Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire

1699 0
06 december 1918
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1918, 06 December. Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire. Geraadpleegd op 26 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/v40js9jc6x/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Vendredi 6 Décembre I9t8 UN NUMERO QUINZE CENTIMES Vendredi 6 Décembre t918 ABONNEMENTS ■—0—■ Les prix d'abonnement seront fixés dès qu'il nous sera possible de servir régulièrement nos abonnés de la ville et de l'extérieur. JOURNAL DE LIÉGE PXJMICIÏE —0— Annonces la ligne, fr. 0.80 Béclames » fr. 1.G0 Avis mortuaires »> fr. 1.00 Avis de sociétés » fr. 2.00 Emissions, bilans, rapports, » fr. •!.'>) l«"aits divers fin »> fr. 1.00 Faits divers corps » fr. 6.00 Réparations judiciaires »> fr. B.OO (Tarif provisoire) FEUILLE POLITIQUE, LITTÉRAIRE ET COMMERCIALE. - FONDÉE EN 1764 RÉDACTION ET ADMINISTRATION : 22, RUE DES DOMINICAINS, 22 La Justice à l'Œuvre Il est heureux pour le bon renom de v jrille de Liège que la police ait pu mettra un terme aux rocs et aux destructions tirs habitations des suspects. En mtt. matière comme en toute autre, nous n'avons pas t\ nous faire justice nous-mêmes. Trop do haine, trop do parti-pris peuvent influencer la vindicte publiqlue. L'absence d'enquête et de contrôle prête au* plus regrettables malentendus. Ajoutons que ces sortes d'exi-cutions, la plupart du temps nocturnes, Buscitent le concours des éléments les plus louches de la populace, attirés par l'appât du pillage et du vol. Au reste, les coupables, quels qu'ils soient, ont droit à toutes les garanties de jugement et de procédure que leur assuit la Constitution. Tant qu'ils ne sont pas rondamnês, ils sont citoyens belges au môme titre que tous. Si la population s'est montrée si impatiente <le se faire justico elle-même, elle a craint que sa proie ne lui échappe ; disons le mot, elle a craint que les tribunaux ne soient pas suffisamment armés pour atteindre les coupables et que toutes sortes do considérations étrangères au droit ne viennent en entraver l'action répressive. Nous avons tout lieu de croire quo r&s craintes ne sont nullement fondées. La î i-gueur et la diligence avec lesquelles la Jus-tice agit en ce moment, montrent bien la haute idée qu elle a de son rôle patrio-tique. Les nombreuses arrestations qui a'o-pèrent chaque jour en font foi. Elles ap-portent à l'opinion publique une satisfac-lion et un soulagement auxquels elle a V flroii Que de mal a causé h la population la , r- presse immonde h la solde des Allemands! <7 Oue d'inquiétudes, que de doute, que de m désarroi elle a suscités 1 Sous une appn-. jffj rence lnoffenslve, elle cherchait à démon liser l'opinion, ^ la détacher des institutions du pays, à jeter le doute et le discrédit sur les Alliés. Le chômeur était sa bête noire ; c'était aussi celle du Boche, et il n'est pas d'avanies qu'elle ne lui réser- Si la populaUon est restée digne et patriote, c'est malgré l'action sournoise de ces journaux. Les tentatives de diviser les Flamands et les Wallons ont misérablement échoué. Le robuste bon sens et la santé morale du pays ont eu raison de toutes les pressions, de toutes les commuons.A côté do ces interlopes Instruments de pruseiflcation, travaillaient dianis Pombre d'autres individus louches : co sont les im mondes indicateurs à la solde de la police secrète de la kommandanture. Beaucoup d'entr'eux étaient stimulés par l'appât du gain. Ils n'hésitaient pas un Instant à. vendre leur pays pour les trente deniers du traître. Quelle ragoûtante besogne ! Leur répugnante face de judas grimaçait dans tous les bureaux de la Polizeis. Ce sont eux qui abusaient de la naïveté confiante fies nôtres pour dénoncer les organisateurs d'espionnage et de passage qu'ils découvraient. Ils avaient d'ailleurs pour auxiliaire un agent précieux, infaillible, qui remplaçait le flair et l'habileté dont ils étaient complètement dénués : c'était la lettre anonyme. Que de ruines, que de désastres elle a accumulés ! ! Elle s'appliquait non seulement à dénoncer les entre prises anti-allemandes, mhis aussi, les cachettes où les commerçants et les industriels enfouissaient les matières sujettes h réquisition. Il importait peu aux auteurs r» ces délations de servir l'ennemi, de l'Armer contre les nôtres ; ils satisfaisaient un bas sentiment de vengeance et cette jouissance suffisait à étouffer en eux le cri de leur conscience... Ils ne valaient pas mieux que les trafiquants qui, avec une audace et un cynisme révoltants, aidaient aux approvisionnements pour l'ennemi. Ils ramassaient tout ce qu'ils1 pouvaient trouver : fer, cuivre, huiles, denrées, chevaux, beurre, viandes. I Ils achetaient à tout prix, certains que 1 Al-I lemagne leur reprendrait le tout à prix l d'or. Il y eut même des marchands de bestiaux qui se laissèrent commanditer par l'état-major. Ceux qui se livraient à ; et indigne trafic au grand jour étaient moins dangereux que leurs intermédiaires, i.'es Belges, ceux-.û, qui abusaient de la confiance du fournisseur et le tentaient oar l'offre de gros bénéfices. Il n'est pas de châtiment que n'ait mérité ce crime de haute trahison- Tandis que les organisations du Comité National, du Ravitaillement communal et les innombrables œuvres d'assistance publique, lo plus pur joyau de la générosité belge, s'efforçaient d'atténuer les effroyables misères déchaînées par la guerre, d'empêcher qu'aux souffrances morales de la servitude ne s'ajoutent les lancinants tourments de la faim, de tristes spéculateurs, qu'on a appelés à juste titre les mauvais citoyens, prenaient leurs dispositions pour exploiter et affamer le peuple ; ils achetaient -ài la hausse tous les produits et par des manœuvres d'accaparement, attendaient pour les mettre en vente que leur prix ait doublé et triplé. 'Ils ont eu pour complices la plupart des fermiers dont l'âpreté au gain s'est crûment manifestée en ces heures de misère générale. Si le consommateur réduit aux ai>ois discutait le prix. on ne se faisait pas faute de lui répondre l — Laissez la marchandise. Nous la vendrons aux Allemands à un prix double. Et cette menace n'était que trop réelle. Nous les avons vu passer les transports de vivres qui prenaient la route de \Vel-kenraedjt et des /Cuillemins. /Nous les avons vus aux frontières les louches racoleurs du riz et du saindoux du Comité National. Par-dessus les fils, au vu et au su de l'autorité allemande, ils se livraient avec l'Allemagne au plus lâche, au plus immonde des trafics. . Le gousset sonnant du prix de leur félonie, ils venaient ensuite s'attabler aux terrasses des cafés, ils cherchaient à nous éblouir par l'étalage de leur luxe tapageur et la folie de leurs dépenses. A côté de ces tristes sires, souffraient et peinaient les vrais Belges, les bons Belges. Ils appartenaient à toutes les classes die la société. Et s'il est vrai que le patriotisme et le stoïcisme des ouvriers fut admirable, la conduite de la petite et de la grande bourgeoisie ne fut pas moins belle. Si elle n'a pas toujours connu les affres de la faim, elle a vécu des heures d'inquiétude qui durent être terribles, vjue de petits bourgeois ont dû dévorer leur petit avoir oour vivre. Ce n'est pas sans un serrement ie cœur qu'ils ont vu s'évanouir les économies lentement et tenacement amassées a.i prix de quels sacrifices, de quelles privations. La guerre a nettoyé tout cela et aujourd'hui les voilà devant la nécessité de recommencer une existence de travail et d'épargne, comme s'ilis n'avalent pas vécu. Ils auraient pu ceux-là aussi s'amasser des fortunes en prêtant leurs bras et leur intelligence à l'ennemi. Ils auraient pu aMer grossir en Allemagne le nombre des '< embochés » qui dès les premiers jours lui ont offert leurs services. Ils sont restés dignes, honnêtes ; ils auraient mieux aimé mourir de faim eux et leur famille que de contribuer par leur travail à l'écrasement des nôtres. I.'héroïsme de ceux-ci nous console de la lâcheté de ceux-là. Un grand espoir les a soutenus jusqu'au bout : la victoire finale. Elle a rayonné devant leurs yeux éblouis. Mais ce n'est pas tout : ceux qui ont fait leur devoir ont droit à une réparation. Il serait révoltant, contraire à toute notion du droit et de Ici morale, que les coupables ne soient pas punis. II faut qu'ils rendent gorge, sinon l'admirable sacrifice de nos populations laborieuses aura été une dérision. Il ne faut pas que celui qui a trahi son pays puisse-être assuré de l'impunité. L'œuvre de la justice suit son cours. LE NOUVEAU FRONT îlos soldats ont quitté leurs tranchSes pour s'avancer à marches pressées vers le Rhin, cueillant sur leur chemin les laurie.-s ûu triompha Ils ont durement achetél cœ heures de gloire et laissé une longue traînée de <an<; rouge et fécond depuis les remparts des citadelles wallonnes juajn'aux plaines lu-niiàos des deux Flandres. Ils s'en vont occuper maintenant ces mêmes territoires d"où partirent, en Î9U, les hordes du kaiser, ivres de sang et d'odieux pillages. Pendant quelques mois, ils veilleront sur ces çages précieux que la capitulation allemande a mis entre noa mains et fero-it flotter notre étondard vainqueur sur les Tilles ennemies qui, 11 y a quatre ans, insultèrent à nos malheurs. Puis, petit à i-e-tit, l'armée, renforcée des nouveaux (.0-ménts qu'une loi vient de lever par tout le pays, remerciera tous ces braves, qui rn-Kaimeront leurs foyers, où souriront ce nouveau des fronts assombris par une longue absence, j'ïo pourront alors déposer le fusil qui s'appuya pendant si longtemps tur la crête des tranchées, et reprendre 1 outil que la colère et l'indignation avaient lait tomber de leurs moins lors de la violation Su sol sacré où dormaient leurs pères. Le laboureur, retrouvant sa charrue, préparé ra les moissons futures d'une terre fécondée des rouges sacrifices et le semeur im-nrimera de nouveau son geste large sur 'o hîeu de nos horizon» familiers, comme au jour où BS la quittèrent pour courir aux armes ; la terre, plus riche encore de tout le sang répandu, est (îe nouveau prête a P,L^uvrier aussi reprendra la lime ou le marteau et franchira la porte des usines il longtemps désertées. . Mais ici la guerre a passé et 1 ennemi grossier a saccagé !... , Comme un champ de bataille que couvrent des canons fracassés et des affûts brisés par la mitraille, les usfnes s encombrent de poulies rouillées, de charpentes irisées et de murs abattus. Les hauts-fournaux sont éteints, les a-minoirs ne déroulent plus le ruban de leur3 rails et des assises dénudées pleurent les machines que chargèrent un jdur sur de sordides camions les brigands de l'armée teutonne. Ceux qui, par leur courage, d'ans la désolation des plaines de Flandre, élevèrent un mur d'airain, .vont avoir à livrer un nouvel assaut. Un nouveau front surgit au cœur mène de la nation délivréo. Après le pays ,l'industrie menacée les appelle aux armes et Jeurs rangs se grossiront de tous les volontaires qu'un unanime désir de travail et de progrès leur fournira. Soldats d'un nouveau « génie », ils rétabliront les solides bastions, à présent démantelés, de notre industrie nationale et, sous l'égide de leurs nouveaux chefs, marcheront résolument à de grandies et pacifiques victoires. Ingénieurs et chefs d'usine, formant l'état-major de cette armée, aideront au relèvement général. Les postes seront moins glorieux que ceux qu'occupèrent les braves aux brèches de nos redans, mais non moins féconds en conséquences neureuses pour la vitalité et l'avenir uu pays. Lo drapeau que l'héroïsme de nos troupes a piànté si haut couvrira de son ombre auguste nos usines bourdonnantes et flottera, avec les autres, sur les marchés étrangers d'où nos produits furent trop longtemps absents. Leri innombrables travailleurs restés au pays sont prêts à apporter à oette tâche de régénération une ardeur que quatre ons d'inaction ont aiguisée au lieu d'abattre et leurs frères 'les tranchées les aideront de toute l'intelligente initiative qu'a encore accrue un long oontact avec les peuples amis. Ils apporteront de nouvelles et larges idées ! De même qu'avant d'ordonner l'offensive un général consulte ses cartes , et relève les difficultés du chemin à parcourir, ainsi ceux qui tiennent dans leurs mains l'avenir de la grande industrie ont depuis longtemps étudié sa situation exacte et examiné les moyens les plus propres à ■ atteindre rapidement le but désiré. Et, puisque La collaboration >à cette œuvre de résurrection doit être la plus large possible, nous avons pensé qu'il importait de faire connaître au ulus grand nombre le véritable état de l'industrie. C'est dans ce but que nous a,Mon s décidé d'interviewer nos principaux industriels et chefs d'usine. Leurs opinions, confrontées en quelques articles, nous révéleront des misères insoupçonnées, innis aussi des efforts à tenter et, peut-être, derrière toutes ces ruines, leur confiance et leur décision énergique nous feront-elles deviner les premiers rayons d'une aurore ensoleillée. Quoi qu'il en soit, nous remercions d'avance ceux qui par leurs conseils et leur expérience, nous aideront à recouvrer notre ancienne pt brillante prospérité, en nous indiquant la meilleure utilisation de toutes ces énergies que nous sommes heureux de venir déposer sur l'autel de la Patrie délivrée 1 Importants Discours de Lloyd George —a m g»» Pendant que Paris fêtait le roi d'Angleterre, M. Lloyd George prononçait ù. New-castle deux discours qui marqueront dans sa campagne électorale. L'un traitait de politique intérieure. L'autre exposait certains problèmes de la paix, envisagés du point de vue britannique. Dans le premier, il rappela sa lutte envers M. Asquith, qui eût la glorieuse responsabilité de faire entrer l'empire britannique dans la guerre. Elle fut causée par l'avertissement qu'avait lancé Lloyd George, de Paris, après l'invasion de l'Italie. « Les temps étaient plus critiques que je n'osais le révéler », a-t-il dit. A ce moment-là il n'existait qu'un remède, que M. Lloyd George n'a cessé de poursuivre : c'est l'Unité de commandement. Avec cette plateforme, M. Lloyd George est invincible et les élections du 14 décembre donneront une forte majorité à son gouvernement. Dans son second discours, M. Lloyd George a formulé quelques principes de paix. Ils méritent d'être applaudis en France, dit le Temps, — et en Belgique, ajouterons-nous — comme ils l'ont été par l'auditoire anglais. « Il faut que la paix soit juste, sévèrement juste, impitoyablement juste », a-t-il déclaré. « Je ne veux pas faire une politique de vengeance après la guerre, a déclaré M. Lloyd George, mais Nous devons agir maintenant de telle sorte que si des hommes, plus tard, se sentent tentés d'imiter le souverain qui a plongé le monde dans ce conflit, ils sadhent ce qui les attendra à la fin. » Nous avons, nous aussi, des pièces h conviction que la Cour de justice examinera. Pendant que nos alliés britanniques apporteront la liste des atrocités commises sur mer, nous montrerons nos villes systématiquement détruites, nos campagnes scientifiquement ravagées, nos usines méthodiquement pillées, nos populations où l'envahisseur prenait des otages et organisait des rafles. Tout cela sera expié. Et tout cela sera payé aussi. M. Lloyd George a posé hier, <à propos des réparations, deux principes d'où l'on peut tirer d'excellentes conséquences. 'Rappelant l'indemnité que l'Allemagne a exigée de la France en 1871, il a dit : « Il faut que l'Allemagne paye le coût do la guerre jusqu'à la limite de sa capacité de payer. » Cette règle fort simple aurait l'avantage d'éviter une foule d'équivoques. Les Allemands ne seront jamais à court d'arguments pour prétendre que telle destruction a été justifiée par des nécessités militaires, que telle autre a été causée par les canons des alliés, et que les dépenses faites -pour repousser leur invasion — les armements et le reste — ne constituent pas des dommages donnant droit à remboursement. En disant oue l'Allemagne doit payer le coût do la guerre, on éca,rte cos distinctions trop ingénieuses. Il reste simplement que les destructions, pillages et cruautés confèrent à ceux qui en furent les victimes» une sorte de créance privilégiée.Mate comment l'Allemagne palera-t-elle ? M. Lloyd George a protesté avec raison contre le système qui permettrait à nos ennemis de se libérer précipitamment en inondant les marchés alliés d'objets fabriqués outre-Rhin et vendus à bas prix. Ce serait ruiner nos industries, a dit le premier ministre britannique. En ce qui concerne la France, et le cas est identique pour la Belgique. le scandale serait pire encore, car les Allemands ont saccagé beaucoup de nos ateliers et de nos mines, et une partie des produits avec lesquels ils prétendraient nous payer seraient fabriqués avec les machines qu'ils ont volées chez nous. M. Lloyd George a déclaré qu'il n'admettrait pas cette nouvelle forme du dumping. Il en résulte que l'Allemagne devra s'acquitter principalement par des livraisons de matières' premières, par des restitutions faites en nature, et en fournissant de la main-d'œuvre. Il en résulte également que le règlement des dettes durera longtemps, et que l'on devra prolonger, pendant tout le temps nécessaire, les occupations territoriales qui seront la garantie du paiement. _ .g e c» —» IN MEMGRIAM Edmond Rostand ^ C t» . Un télégramme nous a annoncé, hier, la mort de Rostand, le merveilleux* poète, l'auteur de « Cyrano de Bergerac », de 1' « Aiglon », et de tant d'autres joyaux laissant voir, à travers leur humide et opaline transparence, l'éblouissante fantaisie et l'ély-séenne poésie de l'œuvre. Car, ici, tout n'est que poésie : l'ombre bleue de ses ailes chantourne tous les titres, caresse tous les vers, couvre toutes les rimes. C'est elle qui prête sa langue harmonieusement souple au poète, c'est elle qui fait vibrer les cordes du clavecin où Rostand éparpille ses fulgurants accords et siffler les sistres qui accompagnent de leur stridence ses cris de défi et d'enthousiasme. La poésie n'est plus ici « la fleur précieuse et frêle que Keats aurait reçue d'Ionie », c'est la rose nerveuse et forte qui croit au soleil de tous ; ce n'est plus seulement la l langue des dieux, c'est, pour le dire avec I Nau, l'idiome des pauvres diables qui souffrent plus que tout autre parce qu'ils sont plus sensibles et naïfs. Car si nous ne craignions de faire sourire les esprits sérieux en parlant d'analyse à propos des œuvres de Rostand, en soulevant le voile éclatant des mots, le manteau brillant d'une pointe, le masque d'un concetto ou la souquenille d'un sarcasme, nous verrions plus d'une blessure saigner, plus d'un cœur battre à vif : en perçant cette cuirasse d'orgueil dont les âmes fières et nobles entourent, leur détresse, nous verrions ou'îcl — comme par-( tout où naquit un beau vers — c'est la, souffrance qui en a fourni le moule douloureusement parfait. iC'cst elle qui rame avec lés matelots vers le lointain château de la princesse lointaine : c'est elle qui, souç un frais balcon, d'où tombent dans la nuit d'odorantes glycines, murmure h Cyrano des aveux pour Roxane ; c'est elle qui pâlit les joues de l'Aiglon et cendre ses cheveux blonds comme une auréole ; voyez, après l'étude du soir, le vieux maître Pif-Luisant qui l'arrête et lui parle avant qu'elle s'en aille dans un jardin doré du crépuscule d'automne frôler de ses longs voiles le front blanc de Roxane. De chacun de leurs pleurs, Rostand a fait I un vers ; de chacune des larmes, une rime châtoyante et de tous leurs sanglots ino m unique étrange* tantôt infiniment douce et plainltive comme en quelques endroits des « Musardies où les âmes sont humbles devant l'infortune, mais presque toujours mordante et vivace, étincelante de notes claires cf vibrantes où revivent (»s grandes voix de l'histoire, de ses héros et de ses -martyrs 1 Dans cette phrase musicale, dans : et agencement féerique des mots, hâtons-no\i3 de dire, .pour faire une concession aux esprits positifs, que nous n'avons guère chance d'y trouver une nourriture substantiellement intellectuelle, telle que nous en loumit l'ironie attique de France et vs pensées finement aiguisées d'humaniste, < u encore le génie audacieusement novateur de G. Lebon. Mais puisque la fonction des poètes et des écrivains est d'affiner nos sentiments, de rendre nos esprits plus ié-ceptiïs au beau, au vrai, au juste, qui n-porte que leurs remarques, leurs maxime, leurs idées montent directement à l'esprit, l'abreuvent d'analyse et de philosophie, ou s'arrêtent tout simplement au cœur, l'échauffant de leur caressante harmonie, si le même but est atteint ? Si nous sommes devenus meilleurs uu souffle de leur génie, aux accents de leurs paroles, qu'importe que celles-ci soient discours ou chansons? Perdant son cachet d'abstraction, l'idée s'est concrétée ici dans une tirade de Flambeau, dans une réplique de Cyrano ou un geste de l'Aiglon. IGUs n'est plus cette subtile quintessence de lY < prit dont le chartiste parlume ses pages, mais cette flamme qui réchauffe, ce panache qui rallie, cet élan qui entraîne, en un mot comme en cent, cet enthousiasme français, inspirateur des grands élans et des grands gestes ! Combien ont dit que l'œuvre de Rostand sorait éphémère comme ces brillants :ji-sectes aux ailes d'or qui ne vivent que l'émerveillement d'un crépuscule. Qui sait ? Peut-être les fils de ceux 'lui applaudirent aux productions étincelani.?3 de Rostand manqueront-ils un jour de îe-connaissance au point d'oublier ce nom qje la divine Sarah jetait un soir au parterre, d'une salle enthousiaste, mais soyons sûrs que les voix qu'il a créées ne mourront pas, que toujours Cyrano claironnera sous ovn manteau en loques et que toujours Ruchl chantera dans son rêve ; que toujours se transmettront ces vers pour la même raison qui a fait vivre à travers les siècles des chansons qui avaient encore moins d'idoe que la plus folle fantaisie de Rostand, mais qui étaient petries d'un même lyrisme, capables d'entraîner ou de faire pleurer. Rostand, le chantre incomparable des victoires napoléoniennes, est mort en plein triomphe du pays, dont il a célébré l'héroïsme en d'immortels poèmes. Dans l'enthousiasme de ces heures historiques, la mort de l'homme qui ressuscita l'Aiglon de son cercueil de cuivre, a dû ressembler à une douce et lumineuse euthanasie. Nous nous inclinons devant sa tombe, où les derniers chrysanthèmes vont, bientôt neiger. T. 13. LA RUSSIE ET LE BÛLGHÉVISME La guerre fut pour le peuple russe une dure épreuve. Ses armées subirent sur les champs de bataille des pertes effroyables et d'inexplicables revers. Les souffrances de la masse paysanne ou citadine furent indicibles. Et, lors du ministère Sturmer, dans l'ombre se devinait la trahison. C'est à -ce moment que le régime tsariste fut renversé par ceux qui, bourgeois ou démocrates, voulaient la guerre à outrance, lo triomphe du droit et de la démocratie. Le gouvernement provisoire dura peu î les bourgeois Lvow et Milioukow furent remplacés par Kerinski, le « trudovik », sympathique au parti socialiste révolutionnaire. Et bientôt Lénine et Trotski s'emparaient du pouvoir. Le règne du bolché-visme commençait. Mais qu'est-ce, à proprement parler,qu'un bolchéviste ? Il existait, dès 1903, en Russie, deux groupements socialistes : le parti révolutionnaire et le parti social-démocrate. Le premier recrutait ses adhérents parmi les paysans et parmi les intellectuels ; il suivait la tradition de Bakounine. Le second recrutait ses adhérents parmi les ouvriers des villes, et suivait la tradition de Karl Marx. Dans ce groupe, deux fractions se combattaient : les rnenchévistes ou minoritaires, ennemis de la violence, et les boL-chévistes ou majoritaires, qui faisaient appel à la force. La social-démocratie, comme l'âme russe, oscillait entre l'esprit do Tolstoï et celui des terroristes. Pour Lénine et Trotski, il s'aigissait d'établir la dictature d'une classe. Pour cela, il fallait d'abord détruire l'armée qui, en 1905, avait soutenu et sauvé l'ancien régime. Cette armée était forte ; conduite par la main énergique de Droussilow, elle venait de remporter des succès brillants ; sous l'influence des doctrines bolehévistes, en quelques mois elle se désagrégea. Ce fut la paix avec l'Allemagne, la paix honteuse de Brést-Litowsk. Au peuple russe, les bolehévistes avaient promis la paix et la terre. La paix était faite. La terre, on n'avait qu'à la prendre. Des jacqueries éclatèrent. On dépouilla les propriétaires ; on partagea les grands domaines ; on s'empara des terres de l'Eglise. La grande masse du peuple russe, débarrassée de la guerre qui l'accablait depuis trois ans et obtenant enfin la terre qu'elle désirait depuis toujours, la grande masse laissa faire ses nouveaux maîtres. Ceux-ci en profitèrent pour mettre en action les doctrines de Marx et d'Engels, pour réaliser l'idéal de la seote, le communisme intégral. La propriété privée fut supprimée. Les banques particulières se fondirent dans la banque d'Etat. Les usines furent socialisées. Le commerce fut nationalisé. On créa d'innombrables commissions : pour les vivres, pour les vêtements, pour les souliers, pour le grain, que sais-je. On multiplia 'les centrales. On multiplia les décrets. L'Etat s'occupait de tout, suffisait à tout. L'Etat était Dieu, Le résultat de toute cette théologie,c'est que. pour le moment, l'industrie est paralysée, le commerce nul, l'agriculture improductive, la richesse nationale détruite. Dans les 'fabriques, les ^ouvriers chôment ; le nombre dos sans-travail est énorme. Le prolétariat des villes meurt littéralement de fiaim. Les bourgeois ont été chassés de leur maison, dépouillés de ce qu'ils possédaient. des généraux vendent des journaux, des princesses sont demoiselles de magasin. Mais les ouvriers ne sont pas plus lie i-reux, qui n'ont pour toute nourriture que la viande crease des proclamations bolch"-vistes. Et quant au paysan qui a favorisé la révolution pour avoir la terre, il essaye de tirer de ceïlo-ici le pins grand bénéfice et spécule sur les vivres, ou bien il la.isse en jachère une grande partie de ses champs La situation financière est terrible : le gouvernement a Confisqué l'or des banques, les effets de commerce. Il a mis en circulation du papier-monnaie pour une somme qui s'élève, dit-on, à 50 milliards. C'est la banqueroute. Le régime bolchéviste a tout détruit et n'a rien reconstruit. Il a détruit même la liberté. La censure la plus sévère ligotte la presse, étouffe la voix des individus et proscrit les iéunions. Les frontières sont hermétiquement fermées. Les trains, 1rs rares trains qui circulent, sont surveillas et visités par une police tracassière.. Dans les villes, vouées à la faim, le peuple est prisonnier, avec la morne passivité que donne la misère. On arrête en masse lo~ suspects. Les garanties du droit sont suspendues : la terreur règne. La moindre velléité d'indépendance est réprimée avec une rigueur féroce. On connaît l'aventure de l'assemblée de Moscou, dispersée à coups de fusils par la garde-rouge. On se rappelle l'exécution de 250 otages, en représaille de l'attentat don! Lénine fut victime. Les meilleurs serviteurs de l'idéal démocratique n'échappent pas à l'arbUraire le plus odieux. Quarante délégués ouvriers, réunis le 23 juillet :) Moscou, pour discuter la question d'un congrès ouvrier pan-russien, ont été, sou-prétexte de contre-révolution, jetés en prj son et déférés à un tribunal révolutionnaire. Pourtant, tous étaient des militant? éprouvés du mouvement socialiste. Le bolchévisme, on le voit, n'a rien de commun avec la démocratie. Tout rtV.em ment, le gouvernement de Lénine modifi.i;' en sa faveur, de sa propre autorité, la lo électorale à Pétrograd, de monière qu>r quart seulement, des membres du Soviet c? élu paif le prolétariat au suffrage égal direct et que, par un subterfuge, la majo rité e^t toujours assurée au gouvernement C'est la négation même de la souverai nef.é populaire. Les bolehévistes sont d-es illuminés qu se croient appelés à faire le bonheur m peuple, malgié lui. Leurs jours sont cornu tés. Déjà le socialisme international a com pris quel mal profond ils faisaient à lr cnuse démocratique. Leur rêve de Répu blique universelle des soviets échouera ni teusement. Et, après tant de convulsions qui auront accumulé sur son sol les ruine: et les deuils, In Russie, avec l'aide des clé mocraticfc occidentales, reconstituera s or unité nationale et jouira, dans l'ordre et lr liberté, d'un gouvernement vraiment dign. d'elle. —■ ml"J i| > ([ | m «»■ L'Attitude du Cabinet hollandais L'attitude du cabinet hollandais On apprend, à Londres, au sujet de h déclaration publiée par le gouvernemen ihiollandais, concernant le passage de trou pes allemandes par la province du Lim bourg hollandais, que les gouvernement! alliés ont fait des démarches pour s'en quérir auprès du gouvernement hollandai: de toutes, les circonstances du passage d< ces troupes. Les explications reçues jusqu'ici ne son pals considérées comme satisfaisantes, et i semble probable que de nouvelles repré sentntions seront faites si les explication! subséquentes ne donnent pas satisfaction. La presse hollandaise réclame des ex plications à son crouvernement et l'on envi sage la possibilité do la retraite du mi nistre incriminé, celui des affaires étran gères, M. Van Kannebeek. D'après te Daily ,Chroniclc, quand h question du passage des troupes alleman deis par le Limbourg fut soulevée, troi: solutions se présentèrent au conseil de ca lvinet : 1. admettre les Allemands sur 1< territoire néerlandais et les interner ; 2 leur refuser tout accès • 3. leur accordei le passage en gardant les armes et le matériel de guerre en Hollande. Lrintei?nement était impossible au moment du rapatriement général des inter nés et dans les conditions actuelles de logement, d'alimentation et de transport, Quant à la deuxième solution, elle auraii causé un grave préjudice à la Belgique, qui avait, intérêt à être débarrassée le plu? tôt, possible de ces troupes. Pour ces raisons, lo conseil de cabinet fut d'avis c_"ue la troisième solution s'imposait. En conséquence, il fut décidé d'informer les troupes allemandes que le passage sani? a.rmes serait autorisé. Du 13 au 26 novembre 68,(XX) hommes ont passé par le Limbourg, déposant leurs armes et le matériel de guerre en Hollande. —» -«-O-Çr»- —» La Révolution en Allemagne -«-u® o-c*— Déclarations do Kurt Elsner Kurt Eisner, premier président du - 0-mité populaire révolutionnaire, qui dirl-Tu la Républiepie bavaroise, a fait à son -e-tour de Berlin îcs déclarations survîntes ■ La Reichsco iferenz (conférence des Et Us de l'empire) n'a donné aucun rëânltat. L'opposition s'est manifestée contre Ebert 1 ;'rma.nn, Soif, Erzberger, parce que ce sont des -lionmes eléjâ compromis et des suppôts de l'ancien régime. L'activité des deux derniers signifie pour moi contre-ré .-o-lution. A mon retour, j'ai décidé que le mini sfcètrc des affaires étrangères bavarois romprait, toutes relations avec le ministère des affaires étrangères de Berlin, cela aussi longtemps epie Soif et les autres resteraient au pouvoir. Cela ne sienifie pas -le., tendances séparatistes ; ie désire simplement que Berlin ait. un bon gouvernem mt socialiste r é volu t i o n n a i r e. Je voudrais avoir pour la Bavière la paix le plus vite possible. La Bavière ne reculera pas devant l'éventualité de s'adresser directement à l'Entente au nom de l'Allemagne, sans toutefois traiter une paix séparée. Aucun homme du gouvernement de Ba"-in n'est à la hauteur de la situation. 11 n'y a pas de Clémenceau en Allemagne. On ne comprend pas cela à l'étranger : le militarisme de l'ancien régime a tué toute individualité. Ebert et les autres n'ont aucun génie. Liebknecht est courageux ; c'est un grand cœ îr, mais un petit politicien. L'heure est tragique pour l'Allemagne. Je ne crains aucune contre-révolution militaire. Le seul désir des troupes est de rentrer à la maison et de travailler. Les proclamations de Hindenburg contre l'Enten.e ont pour but de dériver le ressentiment ou peuple loin Je sa propre personne. C'est pour cela qu'il proteste. L'Assemblée nationale doit être le couronnement du nouvel édifice révolutionnaire et non pas sa base. Il ne faut pas créer d'agitation électorale actuellement en Allemagne. L'organisme des conseils de :• ol-dnts, ouvriers et paysans doit continuer h \ fonctionner en remplacement du parlementarisme bourgeois. Les conseils de solda-s. ouvriers et pajsans allemands sont anti-bolchevistes.Je suis partisan d'une République fédé-rative et aussi, partisan de la* « Gr'ossdeut-rhe Idee » (idée de la grande Allemagne), l'Allemagne partagée en huit ou dix rép ubliques et l'Autriche allemande faisant partie de la fédération. Mais suppression de 1 armée, même de la milice. «n— o o-^p» ■ri* DMS L'ALLEMAGNE OCCUPÉE t ■n-j*? ri?1 ij7"i ■ OGCUî-ATION D'AIX ET D'EUPEN L'occupation de la région d'Aix-la-Cha-peile-Eupen s'est effectuée par les groupements avancés belges de façon normale. Aix-la-Chapelle est occupée depuis le 30 novembre. Le calme règne en ville. La dualité d'autorité entre le Comité de soldats et l'administration communale a pris fin. D'après les renseignements fournis par l'autorité communale, toutes les classes, sauf deux ou trois, de la province rhénane, ont été démobilisées. Les armes sont évacuées ou perdues. La récupération s'en opère très activement par les soins des autorités locales. Aucun journal ne para't sanls avoir été revêtu de l'autorisation du Commandant militaire ielge. L'occupation d'Eupen a eu lieu le 2 décembre, sans incidents. La population est oalme ; aucune manifestation hostile n'a eu lieu. L'autorité communale fonctionne normalement sous le contrôle de l'autorité i occupante. D'après un journal local « Eu-pener Nachrichten », la population r>e préoccupe beaucoup du sort que réservera l'occupant aux militaires allemands en i congé. L'AVANCE DES ALLIES ; Front atteint, eri Allemagne, le 3 décembre : i Lo gros de la Division de cavalerie dans l la région de J-ackerath, Immerath, Garz-s weiler, Otzenrath. Les groupements légers des 4 et 5 D. A. respectivement à Juliers et à Aix-la-Chapelle.Le gros des 4 et 5 D. A. respectivement aux lisières N.-E. el'Aix-la-Chapelle et sur la ligne Gemmenich-La Calamine. ETRANGER FRANCE t La Conîérûnce de la Paix i Washington, 1er décembre. — Officiel. — : Le président Wilson sera le chef de la délégation américaine à la conférence de la ' paix. t La délégation comprendra M. Lansiiig, le colonel House, M. Kenrv White, ancien * ambassadeur en France et en Italie, et le général Bliss. Cette décision, qui n'a rien d'inattendu, posera toute une série de questions importantes, non seulement dans l'ordre protocolaire, mais encore dans l'ordre politique.On ignore jusqu'à présent si M. Wilson assistera aux délibérations comme chef > d'Etat ou s'il fera en l'espèce abstraction do sa charge. ! M. Henry White, dont l'activité diplomatique a été jadis très hautement appréciée, est membre du parti républicain. M. Wil-i son, en lo désignant, a tenu à associer co parti aux initiatives et aux responsabilités du parti démocrate dont il est lui-même l'écho. Une escadre alliée Ira ait devar.t du Président Londres, 1er décembre. — On prend en ce moment des dispositions pour réunir une esoadre composée de navires de guerre britanniques, français et italiens, qui se portera, la semaine prochaine, au-devant du président Wilson dans l'Atlantique. Cette escadre accompagnera probablement les navires de guerre américains se trouvant actuellement à Portland. T4a ^flotty -aMiée escorteifa, le président Wilson jusque dans un nort français. Selon certains renseignements, le président Wilson arriverait à Brest du 9 au 11 décembre. Il aurait une entrevue sur rade avec M. Lloyd George, qui viendrait à Lord d'un cuiraissé anglais. La o.élégfatlon du Japon Tokio, 1er décembre. — Le premier plénipotentiaire du Japon sera le marquis Sfytfonj'i, ancSen président du {conseil et ancien chef du parti Seïvoukwaï. Il est connu pour être sympathique aux alliés et notamment à la France, dont il parle couramment la langue. Le second plénipotentiaire sera le b'aron Ma.kino (Nobuaki), qui fut ministre des affaires .étrangères, dans le cabinet Yama-moto de 1913. ANGLETERRE Le prince Antoine d'Orléans succomba a ses blessures Le capitaine Antoine d'Orléans et Bra-gance, qui avait été grièvement blessé dans un accident d'avion, vient de succomber i\ l'hôpital militaire d'Edmonton. Le prince Antoine, qui était attaché comme officier de liaison au ministère des Munitions, revenait de France à Londres, , porteur de dépêches, quand, en raison du Brouillard, son pilote fut contraint d'atter rir à Old Soutligate. Comme il approchait du sol, l'avion vint heurter une maison contre laquelle il se brisa. Le pilote fut tué net et le prince, qu'on eut les plus grandes peines à retirer des débris de l'aéroplane, qui avait pris, feu, futx relevé dans un état presque désespéré. Non seulement il portait de multiples brûlures, mais il avait une cuisse brisée, une côte enfoncée et une grave blessure à la tête. Le passage du pied de guerre au pied de paix M. Roberts, ministre du travail, parlant à Cardiff, a dit que plusieurs industries avaient déjà été transformées du pied de guerre au pied de paix. L'orateur s'est dit très réconforté par les événements de la quinzaine dernière. — Les matières premières ne sont pas si rares, a-t-il dit, ni la navigation 6i restreinte que cela semblait à un moment devoir être le cas. La tâche, qui, à une certaine heure avait paru impossible, semble maintenant pouvoir être réaltisée avec le minimum de gêne et sans les résultats affreux prédits par les pessimistes. Le cas du Kaiser Londres, 4. — Dans un discours prononcé à Bootle, Bonar Law a déclaré que 'e gouvernement avait l'intention de réclamer I extradition du kaiser et sa mise en accusation.En route pour Klel Londres, 4. — Le Daily Chronirle annonce que le cuirassé Hercule, escorté oar une division de contre-torpilleurs, est. parti à 3 h. 1/2 du Firthofforth, se rendant h Wilhelmshaven, sur le canal de Kiel. HOLLANDE Le voyage de l'ex-iimpératrice L'exjimpéràtrîce Augusta-Victoria est arrivée & Maasbergen, près d'Utrecht, jeudi matin, à 8 h. 20. Contrairement aux bruits qui courent, elle paraissait être en bonne santé. Guillaume II n'était pas venu au-devant d'elle; mais 'e comte Bentinck l'attendait à la gare avec trois automobiles. L'heure d'arrivée du train et la gare d'arrivée ont été cachées au public. Il n'y avait donc que peu de spectateurs et -.Je journalistes présents. Le comte de Moltke, le major HirschfeM et le oomte Platen, de la suite de l'ex-tai-sor, sont repartis pour l'Allemagne par le train qui a amené l'ex-impératrice. Le Tclegraap apprend que les membres de la suite de l'ex-kaiser, qui sont maintenant à Maarn, rentreront en Allemagne par Z^venaar. Un serviteur du comte Bentinck a raconté au correspondant d'un journal hollandais l'arrivée do l'ex-impératrice.. « Celle-ci et l'ex-empereur étaient tous deux, a-i-d. dit, en proie à la plus grande émotion l'oxi-impératrice parut heureuse de revo.r son mari. » Un des domestiques de Guillaume II a raconté ensuite que celui-ci est maintenant d'humeur beaucoup plus joyeuse et qu'il aurait dit .< I.a situation est aujourd'hui bien meilleure pour nous. » 0,ndit%que l'ex-empereur aurait attendu l'arrivée de l'ex-impératrice oour partir ailleurs. Les Allemands de sa suite semblent croire qu'il retournera en Allemagne et pensent même qu'il remontera sur le trône. ALLEMAGNE Lo çabir. -t de Berlin s'occupe do la ciemande de fa Bav/fèro Bâle, 90. — La Gazette de Francfort dit que le cabinet s'est occupé jusqu'à ce matin de la crise provoquée par la demande de la Bavière et du sous-secrétaîre d'Etat M. Kautsky, de mettre MM. David, Schei-demann, Soif et Er/.berger .hors du gouvernement. Cependant, l'e cabinet n'a pas été encore saisi officiellement de la demande bavaroise. A propos du rapport Lerchenfet«fl Le Vorivaerts ne regrette pas la publication du rapport Lerchenield. 11 écrit : On nous avait dit à Berlin qu'il ne connaissait pas l'ultimatum de Vienne à la Serbie. C'était un mensonge. On nous avait dit que Berlin n'avait pas excité Vienne. Guillaume avait dit dans une proclamation : « Nous avons été assaillis par l'ennemi alors que nous étions en paix » ; autre mensonge encore, impudent et effronté. L'organe socialiste parle de la chose surtout à cause de la campagne des minoritaires qui accusent ouvertement les majoritaires d'avoir, connu toutes les origines* do la guerre et, nonobstant cette connaissance, d'avoir approuvé les crédits guerre. / i ■ Guillaume I! accusé 'je vcï * La Gazelle Populaire de Leipzig r/.prj-duit l'accusation lancée contre Guill; .'urne II d'avoir emporté en Hollande les j<,yaùx de la couronne appartenant à l'E/.at d" Prusse. Elle demande là-dessus Vaitradition du kaiser qui, s'il ne peut pas •itre livré comme auteur de crimes politiques peut l'être comme «voleur» de oiens appartenant à la nation. Les expirations do Zlmi.vîormann On mande de Berlin ; « L?ancion secrétaire d'E.tat Zimmer-mann, mis en cause dans \e rapport Ler-chenfeld sur les origines dje la guerre, déclare, dans la Deutsche Alhjevieine 'Zei-tung, qu'il est exact qi.ia les gouvernants allemands ont pensé qu'avec le meurtre de Sarajevo l'heure décisive avait sonné pour l'Autriche. Lo contenu de l'ultimatum !i la Serbie était connu. Nous n'avons pas pouss6 l'Autriche w nous n'avons pas donné de conseils M'. Zimmermann prétend que l'Allemagne fit son possible pour localiser le con-f it. Ses efforts auraient t-u peu de succès, si 1 Angleterre avait agi «à Petersbourcr; Arassi énergiquement que l'Allemagne à. Vienne. « iKternoment ae i-eor^old de Bavière et du ,p6r>éral Hoffmann Selon un télégramme de Copenhague & 1 lîxchange Telegràph, le Ttoéral Hoffmann, dont on se rappelle le rôle dans les négociations de Brest-Litowsk a été arrêté et interné dans la forteresse de Kowno L« Prince Léopold de Bavière, a également étô interné dans le voisinage de Kowno. AUTRICHE enarics I exputsé cS'Autrïch o 1.e correspondant, du PolUifcm k 'Leipzig télégraphie à ce journal - « A la. suite de l'agitation 'oontre-ré volu-tionnaire menée par les éléments cf ,nser-,ïl<" tu: . u •>.. ■, ',m, . :i.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dit item is een uitgave in de reeks Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Anvers van 1832 tot 1940.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Toevoegen aan collectie

Locatie

Onderwerpen

Periodes