L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1918, 05 June. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 27 April 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/5m6251gm3n/
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I ^ême Année N° Î320 S cents, 'Mercredi s jisira 399s L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. tournai quotidien du matin paraissant en Hollande Seine est noire nom do Famille. I Toutes les lettres doivent etre adressas tlu hureaS de rédaction: N. VOORBIJRGW AL 334-340, . A/Vl. Téléphones: 2797 et I77S. Rédacteur en Chei: Gustave Jaspaers. .. | Charles Bernartl.Iîené Chambry, Cotnité de Rédaction : , «^mile Pninnaré. Abonnements: Hollande fl. 1.50 par mois. Etranger fi. 2.00 par mois. Pour les militaires au front et les militaires internés en Hollande fl. 0.75 par mois payable par anticipation. Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Chronique médicale. Conseilsjratipes. Le -déjeuner. Invitez-<moi à déjeuner. "Voulez-vous ? Noi jje parlerons ni d'albumine, ni de graisse, i a'hydrocarbonées, ni même de calories. 1 chimie, ni miathéania tiques. L'homme n'e< ni une cornue, ni une machine à vapeu: Jfous causerons de choses et d'autres. Jadis, quand on souhaitait faire l'éloç d* quelque brava homme, on disait de lu il est bon, comme du pain; La guerre a toi changé autour de nous, même les proverbe Aujourd'hui cette antique coanparaiso serait-eille encore flatteuse? Oui, à coniditio d'ajouter ,,bon comme du bon pain". C n'est pas le brave homme qui a changé, c'es U pain. Enfant, j'ai habité longtemps dar )o voisinage d'une boulangerie. Tous 1( jours, à certaines heures, cette boutiqv fleurait le pain chaud, arôme exquis. U eoir de printemps sent à peine meilleu] Sentez donc le pain qu'on vous vend au joui è'hui. Une odeur aigrelette a remplacé . parfum du pain d'autrefois. N'en pari or plus. Vous mangez probablement le pain fra, du jour, tel que le porteur vous l'apport entre sept et huit heures. C'est une erreui Co pain est humide et mouillé et donne a toucher une sensation de mastic frais. Me1 tez-le dan^ une armoire et faites-: attendre trois jours. Votre pain aura sèche ta coupera mieux, sera plus appétissant < au moins trois fois plus digestible. Il vov en faudra moins. Il cessera de vous peser su l'estomac et de vous donner la censatio d'une cataplasme avalé par mégarde. Aval de rationner le pain, un ministre sage < soucieux de la santé nationale devrait n laisser mettre en venta que du pain dûmer rassis. Ainsi fait la France. Le pain rass nourrit mieux que le pain frais. Il en fai moins. Bénéfice de la qualité, économie c la quantité. Celui qui mange cinq tartine de pain frais n'en mangera que trois de pai rassis. Prenez-vous du café? demandait-on encoi en 1914. On avait le choix en ce temps-là Quand tout va bien, on nous fait présenti Tuent largesse de cent cinquante gramme par mois ! do quoi faire une vraie tasse toi I ks dimanches! Ne réveillons pas de tro ci ers souvenirs. ,,Un peu de café âpre dîner, disait le prince de Ligne,-fait qu'o 6'es^ime". Nous sommes parvenus à non estimer sans café ! Le Hollandais est pli privé que noue, puisqu'il n'y a plus de the au moins officiellement. E est vrai que ne hôtes possèdent des réserves secrètes, que ] thé se vend encore à 18 florins le kilogr. des adresses que les initiés se murmurent ton bas à l'oreille. En fait, dans la bonne boui geoisie, on ne boit pas un kopje de moins Et pui9, avec un brin de philosophie, d quoi ne se priverait-on pas? Ni le thé, ni 1 café ne sont des aliments, ce sont des exci tants, oui, Monsieur, des excitants du coeui voire des poisons et la preuve que ce son des poisons c'est que nous finissons par ei mourir parfois vers 80 ou 90 ans. Mgi Kneipp, le célèbre rebouteux austro-bochc auquel les gogos belges et autres firent un fortune et même une réputation pour avoi découvert que l'eau est utile, Mgr Kneipp tenta de remplacer le café d'Orient, qui n pousse pas en Bochie, par un certain malt Mittel Europa, mais n'y réussit pas.' (Savez vous que ce charlatan, malgré son eau et sot malt, mourut à la fleur de l'âge?). ILes véritables boissons alimentaires d déjeuner sont le lait et le chocolat (ou so ombre, le cacao). Quel bien dire du lai qu'on n'ait pas élit. Trois litres de lait, ui peu de sucre et quelques biscuits sont suffi sants, à eux seuls, pour nourrir un homm pendant vingt-quatre heures. Donnez don du lait, rien que du lait à Vos enfants. N leur donnez pas de café avant la quinzièm année. Vous aimez le beurre. Qui ne l'aime pas Je connais des exilés que le beurre de Hoil lande, qui est excellent, convenons-en, ravie sait vers l'automne de 1914.11s s'y sont faits Ils ne s'en émerveillent plus. Eh bien, 1 beurre est un préjugé, ni plus, ni moins C'est un corps gras, comme la margarine. N faites pas la grimace. Scientifiquement), e comme matière grasse, la margarine le vaut et marne lui est supérieure. Elle n'a qu'uj inconvénient, mais grave-/ elle coûte troi; fois moins cher, et, parce qu'elle coût moins, elle passe pour moins bonne. La mar garine, imaginée par un Français et qui enri chit la Hollande, est un mélange parfait di graisses animales (mouton, boeuf ou porc) d'huiles végétales (cotonnier, soya, arachide céeame) et de lait. Sa fabrication est uî chef-d'œuvre." Il y a sur la margarine un-conférence, publiée dans les comptes rendu de la commission agricole de La Haye, qu-tous les Belges devraient lire. Uu pain, Su lait, du beurre, est-ce tout N'oublions pas, en passant, de célébrer comme il convient,le sucre, aliment de force capable de fernmir immédiatement à l'crga nismift un supplément d'énergie. Ayez, su vobrç table, non pa6 un tout petit sucrier mais un très grand; qu'il soit toujours plein laissez-y puiser, sans parcimonie, aussi bioi par les grands que par les petits, ces petit qui d'instinct en raffolent. Maintenant voici pour le bouquet. Nous avions un tort, eu Belgique, avç-n la guerre, quand nous étions dans l'abon danoe (mais oui, ncois n'étions pas parfaits), nome déjeunions médiocrement. Du café ai lait et de6 tartines, sans plus ! Quelle misère Faites le compte. Entre le souper de lumree du soir, habituellement léger, et l dîner du lendemain, servi vers une heure c'* t-à-dire pendant un espace d'enviroi dix-huit heures, sexit les trois-quarte. d« 1; journée, il y a*"ait, en tout et pour tout, o gjghaibfla tife insignifiant petit déjeuner —————————i—c—c■*» contre lequel notre estomac protest/ait ai moins deux fois, en affirmant une faim di loup, au saut du lit déjà, et vers onze .heures élu matin. En temps de paix, mettez au menu di déjeuner, pour vos enfants, un exeuf, alimen de croissance inex>mp>arable, pour vous, de h viande froide ou de la viande fumée, ou biei encore un poisson de conserve, thon, sardine filet de hareng, pour les uns et les autres di 19 fromage et un fruit de saison. Entre nous û c'est au petit déjeuner du matin que 1< fi fruit est surtout exquis et utile (utile, oui ^ ne me faites pas insister : on ne parle pas d< ça à table). En temps de guerre, soyons plus modestes 'e La viande est introuvable. L9 jamboi n'existe qu'à l'état de sejuvenir ou de regret t H reste, et c'est encore assez beau, des oeufs 5* du fromage (le véritable fromage de Hol 11 lande ne se mangeait vraiment qu'en Bel-11 gique!) et des fruits. 0 J'entends des voix murmurer, devant met ,fc exigences alimentaires: Mais c'est du luxe 13 il faut être riche pour déjeuner de cettt s façon! Non, madame, ce n'est pas du luxe e c'est de la bonne hygiène, du bien-être, la 11 santé des chers vôtres.Si vous souhaitez faire des économies, ne les faites pas au détrimen1 "" de la table. Restreignez-vous plutôt sur h 0 toilette, les colifichets, et cent brinboriotn: •s plus coûteux que les choses saines et bonneî dont il est "parlé dans cette chronique, is Docteur Paul Durand, e * * * P. S. — Une fauté d'impression, omissim u d'une, ligne entière, dénaturait la précèdent* chronique. Je rétablis le texte: ,,0n nous 2 e | certainement supprimé la viande tout d'ui S coup, pour la remplacer sans transition pa] t le poisson, nourriture exceptionnelle, 6ur s tout a la belle saison". r * 1. de Broqueville, La démission du chef du cabinet it € M. de Broqueville a donné sa démission !9 Cet événement n'étonnera personne parm 11 ceux qui sont au courant de certaines cliver gences de vues qui s'étaient élevées dans ce: derniers temps au sein du cabinet. Le: récents remaniements ministériels, qu avaient abouti à la création d'un nouveai 3 ministère (encore un !) celui de la recon 13 struction économique, dont M. de.Broque P ville, après avoir succesivement passé à h b guerre et aux affaires étrangères, avait pris le portefeuille, ont suffisamment révélé a s manque de cohcsiou infiniment regrettable. Au demeurant, M. de Broqueville ne s'er g va pas seul ; son ministère disparaît avec e lui. Il ne fallait pas d'autre preuve pour ^ démontrer sa parfaite inutilité, k !?ar exemple, aucun de nos compatriotes. .. à quelque opinion qu'il appartienne, ne méconnaîtra que M. de Broqueville, après 3 avoir rendu à son parti les plus grands ser- 0 vices, n'ait également bien servi la patrie. . Arrivé au pouvoir élans des conditions particulièrement difficiles, après la chute du } cabinet Schollaert, tombé sur la question seclaire, il'sut assurer aux élections mouvementées de 1912 le triomphe des cathcli-ques sur la coalition des libéraux et des socialistes. Mais M. de Broqueville était à la fois trop habile tacticien et trop bon paV-trioto pour ne pas comprendre qu'il ne pouvait se maintenir au pouvoir et faire figure d'homme de gouvernement que s'il réalisait tout au moins en partie le pro- 1 gramme de ses adversaires en cé qui concernait la défense nationale. Il poursuivit i le vote de la deuxième loi militaire (30 avril i 3913) qui institua le service général. Eu t p«u d'années cette loi nous eût donné uu 1 contingent d'hommes suffisant pour assurer la défense efficace de nos frontières. Au - moins nous permit-elle d'opposer à l'enva 3 hisseur une résistance dont,. depuis le 4 * août 1914, il continue d'éprouver les effets. 3 M. de Broqueville, qui avait assumé le ministère des chemins de fer, pestes et télé- * graphes en même temps que la présidence " du conseil, était devenu, après le départ du " général Hellebaut, ministre de la.guerre. C'est dans ces fonctions que vinrent le sur-3 prendre les tragiques événements de fin * juillet-août 1914. Il se montra à la hauteur ^ de l'épreuve. Tous ceux qui eurent l'occasion d'approcher du chef du cabinet en ces ' heures graves en ressentirent une impression de confiance et de réconfort. Au Havre, après la démission de M. Beyens, M. de Broqueville abandonna le portefeuille de la guerre pour celui des affaires étrangères. Il fut, en cette qualité, au couranLdes négociations de paix secrètes que l'Allemagne ' ; chercha à nouer en Suisse et il en avisa M. ' Briand. On sait qu'elles se heurtèrent au refus obstiné de M. Ribot, dont cette affai-3 re amena la chute. * M. Cooreman succède à M. de Broqueville, M. Cooreman, ancien président de la 2 Chambre, est une dès personnalités les phia éminentes, les plus sympathiques aussi du ' monde politique et parlementaire. M. Coo-[ reman prend le portefeuille des affaires r économiques ; c'est bien. Il supprime le ministre de la reconstruction économique; c'est mieux. S'il supprimait encore [ cinq ou six autres ministères, dont 3 l'utilité pourrait seulement être démontrée par les fone>tionnaires qui en font partie, ce serait mieux. M. Cooreman, nous nous em- t pressons de lui rendre cette justice, a un . gant de velours ; qu'il y mette une main de : fer et voilà l'hofnme qu'il faut à la place i qu'il faut. ! eç H y a un m l 5 juin 1917: Les Britanniques réalisent i quelques 'progrès au sud de la Soitehez. ï Les Italiens enlèvent un saillant vers , Castagnavizzai En Belgique. Ce qu'on voit en Belgique. 1 La situation dans laquelle se trouve la * population demeurée en pays occupé de-L vient tous les jours plus périlleuse. Nous ' voulons p'arler surtout de la partie de la ' Belgique qui avoieine le front et même de la Flandre toute entière. * D'Ostende à Charleroi, de Gand à Tournai, ceux de nos malheureux compatriotes qui n'ont pas voulu abandonner leur chez L eux se trouvent, en raison de la violence de plus en plus accentuée de la lutte, dans une position qui ne' laisse pa6 de présenter les plus graves dangers. Chaque jour et chaque nuit le ciel est maintenant sillonné par les avions alliés qui, aveo une audace gran-i dissante, pénètrent jusque dans le fin fond ' du pays flamand pour y semer leurs bombes ' sur les camps d'aviation, les dépôts de mu-1 nitions, les- agglomérations de troupes, les ' voies ferrées, et, en général, tous les points : d'une certaine importance stratégique. Les ' batteries anti-aériennes installées à tous ces ' endroits par les Allemands ripostent par un J feu nourri; et c'est un spectacle d'une grandiose et effroyable beauté que celui de tous ces projectiles qui 6'entrecroisent dans la nuit soudain illuminée, on même temps que l'air est assourdi par le roulement de tonnerre des détonations. ' H est tout à fait excaisable de ne pas apprécier avec sérénité ce genre de spectacle 1 quand on habite dans les_ régions mêmes où se livrent ces batailles qui deviennent quasi quotidiennes et qui font immanquablement des victimes parmi nos inoffensives populations belges. L'on peut toutefois assurer, que l'immense majorité d'entre elles le sont du fait des artilleurs boches, dont les shrap-nells, impuissants à atteindre les audacieux aviateurs alliés, retombent souvent sur la ' tête des Allemands eux-mêmes et aussi, malheureusement, de6 civils qui ont le malheur de se trouver dan^les environs. C'est ainsi qu'^ l'une des dernières atta-L ques qui se sont produites au-dessus de la crare de Menin, alors que les projectiles alliés, 1 dirigés avec un soin attentif et une précision * extraordinaire, atteignaient pleinement leur 1 but, détruisaient les voies ferrées sur une grande étendue et faisaient exploser toute une rame de wagons chargés de munitions, les Allemands, eux, tiraient si maladroitement qu'on retrouvait peu après les cadavres de plusieurs de leurs soldats frappés par des : , shrapnells boche». En même temps plusieurs Belges étaient également atteints; unie quinzaine étaient grièvement blesses, et trois d'entre eux tués: François Ghijs, Edmond Horsmans, et un autre dont l'identité n'a pu être établie. % Les camps d'aviation allemands installés dans les Flandres sont d'un voisinage extrêmement dangereux; ceux de Saint-Denis près de Gand, d'Oostakker, cle Uitkerke, de Dûdzeele, de Yarssenaere sont à tout instant . bombardés par des escadrilles aérieUnes • françaises ou anglaises, qui ne laissent aucun I répit aux boches. A la suite d'une de ces attaques des projectiles allemands sont venus j tomber jusque dans les environs des gares i de Waes et d'Èedco, notamment au boulevard du Château et au boulevard de l'Heir-nisse.j II n'est pas jusqu'à Namur et à Charleroi oui n'aient eu à constater de près l'activité chaque jour grandissante de l'aviation alliée. Mardi dernier une forte escadre d'aéropla-I nés anglais a criblé clo bombes les gares de ! ces deux villes et a occasionné sur la voie foïrée et différents bâtiments militaires des dégâts énormes. A Namur un seul obus n a pas atteint un but exclusivement militaire et a ce>mplètement écrasé une rhaison de la place Lécpolel, au epin du Boulevard Cauchy et de la rue Dewes; il n'a d'ailleurs pas fait de victime. A Liège, le pont du Val-Benoit, sur lequel passe la voie ferrée d'Aix-la-Chapelle, a été très endommagé ; au parç de Coin te deux personnes ont été grièvement blessées par un shrapnell allemand. Enfin, à de nombreuses reprises, les oiseaux alliés survolent le canal de Bruges à la mer, qui a une importance si considé-1 rable pour les Allemands. Le pont de Schepclaele, duquel partaient jadis les bateaux d'Ostende, a.dû être plusieurs fois réparé, tellement les obus alliés l'avaient abîmé; et depuis le Bassin du Commerce jusqu'à Ostende il n'est pas de point qui n'ait souffert d'explosion des projectiles lancés par nos aviateurs: Yarssenaere, Jabbeke, Ouden-burg, les ponts, les écluses, les bassins, les parcs du génie allemand, leurs dépôts de munitions et de matériel, leurs champs d'aviation, échelonnés tout le long du e^mal, ont reçu de graves atteintes. Inlassablement, avec une patience digne d'une meilleure cause, les Allemands; réparent les dégâts; mais qu'un raid allié survienne, ce qui se représente à chaque instant, et tout est à refaire. Inutile d'ajouter que les boches emploient à ces travaux des civils belges, qu'ils ont réquisitionnés à cet effet; presque tous ces malheureux, au nombre de plus de trois mille, sont des Flamands de la région de Thourout, Thielt et Roulers. On se figure aisément l'existence de nos pauvres compatriotes, mal nourris, mal logés, obligés à un travail exténuant, et dont le sommeil, sur les mauvais sacs de paille qu'on leur donne, est, prosque chaque nuit, interrompu par le bruit des avions alliés, le crépitement de l'artillerie, lo tintamarre des explosions ! Leur existence est un nouveau cycle de l'Enfer, auquel Dante n'aurait sans doute pas osé songer.b « * * Voici un spectacle comme en ont tous ces temps-ci nos compatriotes demeurés en I pays oexmpé: À Gand, rue des Violettes. Deux batail-I Ions, avec armes et bagages, quittent los ^bâtiments du Manège, près du Petit Béguinage, où ils avaient pris leurs quartiers depuis trois semaines et d'où ils vont être dirigés sur des positions immédiatement en arrière du front. Où exactement? Les hommes l'ignorent; ils savent seulement qu'ils iront au delà de Douai et qu'ils sont dési-I gnés pour faire partie de la nouvelle offen-! sive que prépare Ludendorff. Ils savent ! qu'ils vont à la boucherie et que la moitié ou les trois quarte d'entre eux seront dans quelques jours des cadavres déchiquetés par la mitraille alliee. Et la plupart de ces hommes pleurent à grosses chaudes larmes, comme des enfants, tandis qu'une musique militaire, qui les précède jusqu'à l'embarquement, joue des marches si lentes, si lourdes qu'elles en sont tristes et Qu'elles semblent acex>mpa-gner uu cortège funèbre. Les Gantois, qui assistent à ces départs, ont l'impression très nette que ces hommes- là vont à la mort... « * * Le pays de Charloroi et de Namur est parcouru depuis quelque temps par des civils allemands, des vieillards ou des mutilés de guerre, qui vont, de porte en porte, demander si l'on n'a pas de chats à leur vendre. Ils, offrent jusqu'à cinq marks quaud | le matou est gros et gras ; mais le prix diminue avec le poids et les dimensions de la bête. Force nous est de reconnaître que, pressés par le besoin — la vie est si chère et l'argent est si rare ! — il y a des gens, et en assez grand nombre, qui acceptent de céder leur chat, et souvent ce n'est pas sans un gros crève-coeur. Les acheteurs ne cachent pas que ces animaux sont destinés à être envoyés en Allemagne, leur chair, qui remplace la viande de boucherie, est vivement* appréciée par do nombreux consommateurs qui n'y regardent pas de si près quand il s'agit de manger. A BruseHes Qu'est-ce qui a pris ,,Manneken-pis" ? Son petit geste, modeste jadis, est devenu d'une ampleur! Les personnes pudibondes ne peuvent plus ignorer sa présence. On ne passe plus le coin de la rue du Chêne sans un œup d'oeil vers lui. Il asperge ! Il inonde ! Sont-ce les canons à longue portée qui ont monté la tête au Ketje de Bruxelles? La tête est uue façon de parler... Ce qu'il fait n'est plus se livrer au petit besoin naturel auquel il doit la célébrité: actuellement, c'est quasi de la balistique ! Relevant la trajectoire, allongeant la portée, il pousse la courbe perlée au delà du creux de la vasque ad hoc et victorieusement arrose le bord extrême f L'eau rejaillit de tous côtés. Les gouttelettes ne s'en tiennent pas à l'aspersion de la jolie grille qui entoure le monument: elles injurient le visage des passants, elles font à terre de larges flaques pour leurs pauvres souliers. Bon ou mauvais gré, il faut laisser toute la largeur du trottoir aux exploits du joyeux petit bonhomme.Mais qu'est-ce donc qu'il a 1 * * *• 1 L'avenue du Pcit, à Laeken, a été mise en émoi, lundi matin, par un crime effroyable accompli dans des conditions de brutalité meuïe. Là étaient yenus demeurer les époux X..., mariés -depuis quatre nicis tout au plus. La -concorde ne régnait pas au sein du ménage et les disputas y étaient fréquentes. Que s'est-il passé lundi matin? On ne le sait encore au juste, mais les voisins entendirent des appels au secours lancés par une femme : c'était le jeune époux X... qui, un couteaU à la main, s'acharnait sur ■ sa femme et, la couchant sur la tablette de j la fenêtre donnant sur la rue, lui tranchait violemment la tête. Son crime accompli i, le meurtrier s'élança à la cour où, au moyen de la même arme, il se coupa littéralement la carotide gauche. On croit se trouver eu présence d'un accès de fièvre. * * * De hardis cambrioleurs ont pénétré dans le magasin d'alimentation que possède, rue du Pont-Neuf, M. C. W..., négociant, habitant rue de Neuchâtel, à Saint-Gilles. Le magasin était cependant surveillé toute la nuit. M. C... n'en a pas moins constaté ce matin qu'on lui avait enlevé, 72 oolis de 10.000 cigarettes, 20.0 boîtes de 100 rouleaux de pastilles de menthe, et une quantité d'autres marchandises d'une valeur totale de 75,000 francs. Il résulte de l'enquête faite par le commissaire de police de la 4e division que le vol a du etre commis vers le matin par trois individus qui ont enlevé les marchandises à l'aide d'un camion. On soupçonne le surveillant de màgasin, Joseph D., demeurant à Laeken, d'avoir, permis aux bandits dé pénétrer élans le ma.ga-sin. D... a été écroué à la prison de Saint-Gilles.A Hny Dimanche, vers 10 heures, lo Comité de la Laiterie de l'arrondissement de Huy tenait une réunion au local de la Commission, rue du Marché. Trois administrateurs étaient encore là. Ils s'aperçurent qu'une fuite de gaz s'était produite. L'un d'eux • -«oulut allumer une allumette, mais une explosion formidable se produisit; les trois hommes furent violemment projetés à terre, toutes les vitrés du rez-de-chaussée furent brisées, deux portes furent renversées, des planches du parquet arrachées, les cloisons défoncées. L'un des administrateurs a des brûlures du second degré à la tête (on craint pour la vue) et d'autres blessures sar le ■ corps. Son état est çrave. Les deux autres i sont atteints à la tête et aux mains. Les opérations militaires Les alliés conservent leurs positions Vaines tentatives des Allemands. — Brillante résistance des Français. — Violentes contre-attaques des ,,poilus '. — Faverolles renris sur l'ennemi. — Pertes élevées de l'adversaire. L'offensive aiiemande. Les Français réooeupent le mont de Cholsy et Faverolles. (Commumqué officiel.) PARIS, 3 juiD. La bataille continua avec une grande violence la nuit dernière et toute la journée. Les Allemands lancèrent des troupes fraîches au feu et exécutèrent avec I une vigueur redoublée des attaques entre l'Oise et l'Ourcq. Au nord de l'Aisne les attaques alleman-, des se dirigèrent sur le mont cle Choisy, qui fut reconquis pour la cinquième fois par les i Français. I Toutes les autres tentatives allemandes • entre l'Oise et l'Aisne, et surtout au nord de Moulin 6ous Touvent et Vingre, demeurèrent vaines. Entre l'Aisne et l'Ourcq les Allemands firent des tentatives désespérées pour pénétrer dans la forêt do ViLers Cotterets, tant par le nord que par l'est. Les Français tinrent brillamment tête au choc des troupes allemandes eDgagées sur ce point et brisèrent leur élan, tout en leur infligeant de fortes pertes. A l'ouest de Soisson les Allemands furent arrêtés à l'est de Pernant et glus au sud sur la ligne générale Saconin—Missy 1 aux Bois—Vaux Castille et la lisière est du bois de Troesnes^ De vigoureuses contre-attaques ont reinis les Français en possession de Faverolles, où i les Allemands avaient pris pied. I Situation inchangée entre l'Ourcq et la Marné. Dans la région au sud de Ville, en Tar-denois les troupes franco-britanniques ent maintenu tous leurs gains de terrain au nord de Champlat Le bslan du succès britannique ver% Saint Ruzeele. , (Communiqué officiel) LONDRES, 3 juin. Au nord de Bailleul les Français repoussèrent la nuit dernière des coups de main ennemis. i Le nombre des prisonniers que nos troupes firent la nuit précédente au <iours de l'action bien réussie auv sud-est de Saint . Ruzeele comporte 288. Nous capturâmes également un canon allemand servant tout i spécialement à détruire les chars d'assaut, I 30 mitrailleuses et plusieurs mortiers de tranchées. Rien de saillant à signaler sur le reste du front britannique. Opérations do détail. (Communiqué, officiel américain.) LONDRES, 3 juin, Sur le front américain actions de patrouille en Picardie et en Lorraine. i Actions d'artiHerie en Lorraine et en Woovre. Des combats aériens se livrèrent en .de nombreux endroits. Ûn appareil ennemi I fut abattu. Un avion. américain ne rentra i paG au camp. Les Français mettent hors combat 57 avions aliemands. ( C omvm uniqu é off ici cl. ) PARIS, 3 juin. Le 1er et le 2 juin les ! pilotes français abattirent 33 appareils alle-i inands et contraignirent 24 autres à atter-! rir désempares. 130 tonnées de bombes fu I rent lancées sur les travaux de l'ennemi- Bruges, Zeebrugge et Ostende bombardés. (Communiqué officiel.) LONDRES, 3 juin. Du 30 mai au 2 juin nous exécutâmes, tant dans la journée que dans la nuit, de nombreuses' attaques aériennes et nous lançâmes plusieurs tonnes de bombes sur les bassins de Bruges, Zee-brugge et Ostende. Plusieurs tonnes de bombes de gros' rali-bre ont été lancées avec succès sur ces objectifs.Des clichés pris au cours de ces bombardements établissent que les grandes fabriques de machines près de Bruges sont gravement avariées. Trois avions ennemis ont été détruits et 3 avions sont tombés désemparés. Nou!s avons perdu 3 appareils. Pendant ces jours un grand nombre de raids de patrouilles ont été entrepris dans les eaux du Royaume-Uni, pour combattre les soiis-marin9 et œnvoyer les navires. Des raids à longue distanoe ont également été entrepris au-dessus de la mer du Nord. Dans de nombreux cas, des sous-marins ont été aperçus et attaqués. Plusieurs mines ennemies ont également été relevées. Pendant une de nos patrouilles dans la mer du Nord nos avions ont aperçu et poursuivi un Zeppelin ; toutefois, nos hydravions n'ont pas été en mesure de se porter assez près de l'appareil pour Je combattre efficacement. Nous avons perdu un hydravion. L'activité des avions français et britanniques. (Comm>wiiau& ofjiçiels.2 ^PÂRIS, *2" juin. Depuis le 31 mai, nos aviateurs ont détruit 23 avions allemands et 14 autres engins sont tombés désemparés. Six ballons ennemis ont pris feu. Nos escadres d'avions n'ont pas cessé de mitrailler les troupes ennemies en marche, leur infligeant de lourdes pertes. Le 31 mai et les nuits suivantes nous avons lancé 66.000 kilos de bombes sur des j .troupes .ennemies, des convois, des gares, J des camps d'avions, surtout dans la vallée de l'Aisne, sur Fismes, Fère-en-Tardennois> Oulchy-le-Château, le bois de St. Gobain. Les résultats ont été très satisfaisante. Deux avions ennemis ont encore été détruits au cours de ces bombardements. LONDRES, 3 juin. Le 2 juin nos avions ont effectué de nombreux repérages d'artillerie et pris lui grand nombre de clichés. Nous avons jeté 18 tonnes de bombes sur divers objectifs et entretenu un feu de mitrailleuses très nourri sur de grands dépôts de l'ennemi» Nous avons eiétruit 8 avions et 14 autres engins allemands sont tombés désemparés. Nous avons perdu 3 appareils. Dans la nuit du 2 juin nous avons lancé 8 tonnes de bombes sur les gares de Le Cateau, St. Quentin et Valeinciennes. Tous nos avions de nuit sont rentrés indemnes. Le sucocs des Britanniques vers Saint Nazair®. LONDRES, 3 juin. Le correspondant de Reuter au front britannique écrit: -Ce matin, vers 1 h., les Britanniques entreprirent une attaque locale sur une partie des positions allemandes dans le secteur de Saint-Nazaire—La Motte, de paît et d'autre de ]a voie ferrée Hazebrouck—Ar-mentières. L'attaque fut, couronnée d'un nccos complet et nous procura une portion de terrain élevé et deux fermes qui constituaient de soldes pestes de mitrailleuses. Sur l'aile gauche de notre front nous fîmes prisonniers 3 officiers et 130 soldats, et sur l'aile droite 10 autres soldats. Nous capturâmes en outre 4 mortiers de tranchées et une mitrailleuse. Nos pertes sont réduites en dépit d'un# vigoureuse résistance de l'ennemi. Au cours ' du raid que nos troupes ont entrepris, dans la nuit de samedi à l'est de Lilloy, elles se sont engagées sur tint largeur de. mille mètres dans les lignes ennemies et ont nettoyé environ 400 mètres de tranchées. Elles ont détruit un mortier de cros calibre. Un officier et 30 jiommes ont été capturés. La nuit dernière, nous avons également réussi un raid au sud d'Arras, fait des prisonniers et pris 2 mitrailleuses et un canon de tranchée. L'appui brillant de l'aviation française. LONDRES, 3 juin. Le correspondant d« Reuter au front français écrit: Jusqu'ici les Allemands réussirent à surmonter tous les obstacles sur leur route, grâce à la supériorité numerique de leurs effectifs. Mais cette supériorité diminue de jour, en jour. La bataille est arrivée dans une phase où la formation d'une ligne de combat serrée oblige lea Allemands à exécuter deîs attaques en masses compactes sur nos positions et les empêche de les envelopper. Notre corps d'aviation retrouva également sa prépondérance. Dans la journée et la nuit de samedi les escadrilles de bombardement lancèrent 63 tonnes d'explosifs sur les voies de communication -alleînandes et sur les troupes ennemies en marche. Plusieurs colonnes d'assaut allemandes furent arrêtées par ces attaques aériennes. Le 30 mai on avait signalé une colonne ennemie en marche, longue de 3 milles, sur un. certain chemin. Le commandant de l aérodrome français le plus rapproché donna Ordre à 50 avions d'attaquer la colonne. La flottille, volant à 30 ou 60 pieds d'altitude, attaqua les troupes à coups de bombe et de mitrailleuse et ne cessa l'action que lorsque la colonne çût été complètement dispersée.16 avions allemands et un grand nombre de ballons captifs furent détruits sur 1« champ, de bataille. La bataille devant la forêt de Villers Coterets. LONDRES, 3 juin. Le correspondant dm Reuter au front français écrit: Ce soir les nouvelles sont meilleures qu« toutes les autres depuis le début de la bataille. Pour la première fois l'ennemi no gagna pas de terrain dans là journée. Sur le front en direction de Paris, où attaques et contre-attaqUes se succédèrent prompte-ment jùsqu'à la fin de l'après-midi, les pre>-grès des Français équivalent pour le moin* ceux des Allemands. Ce matin les Allemands attaquèrent avec deux divisions, dont une, la 28e, venait d'arriver au front. La lutte fut terrible. Devant Longpont l'ennemi échoua à l'issue d'une mêlée opiniâtre. Courzy fut pris par les Allemands et repris aussitôt par les Français. Les contre-attaques françaises, succédant rapidement aux attaques allemandes, tinrent continuellement l'ennemi en respect, de sorte que la série de villages à la lisière de la forêt de Villers Coterets demeura entre les mains des Français. La bataille sur la ligne Soigsons-Reims. LONDRES, 4 juin. Le correspondant- de Reuter au front français télégraphia le 2 juin: Les trois derniers jours les Allemands exercèrent leur pression principale sur le front compris entre Soissons et Château Thierry. La situation ne subit aucune^ modification importante vers Verneuil, ni sur la rive septentrionale de la Marne, ni sur la ligne de Reims. Tout au plus le demi-cercle devant Reims s'est quelque peu resserré.On se battit avec le plus d'acharnement dans les environs de la forêt de Villers, en-

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