N° 446 5 Septembre 1917 Informations Belges Observation importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première de publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur source. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur source. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les oommunioations de servioe : 53, rue des Gobelins, L.E MA.VRE (Seiue-Iuférieure) France. Le pillage des usines en Belgique occupée. — La mise à sac de l'outillage confirmée. — La grande industrie est systématiquement ruinée. Durant la quinzaine dernière, les soldats allemands, non contents d'avoir enlevé les machines de «Baume et Marpent » et de la « Providence », se sont encore ingéniés à détruire les installations. A l'un des directe urs d§ la « Providence », qui avait fait observer à un officier qu'on ne se contentait plus d'emporter l'outillage, il fut répondu : « C est regrettable, niais .j'ai 1 ordre de Berlin. 11 faut que la Belgique soit vidée économiquement et hors d'état de produire ! » La menace et la répression violente restent tonjours le dernier mot de la sagesse et de l'administration teutonnes. (xx). — La reconstruction de la Belgique. — Plus de 4 milliards de briques seront nécessaires. — Dans une chronique industrielle, une feuille bruxelloise teutonisée (n° du 26 août 1917), rapporte, d'après un récent article d'un spécialiste belge qualifié, que la reconstruction de la Belgique exigera, de briques, plus de 4 milliards. (xx). — La résistance aux réquisitions militaires des Allemands.— Pour que l'ennemi de la Belgique n'ait pas le cuivre. — Les autorités militaires allemandes, on le sait, se sont emparées, en Belgique, de tous les objets de cuivre qu'elles ont pu saisir. Les perquisitions ont été multipliées dans le but de ne rien laisser échapper. LT n bourgeois de la bonne ville de Bruxelles avait réussi, cependant, à dissimuler une partie notoire du précieux métal. Malheureusement, sa cachette fut découverte et voici en quels termes, dans lesquels perce la haine allemande pour les pauvres Belges opprimés, une feuille de la « Kommandantur » de Bruxelles (2829 août 1917) rend compte de l'incident : « Une visite domiciliaire a mis, samedi, l'autorité occupante sur les traces d'un important stock de cuivre caché sur et sous les toits d'une maison sise à l'entrée de la rue des Chartreux, occupée par une boulangerie-pâtisserie. Les soldats chargés de « lever » le trésor, durent démonter une partie de la toiture et démolir la cheminée de la boulangerie, car ou avait fourré du cuivre partout : bassinoires, bouillottes, bassins à confitures, écuinoires, casseroles, bref, tout un attirail de confiseur et une batterie de cuisine très complète en cuivre rouge furent ainsi mis au jour, à la grande consternation de la boulan-gèrepâtissière, dont le mari, momentanément en voyage, sera mis sur lu sellette à son retour. » (xx). — La crise alimentaire en Belgique occupée. — Les Allemands se préparent-ils à affamer les Belges. — Un officieux delà «Kommandantur » de Bruxelles, qui ne cache pas ses sympathies pour les maîtres qui le paient, ni la haine féroce qu'il nourrit contre les ennemis de l'Allemagne, le Bruxellois, publie, en sa première page, ire colonne de son n» 1048, éd. A, 29-30 août 1917, les lignes menaçantes que voici : « Etant donné l'apathie coupable de nos autorités (sic. N. d. 1. R.), que l'autorité.allemande prenne en mains au plus tôt la direction du ravitaillement en Belgique. Nous serons, comme en Allemagne, rationnés à outrance ; mais au moins riches et pauvres seront mis sur le même pied : il n'y aura plus de scandaleux privilèges ». Cette note prépare-t-elle le terrain à une nouvelle persécution ? C est fort possible ; dans tous les cas ce n'est pas improbable. En excluant les membres du Comité de secours hispano-hollandais, en chassant les administrateurs belges, les Allemands qui ne sont intervenus en rien dans le ravitaillement de la Belgique, pourraient disposer plus librement des ressources du pays tt alimenter leurs compatriotes au détriment des populations envahies. Peut-être aussi espèrent-ils, par une recrudescence de disette et par des tortures nouvelles, abattre la fierté des Belges et les pousser à réclamer, enfin, une paix blanche.

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