L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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30 september 1916
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s.n. 1916, 30 September. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/2z12n50h2f/
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2ême Année i*jo -rn1? 5 cents Samedi 30 septembre 1916 L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer Journal quotidien du matin paraissant en HoOande Belge est notre nom de Famille. j_— Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. Z. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Clief : Gustave Jaspaers. « ( Charles Bernard, Charles Iierble:, Comité de Rédaction: , , , ( René Chambry, Emile Painparé. l'ouï* les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: HoEIandefl. 1.50 par mois. Etranger H.2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la iigne. Le Supreme Outrage Les Allemands onfc^ détruit nos villes. C'est mal. Aujourd'hui ils prétendent les reconstruire. C'est pis. Nous lisons dans un journal neutre: „Un connaît l'intervention- sympathique des savants allemands qui préconisent une reconstruction intelligente des monuments belges... On sait que le gouvernement gene-ral°a même invité les conseillers communaux belges à se rendre dans les principales villes allemandes pour prendre une leçon dans l'art de reconstruire les villes. Et les architectes allemands furent assez bienveillants pour élaborer certains plans et les mettre sous les yeux des Belges.' Quand les boches incendient Saint-Pierre de Louvain ou quand ils bombardent la cathédrale de Reims ils sont dans leur rôle, ils se montrent conformes à 1 idéal traditionnel du barbare qui se personnifie dans le grand Attila, le héros favori de l'empereur Guillaume II: ,,L'herbe ne pousse plus où. mon cheval a passé." Mais combien plus néfastes ils sont deve-• nus depuis! Des milliers d'armées de chevauchées barbares à travers^ les foyers de civilisation de la Méditerranée et de l'Occident nous ont laissé des pierres, des fragments plus nobles et plus purs encore d'avoir été insultés. Leur âme inépuisable s'échappe par leurs blessures, frémissante, exaltatrice et féconde comme aux jours glorieux où les beaux corps de marbre qui l'enveloppaient se dressaient vers le ciel d'Ionio ou du Latium dans un geste dédi-catoire et sublime. La pioche du barbare qui s'acharna dessus est aussi loin de notre pensée que le barbare lui-même à l'instinct de bête incompréhen&ive et malfaisante. Mais peu à peu ce barbare s'est assimilé la science, qui s'apprend, à l'opposé de l'art, qui ne s'apprend pas. Il sait construire, et selon l'esthétique de Schopenhauer équilibrer la résistance des matériaux avec les lois de la pesanteur. Cependant, là où chez les peuples nobles la réalisation de cet équilibre entraîne comme dé soi cette harmonie qui est la caractéristique et l'essence même de l'oeuvre d'art, la beauté qui anime et transfigure les temples grecs et les cathédrales gothiques demeure toujours absente de ces amoncellements de granit ou de briques par quoi, sur les bords de l'Elbe et de l'Oder, se manifeste le morne et lourd génie de la race teutonne. . Aussi, le sentiment que nous éprouvons en lisant des communications comme celle que nous venons de transcrire est quelque chose d'intraduisible. Ce n'est plus «de la colère et du regret mçlés comme devant les raine3 fumantes de nos églises, non, c'est quelque chose d'infiniment plus désagréable si on peut diro, comme une note fausse qui, brusquement, scie les nerfs du dilettante emporté dans le flot d'une émouvante symphonie. Qu'ils couvrent notre pays de décombres, passe encore puisque dans ces décombres même continue de survivre l'immortel génie de nos artistes. Mais, n'est-ce pas, qu'ils n'aillent pas souiller cette terre, • qu'ils ont ravagée, en étouffant la voix de ses morts sous leurs pierres infâmes. Ah ! laissez nous rire. Ayant déposé sa pioche et son glaive ébréché pour les troquer contre une équerre et une truelle, le Vandale veut nous donner des leçons. Outrecuidance, imbécilité, naïveté insondable d'un peuple que le Destin choisit pour détruire et qui se croit élu pour façonner le monde à sa laide image. Nous apprendre 'l'art de construire les villes! Mais qu'il aille donc s'enquérir de l'âge de ces halles d'Ypres dont ses canons n'ont pas laissé un mur debout. Elles existaient depuis des siècles, comme les halles de Bruges et comme tant de beffrois et de cathédrales où s'épanouit l'âme indomptable de nos ancêtres avant que l'on put seulement songer à donner le nom de villes aux tristes bourgades de la Germanie. Et depuis les vingt ou trente années qu'on les a vus démesurément s'agrandir et empiéter sur la ' forêt et la lande première, confondant toutes les époques et'tous les styles dans leur enchevêtrement monstrueux de fer et de béton, elles n'en sont pas devenues plus belles. 'Allons les voir, soit; nous serons dégoûtés à tout jamais de les imiter. Non, nous n'avons pas de leçons à recevoir des boches, pas plus en architecture qu'en autre chose. Il nous est arrivé, c'est-a-dire il est arrivé abant la guerre, que nos édiles s'en allaient à Dusseldorf, à Hambourg, à Cassel pour étudier des questions urbaines où l'esthétique était d'ailleurs parfaitement étrangère. Car si le snobisme pour tout ce qui concerne l'Allemagne et qui avait cours il y a dix ans nous a poussés à copier l'Allemagne dans les domaines de l'utile, nous avons toujours conservé assez de bon goût, nous avons toujours eu assez le respect de nous-mêmes et de nos traditions peur ne pas la suivre dans le plan esthétique. D'ailleurs, les Allemands oublient un peu vite que tout ce qu'ils ont produit d'original en architecture et dans l'art du mobilier dans ce dernier quart de siècle c'est au Belge Henri Van de Velde qu'ils le doivent. Cette tentative des boches d'introduire chez nous leur affreux style en châteaux de cartes de faire part ne date pas de la .On se souvient du coup de l'ex position de Bruxelles, en 1910, où ils invitèrent les artistes et les hommes de lettres belges à inaugurer un pavillon qui ressemblait par le bas à un four crématoire et par le haut à une clinique d'hôpital. Les invités, après les compliments d'usage, très poliment mais très fermement, répondirent qu'ils ne voulaient riefn savoir. Ils ont des raisons de le vouloir encore moins aujourd'hui qu'hier. Les esthètes allemands devaient comprendre que leur intervention est sotte et injurieuse et que nous pardonnerions plutôt aux soudards boches d'avoir détruit nos monuments que nous ne leur pardonnerions à eux de les avoir restaurés. A moins que les boches, après avoir laissé chez nous tant de ruines qui tireront les larmes des générations à venir, ne veuillent aussi nous laisser de quoi rire. Charles Bernard. Le pofflsme commercial des Becfies Il doit bien y avoir quelques Français qui connaissent l'infâme ,,bibine" qui a nom ,,Champagne allemand". Ce nom ést une insulte au vin royal, pétillant, chaleureux, dont la recette est dans le soleil qui baigne les coteaux modérés de la Champagne et dans les fraîches caves profondes taillées dans la craie de Reims. Les Allemands eux-mêmes, si peu raffinés qu'ils soient, ne se font aucune illusion sur la valeur de cette boisson, mais en ce moment il est naturel qu'ils la fassent ,,mousser". Le document ci-dessous, que me communique un ami hollandais, ne doit donc nullement nous étonner. C'est le fac-similé d'une lettre adressée à un producteur de vin allemand par un de ses compatriotes, officier dans l'armée turque. L. P. Haut commandement de la 5e armée . B. Nr. 936 D. J, Gallipoli, le 17.9.1915. Grand quartier général. ! (Caractères turcs.) (Caractères turcs.) A la firme X., Fournisseurs de la cour, Elfcvïlle en Rheingau. Il y a peu de temps, noils reçûmes au commandement supérieur de la Ve armée ottomane, comme don d'amour (Liebes-gabe), un grand nombre de bouteilles de votre excellent vin mousseux. Cette riche manne de cadeaux fut distribuée entre les officiers allemands et turcs, et chez ces derniers elle suscita une grande joie, Mahomet n'ayant pas compris le Champagne dans sa défense de l'alcool. En tout cas, on peut dire que la firme X..., en faisant ce don magnifique, a pris part à la tfé^Tise des Dardanelles jusqu'ici victorieuse et ce m'est une joie particulière de pouvoir vous en remercier tout Spécialement.A. B. Prigge, (cachets) major et adjudant. Ci ■ 9 ■ Omm Verdun et l'armée belge Dans son premier-Paris du ,,Petit Journal", M. Stéphen Pichon, ancien ministre des Affaires étrangères, évoque, à propos de la cérémonie récente de Verdun, la signification internationale de la bataille où s'est brisée, après sept mois bientôt, l'offensive désespérée des troupes du kronprinz. M. Pichtm constate que tous les peuples qui devront pour une part importante leur victoire future à l'héroïsme de l'armée française étaient représentés à cette manifestation émouvante. Et en tête il cite: ,,Les Belges dont le rôle fut décisif dans la guerre et dont les Flandres et l'Yser perpétueront immortellement Ja gloire." Norvège et Allemagne La ,,Norddeutsclie Allgemeine Zeitung*' reprochait récemment à lai presse danoise de témoigner une certaine hostilité à l'égard de l'Allemagne. Le même organe se plaint maintenant des journaux norvégiens qui n'ont pas agrée un communiqué allemand sur les souffrances endurées par les prisonniers allemands en Russie ou qui l'ont reproduit en affichant un scepticisme injurieux.,,C'est un nouvel exemple, dit la feuille officieuse teutonne, de l'attitude de la presse norvégienne dans ces derniers temps. Les Allemands peuvent périr en Russie, cela importe peu à ces journaux." Les Boches mentent avec une telle désinvolture dans leurs communiqués qu'il n'y a rien d'étonnant à ce que l'on ne les croit plus. Et outre, les Allemands ont traité si duremènt la Norvège pendant leur guerre sous-marine qu'ils devraient être les derniers à s'étonner de voir les Norvégiens nourrir à leur égard des sentiments peu amicaux. Depuis le commencement de septembre, en effet, douze steamers battant pavillon norvégien et représentant une valeur de 14.000.000 de couronnes ont été coulés. Parmi ces bateaux on compte l'„Elisabeth", un navire de 13.000 tonnes, un des plus grands steamers de la flotte de commerce norvégienne et qui transportait une cargaison de valeur. Dans le cours de cette guerre 148 navires norvégiens ont été perdus, et les Boches se lamentent parce qu'on ne les aime pas en NoryègeJ Çst-ce. bêtise gMjsynigmej En Belgique. A Bruxelles Man hat geschossen ! La dernière infamie allemande. — Le procè; d'espionnage de Hasselt. — Raccourcissement du front. Nous recevons à l'instant une lettre de notre correspondant particulier de Bruxelles, apportée en Hollande par un de ces hommes déterminas, adroits et courageux, qui ne craignent pas les embûches de l'ennemi et viennent de Bruxelles, d'une traite. La principale nouvelle que nous apporte cet ami fidèle est d'un haut intérêt. Elle vient renverser une légende qui commençait à s'accréditer aux Pays-Bas, même parmi les Belges réfugiés. Elle a rapport aux bombardements exécutés en Belgique, si fréquemment ces jours derniers, par les avions alliés. Souvent, les hommes-oiseaux sont venus survoler Gand, Ostende, Bruges, Anvers, Bruxelles, Namur. Des manifestations enthousiastes ont eu lieu en leur honneur, à Bruxelles et à Namur notamment. Le résultat immédiat en a été une punition sévère, infligée aux habitants ,de ces deux villes par le[S autorités militaires allemandes. Il faut avoir assisté au raid de nuit exécuté il y a quelques semaines sur la capitale — nous écrit notre correspondant — pour comprendre la joie de nos populations à la vue d'un avion ami qui vient de là-bas, de la terre libre, les ailes chargées de cet air pur que les Belges ,,du dedans" n'ont plus respiré depuis deux ans. Nous avons fait ici même le sensationnel récit de ce raid remarquable, qui a eu le don d'exaspérer les Boches et nous en avons narre tous, les détails. Inutile, par conséquent, d'y revenir. Depuis lors, les voyages aériens se sont multipliés de façon inquiétante pour nos ennemis. De leur observatoire mobile, . le pilotes alliés surveillent tous les déplacements de troupes. Ils bombardent les champs d'aviation, les fabriques de munitions, les chantiers de réparations pour sous-marins, les fortifications et les travaux de défense. Le Boche a perdu son sommeil et ses aviateurs ne parviennent plus à reprendre la suprématie des airs. Or, non seulement ces attaques aériennes ont un b.ut militaire évident, mais elles ont un effet moral considérable sur la population. Von Bissing a compris qu'il fallait les combattre de toutes les manières, afin de pouvoir tenir mieux en main ces Belges indécrottables et éviter d'un même coup la destjructton de points stratégiques ou d'établissements militaires dont l'importance dans la guerre actuelle est indéniable. Après avoir essayé tous les moyens auxquels un soldat honnête a le droit de recourir: mise en position de batteries antiaériennes, organisation d'escadrilles de chasse, von Bissing vient de se servir du moyen le plus infâme, indigne d'un officier. Après avoir obligé des otages belges à coucher dans les hangars à Zeppelins, après avoir établi des usines de munitions, notamment à Gentbrugge, au milieu d'une agglomération de maisons habitées, après avoir essayé, par la voie de ,,'sa" presse, de faire retomber la responsabilité des bombardements, qui coûtèrent la vie à des civils belges, sur les aviateurs anglais ou français, il vient d'innover un systeme qui est tout simplement une Barbarie et une atrocité. Les Belges, tout en déplorant la mort de quelques victimes, avaient continué jusqu'ici à manifester un grand enthousiasme à chaque apparition d'avions amis. On voyait ainsi récemment les foules, rassemblées dans les rues d'Anvers, crier : ,,Vive la Belgique, vivent les Alliés" lorsqu'un monoplan frôlait de ses ailes tendues la flèche élégante de la cathédrale. On ap- Èlaudissait, on acclamait, à Bruxelles, le eutenant aviateur d^Hendecourt qui jetait des paquets de journaux et des milliers de manifestes patriotiques sur la ville illuminée.Les Allemands canonncrent en vain l'oiseau qui fila à tire d'aile et du haut duquel l'observateur leur fit un grand pied de nez. Ils essayèrent de se venger, en propageant dans la presse embochée du monde entier la nouvelle que les aviateurs alliés ont été cause de la mort de plusieurs Belges qui, tranquillement, se promenaient dans les rues de la capitale. Nous avons fait justice de cette nouvelle, en mettant au point quelques-unes de ces informations. Dans son numéro de jeudi, le ,,Nieuwo Rotterdamsche Courant" — qui, dans un esprit de neutralité, agite par dessus la foule de ses lecteurs le livre allemand ,,La Vérité" et veut nous faire croire qu'il émane d'un Français, — dans son numéro de jeudi, le ,,N. R. C." imprimait la nouvelle suivante: ,,On" nous communique que mercredi soir, entre 8 et 9 heures, 15 avions français et anglais ont survolé Bruxelles et que plusieurs maisons bourgeoises ont été détruites. On parle de 22 morts et de 30 blessés, la plupart femmes et enfants. Il n'y a pas eu de dégâts militaires. On ne nous fera jamais croire que ce ,,on" est un patriote belge. Ce ,,on" sent un peu le Boche ! Ainsi présentée, la nouvelle soulève la colère de 'beaucoup de nos compatriotes qui rendent responsables de ces pertes de yjes h umaiggg nos jdliés et se demandent si ceux-ci ne feraient pas mieux dé cesser de telles expéditions, puisque le ' bilan se traduit par 22 morts, 30 blessés et qu'aucun dégât d'ordre militaire — c'est le ,,Nieuwe Rotterdamsche'' qui parle — n'a été causé aux défenses allemandes. Or, la lettre de notre correspçmdant particulier de Bruxelles nous ouvre les yeux. Les morts et les blessés dont parle le journal hollandais j ont été victimes de shrapnells allemands. ; Il y a des centaines de témoins qui en témoigneraient s'ils pouvaient librement parler. Et voilà où se montre, dans toute sa liideur, la perfidie teutonne. Les canonniers allemands ont dorénavant l'ordre de régler leurs shrapnells de façon que ceux-ci éclatent non pas en l'air, mais en touchant le sol. ,,Man hat geschossen". Parbleu? Nos ennemis canonnent ainsi la population et ils font ' enregistrer aussitôt dans les journaux allemands et neutres que des Belges sont une fois de plus victimes des raids — inutiles au point de vue militaire — d'avions alliés. Le moyen est excellent pour monter contre l'Angleterre et la France ceux qui n'ont pas été témoins de l'infamie que nous dénonçons. Et, patiemment, von Bissing attend que les officiers, qui ont la direction des opérations aériennes, interdisent ces voyages qui — comme l'indique le ,,N. R. C." — coûtent la vie à 22 civils, sans profit au point de vue strictement militaire. On voit clairement le machiavélisme de la manoeuvre. Heureusement, nous pouvons dès aujourd'hui dire à nos compatriotes et aux neutres: ,,Les raids des avions alliés ont une raison pratique. Si des victimes de ces raids sont tombées, c'est sous les éclats des shrapnells allemands. Nos médecins, dans les hôpitaux, en ont les preuves." Notre correspondant particulier nous affirme que, mercredi soir, les avions ont attaqué les hangars à Zeppelins'. Ils ont été bombardés à coups dé shrapnells, comme d'habitude, mais toutes les personnes qui observaient le tir ont remarqué que le plus grand nombre des projectiles n'éclataient pas près des appareils, en provoquant de petits nuages blancs, mais explosaient en atteignant le sol. Répétons que des centaines, des milliërs de personnes ont été témoins de ce fait. C'est ainsi que les douze Belges tués Avenue Brugman l'ont éid par un shrapnell allemand qui ne fit explosion qu'en touchant terre. Le même fait a été constaté dans plusieurs endroits de la ville. Nous insistons vivement sur l'infamie d'un tel procédé. Nous le démasquons ouvertement, parce que nous savons que notre correspondant et des miîliers de Bruxellois en ont été les témoins indignés. Le ,,Nieuwe Rotterdamsche Courant" trou-vera-t-il utile de leproduire notre témoignage ? Il faut qu'on sache dans le monde entier à quelles pratiques nos ennemis ont recours. Ils bombardent, à présent, la paisible population bruxelloise. C'est la dernière cruauté de ceux qui prétendent ne pas être des Barbares. Le même courrier nous apporte, d'autre part, un démenti formel au bruit d'exécution des condamnés à mort de Hasselt. Contrairement à ce qu'un de nos confrères a annoncé, M. Golenvaux, bourgmestre de Namur, n'a pas été exécuté. Des démarches actives sont tentées actuellement par Mgr. Locatelli, le nouveau nonce du Pape, aidé des ministres des Etats-Unis et d'Espagne, pour obtenir sa grâce et l'on espère aboutir ! à un résultat favorable. Telle est la dernière nouvelle à propos du procès d'espionnage de Hasselt que nous fait tenir notre correspondant particulier, — doift nos lecteurs ont pu. apprécier souvent la sûreté des informations. Parmi les condamnés à mort figurent deux prêtres et cinq femmes, dont l'une est enceinte. Il convient donc d'attendre la décision que doit prendre le kaiser. Or, celui-ci a refusé jadis, ne l'oublions .pas, la grâoe de miss Cavell. Lès Boches — qui sentent qu'ils sont battus irrémédiablement — ne sont pas disposés cependant à faire montre de moins de cruauté. Heureusement, ils se sentent perdus. Personne dans les milieux militaires boclies en Belgiqeu, en France, n'en doute. Cela est si vrai que Tournai est redevenue ville d'étape, c'est-à-dire que les Koraman-danturen de Cambrai et de Valenciennes vont se transporter dans la ville des Choncq-Clotiers où leurs documents sont déjà arri-vés. D'autre part, le Comittee for Relief in "Belgium, en prévision d'un raccourcissement du front, cherche, à Liège, des locaux pour ses bureaux d'Arlon. Mais ce raccourcissement, lés Allemands ne l'exécuteront que forcés et contraints. Et on saura bien les y obliger. On entend, de plus en plus clair, les aboiements des canons français et anglais de la Somme. De Péronne à Mons, il n'y a pas cent kilomètres, ne l'oublions pas. Cette constatation, chaque jour formulée, donne à nos compatriotes sous la botte un espoir que rien ne pourra faire chanceler. * * * L'esprit de solidarité et de charité des populations belges de toutes les classes, demeurées en territoire occupé, est vraiment admirable. Presque chaque numéro des journaux patrftfinés par les ,,Kommandantu- | . ren" contient le rapport de l'une ou de plusieurs des oeuvres d'assistance créées par les Belges. Voici, à titre d'exemple, le résumé de quelques notes de ce genre, relevées dans les numéros d'une feuille éditée à Bru-[ xelles. On y rend hommage à 1',,Oeuvre du petit caban", fondée en 1915 par Mme A. Wot-quenne. Les ressources proviennent des collectes quotidiennes, faites dans un petit théâtre de la capitale. Depuis sa fondation, trois cents élèves nécessiteux des écoles communales, des écoles libres et de nombreux enfants des sinistrés de la ville de ,,Louvain'' ont été assistés. Dans la commune de Wetteren, les administrateurs communaux généralisent la soupe scolaire, et, par leurs soins, 2,500 enfants du village recevront, journellement, un repas substantiel. Dans l'arrondissement de Charleroi, un groupe de voyageurs de commerce et d'employés, secondés par quelques personnalités généreuses, décident de venir en aide aux confrères ruinés par le chômage. Un fonds spécial d'assistance discrète est constitué. Aussitôt les encouragements affluent et le ,,Comité national de secours et d'alimentation", reconnaissant l'utilité de l'oeuvre nouvelle, lui accorde son appui moral et f-nancier. Mais l'une des plus belles oeuvres de l'initiative privée c'est, sans conteste, la ,,fédération bruxelloise des oeuvres du quartier et du sou". Elle est destinée à soulager las misères cachées. Dans ce but, des comités de quartier se sont formés et une armée de collecteurs se rend à domicile, pour y recueillir le sou quotidien de la solidarité nationale. Le succès de la généreuse entre-pri-ie a dépassé toutes les prévisions, Pendant les douze mois de l'exercice 1915 -!9;S. le total des recettes s'est élevé à 723.033 f. 44, grâce auxquels on u pu venir en aide à '.ï .319 familles, formant un totai de 11.669 personnes. Les frais généraux n'atteignent pas 3 p.c. de la recette. De tels exemples plaident avec ' éloquence la cause des courageuses populations belges. Aa ILirsnltooaarg On payiîït souvent les ouvriers agricoles en grains. Les Boches viennent de défendre ce mode de paiement. S'ils commençaient, eux d'abord, par montrer l'exemple et par payer en argent? Les Linibourgeois en seraient particulièrement heureux ! * * * Devant la chambre des vacations a ,comparu un homme qui, en train de faucher de l'herbe dans un pré appartenant à un particulier, avait été surpris dans cette besogne. Sur l'observation' qui lui fut faite qu'il braconnait sur un terrain privé, notre homme se mit à brandir-d'une façon inquiétante sa faucille et cria à son interlocuteur que, s'il ne s'empressait pas de déguerpir, il lui faucherait la tête! L'autre n'eut que tout juste le temps d'échapper à la décapitation. Son exploit a valu au prévenu une condamnation à 3 mois de prison^ Aux frontières Il y a , quelque temps la presse. hollandaise a signalé la situation pénible de la partie belge du village frontière d'Overslag qui avait été laissée en dehors de la barrière de fils électrisés par les Allemands et où L'alimentation était devenue impossible parce que les décrets portés en Hollande interdisent l'exportation de vivres. La situation du village ne s'est pas modifiée. Il y a toutefois une chance de changement. Il existe un projet de construire en territoire hollandais un réfectoire où les Belges intéressés pourraient venir prendre leur repas. Dans ce cas on ne devrait pas exporter les vivres de la Hollande et la population pourrait trouver à manger. On vient de faire l'arpentage du terrain nécessaire à la construction du réfectoire. C'est Lin trait de plus de la charité hollandaise mvers les Belges affamés par les Allemands.A.HB ILlîtorsH •- La Ligue des propriétaires du littoral belge a tenu une assemblée générale pour la constitution définitive de cet organisme, dimanche 24 septembre, à 11 heures, dans Line des salles de l'Hôtel Cosmopolite, place Etogier, à Bruxelles. On y a discuté le règlement et les statuts ît on procédera à diverses formalités. Les délégués des plages ont été nommés x>mme suit: Le Zoute: M. le docteur Stotbibaerts ; Knocke; M. Lielens ; Duin-bergen: M. Vergult; Heyst: M. Goossens; Blankenberghe: M. Meunier; Wenduyne : M. le docteur Paradis; Breedene: M. Hérain ; Ostende : M. Van Massenhoven ; Mariakerke: M. Bourlet; Raversyde: M. Rubens ; Middelkerke : M. De Heuvel ; Crocodile: M. Maris; Westende: M. Dar-ienne ; Lombartzyde : M. Demeulemeester ; Dost-Duynkerke : M. Daras; St. Idesbald: M. Risler ; La Panne : M. Lefèvre. Les iélégués pour Le Coq, Nieuport et Coxyde le sont pas encore désignés. —jo . s ■ ou". H y a m m 30 septembre 1915. — Les Anglais remportent une victoire en Mcsopotainic et font orysonmers 17Q0 Turc$M ' ■ Lettre de Londres Londres, le 15-9-16. Tandis que la bataille de la Somme se poursuit sans arrêt et toujours avec de nouveaux avantages pour les Alliés, il est intéressant de remarquer que les écrivains militaires allemands commencent à expliquer combien il y a d'analogie entre cette bataille et leurs vaines et désastreuses attaques contre Verdun. C'est en effet maintenant seulement que la presse allemande commence à trouver que toute l'entreprise de Verdun a échoué et que leurs efforts ont abouti à. une consternation générale. Il est vrai qu'à un point de vue il y a entre ces deux entreprises une certaine ressemblance ; les assaillants de Verdun prétendaient que leurs pertes étaient insignifiantes en comparaison de celles des Français qui, eux, étaient bien persuadés du contraire et soutiennent encore que chaque pouce de terrain qui leur a été enlevé l'a été au prix de sacrifices invraisemblables. Ainsi maintenant on entend la même version au sujet de la Somme avec cette différence que les rôles sont renversés. Au premier abord, on pourrait se figurer qui l'histoire se répète identiquement et l'identité apparente des événements pourrait nous empêcher de voir tout le grotesque et tragique à la fois de la situation dans laquelle se trouvent les Allemands qui cherchent à se consoler de leurs échecs sur la Somme en ne parlant plus maintenant que de la formidable défaite qu'ils ont essuyée sur la Meuse et qu'ils sont obligés do reconnaître. Après wn examen plus minutieux nous remarquons qu'au fond ces événements ne se ressemblent pas du tout. A Verdun il ne s'agissait que de réussir une attaque bien déterminée afin de percer le front français, et rien de plus, ou, en tout cas, s'il v avait un but secondaire, c'était de forcer les Alliés à prendre sur toute la ligne une offensive 1 prématurée et de faire échouer dès son origine le plan de campagne que la France, l'Angleterre, l'Italie, la Russie^ et la Roumanie développent maintenant d'une façon ininterrompue. L'attaque de Verdun n'aboutit pas, d'autant moins qu'elle eût sur tous les fronts de désastreuses conséquences; combien sont différentes les' conséquences de l'attaque sur Verdun de celle sur la Somme! Partout, sauf dans la presse allemande, on reconnaît les brillants succès de cette entreprise et, comme il est vrai de dire, qu'en prenant l'offensive sur leurs fronts respec-tife, la Russie, la Roumanie et l'Italie prennent part à la bataille de de la Somme, il est vrai aussi d'affirmer que les armées françaises et anglaises brisent la résistance de l'ennemi sur le Dniester, le Danube et dans le Trentin. Relevons en passant un détail qui n'est pas sans importance non plus et qui certes fera tache dans le paysage de ceux qui dépeignent les analogies entre Verdun et la Somme; les alliés poursuivant leur plan à la Somme ne sont pas esclaves d'un horaire, ils vont de l'avant sans annoncer jîompeusement et avec gloriole qu'ils £>ren-dront telle ou telle position à une date déterminée et ils ne pavoisent pas lorsqu'ils s'emparent des points stratégiques les plus importants. La conséquence est que, dans les pays alliés, on ne s'est fait aucune illusion au sujet de l'écrasement rapide et soudain de l'ennemi et on envisage les succès avec calmé et réserve; on les considère comme des étapes du chemin qu'il y a à faire et se rend fort bien compte que l'on n'est pas encore au bout; telle est du moins dans ce pays-ci l'attitude calme du peuple. Pour savoir ce que pense le gouvernement anglais il vaut encore mieux le juger à ses actes qu'à ses discours et surtout pour savoir ce qu'il pense au sujet de la question future que Mr. Churchill appelle l',,After the War." De l'avis officiel- qui vient d'être publié et qui demande aux sujets anglais de dresser la liste de leurs propriétés et biens saisis en Allemagne, Autriche-Hongrie, Turquie et Bulgarie, il ressort clairement que le gouvernement prend toutes les mesures qui sont en son pouvoir et c'est seulement lorsque cette liste sera complète que l'on 6era à même d'établir la balance entre les propriétés et biens de l'ennemi que l'on tient en Angleterre et ceux des Anglais qui sont en pays ennemis; selon toute probabilité, on trouvera de quoi indemniser les citoyens lésés par les moyens illicites de faire la guerre. Sans doute il ressortira que l'Angleterre a plus à gagner qu'à perdre dans cette guerre de confiscation qu'ont entrepris les Centraux, mais, en tout état de cause, comme le dit avec conviction Lord Beresford, il importe peu de savoir de quel côté penchera la balance puisque les alliés peuvent compter qu'a la fin de la guerre c'est eux qui régleront les comptes comme ils le désireront. En attendant, la façon méthodique avec laquelle le gouvernement vient de procéder nous indique que dans l'idée des ministres le-moment n'est plus éloigné où ces mesures pourront s'appliquer effectivement. Malgré les avertissements dé M. Churchill, qui considérait que le moment n'était pas encore venu d'aborder les questions à discuter. après la guerre, on s'pn est occupé

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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