Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

1985 0
26 augustus 1917
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s.n. 1917, 26 Augustus. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Geraadpleegd op 03 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/b56d21t72v/4
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Dimanche 20 août 1917 , «fs tenliim-îi ta o; »éro 6iBi' aasée — Nss 234-240 JOURNAL DE GAND ÏHOX-HQ lOi^iâ FLAW.BHES . .. . . . , , . Annonces fr. C,80la ligue. Héelames (avant les annonces) I fï. A r.i pvFNTS la ligne. Réclames en Chronique gantoise ou dans le corps du « 8li$l SI ■ iî?! journal 2 fr. la ligne. Informations financières et Réparations UM TOAKO VOT0T Oiiïft PAR T,,!*»«*« Y^VPHv^ W " ' . ~ 0" traite à forfait P<">r les a—s 13f?\/llF5 dss journaux rfa la sorsaino. LE RRUXELLOSS Du SI.— Nominations dans l'armée belge. — Le Havre, 18 août. — Le général Biebuyck, adjudant du Roi, est nommé commandant de la 6e division, en remplacement, du général De Ceuninck, nommé ministre de la guerre. Le cabinet, du général De Ceuninck est composé comme suit : chef de cabinet, le, colonel Constant ; Lebier. major d'état-major : De Oraa Jacqmai;i, conseiller juridique, et Briant Le ministre a établi ses bureaux près du front. Du 32. — La « chaussure nationale » en Italie — Les journaux de Rome annoncent une mesure gouvernementale pour la création d'un type unique de chaussure économique. Trois cent mille paires seraient fabriquées chaque mois en Italie et deux cent mille paires importées de l'étranger. — Le canon fait-il.pleuvoir? — Au cours rte la dernière séance de l'Académie des Sciences de Paris, un astronome bien connu, M. Deslanires, membre de 1 institut, a de nouveau étudié la relation de cause à effet qui peut exister entre la canonnade et la pluie On se souvient qu'il y a plusieurs semaines, le même savant avait déjà soulevé la même question devant l'Institut et cité toute une série de faits permettant d'y répondre d'une manière affirmative; depuis, 1'oftensive des Flandres est venue fournir un nouvel exemple en faveur de cette hypothèse. Hier, M. Hugc Hildebrand Hildebrandsson, de l'Université d'Upsal (Suède), et correspondant étrangei de l'Institut, présentait à l'Académie un travail dont la conclusion est favorable à l'hypothèse émise par M. Deslandres. Ce travai présente une importance particulière du faii que M. Hildebrandsson possède une compétence reconnue en matière de météorologie Dans l'ensemble, il faut donc penser que lf canonnade prolongée est à même de déclan-cher une pluie quand le degré d'humidité d( l'atmosphère s'y prête, mais que le canor n'est pas à même d'augmenter ee même degri d'humidité. Quelques Services dn Comité urbain de Secours et d'Alimentation Les Entrepôts Comme il s'agit du ravitaillement d'une po pulation de plus de 200,000 âmes, on compreni aisémeht que, dès la première heure, se posi la question capitale de savoir où le Comiti remiserait ses marchandises avant de le: écouler. Il eut la bonne fortune de pouvoii disposer des immenses magasins de l'ancienni sucrerie Mechelynck, appartenant actuelle ment à la Société des Entrepôts généraux, ai quai de l'Industrie, qui lui sont d'un précieu: concours. Etablis en face de l'Avant-Port, il: s» prêtent admirablement à la réception im médiate de grandes quantités de marchandi ses; une large entrée et une cour spacieusi ménagent,du reste.un accès facile aux camion; de transport. Les hangars sont nombreux, vastes et sur tout très élevés. Toutes les marchandises riz fèves, saindoux, café, cacao, sel, etc. s'y trou vent disposées en tas avecle plus grand ordre sur un plancher de lattes en bois, de façon I éviter le contact immédiat avec le sol. C'es là que chaque semaine les gérants des bureau: de vente du Comité viennent prendre livrai \ son des marchandises qu'ils doivent débiter la | semaine suivante. Ils reçoivent approximati-j vement les quantité- nécessaires; un état Il mentionnant ce qui leur a été dé livré est en- l- suite remis au bureau du Quai duBss-Escaut, | où sont dressées les factures. » Les chiffres ci-dessous peuvent donner,une I idée des stocks nécessaires à une seule distri-j bution fût-ce même avec une faible ration : '■ Il existe pour Gand, Ledeberg, Gendbrugge I et Mont St-Amand, environ 60,000 cartes do I ménage avec 200,000 personnes. Pour donner j une ration de 50 grammes, il faut 10,000 kg. j de marchandises; pour donner 250 grammes j do saindoux, il faut. 50,000 kg., ce qui repré-s sente plus de 300 fûts d'environ 105 kilos. I Dans une salle spéciale, sont, préparées les 1 farines Floriraaet Phospliatosé, vendues par I paquets de 250 grammes pour les entants. La ' ration est de 500 grammes par quinzaine pour | ceux de plus de 4 ans et de 250 grammes pour ' ceux au-dessous de cet âge. | Les divers éléments qui composent ces pro-; duits, farine blanche, farine de maïs, farine : de riz et cacao pour la Florimà. plus le î sucre et le phosphate de .chaux pour la Phos-| phatose, sont mélangés (tans un grand tarn-1 bour, puis le tout est pesé et mis eu paquets. ( Les soins les plus minutieux sont apportés à cette préparation et l'on est frappé en particulier de la propreté qui règne dans cet atelier.Plus loin, dans un hangar spécial, sont dé-1 posées les denrées fourragères : sons drèches de maïs, avoines, farine de battage (farine que l'oa obtient en battant les sacs yides) farine d'avoine, etc. Un département dont bien peu de personnes probablement soupçonnent l'existence, est celui des emballages; on en comprendra toute l'importance si l'on considère les prix élevés ' qu'atteignent actuellement les sacs,les caisses et les fûts. Chaque comité régional reprend, dans sa région, tous les emballages vides et les retourne au Comité provincial qui les dépose à la sucrerie Mechelynck. Une équipe : spéciale d'ouvrières y est chargée de réparer 1 les sacs usés; puis tous sont comptés, mis en 1 paquets de 25 et réexpédiés dans différents centres pour y recevoir les blés indigènes ainsi que dans des maïseries aux environs de Louvain. Les fûts à saindoux vides sont préalablement dégraissés; la graisse qu'on en retire sert à la fabrication du savon; celui-ci est spécialement réservé pour les oeuvres de bienfaisance telles que « Goutte de Lait », Crè-i ches, etc Les fûts de première qualité sont i renvoyés à Rotterdam; d'autres servent à i contenir du vinaigre, du sirop ou des viandes 5 salées; les tonneaux hors d'usage sont démolis et l'on vend comme bois à brûler les douves i sciées et coupées en quatre. De cette façon, on le voit, rien n'est perdu : i on utilise même les sacs de farine vides qui : sont battus en vue d'en retirer du fourrage i destiné au bétail ! Dans les circonstances actuelles, il incombe à toute administration d'essayer de tirer parti même des matières i que l'on ne songerait pas à utiliser en d'au-i très temps, et ce devoir a été parfaitement, compris par la direction du Comité urbain de secours et d'alimentation. . ï ! Le rationnement de la viande j i i \ Le nouveau service organisé pour le ration- I nement de la viande marche régulièrement., comrrte nous l'avons annoncé dans un de nos } précédents numéros. Une petite modification j vient d'être introduite : chaque carte de wé-î nage ne donnera droit qu'une fois tous les j quinze jours à une ration de pâté ou de sau-: cissen; une semaine cette ration sera vendue ■ h la clientèle qui se présente le matin, l'autre S semaine, à la clientèle de l'après-midi. Ce ; système permet de donner tous les quinze ; jours une quantité plus grande qu'on ne pour-\ rait le faire avec une distribution hebdoma-jj daire. s UjD'autre part, si la ration continue à être | minime, en revanche le service assure à cha-\ cun sa ration et il serait même souhaitable . de voir étender cette même organisation à la | vente de la viande de cheval. Celle-ci, pro-i venant d'animaux indigènes, pourrait, comme ; la viande de bœuf, être remise à la Ville î qui organise) ait la vente par rations, dans ; des boucheries chevalines spéciales. Àvec | les abats, il j aurait également moyen de pré-i parer des saucissons et du pâté. Le tout se ï vendrait à des prix abordables pour les bour-'i ses modestes, tandis qu'actuellement la viande I de bœuf est vendue à des prix fort élevés. Prooos ménasrers Séehaae des Lésiimas Espèces de légume.' à sécher. Tous les légumes, mais surtout les haricots, les pois, les carrottes, les choux, les rutabagas. Préparation des-légumes secs. Avant la dessication, tremper les légumes dans l'eau bouillante pendant quelques minutes, de préférence encore les traiter à la vapeur d'eau. Verser, par exemple, dans un chaudron une certaine quantité d'eau en ébullition, y suspendre un panier avec les légumes, avoir soin de replacer le couv-ercle sur le récipient. Pour le séchage, placer les légumes sur des claies, étaler convenablement les légumes les uns à côté des autres et ne pas les disposer en couches épaisses. La température varie selon ies espèces de légumes. Une grande attention doit être apportée pour éviter qu'ils ne brûlent. La durée de séchage varie également. Grossièrement préparés, il va sans dire que le séchage doit durer plus longtemps que finement découpés. Conservation. Conserver les légumes séchés dans un endroit absolument sec. Utilisation des légumes séchés. D'abord les laver à l'eau froide pour enlever les poussières. Les faire macérer ensuite dans l'eau tiède pendant quelques heures, puis mettre en cuisson. En règle générale les mettre tremper la veille du jour où l'on doit les manger. Pour la soupe, les laver tout simplement et les jeter dans la marmite. Matériel de la dessication. Certains légumes peuvent se sécher au .soleil comme le cerfeuil ou le persil; en deux ou trois jours d'exposition solaire, on peut les réduire en une poussière que l'on conserve dans des bouteilles. On peut employer pour ssoiier : 1 le four à cuire le pain, 2 le four de la cuisinière bien entendu avec une chaleur modérée. Pour le four à cuire le paiu, il faut disposer de claies en osier ou en roseau. Pour la cuisinière on peut aussi se servir de formes à cuire le pain dont le fond, au lieu d'être en tôle, est formé par un treillis serré de fils galvanisés ; 3 les petits séchoirs que l'on trouve dans le commerce sont aussi très pratiques. Ces séchoirs sont constitués par une caisse en tôle ou en fer blanc, ayant 50 centimètres de tous côtés; elle est pourvue sur tout le rebord de la base de trous d'un demi-centimèt- e de diamètre, de même qu'à la face supérieure, en vue de laisser échapper l'humidité du légume en dessica- î tion. La face antérieure fait office de porte £ mobile. Dans ces caisses se placent trois ou j quatre tiroirs distants d'une dizaine de centimètres; le fond est formé par un treillis en fil de fer galvanisé sur lequel on dispose les légumes. Les côtés de ces tiroirs sont également percés de petits trous. Ce petit appareil se place sur le côté de la cuisinière et utilise ainsi la chaleur perdue. Dessication des divers légumes. 1) Haricots verts. Les laver et découper. Les classer en plusieurs catégories : gros, moyens et petits. Tremper dans l'eau bouillante ou la vapeur durant 6 minutes; étendre sur des claies et sécher à 50° environ. La durée du séchage varie selon la grosseur des haricots. Production 12 °/0. 2) Pois verts. Tremper pendant trois minutes, sécher à la température de 40 à 50 °/q. Production 5 °/0 3) Carottes. Celles de grosseur moyenne sont les meilleures. Râper les carottes. Tremper durant 6 minutes, sécher à tempiïature de 60 à 70 °/0. Production 8 à 10 °/0. 4) Rutabagas, raves et nivets. Les peler et découper en fines rondelles ou petits bâtonnets. Tremper de 10 à 12 minutes, jusqu'à ce qu'elles deviennent presque transparentes, sécher à température de 60 à 70 '/,. Production 8 à 10 %• 5) Choux a) choux pommés. Les débarrasser des mauvaises feuilles et ne conserve] que la pomme; b) choux non pommés. Or utilise le feuillage le plus tendre. Découpei les choux, tremper les choux-rouges 4 minutes seulement, les autres variétés de 6 à 8 minutes, séchera 70"/o. Production 7 °/0. Chronique Gabtoise BANQUE l'Union du Crédit de Gand. — Fondée en 1855. — Siège social : Place St-Michel, 16. Bureaux auxiliaires : F. Claeys rue St-Michel, 9, et A. Vanderstraeten, ru< de Flandre, 32. — Taux actuel en compte: de quinzaine : 2 1/2 °/„. Fonds publics : cou pons, changes, toutes opérations de banque (1638) fïïCITDTTÎia p* & A- BEYER \l TA Editeurs de musique UUlUUily. p. STRUYF, successeu Grand choix do musiques belges et étrangères. Lutherie artistique. — Cordes garanties justes sonores. — Accessoires direra. (1132) LE CONSEIL COMMUNAL, dans sa réu nion de lundi dernier, a renouvelé le manda de MM. De Séranno, Beyer, De Bersaques Wiliems et Remouchamps comme médecin; des Hospices. 11 a accepté la démission de Mme Cazier-Di ICaesemaecker de ses fonctions d'institutrici en chef à l'école professionnelle pour jeune; filles. ; Le renouvellement de la perception de: | taxes suivantes a été voté à l'unanimité : su • les terrasses, balcons, 25 centimes addition nels sur les patentes, 50 centimes addition nels sur les revenus et recettes des sociétés taxe spéciale sur le revenu cadastral, taxe di police, taxe sur les chiens, taxes sur les droit; d'entrée dans les locaux où sont organisée: des festivités publiques. La taxe sur les céli bataires a également été votée, mais pas i l'unanimité ; les conseillers catholiques on voté contre cette proposition, M. VanCeule broeck s'est abstenu. I ï T M A FUBDI1!® powdei L( U I ^ En vente partout | 2X2^ ; BANQUE belge du travail. — Société Ano S nyme. — 25, rue de Brabant. La Banque se charge du renouvellement des lots Gand 1896. Emet des fions de caisse Vooruit 4 °/0 à fr. 972,50, plus intérêts courus. Met en vente le solde disponible en Congo 4 °/0 et Crédit communal 4 °/0, Bruxelles 1905 et Anvers 1903. Elle accepte en paiement les Bons du Trésor Belge 4 0/0 échus le lr août 1917. (2102) |j II M IF BIT oleo. raooord. ohez voisin* UUIBItnt GENIETS, 14, r. Brabant (■788) LE PAIN. — A partir du lr septembre prochain,la ration de farine sera de 250 grammes par jour et par tête, soit 1,750 kg. par semaine ou 2,310 kg. de pain. Cette mesure a du être prise à cause de l'insuffisance de la récolte indigène de blé qui ne permet de disposer que de 150 grammes de farine indigène au lieu de 180 ; la ration comprendra 150 gr. de farine indigène et 100 gr. de farine exotique, blutées toutes deux à 97°/0. Le pain sera j sensiblement meilleur, une certaine quantité I de seigle indigène devant être remplacée par du froment exotique. Le Comité Exécutif a déjà fait d'instantes démarches à Bruxelles pour obtenir une majoration des attributions de farine exotique de façon à pouvoir compenser l'insuffisance de farine indigène. Espérons que ses tentatives seront couronnées de succès ! Bois à bnûiBn Chada S'adresser : P. Bohaegel, q. des Moines, 13, Ctand. (1291) CHALET St-Pierre. — Anguilles, Sand-wiches. (2099) LE SUCRE. — La ration de sucre pour le mois de septembre sera réduite de 500 à 300 grammes. Des démarches sont faites pour 1 pouvoir faire face aux besoins avec la produc-1 tion de la nouvelle campagne sucrière. Maison JULES DOSSCHE 27, rue digue de Brabant Achat'et vente de titres côtés et non côtés. Négociations de coupons au meilleur cours. Renseignements financiers. (2130) BEURRE. — Le Comité Urbain de Secours et d'Alimentation met du beurre en vente pour le bureau de vente n° 9. — Ration 125 grammes. Prix 8 fr. le kilo. Lundi 27 août ; pour les numéros de 1 à 700; mardi 28 août pour les numéros de 701 à 1400; mercredi i 29 août pour les numéros de 1401 à la fin. , NOUVEAU CIRQUE , Jusqu'au 30 août : , Chaque fois à 8 h. du soir, représentation du succès mondial De Kuische Suzanne > 5 . i opérette en 3 actes de Okonkowsky, musique de J. Gilbert. La semaine prochaine : De Klokken van Corneville , pièce lyrique en 3 actes. , (2172) ' LE CABINET de consultation du Docteur 5 Prégaldino est transféré avenue Gustave Callier, 12. Consultations de 2 à 4 h. (2163) t ENCKE à écrire, fournitures de Bureaux et de Classe. Buyck frères, 59, rue St-Georges. (2109) ' SALLE TAETS. — Du 27 courant au 7 septembre, exposition des œuvres deM. Albert De Vos, peintre de marines. Feuilleton du lournal de Gond 288 Le Comte DE MONTE-CRISTO PAR ALEXANDRE DUMAS Oh! qu'il était beau, qu'il était grand, le vizir Ali-Tebelin, mon père,au milieu des balles, le cimeterre au poing, le visage noir de poudre I Comme ses ennemis fuyaient ! — Sélim ! Sélim I criait-il, gardien du feu, fais ton devoir ! — Sélim est mort ! répondit une voix qui semblait sortir des profondeurs du kiosque, et toi, mon seigneur Ali, tn es perdu ! En même temps une détonation sourde se fit entendre, et le plancher vola en éclats tout autour de mon père. Les Tchodoars tiraient à travers le parquet. Trois ou quatre Palicares tombèrent frappés de bas en haut par des blessures qui leur labouraient tout le corps. Mon père rugit, enfonça ses doigts par les trous des balles et arracha une planche tout entière. Mais en même temps, par cette ouverture, vingt coups de feu éclatèrent, et la flamme, sortant comme du cratère d'un volcan, gagna les tentures qu'elle dévora. Au milieu de tout cet affreux tumulte, au milieu de ces cris terribles, deux coups plus distincts entre tous, deux cris plus déchirants par-dessus tous les cris, me glacèrent de terreur. Ces deux explosions avaient frappé mortellement mon père,et c'était lui qui avait poussé ces deux cris. Cependant il était resté debout, cramponné à une fenêtre. Ma mère secouait la porte pour aller mourir avec lui; mais la porte était fermée en dedans. To*t autour de lui, les Palicares se tordaient dans les convulsions de l'agonie ; deux ou trois, qui étaient sans blessures ou blessés légèrement, s'élancèrent par les fenêtres. En même temps, le plancher tout entier craqua brisé en dessous. Mon père tomba sur un genou ; en même temps vingt bras s'allongèrent, armés de sabres, de pistolets, de poi-nards. vingt coups frappèrent à la fois un seul homme, et mon père disparut dans un tourbillon de feu, attisé par ces démons rugissants comme si l'enfer se fût ouvert sous ses pieds. Je me sentis rouler à terre : c'était ma mère qui s'abimait évanouie. Haydée laissa tomber ses deux bras en poussant un gémissement et en regardant k comte comme pour lui demander s'il était satisfait de son obéissance. Le comte se leva, vint à"elle, lui prit la main et lui dit en romaïque : — Repose-toi, chère enfant, et reprends courage en songeant qu'il y a un Dieu qui punit les traîtres. — Voilà une épouvantable histoire, comte, dit Albert tout effrayé de la pâleur d'Haydée, et je me reproche maintenant d'avoir été si cruellement indiscret. — Ce n'est rien, répondit Monte-Cristo. Puis posant sa main sur la tête de la jeune fille : — Haydée, continua-t-il, est une femme courageuse; elle a quelquefois trouvé du soulagement dans le récit de ses douleurs — Parce que, mon seigneur, dit vivement la jeune fille, parce que mes douleurs me rappellent tes bienfaits. Albert la regarda avec curiosité, car elle n'avait point encore raconté ee qu'il désirait le plus savoir, c'est-à-dire comment elle était devenu» l'esclave du comte. __ _ Haydée vit à la fois dans les regards du comte et dans ceux d'Albert le même désir exprimé. Elle continua : — Quand ma mère reprit ses sens, dit-elle, nous étions devant le séraskier. — Tuez-moi, dit-elle, mais épargnez l'honneur de la veuve d'Ali. — Ce n'est point à moi qu'il faut t'adresser, dit Kourchid. — A qui donc ? — C'est à ton nouveau maître. — Quel est-il ? — Le voici. Et Kourchid nous montra un de ceux qui avaient le plus contribué à la mort de mon père, continua la jeune fille avec une colère sombre. — Alors, demanda Albert, vous devîntes la propriété de cet homme ? — Non, répondit Haydée; il n'osa nous garder, il nous vendit à des marchands d'esclaves qui allaient à Constantinople. Nous traversâmes la Grèce, et nous arrivâmes mourantes à la porte impériale, encombrée de curieux qui s'ouvraient pour nous laisser passer, quand tout à coup ma mère suit des yeux la j direction de leurs regards, jette un cri et tombe en me montrant une tête au-dessus de cette porte. Au-dessous de cette tête étaient inscrits ces mots : « Celle-ci est la tête d'Ali-Tebelin, pacha de Janina ». J'essayai, en pleurant, de relever ma mère: elle était morte ! Je fus menée au bazar; un riche Arménien m'acheta, me fit instruire, me donna des maîtres, et quand j'eus treize ans me vendit au sultan Mahmoud. — Auquel, dit Monte-Cristo, je la rachetai comme je vous l'ai dit, Albert, pour cette émeraude pareille à celle où je mets mes pastilles de hatchis. — Oh ! tu es bon, tu es grand, mon seigneur, dit Haydée en baisant la main de Monte-Cristo, et je suis bien heureuse de t'apparte-nir ! Albert était resté tout étourdi de ce qu'il venait d'entendre. — Achevez donc votre tasse de café, lui dit le comte, l'histoire est finie.

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