantonnés et nous joignons par la route, par des passerelles et des boyaux un village situé immédiatement en retrait des premières lignes occupées par nos fantassins. Cette localité n'est qu'une ruine ; les obus ennemis y ont construit de pittoresques décombres, silhouettes de maisons éventrées, tordues, décapitées, squelettes de bâtiments autrefois importants et aujourd'hui grandis en quelque sorte par leur air de précoce vétusté, moignons de clochers, de murailles et de nefs d'église. Nous traversons ce coin de désolation, cette solitude de poussière et de pierres au soir tombant, et nous nous acheminons vers une tranchée de ligne. Devant son parapet, derrière son parados, l'inondation a étendu ses marécages, ses broussailles, de roseaux, ses bouquets touffus de plantes vivaces. Par ci, par là, sur la plaine noyée, des îlots émergent, des bandes de terre s'étirent et s'allongent. La neige a sur tout cela déroulé son tapis de velours blanc. Le gel a comme immobilisé les rides à fleur d'eau. La tranchée est occupée. La relève s'opère. Nous, qui sommes désignés pour aller occuper '.e « retit poste », nous nous dirigeons vers gnons l'extrémité de la petite étendue de terre où se dresse la tranchée. Devant nous. Petite Amie Lointaine, l'inondation dort, tel un lac de féerie, à l'instant où s'allume la lune blanche au ciel gris, où des rayons laiteux et livides mettent leur pointillé sur la surface immobilisée de l'eau. Une passerelle étroite, où, couchée, ma forte personnalité aurait peine i tenir tout entière dans le sens de sa larp-eur, va nous conduire, en sautillant, en balançant, en grinçant, en grimaçant, en montant et en descendant, très vaguement dessinée dans le vague clair obscur de l'heure, jusqu'à un petit bois « dépouillé » de ses feuilles, et baigné dans l'eau. En cours de route, « taquataquante » avec son air lent d'avoir l'air de poser, une mitrailleuse allemande con.me à l'accoutumée s'essayera à nous souhaiter le bonsoir. Ne tremblez pas, Petit ! Lointaine : je suis sur la passerelle, et vous risqueriez de m'envoyer moi, mon chargement, mon équipement éprouver la solidité ou la fragilité de la glace ; ne tremblez pas : il n'y a là rien d'effrayant. La passerelle qui, jusqu'à présent, marchait à peu près droit, de se voir sous bois, ou du moins, parmi les halliers, se met à zig.zaguer comme feu Toppfer lui-même. On la suit comme on peut, fouetté ici par une branche, giflé plus loin par un rameau, griffé ailleurs par une gaulis. Il fait plus noir. Le chemin suspendu s'affermit. Brusquement, il tourne, plonge vers l'eau, et nous glissons avec lui sur un petit espace de sol ferme, où un vague abri de terre et de bois, caché par des troncs et des buissons, va, de compagnie avec nous, monter la garde cette nuit. On écoute. On écoute le bruit des balles qui claquent, Petite Lointaine, comme de formidables castagnettes, sifflent longuement comme le font le long des routes les fils télégraphiques qu'agace la brise, et puis meurent, avec un soupir de très vieille personne, dans l'eau ou dans . la terre. On écoute, très loin, la rumeur des canons anglais : elle fait songer à un roulement de tonnerre, précédé, accompagné, suivi de mille et mille éclairs rouges, à un roulement dont le coup final est ajourné à l'infini. On écoute plus près les « départs » et plus loin les « arrivées » de nos obus, dont le passage est d sonore, si pareil à celui d'une petite machine aérienne ronronnant et « zuïnant » que parfois, involontairement naïf, on cherche, Petite Lointaine, à vous passer L projectile. On écoute le tintamarre que font les éclatements là-bas, et quand on voit ou devine l'cbjectif, et qu'on aperçoit un « but », croyezm'en, c'est avec joie qu'on s'écrierait — si la consigne n'était d'être muet ou à peu près — « En plein dedans, Petite Lointaine !» — On écoute aussi avec mépris, les méprisables 77 ennemis, et l'on hausse les épaules et l'on fait : « pfuit ! ». On écoute encore rouler les chariots du côté allemand frapper des marteaux, et l'on tâche à s'orienter, à préciser, et l'on prévient les chefs. Enfin, s'écoutent les tressaillements nocturnes, les craquements des arbres, qui ont froid, sans doute, les cris des poules d'eau, qui sont des poules de glace comme certains êtres le sont aussi, n'estce pas ? les vols lourds des canards sauvages, les fouinements des rats, et tous ces mille et un bruits d'une seule nait, qui sont inoffensifs en somme, mais impressionnants tout de même. Comme il est interdit de fumer — ouï, félicitez-vous, Petite maligne : je ne puis pas fumer ici — et que ce n'est pas l'endroit ou" écrire, où discourir, on rêve... On rêve de chez soi, et l'on rêve k tous, lei Lointaines petites correspondante- celle» qu'on connaît ou qu'on ne connaîtr • ja. mais, et qui ont chaud dans leur grand lit, làbas. Alors, cela fait penser qu'il fait froid : on sent aux pieds une douleur étrange, comme si une partie de ces extrimités s'en allait, on ne sait où, vagabonder, et vous causait, en partant, une déchirure très pénible ; on se dit qu'on aimerait se chauffer les mains ; on se secoue pour tinr les frissons à fleur de peau, et l'on mange unbout de pain afin d'éviter aux rats l'ennui de le transporter plus loin. On ne tire pas ; on veille : il s'agit de ne pas se laisser surprendre par une patrouille... Vers deux heures du math . — vous l'ignorez, sans doute, Petite Amie, le froid aug« mente, le marchand de sable et de plomH passe pour nous tarabuster un peu ; lei heures n'ont plus soixante minutes : elles en ont mille... Et puis vient le matin. Il commence pai noircir le ciel et la terre. La chute du joui et le lever de l'aurore sont les moments critiques des avant-postes. Les étoiles, comme des réverbères, s'éteignent, une à une lentement. La lune s'estompe, s'efface, s'évanouit. Les arbres qui, durant la nuit, affectent les formes les p7us baroques, redeviennent de simples arbres, et cessent même d'être intérresants. On recharge sort dos de tout ce qu'on apporta la veille, et l'on reprend la petite promenade par la passerelle.... Et voilà tout. Cela se fait très simplement, très naturellement. Mais il arriva parfois des accidents, des blessures, me? direz-yous ? Et comme je ne puis pas nier votre bon sens, j'ajouterai, Petite Lointaine, que c'est la guerre. Constatation importante, car, entre nous, sans la guerre, v aurait pas de petits postes avarj' ■ de lettre respectueux — en je continue, huit jours, Petite Lointaine, lorsque, très longuement, à votre tour, vous m'aurez parlé de la « dernière pièce », du « carnet de sucre », du « charbon » et de vos grave? occupations de jolie femme. Maurice Gauchez, <£» Le Général Clooten est décoré par le Roi d'Angleterre Le lieutenant-général Clooten, com« mandant supérieur de la Base belge, vient de recevoir de M. le baron de Broqueville, Président du Conseil et Ministre de la Guerre, la lettre officielle suivante : « J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que Sa Majesté le Roi d'Angleterre a daigné vous nommer Com* mandeur avec plaque do l'Ordre do Saint-Michel et Saint-Georges. « Je vous adresse mes bien vives fé* licitations à l'occasion de cette nomi» nation. « Veuillez agréer, Monsieur le Lieutenant général, l'assurance de ma riaut9 considération. » Le lieutenant-général Clooten comptera, le 6 avril prochain, 51 années ininterrompues de service militaire. « Notre Belgique » présente au nou-* veau Commandeur ses félicitations respectueuses. Tous les soldats wallons applaudiront à la haute distinction conférée au Commandant supérieur de la Base belge dont la sollicitude pour le sort des simples poilus se manifesta si généreuse encore, pendant les derniers froids. Mosaïque TROP DE FEUILLES Le Printemps approche ; voici le" moment où les arbres vont reverdir, et la question se pose, angoissante : combien' devront-ils avoir de feuilles ?... Le lundi les journau:; ne doivent cri avoir qu'une. Mais*£l est de toute évidence que lc3 sages decisions ministérielles que le Gouvernement vient d'appliquer à la Presse ne sauraient l'être aux arbres de nos promenades, de nos -squares et de nos bois suburbains. Il est sans inconvénient que les gazettes, une ou deux fois la semaine, n'aient, qu'une feuille ; mais nos platanes et nos marronniers, à ce que je me suis laisse dire par un eminent pépiniériste, ne sauraient se plier à ce régime qui leur serait des plus désavantageux. Je rais bien que le's arbres peuvent être assimilés à des publications annuelles, comme le Bottin, puisque leurs feuilles ne. paraissent en général qu'une, fois par an„ Mais une sage réduction ne s'en impose] pas moins. II faut faire des économies., Il faut prévoir. Il tombe sous le bon sens que plus unarbre a de feuilles, et plus il absorbe de' ces sucs généreux .et féconds que la terxö

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Dit item is een uitgave in de reeks Notre Belgique behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Calais van 1916 tot 1918.

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