N* 12 — JANVIER 1914 Le Numéro: 5 Centimes SEPTIÈME ANNÉE ORGANE MENSUEL de la Centrale des Travailleurs du Bois, de l'Ameublement et des Métiers similaires de Belgique UN POUR TOUS TOUS POUR UN Répaction : Maison du Peuple, Bruxelles Prix d'abonnement pour 1 2 numéros : Belgique Ir. 0.75 Etranger 1 .00 !■ ■■ ^ A tous nos membres, à I \ tous nos militants, à tous | \ nos comités, nous souhai- • tons Courage, Persévérance et Bonheur pour la Nouvelle Année 1914 MMi—B—MHBaift L'unilé chez les travailleurs du bois, à Malints Nous n avons pas l'intention de rouvrir le débat sur cette affaire. Si nous y revenons c est parce qu'un certain nombre de camarades nous demandent ou en est cette question. C'est a leur intention que nous retracerons brièvement les négociations qui ont eu lieu et la solution qui est intervenue. C'est à l'occasion d'une demande de soutien émanant du syndicat indépendant, lors de la grève des travailleurs du bois, à Malines en 1912, que le bureau de la C. S. avait offert ses bons offices pour essayer d'aplanir le différend entre les deux organisations qui se réclament du principe de la lutte des classes et de rendre possible l'adhésion du groupe indépendant à l'Union Centrale des Tra-vaileurs du Bois. Après bien de pourparlers et de tergiversations, il fut constitué une commission composée de délégués appartenant aux deux groupes et de délégués désignés par le bureau de la Commission Syndicale.Cette commission se réunit une seule fois. Bien qu'ils avaient eu préalablement connaissance des statuts de l'Union Centrale, dont le syndicat socialiste de Malines forme une section, les délégués du syndicat indépendant, déclarèrent n'avoir aucun autre mandat que celui d'entendre les propositions qui seraient faites. Certains d'entre eux firent connaître, en leur nom personnel, leur hostilité à l'affiliation du syndicat au Parti Ouvrier.Il n'y eut de par leur volonté qu'un échange de vues personnelles et la réunion se sépara après qu'il eut été convenu que les délégués du syndicat indépendant iraient devant leur assemblée générale, rendre compte de l'entrevue. A la demande des délégués de la Commission Syndicale et de l'Union Centrale, il fut expressément entendu, qu'en tout état de cause, une nouvelle réunion aurait lieu, pour entendre les objections du syndicat indépendant, et discuter éventuellement ses propositions qu'il aurait formulés. Les choses en restèrent là. ; plusieurs mois après l'entrevue, la Commission Syndicale reçut une lettre de ce dernier groupe, par laquelle l'assemblée générale déclarait s'en tenir à ses premières déclarations. Lesquelles? Depuis lors, le fossé entre les deux organisations s'est élargi; le syndicat indépendant a prêté la main à la constitution d'une confédération syndicale nationale, «n opposition avec la Commission Syndi cale existente, qui groupe en son sein des syndicats affiliés au Parti Ouvrier, et aussi des syndicats indépendants, qui y font du reste bon ménage. Le syndicat indépendant a essayé de créér à Bruxelles, un syndicat dissident et cela au moment ou les patrons carrossiers attaquaient nos organisations avec un acharnement sans pareil. A l'organisation centralisée il essaye d'opposer le fédéralisme, le passé à l'avenir.Leur attitude démontre qu'ils n'ont jamais sérieusement voulu, ni fusion, ni entente. Bien plus, ils ont esquivé la discussion loyale sur le principe qui devait en tout cas terminer cette tentative d'unité. Ils n'ont pas voulu profiter de l'occasion qui leur était offerte de faire valoir, devant les délégués responsables, les griefs qu'ils avaient contre l'Union Centrale des Travailleurs du Bois. Ils ont préféré la critique stérile, le dénigrement systématique. Ils reprennent tous les vieux clichés contre la centralisation syndicale qui n'ont plus cours que dans les petites feuilles anarchistes ou anarchisantes. Nous étions prêts à examiner tout ce qui pouvait nous rapprocher; ils ont préférés ne voir que ce qui pouvait nous diviser.Nous le déplorons bien plus pour eux que pour nous. Nous continuerons le bon combat, que nous étions prêts à mener avec eux s'ils l'avaient voulus sincèrement, sans eux puisqu'il le faut, et contre eux si leur haine du mouvement ouvrier moderne leur fait préférer cette lutte à celle contre le patronat, à laquelle nous les avions conviés. Et maintenant trêve de discussion! à l'œuvre ! Le travail à domicile Une circulaire concernant le travail à domicile nous est parvenue, nous la donnons en son entier vu son importance : Chers Camarades, L'office International du Travail à Domicile, revenu du grand côngrès de Zurich en 1912, muni des éléments nécessaires pour poursuivre une amélioration efficace du travaiil à domicile, décida d'organiser en Belgique un congrès national où cette fois il ne s'agirait plus de théorie mais de mise en pratique.Des lois protectrices existent en Australie, en Angleterre, en Allemagne et depuis novembre 1913, une loi vient d'être votée par la Chambre en France. En Autriche le gouvernement a déposé un projet et en Belgique deux projets sont en présence : celui de Camille Huysmans et celui de M. Arthur Ver-haegen.La grosse difficulté n'est pas de faire voter un projet de minimum de salaire dans les industries à domicile, (en France le projet a passé à l'unanimité), mais, c'est de l'appliquer. Les syndicats qui ne prennent pas la précaution de préparer ce travail d'application, reculent les bienfaits de l'intervention légale. Si donc, il existe des travailleurs à domicile dans votre industrie, alors même que ces travailleurs ne font pas partie de votre syndicat, il faut dès à présent vous mettre au travail afin d'être prêt au moment du vote de la loi. C'est à cette fin, que l'Office vous propose un congrès belge en 1914. Ci-joint, vous trouverez l'ordre du jour de ce congrès. Veuillez envisager toutes les questions, elles sont tellement nécesssaires et pour éclairer les légisateurs votre aide est tellement indispensable que vous jugerez avec nous qu'un rapport de votre part .s'impose. Devez-vous répondre à toutes les questions?... Non... Vous êtes plus ou moins bien placés pour répondre avantageusement à l'une ou l'autre des questions. Si vous êtes partisan du cpngrès, veuillez nous en informer et nous dire sur quelles question vous comptez déposer un rapport, car il est bien entendu que le congrès n'aura lieu que pour autant que des rapports auront été envoyés à l'Office. Si vous desirez recevoir un exemplaire des projets de lois présentés à la Chambre belge, veuillez nous en faire part, vous recevrez ces documents par retour de courrier. Nous pensons pouvoir compter sur vous pour nous aider à la réalisation de notre programme et vous prions d'insérer cette lettre dans votre journal corporatif accompagnée de la copie de l'ordre du jour proposé. Nous vous présentons, chers Camarades, nos remerciments anticipés et l'assurance de nos sentiments fraternels. Antony Neuckens. 1. Organisations professionnelles et con trat de travail. a) Comment un contrat collectief pourrait-il être utilement conclu dans les diverses industries à domicile? Enu-mérer les stipulations éventuelles. b) Quels ont été en fait les résultats de l'action syndicale ? Comment pourrait-on l'améliorer ? c) Commerjt le salaire pourrait-il être fixé dans les industries à domicile du pays. 2. Régime administratif et légal a) Y-a-t-il des industries à domicile en Belgique qui devraient être interdites? Spécifier et motivier. b) Quelles sont en Belgique les lois ouvrières susceptibles d'êtres appliquées au travail à domicile ? Sous quelle forme ? c) Y-a-t-il moyen d'assurer de façon sérieuse et pratique l'observation des mesures d'hygiène et des mesures légales à domicile ? Comment ? 3. Organisation économique et commercialea) Quelles sont en Belgique les rapports entre l'organisation du travail à domicile et celle du commerce (grands magasins) et quelle amélioration la situation comporte-t-elle de ce côté? b) Des coopératives ont-elles réussi et peuvent-elles réussir à améliorer la situation ? c) D'autres organisations industrielles y sont-elles parvenus et comment ? Quels en sont les éléments de succès ? N. B. Nos Camarades qui pourraient fournir des renseignements ou qui s'intéresseraient à ces questions, surtout dans nos branches de métier où sévit le travail à domicile, s'entendront avec leurs secrétaire de section pour rediger un rapport qu'ils enverront à notre bureau Central, afin de les collationner tous et des les faire parvenir à l'Office International du Travail à Domicile. Dans l'industrie de siège à Menin~ Halluin Une enquête dans VIndustrie du siège Au début de septembre dernier fut demandé par le syndicat des travailleurs du bois d'Halluin une augmentation de salaire pour le coupeurs et les assembleurs. Cette demande concernant le «commun» travail représentait une augmentation de 33 %, étant à peu près la différence de salaire qui existe avec les autres articles, a remarquer que le travail visé était plus difficile à accomplir. « Un groupe d'ouvriers prévoyants », distribuèrent une circulaire dans laquelle ils se plaignaient que les syndicats voulaient la ruine de l'industrie. Ce «groupe» étaient des patrons chaisiers, qui lors des précédents mouvements de salaires avaient prétendu la même chose. Il fut répondu au manifeste patronal et deux réunions furent tenus avec les patrons syndiqués. Les patrons prétendirent qu'ils ne pouvaient plus longtemps subir la concurrence et ils énumérèrent plusieurs localités ou résidaient leurs pires concurrents.Faites une enquête, disaient-ils, nous vous donnerons les éléments nécessaires et vous verrez que nous ne pouvons donner plus. Ils accordèrent pourtant 5 % d'augmentation pour « éviter les difficultés ». La discussion étant arrêtée, les délégués ouvriers ne purent insister plus longuement. Il restait un moyen pour gagner toutes les assurances, c'était de compléter l'enquête, d'accepter les 5 % et de faire une armistice. Ce fut le meilleur parti à prendre et il en fut fait ainsi. EN ROUTE Le 10 novembre nos secrétaire Vande-putte et Dierkens partirent faire leur tournée dans le Nord de la France. Nos amis de Merville profitèrent de l'occasion pour inviter notre ami Vande-putte à donner une causerie aux 150 ouvrières de la Vannerie occupées dans cette localité. Le résultat donna 57 adhésions au syndicat de la localité. Bon début. A HAZEBROUK Cette petite ville avec ses 12.000 habitant est très connue par les démêlés toujours plus vifs qui s'y font entre catho-

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