Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1914, 29 Juli. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 01 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/xw47p8w34j/
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Mercredi 29 juillet 1914 5 centimes le numéro 58me année —- N° 210 JOURNAL DE GAND ABONNEMKN»t RÉDACTION & ADMINISTRATION : ANNONCES» BKLOIQUl: 15 frooi par an ; 7-50 fran<*f«w.k bws ; 4 truc» pour ta* n* fc, RUK DE FLANDRE. 3. GAND Pour tétranger, le pw i ci. sus TÉLÙPHONB 665 Vole 1® tarif au bas de la dernière page du journal. Une dépêche de Havas nous anonce !a grave qouvelSe suivante : La Guerre ! est officiellement déclarée | Le drame du « Figaro » Septième audience Aujourd'nui les événements austro-serbes oui j détourné l'attention des Parisiens (le l'affaire Calllûùx. La possibilité môme lointaine d'un con-[ flit entre la Russie et l'Allemagne et d'une inter. > vention de la France dans cette affaire lointaine qui ne l'intéresse en aucune manière, a préoc I cupé douloureusement les familles françaises. | qui ont presque toutes quelque jeune garçon [ sous les drapeaux ou dans le cas d'y être rappelé brusquement et s'en aller à travers les | champs où fauche la mort. r Puis c'est a l'atroce guerre que Paris pense [ pe matin plutôt qu'aux souffrances d'une malheureuse petite femme et à l'affreux geste de ' désespoir dans lequel la folie de ses trop justes ressentiments a cherché l'illusion d'un secours que ne iui offrait pas la justice. La salle, néanmoins, se remplit d'une foule tumultueuse où les dames dominent do plus en plus. L'accusée y compte visiblement peu de sympathies et la plupart de ces êtres enrubannés et charmants, qui sont les idoles de la grande ville, sont venus surtout pour la joie mauvaise d'assister à. l'exécution d'une des princesses les plus apparentées de la République régime détesté. Car, de plus en plus, l'affaire Ca.il 1 aux tourne a la polit'que et il n'est, plus possible dans celle bourgeoisie parisienne, vouée a tous les arts et qui professe une hor-reur presque immime pour les vulgarités très réelles, du reste, de ce régime républicain, où L elle ne discerne que le «bistrot» triomphant. [ t!e dire un mot de pitié pour cette petite âme ! roqué? jusqu'au meurtre san~ avoir l'air de ■•hercher une affaire persormei'e a toutes lei I-ersoniies présentes. On n'ignore pas jusqu'à quel point de crédu-.:fé ridicule Jes bonnes gens du nationalisme [ réactionnaire ou même républicain de Paris, peuple sans indulgence, voire si sceptique, ont été poussées par la passion politique. Vous entendrez dire le plus s< rieuscment du monde que Mme Cailloux n'a élé qu'un instru-[ mont et que c'est M. Caillaux lui-même qui a fait assassiner M. Calmette par sa femme. Que cet homme si adroit, si fin, si roublard, I ait pu vou'oir se précipiter lui-même dans le [ gâchis inextricable où le geste fou de sa fem-| >ne l'a pincé, cela semble, en vérité, tout h fait naturel, et nul ne songe à s'étonner d'une fable aussi évidemment absurde. Puis c'est la boîte contenant les noms des I jurés & tirer au sort, qui est tombée par terre dons le transport — quel transport? — et qui s'est ouverte, ne contenant plus a l'arrivée — quelle arrivée? — où.? — que les noms nommes-liges de M. Caillaux. C'est ainsi que •tir les douze jurés, il y aurait neuf membres , la Société de la rue de Valois, forteresse j du Darti républicain. .Et palati, et patata! C'est de la folle 1 Et l'on nous donne tout cela pour chose sérieuse. Et les bons Parisiens, qui se font les gérants responsables de pareilles sornettes, donnent aux gens, sans s'en douter, l'un des spectacles les plus ahurissants qui soit. L'audience s'ouvre sur un incident qui tire en longueur et qui n'a vraiment pas plus d'importance que de pertinence. On se rappelle que M. le docteur Delbet avait déclaré ne pouvoir jurer de dire toute la vérité parce que quelqu'un avait fait auprès de lui une démarche sur laquelle il avait promis de garder le silence. Cela se résume à ceci : M. André Hesse, ami de M. Caillaux, avant entendu dire que le docteur Delbet était d'avis qu'il y eut lieu d'opérer immédiatement M. Calmette est ailé demander proprto motu si cela était vrai. Et voilà encore une demi-heure perdue ! M. Delbet nous apporte cependant, sous l'action de cette discussion, une motion intéressante, c'est que, en cas de blessure de l'abdomen, il peut très bien se faire qu'il n'y ait nul choc, nul traumatisme. Et le voilà parti jusqu'à nous parler de grossesse extra utérine, ce qui n'a que des rapports vraiment un peu lointains avec les blessures de M. Calmette. S'il faut juger pur ce proeo* ;«.s «zuTint*. libertés laissées aux lémouïs pnr U JuaUoh Sran-;aise, on peut se demander comment les procès peuvent prendre fin. Chacun est libre d'introduire «Impo sition qu'il fait d'abondance, eomtïw ii nH pI&J! ît sans jamais être guidé dans oeifa tAcl*» pur la moindre question initiale. de môme qrxw. *ana avoir été jamais arrêté dans toute* 1«« *ncl-ientes et tous les incidents personnes qu'il lui i plaît. Il en résulte qu'à côté den faite por?*a<*ïùs, ! chacun dep; témoins, ; son tour, noua >i*nt toL-1er sa petite affaire ayant bien souvent >*u-coup plus souci de ieur attitude et de *ur propre parole que d'éclairer la justice sur ce qu'elle à à juger. Ce système appliqué a un pays où a personne qui n'ait le don de la parole ei ou le dernier gardien de la paix appelé «m me. témoin a son opinion sur «l'affaire». or. requiert son témoignage, tient à J'«*primee*, *t ion seulement embarrassé pour -'e faire — cht an langage ordinairement très correct, souvent pittoresque est toujours aisé — ne laisse pas de causer dans des rôles judiciaires quelque encombrement.Mais voici du solide : M. Caillaux demande à faine une decWatjcn importante. Je dois me préoccuper, dït-H, tu*: seulement de ce qui se passe à l'intérieur d« la salle, mais encore de ce qui m passo à l'+xteneur. Je ne puis pas rester souj» le coud d'un article du Figaro d'hier intitulé Faux témoin. Je n'ai jamais cherché de taux témoin. Je recueille tous les bruits. J'appri* ainsi qu'un rédacteur du Radical, M. FJttgoy, affirmait, qu'on avait cherché à le suborner comme témo:n dans l'affaire Prieu, et que M. Calmette avaU des lettres intimes.dans sa poche au moi® Je janvier. Ce témoin m'écrivit à diverses reprises "et c« que j'appris de. lui me décida à ne pas me servir de son témoignage. Je ne répéterai pas ce que j'ai dit sur le i;en ou les liens qui ont uni le Figaro a certaine puissance étrangère. J'informe simplement MM. les jurés que je tiens à leur disposition et qu~ ie verso aux débats les pièces authentiques signées de M. Gaston Calmette et de M. Glaser, qui spécifient de la façon la plus nette les conditions dans lesquelles le Figaro devait travailler avec le gouvernement hongrois et tous les Frnnças aujourd'hui apercevront quelle peut être la portée de ce travail. » Des pièces ont été remises par M. le comte C&-roli, chef du parti de l'Indépendance, cvst-à-dire du parti radical en Hongrie. 'M. Caillaux fait passe» ces pièces à la Cour). Mais ce q«:e j? veux préciser surtout en présence des attaquas que le môme journal dirige contre nous pour atteindre une accusée e£ les conditions dans lesquelles l'ancien directeur du Figaro a en quelques années acquis la fortune considérable qu'il lègue à ses enfants. Je lis, autorisé par M. le président, le testament de M. Calmette... M. le président. — Comment l'avez-v. us ? M. Caillaux. — De la même façon que M. Calmette a eu la lettre « Ton Jo ». « La plus grande partie... » M0 Chenu. — Est-il vraiment bien utile de lire tout cela ? M. Caillaux. — Je ne lirai que la partie qui concerne la fortune de M.. Calmette. Jo ne lirai aucun détail. ^ M. le président. — Nous allons verser toutes ces pièces aux débats. Puis M® Labori en fera l'usage... I M® Labori. — Permettez, Monsieur le président...M. Caillaux peut apporter des papiers, des pièces sur lesquelles il s'expliquera. Mais il y a une chose qui m'étonne. C'est qu'.alors qu'il dépose les pièces, il se produise... M® Chenu. — Ce n'est pas la faute de M. Caillaux si sa déposition a été faite et vraiment il me semble qu'il y a un terme à toute fatigue. Vous nous rajeunissez de huit jours. Nous retournons tout ô fait au seuil des dépositions qui ont été échangées à la barre des témoins... Réservez tout cela pour la discussion. Mais aboutissons et finissons-en... Vous ne vous rendez pas compte que tous ici nous sommes exténués. : M. Caillaux. — Voulez-vous me permettre de vous répondre, Monsieur le bûtonnier? Me Chenu — Parfaitement, Monsieur. iu.uautaux. — .Monsieur! M* Chenu. — Comment voulez-vous que j« vous appelle? Monsieur le ministre? Certainement, Monsieur le ministre. M. Caillaux. — Je vois, Monsieur le bâtonnier, que-vous vous conformez à un usage que j'observe moi-même vis-à-vis de vous. Monsieur le bâtonnier. Je suis très heureux de vous avoir appris quelque chose. C'est fort difficile, je Jo" suis arrivé a l A'ge de la retraite. Je n'attends plus rien ni des hommes ni des événements. J'ai jeté sur le papier quelques lignes qui furent expédiées à l'Eclair, ni »i!*s parurent le lendemain. Il y a trois principes sur lesquels je me ttfns concernant la chirurgie abdominale: !;nmobilisation du blessé dans la position allongée : mise en œuvre de tous les moyens propres à arrêter l'hémorragie; opération immédiate. Mais voici que le docteur Doyen s'avance à la barre. > M® Chenu. — Il a circulé samedi une brochure illustrée et avec plans, schémas et figures, etc., inmuiée Déposition au aocteur uoyen. t&i-ce que dans ces conditions les explications du témoin auraient la spontanéité désirable? Il y a tout un attirail de tableaux aux pieds du docteur Doyen. Est-ce qu'il va être autorisé à s'en servir ? Me Labori. — M. Doyen a évidemment préparé oe qu'il a à dire. II y a une copie du rapport médico-légale et il l'a étudiée. Monsieur Doyen, voulez-vous dire si vous avez quelque chose à déclarer sur le rapport des experts ? A votre avis, M. Calmette aurait-il pu être sauvé M. Doyen. — On n'aurait pas dû publier la brochure avant aujourd'hui. M® LaborL — Voici cette brochure. Elle est alors distribuée à la partie civile, à la Cour, aux jurés, à la presse, aux avocats et au public. M. Doyen fait une théorie générale sur tes indécis et les hommes d'action et il se place dans les seconds, alors qu'il affirme que les docteurs qui soignèrent M. Calmette font partie de la première catégorie. Le docteur Doyen, avec KSaup/ynn riante pHa /1a n/\mhrAnv nna M® Chenu. — C'est à craindre que la leçon ne porte pas. M. Caillaux. — Je sais Monsieur le bâtonnier, nous avons été des deux côtés opposés de la barricade. Je sais que vous avez été l'avocat de la Patrie Française, que vous avez défendu Sy-veton. Je suis dans l'autre camp et j'y serai toujours, mais je crois néanmoins que nous pouvons et devons avoir toujours des échanges de cordialité et d'aménité analogues à celui qui vient de se produire entre nous, n'est-ce pas vrai ? M® Chenu. — Certainement, Monsieur le ministre.M. Caillaux. — Monsieur le bâtonnier, je suis heureux de cet accord. Le résumé de tout ce testament je vais le faire en quelques mots. Huit millions ont été donnés par Mme Mari'n Boursin ; deux millions proviennent de la succession de M. Chauchard : trois millions ont été acquis en quelques années. Dans nos familles bourgeoises, il faut cent cinquante années pour acquérir une pareille fortune. M. Prestet. — Tout cela est inexact. M. Caillaux. — Est-ce que la partie civile a peur de mes déclarations ? M. Prestat. — Nous n'avons peur de rien après la déclaration de M. Albert Caïmette. M. Caillaux. — Je dis tout cela sous ma responsabilité, Monsieur le président, et je tiens a îa prendre tout entière. Mais je ne pense pas que la lecture puisse en être évitée. Et il donne lecture du testament qui confirme tous ses dires Et il ajoute : Une réflexion, autres détails, donation dont le codicille en dehors des formes légales motivait une amende, puisqu'il y a fraude au droit fiscal et même au droit civil. Une question : Comment Mme Maria Boursin, qui a acquis dans des conditions sur lesquelles mieux vaut ne pas s'étendre, une fortune de iO h 50 million» de M. Chauchard, s'est-elle départie de 8 millions au profit de M. Calmette? Cette explication, on me l'a offerte au mois de janvier dernier. On m'a apporté une correspondance qui indiquerait les raisons. Je l'ai repoussée du pied. Je né me batc pas avec ces armes-là. Le dossier en question est parvenu à mon ami le meilleur. Dans sa déposition, M. Cec-caldi y a fait également allusion par une phrase que je ne répéterai pas, mais qui indiquait la nature des ressources que certaines personnes pouvaient se procurer. La partie civile ne lui a donné aucune précision. Aura-l-elle plus de curiosité aujourd'hui?... Si non. l'en prends acte. Je me borne alors à lui dire . Il est vraiment trop commode de venir, après les discussions que nous avons apportées et relies que nous avons sollicitées, de n'opposer qu'un IAmni>in«/r» ,1/» r>o 1 ! t A nul ^ A A y, les soldats au cours des différentes guerres des BalkarlÇ et même du Dahomey, où des interventions ch'rurgicales immédiates dit sauvé les blessés. M. Doyen en déduit donc qu'on n'aurait pas dû transporter M. Calmette dans une clinique. Le docteur Doyen. — Personne ne peuk dire que s'il avait été opéré immédiatement, le malheureux Calmette ne serait encore en vie. M. le docteur Doven. à différentes reprises, pane au roie aes « caillots de sang ». Il pan maintenant du rapport médico-légal qui lui été soumis. Faisant allusion au réquisitoii du procureur de la République, publ in extenso par le Figaro, le témoin s'étonn que le magistrat ait pu dire qu'il était « al surde » de demander sofî avis à un médecii qui n'avait même pas vu le malade. M. Doyen rend hommage à M. Gaston Cn' mette et en arrive à la discussion détaillée d< sçins que. à son avis, aurait dû recevoir l'ai cien directeur du Figaro. Notons en passan que le docteur Doyen critique acerbement I docteur Delbet qui a déclaré qu'on ne devra: pas parler d'un malade qu'on n'avait pas soi gné et dans ce cas a parié plus d'une neure. Quelques murmures1 se font entendre. Le docteur Doyen. — Nous, les hommes d'a< tion, nous no devons pas avoir de fausse hont-à prendre des responsabilités ou craindre qu'oi »ous/reproche qu'en voulant le sauver le m» Tade est mort entre nos mains. Et une fois encore, le docteur Doyen déclar. qu'on n'aurait pas du transporter le blessé au loin et qu'il fallait l'opérer sans tarder. Le témoin explique aux jurés sa déposition en leur faisant examiner les tableaux descriptifs qu'il a apportés. Sur son propre gilet il a retracé le chemin parcouru par les balles. Et comme on sourit, l'éminent chirurgien, s€ tournant vers la salle : — Ce n'est véritablement pas risible. Il poursuit sa démonstration à l'uppuj de !a manœuvre d'un browning, qu'il tiré de sa poche.—■ Rassurez-vous, dit-il, il n'est pas chargé. Le docteur Doyen continue son explication tandis que Mme Caillaux reste obstinément la tête baissée. L'audience est suspendue à 2 ^ heures. A la reprise de l'audience, h 3 h. 5, le docteur Doyen continue sa déposition. Son browning en main, il s'applique ti démontrer aux iurés cette vérité, incontestée pour les gens qui Ont eu en main un browning, et qui rebute toujours le public, à savoir que Mme Caillaux disait vrai lorsqu'elle affirmait que « ça part tout seul ». Il poursuit assez longuement la démonstration de ce fait pour lui certain. Ce n'est pas la dernière balle qui a blessé l'ar- tfciv» /lr. Vf 1 1». né par M. Bernsteîn dorrt le passé duquel il y a certain fait... ^Mouvement.) M® Chenu. — Il n'est pas là, M. Bernstein. M. Caillaux. — .Te le regrette. M® Chenu. — Il eet probable qu'il le regrettera aussi. M® Labori. — Son devoir est. d'être là : il n'a pas été dispensé d'être à l'audience. Par conséquent, on ne pourrait faire un reproche a M. Caillaux qu'il n'y soit pas. M. Caillaux. — Je dis simplement en concluant que sont présents In mémoire de tous certains faits et que quand on n'a pas accompli son devoir vis-à-vis de ;a patrie on esl mat venu à donner a d'autres des certificats do moralité. Voilà tout. (Applaudissements.^ M® Chenu. — Voudr.ez-vous, Monsieur le pré sident. demander à M. Joseph Caillaux s'il croiï qu'aucune des observations qu'il vient de présenter puisse expliquer et excuser ou atténuer le crime dont sa femme est coupable? M. Caillaux. — Messieurs, il y a peut-être quelque chose de pire que de perdre la vie : c'est de la conserver quand tour à tour on s'attaque aux femmes et qu'on s'enrichit à leurs dépens. (Applaudissements et rumeurs.) A ontl n cnnrofÎAïiriAllû rl^nnpîHAn de M. le docteur Fraisse d'Hyères : Un des témoins entendus au début de «J'ai été. dit-il, frappé de trois choses: 1° Le l'audience de jeudi dernier blessé avait été transporté dans une maison de — . _ _ — santé lointaine, hors Paris, donc à plusieurs kilomètres do l'endroi' où il avait reçu ses bles- , . ,, -v sures 3 u ^ ^ y ^ « sation, mais bien l'une des premières balles. ou fc"titres aprte l^adern!'™" ^ Cinq p^lf du Tro'manT^labo^pr/'M.^ 3» Dans l'intervalle, on n'avait rien tenté pour ^L^nnhiio'^murmure arrêter l'hémorragie. On n'avait pas pratiqué nrocureu™ s'indigne a compression de l'aorte par un tube eoosteiç- Jf. f jnimient cri déniant au procureur teur. On n avait pas pratiqué la transfusron du général le droit d'Interrompre un témoin. M. ~ ~ ' DôxeajîûûtilUtt iians.ie.sans de sa déposition-.. Les docteurs Pozzi et Kaymona iui succèdent ; l'un parce qu'il entend vider un fait personnel i l'autre parce qu'il veut, lui aussi, rétorquer ce que le docteur Doyen a dit des chirurgiens et aussi de leur chirurgie. M. Doyen répond qu'il maintient que le blessé né pouvait être atteint que d'une blessure légère de l'artère iliaque et quil ne serait sans doute pas mort si on ne l'avait pas transporté et si, l'ayant transporté, on n'avait pas attendu 5 h 4c avant de l'opérer. *• M. Doyen a fini sa déposition. M® Chenu déclare n'avoir aucune question 6 poser ; mais M® Labori demande la parole pour discuter les paroles des médecins Pozzi et Raymond. 11 s'étonne d'abord que ces Messieurs se permettent de qualifier <ie désagréable les méthodes de ia défense. Je laisse à ces Messieurs, dit-il, la liberté de leur traitement. M® Labori discute ainsi et avec bonheur la question de savoir si les médecins de la défense sont ou non qualifiés. Qui nous dit, s'écrie M® Labori, que si, dans ce procès qui serait certes moins douloureux si M. Calmette était ici, qui rfous dit que M. Calmette lui-même ne chercherait pas à mettre un terme par un mot de pardon ? Il y a donc une utilité morale à démontrer que M. Calmette aurait pu ne pas mourir de sa blessure. Une discussion s'élève alors entre MM. les docteurs Hartmann et Doyen. Nous voyons défiler tous les arguments anciens des interventions et des abstentions et force nous est de constater que le public tout entier, y compris les « Figaristes » les plus échauffés, est extrêmement conquis par les arguments singulièrement clairs et probants de cet homme que nul n'attendait dans ce prétoire où son nom avant son entrée ne suscitait que des sourires .peu favorables. La discussion médicale, longue, se poursuit dans un calme si complet, que cette querelle de médecins ne pouvait le faire espérer. M. Doyen donne un r-i'eit détaillé tout plein d'intérêt sur l'opération telle qu'elle fut faite. Et il y a dans ses paroles une telle clarté que malgré les dénégations dé M. le docteur Hartmann, il se retire avec tous les honneurs de la guerre. Et cette discussion scientifique se termine sur une question de M® Labori qui, s'adressant au jury lui demande : « Je vous demande Messieurs si lorsqu'on ignore la nature d'une blessure le premier soin qu'on devrait prendre n'est pas celui qui consiste tout d'abord à s'en assurer ?» L'INCIDENT BERNSTEIN M. Bersntein s'avance à la barre. — J'ai été appelé par un coup de téléphone d'un ami. Se tournant : Vous êtes là, Caillaux? (Appl.) Parce que moi e n'insulte pas mes adversaires pendant leur absence. Messieurs les jurés, j'ai été mis en cause par M. Caillaux. M. Caillaux a une insensibilité telle qu'il ne peut comprendre qu'on défende un ami. Nous assistons ici à un spectacle illégal. C'est un homme qui monte sur te cercu^'l fermé par sa femme. Monsieur le président. — C'est de la littérature. (Toute la salle applaudit furieuseni-i.it.) M. Bernstein continue. Nous avons vu des ministres venir déclarer que les documents reçus par M. Poincaré étaient des faux. Alors, ou M. Poincaré est un faible d'esprit et les ministres ont menti. (Applaudissements.) M® Labori vient de faire le plus grand éiose de M. Calmette en disant qu'if aurait demandé l'acquittement. Maintenant, je parle de moi. M Caillaux a rvrétendu aue l'ai déserté. C'est faux. J'ai commis dans ma jeunesse une folie. (Rumeurs.) Une folie que je regrette non à cause des persécutions faciles,, mais parce que j'a-dora mon pays. Au moment d'Agadir, j'ai demandé ù rentrer dans l'armée, dans le service armé et je l'ai obtenu. En cas de mobilisubn, je pars le quatrième jour. A la guerre, on ne peut pas se faire remplacer par sa remme. Il faut partir soi-même. (Appl. dans le public.) M. le président se couvre et se retire dans la tempête. En quittant la salle, M. Bernstein est très entouré par de nombreux amis. Pendant un quart d'heure la manifestation est telle que le président donne l'ordre do faire évacuer la salle. Le tumulte devient alors quelque chose d'indescriptible.A la reprise, M. Caillaux déclare avoir agi dans la limite de ses droits. Il avait le droit d'énoncer un fait et do l'apprécier. Le 13 mai •1895, M. Bernstein a déserté. Il n'est revenu que sous le bénéfice de la loi d'amnistie. Voilà le fait. Quand on a commis un acte'pareil, on n'a pas qualité pour décerner un brevet de moralité. M. lé colonel Aubry est interrogé par M0 Labori en sa qualité de directeur d'atelier de construction, sur le point de savoir ce qu'il pense des affirmations de Mme Caillaux, lorsqu'elle dit qu'elle no sait pas combien de coups elle a tirés et qu'elle a ou l'impression que ça partait tout seul et qu'elle tirait comme automatiquement.M. le colonel Aubry, par le moyen d'une longue série d'arguments techniques, abonde dans le sens de Mme Caillaux. Il conclut qu'elle a tiré vers le Bas. que le tir, exécuté dans un mouvement instinctif, réflexe, dont elle parle, est parfaitement admissible et M® Labori lui demandant si dans les conditions où Mme Caillaux a tiré, elle a pu le faire sans vouloir tuer : — Mais évidemment, dit vivement le colonel, puisau'ello a tiré au sol. » Sur mon honneur. Monsieur le bâtonnier, dit-il, ma conviction est que Mme Caillaux n'a pas voulu tuer M. Calmette. » Ces paroles sont prononcées avec une solennité impressionnante et d'une voix forte. Il répète, à une question formelle de M® La-'lori qui met fin fi dos interrogatoires ironiques iù M® Cljenu met une mauvaise humeur p./in-'ue qui, vraiment, n'est pas dâgne d'un beau ta-'enit.Et il tente de conclure des paroles de *-1. le •olomel AuDry qu'on peut fort bien ignorer le 'ombre de coups d'un browning, arme 'to-natique. et avoir gardé tout son sang-froid. M® Labori n'a pas do peine à réfuter ce que ette question a d'insidieux, et la déposition de f. le colonel Aubry se termine par un avanla-je très marqué pour la défense. M® Labori, qui sait très bien le prix et l'impor-ance de la victoire qu'il vient de remporter, renonce très habilement à l'audition des deux der-i îiers témoins, dont M. le docteur Welsch, un Liégeois, qui ne peut aue corroborer le témoi-rnafie.de M* le jiolonel Aubry-^ — - - - - . Et tout de même, nous flous en allons er •ommençant à croire que, tout compte fait, cettc iffaire où l'on juge une malheureuse qui a commis un coup de folie pour fermer une bouchc qui poursuivait depuis de longs mois la destruction de son bonheur, sans résistance légale possible, pourrait bien finir par iuY'àcquittement. GEORGES MASSET. Fin de la septième audience REPRISE DE L'AUDIENCE La blessure n'était pas mortelle, déclare le docteur Doyen L'audience est reprise à 3 h. 10. Le Dr Doyen continue son exposé. A un moment, il en vient à qualifier de roman le réquisitoire définitif du procureur Lescouvé et s'attire une observation du procureur général Herbaux. Le Dr Doven conclut que la blessure de Calmette n'était pas mortelle et que c'est à l'intervention chirurgicale trop tardive qu'il faut vraisemblablement attribuer l'issue fatale. (Rumeurs et mouvements divers). Ce Dr Pozzy proteste contre les déclarations du Dr Doyen visant les médecins qui ont soigné Calmette. LE DESACCORD ENTRE CHIRURGIENS SUBSISTE Après une courte réplique du Dr Doyen, le Dr Hartmann se demande pourquoi la défense a cherché ses experts parmi ceux qui étaient les moins qualifiés. Le témoin conclut que sur toute la surface du globe, il n'est pas un chirurgien qui aurait pu guérir un blessé dans les conditions où se trouvait Calmette. Une longue discussion s'engage entre les docteurs Hartmann et Delbet et M® Labori. M® Labori conclut : Si Calmette était ici. il serait le premier h tenter de calmer vos discussions ; il serait le premier à réclamer avec moi l'acquittement. Une discussion très vive continue entre les docteurs Doyen et Delbet qui. d'ailleurs, quittent la barre sans avoir réussi à se mettre d'accord.Le témoin Berstein provoque un violent tumulte M. Bernstein, revenant à la barre, commence par demander si M. Caillaux est là, parce que moi, dit-il, je n'insulte pas les absents.M. Bernstein ajoute : M. Caillaux est l'homme qui monte sur un cerculil pour se faire un piédestal. Le président et le procureur général prient M. Bernstein de se borner h son rôle ne témoin.M. Bernstein déclare que M. Caillaux a menti en déclarant qu'il n'a pas satisfait, à la loi militaire. (Violent tumulte dans la salle.) Le témoin air.ute : Je pars le quatrième jour de la mobilisation. Je ne sais pas quel jour part M. Caillaux, mais je lui dis qu'à la guerre on ne peut se faire remplacer par une femme. Il faut tirer soi-même. Une ovation indescriptible est faite à M. Bernstein. Le président ne peut réprimer les applaudissements et les trépignements enthousiastes et la Cour se lève alors et se retire, indiquant que l'audience est suspendue. M. Bernstein quîlte la salle au milieu d'une nouvelle ovation. L'audience est reprise à 4 % h. Mme Caillaux, excessivement pâle, reprend sa place, soutenue par les gardes. M. Caillaux déclare que lorsqu'on a commis comme M. Bernstein une faute de jeunesse aussi grave, on n'a pas qualité pour décerner un brevet de moralité. Le colonel Aubry dit que M"° Caillaux n'a pas voulu tuer On reprend l'audition des témoins. Le oo-lonel Arthur Aubry, qui a été directeur des arrêtée de tuer, elle n'aurait pas tiré en bas ; elle aurait tendu le bras horizontalement, ateliers de Puteaux, explique, à la demande de M® Labori, l'automatisme provoqué par l'explosion. Le colonel estime que si Mme Caillaux était venue chez Calmette avec l'intention Pendant cette déposition, Mme Caillaux. pâle, paraît à bout de forces. A un moment donné, elle incline la tête sur son épaule droite, ferme les yeux et conserve une immobilité absolue. Le colonel conclut que Mme Caillaux n'avait pas l'intention de tuer, puisqu'elle tirait vers le sol. Répondant à une question de M® Chenu, le :émoin dit que le sang-froid ne peut servir qu'A la justesse du tir ; puis, à une autre question 3e M® Labori, le colonel déclare solennellement que son intime conviction est que Mme Caillaux n'a pas voulu tuer. M® Labori renonce aux dernières dépositions des médecins. L'audience est levée sans incident, à 5 h. 20. Demain, plaidoirie de l'avocat de la partie îivile, réquisitoire et défense de l'accusée. L'audience de mardi LES PLAIDOIRIES L'AVOCAT DU FIGARO L'audience s'est ouverte à midi 10. La salle îst comble. Le président recommanda le calme. M® Seligman, avocat du Figaro, a la parole. Mme Caillaux, qui paraît Souffrante, écoute :a tête baissée sur la barrière-appui du banc qu'elle occupe. M® Seligman montre avec quelle angoisse les orphelins de Gaston Calmette attendent le ver-lict. Puis il fait l'éloge de Calmette. Il rappelle >es imposantes funérailles. L'avocat discute les allégations de M. Caillaux relatives à un accord ïui aurait été conclu entre Calmette et les Sociétés étrangères. M® Seligman expose les origines de la fortune de M. •Calmette et dit ensuite que Mme Caillaux a tué Calmette pour débarrasser son mari des critiques du Figaro contre les agissements politiques. Il rappelle que les dernières paroles de M. Calmette furent : « Ce que j'ai fait, je l'ai fait sans haine I » Il termine en demandant au'on fasse justice aux enfants du défunt. (Mouvement.) M® CHENU M® Chenu parle, lui aussi, des enfants de Gai-nette, que ceUii-ci adorait ; puis il dit que Mme Caillaux est une femme de tête, de sang-froid, .nférieure pourtant au cours de l'interrogatoire, Jont l'émotion est pathétique, elle a pleuré sur îl'le;même, mais elle n'a pas trouvé l'émotion vraie que reflète le chagrin qu'on éprouve ; elle sést employée avec ténacité à dissocier le ménage de son amant et la maîtresse a triomphé Je i'épouse légitime. M® Chenu, continuant, parle du ménage Caiî-la/ux. Je les tiens pour associés dans ieur bonheur. dans leur espoir et jusque dans leur projet homioide, dit-il. L'avocat parle ensuite des aoubilions de M. Caillaux, ambitions sans fin, sans limite. M. Caillaux, dit-il. est un de ces hommes dont là-puissance est faite de leur propre audace et de «a oraiinte qu'ils inspirent. M® Chenu s'applique à démontrer que c'est M. Caillaux qui a poussé sa femme à tuer M. Calmette. C'est ainsi que Caillaux ne parlera pas à sa femme de son entretien avec le président de la-République et des paroles rassurantes que M. Poincaré prononça devant lui. Il rappelle également que le jour du crime, au cours du déjeuner, Caillaux prononça encore des paroles violentes. C'est- alcrs que sa femme décida de subsUJuer à lui. - - ■ - - —

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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