Organe des Sapeurs Télégraphistes et Radiotélégraphistes en Campagne Paraissant où il peut (le 1" et le 16 de chaque mois) Rédaction et Administration : Toujours gais et jamais tristes, Ce sent les télégraphistes. André IGON, Paul GATEAUD, Pière COLOMBIER, A. LECOMTE (trésorier), C'" télég., Secteur postal 107 [Refrain des télés.] Une blague C'est un peu vexant, savrz-vous,de n'être pas pris au sérieux. Personne n'a 1 voulu croire que votre dernier numéro était réellement censuré. On nous accuse de remédier, par cet. habile stratagème, à la pénurie de copie. Voilà qui vient jeter une douche froide t , . ' sur notre orgueil d'avoir ce point de commun avec la grande presse. Si, nous avons été censurés, mais, rassurez-vous, la main bienveillante qui tenait, les ciseaux d'Anastasie n'a arrêté aucun secret intéressant la défense nationale ni la moindre infraction à la discipline militaire.— o — Un camarade humoriste, dans une demande d'abonnement, nous déclare : « L'arrivée du Télé-Mail a provoqué une explosion de sympathie (j'ui failli être blessé parmi éclat de rire) », et il nous assure de ses sentiments... télégraphistes. Voilà une nom elle espèce de sentiments qui me rappelle la définition que l'érudite petite amie d'un sapeur inconstant donnait de la télépathie : C'est souffrir pour un télé. lE Ph.nton. Les Assassins sont revenus Au Caporal Sergeant. Les assassins sont revenus. La nuit ils ont quitté leur aire. L'œil fixe et les-membres tendus, Ils ont volé par l'atmosphère. Ils avaient un but défini : Ils aspiraient.aux hécatombes, Et leurs regards, à l'infini, Voyaient, au loin, s'ouvrir des tombes. Les assassins sont revenus. Ils rôdent sur la grande Ville. ils vont tuer des inconnus : « Qu'importe ! c'est la race vile, « C'est le peuple qui doit souffrir « El qui n'a plus droit aux espaces. « C'est la nation ({ni doit mourir », Pensent ces sinistres rapaces. Les assassins sont revenus. Ils sont sur ia Ville-Lumière. Alors, en gestes éperdus, Ils éparpillent la matière Qui, dans leur meurtre kolossal, Détruit, anéantit et lue. Puis, dans un hourra triomphal, Vers leur sombre nid, ils se ruent. Les assassins sont revenus. Lorsqu'ils ont consommé leurs crimes, On voit des corps sanglants et nus Penchés sur le bord des abîmes. Les assassins sont triomphants, Dans leursyeux s'allument desflammes: Leurs victimes sont des enfants, Des vieillards et de faibles femmes. Les assassins sont revenus Pour jeter parmi nous la crainte. Pour cela, ils sont lards-venus. Ils n'entendront aucune plainte, Notre haine seule luira En de terribles représailles : « 0 nos morts, on vous vengera, « Aux soirs des futures batailles.,» Les assassins sont revenus. Au livre de leur triste gloire Ils ont une page de plus. Mais, déjà, la Voix de l'Histoire Proclame : .i Fous de cruauté « Et d'orgueil, ils sont dans le Monde « La honte de l'Humanité, « El qui dit boche dit : immonde ! » 2 Février 1916. Alban Bartiiez. Des Principaux Caractères de la Guerre iircrvrti ou LE CAPORAL DORDINAIRE Henri esl caporal d'ordinaire. Avant la guerre, il était avocat, menuisier ou tout autre chose, mais certainement pas épicier. Comme il remplit sès fonctions pour la satisfaction à peu près générale de tous, il justifie par lui-même ce grand principe de psychologie appliquée : que, pour bien occuper un emploi, on doit l'aborder sans aucun apprentissage, car, de celle façon, on n'apporte aucune fausse idpo préconçue '. Il trône dans un local quelconque, tout encombré de boules de pain, de boites de conserve et de sacs de forme et de grandeur fort variées, local équivoqueuient appelé, du reste, « cabanon ». Familièrement, pour ses camarades, Henri se surnomme « le cabot graillon » ! Personnifiant, à leurs yeux, la divinité i. Ilégésippe Simon. — « Le Prcoaréeur », -tome XVIII ' ebap. Lxxiv, verset 182. K" î> (SXouvclie Série) Le Numéro : 10 Centimes 16 Février I9l(i

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