L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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22 september 1916
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s.n. 1916, 22 September. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 01 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/j678s4kt65
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gw® Année 699 S cents Teniflpeqi sss septembre sssio L'ECHO BELGE L'Ufiion fait Sa Forcer Journal quotidien du malin paraissant en Ho2land« Belge est noirs nom de Famttïe. *" Toutes les lettres doivent être adressées N.zf Vr00RBURGwT"°234-240, AMSTERDAM. Téléphone» 2797. Rédacteur en Clie2 : Gustave Jaspaers. _ .. _ . „ l Charles Bernard, Charles IlerSiIc:, Comité de Rédaction! î „ , . .. . , ( René Cltambry, Emile Pamparé. «WWPWOTH IW—W— Posa" les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser « l'Administration ctu Journal: N.Z. Voorijurâwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: Hotlandefl. 1.50 par mois. Etranger il.2.00 par mol* Annonces: JE cents la ligne. Séclamcsi 80 cents la ligne. Le commandant TisserandDelange. C'est le nom d'un officier français qui ■vient do mourir à l'ennemi, tué devant Verdun. XI eut, awant e«tte guerre, son heure de célébrité. Tisserand-Delange, le lieutenant Tisseraind-Delange, est-ce que ce.a ne voua dit rien? Souvenez-vous : c'était en 1906,^ à^ la xrsiL.© du 1er mai. La confédération générale du travail avait voulu, Glèmcnceau régnante, donner cette année-là à la fete ouvrière un caractère de revendication çlus accentué que de coutume. La grève générale avait été décidée. On redoutait des troubles, d'aucuns même une insurrection en règle. De pacifiques bourgeois faisaient des provisions, on vue de la ,,Révolution qui s'annonçait. A vrai dire, Paris, qui en a vu bien d'êtres, ne perdait pas sa bonne f humeur. Maia oe qui faillit gâter tout a fait les chose», c'est la sorte de violence avec laquelle le ,,Tigre" prit des mesures d'ordre. Rien de tel que les obstructionnistes impénitente, les tombeurs de ministère pour montrer trop de poigne qmatnd ils arrivent au pouvoir. M. CS&memceau, qui n'était .guère en odeur de sainteté à cette époque parmi les ouvriers, fit appel à l'armée et mobilisa des forces imposantes_ pour la défense de Paris contre les syndicalistes. ^ Le 30 avril, au cours d'un meeting à la Bourse du travail, où on s'occupait fiévreusement de, la journée du lendemain 1er mai,^ le lieutenant Tisserand-Delange pénétrait dans la salle en tenu© de campagne, montait à la tribune et, au milieu du silence profond qui s'était établi, il déclarait qu il rq considérait comme solidaire avec les ouvriers et qu'il refuserait de commander à ses hommes de tirer sur ceux-ci s'il en recevait l'ordre. * . Rayé des cadres, le lieutenant Tisserand-Delange fut réintégré quelques années plus tard. 11 était à Dijon lorsque la guerre éclata. Il avait été promu commandant pour ea belle conduite au feu. Il a été tué le 2 août au moment où il entraînait son bataillon à l'assaut du village de Fleury. Puissant symbole? De même, les cheminots, avec lesquels M. Briand — plus souple que le tigre — eut si fort à faire lors d'une autre greve fameuse, ont fait montre durant cette guerre d'un zèle infatigable, d'un dévouement à la Patrie en danger, que le général Joffre a consacrés dans un ord^e du jour chaleureux. Et combien de socialistes, de révolutionnaires, d'antimilitaristes d'hier nous pourrions nommer, qui se sont couverts de gloire sur le champ de bataille. En France, c'est le commandant Raynal, socialiste, dont le nom restera à jamais associé à l'héroïque défense du fort do Vaux. v En Italie, c'est Filippo Corridoni, secré-tairo.de la C. G. T. de Milan, tué l'un des ; premiers sur l'Isonzo. En Belgique, c est Jules Moineaux, qui s'engage à 45 ans, c'est le lieutenant-interprète Henri de Man., c'e3t le sergent aérostier Louis de Brouckèro qui fut à Saint-Gilles pour un article antimilitariste, c'est le sergent Van den Meu-lebroucke, poursuivi naguère devant la cour d'assises de la Flandre orientale pour avoir signé un manifeste antimilitariste et qui & été décoré des mains du Roi Albert sur le champ de bataille, pour actions d'éclat. En France, en Angleterre, en Italie, quels sont les ,,jusqu' au-boutistes' les plu3 enragés? Ce sont les socialistes, les anarchistes,N les syndicalistes d'extrême-extrême gauche. C'est ELropotkine et Jean Grave, c'est Hervé, l'homme du ,,drapeau ( dans le fumier", c'est Wells et Ben Tillett, c'est Musolini, l'ex-directeur de l',,Avanti", c'est Vincent de Ambris, le leader des ouvriers agraires de la Romagne rouge. < Tous adjurent avec une égale force le peuple ' des pays alliés de tenir bon jusqu'à ce que j la bête allemande ait mordu la poussière. ■ Qu'est-ce à dire, sinon qu'ils ont eu la soudaine révélation, comme nous tous, du danger effroyable que le militarisme prus- 3 sien représentait pour la civilisation. Ils s sont conscients de l'infamie allemande, de la justice de notre cause au triomphe de l l<v uelle est iiée la cause du progrès humain. Mais en dira qu'ils ne font que leur de- " Voir ôt n'ont pas plus droit à la reconnaissance publique que le curé aviateur qui va , bombarder Karlsrùlie, ou que le duc de l'vûhûn, qui se fait tuer bravement à la t<Uo de ses chasseurs, sur la Somme. Leur ca.i, tout au moins, ne me paraît pas com- ! pôrter une uur-si précieuse leçon que celui d>; oçmmaà^pjrjt Tisserand-Delange.. ' Cjmjf&ndrei't '■??, après cette guerre, j qu y. im-p*r,rihle de se servir encore de l'vmce. pour là rè nression des mouvements Wpukirt.r? -J.'employer à cette besogne, l'armé* natio0aî^. c'est }a profaner, c'est la 'diviser contre c : i: >: - même, • c'est. en faire une garde prétorienne appelée — disent les — à défendre, sous prétexte de r.icde l'r.-'.'re, les intérêts d'une caste, d.';pa ?-•: -.Tient de la nation. C'est mettre des ofiV' Vs, des soldats, dans la r.-.- j- ..'. « aiterv.&tive de tirer sur des frères, F'-r ''i hoi'i qui auront peut-être défen-d". .- ■■ eux la même tranchée contre les "Bttnhra*. Il ne faut plus que cela soit, demain. Il me souvient d'avoir vu au Borinage, lors d'une grève qui dura huit semaines, des soldats du 2me chasseurs à pied de Mons escortant les camions de boulangeries, incapables de résister aux supplications des femmes affamées. Il est de ces malheureux soldats qui, en pleurs, laissèrent piller un camion. Ils furent punis. Un sergent fut dégradé. j C'est égal: malgré les horreurs de la ba- * taille, la mort qui siffle et rôde partout autour d'eux, j'aime mieux voir nos ,,p'tits chasseurs" à la défense de Dixmude ou de c Pont-Brûlé. c Louis Plérard. c r - ■ i mi iidS> ' gh«-'5ll ■■■■ j C Les bons Boches... les formidables bourdes qu'on leur fait avaler sans qu'ils songent même* à protes-t c ter. Depuis le commencement de la guerre, s ces bons Boches en ont gobé de toutes les r couleurs et en sont arrivés, sans doute par f Il faut reconnaître que les journaux bo- a ches ont des lecteurs de bonne composition, des lecteurs de tout repos à en juger par t l'effet de l'entraînement, à rester impassi- j bles devant les blagues les plus ,,kolossales !" r Le gouverntement allemand connaît son s peuple, aussi ne se gêne-t-il pas aveo lui. f Ce qui vient de se produire avec la Rouma- d nie en est une preuve de plus. Inspirée par la Wilhelmstrasse, la presse teutonne a, jusqu'à la fin de la semaine j, dernière, trompé sciemment l'opinion pu- n blique allemande, lui laissant ignorer la menace des événements. Les feuilles officieuses écrivaient, entre autres pantalonnades, que le gouvernement roumain et la n nation avaient été fortement impressionnés & par ,,1'éohec infligé à l'avance russe" par 6 von Bothmer, ainsi que par ,,l'irrésistible F poussée" des Bulgares en Macédoine. Ces événements, racontait-on aux Allemands ^ dans des dépêdhes de Bucarest, rendent l'intervention de la Roumanie aux côtés des r-Alliés moins probable que jamais!! Aussi, 6< grande a dû être la déception en Allemagne d quand la déclaration de guerre de la Rou- r' manie à l'Autriche y fut connue. La phrase fameuse ,,Plus nous aurons d'ennemis, plus j{ nous récolterons de gloire à les vaincre" ne ^ doit plus guère être entendue. L'heure des fanfaronnades est passée! La décision de la Roumanie consacre aussi la faillite de la diplomatie allemande, g Depuis longtemps ce pays était ,,travaillé" par les agents de Berlin. Nombre d'officiers sf roumains ont fait un stàge dans les régi- d ments allemands, et on prisait fort en Aile- 11 magne l'organisation et la valeur de l'ar- ^ mée roumaine. Bucarest a toujours été con- ^ îidérée à la, Wilhelmstrasse comme un excel- & lent terrain d'entraînement pour les jeunes b diplomates allemands. Le Prince von Bulo"w fj 3t Herr von Kiderlen Wâchter ont fait p Leurs premières armes dans cette jolie capi- n taie. Au début de la guerre von Jagow con- a fia ce poste de première importance au d Baron von dem Bussche-Haddenhausen, £ L'une des étoiles de la diplomatie boche. S( rout cela ne servit à rien, et le ministre du t] îaiser auprès du roi Ferdinand n'est pas d plus parvenu à maintenir la Roumanie dans La neutralité que le Prince von Biilow, l'ex-chancelier, ne réussit auprès de l'Italie. La déclaration de guerre de la Roumanie, i l'Autriche et celle de l'Italie à l'Aile- d' magne ne prouvent certes pas.pour l'habi- ti Leté des meilleurs agents diplomatiques aile- d mands. Si les premiers ténors du service extérieur de la Wilhelmstrasse ne sont pas c< meilleurs, il est aisé de se rendre compte B de la valeur du reste de la troupe. a e" q la santé en Belgiqye ' b Le comité do secours à la Belgique avait ïbargé le professeur californien Lucas de 1 Faire une enquête sur la situation sanitaire Belgique. Le professeur vient de remettre d son rapport au gouvernement belge. Il établit d lue, parmi la bourgeoisie aisée et la popula- a -ion agricole, la situation est près d'être nor- jj nale. Celle des classes ouvrières et des petits C( somraerçants se trouvera bientôt aussi nor- x, nale. M. Lucas préconise plus de repos pour es enfants à l'école. Le développement anor- ' nal de la tuberculose est cependant exception* P iel a-t-il dit. Le rapporteur rond hommage P iux médecins et aux femmes belges pour i'oeu- L rro qu'ils ont réalisée dans l'intérêt de l'en- g] 'anoe. ^ ' B Nous ferons suivre cette dépêche du corres- jj. pondant havrais du ,,Nieuwe Rotterdamsche Courant" de cette information: lorsque les ,, mfants belges, qui avaient passé quelques se- naiiies en Hollande, rentrèrent au pays, plu- se ùeurs d'entre eux avaient augmenté de 4 et m 3e 6 kilos! Ce qui prouve simplement qu'ils no man- e{-jent pas à leur faim en Belgique. Et les ' niteurs do cette situation, ce sont les Aile- \ ^ nands qui enlèvent autant de nourriture que j . jossi-ble, après s'être livrés à des réquisitions ! A jue les ber.néte? gens ont le droit de juger, — s€ ît de réprouver. m , -, , 3 , le ce // y â un sn S re 22 septembre 1915: Les Russes battent si: les Allemands dans le secteur de DwinsJc et fc les Autrichiens dans le secteur de Luzk et 1 cc font environ llfiO prisonniers. Les avions . nt français bombardent Stuttgart. ; qi La légation d,e Bulgarie à Londres an- d< nonce que la Bulgarie mobilise pour çon- j letver une neutralité qrméeA 1 re En Belgique. Le Régime de ia Terreur On n'entendait plus guère parler du sieur von Jissm-g. il vient de signer un simple avis de ondamnation à mort! Deux braves patriotes nt été fusillés pour les motifs suivants (ver-ion du gouverneur) : ,,1. Un Belge qui, moyennant paiement, se kargeait, à titre professionnel, de faire passer es lettres et des personnes en contrebande, e faire franchir la frontière à des espions en-emis et de faire parvenir en Hollande des rap-orts d'espionnage concernant les mouvements es troupes allemandes en Belgique, a été con-amné à mort, par le tribunal de campagne du ouvernement de la place forte d'Anvers, pour rahison commise pendant l'état de guerre en ratiquant l'espionnage. 2. Un soldat belge en civil qui, sans s'être dé-laré, est resté jusqu'à présent en Belgique et 'y est chargé, moyennant paiement et comme mandataire d'un commandant anglais, -de faire ranohir la frontière hollandaise à des Belges ptes à porter les armes, afin qu'ils entrent ans l'armée ennemie ou au service de l'indijs-rie militaire ennemie, a été, par jugement du -ibunal de campagne du gouvernement de Iruxelles, condamné à mort pour trahison commise pendant l'état de guerre en faisant pas-?r des hommes à l'ennemi. Il a avoué avoir lit franchir la frontière à plusieurs centaines e recrucs. Les deux condamnés ont été fusillés les 8 et 4 de ce mois. Je porto lo présent avis à la connaissance de i population de tout le territoire placé sous ion autorité." La population s'en souviendra! * * ,* A Lessines" il n'y a presque plus d'AlIe-îands. Trois cent cinquante prisonniers rus-ïs remplacent les ouvriers carriers qui per-stent toujours dans leur refus do travailler our les Boches. Ces malheureux Russes ne îçoivent, eux, qu'un seul repas par jour et est sévèrement défendu à la population de ia approcher! Rien ne manque à ceux de nos ouvriers qui ^fusent de collaborer avec d'ennemi, heureu-;ment. Mais, dans toutes la* ville, il n'y a que sux cafés qui aient obtenu l'autorisation de îster ouverts. Les habitants doivent être rentrés à 7 heu-» du soir. Telle est la punition infligée à i ville de Lessines à la suite de la patrioti- ue attitude de ses ouvriers. * * * Nos lecteurs se souviennent de l'arrestation 3 l'abbé Dardenne et de la lettre du général . Lambert que nous avons publiée ici-même. ,,Les Nouvelles" ont reçu de nouveaux ren->ignements au sujet de la saisie par les Boches u drapeau du 34e régiment de ligne au mo-ent où il allait passer la frontière. 11 ne s'agissait pas du drapeau du régiment, it notre confrère, mais bien d'un fanion de itaillon de 0.50 m. c., noir avec franges jaunes > portant en jaune également le no. 34. Les oches n'ont donc fait qu'une prise insigni-pnte, ce qui explique du reste que ce dra-sau avait été abandonné dans un chariot ilitaire faisant fonction de bureau où le brave jbé Dardenne l'avait trouvé. L'abbé Dar-?nne était accompagné de l'abbé Lambert, ls du général, qui avec lui a été arrêté à anklaer sur la route après 10 tu du soir. C'est iulement en les fouillant que les Boches ont •ouvé sur le premier le fanion qui était cousu ins le devant de sa chemise. L© VoS Au sujet de Tinformation que nous avons mnée sur le vol' d'un milliard le minis-;re des finances de Belgique au Havre . aclare : Si cette nouvelle est exacte, elle signifie îci : l'Allemagne, après avoir dépouillé les eJges, par voie de réquisition, de tous leurs pprovisionnements, vient de reprendre, par ttorsion ou violence, les marks-papier n'elle avait payés en échange. Pour comprendre l'accumulation à la anque Nationale de cette somme considé-ible de marks il faut rappeler les mesures rises par les Allemands. L'administration allemande avait, dès le sbut de l'occupation, imposé le cours forcé u mark au taux de 1 fr. 25. Lorsqu'elle réquisitionné les stocks de matières premières, telles que textiles, métaux, bois de instruction, caoutchouc, matières alimentes, outillage, bref tout ce qui avait iielque valeur et quelque utilité, elle n'a is tout payé, loin de là, mais, ce qui a été i.yé, l'a été exclusivement en marks-papier, •a plus-, à la faveur du cours forcé, un •â^id nombre d'étrangers, débiteurs des elges, se sont acquittes de leurs dettes en arks.au lieu de francs. Les porteurs de tout ce papier allemand 3nt déposé à leurs banques, et ainsi se •nt accumulés finalement des centaines de ■ illions à la Banque Nationale. Si les Belges, les banques particulières la Banque Nationale n'ont pas trouvé împloi immédiat des marks, la cause en t à des mesures prises à cette fin par les llemands. En effet, les Allemands interdi-nt l'exportation de valeurs de la Belgique, , même pour leur ravitaillement en pain, 3 Belges ne peuvent pas tentèr de négocier papier à l'étranger. De plus, pour le tiement de la contribution de guerre mendie de 40 millions de francs, les Allemands fusent les marks et exigent des francs, „ ion pour le tout, tout au moins pour une rte proportion. Enfin l'industrie et le mmeroe entièrement arrêtés à 4'intérieur -, laissent aux Belges d'autre alternative le d'accumuler les marks dans les coffres i la Banque. Il y a quelques mois les Allemands pri- nt prétexte de cette situation, qu'ils i y avaient créée eux-mêmes, pour essayer de reprendre aux Belges ce qu'ils leur avaient payé jusque-là. Ils invitèrent les directeurs de la Banque à envoyer leur encaisse à Ber-• lin et à la verser en compte à la Reiclis-bank, où elle porterait un intérêt de 4 °/0. Les raisons économiques invoquées pour justifier cette exigence étaient empreintes d'une odieuse hypocrisie. En réalité c'était là. un acte arbitraire et prémédité : l'Allemagne, après avoir contribué par ses propres jnesures à préparer ce stock de marks, prétendait én prendre possession à raison même de son accumulation. C'était aussi une injonction, puisque l'encaisse provient de dépots et de versements en comptes courants sujets au remboursement à vue ou à court terme. La Banque devait, du reste, veiller à conserver une monnaie de circulation afin de pouvoir l'utilisër en temps opportun dans l'intérêt bien entendu du commerce et de l'industrie belges ; en acceptant au contraire une simple reconnaissance de la Reichsbank, elle s& fut condamnée à en attendre le paiement jusqu'au moment où il conviendrait aux Allemands de s'acquitter et sans même obtenir la garantie formelle que les marks livrés seraient remboursés au taux imposé par los Allemands eux-mêmes, c'est-à-dire 1.25 frs. La Banque Nationale refuse dio^c d'accéder à ces exigences. Les autorités allemandes recoururent alors aux menaces et à l'intimidation; c'est ainsi que, pour frapper les esprits, elles ont fait arrêter sans motif l'un des directeurs de la Banque, M. Car-lier, qui n'avait fait que défendre les intérêts de celle-ci et de ses actionnaires; sans le moindre simulacre de jugement, il a été emprisonné ! Malgré cette nouvelle explication de la maxime particulièrement * chère aux .lllo-mande: ,,La force prime le droit", la Banque Nationale résista fermement; il ne resta en définitive à l'oppresseur que les ressource© de la force brutale, l'extorsion ou le cambriolage de la propriété privée. Quel que soit celui de ces procédés dont en aura usé pour parvenir au but, l'acte des autorités allemandes, après les atrocités commises contre les personnes, constitue un attentat au crédit public et à la situation économique du pays occupé : de tels abus de la force sont désavoués par la probité naturelle comme par le droit des gens. De leur côté, d'ordre et pour compte des Boches, les journaux EL. KL. de Belgique insèrent une défense allemande quo nous tenons à reproduire ci-dessous. Un vieux proverbe français dit: ,,Qui s'excuse, s'accuse." Or, Ha justification boche accuse formellement ceux-ci. Elle est, au surplus, tissée de mensonges. De^ces Boches, qui prétendent n'avoir jamais traité la Belgique en ennemie, que faut-il penser ? Inconscients ou effrontés» Peut-être les deux, suivant les cas. Voici ce document, curieux par son raisonnement mensonger, qu'aucun honnête homme n'admettra : ,,Quoique les Alliés poursuivent impitoyablement contre l'Allemagne une guerre économique contraire à tous les principes du droit international, sur le terrain des affaires l'Empire allemand ne traita pas la Belgique en ennemie: il n'a jamais été question de défendre d'effectuer des payements à la Belgique, et, dès les premiers jours de l'année 1&15, on a levé* le séquestre pesant sur l'actif des banques en Allemagne, actif s'élevant à plus de 200 millions de francs. - Les contributions de guerre imposées à la Belgique ont été si mesurées jusqu'ici que le pays peut facilement les produire sans nuire à sa vie économique; d'autre part, les dépenses des troupes allemandes dépassent sensiblement la contribution de guerre à fournir par la population belge. L'argent allemand coule largement dan? le pays et a permis de rétablir normalement la circulation ^les valeurs. Les avantages de cette politique économique ont largement profité à la Belgique. On ne pouvait cependant, à la longue, laisser à la Reichsbank la charge d'assurer la circulation fiduciaire en Belgique. C'est pour cette raison, qu'à la fin de 1914, la ^Société Générale obtint le privilège d'émission jadis conféré a la Banque Nationale, pour . la raison que cette dernière ayant transféré à Londres à peu près tout son actif, y compris son encaisse^d'or et de métal, n'était plus en état de fonctionner comme banqu.® d'émission. La Société Générale de Belgique^ fut autorisée, sur la ba.se de ses statuts, à émettre des billets jusqu'à concurrence de trois fois la valeur de son avoir en or —- barres ou monnaies — en monnaies de métal cour-sables en Belgique, en billets de la.Reichsbank allemande, en. billets de la Caisse d'Etat et des caisses de^ prêts allemandes, aussi bien qu'en crédits ^ sur les banques étrangères. Il se produisit peu a peu d'extraordinaires disponibilités en Belgique, de telle façon que des quantités cou-, ridérables d'argent allemand et principalement de billets de la Reichsbank, superflues dans la circulation, s'amassèrent dans les 3aiES>33 du Département d'émission de la Société Générale et de la Banque Nationale de Belgique. Pour faciliter aux banques l'utilisation : les billets .allemands qu'elles pcevaient, on j avait introduit dans les statuts au Départe- 1 ment d'émission de la Société Générale une clause disant que l'avoir à l'étranger, et i par conséquent dans les banques allemandes également, pourrait servir, tout comme les billets de la Redchebank eux-mêmes, à couvrir les émissions de billets belges jusqu'à concurrence de trois fois leur valeur. I L'intérêt financier bien entendu de la Ban- ; que Nationale et du Département d'émis- ! sion de la Société Générale semblait leur commander d'employer leur encaisse, toujours plus considérable, de billets allemands et de billets de caisses à se créer des cré- ; dits sur les banques allemandes. On ne saurait trop dire quelles ont bien pu être - les raisons qui ont déterminé les chefs des deux banques à ne pas faire usage de cette possibilité. Ce qui est certain, c'est que l'intérêt de la Reichsbank ne permettait d'aucune façon que, pour des centaines de millions, de ses billets s'entassent dans ces deux établisse- j ments d'émission. C'était amener une ' élévation du chiffre de la circulation de la Reichsbank qu'aucune raison écono- ! mique ne justifiait. C'est pour cette raison j que l'administration allemande en Belgique a demandé que les encaisses de cea banques, ; en billets de la Reichsbank et en billets de Caisse allemands, inutiles à la circulation, soient employés à la création de crédits sur les banques allemandes. Les conseils généraux- des deux banques belges ont décidé de se rendre à cette de- ' mande. Ils ont pris cette décision pour le motif qu'elle ne heurte en rien les intérêts de leurs établissements, tandis qu'un refus de satisfaire au désir do l'administration allemande eût montré clairement que la gestion des deux banques était de nature à porter préjudice aux intérêts nationaux de l'Empire allemand, ce qui eût infaillible- j ment amené la mise sous séquestre des deux banques. Il est regrettable qu'il se rencontre en Belgique des gens qui n'hésitent pas à répandre à ce sujet des bruits mensongers, ne reposant sur rien, et qui sont de nature à nuire aux intérêts de leur propre pays. Il , est inutile d'insister sur ces mensonges, qui • ont naturellement été accueillis par la presse favorable à l'Entente. Ce qui doit être dit expressément, c'est que d'aucune façon il n'a été question d'une main mise sur l'argent ou sur les valeurs, c'est qu'en second lieu l'arrestation des sieurs Carlier et Cattier, à qui dans certains milieux on voudra décerner l'auréole du martyre, n'a aucune espèce de rapport avec cette affaire." * i Que penser de cette comédie en dix paragraphes? Oui, les/arrestations de MM. Carlier et Cattier sont en corrélation avec cette affaire, en ce sens que ces messieurs se sont opposés à ce que les Boches pillent les cof-fros-forts des particuliers. Les Allemands ont besoin d'argent. N'ayant pu en trouver chez eux, ils volent | celui do ceux qu'ils ont assassinés. C'est très ! clair. La protestation du gouvernement belge vient détruire tout le fatras éohaf-faudé par nos ennemis et les journaux à leur solde. Un fait reste acquis: ils nous ont volé des centaines de millions. Il y a mille façons d'expliquer un vol quand on a la mentalité de Bonnot. Mais ça change-t-il rien au résultat? " j A CSsarasi Nous sommes heureux de pouvoir donner de bonnes nouvelles de M. le professeur Pirenne, retenu captif en Allemagne, comme M. Paul Fredericq, pour avoir refusé son concours au mauvais coup des Boches. Voici la lettre que M. Emile Vander- ; velde vient de recevoir de M* Henri ; Pirenne: Holzminden, 23 août 1916. Mon cher ami, Je vous envoie d'ici un salut cordial et vous souhaite une santé aussi bonne que celle dont je jouis moi-même. Ma captivité s'écoule sans trop d'ennui. Jo puis travailler et je fais ici deux cours, l'un pour des étudiants, sur l'histoire économique de l'Europe, l'autre, plus populaire, pour nos compatriotes, sur l'histoire de Belgique. Tous deux sont activement suivis et je me réjouis de croire qu'ils apportent l'un et l'autre quelque distraction à leurs auditeurs.Nous avons ici l'excellent Lampens, de Gand. Il va fort bien et reste très coura- j geux. Je n'ai besoin de rien. Les approvi- : sionnements m'arrivent de toutes parts. Je ne sais plus où trouver place pour les _ | mettre. Adieu, mon cher ami, ou plutôt au revoir. Présentez, je vous prie, mes hommages respectueux à Mme VanderVclde, et croyez-moi votre bien cordialement dévoué. H. Pirenne. A bientôt, espérons-le, la joie do voir ce grand citoyen remonter dans sa chaire de Gand pour la confusion des avortons qui s'apprêtent à jouer dans la vieille université une lamentable comédie. Après la victoire de Tutrakan, les Boches ont poussé des ,,hoch" en l'honneur de leurs amis bulgares. A Tongres, devant le Kreiohef plastronnant, uu concert fut organisé. Mais il n'y eut, comme auditeurs, que des soldats et des espions en civil.' Les Belges tournèrent le dos aux kacophonc3' en coétume couleur pou et s'en retournèrent calmement chez eux. Le Kreichef a pu s'apercevoir de l'enthousiasme des populations belges pour les yictoir.es bocho-bul gares 1 't li IgvsI Bibb|i à l'Armée belge Dans son numéro du 3 septembre, le grand journal anglais The Sunday Times a publié un Narticle des plus élogioux sur l'admirable conduite des troupes belges lors de la bataille de l'Yser, et sur l'oeuvre de réorganisation accomplie depuis lors, iu contact et sous le feu de l'ennemi. Voici la traduction complète de cet article. Le front belge Uno oeuvre cplesidide (te réorganisation. Attirée vers d'autres parties de la longue ligne de bataille qui s'étend à travers la France, l'attention s'est un peu détournée du front de l'Yser qui, depuis octobre 1914, a été tenu si héroïquement par l'armée belge. Quand cette armée arriva sur l'user, le 13 octobre, elle ne comptait pas plus de 80.000 hommes avec 48.000 fusils seulement et 354 canons. Elle était exténuée par plus de deux mois de rudes combats, et ses munitions étaient à peu près épuisées. Les hommes étaient en haillons et aspiraient à un repos bien'mérité. Un mot du Roi les galvanisa. Il leur ordonna de tenir à tout prix la ligne «'étendant des environs d'Ypres jusqu'à Nieu-port et, avec le soutien de 5000 ou 6000 fusiliers marins français, de barrer lo passage à 140.000 Allemands soutenus par 500 pièces d'artillerie, afin de donner à l'armée française le temps d'étendre et d'établir sa ligne jusque vers Dixmude. La bataille s'engagea le 16 octobre 1914. On avait demandé à l'armée belge de tenir pendant 48 heures; en réalité elle tint durant quinze jours, sans nul appui pendant une semaine entière, puisque les premiers renforts français.n'arrivèrent sur le champ de bataille que le 23 ootobre. Epopée do carnage et de gfoJr«« Le drame qui se déroula du 16 au 23 octobre sur cette plaine flamande couverte d'eau et de brouillard, sur les bords de ce canal et le long du remblai du chemin 4e fer^ où les scories ensanglantées ressemblaient à de la lave incandescente, entre ces quelques soldats belges en haillons défendant le dernier lambeau de leur pays natal et ces innombrables bataillons allemands déferlant vers Calais en s'accom-pagnant de leurs chants mystiques et sauvages, — ce drame est toute une épopée de carnage et de gloire. Quand les renforts français arrivèrent enfin, le 23, insufflant une vigueur nouvelle à la bataille, chassant l'ennemi au delà de l'Yser (il avait temporairement pris pied sur la rive gauche, à Tervaete), l'armée belge néanmoins continua de se battre jusqu'à ce que l'inondation, provoquée par l'ouverture des écluses, contraignit l'ennemi à renoncer à son effort, en vue de percer la ligne. On évalue à 18,000 le nombre des Belges tombés, en ce moment, au champ d'honneur, et à 200 le nombre de leurs canons mis hors d'usage par l'intensité de leur feu incessant. Si l'armée belge n'avait pas accompli cet exploit, les Allemands auraient tourné l'aile gauche des Alliés et atteint Calais. Pour la deuxième fois, le sacrifice des Belges permit aux AlM£s de rétablir leur front et d'éviter un sérieux échec. Effectifs pius élevés qu'en 1014. Alors, sur les bords glorieux de l'Yser, depuis les ruines de. Dixmude jusqu'aux ruines de Nieuport, l'année belge monta une garde vigilante. Cette armée a été complètement réorganisée et considérablement renforcée; d'abord, à l'aide des recrues belges venues de France, d'Angleterre et de la portion de Belgique non envahie; ensuite, par l'arrivée de milliers de volontaires, provenant spécialement de la Belgique occupée et qui, à travers mille périls et aventures, ont échappé à la poursuite des Allemands et traversé — Dieu seul sait comment — le réseau de fil de fer éîectrisé qui barre la frontière. A l'heure actuelle, l'armée belge possède des effectifs bien plus élevés que n'en comptait l'armée de campagne au mois fï'août 1914. Elle est abondammefit fournie d'artillerie et de munitions de tous calibres, confectionnés ou acquis par ses propres soins. Ses importants et nombreux établissements de l'arrière, ses usines de munitions et de réparations" du matériel, aussi bien que ses camps d'instruction, fonctionnent à la perfection. Ainsi renforcée, l'armée belge & étendu son front vers Ypres; nul n'ignore la part qu'elle prit à la grande bataille qui se livra, en avril 1915, aux abords de cette ville, quand les Allemands, précédés do leurs nuages de gaz asphyxiants, assailli, rent Français et Canadiens, les obligeant, pour un moment, à céder du terrain. Depuis lors, sur leur invincible front des Flandres, sous la grêle des projectiles des canoflb lourds et des mitrailleuses, les soldats belges versent chaque jour feur tang. Un espoir inébranlable les soutient. Ce sang pur de héros est une rosée d» vie, une promesse de victoire future, de liberté et de restauration SS pays

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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