Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle

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02 oktober 1914
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s.n. 1914, 02 Oktober. Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle. Geraadpleegd op 08 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/bc3st7ft5g/
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Vendredi 2 octobre I914 No 230 Vingt-sixième année ABONNEMENTS: un an un seme. un trime. francs francs francs ANVERS . . 15-00 8.00 4.S0 INTÉRIEUR . 18.00 9.50 5.25 EXTÉRIEUR . 30.00 16.50 8.00 On «'abonne à Anvers au bureau du journal, et dans tous les bureaux de poste de Belgique et de l'étranger. — Les abonnements partent le 1« de chaque mois et ne peuvent dépasser le 31 décembre. BUREAUX : Marché-aux-Œufs, 91 - ANVERS Téléphone : 2388 ma IIIIBIIMIIMIITH ——— ANVERS-BOURSE Finances, industrie, commerce, économie politique, variétés JOURNAL QUOTIDIEN DU SOIR 9n;>e.ktiuns : La grande ligne: Annonces ordinaires .... 60 cmes Demandes et offres d'emplois . 40 „ Convocations d'assemblées : une insertion . . la ligne 76 „ deuxième insertion „ 2ft „ Annonces financières . » 1 franc Pour une série d'annonces et pour les annonces d'émission, on traite à forfait. or Les annonces sont mesurées au lignomètre. — Les titres se payent d'après l'espace qu'ils occupent. L'administration et la rédaction déclinent toute responsabilité quant à leur teneur. Le numéro : 5 centimes Toute communication relative à l'administration ou à la rédaction doit être adressée à M. J. BACOT, directeur-rédacteur en chef du journal LE PIETISME PRUSSIEN La légende veut qu'après la guejre de (70, un étranger vint un soir s'agaiouil-r et prier dans la cathédrale de Fjeims, a pied de l'autel qui vit le sacre de qua-mte rois de France. C'était LouislII de avière. Le « Roi vierge », abîmé! dans n élan de foi sous les voûtés séculaires e la prestigieuse basilique, puisait sans loute dans la prière un réoonfoii pour on esprit assoiffé d'idéal et de puitté. Il e pouvait apparemment s'accomtaer de atmosphère étouffante, du régate de jr, de l'armature inflexible que lejriom-(îe de la Prusse militaire et féodile fai-lit peser sur l'Allemagne. G'esllpour-qoi, n'ayant pu adapter sa vie àlà meure de son rêve, mourut-il fou, j.men-iblement et désespérément fou, ar, e des clairs de lucidité qui le faisaient nrfois urler comme une bête enchaînée. >Iotre-Dame de Reims, que vénjait le aqvre Louis II, Notre-Dame de Reims 'est plus. Son merveilleux porg J, sa ef harmonieuse, ses cariatides it ses nasques, ses dentelles de pierre, ■ ïs in-omparables vitraux, ses verrière ;t ses élèbres tapisseries, ses chapiteau; jt ses oiles de maîtres, tous ces trésos uni-jues ont été anéantis sous l'inceidie al-unié par les obus allemands. Cet! den-elle de pierre,, ce joyau d'arehitemre et le sculpture médiévales n'est plu jju'un !frias de décombres. Œuvre de vengeance et de furujr, di-ent, la plupart des journaux dunionde ivilisé, qui clame par la grande six de :i presse son indignation et sa sjpeur. ,es Allemands se vengent sur la rallieu-euse cathédrale de leur défait! san-iante de la Marne et aussi de n'aoir pu oucher la contribution de guei 3 de rente millions qu'ils avaient -imi sée à a ville de Reims et que l'arrivé sou-laine des Français les a empêchu d'en-:aisser.Il y a de cela, en effet. Leur jao et eur déception se sont glorieusemjit assouvies dans la destruction systéritique it sans danger de l'antique cattfrale, mprême témoin de sept siècles dloi et le grandeur françaises. Mais il y Jaussi ;t surtout la basse ët sauvage joie» pié-.isme prussien dont l'âme sèche Idure ignore la beauté et pour qui unjnunu-ment gothique est une insulte perpétuelle à son fanatisme sectaire eli son esthétique grossière. Les ancêtres des sauvages hordî modernes, les hérésiarques et iconckistes du xvi'™ siècle, s'attaquaient auxaithé-:irales en abattant les ogives des|ircs-boutants, en minant les contrefis de ;es merveilles de pierre, afin que'irrésistible, l'implacable poussée des ôrces naturelles les désagrégeât infaîble-nent. Ridicules moyens de destntion, oensent aujourd'hui les hobereau du !îrandebourg. Il faut aller vite, Ejfou-lant aux pieds les engagements colfiés lans les lois de la guerre, ils acconllis-sent froidement ce crime contre l'a et contre la civilisation, ils satisfont eur hideuse haine de tout ce qui est grand et noble, iis ne laissent plus pierre sur pierre de cette radieuse basilique devant qui s'arrêta même la rage de dévastation d'Attila, premier de nom. En Allemagne, nous disent les journaux d'outre Rhin, on a trouvé cela tout naturel. Parbleu ! Il n'est pas même bien certain que la foule n'ait dansé Unter der Linden ou dans cette Friedrichstrasse qui roule la nuit, sous la lumière blafarde de ses mille globes électriques, le flot cynique de ses filles de joie et de ses invertis. Ici, point de prétexte plus ou moins valable. On ne peut plus, n'est-ce pas, nous servir le cliché de coups de feu tirés par des civils. Le tir sur la cathédrale a été dirigé par des officiers conscients de leur tâche criminelle. La besogne, méthodiquement conçue, a été accomplie de sang-froid, avec les derniers raffinements de la haine mise au service de la « science » allemande. Ah ! que de crimes déjà commis au nom de cette prétendue et mensongère « Deutsche Kul-tur ». Reims après Louvain ! Notre-Dame de Paris eût sans doute éprouvé le même sort si les officiers d'artillerie prussiens avaient pu braquer leurs canons assez près, de la Ville-Lumière. Par le sac de Louvain, par l'effondrement des chefs-d'œuvre gothiques, l'impérialisme allemand s'est montré tel qu'il est en réalité. Fruit du piétisme prussien, il a prouvé que sa barbarie n'était point le fait d'une soldatesque ivre de l'ardeur guerrière qui suit, la bataille, de la fureur d'un haut commandement qui sent sa proie lui . échapper. Non, c'est l'aboutissement logique d'un enseignement âprement poursuivi depuis l'école jusqu'à l'université. Ce n'est pas un point de départ, c'est une résultante. Ce n'est pas une cause, c'est un effet. Grattez le vernis de civilisation qui recouvre l'âme d'un officier prussien raide et gourmé, vous y retrouverez l'instinct du gorille. Et toute la Germanie est aujourd'hui infectée de ce virus. Voilà à quoi ont abouti cinquante ans d'efforts de la haute culture allemande. Le sac de Louvain, le sac de Reims, voilà pour les siècles à venir des témoins irrécusables de la barbarie dont le piétisme prussien, étayé par le science et la pensée allemandes, a formé le cœur de la Bête germanique. Nous devons dès aujourd'hui conserver pieusement les pierres encore brûlantes de nos chefs-d'œuvre gothiques afin que, conduits en pèlerinage devant le monument qu'elles serviront à édifier, les enfants de nos petits-enfants puissent toujours répéter comme un anathème, en les transformant un peu, les vers vengeurs de Le-conte de Lisle : Dans chacune de vos exécrables minutes, o peuple d'égorgeurs, de lâches et de brutes, Monte de ce vieux globe et de l'humanité, Maudit, soyez maudit, et pour l'éternité ! Erel. La Turquie restera neutr Londres, 1er octobre. — Le « Pressburju » déclare, concernant des bruits alarmants une tension anglo-turque résultant des vueldu gouvernement britannique, que l'ambsa-deur turc a annoncé que la Porte mairént la neutralité la plus stricte. — Reuter. L Nouvel exemple de loyalisme indbn Londres, 1er octobre. — Comme un noiel exemple du loyalisme indien, on note dec satisfaction que le grand chef musulman indien, le Agakhan, contribua pour deux cits livres sterling au corps d'ambulance ind i. S'il ne peut pas obtenir une position con le combattant, il espère accompagner le cc s indien comme interprète. Il dit que « l'Aile] gne s'est posée pendant beaucoup d'an n s comme le protecteur de l'islam, mais que 1î ciel a empêché que nous ayons tel proi teur. » — Reuter. Navire charbonnier couëé par une mir Londres, 1er octobre. — On dit que le nav charbonnier Anmlays, avec un chargement trois mille tonnes de charbon, se rendant Shields à Anvers, toucha une mine dans mer du Nord, la nuit dernière, et cou L'équipage put gagner les canots. Il fut 1 cueilli par une barque de pêche, et ramené Lowestoft ce matin. — Reutkr. Le martyre de Belgique Londres, 2 octobre. — Dans un article < fond intitulé « Le martyre de Belgique », Daily Mail fait une protestation contre 1< cruautés allemandes, et exhorte toutes les n; tions neutres à donner toute leur aide po sible à un peuple souffrant pour une grand cause. — Reuter. Cadeau de Noël Londres, 2 çctobre. — ()u m&nde de Me1 bourne que les organisateurs du don d'un cargaison de viande pour la Belgique projei tent de faire arriver de la viande à Anver pour une distribution de Noël. La générosité des Australiens Londres, 1er octobre. — Le " ih'essbureau annonce que le représentant du gouverne ment australien à Londres informe que le comité des commerçants de Sydney envoie douze mille moutons frigorifiés et une quantité considérable de boites de conserves pour les'Belges. — Reuter. Japonais contre Allemands Londres, lfr octobre. — On mande de Tokio le 1er octobre à l'agence Reuter : « Le bruit n'est pas confirmé d'un duel d'artillerie à Tsingtao, qui aurait continué hier au moyen de canons de siège. Les Japonais coulèrent un contre-torpilleur allemand, mais un bateau japonais déblayant des mines a été détruit et un autre endommagé. Il y a vingt-trois tués. Les vaisseaux de guerre allemands bombardèrent fortement les positions japonaises et deux officiers ont été tués. — Reuter. *** Pékin, 1er octobre. — Les Japonais, en repoussant les furieuses attaques allemandes, ! semblent avoir abandonné leur première idée de siège lent, sans doute en raison de l'affaiblissement de la position allemande en Europe.La fiction sino-japonaise est improbable, le gouvernement chinois adoptant une attitude modérée sur toutes les questions concernant la guerre. — Reuter. Les Serbes dominent imméciiate-tement la ville de Sarajevo Nisch, l°r octobte. — Les troupes serbes avancent rapidement en Bosnie. Après avoir occupé Romania, iioint très important dans la montagne domiiiant Sarajevo, elles ont occupé Han Pesak. Dans la gare, les Serbes se sont emparés d'un train composé d'une locomotive et de seize i wagons, dont six pleins de munitions. Ils ont pris également dix cuisines de campagne et des voitures automobiles. Sur le reste du front, on ne signale que des escarmouches sur quelques points. (Le massif de la Romania, haut de dix-huit Cents mètres, s'élève à quelques kilomètres de Sarajevo, capitale de la Bosnie. Pendant que les Serbes menacent la ville par le nord-ouest-, les Monténégiins l'assaillent par le sud-est, et l'on sait qu'ils ont déjà livré plusieurs combats aux approches de la place.) (Officiel.) L'état-major allemand en Autriche Londres, 2 octobre. — Une dépêche de Rome en date du 1er octobre à l'agence Reuter dit que, selon une nouvelle de Vienne, l'état-major allemand a pris ;e commandement suprê- LA GUERRE Statu quo en France Toutefois, il y a plutôt progrès du côté des alliés En Autriche, l'état-major allemand prend le commandement te communiqué officiel français Mercredi vingt-trois heures Paris, 1er octobre : nous avons fait quelques nouveaux pro- Ce soir, rien de particulier à signaler, grès. sauf dans la région de Roye, où une vio- L'impression générale reste satisfai- lente action a heureusement été favora- santé. Havas. ble pour nous, et dans l'Argonne, où me rie la campagne contre la Russie. — Reutkr.Pour ies soldats beiges en Angleterre Londres. — L'agence Renter apprend que le gouvernement anglais offre le transport gratuit, de la Belgique à Margate, du premier contingent de soldats belges blessés devant arriver en Angleterre cette semaine. Une somme de dix mille livres sterling étant nécessaire pour les dépenses de l'hospitalité de ces ; hommes, près de quatre mille livres ont été déjà reçues, dont mille livres pour la. croix ronge anglaise. — Reuter. imposture allemande démentie par M. Oelcassé ' Anvers, 1er octobre. Communication de la légation de France. — M. Delcassé télégraphie au ministre de France à Anvers : « Bordeaux, lor octobre, à 11 heures. — Je suis avisé que l'agence Wolff annonce que la France, l'Angleterre et la Belgique auraient en avril 1914 conclu une convention militaire prouvant que la Belgique violait sa propre neutralité, et que des documents seront publiés. Cette nouvelle est de pure invention et si des documents sont publiés ce seront des faux. »' (s.) Delcassé. — Havas-Reuter. Pension pour cinquante enfants belges Londres, 1er octobre. — Une pension pour recevoir cinquante enfants belges est prête à 'Aldeburgh (Suffolk) et sera dirigée par des Ursulines. Elle est installée principalement pour les enfants de la classe moyenne, fils ou filles de professeurs et de commerçants, qui sont sans ressources et n'osent pas s'adresser à la charité publique. Le tout est absolument gratuit : pension, vêtements et éducation provisoirement pour une année. S'adresser à Mme Fisher, Belgian childrens home, Aldeburgh-Suffolk. — Reuter. Le " JofFre " 1914 Beleort, 1er octobre. — Les vignerons du canton suisse de Vaud ont pour habitude de donner chaque année un nom aux vins qu'ils récoltent. En 1870, la qualité étant mauvaise, ils la désignèrent du nom de « Bismarck ». Par contre, la récolte de cette année laissant espérer un vin excellent, les vignerons ont choisi le nom de Joffre et ils proposent déjCi leur vin en disant « Joffre 191»i. » — Havas. Le parti libéral Italien et la guerre contre l'Autriche Une réunion des députés ministériels Du SECOLO : Vingt-quatre députés du groupe parlementaire libéral viennent de tenir une réunion à Rome après laquelle ils ont fait la communication suivante : « Plusieurs députés du parti ilibéral se sont réunis dans le cabinet du vice-président du groupe, M. Grippo, pour échanger leurs vues sur la situation actuelle. Après une longue discussion, ils ont décidé une réunion plénière du parti. Au cours de l'échange d'idées qui a été fait, la nécessité de participer directement à la guerre européenne a été reconnue. Il est certain qu'à 1a. réunion plénière il sera pris une décision dans ce sens. Les libéraux ayant tous été les fidèles soutiens du ministre, l'opinion de ce groupe parlementaire peut avoir un poids sur les décisions du gouvernement. » Ce pauvre Guillaume! . Guillaume II a trouvé un avocat en la personne du milliardaire américain André Carnegie, ainsi qu'il ressort de la dépêche suivante, que publie I'Evening News : « New-York, 25 septembre. — Selon M. André Carnegie, qui est arrivé ici aujourd'hui, le kaiser est l'homme le plus affligé et le plus à plaindre de l'Europe. La caste militaire allemande a organisé la guerre tandis qu'il était au loin, sur son yacht. Quand il est revenu, le mal était fait. » Naïfs, parfois, ces milliardaires !.. Semlin — Orsava La bataille de la Marne a mis au second plan de l'intérêt les nouvelles qui parvenaient ♦ du front austro-serbe. Et pourtant ! Ceux qui savent ce que furent les relations entre la Serbie et l'Autriche, l'infinie souffrance du peuple serbe devant la morgue autrichienne ont compris ce que signifiaient la prise de Semlin et le bombardement d'Orsava. Ce sont pour moi des souvenirs qui semblent dater d'hier, et il y a pourtant plus d'un an, au moment de la paix de Bucarest, que j'étais là-bas.Semlin nax'guait Belgrade sur l'autre rive de la Save, au confluent du Danube. Pendant la première guerre balkanique, les projecteurs autrichiens de Semlin se faisaient un malin plaisir de fixer leurs rayons sur la vieille forteresse et le palais royal de Belgrade. Ils semblaient dire : « Pauvre petite Serbie, qui crois te grandir par des victoires en Macédoine, tu demeures sous la suzeraineté Autrichienne. Nous nous amusons de toi, nos moni-t.ors viennent se promener à une encâblure des débarcadères de ta capitale. Les projections de Semlin, dardées sur les fenêtres du palais de ton roi, sont si puissantes qu'elles traversent volets et rideaux et empêchent ton souverain de dormir. Tu as beau te débattre, tu nous appartiens ! » Quel est le voyageur de l'Express-Orient qui ne se souvient de l'attitude de la police austro-hongroise à l'égard des voyageurs serbes ? Le train de luxe quitte Belgrade à dix heures trente-neuf du soir ; jl^ est à dix heures cinquante à Semlin, soit onze minutes après. Dans le wagon-restaurant, vide à cette heure-là ou n'ayant qu'un ou deux consommateurs attardés devant une bouteille de bière ou un verre de fine Champagne, trois policiers autrichiens sont venus s'installer avec une multitude de carnets, d'imprimés. Ils ont réclamé passeports, pièces d'identité avec une morgue insolente et ils griffonnent des comptes rendus, des états signalétiques de deux douzaines de voyageurs du train de luxe, comme s'il s'agissait de repris de justice dangereux (combien de millions le budget austro-hongrois a-t-il avalés pour ces services de police et d'espionnage !) Les sujets serbes étaient traités en véritables suspects auxquels on paraissait n'accorder que par une faveur exagérée le droit d'emprunter le territoire austro-hongrois pour se rendre en Europe, l'Europe civilisée d'au delà du Rhin. A Semlin, il fallait descendre, passer entre une haie de policiers, de gendarmes à shako conique, exhiber à nouveau passeports et papiers. Mais dès qu'un étranger, persuadé qu'il n'était point nécessaire de se munir de toute cette paperasserie pour voyager en Europe, montrait les dents au lieu de passeport, - les sbires austro-hongrois, facilement intimidés comme tous les êtres de lâcheté, n'exigeaient plus rien, s'inclinaient, saluaient. Les Serbes, inconscients de leur force ou de la faiblesse de leur grand voisin, se faisaient humbles, acceptaient ce contrôle hautain la rage dans le cœur. C'est pourquoi la prise de Semlin a pour les Serbes non seulement une signification stratégique considérable, étant donné la position de la ville au confluent des deux fleuves, mais une signification morale. Ils doivent ressentir ce qu'ont éprouvé les Français d'Alsace, qui depuis quarante-qua'tre ans ont passé à Deutsch-Avricourt, ont subi l'interrogatoire des gendarmes prussiens, ont dû passer par ce crible méprisant et grossier. Le nom de Semlin résume tout un régime, celui de la. menace, celui de l'arrogance, celui de l'humiliation. Les Belgradois, de l'esplanade de Ka-Hmegdan, regardaient Semlin comme la fcerre promise qu'une barrière de méchantes gens séparait d'eux. L'horizon s'est maintenant éclairci, les jardins qui entourent la forteresse, après un mois et demi de bombardement ridicule et inefficace, connaissent la douceur. des silencieux crépuscules du proche automne Le parc de Topchider va voir revenir les promeneurs dansant dans le feuillage. La Serbie touche, après tant d'années de souffrance,à l'apogée de son histoire. Son rêve national va se réaliser. Le canon qui vient de tonner à Orsava ré-veillera-t-il un peuple voisin, encore hésitant à accepter l'anpel de la destinée? Orsava est la dernière station hongroise à la frontière roumaine. C'est une forte bourgade de style allemand qui ne doit son importance qu'au fait de l'escale des bateaux du Danube avant les Portes-de-Fer.Les Roumains souffraient là. comme les Serbes à Semlin. de l'arrogance hongroise, Visite fisco-poUcière à bord des bateaux, dans les trains, les « Balkaniques » traités comme des inférieurs auxquels toutes les avanies étaient réservées, telles étaient les habitudes. Les Serbes ont, démoli la gare d'Orsava. J'espère que leurs boulet^ n'ont pas épargné l'hôtel voisin du chemin de fer, où un gargotier nous mentit impudemment. de connivence avec les employés de la gare, sur l'existence du train de nuit à destination de Bucarest à la fin de juillet TOI 3. Je revois encore à la frontière même le grand rocher sur lequel est gravé : Rumania,. Nous avions tenté de gagner en voiture la première station roumaine. La route suivait le LA JOURNEE DE JEUDI Avantages belges La journée d'hier a été satisfaisante pour nos armes. Il semble bien que, d'un bout à l'autre du front, l'artillerie allemande ait été contrainte de se retirer dans une certaine mesure. A l'est, de Schilde à Lierre, l'ennemi n'a fait aucun progrès appréciable bien qu'il ait eu quelques forces massées au -sud de la redoute de Schilde et devant le fort de Kessel. Sur les trois routes principales que commande ce fort, les Allemands ont même été obligés de se retirer.En ce qui concerne la ville dé Lierre elle-même, les obus allemands sont tombés sur elle aux premières heures de la matinée ; puis, le bombardement a été interrompu. Mais il ne faudrait pas s'exagérer l'étendue du dommage ainsi causé. Jusqu'à présent, quelques maisons à peine et l'hôpital, ont été atteints. Pendant la journée, nos troupes ont réoccupé la ville, et bon nombre d'habitants qui n'avaient pas encore abandonné la petite cité, ont stationné pendant de longues heures devant l'hôtel de ville pour y recevoir leurs passeports ou les secours que l'on accorde aux femmes des miliciens. Vers le soir, — il était était exactement cinq heures moins le quart, — quelques obus ont derechef été tirés sur la ville. Plusieurs d'entre eux sont tombés à proximité de la station et en d'autres' endroits avoisinnants. En fait, plus de bruit que de mal ; mais, comme bien on pense, ce bombardement a eu pour effet de faire fuir les derniers habitants qui se trouvaient encore dans la place. A nord de Lierre, on sait que le Zeppelin a fait une incursion pendant la nuit de mercredi à jeudi. Il a jeté neuf bombes à Schilde, au large de la redoute qui tira violemment sur lui ; deux à Broechem où aucun dégât ne fut occasionné ; deux enfin à Massenhove où cette attaque nocturne n'obtint pas plus d'effet. Il faut renoncer décidément à classer l'aéronef « Zeppelin » parmi les engins de guerre à puissance effective. Vers le soir, c'est-à-dire à cinq heures et demie, au moment où nous quittions la Grand'Place de Lierre, la nouvelle nous y parvint que des avant-postes d'infanterie allemande étaient signalés dans les directions de Lierre, Duffel, Waeh-lem, voire même du côté de Termonde, esquissant un mouvement d'ensemble. Nous n'avons pu contrôler le fait. On nous relatait au même instant le très brillant exploit d'un de nos officiers commandant une mitrailleuse sorti mercredi soir dans la direction de Putte ; il y trouva un pont défendu par un piquet d'Autrichiens — parfaitement ! — que commandait un officier. La mitrailleuse eut tôt fait de mettre cette garde hors de combat, à commencer par le lieutenant qui fut tué. La mitrailleuse retourna faire rapport aussitôt au plus prochain poste d'artillerie belge, puis, traînant après soi le fil d'un téléphone de campagne, l'officier retourna à proximité du pont, et dirigea de là le feu des artilleurs qui ne tardèrent pas à démolir l'ouvrage en question. Vers Waehlen, Duffel et Wavre-Sainte-Catherine, la situation est presque stationnaire, à cela près que nos hommes ont réoccupé hier le village de Waehlem. On assure qu'à Hofstade deux pièces allemandes de gros calibre ont été réduites au silence. Quant au dernier de ces trois forts, il tirait hier mollement, mais il ne faudrait pas trop se fier aux apparences, car le fort de Waehlem que les Allemands croyaient avoir réduit hier matin leur a tué tant de monde après les avoir laissé approcher que nos ennemis, pour ce jour là, se le sont tenus pour dits. Il faut espérer que la journée d'aujourd'hui sera au moins aussi heureuse. Pour appuyer le fort de Waehlem, les canons anglais et français ont réellement fait merveille. Ils peuvent répondre à chance égale, à n'importe quel canon ennemi qui leur est opposé. Vers Liezele, nous avons dit hier que. l'attaque n'avait pas été poussée. Le fort néanmoins a tiré jour et nuit sans presque recevoir de réponse. A Boom, les obus sont tombés hier mâtin sur l'entrée de la ville, vers dix heures. Ge bombardement ne s'est pas poursuivi très longtemps ; mais, là aussi, la population a pris la fuite en plein affolement, sauvant toute ses richesses sur une brouette, une carriole, voire sur son dos. C'est un triste spectacle dont l'intérêt ne se relâche jamais. Au sujet de l'arrivée prochaine de secours anglais et" français nous n'avons pu recevoir ni confirmation ni démenti. Nous continuons à espérer que c'est vraiment pour le transport de pareilles troupes que la ligne Ànvers-Gand-littoral a été interdite au public pendant la journée d'hier. Nous ne récoltons que pour mémoire le bruit curieux mais cependant confirmé suivant lequel l'intendance militaire aurait commandé mercredi soir treize wagons supplémentaires. Etait-ce en raison du manque d'eau temporaire que l'on prévoyait pour la journée d'hier ? Il ne nous reste qu'à attendre les événement, et à voir ce que nous apportera la journée d'aujourd'hui. LA situation de ce matin Voici un aperçu sommaire de la situation autour d'Anvers vendredi matin. Au nord de Lierre, aucune attaque sérieuse ne s'est prononcée. Le fort tire admirablement, et empêche toute marche en avant de l'ennemi. Hier, une. soixantaine de gros obus sont tombés sur les coupoles de ce fort sans les endommager sérieusement. A neuf heures moins le quart, le bombardement de Lierre a repris avec violence. Les obus sont tombés sur la ville pendant deux heures, de minute en minute. On ne sait encore quelle est l'étendue des dégâts, le tir des Prussiens étant assez mal réglé. La population a évacué complètement la ville. A Duffel "et à Waelhem, l'attaque de l'artillerie lourde de l'ennemi s'est poursuivie. Duffel tient bien ; Waelhem paraît très fatigué. Cependant, la ligne que couvrent ces forts ainsi que celui de Wavre-Sainte-Catherine, bien près du silence également, est amplement protégée par notre artillerie lourde. Si bien qu'à l'heure actuelle les deux partis sont sur leurs positions respectives d'il y a trois jours. Les Belges ne sont pas sortis de leurs tranchées. La canonnade était ce matin extrêmement vive à Rumpst. Une action sérieuse paraît être engagée du côté de Termonde-Deynze-Alost. Les détails manquent. — A. C. Danube au milieu duquel la petite île d'Ada-Kala.ssi arborait un drapeau austro-hongrois remplaçant de fraîche date l'étendard du Pro-phètë. L'Autriche avait mis la main sur l'îlot, en amont, des Portes-de-Fer, sans plus de façon. Ni la Serbie ni la Roumanie n'avaient protesté. Que pensent aujourd'hui les Roumains? L'exemple serbe ne dit-il pas ce qui est réservé aux peuples dont l'âme décuple la force et qui livrent le suprême combat pour la délivrance de leurs frères opprimés? T. A ANVERS Déclarations de procuration Il est porté à la connaissance des intéressés que les déclarations de procuration, dont question dans l'arrêté du 24 août 1914, se font à la commission des intérêts des étrangers, qui siège chaque jour de quatre à cinq heures, Rempart-Kipdorp, 23, premier étage. Cette déclaration sert de suite à la publication qui à été faite dans le numéro de notre journal en date du 29 septembre. Le Moniteur de ce jour Ordre judiciaire Par arrêté royal en date du 25 septembre 1914, M. Verbaet, M., avocat à Anvers, est nommé substitut de l'auditeur de la position fortifiée d'Anvers. Consulat du Japon à Anvers Sous la date du 23 septembre 1914, M. Seti-chiro Yokota a reçu l'exéquatur qui lui est nécessaire pour exercer les fonctions de consul du Japon à Anvers. Conventions internationales de 1910 pour l'unification de certaines règles en matière d'abordage ainsi qu'en matière d'assistance et de sauvetage maritimes. — Adhésion du Canada. Le Canada a adhéré aux conventions internationales signées à Bruxelles le 25 septembre 1910, pour l'unification de certaines règles en matière d'assistance et de sauvetage maritimes.La notification par le gouvernement belge aux Etats contractants de l'adhésion dont il s'agit ayant eu lieu le 28 septembre 1914, la dite adhésion sortira ses effets un mois après cette date, conformément aux articles 15 et 17 des conventions respectives. Bourgmestre. — Nomination Par arrêté royal du 1er octobre 1914, M. Matthys (A.), échevin, est nommé bourgmestre de la commune de Borgerhout (province d'Anvers), en remplacement de M. De Preter (Ch.), décédé. Récompense pour acte de courage et de dévouement Par arrêté royal du 28 septembre 1914, la médaille civique de première classe pour acte de courage et de dévouement a été accordée à M. Devos, Maurice, carabinier-cycliste, détaché au 25me régiment de ligne. Postes et télégraphes En vue d'augmenter les ressources de l'œuvre de la Croix rouge, il sera émis des timbres-poste spéciaux qui seront débités avec une surtaxe au profit de cette œuvre. Ils ser-

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Dit item is een uitgave in de reeks Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle behorende tot de categorie Financieel-economische pers. Uitgegeven in Anvers van 1889 tot 1919.

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