N° 278 17 Mars 1917 INFORMATIONS BELGES Observation importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première de publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur source. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur source. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de service : 53, rue des Gohelins, L.E II WRE (Seine-Inférieure) France. Une manœuvre allemande. Elle est dénoncée par un chef flamand. — La démarche récente faite à Berlin au nom d'une poignée d'aktivistes flamands en vue d'asservir la Flandre et la Belgique à la politique allemande, est exploitée par les radios allemands comme l'expression du vœu unanime des Flamands Le leader flamand van Cauwelaert, député d'Anvers, signataire en 1911 avec les députés Franck et Huysmans, de la proposition d'université flamande à Gand, actuellement pendante devant le Parlement belge, répond à ce bluff des activistes par des faits et des chiffres. Parmi les sept membres de la députation aktiviste reçue par le chancelier impérial le 3 mars, il ne se trouve pas un seul personnage disposant d'une influence quelconque sur la masse du peuple flamand, ni revêtu d'un mandat politique avant la guerre. Le Congrès soi-disant national flamand, tenu à Bruxelles le 4 février avec privilège de la censure allemande pour créer une prétendue « Diète de Flandre », n'a réuni, d'après les Allemands mêmes, que 200 individus sur une population de plus de 4 millions de Flamands. Avant la guerre, la proposition Franck Huysmans-Van Cauwelaert sur l'université flamande à Gand fut appuyée d'une pétition de 3000 diplômés flamands; lapseudo-flamandisation do cette université par les Allemands n'a réuni les signatures que d'une centaine de diplômés. D'autre part, le leader flamand Alf'ons Sevens, aujourd'hui emprisonné en Allemagne à cause de son patriotisme, avait réuni, avant la guerre, pour le même objet, plus de cent mille signatures de gens du peuple en Flandre ; les activistes flamands pour l'université pseudo flamande établie par les Allemands, n'en ont pu trouver que 500. Ces chiffres réduisent à son exacte valeur, qui est le néant, l'importance du mouvement aktiviste flamand en Belgique. (xx). — Les Liégeois supportent courageusement de grandes privations. — Le Courrier de la Meuse (n° du 27 février 1917) reçoit d'un correspondant liégeois les détails ci-après : « Les difficultés de l'alimentation à Liège, dans l'agglomération et les communes industrielles ne font que s'aggraver. Dans un grand nombre de familles bourgeoises on souffre de la faim. Les carrières libérales, en effet, ne rapportent plus rien et les vivres sont à des prix inabordables. Pour compliquer les choses, le pays de Liège a vu revenir le soldat allemand. Des troupes nombreuses ont passé dans divers sens ; d'autres ont cantonné ou cantonnent encore dans la région. Nos malheureux compatriotes supportent tout cela cependant avec un grand courage. Les privations ont affaibli leur constitution anémié leur teint, amaigri les visages. De braves et honnêtes gens qui vivaient largement avant la guerre seraient heureux si on leur offrait une bonne tartine ou un morceau de lard. Je parle en connaissance de cause-. » (xx). — La crise alimentaire. — L'esprit d'or ganisation des Belges et celui des Allemands. — Depuis le début de la guerre, la presse mondiale a fait un grand éloge de l'esprit d'organisition des Allemands. Ce sens de l'organisation, les pouvoirs publics ont eu une belle occasion de l'exercer en Allemagne, dans leur lutte contre la crise alimentaire. En même temps, les Belges, livrés à leurs propres forces, secourus seulement parla « Commission for Relief in Belgium >;, ont dû parer à une situation du même genre, rendue plus périlleuse pour eux, par le fait de la présence de l'ennemi dont les saisies, les réquisitions, les monopoles de certains produits constitués au profit de l'envahisseur, raréfiaient les vivres à l'intérieur du pays ou en entravaient le transport. L'intelligente collaboration des administrations locales et régionales belges avec les hommes de bonne volonté qui offrirent spontanément leur concours, eut raison de bien des difficultés, de sorte que, sauf en de très rares occasions,la population ne fut jamais x'éduite à une disette complète. Cela n'empêche les feuilles teutonisées, paraissant en territoire occupé, de critiquer avec amertume, à propos de vétilles,les administrateurs belges et de leur opposer la supériorité de l'administration allemande. Un article du journal danois Jyllands-Posten (16 janvier 1917), paru sous le titre: « L'endurance de l'élément civil en Allemagne se relâche de plus en plus », répond indirectement aux malveillantes imputations d'une presse stipendiée. L'article n'est pas inspiré par un désir de polémique; son auteur borne son ambition au rôle d'informateur; ses constatations et ses conclusions n'en ont que plus de poids. « On a invoqué, à maintes reprises, dit le journal danois, le talent d'organisation et la discipline allemandes comme un des principaux facteurs qui ont permis à l'Allemagne de tenir tête jusqu'à présent à des forces bien supérieures. Les ennemis de l'Allemagne reconnaissent eux-mêmes ce talent, et les Allemands se complaisent à décrire, en des termes pompeux, la docilité de la population à se soumettre, jusque dans les moindres détails, aux règle

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