L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 25 June. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Seen on 08 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/x05x63cb8q/
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lère Antiéf G cents (iO Cenflmës) -veoesrecai -jss» juin 191G L'ECHO BELGE L'Umon fait la Force. Journal <saao4i<85esi c8aa m^îasi <&. 'Ai^ster^szn Belge esf notre nom de Fâmifte. Toutes les lettres doivent etre adressées Siti bureau de rédaction : N.Z. VOORBURGWAL 234-240 Téléphone: 2797. Keaacieur en ^nei: uusiave ^a5»pacr&. ( Charles Bernard, Charles Herlbiei, ComitédeKédacfon: j René Charabry, Emile Posai* les annonces, abonnement» et venté au numéro, s'adresser à l'Administration où journal: N.ZJ. V008BLKCWAL 234-240. Téléphone : 1775. Abonnement ( En Hollande fl. I<50 par mois, payable par anticipation I Etranger fil. 2.00 ,î "'ï,- far ceux qui sont testés Les nouvelles du pays sont excellentes. On a foi dans la victoire et on se moque agréablement des Allemands. Cela ennuie fort ce tuteur bénévole qui porte le nom euphonique de Bissing, compère tout désigné des futures revues delà Scala et du Palais d'Eté. Cette Excellence comptait si bien embobeliner ceux de chez nous! Il parait son sabre de fleurs; il parfumait ses moustaches et en effilait les pointes, tel le vieux beau qui veut plaire à une enfant rebelle à ses désirs. Ne vous faites pas d'illusions, Excellence ! Ce que vos pareils n'ont pas obtenu après de longues années en Po-| logne, au Schleswig, en Alsace-Lorraine, espérez-vous le réaliser pendant le court [ espace de temps qui vous reste à jouir de l'hospitalité belge? Ce serait naïf! Les caractères de Flandre et de Wallonie sont bien trempés, à l'épreuve de vos colères comme de vos sourires. Chacun d'eux a pris, inconsciemment peut-être, ; comme devise cette belle exhortation de Paul Spaak: ,,0ui sois de ton pays! Connais l'idolâtrie „De la terre natale. Et porte en toi l'orgueil „Et le tourment de ses jours de gloire et de deuil. Vous êtes fier, Excellence, d'un petit nombre de compromissions que vous avez provoquées. Bah ! les comptes se régleront si facilement, lorsqu'on sera de nouveau entre honnêtes gens, lorsqu'à grands coups de balai on aura envoyé aux poubelles les minuscules tas de boue déposés sur nos places publiques. Et quoi que vous ayez tenté pour créer des dissentiments entre ceux qui sont partis et ceux qui sont restés ou rentrés, il suffira de peu de mots pour nous comprendre. A présent, c'est difficile. Il y. a entre nous des fils de fer barbelés-, des rangs serrés de baïonnettes. On ne s'entend pas à cause du claquement de drapeaux qui ne sont pas les nôtres, de criailleries de fifres et de roulements de tambours plus plats que ceux de nos régiments. Ceux qui ignoraient la contrainte, voug las garrottez, ceux qui exprimaient leurs pensées à loisir, vous les bâillonnez. Au fond, tout cela serait bien ridicule, si ce n'était sinistre. Les journaux qui paraissent sous vos ordres 'ar s'en rendent pas bien compte. Parmi ceux qui les dirigent et les rédigent, il y a d'honnêtes gens qui se sont trompés. Ils le prouvent en cessant de paraître ou en se préparant à fermer boutique. Il y a aussi quelques repris de justice. Ceux-là sont vos collaborateurs enthousiastes. C'est dans l'ordre. On ne-peut s'empêoher d'ailleurs d'éprouver quelque admiration pour l'attitude de vos journaux belges. Ils ont atteint un degré d'objectivité qu'on ne rencontre même pas en pays neutre. Ils sont j arrivés à cette insensibilité philosophique i qu'on leur eût enviée naguère encore. Ils impriment des choses dont on se demande comment il se fait que la linotype ne se détraque pas. A part cela, ils donnent tout à fait l'impression de la vie normale, mais d'une vie normale quelque part dans une contrée lunaire sans passions, sans amour et sans haine. Ils reflètent, on le dit, la vie normale. Ils font de la réclame pfOur les produits spéciaux comme jadis, ils ont une chronique des tribunaux, ils publient des adresses d'appartements discrets, sans yis-à- , vis, avec entrée séparée... On ne croirait jamais, à les lire, qu'à proximité d'eux vous tenez les fils de mille drames secrets de l'esprit de liberté indomptable aux prises avec votre ,,pickel-haube" orgueilleux de sa puissance, mille crimes qui n'ont pas l'ampleur des abominations des six semaines initiales de la guerre, avant votre raclée de la Marne, alors que l'Allemagne se croyait au-dessus du droit, au-dessus de la justice, mais qui ont la taille des petites vilénies naturelles à un cerveau d'Allemand, lorsque l'Aile: mand est le plus fort. L'ordre règne en Belgique, comme jadis il régnait à .Varsovie!Cette indifférence aux contingences est-elle -une expression du mépris qu'inspire l'ennemi installé chez nous avec plus de sans-gêne que dans une porcherie de la Forêt-Noire ou de la Prusse orientale? Est-elle plutôt le calme de l'être qui a trop souffert pour encore s'attacher aux choses de ce monde? Que non pas! Ces journaux manifestent encore quelque mauvaise humeur. Contre vous et les vôtres, Excellence? Non, contre les nôtres, contre notre élite qui, dispersée à travers le monde, rappelle à l'univers que la Belgique souffre. Certes, ceux qui sont restés, députés, sénateurs, hommes en vue, nous les louons. Ils font leur devoir discrètement. Ils souffrent quotidiennement dans leur patriotisme, dans leur coeur d'homme, libre. Ils accomplissent simplement la tâche qu'ils se sont assignée. .Ce sont des Belges, vous comprenez ! Et vous les mettez en prison, lorsque, ayant dépassé la mesure de l'humiliation, vous n'en obtenez plus que refus digne et passivité méprisante. Tout cela est très normal, comme il est normal que vous fassiez publier à sons de trompe qu'une petite fille de seize ans est en prison avec sa grand' mère. octogénaire. Mais les autres, ceux qui ne sont pas à ,votre portée. Ils nous conquièrent des sympathies, ils élargissent nos frontières intel- futur, ils apprennent au monde que les Belges gagnent à être connus, ils sont enfin les apôtres de notre bonne cause et des accusateurs qui ne lâcheront pas leur proie, Excellence ! Et cela vous indigne! Qu'est-ce donc que ce peuple de ,,Frank-Tireurs", cette racaille qui parvient à gagner l'estime universelle? Quel moyen de faire rentrer au bercail, pour qu'ils se taisent enfin, ces radoteurs indiscrets ? Demander leur extradition ? Couler les bateaux neutres ou autres qui les portent ? Vous avez jugé plus expéditif d'agir sur leurs électeurs, qui ne se rendent pas compte, qui ignorent votre astuce et marchent à fond. Et ainsi notre éminent ami Terwagne, après tant d'autres, a eu l'honneur insigne de se voir menacer des foudres ridicules d'un groupe do ses électeurs, habilement cuisinés par Dieu sait quel Boche muni d'un faux nez. Et un journal d'Anvers battait le tambour de guerre contre lui et ses collègues, ,,qui ne devaient pas s'imaginer qu'on ne leur demanderait pas des comptes au retour", pendant qu'en Allemagne un organe sozial-demokrat lui faisait écho. Cette sollicitude des Allemands à l'égard des électeurs belges est une manifestation touchante qui arracherait des larmes de reconnaissance aux coeurs les plus endurcis. Mais voilà, nos coeurs sont très endurcis et nous avons beau faire nous ne pleurons pas ! » Vous avez procuré de chauds défenseurs en Allemagne à ce pauvre Dwelshauvers et des commanditaires à Léo Picard. Ce sont les vrais patriotes... au goût d'Al-bochie.Comment admettrez-vouz, Excellence, que nos préférences aillent ailleurs? Charles Herbiet, | n ili ■*■© ■ Ml Oroix Rouge de Belgique. Souscriptions recueillies au secrétariat du sous-comité d'Oostburg (30 Nieuwstraat) pour l'oeuvre des Ambulances Belges; Liste 3Jt2 (suite): Edm. Buysse '5.00 frs. M ariens 1.00 „ l\ M.. 2.00 „ G. Menjer 5.00 „ Van den Eynde 3.00 n Liste 343. Docteur Van der Striclit, Biervliet ; Busschaert 5.00 ,, 'M. v. Kalmthout .. 2.00 ,, A. Hellebosch 5.00 ,, Ch. Slaering . 1.00 ,, Van den Meersch ... 1.00 ,} Jules van Meersche 1.00 „ Bekaerb 1.00 „ Bitte .../. 5.00 „ .4. Heusing » 2.00 ,, •J. Versleys »... 2.00 „ H. De Decker «... 1.00 ,, E. Vermeulen 1.00 ,, De Zutter, 1.00 „ Haegemans 2.00 „ J. de D %.00 ,, De Vressc . 0.50 „ V ermeiren 1.00 ,, Ch. de Hulsters 2.00 „ ; Ch. De Cooker « 1.00 ,, ! Schelleman 5.00 „ \Snbeck .{.00 ,, J. B. .. 2.00 „ De Budder .................fc-.,....... 2.00 ,, j De Grauwer. 2.00 ,, Z. Stubbé 2.00 ,, Blancquaert ...» 5.00 „ A. J. Stubbé 2.00 ,, A. Massart 1.00 ,, H. De L 2.50 „ N. N 1.00 „ Anonyme , 5.00 „ A. de Vree 2-.00 „ J. Meyers ... ...... 1.00 ,, H. Hartog 3.00 ,, Héorob 1.00 ,, Michiels . 2.00 ,, A. Marquenic *...• 1.00 ,, B. B. r . 2.00 ,, P. Van Acher 2.00 ,, H. Van Acher * 2.00 ,, A. A 10.00 „ Liste 324 B. Lippens, IJzen-dijke:Jos Parijs .....ï h.00. ,, Jules van R 5.00 „ ■Wyffels Haverbeke 5.00 ,, Wed. Temmerman * 1.00 fl. Wed. T. B 1.00 „ Th. de II 1.00 „ Ch. S'turm de Coster 5.00 „ Wijffels . 2.00 „ P. H. Antheunis 3.00 ,, Serrarens 2.00 „ G. B. Carpeau 5.00 „ J. C. Aerts * 1.00 ,, We Lieten 1-00 „ Bellaert 1-00 „ Schijne » 1-00 „ Anonyme 2.00 ,, Wijffels Termote 2.00 „ Wed. Ch. C. 1.00 „ Anonyme 1.-00 ,, L. L. 1.00 „ Th. Schijve 1.00 ,, E. Groosman 2.50 „ P. Colon 1.00 „ C. C 1.00 „ Anonyme 1.00 . ,, Thomaes 2.50 ,, V. Haverbeke 1,00 ., L. Haverbeke 2.50 ,, A. Doenz . 1.00 ,, B. .7. Doenz 2.50 ,, F. B. de Mïllano 2.50 „ A. De Dobbelaere 2.50 F. Geéraert 2.50 „ Th. de Clercq 2.00 Em. de Maere 2.50 ,, Edm. Devcneijns 2.00 „ J. v. d. Broucke 1.00 ,, P. Geernaert 2.00 „ Ch. van TLecke 2.50 ,, E. d. Hanmiëe 1.00. „ En Belgique. A Bruxelles. Il n'est certainement pas trop tard pour i parler du raid des aviateurs alliés sur 1 Bruxelles. D'autant'que les détails qu'on ; va lire sont scrupuleusement exacts et iné- ç dits. On sait qu'avant de bombarder le han- < gar d'Evere, l'escadrille avait cherché à at- i teindre le hangar de Berchem-Ste-Agathe. < Comme celui-ci n'avait pas été touché, 011 1 crut généralement que, de ce côté, les avia- ) teurs avaient échoué. Il n'en fut rien ce- ^ pendant, mais ils n'ont pu observer le ré- 1 sultat du bombardement qu'ils entreprirent t de ce côté de la ville. c A quelque cent mètres du hangar se ■ trouvait l'Arbitragepost.- C'est une maison- r nette où de doctes astronomes à lunettes j d'or notent tous les renseignements cli- ] matériques, de commun accord avec l'ob- 1 servatoire d'Uccle, tombé aux mains du leu- tenant Dr. Kolzer, et qui indique aux pilo- 1 tes des Zeppelins s'ils peuvent, ou non, 3 prendre l'air sans danger. C'est un petit £ établissement qui renferme des quantités ] d'appareils de prix, auxquels les Bochimans attachent une grande importance. Or, si l'une des bombes manqua le but que le ^ pilote de l'avion s'était proposé, à savoir le , toit du hangar à Zeppelin, elle vint écraser ^ la maisonnette et pulvériser son contenu. ( L'émotion dans le Camp allemand avait . été vive. Une auto blindée, remisée dans , un garage des environs, partit en quatrième c vitesse pour prendre du champ et. pouvoir A canonner à l'aise l'audacieux avion. . Mais un malheur n'arrive jamais seul, dit-on. Aussi, au premier virage que prit la { voiture, elle renversa un pauvre bougre de ^ paysan, qui allait au travail. Le malheureux eut la jambe broyée, tandis que l'automo- ( bile faisait une terrible embardée et allait ^ s'écraser contre un arbre. Et voilà où les • ( choses se compliquent : une seconde auto -j blindée suivait la première qu'elle télescopa. , Ce fut un accident terrible, cris des victi- i mes recouvertes par un amas de fer, de roues, vraiment indescriptible. N'était le paysan- victime de cette course à l'avion et dont on déplora sincèrement j l'accident dû à la brusquerie du chauffeur allemand, tout Berchem-Ste-Agathe s'amu- 1 sa beaucoup de cette sortie, peu triomphale. , Et l'on espère fermement que les alliés ne s'en tiendront pas là! * * * 1 Notre bon gouverneur temporaire von _ Bis- ^ sing aious fait savoir en un honnête avis ce qui suit: _ J J'ai appris qu'on négocie les "bons de réquisition do l'Administration militaire allemande c à des prix que souvent on pourrait qualifier d'usuraires. Désirant, d'une part, qu'on n'ex- £ ploite pas la situation économique défavorable ] de certains détenteurs de 'bons et, d'autre part, ^ que l'acheteur de bonne foi sache à quoi s'en . tenir, j'insiste sur ce que les bons de réquisition ne sont pas des valeurs mais uniquement c des reçus établissant que les fournitures, qui 1 y sont inscrites, ont été réellement effectuées. 1 Je mets le public en garde contre l'achat, et la vente de ces bons. f Der Generalgouverneur in Belgien, 1 Freiherr von Bissing,' c Generaloberst. ^ •Bruxelles, le 15 juin 1915. t * * * Prix de quelques denrées : pommes de terre : huit centimes le kilo; pommes de terre nouvelles : dix-huit centimes ; fraises : 60 centimes le kilo ; cerises : 80 centimes ; choux-fleurs : 40 centimes; petits pois: 30 centimes le kilo; carottes jeunes : 30 centimes la botte. Le kilo de viande de veau se paie 4 fres. 50; le litre de l'ait 30 centimes ; le kilo de beurre 4 frs. 40. * » * M. le baron José de Coppin de Grinchamps, connu en littérature sous le nom de José de Coppin, vient de succomber aux suites d'une pneumonie .infectieuse. Il était disciple d'Octave Pi'rmez et avait collaboré activement au ,,Journal de Bruxelles" et à la Revue Générale".A A ta ver s, Hammerstein? Un nom qui fait tout de suite penser au grandiose imprésario américain qui dépensa des millions de dollars pour faire) vomr aux Etats-Unis les premières .vedettes des scènes lyriques européennes. Hammerstein ? Une localité peu connue d'Allemagne, sise sur la rive dreite du Rhin, au nord-ouest de Coblence. Entre ces deux Hammerstein, si vous le voulez bien, nous nous arrêterons à 1 Hammerstein d'Allemagne. Il y fait souriant et joli par ces premiers jours de chaleur un peu lourde, mais que le vent léger, qui flotte au-dessus de la vallée du Rhin, vient agréablement tempérer. On y boit un vin frais et légèrement aigrelet, ce vin: ,,Qui a coulé dans notre verre" comme a pu l'écrire Alfred de Musset. A Hammerstein, il y a une garnison assez conséquente et, tout comme à Ehren-breitstein, une forteresse, moins rustique, ] sans doute, mais dont les murs ont une épaisseur suffisante pour donner le dégoat de l'évalsion à ceux qu'on y enferme. Et pourtant, Nicolas Weber a réussi à quitter ( la forteresse d'Hammerstein et à prendre 1 la route d'Anvers où il a le front de para- 1 der depuis quelques jours. J Après la condamnation qu'il avait encourue et que nous avons narrée tout au long hier, il semblait que Nicolas dut rester ( sous les verroux deux fois douze mois. Il ( semblait.., car le. Boche a cles amitiés puis-^ antes. A Anvers, au nombre.de ses intimes, )utrè le Wilhelm qui géra jadis la Flora, 1 faut ranger le nommé Kiirten, le bôu^, anger allemand de l'avenue de Keyser qui l la spécialité de fabriquer du pain fran-ais. Kiirten lorsqu'il sut que son ami avait ité expédié dans une prison d'Allemagne, out comme un honnête Belge, se dépêcha l'être reçu à la Kommandantur. Pour lui, es portes s'ouvrirent toutes grandes : c'est a moindre des choses que les von K. et les ron double K. reconnaissent les services lu'on leur a rendais avant qu'ils s'installent, fottéa et casqués, en Belgique. Or, Kûrten, omme Wilhelm, comme Weber et comme Wt d'autres embusqués dans nos banques u dans nos maisons de commerce, ,,s'occupait" activement. Tout bon Allemand a 'âme d'un espion, a écrit jadis un Bochi-nan d'importance. Ce n'est ni Kiirten, ni Vilhelm, ni Weber qui feront mentir l'intellectuel dont nous voulons parler. Seule-lien t, il faut une sanction lorsque des faits e produisent qui n'ont qu'un rapport très ointain avec l'honnêteté. Il fallait donc que la justice allemande it preuve une fois au moins durant le emps qu'elle s'exercera à Anvers d'impar-:ialité. Ça n'engage d'ailleurs à rien et on Deut toujours revenir à ses errements, omme l'animal, dei l'Ecriture. Mais,' cette ois, le scandale avait été public. On a beau l'appeler von K. ou von K. (bis), 011 peut, ans se déshonorer, rendre une fois dans sa ie un jugement sain. Et puis, trop de gens tboyaient aux chausses de Weber. On .'avait cru Allemand, puis Belge naturalisé it il redevenait tout d'un coup Allemand? )n le savait déserteur et on ne se gênait ^as pour le dire. Il 'semblait donc de bonne guerre de lui offrir un séjour en Bochie, lans un hôtel qui n'avait rien du confort le l'immeuible sis au coin de l'avenue de Leyser et de l'avenue des Arts, mais qui tvait au moins le mérite d'être situé dans 111 pays montagneux, où la vigne dresse des emparts bienveillants aux filles dei ferme jt aux vendangeurs que l'amour invitait; >vant la guerre, un pays qui était le plus >eau, le plus vaste, le plus riche. Là, au ncins, 011 parlait allemand loin des moque-ies de ces Belges farouches qui sentent la Laine leur gonfler le coeur. Là, on était lans la douce Allemagne: ,,das Land wo die Zitronen blùhen" >ays des Gretclien et des Wandervogel, •ù chacun trouve à satisfaire ses goûts, ô irude Germanie. Pourtant, Weber eût préféré la liberté au onfort d'une forteresse rhénane: Et les roeux de ce diable d'homme allaient encore e réaliser! Cette fois c'est ,,Gott mit We->er" qu'il faut écrire î'Gott et surtout Ivùr-en qui, comme nous l'écrivions, se rendit à a Kommandantur, accueilli à bras ouverts omme 011 accueillerait son confrère fla-nand, le boulanger Stijn Streuvels lui-nême. Et ce n'est pas peu dine! Kiirten exposa la situation avec loquacité t rappela, avec des trémolos dans la voix, es services, inappréciables que Nicolas, dé-erteur repentant, avait redus, à la cause llemande. Ce Kiirten est un boulanger in-eiligent sous ses dehors de paysan poméra-iien; rien ne le rebute; il a tous les aplombs, it il fit tant et si bien que le Komma-n-ant, ébranlé, s'en référa à cet étonnant kl. von Bissing qui s'obstine à se croire ;ouverneurN général de Belgique. Dossier ompulsé, décision prise: Weber serait élar-;i (au sens figuré, bien entendu, car Nico-as est suffisamment gros). Triomphe de 'Allemand Kûrten qui lâche ses pains rançais pour courir à la Centrale-Bahnhof 'ù il prend un coupon pour Coblence. Je ous laisse à penser à quelle scène attendrissante les deux patriotes se laissèrent .lier. De grosses larmes coulaient sur les oues flasques de Nicolas, libre dorénavant L'aller où bon lui semblait. Et quelle.que oit la beauté du paysage des bords du Ihin, le cafetier préféra les rives du Schijn. -<e samedi, il quittait Hammerstein, ayant etrouvé sa morgue, — avec sa valise qu'il vait laissée au greffe de la prison. Il passait a nuit à Cologne, non sans boire longue-nent à la santé de Kiirten, de von Bissing t de l'Allemagne en pensant que c'était ui, Weber, qui était décidément ûber ailes. je dimanche, il arrivait à Aix-la-Chapelle t bientôt on le revoyait, fier comme un Lrtaban de Francfort, arpenter l'avenue le Keyser, la rue de la Station et la place le la Gare. Ceci raffermit la conviction d'un chacun , Anvers que Nicolas" Weber a dû rendre à 'Allemagne des services plus grands encore [u'on ne l'avait supposé. Le voici libre... £ais, croyez m'en : nous aurons encore à îous occuper de ce vilain bonhomme, avant ju'il soit longtemps. Sans Se© IFlaradlres. On lit dans le „XXme Siècle" : Cela devait arriver. M. François Lateur, dit Stijn Streuvels, erivam flamand dont le talent ne dépasse pas 'originalité patoisante, élevé cependant au ang de grand écrivain national par quelques huriiéraires et par quelques amis bienveil-ants qui allèrent jusqu'à le comparer à Tolstoï -M. François Lateur obtient enfin la récom-lense des services rendus au 'gouvernement nnemi qui a fait massacrer 210s prêtres, nos iiivriers, nos paysans. La ^Gazette ..de. .Cologne!! du 2 juin M dé7 cerne une espèce de croix de fer. Exposons ce bijou. Aucune décoration n'a jamais mieux '"mérité le nom expressif de ,,crachat..." iL'article est intitulé: „Un témoin flamand en faveur de la civilité des soldats allemands!"- Voici le texte: ,,Aux nombreuses et viles calomnies à charge de l'armée allemande, on peut opposer les témoignages non suspects do quelques témoins oculaires honnêtes qui, quoiqu'appartenant à une nation ennemie, ne se sont pas laissé tourner la tête par de mensongères histoires d'horreurs, mais n'en croient que leurs propres observations. L'écrivain flamand Stijn Streuvels est de ces fidèles serviteurs de la vérité. On connaît peu en Allemagne ses càractéris-tiques histoires rurales, grâce auxquelles il s'est acquis grand renom parmi ses concitoyens et en Hollande. Il vit dans sa maison Lyster-nest à Ingoyghem près de Courtrai, au milieu de la population flamande, dont il écrit la langue bonhomme et savoureuse, et il décrit en des contes singulièrement attirants et véri-diques les actes, les pensées et les sentiments de ces simples et naïfs paysans et ouvriers qui ont conservé, loin de l'activité du monde, leur nature qui paraît souvent enfantine. Maintenant eux et lui ont été surpris soudainement par la guerre. Streuvels a tenu un journal et il vient- d'en publier les trois premiers volumes, contenant ses notations d'août, septembre et octobre, sous le titre ,,In Oorlogs-tijd". Il ne rapporte que ce qu'il a vu et ce qu'il a vécu : simplement, uniment, calmement, ingénument. Ce qu'il reproduit par ouï-dire est expressément indiqué. Il s'est informé de visu de ce qui se passait hors de son village et ce qu'il raconte restera de valeur comme source d'histoire en laquelle on peut avoir confiance. Une personnalité puissante, de coeur large, consciente d'elle-même s'exprime sans haine et sans parti-pris. Il ne se laisse pas emporter par les courants sauvages de chauvinisme qui ont passé sur son pays. Il raconte calmement, sans se donner de l'importance, ce qu'il a observé et ce qui lui est arrivé, au jour le jour. ,,Les petits et les plus minimes événements sont consignés avec une fidélité photographique, sans exagération de n'importe quelle espèce, sans noircir et sans embellir. Il s'efforce de ne dire que la vérité. (Suit la traduction d'un extrait de son journal daté du 18 octobre.) ,,Ainsi raconte Stijn Streuvels avec un calme objectif et une ingénuité surprenante. 11 parvient, manifestement sans difficulté, à être équitable à l'égard des ennemis de sa patrie. Et même, si l'on compare ce qu'il dit des Français, des Anglais, des Allemands et des Néerlandais, on doit dire, comme son critique Lapidoth dans le „Nieuwé Courant", que les seuls dont Streuvels parle avec une véritable sympathie et que les seuls qu'il admire ce sont les Allemands. ..Lapidoth le lui reproch'e comme une chose antipatriotique. Mais c'est encore pour le moin6 une très grande question de savoir si ceux qui par leurs mensonges sans mesure ont amené et amènent encore tant de détresse dans le pays servent mieux le pauvre peuple belge que celui qui, tout au contraire, fait honneur à la simple vérité.et aide ainsi à préparer une entente, qui ne peut manquer de se produire l'une ou l'autre fois, de n'importe quelle façon." Donc, pour les Allemands de la ,,Gazette de Cologne", M. François Lateur, dit Stijn Streuvels, est le type achevé du „bon serviteur du peuple belge!" Le Roi, le g o u ver n é ment, les officiers et les soldats qui risquent leur vie pour arrêter les barbares sur l'Yser ; les jeunes gens héroïques qui courent rejoindre l'armée tous les jours, en affrontant cent périls, servent mal leur pays. S'ils veulent des leçons de vrai patriotisme, qu'ils s'adressent à M. François Lateur, dit Stijn Streuvels., La ,.Gazette <^o Cologne" se chargera volontiers de faciliter les relations et d'obtenir la franchise de port!... Il n'y a qu'un mot pour qualifier l'action de M. François Lateur: c'est le mot TRAHISON. Quant aux Allemands, ils donnent une fois de plus la mesure de leur génie barbare, étrange composé d'astuce, de candeur et de grossièreté, quand ils s'imaginent que, dans les balances de l'histoire, les historiettes villageoises du soi-disant Tolstoï, des Flandres peuvent faire contrepoids aux rapports de notre Commission d'enquête, aux témoignages du hollandais Grondys, du suisse Fiiglister, de l'américain Powell : à l'effroyable martyrologe dressé par le cardinal Mercier, aux plaintes éloquentes de I€gr. Heylen, au terrible réquisitoire, de M. Emile Priim, à la déposition enfin de tous les hommes ^ncères qui, ayant vu de leurs yeux les horreurs d'Aerschot, d'Andenne, de Lou-vain, de Tamines, de Dinant, n'ont- Su retenir l'expression de leur colère. Que M. François Latoirr continue de noter, s'il veut, dans son village, ,,les traits de bonhomie" des soldats allemands. Le sang des villageois flamands assassinés parlera plus haut que sa littérature. Ce n'est pas nous, ce sont les parents et les amis de ces innocentes victimes qui demanderont des comptes, après la guerre, à tous les traîtres. Ajoutons que tous les Flamands dignes de ce nom et libres d'exprimer leurs sentiments se sont désolidarisés avec Streuvels, qui, après la guerre, aura certes à payer des comptes... ♦ * * On sait que les Boches ont la prétention de rendre au pays son activité normale et à cet effet ils ont réorganisé certains services tels que les postes et les chemins de fer. Pour ce dernier service, ils ont édité un guide : ,,Amtliches Kursbuch fur die Eisenbahnen des deutschen militarbetriebes auf dem west-lichent- Kriegs-Scliauplatz". (ouf!). Cet indicateur officiel donne à la page 71 l'horaire de la ligne Ostende—Ypres. ! Ceci pour un guide du 1er mai est plutôt en avance sur les événements! Un examen plus approfondi révèle que l'arrêt fixe do trains de cette ligne se fait à Cortemark ; les gares suivantes, celles de Saint-Joseph, Staden, Westroosetbecke, Poelscapelle, Langemark, Boesinghe et Ypres (Ypern) sont reliées entre elles par une accolade en marge de laquelle on lit cette indication savoureuse: ..Der Fahrplan ist auf den Uebergangstationen 7,1 erfahren", ce : qui veut dire en langage moins barbare, que 1 les heures des trains potir ces gares doivent être demandées par les voyageurs aux gares précédant l'arrêt fixe de Cortemark. Ces boches ne doutent décidément de rien et prennent les Belges pour des gens obtus J comme des paysans poméraniens. A Diest Les Allemands, qui avaient fait prisonnier notre concitoyen Paul van Nitsen, fils du pharmacien bien connu, ont eu la surprise do voir revenir le jeune homme de Soltaù où il avait été interné. Il avait été fait prisonnier au siège d'Anvers et doit son élargissement qu'à ce qu'il était au service de la Croix Rouge ainsi qu'aux nombreuses démarches qui furent tentées en sa faveur. C'était un curieu^ spectacle de voir passer par les rues de la -ville un homme en uniforme de soldat belge, libre. -ma- > a . -a — Journal à iodes. Napoléon ne considérait comme journaux utiles que le ,,Moniteur officiel" et les journaux de modes.. Car il tombait parfois dftns l'idéologie, lui aussi, bien qu'il détestât le-idéologues. L'utilité des journaux de mode, ni celle de la mode elle-même, ne sont pas évidentes a priori : on peut les contester pour d'Assez bonnes raisons. Un argument nouveau nous est fourni par une de nos éminentes consoeurs, spécialiste en la matière. D'après ses renseigner ments, qui paraissent très sérieux, quatre-vingt-dix journaux de ce genre, qui cir ( culent ou circulaient à Paris, soixante-dix venaient directement de Berlin, de Vienne ou de^ Francfort". A Francfort-sur-le-Mein s'éditaient le Chic de Paris et les Modèles de Paris ; à Vienne, la Mode parisienne, Album-Blousis. Nouvelles du chic parisien, la Revue parisienne, le Carnaval parisien, la Saison parisienne, le Grand luxe parisien, la. Parisienne élégante, les Toilettes parisiennes, les Jupes parisiennes, le Grand chic, la Couturière parisienne, le Goût à Paris, la Tailleuse à Paris, etc. ; à Berlin, l'Idéal parisien, les Jolies modes de Paris, la Façon parisienne, le Modèle parisien, etc.. Des bords du Danube, du Mein et de la Sprée, le parisianisme nous était expédié à pleins wagons. Et nous n'avions pas la ressource d exercer des représailles en imprimant n Paris des organes de l'Elégance berlinoise ou du Grand chic francfortois : de pareils titrés auraient déterminé une mévente radicale, même ou surtout à Francfort et à Berlin. Quiconque est d'aventure allé en Allemagne, pour y visiter des musées ou y entendre de Ja musique, ce qui était les deux seuls motifs raisonnables qu'on pût avoir de voyager en ce pays,^ a été stupéfait de l'invraisemblable disgrâce vestimentaire, des Allemandes. Il est prodigieux qu'il se soit trouvé une région du globe où l'instinct naturel de coquetterie n'ait pas empêché ce sexe de se fagoter d'utfe fa.çon .si repoussante. Il a dû y arvoir une décadence sur cet article, comme sur celui des lettres et des arts, dans la uouvelle Allemagne tant méprisée dès Schopenhauer et des Nietzsche, car on 11e comprendrait ni le pacte du docteur Faust, ni le suicide de Werther, si Gretclien et Charlotte ne s'étaient habillées un peu mieux, non pas avec plus de luxe — le luxe n'est nullement nécessaire — mais avec un peu plus de goût, même dans la plus idyllique simplioité. Les révélations de notre con-soein- expliquent peut-être le phénomène qui. a douloureusement frappé tous les touristes. Ces journaux de modes, fabriqués outre-Rhin lavee un texto français et une fausse marqué parisienne, étaient sans doute réexportés en masse dans le pays de leur véritable origine, où ils devaient passer pour l'expression authentique des idées de nos couturières et couturiers, lit les Allemano'es s'affublaient docilement"d'horreurs tùdesques, alors qu'elles croyaient se conformer aux dernières innovations d"R-la rue de la Paix. Tant pis pour elles! Nous ne les plaindrons pas, ^t nous n'aurons aucune pitié de leurs époux, qui, .d'ailleurs, paraissaient enchantés. Le mal, c'était que ces importatiohs masquées et frelatées finissaient par Contaminer jusqu'à nos modes françaises. Les femmes de chez nous ont, en général et par nature, un sens très juste dé ces choses; mais elles ont aussi un défaut, qui les livre sans défenses aux exploitations et aux travestissements. Laissées à elles-mêmes, elles se vêtiraient toujours d'une manière agréable et ingénieuse: seulement, les plus indépendantes d'entre elles subissent avec une douceur et une humilité angé-liques la tyrannie des démiurges qui régissent l'empire de la mode en vertu de pouvoirs mystérieux. Combien de fois, en présence d'une robe neuve, un mari s'est-il écrié: ,,C'est bien laid!" Vous connaissez l'inévitable réponse:" ..Peut-être, mais c'est la mode. ,,Si l'on insiste et si l'on se permet de discuter le principe de cette mode sacro-sainte, on s'entend déclarer qu'iî n'est pourtant pas possible d'avoir l'air de porter une toilette de l'année précédente. Et voilà ! Nous vivons en un temps où tout a. été mis en question, où la critique n'a épargné, ni les fondements des Etats, ni ceux des religions, ni ceux de la science. La-mode seule échappe à ce criticisme universel; elle règno par droit divin et ne rencontre pas do révoltées, même parmi les suffragettes et les féministes les plus intrépides. D'après Dumas fils, ces êtres délicieux, pour qui l'on vit et pour qui l'on meurt (il parlait des femmes, et non particulièrement des féministes), n'ont d'autre préoccupation, pendant ce temps, que de s'habiller tantôt comme des parapluies, tantôt comme des sonnettes. U exagérait évidemment, $our mieux faire comprendre.Cependant, le comble de l'affliction serait sans nul doute d'être obligée de se costumer en sonnette, l'année où c'est le tour du parapluie, et réciproquement. Sur certains points, on aspire volontiers à se distinguer, à sortir du commun; sur d'autres, Vest un ridicule mortel que de ne pas ressembler à tout le monde. Aussi bien, nous autres hommes, sans pousser ce travers aussi loin, n'en sommes-nous pas tout à -fait exempts. Peu d'entre nous, par exemple, arboreraient volontiers un chapeau haut de forme d'un gabarit décidément suranné. Et tel comique du Palais-iRoyal, à qui on demandait où il trouvait ses irrésistibles chapeaux, répondait simplement: ,,Je no les trouve pas, je les garde''. On ne détruira pas ,cette bizarre autorité de la mode. Mais sans faire une révolution, on pourrait établir un régime plus modéré. La découverte inattendue d'une infiltration austro-boche dans ce domaine que l'on croyait bien national rendra nos compagnes plus prudentes et moins promptes à tout accepter Sans examen. Oij peut du moins l'es^grer, gt^fie 1.sera un.

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This item is a publication of the title L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam belonging to the category Oorlogspers, published in Amsterdam from 1914 to 1918.

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