NUMERO 14. jctySïdS Iran if >! ïïf ui - . . .l - - ■ JANVIER 1918. LaILettre du Soldat A CEUX DU PAYS ENVAHI. Ce qui reste d'un abri allemand prés de Mérckem. Ce fort fut détruit par l'artillerie beige avant la dernière avance (novembre 1917) et est a présent occupé par des soldats belges. Chers Amis a La Gujerre finjja-t- elle bienïöt? Le moment est venu de nous re- cueillir et 'de faire notre examen de conscience. C'est la morte saison pour nous, da h,d les tranchées.Nous sommes bloqués par la nèige, par la glacé et par la boue. Ün se recroqueville dans sa capote le plus prés du feu possible, quand on a la chance d'avoir un abri chauffé, et on pense...on pense. Et l'éternelle question se pose de nouveau;" La guerrefinira-t-elle bientöt? Et un jour que l'on est particu- lièrement envabi par le "cafard" ou que les nouvelles de chez vous sont particulière- ment tragiq b ë s— comme celle des 58 récentes executions— cette question se precise sous une forme nouvelle: "La guerre ne pourrait-elle pas finir demain ? En somme, nous en avons tous assez. Nous désirons tous, amis et ennemis, la fin du conflit. Si cela continue encore, ce serpnt ple nouvelles pertes, de nouvelles ruines. Les Empires centraux ont rémporté certainji avantages en Europe. Les Allies sont victorigW'^ür mer, ©^ Asie et en Afrique. Les Russes n'ont-ils pas raison de vouloir négocier? Qu'attendons-nous poui,s,uivre leur exemple?" N°us voici a la limite même du defaitisme,, C'est pour avoir cédéV£ ces doutes que les Bolcheviks ont aban- donné la France, l'alliée loyale de la Russie, qui ne prit part a la guerre que pour faire face a ses engagements internationaux. C'est eet état d'esprit qui fut la cause de la défaité ïtalienne sur Empires Centraux se bornent a de vagues affirmations de principe qui masquent a peine leurs appétits de conquête et si nous ne réclamons que notre dü, nous serions laches de souhaiter, même un instant, que la guerre se termine avant d'avoir employé toutes nos ressources pour amener lAlle-magne et ses allies a conclure une paix stable et juste. Au lieu de vouloir que le conflit cesse, nous devons vouloir, au contraire, qu'il continue jusqu'au dernier h. o m m e , jusqu'au dernier centime. Ëxa-minons ensemble, si vous le voulez bien, ce tableau des buts de guerre de nos Allies et de nos ennemis. J'öppose '.ces declarations point par point, et, chaque fois que le texte est important, je le traduis mot a mot, au risque d'écorcher vos oreilles. Mieux vaut être fidele qu'élégant. janvier). CzEKNiN (26 décembre).Lloyd George (5 Territoires envahis. "Il n'est pas dans les intentions des Gouvernements Allies (Allemagne, Autriche, etc.) de s'emparer violemment des territoires a présent óccupésï.. Il n'est pas dans'lés intention's dés Allies d'erilever leur indêpehdance aux nations qui l'cjnl perdue au cours de cette guerre." " Restauration complete, politique,territorialeet èconomique, de Pindépendancede la Belgique." "Restauration de laSerbie, du Montenegro et des parties envahies de la France, de l'Italie et de laïloumanie."(Cpnnrmé par 'le Président Wilson le 9 janvier.) Territoires contestés. Colonies Allemandes. "Le retour de ses colonies a l'Allemagne constitue une partie essentielle des demandes de l'Allemagne a laquelle elle ne renoncera jamais." Indemnités et Dommages. Les Autriche, belges sous le joug du "Tigre." C'est la these favorite de nos pacifistés et de vos actiyigfés. 2tII ne sert a rien de vouloir l'ignorer. On ne peut plus, a l'heure qu'il est, s'empêcher de penser. On ne peut plus agir, comme au premier moment, sous l'impulsion gënfreuse de la révolte et de riudig&l'tio'nv!.- Les passip^g s'usent avec le temps, mais'lai raison resisted'tout. On ne peut pas indéfiniment se sacrifier parce qu'il est beau de le faïffe. Mais on peut continuer a souffrir autant qu'il le faut lorsqu'on est profondément persuade que c'est le seul moyen de ne pas souffrir dayantage et d'obfenïS'la seule paix durable» la seule garantie que le cauchemar que nous traversons n'obsédera pas nos énfanfsi Wóils en sommes "-arrivés a un point ütt il ne suffit pas de vouloir I3 défaite de l'ennemi, il nous faut aujourd'imr comprendre pourquór'cette victoire est indispensable. Quand ces reflexions me sont venues, l'autre soir, mon premier mouvement a été de m'en débarrasser sommairement. Puis, je me suis dit que la-bas, de 1'autre '$$tê des lignes allemanoTésyquelquesuns d'entre vous pouva'ient se poser la même question'et" que, faute des elements nécessaires, ils pouvaient être embarrasses d'y répondre.^ Je sais que votre moral reste mervéilïéux et que je ne parlè qu'a une':mrflb¥it8| ,mafe?fa'"Belgique a besoin,;dé^ó;üs ses enfants. Elle ne peut, a l'heure actuelle, perdre l'appui d'aucun homme de bonne volonté. J'ai dónc pïiSlïa plume et disposé devant moi trois journaux. Le premier rrafSrifeTHréponse faite par Czernin, d'accord avec Kühlmann, aux propositions des Bolcheviks a Brest-Litovsk; le deuxième reproduit le discours du Premier Ministre Lloyd George a l'assemblée des travaillistes anglais; et le troisième, celui du Président Wilson devant le Congres américain. Comme ces deux derniers programmes se confirment presque point par point et comme ils ont été accueillis avec enthousiasme par la presse francaise et l'opinion des Allies de tous les partis et de toutes les classes, j'ai cru pouvoir les opposer en bloc au programme officiel des Empires Centraux. Si Czernin nous accorde des conditions acceptables ou si nous réclamons plus que les garanties indispensables contre l'esprit de conquête de 1'Allemagne, ce sont les pacifistés et les Bolcheviks qui ont raison et, sans pour cela deserter notre poste ou faillir comme eux a notre devoir, nous devons souhaiter une paix prochaine basée sur des négociations. Si, au contraire, les Allies (Allemagne, etc.) ont fréquem- "Les questions qui concernent les groupemiènts nationaux qui ne possèdent pas d'indépendance (AlsaceLorraine, Trenfjjï, Pologne, etc.) ne peuyëiit pas être réglées par' 9èö> n^gociStidns (FEÏat a Etat, mais doivSjnt' l'être 'dans chaqu'ê TEfaTpaf lel' moyerir'"qu^ 'Ta.^rfifösttfitS$d t donne au peUpïè de marii.' fester' sa' volontej- fa; protection du droit des feïfiólitè'éforme un element essentiel des droits constitutionnels et doit être soutenue en principe, par tont oü cela est pratiquement reqüsabh." (C'est a diré que, s?iïs veulent 1'autonomie;,,;les Alsaciens-L'qrr^rj}a"'*,.etY^ fes,, Polonais n gag ojujfa.s'adresser \ r^flemagné, .fes Tchèques, les Croatës, les ItaEens et les Roumains a 1'Autriche, et les Arméniens et les Arabes a la Turquie!) " Nöjfs^spiitjendrons la democratie iFransaise jusqu'd la mort dans ses revehdications en vue de la reparation du crime commis éS J871 ""fanrjéyion de l'Alsace-Loriètirie)'.' 'Nqus croyons que la cr^Stibri 'd^jne Pologne ïhdlpendante 'èst "une nécessitér urgente, de même pour l'autonomie des nationalités incorporées .dans 1'Empire d'Autrïche-Hongrie. Les 'aspirations des Itaflens et des Roumains qui déMfe4it être réunis a leurs patries respectives doivent rêcevoir ;sa.tisfaction. Le même principe devrait être appliqué en dehors de l'Empire par l'affranchissement 'd* l'Arabie, de 1'Armenië, de la Mésopotamie, de la Syrië, de la Palestine et par l'internationalisation des détroits de Constantinople." (Confirmé point par point par le Président Wilson.) Pas d'indemnité pour le coüt de la guerre mais: "Les indigenes des colonies allemandes doivent être libres de choisir leur propre gouvernement." (Confirmé par le Président Wilson.)

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.