Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

1947 0
21 oktober 1915
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s.n. 1915, 21 Oktober. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 28 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/zk55d8s233/
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Jeudi 21 octobre IÎM,> S centimes le numéro r>9rne année rV° 21)3-294 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : S tr. par an ; \ fr. pour six mois ; S fr. pour trois moi 0 Pour l'étranger, le port en sus l'.EDACTION & ADMINISTRATION : CAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — CAND TÉLÉPHONE 665 AjN N 0 N C E S : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal Avis officiels de l'autorité allemande ARRETE concernant les mesures destinées à assurer l'exécution des travaux dans lesquels l'administration militaire allemande a de l'intérêt.uans te dernier temps les ouvriers ue im-leremes vinea uu rayon ue i étape ont i eru&e, sans motir, ue se conronner aux orures des commandants inititaires allemands, prescrivant l éxecution ae uuvaux urgents. Les récalcitrants ont par la occasionne ue graves préjudices aux communes en question ainsi i|ti a ieurs concitoyens. four éviter pareils incidents, et en vue de lancer un avertissement général, j ordonne ce qui suit : S 1. Quiconque, sans mont, refuse d'entreprendre o uue continuer un travail Conforme a sa profession, et dans 1 execution duquel I administration militaire anemanue a oc [intérêt, travail ordonne par un des commandants militaires allemands, sera s il est personnellement a meme ue îaire cette Desogne passiDle d'une peine d'emprisonnement correctionnel d'un an au plus. Aussi peut il être déporté en Allemagne. Le fait que l'on invoque des lois beiges soi-disant contraires ou même des convenions internationales ne peut, en aucun cas, justifier le refus de travailler. Au sujet de l'admissibilité du travail exigé le commandant militaire a seul le droit de prendre une décision. § 2. Est passible d'une peine d'emprisonnement de 5 ans au plus, quiconque, par contrainte, menaces, persuasions ou autres moyens tente de décider une autre personne au refus désigné au $ 1 sous menaces de peines.S 3. Quiconque, sciemment, par des secours ou d'autres moyens, favorise le punissable refus de travailler, sera passible d'une amende pouvant aller jusqu'à 10.000 Marcs; en outre, il pourra être condamné à une peine d'emprisonnement d'un an au plus. Si des communes ou associations se sont rendues coupables d'une telle transgression, les chefs en seront punis en conséquence. § 4. Indépendamment des pénalités, dont menacent les $ $ 1-3 ci-devant, les autorités allemandes pourront, au cas de besoin, imposer aux communes où, sans motif, l'exécution d'un travail a été refusée, une contribution ainsi que d'autres mesures coercitives de police. S 5. l.e présent arrêté entre immédiatement en vigueur. Gand, le 12 octobre 1915. Der Etappeninspekteur, von Unger, Generalleutnant. ARRETE concernant le fourragement des fourrages secs ainsi que de betteraves et navets à sucre. Le fourragement de foin, de foin de trèfle et de regain ainsi que d'autres fourrages secs de toutes espèces est interdit, aussi longtemps qu'il y a des feuilles vertes de navets et betteraves, ainsi que trèfle et herbe sur les champs et bords des chemins. L'époque la plus proche stipulée pour remploi des fourrages secs est fixée au l" décembre 1915. Les autorités communales sont tenues responsables de ce que le plus grand usage est fait des fourrages verts disponibles partout, soit dans les forêts et champs. 11 est interdit de retourner ou recouvrir à la charrue les champs de trèfles qui peuvent être utilisés comme fourrage vert. En outre tout emploi de BETTERAVES A SUCRE et NAVETS comme fourrage est interdit. Toute infraction à ces stipulations sera pu" nie d'une amende jusqu'à 5000 Mark ou d'un emprisonnement jusqu'à 3 mois. Gand, le 11 octobre 1915. Der Etappeninspekteur, von Unger, Generalleutnant. • A travers Gand VIII Nous reprenons notre promenade au point où nous Pavons interrompue l'autre jour, au bord de la Liève paisible, et nous nous dirigeons vers la rue longue des Pierres. Tout ce quartier a la beauté mélancolique, le charme résigné des cités endormies. Ses larges artères, au plan irrégulier et capricieux: la rue des Meuniers, la rue Ste Marguerite, la rue de la Monnaie,'la rue longue des Pierres elle-même, sont bordées de vieux hôtels bourgeois qui décèlent la tristesse, l'abandon ou la décadence: un peu d'herbe , s'étiole dans les recoins de la chaussée, et, au-dessus des murs bas de quelque jardin nostalgique, se balance une chevelure de lierre ou bruissent des peupliers. A certaines heures de la journée, quand se sont éloignés les écoliers et les artisans, une impressionnante solitude règne ici. Dans cette atmosphère de silence et d'assoupissement, on a établi le Musée archéologique. Il occupe les bâtiments de l'ancienne église des Carmes qui étalent au long de la rue longue des Pierres la monotonie de leurs huit fenêtres en ogive. Une gracieuse tourelle d'angle corrige seule la sombre gravité de cette façade. Remettant à plus tard la visite du Musée, nous allons contempler, au bout de la rue longue des Pierres, sur le pont des Pertes, clés, un ravissant paysage urbain. A droite, dévale le quai des Tuileries, Dresque aussi pittoresque dans son ensemble, aussi intéressant dans ses détails que le quai St-Antoine. Par ce bel après-midi d'au-iomne, le tableau est particulièrement joli, avec ses toits bas inondés d'or pâle et les grandes ombres bleues qui lèchent les murs lézardés. A gauche, la perspective sur le pont aux Ecluses est moins poétique mais son caractère local, très accusé, mérite de retenir l'at-ention de l'artiste et du promeneur. II en va de même de l'antique Vieux-Bourg et du dédale de ruelles compris entre celui-ci et le Musée archéologique. Ici, entre un fouillis de masures, se découvre un porche monumental du style classique le plus pur, là-bas une rampe de balcon en fer forgé évoque les élégances du XVIII' siècle plus loin un gracieux pignon Renaissance surgit dans une cour délabrée. Nous pourrions flâner pendant des heures dans ces parages sans avoir épuisé les découvertes, car nous sommes dans l'un des quartiers les plus anciens et les plus typiques de Gand. Mais à côté des vestiges épars il s'offre ici à notre admiration des objets importants et complets,telles les deux superbes maisons faisant l'angle du Vieux-Bourg et de la rue du Roitelet. Vous reconnaissez, au premier regard, les demeures gantoises du XVIII'' siècle, avec leurs fenêtres presque sans trumeaux et les entablements sculptés séparant les étages. L'ornementation de ces deux façades est tout à fait remarquable de richesse et de bon goût. La maison d'angle, enseignée « Le Cerf volant» et datée de 1669, est la plus élégante. Le faite et les saillies du pignon sont décorés des statues de la Foi de l'Espé-rarice et de la Charité, tandis que, à la lu- : carne sapérieure, apparaît l'image d'un joueur de flûte. Les décharges des fenêtres pré- | sentent, en de curieux bas-reliefs, des figu-res couchées. Cette façade trahit, dans son inspiration, un savoureux mélange de naïve- : té et de poésie, de christianisme et de paga- ' nisme. Le même caractère se retrouve, quoi- ' que atténué, dans la maison voisine. Les bas-reliefs qui l'embellissent ont pour sujet , six des œuvres de miséricorde, la septième, j « abriter les pèlerins », étant figurée par la j maison elle-même, symbole parlant de l'hos- 1 pitalité. Traversant le pont du La'tage, à côté du- | quel nous apercevons un joli ensemble de constructions basses,nous irons saluer à l'en- j trée de la rue longue de la Monnaie le palladium gantois, la grosse bombarde « Dulle Griete ». Ce canon, dont on connaît mal l'o- 1 rigine, a plus de six mètres de longueur. On y volt, au-desus de la « lumière » (orifice supérieur destiné à recevoir la mèche), la croix renversée bourguignonne, et les armes de Philippe le Bon. Ce canon aurait, dit-on, servi au siège d'Audenarde en 1452. LA C.UERIÏE La publication du Journal dr Gand du mercredi 20 courant n'ayant pas été autorisée oar la Censure, nous insér ons aujourd'hui les dépêches officielles des deux jours. Sur le front occidental Communiqués officiels allemands Berlin, 18 octobre. L'ouvrage, fort avancé dans les lignes ennemies, au nord-est de Vermelies, a été de nouveau attaqué avec de grandes forces par les.Anglais'. Toutes les attaques' furent repouSsées avec de fortes pertes pour l'ennemi. L'ouvrage est resté en notre possession. Des tentatives d'attaque des Français près de Tahure furent enrayées par notre feu. Une nouvelle tentative de l'ennemi en vue de reprendre la position perdue au sud de Leintrey, resta sans résultai : elle valut aux Français des pertes sanglantes et la prise de 3 officiers, 17 sous-officiers et 73 chasseurs qui furent faits prisonniers. Au Schraizmànnele, l'ennemi ne parvint pas à reconquérir un pouce du territoire perdu, malgré une grosse dépense de muni-tiens.Une escadrille d'avions allemands a bombardé hier la place forte de Belfort. Elle chassa les aviateurs ennemis et jeta sur les fortifications 80 bombes, nui provoquèrent des incendies. Berlin, 19 octobre. (Communiqué de midi.) Pas d'événements importants. Communiques officiels français W. T. B. Paris, 17 octobre. Officiel de samedi midi : En Lorraine nous avons repoussé, cette nuit, plusieurs contre-attaques contre les tranchées que nous avons j.cu-pées hier, au nord de Reillon. Dans les Vosges, une attaque . ennemie tentée vers minuit et avec gros effectifs entre le Lingekopf et le Schratzmaennele, après avoir été préparée par une violente canonnade et un feu de barrage contre notre seconde ligne et nos tranchées de communica-j tion, a été repoussée. Aux autres fronts rien de saillant. Paris, 17 octobre. Officiel de samedi soir : En Artois nous avons repoussé une nouvelle attaque ennemie dans le Bois en Hache, au versant occidental de la vallée de Souchez. Les combats de tranchées, accompagnés d'une canonnade réciproque, ont continué au sud de la Somme, dans le secteur de Lihons et Quesnoy en Santerre. L'ennemi a recommencé son bombardement de la région derrière notre front de Champagne, où il s'est servi de bombes lacrymogènes. Notre artillerie a riposté, en canonnant les tranchées et les batteries ennemies. Combats de bombes et grenades dans l'Argonne, au nord de La Houyetle et Vauquois. Une forte contre-attaque, dans les Vosges, nous a permis de reprendre toutes nos positions au sommet de l'Hartmanns-weilerkopf.et de nous emparer d'un ouvrage de campagne jusqu'ici aux mains de l'ennemi.Un groupe d'avions a bombardé samed Sablon et Metz, où nous avons pu établir l'effet de nos bombes. W. T. B. Paris, 18 octobre. Officiel de [ dimanche midi: Ln Artoi- nous avons enlevé hier soir une forte barricade au sud-est de Neuville-Saint-Vaast et nous y sommes maintenus après avoir repoussé deux contre-attaques au cours de la nuit. Dans le secteur de Lihons, bombardement violent de part et d'autre. Aucun incident à signaler sur le front de l'Aisne, en Champagne et en Argonne. En Lorraine, nous avons encore gagné cent mètres de tranchées au nord de Reillon, au cours de corps-à-corps opiniâtres. Nos avions ont jeté des bombes dans la nuit du 15 au 16 sur Maisières, Azoudange et Avri-court.Paris, 18 octobre. Officiel de dimanche soir: Les violents combats d'artillerie se sont poursuivis devant Loos, le Bois en Hache et à l'est de Souchez. Nous avons consolidé et étendu nos positions dans le bois de-Givenchy-, Sur l'Aisne, des combats à la grenade sont signalés aux environs du Godât. En Champagne, bombardement toujours intense et réciproque, particulièrement dans la région de Tahure. Sur le front de Lorraine, nous avons, énergiquement riposté à la canonnade ennemie par des feux efficaces "ui ont allumé plusieurs incendies dans les lignes ennemies, près de Leintrey, Amenoncourt et Gondre-xon.Des contre-attaques allemandes violentes et réitérées contre nos positions au nord d? Reillon ont été arrêtées par nos tirs de barrage.L'ennemi ayant encore récemment effectué des bombardements aériens sur des villes anglaises et un de ses aéroplanes ayant lancé hier deux bombes sur Nancy; un groupe de nos avions a bombardé aujourd'hui la ville de Trêves sur laquelle dès obus ont "été lancés. Sur le front oriental Communiqués officiels allemands Berlin, 18 octobre. Groupe d'armés du général feldmaréchal von Hindenburg. '.'altaque au sud de Riga progresse. Deux officiers et 280 hommes restèrent comme prisonniers entre nos mains. Des attaques russes à l'ouest de Ja-ccbstadt furent enrayées. A l'ouest de liluzt, nous nous sommes rendus maîtres des positions ennemies sur un front d'environ 3 kilomètres. Plus loin au sud, dans la région de Srnor-gon, de fortes attaques russes furent repoussées avec de grandes pertes pour l'ennemi. Nous fîmes prisonniers, deux officiers et 175 hommes. Groupe d'armée du général feldmaréchal prince Léopold de Bavière. Une attaque russe, des deux côtés de la route Ljachco-witschi-Baranowitschi, s'écroula sous notre feu à 400 mètres de distance de nos positions.Groupe d'armée du général von Linsin-gen. Au Styr, de Rafalowka à Rukikowiczz, se sont développés des engagements locaux. Berlin, 19 octobre. Armées du maréchal von Hindenburg. Au sud de Riga, nos troupes ont pris d'assaut plusieurs positions russes et atteint la Duna à l'est de Narko-witz ; elles ont capturé 1 officier, 240 soldats e t2 mitrailleuses. Au nord-ouest de Jacob-stadt, une attaque russe a été repoussée. Dans la région de Smolwy un de nos avions de combat a abattu un biplan français cc duit par un capitaine d'état-major russe et armé d'une mitrailleuse anglaise. Armées du maréchal prince Léopold de Bavière. Rien de nouveau. Armées du général von Linsingen. Sur le Styr, les combats signalés hier tournent à notre avantage. Communiqués officiels autrichiens W. T. B. Vienne, 17 octobre. Communiqué officiel de samedi soir: Dans la région du Styr inférieur, à 20 kilomètres au nord de Rafalowka, les troupes austro-hongroises ont rejeté à nouveau l'ennemi de plusieurs de ses postions qu'il a défendues avec opi-niâtrelé ; elles ont ensuite repoussé une con-tre-atiaque des Russes.Sur le restant'du front du nord-est, rien de nouveau. Vienne, 17 octobre. Au Korminbach. de vigoureuses attaques russes ont été repoussées. Sinon rien de nouveau au nord-est.Vienne, 18 octobre. En Galicie orientale et à l'ikwa, dans la région fortifiée de la Wolhynle, pas d'événements importants hier. Au Kormynbach et au Stvr inférieur l'ennemi prononça une attaque violente. Près de Kulikowice, Nowofielki et Rafalowka la lutte se poursuit. Sur tous les autres points l'adversaire fut rejeté avec des fortes pertes. Au Kormyn il abandonna le champ de bataille en désordre en laissant en nos mains des fusils et des objets d'équipement. Les troupes , impériales et royales qui se trouvent à la Sgczara supérieure repoussèrent une forte attaque russe. Vienne 19 octobre. I -- Russes on! continué leurs attaques dans les régions boisées et marécageuses de Gumpf et du Styr inférieur. Près du village de Boguslawka, situé au nord-ouest de Derazno, l'ennemi a prononcé trois attaques infructueuses contre la position d'une division hongroise. 11 fut rejeté par notre Feu et mis en fuite par uns contre-attaque. Il laissa entre nos mains, 3 officiers, plus de 500 hommes et 2 mitrailleuses. Une division russe avançant sur la rive droite, par Kulikowina, fut aussi rejetée.Dans la région de Czartorijsz, l'adversaire parvint sur' quelques points à la rive gauche du Styr: la lutte se poursuit. Au nord de Rafalowka les Russes ont attaqué avec de grandes forces; ils furent rejetés et 400 hommes fait prisonniers. A part cela, la situation reste inchangée au nord-est. Communiqués officiels russes W. T. B. St-Pétersbourg, 17 octobre. Officiel de samedi soir: Près de Kalnzem, 12 kilom. au sud de Schlok à l'ouest de Mi-Grunwald, duel d'artillerie. A l'est de Mi-t£yj (27 kil.), après une préparation d'artil- Feuilleton du Journal de Gand 123 Le Comte DE MONTE-CRISTO PAR ALEXANDRE DUMAS Diable ! fit-il après avoir avalé ces confitures divines, je ne sais pas encore si le résultat sera aussi agréable que vous le dites, mai la chose ne me paraît pas aussi succulente que vous l'affirmez. Parce jue les houppes de votre palais ne sont pas encore faites à la sublimité de la substance qu'elles dégustent. Dites-moi.: est-ce que dès la première fois vous avez aimé les huîtres, le thé, le porter, les truffes, toutes choses que vous avez adorées par ta suite? Est-ce que vous comprenez les Romains, qui assaisonnaient les faisans avec de I assa-fœtida, et les Chinois, qui mangent des nids d'hirondelles? eh! mon Dieu, non. Eh bien! il en est de même du hatchis; man-fiez-en huit jours de suite seulement, nulle nourriture au monde ne vous paraîtra a teindre à la finesse de ce goût qui vous p£ rait peut-être aujourd'hui fade et nauséî bond. D'ailleurs passons dans la chambre côté, c'est-à-dire dans votre chambre, et A va nous servir le café et nous donner de pipes. Tous deux se levèrent et, pendant qu celui qui s'était donné le nom de Simbad, ; que nous avons ainsi nommé de temps e temps, de façon à pouvoir, comme son cor vive, lui donner une dénomination que conque, donnait quelques ordres à son de mestique, Franz entra dans la chambre a tenante. Celle-ci était d'un ameublement plus sin pie quoique non moins riche. Elle était d forme ronde, et un grand divan régnait tôt alentour. Mais divan, murailles, plafonds ( parquets étaient tout tendus de peaux m: gnifiques, douces et moelleuses comme le plus moelleux tapis; c'étaient des peaux d lions de l'Atlas aux puissantes crinières c'étaient des peaux de tigres du Bengale au chaudes rayures, des peaux de panthères d Cap tachetées joyeusement comme celle qt apparaît au Dante, enfin des peaux d'ours d Sibérie, de renards de Norwège, et toute ces peaux étaient jetées en profusion lt ^ unes sur les autres, de façon qu'on eût cr : ( marcher sur le gazon le plus épais et repo-" ^ ser sur le lit le plus soyeux. | Tous deux se couchèrent sur le divan ; des a chibouques aux tuyaux de jasmin et aux '■ . bouquins d'ambre étaient à la portée de la s main, et toutes préparées pour qu'on n'eût I pas besoin de fumer deux fois dans la même. e Ils en prirent chacun une. Ali les alluma, et sortit pour aller chercher le café. Il y eut un moment de silence, pendant le-j" quel Simbad se laissa aller aux pensées qui semblaient l'occuper sans cesse, même au milieu de sa conversation, et Franz s'aban-donna à cette rêverie muette dans laquelle on tombe presque toujours en fumant d'excel-~ lent tabac, qui semble emporter avec la fu-~ mée lès peines de l'esprit et rendre en ' échange au fumeur tous les rêves de l'âme. | Ali apporta le café. s Comment le prendrez-vous? dit l'in- e connu : à la française ou à la turque, fort ou léger, sucré ou non sucré, passé ou bouilli? x à votre choix : il y en a de préparé de toutes u les façons. ti Je le prendrai à la turque, répondit e Franz. s Et vous avez raison, s'écria son hôte; :s , cela prouve que vous avez des dispositions u j pour la vie orientale. Ah ! les Orientaux, 1 voyez-vous, ce sont les seuls hommes qu sachent vivr:! Quant à moi aiouta-t-il ave: un de ces singuliers sourires qui n'échap paient pas au jeune homme, quand j'aura fini mes affaires à Paris. î'irai mourir er Orient ; et si vous voulez "me retrouver alors il faudra venir me chercher au Caire, i Bagdad, ou à Ispahan. Ma foi, dit Franz, ce sera la chose dt monde la plus facile, car je crois qu'il m: pousse des ailes d'aigle, et, avec ces ailes, j< ferais le tour du monde en vingt-quatre heu res. Ah! ah! c'est le hatchis qui opère; el bien ! ouvrez vos ailes et envolez-vous dan: les régions surhumaines, ne craignez rien on veille sur vous, et ?' comme celle: d'Icare, vos ailes Fondent au soleil, nou: sommes là pour vous recevoir. Alors il dit quelques mots arabes à Ali qui fit un geste d'obéissance et se reiira mais sans s'éloigner. Quant à Franz, une étrange transforma tion s'opérait en lui. Toute la fatigue physi que de la journée, toute la préoccupatioi d'esprit qu'avaient fait naître les événement du soir disparaissaient comme dans ce pre rnier moment de repos oû l'on vit encore as sez oour sentir venir le pomimil. Son corn semblait acquér'r une lég'rctc i:n ::n'érl.lh son esprit s'éclaircissait d'une façon inouïe, ses sens semblaient doubler leurs facultés; l'horizon allait toujours s'élargissant, mais i non plus cet horizon sombre sur lequel pla-i nait une vague terreur et qu'il avait vu avant son sommeil mais un horizon bleu, trans-i parent, vaste, avec tout ce que la mer a d'azur, avec tout ce que le soleil a de pail-i lettes, avec tout ce que la brise a de par-: fums; puis, au milieu des chants de ses matelots, chants si limpides et si clairs qu'on en eût fait une harmonie divine si l'on eût pu les noter, il voyait apparaître l'île de Monte-i Cristo, non plus comme un écueil menaçant ; sur les vagues, mais comme une oasis perdue dans le désert ; puis à mesure que la ; barque approchait, les chants devenaient : plus nombreux, car une harmonie enchanteresse et mystérieuse montait de cette île à Dieu, comme si quelque fée, comme Lore-loy, ou quelque enchanteur, comme Am-phien, eût voulu y attirer une âme ou y bâtir - une ville. Enfin la barque toucha la rive, mais sans t effort, sans secousse, comme les lèvres tou-; chent les lèvres, et il entra dans la grotte - sans que celle musique charmante cessât. Il • (A uivre).

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Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Gand van 1856 tot 1923.

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