N° 270 9 Mars 1917 INFORMATIONS BELGES Observation importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première de publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur source. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur source. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de service : 53, rue des Gobelins, LK HA.VK.E (Seine-Inférieure) France. (xx) Le3 déportations continuent. — D'après le Telegraaf d'Amsterdam (n° du 8 mars 1917), plusieurs centaines de Belges sans travail, de la région de Charleroi, ont été déportés. Leur départ provoqua des scènes émouvantes. Des soldats allemands maintenaient l'ordre. Les bruits qui ont couru relativement à la cessation des déportations sont nés, sans doute, du fait du renvoi en Belgique, par les Allemands, des déportés malades ou incapables de travailler. " Le vrai et le faux pacifisme ", par M. le comte Goblet d'Alviella. — M. le comte Goblet d'Alviella, ministre d'Etat, vice-président du Sénat de Belgique et professeur à l'Université de Bruxelles, vient de publier une brochure intitulée " Le vrai et le faux pacifisme ", de l'avant-propos de laquelle nous extrayons les lignes suivantes : " Dès l'ouverture des hostilités, il est devenu apparent que le drame où se jouent actuellement les destinées de l'Europe comportait exclusivement une de ces trois solutions : une paix allemande, une paix précaire, une paix durable. " La première solution ne mérite guère qu'on s'y arrête. En réalité, les Allemands eux-mêmes ont cessé d'y croire, comme en témoignent les récentes ouvertur'es du Kaiser. Si nous avons encore à nous en préoccuper, c'est pour rappeler le péril que sa réalisation eût fait courir au monde et les garanties qu'il est nécessaire de prendre pour nous en préserver dans l'avenir. " La seconde reste peut-être le péril des heures prochaines, malgré l'échec des démarches auxquelles je viens de faire allusion. Ce serait le rétablissement pur et simple du statu quo ante bellum, l'annulation de la partie sans annexions ni indemnités de part ni d'autre, suivant la formule chère à certains esprits superficiels ou secrètement pro-germains. J'adjure instamment les vrais pacifistes, dans tous les pays et dans toutes les écoles, de se résoudre à la bannir de leurs visées et à l'écarter de notre horizon. " La troisième, qui nous apparaît, au terme de la lutte, comme le prix de notre ténacité et la justification de nos sacrifices, est aussi la seule qui nous permettra de panser nos blessures, d'assurer le triomphe du droit et peut-être d'orienter les nations vers une nouvelle étape de leur évolution progressive."(xx) — Un exécuteur de Belges décoré de la Croix de fer. — On n'a pas oublié le douloureux émoi qui saisit les Belges lorsqu'ils apprirent, en 1915, qu'au cours d'un différend survenu au camp des soldats belges internés à Zeist (Hollande), plusieurs hommes étaient tombés, frappés par les balles de leurs gardiens. Celui qui commanda la fusillade se nommait Mallinckrodt. Il était premier lieutenant dans l'armée hollandaise. Les circonstances qui entourèrent ce drame sont restées assez obscures. Elles apparurent, cependant, sous un jour nouveau lorsqu'on annonça, quelques mois plus tard, que ledit Mallinckrodt avait déserté l'armée hollandaise pour servir dans les rangs autrichiens.Un journal belge de Maestricht annonce maintenant que le déserteur hollandais vient d'être nommé capitaine, en Autriche, et décoré de la Croix de fer.

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