L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

1709 0
14 november 1918
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1918, 14 November. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 26 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/222r49h49h/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

sente Annéë \°71482' Tïcent «leuai le novembre 101© L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal Quotidien du matin paraissant en Hollande Belge est notre nom t!e Famille. Toutes les lettres doivent être adressées il bureau de rédaction: N. VOORBURGWAL 234-240, AMSTEHDAin. Téléphones: 3797 et 1773. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. Comité de Rédaction :| Re"6 Abonnements: Hollande II. 1.50 par mois. Etranger fl. 2.00 par mois. Pour les ' militaires au front et Ie3 militaires internés en Hollande fl. 0.75 par mois payable par anticipation. Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. T ' ' ; y _ ' ti! Les soucls de demain Vous connaissez ces paroles par quoi se termine ,,Monna Vanna", le beau drame de Maurice Maeterlinck: ,,Le beau va commencer! Le beau .va commencer... " C'est sur ces mots, semble-t-il, que tombe en Allemagne te rideau sur le grand drame de la guerre qui a amené sur oe pays la plus effroyable des catastrophes. Le beau -— ou, plutôt; ?e vilain —, va commencer. La révo-"lution victorieuse s'accomplit, il est vrai, dans un ordre exemplaire. Les nouveaux hommes au pouvoir, conscients de leur responsabilité, s'efforcent de maintenir les cadres de l'administration et de les adopter au régime nouveau. Provisoirement ils trouvent dans les officiers et les fonctionnaires, qui, bon gré, mal gré, sont bien obligés de faire leur soumission, une collaboration précieuse. Et le- moindre de ces collaborateurs n'est certainement pas Hindenburg, le maréchal qui, naguère, était l'idole de toute l'Allemagne autocratique et militaire, connu lui-môme pour ses idées conservatives, mais en qui le sentiment du devoir prime tout. Hindenburg assure la continuité du commandement et perpétue le principe de Tordre indispensable à la bonne et rapide exécution des clauses de l'armistice. Ceci n'empêche pas d'interminables trains de soldats, conduits par des soldats, de rouler vers l'Allemagne en dehors de tout contrôle, ten sorte que nous voyons se renouveler les scènes d«h débandade et d'extraordinaire confusion qui caractérisèrent le retour du front des armées russes. Et l'afflux de ces soldats indisciplinés, mêlés aux ouvriers qui vident les usines, accroissent ces forces d'anarchie, dont les vagues de plus en plus démontées menacent de balayer le frêle édifice de l'ordre nouveau que les Ebert et les Scheidemann ont élevé à la place de la puissante armature :d'acier qui jadis comprimait les Allemagnes. Déjà de profondes divergences de vues se manifestent entre les sozials-démocrates, qui, par prudence, ont pris la tête du mouvement dans l'espoir de le conduire, et les socialistes indépendants qui veulent insturer le bolscîievisme. Les premiers s'en tiennent au principe démocratique du gouvernement par les majorités ; les second^, à l'instar de la Russie, prétendent imposer* la tyrannie de la classe ouvrière, celle-ci constituât-elle même uno minorité infime au sein de la population. Il est certainement dangereux de prédire l'avenir. Mais quel que soit cet esprit de discipline, ou, plutôt, cette habitude de discipline devenue une seconde nature, qui caractérise le peuple allemanH,. on peut craindre qu'en des heures comme celles-ci, où les passions sont excitées au plus haut degré ce ne soient les courants violents qui finissent par l'emporter. Notre intervention en Russie, amorcée par l'expedition de la côte mourmane, soutenir par les .Tchéco-Slovaques, et à laquelle notre maîtrise des détroits turcs assure de nouveaux moyens d'action, nous montre suffisamment quel devrait être#l'attitude des puissances alliées, dès puissances de l'orrVe, si l'on veut, au cas où le bckche-visme russe s'étendrait des rives de la Volga jusqu'au Rhin. Il n'en faut pas dire plus pour montrer à quel point l'avenir de la révolution en Allemagne touche à nos intérêts. Or, le rôle joué par les bolscbevistes et l'entourage de Joffe dan les événements qui ont marqué la fin de l'Empire allemand, est manifeste. Les Russes ne s'arrêteront pas on chemin et l'on peut croire qu'ils aideront de toutes leurs forces et aussi de tout leur or l'avènement d'une république allemande des travailleurs, calquée sur le patron de la république des soviets.On se souvient qu'il y a peu de semaines le gouvernement de Lénine déclara que la Russie bolscheviste soutiendrait de tout son pouvoir une Allemagne révolutionnaire et que les gardes rouges de Moscou et de Pé- . trograde iraient renforcer les rangs des gardes rouges de Berlin et de Hambourg pour marcher à l'assaut des grands Etats bourgeois de l'Occident. Aujourd'hui Moscou envoie son salut fraternel à Berlin et il y joint ce conseil caractéristique: ^Gardez-vous bien de livrer vos armes." Il ne faut pas que les soldats allemands commettent la faute des soldats russes, qui ont abandonné leurs canons sur le bord des routes ou qui les ont vendus pour quelques pièces de monnaie à, des marchands de vieux fer. Ces canons n'ont pas fini leur carrière ; ils peuvent encore servir et au bruit de leur grosse voix l'on dansera la Carmagnole: Vive le son! Vive le son/ Du canon. ^ ' Fâcheuse perspective. Nous ne sommes pas encore au désarmement universel qu'appelle < de ses voeux M. Wilson. Mais M. Wilson prévoit le danger. Dans la communication qu'il a faite au Congrès 1 des conditions de l'armistice, il précanise < la nécessité d'une paix qui satisfasse ati be- < soin universel de justice désintéressée. En effet, les alliés n'ont aucun intérêt à pousser ' le peuple allemand au désespoir et à favori- : ser des courants anarchiques qui feraient renaître le péril allemand sous une forme 1 pire. C'est aussi ce qu'a laissé entendre M. < Clemenceau quand il a dit que les alliés ra- ! vitailleraient l'Allemagne. Nous combat- 1 tons pour les peuples, a-t-il dit, et non pas c contre les peuples. Dans ces conditions 1 l'Allemagne démocratique peut compter sur ^ l'appui des grandes nations qui ont vaincu et brisé l'impérialisme. H est à espérer qu'a- i |Vc3 cet appui elle saura écarter les grands périls de l'heure présente qui menacent la t civilisation occidentale. Mais, quoiqu'il ad- c vienne, les soldats du Droit et de la Liberté, r qui ont vaincu la barbarie organisée, sauront aussi élever des barrières contre la ^ barbarie inorsani&ue.. parles BernanJ, t En Belgique. A Bruges Physionomie de la ville. — La vie renaît et s'organise. — Le patriotisme des foules. — La translation du St-Sang. — La % . viille mystique. — Les dégâts. — Situation alimentaire. — L'esprit de l'année. — Dans lés environs de Bruges. (De notre correspondant s-pécial.) En entrant dans Bruges, quelques jours après la libération, on a l'impression de se retrouver dans une de ces vieilles cités han-flétatiques aux rues boueuses, où grouille une foule hétéroclite et bigarrée. Ce ne sont pas des vieux bourgeois ajustés à la mode mo-vennageùse, des marchands qui fréquentaient jadis les quais où règne une odeur de mollusques et de goudron: c'est un mélange extraordinaire de soldats: Français aux uniformes bleu-horizon, Anglais, Américains en khaki, officiers et soldats belges impeccables, circulant dans un va et vient incessant d'autos et de camions de ravitaillement. Si la ville-ne revêt plus un aspect de fête, il y règne encore une intense animation. Les drapeaux flottent toujours comme aux premiers jours de la libération, et même dans le quartier des docks, les pauvres ont arboré des drapelets de papier de soie. Les rues ont un caractère pittoresque qui étonne l'étranger, arrivé depuis peu dans cette cité du rêve. Aux façades des maisons, défraîchies, vieillies par le manque d'entretien, pendent des objets de cuivre, des matelas, des ballots de laine avec des pancartes sur lesquelles on lit cette inscription: ,,Ils ne les ont pas 1 ' ' Presque toutes les fenêtres sont brisées ; la plupart obstruées par des lattes de bois. En passant on remarque, suspendu à une croisée, un obus peint aux couleurs belges. Sur la Grand' place un mouvement extraordinaire d'autos de la croix-rouge, conduits par d'intrépides chauffeuses. Des troupes, des canons, des convois passent sans cesse à travers la foule étonnée de la bonne tenue de nos armées, de la solidité de nos équipements, de l'allure de nos soldats. En octobre 1914, les nôtres avaient quitté Bruges dans un état pitoyable. La puissante organisation, la force des armées du kaiser avaient jeté les Brugeois dans la consternation— Hier, en quittant la ville, elles, n'étaient plus qu'un troupeau, un mélange' de bataillons lamentablement équipés. Le matériel allemand était devenu défectueux : oharrettes réquisitionnées tirées par des boeufs ou par des chevaux de labour, camions roulant avec fracas sur des roues couvertes d!acier— Et puis, tout à coup, l'on vit pénétrer dans les rues une brillante cavalerie composée des plus solides gas de Flandre et de Wallonie, des beaux régiments, un matériel de guerre, une suite interminable d'autos qui étonnèrent les populations. Ce n'était plus une armée en haillons, mais une armée d'élite, joyeuse et vigoureusement saine, faisant l'admiration des foules enthousiasmées. Et maintenant, Bruges n'est plus morte, des paysans arrivent le matin avec des charrettes tirées par des chiens,'des attelages de boeufs, des voitures à bras. Des troupes, des autos, des camions camouflés passent à travers la ville. Daas le hall de la gare, des trains venant de Thourout déversent des voyageurs sur les quais. La vie renaît et s'organise. Les magasins sont ouverts; aux vitrines, des cuivres, des broderies et oeuvres d'art patriotiques, patiemment fabriquées pendant les longues années d'occupation. Et ] partout, comme dans une apothéose, les portraits du Roi et de la Reine. On se demande d'où viennent ces portraits? L'image du Roi avec le casque, encadrée J des couleurs belges, règne dans toutes les ' demeures. Le peuple a sa façon d'extérioriser son patriotisme : aux fenêtres, un por- ] trait, quelques rubans, sur les rues la clameur délirante ou la piété des multitudes. ( Car Bruges redevient mystique à certaines heures du jour. ( Dimanche dernier, à 4J h., eut lieu le ' transfert solennel du St-Sang. La proce?/- ] >ion se déroula a travers une foule étrange de soldats belges et alliés. Spectacle impres- ] donnant: lc3 confrères du St-Sang, drapés ' le leurs insignes, les étendards des vieilles ^ corporations, les autorités et le clergé, l'évê-:jue, portant le St-Sang, traversèrent Bruges par la rue St-Pierre, la Grand'Place, la 3lace du «Bourg jusqu'à la chapelle, où ' ,'évêque bénit la foule arec les Saintes-Es- j. :>èces.Et l'on vit cette chose unique: des sol- ( lats s'agenouiller et enlever leur casque, ^ ;andis que le vieux bourdon de la cathédra- ^ e balançait lourdement ses notes sombtës ^ mr la ville déjà voilée dans le crépuscule. * * * * La cité de Memling et de Van Eyck fut c rès heureusement épargnée. Le' beffroi se à Iresse toujours fièrement, dominant la ville ^ :omme réveillée de son mysticisme. a Quelques quartiers ont cependant souf- ^ ért: le fort Lapin, le quartier des bassins s ;urtout, où des rangées de maisons ont disparu ; la chaussiée de Dudzeele, la porte Ma- ^ échal et la porte de la Bouverie. Mais les r oins archaïques, les quais, les béguinages îont comme jadis, on y rêve encore comme f •U temps de Rodenbach. Seuls les endroits c] >ù les ponts ont sauté avant la retraite pa- r aissemt éprouvés: les maisons environnan- e es deviennent 'inhabitables. f La ,,Brugeoise" n'est pas détruite, les dé- d âts paraissent réparables. C Le soir, la circulation dans Bruges de- é ient impossible; il y règne une obscurité c omplèto: les Allemands ont enlevé tous les s< éverbores de la ville. • t v l£s habitants vivent comme dans un rê- R e; ils se demandent 6i vraiment la libéra- I< ion est une réalité, si l'Allemand ne revien- li dra pas demain pour exercer contre eux les plus dures représailles. Ils ont été tellement habitués à vivre sous l'oppression, qu'ils n'osçnt pas encore parler haut dans les rues_ ils se regardent, se méfiant du passant. Il y a dans Bruges comme une recrudescence de patriotisme, doublée d'une haine violente contre l'Allemagne, car les souffrances de l'occupation furent atroces; on cite des familles opulentes qui ont pleure de misère et de faim. Et les magasins sont encore pauvres, les pharmacies dépourvues de tout. A la vitrine d'une modiste: un vieux chapeau démodé de 1914,-vestige poignant d'avant-guerre. La situation alimentaire reste difficile. Les hôtels sont dans un état misérable: tapis usés, meubles détériorés par les Boches. On y reçoit cependant, pour trois francs, un diner complet et, pour le même prix, uno demi-bouteille d'excellent vin de Bordeaux. On ne débite pas l'olcool, une goutte de fine se paye 4 fr. * * * Un excellent esprit règne dans l'armée belge: ,,On les a ^et on les a rudement!" disent nos hoVnmes et ils veulent aller en Allemagne. Les Boches, eux, avant de partir, avaient le souci de ne pas trop se faire détester. Ils vivaient dans un découragement absolu. Ils ont cependant employé des gaz asphyxiants en quittant certains villages; les habitants se sont réfugiés dans les caves, plusieurs ont eu les yeux et ^s lèvres tuméfiés. Le 30 octobre, entre Bruges et Gand, deux femmes furent administrées dans une cave et ramenées en automobile à Bruges. Quel délire lorsque les alliés entrèrent dans ces villages de Flandre. Les habitants ne s'inquiétaient plus des balles de mitrailleuses ni des obus: ils se jetaient au devant des troupes, fous de joie. Un homme fut atteint d'une balle en pleine figure et tomba raide mort.. L'aspect général du pays dans les environs de Bruges n'a guère changé; les routes sont encore bordées d'arbres, les parcs conservent leurs frondaisons rouillées par l'automne.Les Allemands ont brisé les poteaux téléphoniques longeant les chemins. Ils n'ont emporté aucune récolte, une grande partie se trouve "encore sur les champs. L'autorité militaire s'occupe du règlement de la rentrée.On voit dans certains villages des kilomètres de voies ferrées n'ayant jamais servi, d'immenses baraquements, des transformateurs éleotriques. Certaines ruines se dressent ça et là dans les campagnes redevenues silencieuses et comme bercées par un souffle de victoire. M. C. A CSarid Comment les boches quittèrent Gand. Front belge, le 11 nov.y (bu, témoin oculaire. Depuis plusieurs jours le sort de Gand îtait décidé. Les Allemands savaient qu'ils devraient évacuer, étaient découragés, et iéclaraient en avoir assez. Au boulevard de .'Industrie ils jetèrent leur, ravitaillement 3t leurs munitions dans le canal. La discipline est fortement relâchée. Le magasin central du ravitaillement a été pillé par les soldats. Le président du comité, ayant menacé de se plaindre aux consuls neutres, la ELommandantur dut permettre que les marchandises des autres magasins fussent mise6 en sécurité. En revanche, les maisons particulières furent mises à sac. Tous les îommes de 17 à 45 ans avaient été convoqués; une vingtaine seulement se présentèrent, mais furent renvoyés. Vendredi, es Allemands firent 6auter le viaduc du chemin de fer et les gares, en employant de rès fortes charges. Les explosions provoquèrent de3 dégâts considérables aux maisons particulières des environs. Ces dégâts, nous lit l'échevin Coppieters, sont évalués à /ingfc millions. Tout cela, et d'autres indices encore, prouvèrent aux Gantois que la délivrance était proche. Dans la journée l'hier des officiers déclarèrent que l'on pouvait s'attendre à leur départ, puis l'admi-îistra-tion en fut avisée officiellement. Elle avertit la population que la libération de la rille serait annoncée par des sons de cloche. départ du gros des troupes eut lieu di-nanche, entre 11 heures du soir et 2 heures lu matin. Les habitants, restés debout en itténdant les événements, commencèrent à )avoiser. Les personnes ne possédant pas le drapeaux firent teindre des draps aux ouleiirs nationales. Le patriotisme des Gan-ois s'affirma de mille façons plus touchan-es les unes que les autres. Pendant ce emps avaient lieu des engagements entre aitrailleurs ennemis et avant-postes belges. Jn civisf fut tué par l'enpemi à la porte It-Liévin. Enfin la résistance fut brisée et, six heures, les premiers soldats belges en-rèrent dans la ville entièrement pavoisée, cclamés" frénétiquement par une popula-ion agitant des fleurs. Partout également 9 voyaient des affichettes, portant ces mots: Vive le Roi ! Vivent les alliés !" Des scènes mouvantes eurent lieu entre soldats et pa-ents qui se retrouvaient. J'ai parcouru les rues au milieu d'une oule criant de joie et fêtant les soldats abon-amment fleuris. Des cortèges, précédés de lusiques improvisées, parcouraient les rues q chantant des refrains patriotiques. Les animes présentaient leurs enfants aux sol-ats en leur disant: ,,Vous les avez sauvés", é furent des heures inoubliables, d'une motion indicible, et cette foule ignorait en-?re que l'armistice fut 6igné et que le kai-;r fût en fuite. On se montrait, à une dc-inture de la Place d'Armes, un buste'du oi mutilé par des officiers allemands. La ' [ommandantur, avant son départ, avait mcé une dernière proclamation allemande, 1 invitant hypocritement la population à g* cacher dans les caves pour éviter le bombardement des alliés. Or, un shrapnall aile mand tua devant la gare St-Pierre 16 per sonnes et en blessa une trentaine. Ganc souffrit beaucoup par les réquisitions et pai les enlèvements d'ouvriers. La «statistique établit qu'il y a à Gand plus d'orphelins de civils morts en Allemagne quô de soldats tués au front. Vendredi 8 novembre, l'administrateur civil allemand Kuenzer annonça qu'il quittait la ville avec le bourgmestre allemand Westermann et les pi-( très activistes qui j ouèrent échevins. Il remit l'administration à MM. Coppieters, ! Siffel et Vercoullie, conseillers communaux, j Ceux-ci convoquèrent le conseil communal I pour samedi à deux heures. Hommage fut rendu au bourgmestre Braun et aux échevins de Bruyne et de Weerdt qui furent déportés en Allemagne, avec l'expression du voeu de leur rentrée très prochaine. MM. Vandersteegen, Fratys et Carpentier furent nommés pour compléter le collège éohevinal. Ansellle, f.f. de bourgmestre, fit placarder aujourd'hui une affiche, dont xoici un extrait: ,,Enfin*nous sommes libres! Encore quelques heures et nous assisterons au retour triomphant de nos fils, conduits par notre Roi vénéré, entourés de nos alliés. Honneur à ces valeureux ! Souvenir glorieux à ceux qui sont tombés ! Le coeur rempli do joie^ de reconnaissance et de fierté, préparons a nos héros une réception solennelle. Victime d'une injustice criante, la Belgique a. conquis, par ses souffrances et par 6a lutte héroïque pour son unité nationale et la liberté des peuples, line place d'honneur parmi les nations. Gand doit à la Belgique nouvelle le concours de tous ses enfants. Tous contribueront au relèvement et à l'extension de notre industrie, de notre commerce, de notre port, de nos métiers et de nos arts, au développement des oeuvres sociales, au soulagement des victimes de la guerre." Le baron de Kerckhove d'Exaerde, gouverneur de la Flandre orientale, lança également une proclamation dans laquelle il annonçait que: ,,Les ordonnances et nominations de l'occupant cessant immédiatement leur effet, les autorités et l'administration nationale exercent au ncm du Roi les fonctions attribuées par la Constitution et les lois du peuple belge. L'union fait la foroe! Vive la Belgique indépendante et libre ! Vivent le Roi et la famille royale ! ! !" A St. NîcoSas (D'un centrespondant spécial.) Notre' correspondant spécial aux frontières nous télégraphie en date du 13 nov. : Hier mardi, à 9 heures du matin, les frontières étaient libres. Des drapeaux belges furent aussitôt arborés sur les tours d'observation des boches. Des centaines de Belges, qui sont arrivés ici dans l'espoir de passer en Belgique libre, ont dû rebrousser chemin. Par ordre militaire belge il est en effet strictement défendu d'entrer ou de sortir sans passeport. Hier j'ai excursionné jusqu'à Saint Nicolas. Partout c'est la joie délirante. La ville fourmille de soldats boches, principalement de marins, qui ont remplacé le ruban bleu de leur bérêt par un ruban rouge portant en évidence les couleurs nationales belges. : Les soldats dégradent leurs officiers, leur enlèvent les épaulettes, les boutons et les insignes. La population assiste indifférente à cette revanche des soldats boches sur leurs supérieurs. Partout c'est une orgie de drapeaux alliés qu'on compte maintenant par milliers. Tous les produits des éditions patriotiques exécutés en Hollande par M. Maurice Otiet, à Driebergen, sont étalés chez l'imprimeur Arthur Mattheys, rue du Prince Albert. Cet étalage fait sensation, comme celui du photographe Firmin, Lescornez, qui expose de superbes portraits exécutés en cachette peaidant l'occupation. Le carillon joue sans discontinuer les airs nationaux "alliés et les cloches sonnent à toute volée. Partout il règne un enthousiasme indescriptible. A Saint-Nicolas et dans les communes en-[ vironnantes la population traite sévèrement 1 ceux qui ont eu des compromissions avec 1 l'ennemi. Leurs noms sont affichés publiquement, et plusieurs établissements akti-vistes sont démolis. Les aktivistes et les femmes compromises ont dû chercher leur salut dans la fuite. Inutile de dire comment ils ont été houspillés. Hier midi un cortège qui a eu un énorme succès s'est formé à la Grand' Place. En guise de tambours de3 centaines d'habitants portaient des grosses marmites en cuivre soustraites aux réquisitions et qu'on avait sorties des cachettes. Les soldats boches applaudissaient le cortège en criant: ,,A bas l'empereur!". La population semble faire crédit un moment aux boches pour les souffrances endurées pour ne penser qu'au bonheur de la libération, mais ils se souviendront toujours et n'oublieront jamais. — — Gaston BSondeel. Nous avons la grande douleur d'apprendre la mort d'un de nos anciens collaborateurs, M. Gaston Blondeel, décédé au camp d'Auvours où il avait été versé après qu'il eût répondu en bon patriote à l'appel du gouvernement. Pendant les deux années que notre ami Blondeel a été attaché à notre journal nous avoos pu apprécier son caractère loyal et affable. Nous présentons à notre ami et confrère M. Fritz Blondeel et à M. Louis Blondeel, les frères du défunt, tous deux soldats volontaires à l'armée belge, nos condoléances émues. i » U y a un m 1){- novembre 1917. Les Britanniques améliorent .leurs positions au. nord-ouest de j VmsciiQnda^i ' v è • Le rrs©gjvement révolutionnaire. Les refermes en illeispe se poursuivent. 1 Les ministras bourgeois démissionnent. — Nouvelles républiques. — Des troubles à Hanovre et à Berlin. — Une déclaration de Hindenburg. Détails sur le séjour de l<ex-kaiser et de l'ex-kronnrinz en Hollande. La fuite du kronprinz j On annonce de Maestricht au ,,Telegraaf" en date du 12 novembre: r Cet après-midi, à 3 heures, le kronprinz s est arrivé en Hollande" par la route de c Tongres en 5 automobilesouverts II tut in- i terné par une patrouille de cyclistes qui t p passa par là. L'ex-kroLprinz était accom- c pagné du major von Mûldner, de l'adjudant \ major von Millier et de quelques chauffeurs a et valets de chambre. On a téléphoné à La Haye pour obtenir des instructions. Le kronprinz quitte Maastricht. t MAASTRICHT, 13 novembre. Le kron- 1 prinz est parti à minuit. Il passa vers 1 h. < à Thorn et Swalmen. On conserve le secret 1 le plus absolu sur son voyago pour éviter € les manifestations. Le krcnprinz à Swalmen. MAASTRICHT, 13 novembre. (Vaz Dias. ) Le kronprinz est parti (j minuit, c sous escorte militaire, pour Swalmen où il ^ habitera le château du comte Metternich. La suite du kronprinz se composait des majors von Muldner, von Mulscheim et ç de l'officier de cavalerie Zobottitszy. L'ex-kaiser en excursion. g On annonce de Amerongen que, mardi vers 1 heure, l'ex-kaiser se rendit en automobile avec la famille du comte Aldenburg- j Bentinck au Mont d'Amerongerw II rentra 3-au château à 4.20. heures. ^ Dans un camp de concentration militaire! s< PARIS, 13 novembre. (Service spécial C1 de Reuter.) La Ligue des Pays Neutres 0 nc>ur la défense des principes du droit de ^ l'humanité est d'avis que, si Guillaume de a ilciienzoi lern a été chassé de son pays par n ses ex-sujets et qu'il doit séjourner en Hol- ^ lande, 1111 camp de concentration militaire Cl est le seul endroit qui pejit lui être indiqué en attendant des décisions ultérieures. Cette déclaration est signée par le comité princd- q pal, par le directeur de la Ligue et par des membres de la fraction hollandaise. j( L'impératricn h BERLIN", 12 novembre. Le ,,Tagliche. k Rundschau" apprend: L'impératrice, la F femme du kronprinz et les autres princesses c avec leurs enfants se trouvent en sécurité P absolue au nouveau palais de Potsdam sous 11 la protection du soviet. d L'abd:catîon du grand-duc d'OIdenburg. S( OLDENBURG, 12 novembre. (Wolff.) 6, Suivant l',,01denburger Nachrichten" le j' grand-duo Frédéric Auguste a abdiqué pour s. lui et pour st dynastie. ^ L'abdication du prince de Lippe. ^ DETMOLD, 12 novembre. (Wolff.) Le prince Léopcld W. de Lippe a abdiqué. ^ L'abdication du duc d'Anhalt. BERNBURG, 12 novembre. (Wolff.) c] Suivant l',,Anhalten Kurier" le prince ré-- 1' gent annonça l'abdication du duc Joachim p Ernest, de la maison ducale, et sa renoncia- di tion à la régence du duché. a: On formera demain un nouveau gouver- se nement. Les conseils d'ouvriers et soldats. BERLIN, 12 novembre. Le conseil des ouvriers et soldats annonce: Tout comme le haut commandement, 1(3 commandant XDst s'est joint à nous avec ses troupes. la On a formé des conseils d'ouvriers et sol- & dat-s à Marienburg, Licgnitz, Grandenz et sc Francfort sur Oder. pi b( Des troubles graves à Hanovre. ri( HANOVRE, 1,2 novembre (Wolff). ef A la station, dans la Kochstrasse et Un ter den Linden, hier, des patrouilles de garde et des bandes de pillards échangèrent des. coups de feu. Les patrouilles arrêtèrent er 34 personnes, dont les trois meneuçs ont été fusillés ce matin. es Une déclaration do Hindenburg ve COLOGNE, 13 novembre. Maroi après-midi trois représentants du coviet de Co-logne sont rentrés du grand quartier général. Le maréçhal von Hindenburg leur déclara qu'il avait l'intention de rester à son poste jusqu'à ce que l'armée sera entière- a ment rentrée dans la patrie. A la suite de se cela le chancelier Ebert exprima sa recon- C11 naissance au maréchal. Hindenburg déclara m ensuite quil avait mis toute l'armée à la disposition du gouvernement socialiste. L'occupation des forteresses du Rhin . par l'ennemi n'aura lieu que dans 31 jours. c 1 Tout sera fait pour que les troupes rentrent sa en formations serrées. lis Les ministres bourgeois démissionnent éc BERLIN, 12 novembre. (V. D.)- Touh les secrétaires d'Etat bourgeois ont donné qt leur démission. Les secrétaires d'Etat avec vc portefeuille continueront à prendre ladirec- la: tion des affaires sous la direction d'un gou- co vernement de 6 membres institué par le conseil d'ouvriers et de soldats. dr Un conseil des soldats au ministère de la guerre BERLIN, 12 novembre (Wolff). Noua apprendns qu'au ministère de la guerre un sa conseil de soldats a été constitué. La situation à Berlin BERLIN, 13 novembre. En général la 0>r capitale présenta hier un aspect plus calme. |n De temps à autre on entendit encore des coups de feu Unter den Linden et dans les rues adiacentes, tirés pour la plupart du temps par des agents provocateurs irresponsables. Les magasins avaient rouvert. Dans l'après-midi, quand la pluie se mit à D, omber, la foule rentra chez elle. » L'attitude de la population en Alsace PARIS. 13 novembre (Reuter). Le com-aandement allemand a envoyé le radio uivant au commandement des alliés: Sur ertains points la population française en Alsace prend une attitude hostile contre les roupes allemandes en marche. Afin d'éviter es conflits regrettables nous prions le gou-ernement français d'engager la population u calme. .es journaux allemands sont frappés de folie! Les voilà qui voient des révolutions par-out. Non seulement dans leur pays et dans es pays de leurs anciens alliés mais aussi [ans les pays de l'Entente! C'est ainsi que a- ,,Weser Zeitung", de Brème, annonce ntre autres gentillesses: La révolution en France. La fuite de M. Poincaré pour l'Espagne. L'abdication du roi George. La rupture des relations entre l'Améri-ue et l'Entente, et, pour finir, l'assassinat! .u maréchal Foch! Le tout sans rire ! Ah ! les Allemands, quels humoristes ! Juels dentistes! Et surtout, quels journa-istes ! !e que dit le „Daily Telegraph" de la fuite du kaiser. LONDRES, 13 novembre. (Reuter). 'arlant de la fuite de l'ex-kaiser le ,,Daily elegraph" dit que, si on lui permet de res-ir en Hollande, ce qui est douteux, il devra 5 (conduire comme un civil et ne rien faire ui rappelle au monde le ,,gantelet de fer" 11 la ,,cuirasse étincelante". Nous devons tire tout ce*qui est en notre pouvoir pour laer le peuple allemand à se retrouver lui-tême, à briser avec son passé et à se rnrner vers l'avenir afin de regagner la xnsidération de l'humanité. L'abdication de l'empereur Charles. VIENNE, 11 novembre. L'empepeur 'harles lança la proclamation suivante: Depuis mon avènement je me suis tou->urs efforcé de retirer mes peuples des onneurs d.'une guerre"du -déclenchement de quelle je ne fus pas responsable. Je t«*ai as hésité à faire mettre en vigueur les auses de la constitution et d'ouvrir aux euples la voie vers un essor national auto-0111e.Rpmpli d'un amour immuable à l'égard d mes peuples je ne veux pas que ma per-mne constitue un obstacle à leur libre rsor. Je reconnais d'avance la décision que Autriche allemande prendra au sujet de I forme gouvernementale future. Le peuple repris le gouvernement par ses représen-mts.Je renonce à toute participation dans les ;faires de l'Etat et je relève ^n même >mps mon gouvernement de son poste. Puisse le peuple de l'Autriche allemande 'éer et raffermir . l'ordre nouveau dans union et l'esprit de conciliation les plus irfaits. Le bonheur dé mes peuples fut îs le début l'objectif de mes désirs les plus 'dents. La paix intérieure, seule, peut pan-» r les blessures de cetto guerre. Karl Lammarsch, Le mouvement révolutionnaire Une proclamation du gouvernement. Le gouvernement hollandais vient de ncer une proclamation dans laquelle il it un appel au peuple pour obtenir II appui et sa collaboration. II met le iblic en garde contre le danger du ilschevisme et annonce que les provisions i vivres militaires, des souliers et des fet d'habillements seront mis à la disposi-m do la population. La proclamation se termine ainsi : Peuple de la Hollande, votre sort se trouve rtré vos mains. En rapport avec l'anncnce qu'une minorité sayera de s'emparer du pouvoir le gou-rnement a décidé dans l'intérêt des droits des libertés du peuple entier, de main-□ir i'autorité et l'ordre. Les cortèges è Amsterdiam. Le bourgmestre d'Amsterdam annonce la presse hollandaise que les cortèges ne ront. pas défendus d'une façon absolue et 1e les demandes d'autorisation seront exa-inées avec bienveillance. M. Troelsîra n'est pas content. A la Chambre M. Troelstra déclara que îst avec satisfaction qu'il prit connais-nce des communications économiques favo-bles -du gouvernement mais que les socia-tes n'exigent pas seulement des mesures Dnomiques niais des concessions. A la fin de sou discours M. Troelstra dit e les socialistes veulent s'emparer du pou-ir et que ni l'armée, ni la police ne se sseront employer par le gouvernement Litre les ouvriers. ,,Le gouvernement actuel n'a plus le oit ni le pouvoir de gouverner encore. Dimanche prochain nous prendrons une cision au sujet de ce qui doit être fait." M. Troelstra termina son discours en en-geant les ouvriers à l'union. La grève générale en Buïss*, BERNE, 12 novembre. (Reuter.) La sve générale a éclaté dans la Suisse tout fcière. m mm Pour les évacués. : la part du commandant belge Û. Mme V. RoitsseqALVj Ermel$ jl._ 1.00

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Toevoegen aan collectie

Locatie

Onderwerpen

Periodes