L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

1446 0
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1916, 21 Mei. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 26 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/bn9x05zb43/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

annee W* 57© S cents fio Centimes) Dimancne 31 mal 1916 L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer Journal quotidien dlu matin paraissant en Hollande2 Belae est notre nom ds Famille Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédactiOii: N. 7-' VOOSBURGWAL 234-340, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. „ ... . „, , '( Charles Bernard, Charles Herbîeî, Comité c5e Rédaction: I _ , , , ^ René Chambry, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du |ournal:N.Z.Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 177S. Abonnements: Hollandefl.l.SQsiarinois.Ëfrangerfl.2.00par-mois Annonces: 15 cents la lia Die* Réclamf>R! .1 n ronfc Rn lïnno Et l'Autriche? L'agence Stefani revient une fois de plus fcur le mépris qu'affectent de montrer les 'Autrichiens pour lès prisonniers italiens. Ce mépris serait plaisant s'il n'était odieux. Plus encore que le comique de ces fantoches d'opérette, les éternels battus de l'histoire, accablant de leur dédain fossile les soldats de la. liberté, éclato leur incurable bassesse d'âme. Oui, ils sont toujours tels que Stendhal nous les a dépeints dans la Chartreuse de Parme". Tout qe qui est beau, spontané, vibrant les offusque. Etant •l'ombre, ils répudient la lumière,étant le passé, ils nient n'avenir, étant la mort, ils insultent à la vie. S'ils portent une clef dans le dos et des uniformes de carnaval, cessons de rire en considérant que le grand sabre qui bat leurs talons est toujours aiguisé et que d'affreux sbires veillent dans les coulisses. Lehar les fait tourbillonner dans une valse folle, mais les cris du chevalier Cavarodossi, que l'on torture à côtéj dominent affreusement les flonflons de l'orchestre. Mélange horrible d'opérette et do mélodrame, de la ,,Veuve Joyeuse" et de la ,,Tosca", oui il y a tant de grimaces et d'horreur de musée forain dans la longue et sinistre histoire de la Double Monarchie qu'au lieu d'évoquer Sophocle ou Shakespeare 011 songe tout de suite à gardou. Evidemment les Russes ont trop sou-Vent battu les Autrichiens et les ont sauvés tant de fois pour que les Kaiserlicks ne leur en gardent point quelque reconnaissance. Aussi traitent-ils avec toute la considération qu'il faut les officiers qui, en octobre 1914, chassèrent devant eux -les troupeaux humains de Dankl et d'Àuffcn-berg, et dont l'Allemand Mackensen et les gros canons de Krupp surent arrêter la débâcle. Mais que des Italiens, dont le despotisme soupçonneux et policier de l'Autriche étouffa pendant tant de siècles les nobles et magnifiques aspirations, libres enfin, se retrouvent face à face et les armes a \a ïnain devant leurs anciens oppresseurs, voilà ce que ne peuvent supporter les Boe-rovic et autres Potiorek, qui se vengent sur des prisonniers d'eu être réduits à se défendre derrière les .murs de leurs hautes montagnes contre les héroïques descendants des'Mille. Triste procédé et sur lequel on ne saurait assez appeler le jugement du monde civilisé. Il contient en soi sa condamnation. Mais qu£-les Autrichiens n'aient rien oublié et rien appris au cours des vingt-deux mois que dure cette épouvantable guerre, ceci n'est-il pas un signe du destin ? Le moment approche où les Allemands, à qui l'Autriche a servi de jouet pour déchaîner le conflit, ne pourront plus étayer la monarchie croulante. Ce jour-là il ne s'élèvera aucune prière en faveur du triste empire de proie , qui s'évanouira comme une ombre, une ombre qui, depuis la moyen âge, a obscurci tout le centre de l'Europe, étouffant la voix des consciences et jusqu'aux manifestations de la vie elle-même. Car il est vraiment plaisant de constater l'opposition entre l'Italie, la terre classique de la pensée, l'Italie où Rome atteste vingt-cinq siècles de civilisation, et le steppe maussade où le Sarmate et le Hun n'eût cessé de se repaître de lanières de viande crue que pour se laisser glisser à la mollesse de l'Orient. Quel poète, quel peintre, quel sculpteur, quel historien, quel savant, quel grand homme enfin dans n'importe quel domaine de l'esprit l'Autriche a-t-elle jamais produit? Qu'on m'en cite un pour cent, pour mille Italiens, à 11e les prendre qu'à partir de la Renaissance? Et qu'y a-t-il, dans tout cet immense pays qui va des Alpes bien au delà des Carpathes, qui 11e soit une oeuvre créée en Flandre, en France, en Italie et dont le touriste conserve un souvenir durable? Les cafés de Vienne, les lupanars de Budapest... J'en demande pardon aux grandes ombres de Mozart, Schubert, Haydn, illustres exceptions qui prouvent que sur cette terre-là, aussi, Î1 naît comme partout des hommes qui sentent, qui .vibrent, qui créent. La musique est le seul art que tolèrent les tyrannies soupçonneuses qui s'offusquent toujours d'un livre ou d'un tableau. Ne nous étonnons donc point que l'Autriche ait pu produire des musiciens; tâchons plutôt de dégager ce phénomène étrange d'un immense agglomérat d'individus qui n'a jamais produit que des musiciens.Le mépris des soudards autrichiens pour les soldats de Victor-Emmanuel, ce n'est pas autre chose que la haine de Caliban qui sent approcher la fin d'une usurpation monstrueuse. Sur les ruines de l'administration policière qui, depuis cinq siècles, tient plongés tant de latins et de slaves dans une espèce d'in pace où s'étouffent les germes ks plus féconds de la pensée et de la conscience humaines, les Italiens sauront bien instaurer un régime qui, à chacun de ce3 peuplés, donnera et le droit et le moyen de •9 développer conformément à leur destin. Voilà un des buts essentiels que les al-Jiés poursuivent. Ils n'oublieront pas que politique de proie poursuivie par l'Autriche dans les Balkans a été lNine des cau-^ principales de la conflagration européenne. L'Autriche, consciemment ou in-Co&sciemment, s'est fait l'agent provocateur •fe l'Allemagne. Et il lui sera compté pour Peu de chose qu'au bord du gouffre, le 1er a°Ùt 1914, elle ait tenté, de reculer. L'hu miliation, qu'elle voulait faire subir à Serbie dans son insultant ultimatum, c'e elle qui la subira. Quel est donc l'imbécile qui voudra faire croire- qu'il y a des Belges pour s'ei tremettre en faveur de la Double Mona chie? Nous n'oublions pas avec quel mépr le cabinet de Vienne a traité la petite n; tion serbe car nous avons conscience d devoir de solidarité qui existe entre les pi tits Etats. Nous oublierons encore moii la façon dont l'Autriche s'est associée l'odieuse agression allemande efc que ce soi ses mortiers qui ont écrasé nos forts e Liège et de Namur avant même qu'el ait cru bon de nous déclarer la guerr Delenda Austria.... tel est le cri qi doit retentir dans nos rangs si nous ente] dons par là que- nous poursuivons la de: truction d'une des formes les plus odieus< de ce militarisme que les alliés combatten le militarisme autrichien qui n'a même p< de vertus militaires. Mais n'oublions pas non plus que noti ennemi principal c'est notre ennemi le pli fort : l'Allemagne. Ce n'est qu'à travei F Allemagne quo nôuis pourrons atteinch l'Autriche. La manoeuvre des partisans de boches, l'ancienne bande à Caillaux qi semble avoir des affiliés parmi les Belges. <ie» Genève a été percée à jour. Et ce u'e: pas à nous qu'on fera crier abasso l'Au: tria! pour détourner notre colcre des assa: sins de Dinant et des incendiaires de Loi: vain.. Charles Bernard. ——■ea— [a plus belle mreie. Pour Franz Sonson qui a vu cela.. La Belgique languit sous la botte allemande : Nulle ville, à présent, ou wallonne ou flamand Ne coule l'existence heureuse d'autrefois. Le deuil étreinfc les coeurs. 11 assourdit le vois. A Bruxelles la foule indifférente et molle, Figée en son mépris, hante une nécropolo. Tous les chants sont éteints hormis, parfois, 1 bruit Que fait la soldatesque, en s'enivrant la nuit.. "Un jour, voici, pourtant, qu'une mmeu x s'élève, Lointaine et grandissante... Il me semble -est-ce un rêve? —1 Reconnaître le rythme et l'air de la... Mai lion !.... Tant qu'à nos oppresseurs il reste un seu canon, lis ne permettront pas que l'hymne retentisse Qui dit la .liberté, lo droit et la justice!... C'est bien lui, cependant..., et je ne rêve pas!. Sa cadence accompagne un bruit proche.de pas Le chant s'enfle assourdi... L'on dirait uni armée En marche, fredonnant, mais la bouche fer mée!.... Au détour d'une rue apparaît un convoi : , C'est un char funéraire et, derrière, je vois, Après quelques uhlans qui l'escortent ei armes, Un peuple qui se presse, en dévorant. se; larmes.... Cette foule murmure, avec recueillement, L'hymne si redouté du barbare allemand ! Et l'aspect dés chanteurs muets est si farouchi Que nul de nos tyrans n'ose clore leu: bouche!... L'émeute éclaterait: ils sont trop peu nom breux Dans la ville et ce mort peut l'emporter su: eux !.... Me mêlant au convoi, j'interroge une femme Qui dit: ,,Nos ennemis ont fait un act< infâme !... ,,Ce mort est un soldat français..., presque ur enfant!... ,,Nous voulions que par nous sa tombe fui fleurfe ,,Comme elle l'eût été dans sa douce patrie.. „Mais la ,,Kommandantur" veille et nous le défend !... ,,11 faut qu'à ce héros notre terre ne pèse, ,,Malgré les lourds Teutons qui proscrivent les fleurs : ,,Nous remplaçons la gerbe, où brillaient trois couleurs ,,En berçant son sommeil avec ,,La Marseillaise" !" („Les Annales.") André Mouëzy-Eon. —— mil fl -o-g/ — Lettre du Front Voici un extrait d'une lettre qu'un de nos collaborateurs vient de recevoir d'ur de ses amis, maréchal des logis chef3 qui se trouve • au front. Elle çst datée du 9 mai et caractérise bien les sentiments qui régnent parmi nos héroïques soldats: ,,J'ai bien reçu les journaux. L'année belge est organisée actuellement comme jamais elle ne le fut. Les soldats dévoués et dont le moral est excellent n'ont qu'un seul but: délivrer notre Patrie spoliée et scuillée mais invaincue et indomptable. ,,Les Boches inventent tout pour essayer de démoraliser nos troupes, mais rien ne portera et ce sur aucun d'eux. Celui qui eu pense autrement ne connaît pas les Belges. Nous sommes tous très bien habillés, uniformément en khaki, et propres. Rien 11e nous manque comme nourriture, tabac, cadeaux, marraines de guerre. Un théâtre de fortune nous suit comme nos bagages et chariots. En un mot, nous 11e sommes pas à plaindre, et nous 11e voulons pas être considérés comme tels. ,,Nous nous sommes mis sous la garde de l'épée de notre Roi, où nous lisons: ,,0n ne passe pas/", et nous disons avec fierté: ,;Tous pour un et un pour tous!" ,,Vous 11e sauriez jamais croire quel entrain possèdent nos troupes qui jouent comme de grands enfants au son d'un harmonica.,,Veuillez agréer, etc.'1 En Beigique. it • 1- [; Nouvelles Taxes. l" Le déficit du budget de 1916 sera de 2 u millions environ. Comment on comblera c déficit? On l'ignore, mais 011 croit que h ^ impôts sur les terrains cultivés donneror ^ un résultat, inespéré, les cultivateurs ayar o réalité des bénéfices considérables depuis j commencement de la guerre. Un décret daté du 23 avril étend la tax des cinémas à toutes les représentations pi ^ bliques, courses, bals, etc. Désormais, cette taxe sera fixée à di | pour cent de la recette brute, dont le de ' nier aux pauvres sera seul exclu. Cette'tax est fixée à 4, 6 ou 8 francs par jour pou les entrepreneurs de spectacles dont la re e cette'totale ne s'élèvera pas à 60, 80 ou 10 g francs par jour pendant la première moiti ig du mois. Ceux dont la recette n'atteindr Q pas 40 francs par jour seront exempts d cette taxe sur laquelle les provinces et le communes 11e pourront pas prélever de cen 11 times additionnels puisqu'un huitième de 1 { taxe sera cédé à la province et trois huitiè 0 mes à la commune. Cette ordonnance est entrée en vigueu le treize mai. Un autre décret annonce qu'à partir d' 1er juin la taxe sur les correspondances ser „ notablement augmentée. Les lettres pesan moins de 20 grammes devront être affran èhies au moyen d'un timbre de 15 centime Les lettres pesant plus de 20 gramme coûteront dix centimes par 20 gramme dépassant le poids normal. Les cartes pof 0 taies coûteront huit centimes au lieu d ciiîq ; les cartes-réponses : seize centimes. s Ces nouvelles taxes ,11e seront mises eu v: gueur que pour le service postal intérieur Les imprimes pour toutes les destination seront expédiés selon l'ancien tarif. 3 Et, comme les timbres sont vendus a profit exclusif de l'Allemagne, 011 se deman ( de en quoi cette nouvelle taxe comblera 1 déficit du budget belge. Poudre aux yeu: - pour les neutres. En réalité, la dernier* ordonnance est destinée à-emplir les caisses s Aides, du gouvernement général'. C'est en 1 core à nous de payer la douloureuse 1 [ Comment les Boches comprennent la jusiic [ Un décret publié par le gouverneu: général dans la contrefaçon de notre Moni . teur a pour but de ,,protéger" les étran gers séjournant en Belgique. D'après ce décret, les tribunaux belge: ne peuvent plus prononcer de sentence con 1 tre des étrangers, qui, par suite de * h guerre, seraient empêchés de défendre ' leurs intérêts. Cette clause n'est cependam pas applicable aux sujets des Etats er guerre avec l'Allemagne. Toute la justice , ' allemande est là. Désormais aucun tribunal belge ne pourri prendre de décision à la suite d'enquêtes,d< ■ quelque nature que soient celles-ci, contr< des personnes'faisant partie des armées alle^ mandes, autrichiennes, turques ou bulgares Les fonctionnaires au service des autorité: allemandes en Belgique sont évidemmeni assimilés aux militaires ! Les sujets anglais, français ou russes 01 des hommes de lois des sociétés et com pagnies fixés dans les pays de l'Entente 01 dans les colonies de celle-ci ne peuvenl plus faire appel aux cours belges pour h législation sur les biens. Un tel décret se passe de commentaires. A BraxéHes (D.e notre correspondant particulier).- Les falsificateurs dépassent toute mesure D'abord, ils ne vous donnent jamais exac tement. ce que volts demandez; ensuite, ils ne vous trompent pas seulement sur la qualité de la marchandise, mais aussi, mais surtout faut-il écrire, sur sa provenance. C'est ainsi qu'on a découvert chez ur charcutier de Molenbeek-St-Jean une douzaine de chiens dépiautés, prêts à passeï au moulin à saucisses. Les braves habitants du populeux quartier se sont révoltés à l'idée qu'on voulait leur vendre du chien pour du porc. Et ceux qui avaient coutume de se faire servii par cet indélicat commerçant sont à ce point- écoeurés de la viande qu'ils ont juré de devenir végétariens. L'affaire a fait grand bruit dans le voisinage, comme bien on pense. On a failli passer le charcutier à tabac lorsqu'on eut découvert dans sa cave les cadavres vidés de fox-terriers et, remarquez l'attention, de griffons, ,,dits" bruxellois. Les Boches, eux, 11e se sont pas autrement émus d'un incident qui 11e revêt aucun caractère dangereux pour leur estomac en peau de crocodile. Ils sont de la race d'Ugo-lin et, quand ils auront dévoré tous les chiens, tous les chats, tous les rats et toutes les corneilles de l'empire, ils seront capables de faire préparer leurs femmes et leurs enfants en gibelotte et de les manger avec une sauce piquante qui ajoutera à la saveur du mets. A condition que la belle-mère ne soit point trop vieille ou trop coriace, Hans Wurst ou Otto Stinkelmayer dîneront de bon appétit. Et, avec eux, tous les Finkel-stein, îps [Wertheiiner et les Prussiens de la roture, qui n'ont pas de blason, mais qui n'en sont pas moins blasés sur la guerre et ~ surtout sur la victoire finale. Car la danse e devant îe buffet a remplacé la valse vien-s noise, nous1 apprennent — en d'autres ter-k mes, bien entendu, — les hommes du land-k storm qui font à Bruxelles la chasse aux 0 vivres. Ils sont assez mal tombés en ce moment que tout nous manque : les patates e sont introuvables, l'huile de salade vaut 22 francs lo litre, le lait n'est guère plus que de l'eau et nous avons déjà coutume de nous passer de riz, de fèves, voire de pain. Les chimistes connaissent l'âge d'or et l'un e d'eux parlait de fabriquer du lait avec du r soya — ce qui est très faisable — et de la chicorée avec des semelles pulvérisées de q vieux souliers — ce qui est d'une conception . hardie, mais difficilement acceptable. a En attendant, c'est une sorte de glycérine e jaune d'or qui remplace le beurre et qu'on s paie 8 et 9 francs le kilo. Au marché, on se la dispute. Le pain K. qui nous vient de a Hollande (car lo pain blanc hollandais ne . passe plus la frontière) se vend 60 centimes, ce qui est payer cher une boule de caout-r ; chouc mal cuite. Mais qu'importe? Les chimistes nous promettent de le remplacer 1 par un produit qui vaudra infiniment a mieux, — bien entendu, — et qu'on pourra t se procurer ,,dans toutes les bonnes boulan-, geries.'^ s Et cependant, l'étranger qui consulterait 3 la feuille d'annonces de nos journaux s s'étonnerait fort et croirait que la disette . dont les Belges se plaignent n'existe qiie 3 dans l'imagination ces mécontents1. Voyez - . ce commerçant qui annonce que ses rolniops . et ses maquereaux sont plus nourrissants et moins, cher,que la viande; cet autre — un g boucher — qui informe que, malgré la pénurie de bétail du dernier marché, il est j, largement approvisionné do viande extra _ '(où l'a-t-il trouvée?). 3 Mais c'est précisément alors qu'on paie c 1-75 franc l'a brique de savon ordinaire j qu'on voit des centaines d'annonces offrant des savons de ménage, de toilette . ou de Marseille. La dernière page des journaux en est remplie. On croirait que le savon 11'a jamais été aussi abondant, ni moins cher. Il y en a de tous les noms, de p toutes les couleurs, de tous les1 poids et dans ® tous les magasins de tous les quartiers. On , dirait, en vérité, que le pays en regorge-. Il | est vrai que ces annonciers indiquent rarement les prix de leur marchandise. Et comme nous les comprenons ! Mais que penser de celui-ci qui est acheteur de pommes de terre pourries, — sans doute quelque restaurateur de quartier , populaire ? Et do cet autre qui csherche des ; rognures et de l'aluminium? On finira par , avoir peur de manger, surtout après l'nis-, toire du charcutier molenbeekois qui faisait du pâté de lièvre avec des cuisses de roquet. C'est notre sort et nous le supportons en , silence. Von Bissing prétend encore une fois 5 réglementer la falsification, en attendant qu'il! réglemente la disette et qu'il commando à la," famine. Ce pauvre, vieillard con-! tinue à se faire des illusions \y C'est dans ; l'ordre.., * * * Depuis huit jours, les terrasses des cafés sont autorisées. Ça a été une joie pour les Bruxellois qui ont assez d'argent pour se ; payer un bock. Mais, dès huis heures du , soir, nos terrasses qui, à cette heure jadis commençaient à être Encombrées, sont maintenant désertes. ; On se couche tôt à présent. A Liège Il a été créé récemment un ,,Restaurant Economique"; cet organisme est aujourd'hui en pleine voie de prospérité. Il a été établi par les soins du Comité de ' ravitaillement dans la grande salle du ,,Palais des Glaces", boulevard de la Sauve-nière. Le jour d'ouverture il y eut 600 convives ; le dendemain on en comptait 2.000 et cela çe fait qu'augmenter. Songez donc : de la soupe, de la viande, du riz ou des légumes, le tout pour soixante centimes ! Les chômeurs ne paient même que la moitié de cette somme. Un autii'e organisme ou plus exactement une vogue, car aucun comité ne préside à son fonctionnement, s'est rapidement propagée en ville. Elle est vraiment touchante: Chaque famille riche ou aisée adopte un enfant paujvre du voisinage qu'elle reçoit chaque jour à dîner. Ainsi se développe la philanthrodie liégeoise, déjà si florissante avant les redoutables événements que nous vivons. A Louvain M. Pierre Mille racontait dernièrement cette charmante anecdote : ,,Un vieux garçon aisé, sans charges de famille, venait d'acheter un magnifique exemplaire des ,,Essais", de Montaigne, édition de Mlle de Gournay, 1595. Comme on reprochait doucement au bibliophile une pareille dépense en temps de guerre: ,,Ne me jugez pas trop sévèrement avant de m'a-voir entendu", répondit l'amateur de vieux livres. ,,Je suis célibataire. Eh bien! je travaille, sans en avoir l'air, à reconstituer la Bibliothèque de Louvain que les Boches ont brûlée. Je lui laisse par testament me livres les plus, précieux." N'est-ce pas magnifique de générosité? Dans les Flandres Le bourgmestre de Hamme est allé sou escorte militaire aux frontières hollandaise pour acheter des pommes de terre. Depui trois mois ce village n'avait plus de pomme de terre.. * * * Les principales maisons de'la rue Haute à Thielt, ont été évacuées pour - être occu pées par le nouveau quartier-général aile mand; plusieurs des officiers de cet état v major ont perdu un bras. * * * La situation ( Menin est satisfaisante Les allocations se paient régulièrement e 011 parle de donner aux enfants fr. 1.25 Les vivres ne manquent pas mais sont chers Toutes les semaines la ville distribue de li viande et des épiceries. Le pain est fait de farine américaine. Le fabriques ne travaillent pas. La ville n'< souffert que de deux obus tombés sur. 1; gare. * * * La vie à Ichtegem est normale. La cul ture a repris. On y trouve toujours de: milliers de soldats allemands au repos. Le: vivres arrivent régulièrement, mais sont trèi chers. La gare a été agrandie par les Aile mands; c'est un centre important de ravi taillement pour'munitions et vivres, envoyé! du front deJDixmude. En effet, deux ligne: de chemin de fer vicinaux partent d'Ichte gem vers Dixmude. * * * Lé nouveau couvent de Pitthem a ét< transformé en prisdn ; le bourgmestre de Thielt a dû fournir les barreaux pour 20( cellules. * * * A West Roosebeke on a enterré énormé ment d'Allemands. Deux cimetières mili taires ont été créés et, comme il n'y avait plus de place, ou a pris les prairies de MM C. Claies, Dereg et de Wittevrongel poui la création d'un nouveau cimetière.'Auj environs de West Roosebeke on ne voit que des petites croix blanches. En Campine On a revu des uhlans aux "frontières Voici près de huit mois qu'ils étaient partis à destination de la Serbie. Les uhlans qu: nous sont revenus sont peu nombreux et plus miteux que jadis. Ces huit mois de séjour aux Balkans ne leur ont décidément pas ,,profitei'e", comme dirait Beulemans. D.'après les bruits qui circulent au Lim-bourg, on en attendrait trois mille au camp de Beverloo. A Alost Le député Daens, dont le fils a été tué sur l'Yser, continue à faire paraître son journal ,,De Werkman", soumis à la censure allemande ! Cette feuille, de même que le ,,Volksstem" d'ailleurs, poursuit sa campagne politique comme si les Allemands n'occupaient pas le pays. — mj 1 o 'm 11 y a îm m 21 mai 1915. En Belgique, les alliés repoussent au nord d'Y près et à l'est du canal de l'Yser une offensive ennemie. Au nord de la Bassée, progression des A nglais. .1 l'est de Kotre-Dame-de-Lorette, les Français enlèvent et occupent les retranchements allemands de la Blanche-Voie et le terrain reliant ces ouvrages à Ablain-Saint-Nazaire. Front oriental: la Galicie est le théâtre de combats continuels; les Russes refoulent les Allemands à Opatof; d'autre part, des forces allemandes franchissent le San et occupent la région laroslaw-Radawa; au sud de Przemysl, l'ennemi occupe des tranchées russes; sur la ligne Strij-Dolina et autour de. Kolomea, succès ?'usses. «m*»-*-®— La reconstmction ie la Belgique. Le cas de Dixmude. Le Goffic, l'auteur de tant de pages exquises où semble palpiter l'âme de la Bretagne à travers l'écorco do granit, où la vieille terre se révèle merveilleusement dans son infinie variété d'aspect, Lo Goffio a écrit le livre que l'on sait et qu'il a intitulé „Dixnjude". Ce fut encore là un de ces phénomènes étranges et imprévus que la "guerre présente nous amena: qui dons aurait jamais pu imaginer l'écrivain de ..La Terre du Passe", du ,,Pays des Par.dons", de .,La Chanson de Bretagne", transformé en peintre do la Flandre? Le plus surpris eût été lui-même, si on lui avait prédit cela naguère. Kt il le confessait naïvement dans lin article du ,,Petit Parisien" de janvier dernier. Cet article était consacré à la mémoire de l'abbé Moulaert, curé de Dixmude, réfugié en Angleterre depuis le terrible exode du 31 octobre 1914 et qui venait de mourir à Woodford-bridge. Le Goffic écrivait : Ce digne prêtre, jusqu'au mois d'octobre 1914, vivait aussi inconnu que la petite ville dont il paissait le troupeau. Dixmude n'était pas encore entré dans l'histoire; il n'avait pas encore autour de son nom l'auréole tragique du martyre. Telle était l'ignorance de nos marins à son égard, qu'un de leurs officiers, homme fort instruit cependant, Alfred de Cornulier Lucinière, croyait de bonne foi que Dixmude s'écrivait commo bismuth. Et, comme ces héros, nous étions [ tous à peu près aussi savants qu'eux ; la lltfflL Hofweg 11 LA HAYE. SI? _ Costume : Iffik sur mesure depuis f 27,50 ■"-tr-ïjflfnrfflgTrl France, le monde n'ont appris le nom de Dixmude que le jour où Dixmude a cessé d'exister. 1 II est permis de regretter cette ignorance ; Dixmude méritait aussi bien d'être connu des 3 personnes d'une certaine culture à plus forte l raison des gens ,.instruits", que- n'importe [, quelle petite ville de Franco que nous serions, nous autres, honteux d'ignorer et dont nous n'aurions garde d'estropier le nom. Mais n'insistons pas trop sur ce détail; j'avais prévu moi-même le cas lorsque, dans une première ' notice sur Dixmude, insérée au „Figaro" du 3 ' décembre 1914, j'écrivais: > ,,C'était, non pas un village, comme on l'a - répété, mais une villette de 5.000 habitants, . chef-lieu d'arrondissement de la Flandre oc-; cidentale. Bien des gens n'ont appris son exis-; tenco que par les journaux qui annoncèrent sa destruction." En ce qui regarde l'histoire, laissez-moi vous dire, Le Goffic, que Dixmude n'avait pas pré-, cisément attendu, pour y entrer, la catastrophe ' qui l'en fit sortir en même temps qu'il y en-! 1 trait: au temps jadis, il y avait là un port I renommé, line importante placo de guerre que déscièrent a cours des siècles les sièges'et les incendies, une cité maritime florissante que le retrait graduel de la mer finit par isoler dans uno paix bucolique, au milieu des pâturages et des saulaies.où vous eûtes l'occasion douloureuse ' de faire connaissance de ses ruines. Il est question maintenant de rebâtir Dixmude, aussitôt que nous 6erons délivrés do la bocherie. Cette question, je m'empresse de le constater; ^ ne' se pose point comme à Ypres, puisqu'il né s'agit pas' ici do vaine et puérile reconstitution d'un ensemble monumental irrémédiablement perdu et dont*les ruines ont toutes les raisons du monde d'êtrè respectées. A part les maisons particulières des XVIe et XVIIe siècles encore debout dans les divers quartiers et qui contribuaient à lui donner le cachet archaïque que l'on aime à retrouver en Flandre, Dixmude, en fait de monuments anciens, 11'avait guère que l'église Saint-Nicolas ; (l'Hôtel de Ville avec son beffroi,' sur la place, n'était qu'un assëz médiocre pastiche datant du siècle dernier). Il ne reste donc qu'à refaire la pauvre petite cito de la façon la plus intelligente et la plus esthétique cpie l'on pourra, en lui rendant autant que possible sa physionomie, — et cela conformément à l'arrêté-loi du 25 août 191o, décrétant que ,,les communes sur le territoire desquelles des constructions publiques ou privées ont été détruites, par suite des faits de guerre, sont tenues d'établir des plans généraux d'aménagement destinés à servir de base aux autorisations de construire ou de reconstruire, à délivrer par le Collège échevinal." A Dixmude, le plan sera simple à établir, — en ce sens que la destruction est complète ; on ne retrouvera rien d'intact. Entrepreneurs et arohitectes trouveront là — et ailleurs! — quelque dédommagement aux misères présentes et aux rigueurs do l'exil. Aussi, uno demande officieuse a déjà été adressée aux conseillers communaux dixmudois réfugiés en France, leur réclamant lo mandat de préparer au plus tôt . les études nécessaires à la reconstruction de leur yille. Si j'osais me permettre de donner un conseil aux conseillers, ce serait non point, de décliner do telles propositions, ce qui serait absurde de ma part, mais d'éviter de prendre des engagements queleonciues. Cette question de la reconstruction de nos villes détruites n'a pas été discutée publiquement dans la presse, comme elle aurait dû l'être en raison de son importance: Or, il y a trop de gens tout prêts à la résoudre, armés et munis en conséquence, sans que cette discussion ait eu lieu. Ils sont prêts à la résoudre selon leurs propres vues — lesquelles, bien entendu, 11'ont^ garde do n'être point conformes à leurs inténâts, — et, malheureusement, ils ne.manquent pas d'appui en haut lieu. Hélas! A Dixmude pas plus qu'à Ypres, on ne restituera lefi inestimables trésors perdus; on reconstruira l'église en utilisant, je me plais à lo croire, les parties restées debout, mais en n'y remettra pas le jubé — cette merveille du seizième siècle. — non point ,,1'n des plus beaux de Flandre" commfe disait Le Goffic toujours mal informé (la Flandre n'en possède pas d'autre de ce style), mais le plus beau des six qui nous restaient de l'ogival flamboyant sur tout le territoire belge: ici, à Louvain, à Lierre, à Aerschot, à Tessenderloo et à Wal-court. Celui de Louvain ayant péri également, victime de la Kultur, il nous en reste quatre, — du moins jo l'espère... C'était ce joyau, la grande curiosité de Dixmude, que. feu l'abbé Moulaert avait rêvé de suppr'imér, sous prétexte qu'il dissimulait trop, aux yeux du public, l'officiant à l'autel. Quant aux richesses qui furent perdues par l'invraisemblable incurie de ceux qui en-avaient la garde, il faut citer tout d'abord le Jordaens qui, à lui seul, eût fait la glorie d'un musée et un superbe vitrail daté do 1447, provenant do l'ancienne Chambre de Rhétorique ,,Heden yet, morghen niet", qui décorait la salle de délibérations du Conseil communal. Des témoignages irrécusables ont fini par me donner, aujourd'hui, les détails véridiques de cette lamentable histoire de sauvetage rate. Ces détails sont trop édifiants pour être résumés en quelques lignes» Jo vous conterai ça la semaine prochaine. Jean d'Ardenne, de la Commission Royale des Monuments et des Sites dô Belgique, (,,La Belgique Nouvelle"..)

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Toevoegen aan collectie

Periodes