N° 731 22 Juin 1918 INFORMATIONS BELGES Observation importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première de publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe Adresser les communications de service : 29, rue Jacques-Louer. LE HCA.VRE (Seine-Inférieure) France. Le roi Albert accorde des distinctions à de nouvelles unités héroïques. — De nouvelles unités belges viennent de recevoir des distinctions glorieuses pour leur conduite héroïque au cours des combats victorieux du 17 avril 1918. Par arrêté du 17 juin 1918, le roi Albert a conféré la Croix de Chevalier de l'Ordre de Lêopold au drapeau du 1er régiment des chasseurs à pied. De plus, aux unités déjà autorisées à broder sur leurs emblèmes le nom désormais fameux de Merckem, sont venus s'ajouter : le 4e régiment des chasseurs à pied, la lre batterie du 3e groupe du 7e régiment d'artillerie et la 2e batterie du 3e groupe du 1er régiment d'artillerie lourde. (xx). — La Reine des Belges et la Croix-Rouge anglaise. — La Reine des Belges a notifié son désir d'aider la Croix-Rouge britannique et d'envoyer, en tribut de remercîment au peuple britannique pour sa fidélité à la cause belge, un orchestre d'élite entièrement composé de musiciens-soldats belges, plusieurs d'entre eux très éminents. L'orchestre belge jouera à Londres, Albert Hall, le 10 juillet 1918, à 3 heures. La reine Mary assistera à ce concert. (xx). — Le Grand-Duché de Luxembourg et la Bolivie. — Une leçon. — Dans un intéressant article où sont retracés l'invasion allemande dans le Grand-Duché de Luxembourg et les souffrances de celui-ci sous l'occupation teutonne, le journal La Guerra (10 mai 1918 — La Paz-Bolivie), dit : « Tout le monde sait quelles ont été les souffrances de la Belgiquesous le talon de ferdeslluns modernes.Mais on a oublie celles du Luxembourg. Ce pays a été absorbé d'une manière tellement complète par la rapace guerre de l'Allemagne qu'on perd généralement de vue même son existence. Le Luxembourg a disparu de la carte do l'Europe. Il a disparu comme disparaît nécessairement tout Etat incapable de défendre son existence et qui se trouve sur le chemin des. ambitions allemandes; si les nations civilisées ne s'unissent pas pour le protéger. Le sort du Luxembourg, non moins que celui de la Belgique, entraîne une leçon et un avertissement pour tous les peuples faibles qui paraissent aujourd'hui à l'abri ou relativement à l'abri des horreurs do la guerre. Parce que l'ambition des gouvernants do l'Allemagne no connaît pas de bornes, s'ils devaient sortir victorieux du conflit, ils s'enrichiraient, sans aucun doute, aux dépens des nations faibles. Ab uno disce omnes. » (xx) — Le patriotisme des Belges occupés. — Manoeuvres de la presse teutonisée.— Pour apprécier à sa juste valeur la patriotique résistance dos Belges pendant les années d'occupation, il faut connaître non seulement les misères qu'ils endurent, mais aussi les manœuvres des envahisseurs. Les articles tendancieux sont de celles-là. La presse teutonisée — la seule autorisée à paraître en Belgique — donne, par exemple, force détails sur les succès allemands, vrais ou fictifs, cache ceux de l'Entente. Puis il y a les « fonds » d'attaque contre le Gouvernement belge, les Administrations, etc. Il y a,.. Que n'y a-t-il pas '! Le numéro du 10 et 11 juin 1918 du Bruxellois offre à ses lecteurs — sans parler dos nouvelles de guerre allemandes — se suivant presque : 1° un extrait de La Ger-mania, d'après Le Mercure de France, au sujet do léttres où le poète français Baudelaire exhalait son antipathie pour les Belges ; 2° des extraits du chroniqueur français Froissart relatifs au pillage de la France par les Anglais au XIVe siècle ; 3° sous la rubrique « Types d'aujourd'hui. — Le célibataire », un cynique dénigrement de l'exhortation à la repopulation faite par un orateur belge. Qu'on s'imagine, sans nouvelles des siens, en sabots, mauvais habits, devant une tasse de « café » aux glands ou à la betterave ot des tranches — non à discrétion — de pain de guerre — et pareille prose, pendant quatre ans, et que, alors seulement, on juge.

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