L'information de Bruxelles

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02 January 1916
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s.n. 1916, 02 January. L'information de Bruxelles. Seen on 18 May 2024, on https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/en/pid/mc8rb6ws9m/
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21e Année, N° 1. QUATRE pages — Prix du numéro : 10 centimes Dimanche, 2 Janvier 1916. L'INFORMATION ABONNEMENT : Un an, fr. 5.oo — Six mois, fr. 2.5o Trois mois, fr. 1.25. On s'abonne dans tous les bureaux de poste, ainsi qu'aux bureaux du journal, au prix de 1 fr. 25 (un mark) pour trois mois ou 5 francs (4 marks) à l'année (franco-domicile). DE BRUXELLES REVUE'5' HEBDOMADAIRE Affilié à l'Union de la Presse Périodique belge Téléphone B 7029 Compte chèques postaux 3856 BUREAUX : 148, Rue Neuve, BRUXELLES-NORD. I ANNONCES : La ligne de 90 m/m dt largeur . . . .fr. 1.— Nécrologie et Judiciaire . . . la ligne. » 1.50 Sous «Varia» > 2.50 Petites annonces (45 m/m) » 0.35 (hauteur : corps 8. - Lignom. R. M. N" 14) Les annonces sont reçues par les Agences de Publicité et aux bureaux du journal. Toutes les oommunicaticns doivent être exclusivement «dressées à M. la directeur de " ('INFORMATION DE BRUXELLES ,, Bruxelles. SOMMAIRE : « Le rôle providentiel de Jeanne d'Arc » Un projet anglais de partage de la France. - - La crise anglaise. = = Le service obligatoire en Angleterre. = = La neutralité belge? LA GUERRE ET LE CATHOLICISME Un plaidoyer suisse pour- le caractère belge. — La Semaine : En bouquinant - Souvenir de 1814. — Bruxelles-Attractions. Vers l'avenir, pour 1 Paix, la Vérité, la Justic et le respect des droits d tous. Tel es notre programme, nous souhaitons l'accomplir ave tous les hommes de bonne volonté. « L'Information de Bruxelles >: A nos lecteurs. Avec ce numéro commence l'année 1916. Nous n pouvons laisser passer cette date sans remercier nos fi dèles lecteurs de leur sympathie et de leur propagande Nous leur souhaitons à tous une année plus heureus que la précédente. Le rôle providentiel de Jeanne d'Arc. On s'est étonné parfois de voir des Anglais des plu distingués émettre à notre époque sur Jeanne d'Arc de jugements qui sont exactement le contrepied de la con damnation prononcée contre elle par leurs ancêtres, tandi que de nombreux Français ont fait du culte de leu héroïne nationale un moyen de réveiller leur chauvinism conquérant. Ce que nous allons dire peut avoir l'air d'un paradoxe mais un peu de réflexion fera que l'on sera bientôt d notre avis. Les Anglais qui ont franchement donné tor aux auteurs du supplice de la vierge française, n'ont pa seulement le bon goût de reconnaître la cruelle erreu de leurs devanciers, mais à leur point de vue nationa anglais, ils r • peuvent qu'éprouver de la r:connaissano pour Jeanne d'Arc. D'autre part les partisans françai d'une politique agressive de conquêtes se trompent en s< réclamant de la sainte guerrière : le succès de celle-c a eu au contraire pour résultat d'empêcher la Franc d'arriver à la domination universelle, et spécialement 1. Belgique, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, tous les voisin de la France, victimes plus tard, temporairement ou dan une certaine mesure, de sa politique belliqueuse, doiven unir leurs remerciements à ceux de l'Angleterre. Expliquons-nous. Que serait-il arrivé sans Jeanne d'An et sans le mouvement populaire qu'elle a suscité et don elle a été la personnification ? Les Anglais seraient devenus bientôt les maîtres d< toute la France, dont, lors de son apparition, ils occupaien déjà la partie la plus vaste et la principale. Certes, le: Français eussent été, par conséquence, plus ou moin: entravés dans leur développement, qui avait déjà alor: une tendance naturelle, une direction caractéristique, e ils doivent à Jeanne d'Arc de n'avoir pas subi une dévia tion et peut-être une spoliation séculaire, que l'on s'ima gine ayant dû être semblables à celles que les Anglo Saxons ont dû supporter à la suite de la conquête nor mande. Mais précisément cette dernière conquête faisait, ai quatorzième siècle, sentir encore profondément ses effet sur la société britannique. Les prétendus Anglais con quérants de la France n'étaient, en grand© partie, pa: Anglais du tout : leur dynastie était angevine, leur no blesse presque entièrement normande ou originaire de: autres régions de l'ancienne Neustrie, d'où est issue 1; France. Leurs troupes se composaient en majorité d< soldats normands, angevins, picards, bretons, aquitains Paris était assez partisan de ces prétendus Anglais. En réalité, il n'y avait guère là de lutte de race ; le; auxiliaires réellement anglo-saxons ou anglais de la dy nastie des Plantagenets jouaient dans la conquête un rôl( secondaire ou effacé. Les conquérants parlaient français et la possession durable du grand et beau pays de France s'ils avaient pu s'y fixer définitivement et en complète) la conquête, aurait achevé de les rendre à leur rac< d'origine et de leur faire oublier le peu d'anglo-saxor a qu'ils avaient pu apprendre de leurs vassaux de Grande-® Bretagne, de la langue desquels ils ont d'ailleurs fait une espèce de marollien. g Qu'était-ce que l'Angleterre à cette époque ? Un pays pauvre, sans marine : c'étaient les vaisseaux de la Hanse germanique qui pourvoyaient à ses échanges commerciaux. Sans industrie : c'étaient nos Flamands qui tissaient les laines de ses troupeaux, jusqu'à ce que la politique mercantile de l'Angleterre ait appris plus tard à nous supplanter dans notre fabrication, à fermer nos issues maritimes et à nous enlever nos débouchés. Son agriculture e était, comme aujourd'hui, peu de chose en comparaison de son élevage et de ses terrains consacrés à la chasse. Sa population atteignait à peine La sixième partie de e celle de la France d'alors, peut-être même seulement la dixième partie, d'après d'autres évaluations. Sans leurs - possessions héréditaires en France, leur pays d'origine, ses souverains n'auraient guère eu de puissance. Si ce pays avait dû rester uni à la France, celle-ci l'aurait évidemment absorbé ; l'Angleterre n'en aurait été qu'une annexe, comme aujourd'hui l'Irlande n'est qu'une 3 annexe de l'Angleterre : la lane-ue anglaise elle-même, s sous l'influence d'une classe supérieure presque exclusivement française, aurait subi dans une mesure encore s plus profonde la pénétration pacifique de la langue fran-r çaise, et aurait peut-être disparu à la longue, ou bien 3 elle aurait été réduite au rôle modeste de l'irlandais et du bas-breton celtique, rélégués dans des campagnes éloi- > gnées. Bref, l'individualité nationale anglaise déjà si enta-3 mée par la conquête normande se serait vraisemblablement t étiolée tout à fait au profit de la France. 3 En rejetant les Anglais dans leur île, Jeanne d'Arc l' les a donc sauvés d'une absorption, d'une sujétion pro-1 chaine. En rendant la France à sa dynastie traditionnelle 3 et à ses voies déjà séculaires, elle a affranchi en même 3 temps l'Angleterre et l'a rendue à elle-même dans la 3 mesure où c'était encore possible. L'héroïne mérite ainsi 1 la reconnaissance des éléments sérieux, modérés et réflé- - chis des deux nations. i Mais elle n'a pas droit au culte des chauvins qui, après 3 elle, ont poussé la France dans une politique envahissante 3 et absorbante contre ses voisins du continent européen, t Se figure-t-on en effet ce que serait devenue une France unie et maîtresse en même temps de l'Angleterre 3 et sans doute aussi de l'Irlande? La Manche, sur ses t deux rives au pouvoir d'une telle puissance, aurait donné naissance à un essor maritime et commercial dépassant 3 probablement, par l'union de tant "de forces, ce que t l'Angleterre a pu atteindre plus tard à cet égard ; d'autre ' part, la puissance continentale de la France, renforcée > par des contingents insulaires, toujours croissants grâce 5 à la paix et à la prospérité résultant de l'union des deux t pays, aurait empêché définitivement l'équilibre européen de s'établir. Bien n'aurait pu lui résister. Immédiatement après l'expulsion des Anglais, et notamment dès Louis XI, on l'a vue revenir à la politique de Philippe-le-Bel et s'efforcer de nous priver de notre autonomie ou du moins de nous enlever tranche par i tranche la plus grande partie possible de nos territoires. Charles VU, à peine débarrassé des Anglais, cherche déjà à arracher à l'Allemagne ses provinces de l'ouest ; il n'est arrêté, écrit-il à un de ses agents, que par la crainte que lui inspire le patriotisme allemand de la population alsacienne. Louis XII et François Ier ont les mêmes visées et se ruent en outre sur l'Italie, qui imagina en leur honneur l'expression de furia francese. L'Espagne affranchie des Musulmans, et devenue grande puissance maritime, coloniale et continentale, devient aussi l'objet de la jalousie des rois de France, qui s'occupent pendant deux siècles à l'affaiblir et à l'épuiser. Dans toute cette politique aggressive dirigée contre nous, contre l'Allemagne, contre l'Italie, contre l'Espagne, la France a réussi, sans l'Angleterre, à devenir sous Louis XIV la grande puissance prépondérante du continent, et à enlever de tous côtés à ses voisins des lam-i beaux de leu,s , biens : notre Artois, une partie de notre I Flandre, de notre Hainaut, de notre Luxembourg ; ; l'Allemagne la Lorraine et l'Alsace ; à l'Italie tempo rairement des forteresses de frontières et plus tard 1; Corse ; à l'Espagne une partie de la Navarre et le Bous sillon. Fortifiée par d'importantes annexes insulaires, 1< France aurait réalisé plus tôt et plus durablement l'en vahissement et la conquête de nos contrées, de la Hol lande, de l'Allemagne occidentale, de l'Italie et de l'Espa gne, que Napoléon a pu soumettre passagèrement plui tard, trop tard pour que la race française, déjà atteint* et minée par sa décadence morale du XVIIIe siècle, ait pi garder ses conquêtes éphémères. Mais si elle avait pi mettre la main sur tous ces pays à l'époque de< s< jeunesse et de sa vigoureuse maturité, au seizième et ai dix-septième siècle, il est vraisemblable qu'elle aurait pi les assimiler dans une large mesure comme elle aurai d'abord fait, dans cette hypothèse, de l'Angleterre, e comme ce qui s'est passé en Belgique en donne d'ailleurs une idée. Mais l'histoire a pris un autre cours. Nous avons pi préserver une part d'individualité et notre autonomie traditionnelle contre cet envahissement absolutiste et plus tard tout aussi peu démocratique malgré les apparencef exploitées habilement par une bureaucratie tyrannique ; l'Espagne a pu se reconstituer tant bien que mal ; l'Allemagne et l'Italie ont pu se rétablir en puissances douées d'une vie propre. Ces résultats n'auraient sans doute pas été possibles, si la France avait eu à sa disposition les forces britanniques contre les autres pays de l'Europe. Jeanne d'Arc a donc droit à la reconnaissance de tous les voisins de la France. En affranchissant son pays d'une occupation momentanément pénible et en tout cas d'une guerre intérieure de cent ans, elle lui a rendu un servie* qui n'est sans doute pas moindre, mais qui reste dans les limites de la justice et de la modération. S'inspirant dt sentiments nobles et purs, elle ne visait qu'à la délivrance de son pays, sans pousser à la haine, à la vengeance, à l'anéantissement de l'Angleterre qu'elle combattit ; elle ne revendiquait pas non plus pour sa patrie la domination universelle et ne formulait pas de menaces contre see autres voisins. C'est par un abus tendancieux qu'on l'a appelée « la bonne Lorraine »,afin de faire de son nom un programme de conquête contre l'Allemagne. Domrémy et Vaucouleurs appartenaient à la Champagne, et l'on ne voit pas que Jeanne d'Arc eût voulu détacher le duché de Lorraine de l'Empire d'Allemagne, dont il était alors vassal depuis des siècles et auquel il devait rester rattaché pendant longtemps après elle. Les Papes qui ont d'abord autorisé, puis confirmé le culte de Jeanne d'Arc, ont sans aucun doute, avec leur habitude de v.ues d'ensemble et de justice distributive, [ en proclamant les vertus héroïques de la sainte, voulu approuver son œuvre de rénovation nationale dans la | mesure équitable que nous venons d'exposer. Cette œuvre, [ en rendant à un pays comme la France sa vie propre dans I les limites rationnelles et modérées, préservait l'Angleterre, sa rivale d'alors, d'une absorption regrettable, et empêchait la France elle-même d'acquérir, moyennant un changement de sa dynastie et dans son aristocratie, une puissance trop dangereuse pour ses autres voisins. Mais les Papes n'ont pas voulu servir les calculs et les projets basés sur la haine et l'esprit de conquête : leurs vues sont trop élevées et trop universelles pour se subordonner à n'importe quels intérêts et quels projets nationaux. Benoît XV ne parle pas un autre langage que ses prédécesseurs quand, dans son allocution de Noël, il condamne de nouveau la haine qui endurcit les cœurs et rappelle que les desseins des hommes les trompent eux-mêmes ; ils aboutissent souvent, comme dans l'aventure sublime de Jeanne d'Arc, à des conséquences imprévues. Les chauvins qui veulent exploiter cette belle figure au service de leurs vengeances lui font peut-être plus de tort que leur compatriote Voltaire, qui essaya en vain, dans un poème ignoble, de salir la mémoire de la vierge

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This item is a publication of the title L'information de Bruxelles belonging to the category Oorlogspers, published in Bruxelles from 1915 to 1918.

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