Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

1897 0
01 oktober 1915
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s.n. 1915, 01 Oktober. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 28 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/t14th8g31c/
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Vendredi lr octobre 11)1 Ci JE? centimes le numéro 59me année — IV0 '274 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : ELGIQUE : M fr. par an ; \ fr. pour six mois ; 2 fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus n IiUACTION & AUMlJNIô I HA i IUN : CAND 3, RUE DE FLANDRE, 3 CAND TÉLÉPHONÉ 605 AN NONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. Avis officiels de l'autorité allemande Les jours de contrôle pour les sujets belges capables de porter les armes, de l'âge de 17 à 35 ans accomplis, pour le mois d'octobre. 1 octobre, courant de la matinée, lettres La-Lie. 2 octobre, id. id., lettres A-Bau. 4 octobre, id. id., lettres Lif-Mal. 5 octobre, id. id. lettres Bav-Boq ; id. après-midi, lettres Mam-Moo. 6 octobre, id. matinée lettres Mop-Oz : i id. après-midi, lettres Bor-Bur. 7 octobre, id. matinée, lettres Bus-Cld. 8 octobre, id. id., lettre P. S octobre, id. id., lettres Cle-Cz ; id. j après-midi, lettres Q-R. 11 octobre, id. matinée lettres Sa-Sj. 12 octobre, id. id., lettres Da-Deb ; id. [ après-midi, lettres Sk-Sz. 13 octobre, id. matinée, lettres Dec-Degg ; id. après-midi, lettres T et U. 14 octobre, id. matinée, lettres Va-Vanda. 15 octobre, id. id., lettrés Degh-Dell. 16 octobre, id. id. lettres Vandb-Vandep ; id. après-midi, lettres Delm-Dïm. 18 octobre, id. matinée, lettres Vandeq-Vandev. ■ • 19 octobre, id. id., lettres Den-Der. 20 octobre, id. id., lettres Vandew-Vanhi ; id. après-midi, lettres. Des-Devl. 21 octobre, id. matinée, lettres Vanhk-Vanm ; id. après-m.idi, lettres Devm-Dep. 22 oct., id. matinée, lettres Vann-Vanz. 23 octobre, id. id., lettres Df-Dz; id. après-midi, lettres Vao-Vermer. 25 oct., id. matinée, lettres E et F. 26 octobre, id. id., lettre G. 27 octobre, id. id., lettres Vermes-Vz ; id. après midi, lettres Ha-Hoz. 28 oct., id. matinée, lettres W, X, Y, Z. 30 oct., id. id., lettres H-Hz, I, J, K. Les heures de contrôle sont : le matin de 9 à 12 heures (H. A.) ; l'après-midi de 3 j 6 heures (H. A.). Gand, le 21 août 1915. Le Commandant de l'Etape, von Wick. * * * AVIS Toutes les personnes du sexe masculin de nationalité allemande, domiciliées dans le rayon 1 de l'Etape de la commandature de Gand, qui ne sont pas encore inscrites au contrôle militaire et aussi celles qui depuis longtemps n'y sonl plus inscrites, et qui sont nées entre le 8 sep-' tembré 1870 et 1895 inclus, doivent se présenter sans délai à la «Meldeamt», place d'Armes, n° 12 (Bourse), munies de leurs papiers. Les défaillants seront sévèrement punis. Le Commandant de l'Etape, von Wick, Ôberstleutnant. LA GUEUllE Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin, 29 septembre (midi). Les ten-! latives de débordement ennemies ont continué avec acharnement dans les secteurs d'attaques en jeu jusqu'ici. Une contre-attaque, après une nouvelle attaque anglaise, au moyen de gaz, a amené la reprise d'une partie du terrain abandonné par nous au nord de Loos. De violentes attaques anglaises venant de la région de Loos ont échoué avec des pertes considérables pour l'ennemi. Des attaques françaises répétées dans la région de Souchez et de Neuville ont été repoussées en partie par de violentes contre-attaques. Egalement en Champagne toutes les ienta- fcjves de débordement, ennemies sont restée: inefficaces. Leur unique résultat fut quf l'ennemi ne put encore être chassé de no: tranchées sur une étendue de 100 mètres ai nord-ouest de Souain. Les vagues assaillan tes françaises s'avançant sans relâche échouèrent à la résistance inflexible des ba taillons badois, du régiment de réserve rhé nan n. 65 et du régiment d'infanterie west phalien n. 158. Les pertes considérables qu; s'infligea l'ennemi dans son assaut souven répété contre les hauteurs à Massiges, on été sans utilité. Les hauteurs sont solidemen maintenues par nos troupes. Les tentative, des Français de reprendre les tranchée: perdues à Fille-Morte ont échoué. Le nom bre-des prisonniers s'est accru. En Flandre deux aéroplanes anglais ont été abattus et le occupants faits prisonniers. Communiqués officiels français W. T. B. Paris, 28 septemDre (de lund après-midi). En Artois nous avons main . icnu nos positions à l'est de.boucnez. Notr< progression, signalée d'abord comme ayan a,teint le « Télégraphe détruit » au, nord d( Inélus, n'a pas dépassé les « Vergers ue 1: Folie # et la route d'Arras à Lille; elle a éts entièrement maintenue. Sur le front au sud de la Somme, lutte d: bombes et de torpilles vers Andechy. Notn artillerie a vigoureusement contre-battu le: batteries ennemies, qui canonnaient nos po sitions de Quennevières. En Champagne, les combats se sont pour sjivis avec ténacité, sur tout le front. Nou: avons occupé sur plusieurs points, notam ment au Trou-Bricol, au nord de la fermi des Wacques, quelques positions déjà dépas -. sées, où des éléments ennemis avaient pu si maintenir. Entre Meuse et Moselle et en Lorraine canonnade intense de part et d'autre. Une violente tempête dans les Vosges i suspendu momentanément toutes les opéra lions. Paris, 28,'Septembre (de lundi soir). Au nord d'Arras,la situation ne s'est pas mo difiée. L'ennemi n'a réagi que faiblemen contre les positions nouvelles, occupées pa: nos troupes. En Champagne, la lutte se poursuit san: relâche. Nos troupes se trouvent mainte nant devant la seconde position de défens< ennemie, jalonnée par la côte 185 à l'oues dé la Ferme Navarrin, la butte de Souain l'arbre de la côte 193 le village et la buttf de Tahure. L'ennemi a prononcé aujourd'hui en Ar 'onne une offensive qui a été complètemen enrayée. A quatre reprises, il a tenté un as ,;aut d'infanterie sur nos positions de h Fille-Morte, après les avoir violemmen bombardées avec des projectiles de tous ca libres et des obus suffocants. L'ennemi n'; ou atteindre qu'en quelques points notr< tranchée de première ligne. Il y a été arrèti par le feu de nos tranchées de soutien, et ; été repoussé partout ailleurs avec lourde; pertes. Rien d'important à signaler sur le restt du front. Paris, 28 septembre (après-midi). Er Artois, nous avons, dans la soirée et pendant la nuit, gagné du terrain de proche er proche vers les crêtes à l'est 'et au sud de Souchez. En Champagne, l'ennemi résiste sur ses positions de repli, protégées par de: réseaux de fil de fer étendues et dissimulés Nous avons réalisé quelques nouveaux progrès, vers la cote 135 à l'ouest de la Ferme Navarrin et au Nord de Massiges, vers U Justice. En Argonne, les attaques obstinées menées hier par l'ennemi avec six à huit ba taillons contre nos tranchées de première ligne de la Fille-Morte et de Bolanfe, on abouti à un échec. Les contre-attaques, exé- ; cutées par nous au cours de la nuit, nous ont permis d'expulser les fantassins ennemis de ; presque tous les points où ils avaient pu pé-i néirer.. Nuit relativement calme sur le reste ■ du front. Paris, 28 septembre (soir). Dans la journée du 28, nous avons continué à ga-• gner du terrain pied 'à pied vers les crêtes à l'est de Souchez. En Champagne égale-; ment, de nouveaux progrès ont été réalisés, particulièrement au nord de Massiges. L'ennemi a dirigé sur nos tranchées en Argonne un bombardement violent, auquel nos batte-; r ies ont riposté, mais l'ennemi n'a tenté ; aucune action d'infanterie. Des combats ■ à 'a grenade npus ônt permis de re-, gagner quelques éléments de notre première ; ligne c.u l'ennemi s'était maintenu depuis hier. Canonnade , intermittente au bois Le Prêtre ei dans la région du Ban-de-Sapt. , Communiqué officiel anglais W. T. B. Londres, 28 septembre 1915. ; Télégramme du Maréchal French : Au Nord-i Ou:st d'Halluch nous avons repoussé plu-: sieurs contre-attaques, infligeant des perles i à l'ennemi. : A -l'est de Loos n'otfe offensive se poursuit. Sur le front oriental Communiqué officiel allemand Berlin, 29 septembre. — Groupe du général - feldmaréchal vqn Hindenburg. L'attaque du sud-> ouest de Dunaburg a avancé jusqu'à la.hauteur du lac de Swenten. Au sud du lac Drysvjaty et à Postawy les combats d'artillerie, continuent. Notre cavalerie, après avoir appuyé efficacement les opérations de l'armée du lieutenant-général von Eichhorn, en opérant contre le flanc de l'ennemi, a quitté la région près et à l'est de Wilijka. L'adversaire reste inactif. A l'ouest de Wilijka, des colonnes ennemies, qui opéraient imprudemment, ont été dispersées par notre feu d'artillerie. Entre Smorgon et Wischnew nos troupes sont généralement en progrès. Chez les t groupes d'armée du général. feldmaréchal le prince Léopold de Bavière et du général feldmaréchal von Mackensen, rien d'essentiel ne ; s'est passé. Groupe d'armée du [général von Linsingen. : Les Russes sont refoulés dernière le Korzin et la ' Putilowka. Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 28 septembre. Menacé d'être enveloppé par les forces austro-; hongroises et allemandes, au Styr, l'ennemi - s'est vu contraint à renoncer à son offensi-i va entreprise dans le secteur fortifié de Vol-t hynie, au prix de grands sacrifices. La retraite russe a continué hier durant toute la i journée et a conduit i'armée ennemie jus : qu'au-delà de la Putilowka. Nos armées la s poursuivent. Dans les combats d'arrière-i garde à l'est de Luzk nos troupes ont fait ; prisonniers 4 ofteiers et 600 soldats russes. A l'Ikwà et en Galicie Orientale, la situation est inchangée. Front Sud-Oriental. Sous le feu de notre artillerie des ouvrages ennemis de défense se sont écroulés à la Sawe inférieure. Les canons dé forteresse de Belgrade ont tiré quelques coups à longue portée sur la ville de Semlin. Communiqué oflicicl russe W. T. B. St-Péfersbourg, 28 septembi Nous avons repoussé une attaque allemande dans la région d'Eckau. L'artilie ennemie continue à, canonner différent s points de'la région de Riga. Nos canons ont chassé à plusieurs reprises des aviateurs ennemis dans la région de Schlock et y ont détruit des ouvrages de sapeurs ennemis. A plusieurs localités de la région de Duna- bourg, les combats ont repris leur violence p/écédente. Nous avons repoussé un grand ' nombre d'attaques allemandes, entreprises dans la direction de .Nowo Alexandrowsk. A cet endroit le duel d'artillerie fut très acharné. Des attaques violentes de notre cavalerie, aux passages au-dessus de la Wilia supérieure dispersèrent la cavalerie ennemie dans la région de Dolgwinow. Nous y avons fait 7C prisonniers et capturé trois mitrailleuses et plus de 100 sabres. Nos pertes sont anodines. Dans la région à l'ouest de Wilejka, un ccmbat extrêmement acharné est engagé. Nous avons repoussé quatre attaques allemandes. Une cinquième fit reculer un peu nos lignes; la lutte se poursuit toujours Dans la région à l'est de Oschnijany et, plus au sud jusqu'aux environs du Pripet, des batailles très violentes se développent. L'ennemi attaque, en plusieurs.endroits, en rangs serrés et avec grand acharnement. Quelques unes de ces attaoues ont eu de résultats locaux, mais sans aucune influence sur la poursuite méthodique du plan général de nos armées. Citons les résultats principaux atteints par nos troupes: D'abord, une attaque près de Deljatishi, au Niémen, qui contraignit l'ennemi à céder du terrain; 2. Nous avons repoussé une attaque ennemie dans ia région au sud-est de Baranowitschi ; 3. Nous avons surpris un bataillon autrichien près du village.Labussy, à la Schtscha-ra, près de Liachowitschi lui faisant subir de lourdes pertes, et l'obligeant à passer à l'autre rive du cours d'eau: 4. La prise du village Sliesnitschi, dans la région du Sto-chod inférieur. Ici la violence du combat fut extrême. Il y a des combats acharnés dans les parages du chemin de fer Kowel-Satny, sur la rive gauche du Styr. L'ennemi a vivement bombardé le village Kolko et ses environs. Les combats se sont intensités à la frontiè. e de Galicie, près de Nowo-Aleksiniec. Les Autrichiens, grâce à leurs renforts, réussirent d'abord à nous faire évacuer cette localité : mais une contre-attaque à la bayonnette la remit entre nos mains. D'après les dernières informations, les Autrichiens l'attaquent à nouveau. Sur le front italo-autrichfen Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 28 septembre. Au front des Dolomites nous avons repoussé, ce matin tôt, une attaque ennemie sur le col Dei Busi, exécutée avec grenades à mains. Hier les Italiens ont à nouveau tiré sur l'hôpital de la Croix Rouge, à Gôrz, environ 50 grenades, quoique cette installation sanitaire, qui n'avait pas encore pu être complètement évacué, portât encore le drapeau de Genève. Dans le secteur de Doberdo notre feu a fait échouer une tentative d'attaque contre le Monte Dei Sei Busi. Communiqué officiel italien W. T. B. Rome, 28 septembre. Officiel de dimanche soir. Pendant la journée il y a e j de petits combats près de Dosso Dasina, sur les versants nord du Monte Baldo, à Màl^a, dans la région de Monte Coston et sur les versants du Monte Rombon(.Flitsch), du Potooe (Krn), où l'ennemi a été refoulé. Dans le bassin de Flitsch notre artillerie a dispersé par un feu efficace une colonne ennemie descendant dans la vallée de Korit-nica. Elle dipersa également un détachement de travailleurs ennemis. Au Karst et à l'extrême aile gauche de nos lignes,notre infanterie réussit à avancer sans avoir été remarquée et fit ainsi des progrès notablfes dans la direction de Peleano. Elle s'est aussitôt organisée sur le nouveau terrain occupé. En Angleterre Les approvisionnements pour l'armée Londres, 25 septembre. — La question des approvisionnements en viande de l'armée a été discutée aux Communes. M. Runciman, président du Board of Trade, a déclaré que le gouvernement anglais a essayé de conclure un marché avec les principales maisons de la République argentine, mais que le prix et le frêt sont trop élevés. Le gouvernement négocie maintenant en Australie au sujet de ces approvisionnements et fera en même temps tous les achats pour le compte du gouvernement français. Le ministre propose en outre de réquisitionner tous les arriuages de bœuf provenant de l'Amérique du Sud. En Hollande Interdictions d'exportation La Haye, 27 septembre.— A partir du 30 septembre l'exportation de jeunes étalons et de poulains est à nouveau interdite. L'exportation de semences d'épinards, de carottes et de pourpier, a été défendue. La défense d'exportation temporaire de choux-navets et de carottes a été abrogée. En Suède Exportations interdites Le Gouvernement suédois vient de décréter la défense d'exportation du caoutchouc, vernis, huile de lin, encres d'imprimerie et matières colorantes préparées à l'huile. Au Maroc On mande de Madrid, le 26 septembre : Hier, le commandant général du Maroc espa>-gnol, le général Jordana, ainsi que les chefs principaux des Kabyles et des tribus non encore soumises, se sont réunis pour délibérer sur les ' conditions de la soumission. On croit que la paix sera bientôt signée. KCHOS Les Belg'es tués à l'ennemi Le Havre, 26 septembre. — Le Moniteur belge publie la seconde liste des soldats belges tués. Elle comprend 122 officiers et 1396 hommes. La première comprenait 239 officiers et 2640 hommes, ce qui porte le total respectif des deux listes à 361 et 4036. Les pertes d'officiers sont donc dans la proportion de 1 à 12, qui n'a été atteinte dans aucune armée à l'exception de l'armée anglaise. Un nouvel explosif danois D'après le Sozialdemokraïen, l'ingénieur danois Nielsen, qui a inventé un nouvel explosif portant le nom de « Aerolith », a installé son atelier à Juderuf. Il fabrique sa matière explosive sur ordre du gouvernement danois. Celle-ci est caractérisée non seulement par son efficacité explosive et son prix modéré, mais aussi par l'absence de danger pendant son transport. La g-uerre et les habitants de la planète Mars De l'humoriste et caricaturiste Henriot dans l'Illustration française : . «• Les modifications remarquables dans l'atmosphère, les phénomènes de la nature, qui doivent leur naissance à cette guerre, s'étendent sur la presque totalité du globe de Feuilleton du Journal de Gand 107 Le Comte DE MONTE-CRISTO par ALEXANDRE DUMAS Ecoutez, monsieur Morrel, continua Pe-nelon, nous aimions bien le Pharaon, mais si fort que le marin aime son navire, il aime encore mieux sa peau. Aussi nous ne nous ; le fîmes pas dire à deux fois; avec cela, s voyez-vous que le bâtiment se plaignait et semblait nous dire: « Allez-vous en donc, mais allez-vous-en donc ! » Et il ne mentait pas, le pauvre Pharaon, nous le sentions littéralement s'enfoncer sous nos pieds. Tant il , y a qu'en un tour de main la chaloupe était à la mer, et que nous étions tous les huit dedans. Le capitaine descendit le dernier, ou plu-- tôt, non, il ne descendit pas, car il ne voulait pas quitter le navire, c'est moi qui le pris à bras-le-corps et le jetai aux camarades, après quoi je sautai à mon tour. Il était temps. Comme je venais de sauter, le pont creva avec un bruit qu'on aurait dit la bordée d'un vaisseau de quarante-huit. Dix minutes après il plongea de l'avant, puis de l'arrière, puis il se mit à tourner sur lui-même comme un chien qui court après sa queue; et puis, bonsoir la compagnie, brrroul... tout a été dit, plus de Pharaon! Quant à nous, nous sommes restés trois jours sans boire ni manger ; si bien que nous parlions déjà de tirer au sort pour savoir celui qui alimenterait les autres, quand nous aperçûmes la Gironde ; nous lui fîmes des signaux, elle nous vit, mit le cap sur nous, nous envoya sa chaloupe et nous recueillit. Voilà, comme ça s'est passé, M. Morrel, parole d'honneur! foi de marin! N'est-ce pas? les autres? Un murmure général d'approbation indiqua que le narrateur avait réuni tous les suffrages par la vérité du fonds et le pittoresque des détails. Bien, mes amis, dit M. Morrel, vous êtes de braves gens, et je savais d'avance que dans le malheur qui m'arrivait il n'y avait pas d'autre coupable oue ma destinée. C'est la volonté de Dieu et non la faute des hommes. Adorons la volonté de Dieu. Maintenant combien vous est-il dû de solde? Oh ! bah ! ne parlons pas de cela, monsieur Morrel. Au contraire, parlons-en, dit l'armateur avec un sourire.triste. Eh bien! on nous doit trois mois... dit Penelon. Coclès, payez deux cents francs à chacun de ces braves gens, Dans une autre époque, mais amis, continua Morrel, j'eusse ajouté : Donnez-leur à chacun deux cents francs de gratification ; mais les temps son! malheureux, mes amis, et le peu d'argent qui me reste ne m'appartient plus. Exeusez-moi donc, et ne m'en aimez pas moins pour cela. Penelon fit une grimace d'attendrissement, se retourna vers ses compagnons, échangea quelques mots avec eux et revint. Pour ce qui est de cela, monsieur Morrel, dit-il en passant sa chique de l'autre côté de sa bouche et en lançant dans l'antichambre un second jet de salive qui alla faire le pendant au premier, pour, ce; qui est de cela... De quoi? De l'argent... Eh bien? Eh bien! monsieur Morrel, les camarades disent que pour le moment Ils auront assez avec cinquante francs chacun et qu'ils attendront pour le reste. i Merci, mes amis, merci! s'écria M. Morrel, touché jusqu'au coeur: vous êtes tous de braves coeurs ; mais prenez, prenez, et si vous trouvez, un bon service, entrez-y, .vous êtes libres, Cette dernière parti® de la phrase produisit un effet prodigieux sur les dignes marins. Ils se regardèrent les uns les autres d'un air effaré. Penelon, à qui la respiration manqua, faillit en avaler sa chique ; heureusement il porta à temps la main à son gosier. Comment, monsieur Morrel, dit-il d'une voix étranglée, comment, vous nous renvoyez ! vous êtes donc mécontent de nous? Non, mes enfants, dit l'armateur : non, je ne suis pas mécontent de vous, tout au contraire. Non, je ne vous renvoie pas. Mais, que voulez-vous, je n'ai plus de bâtiments, je n'ai plus besoin de marins. Comment, vous n'avez plus de bâtiments! dit Penelon, eh bien! vous en ferez construire d'autres, nous attendrons. Dieu merci ! nous savons çe que c'est Que- de bourlinguer.Je n'ai plus d'argent pour faire construire des bâtiments, Pension, dit l'armateur avec un triste sourire, je ne puis donc pas accepter votre offre, tout obligeante qu'elle est, Eh bien! si vous n'avez pas d'argent il ne faut pas nous payer ; alors, nous ferons comme a fait ce pauvre Pharaon, nous courrons à sec, voilà tout ! Assez, assez, mes amis, dit Morrel étouffant d'émotion; allez, je vous en prie. Nous nous retrouverons dans un temps meilleur. Emmanuel, ajouta l'armateur, accompagnez-les, et veillez à ce que mes désirs soient accomplis. Au moins c'est au revoir, n'est-ce pas, monsieur Morrel? dit Penelon. Oui, mes amis, je l'espère, au moins; allez. Et il fit un signe à Coclès, qui marcha devant. Les marins suivirent le caissier, et Emmanuel suivit les marins. Maintenant, dit l'armateur à sa femme et à sa fille, laissez-moi seul un instant ; j'ai à causer avec Monsieur. Et il indiqua des yeux le mandataire de la maison Thomson et French, qui était resté debout et immobile çlans son coin pendant toute cette scène à laquelle il n'avait pris part que par les quelques mots que nous avons rapportés.

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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