L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

1677 0
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1916, 16 Juli. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 05 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/7m03x84m79/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

i 2eme Annee N°. 631 6 cents (ÎO Centimes) Dimanche I© juillet 191© L'ECHO BELGE •ïournaî Quoticfiess du rr'atln paraissant en Itollaracfe L'Union fait la Forcer Beige est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : , N. !z. VOOHBUBGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en'Che!: Gustave Jaspaèrs. ( Charles Bernard, Charles Herbïec, Comité de Rédaction: ^ Ren^ chambrï, Ensile PaJnparé. Pour lès annonces, abonnements et vente ai» numéro, s'adresser à l'Administration du journal : N.Z.Voorburgwal 234-24©, Amsterdam Téléphone: J77S. Aiionnemenisi Hollaîide^. S.SOfiai'Enoic.Bi'atigerfl.S.QO par mois Annoncesa 15 cents la ligne. Réclames: 3S cents 6a ligne. Les anarchistes et la guerre Onésime Reclus, le grand géographe français qui vient de mourir, un beau vieillard qui méprisait les conventions et déambulait par le boulevard Saint-Michel en chemise de flanelle sans col, un béret basque sur la tête, a bien servi la France en la fai-' sant connaître, en en chantant les multiples beautés. Le ,,Manuel de l'Arbre", le ,,Manuel de l'Eau" qu'il a écrits et qu'édita le Touring-Club de France devraient être entre les mains de tous les écoliers. Son ouvrage le plus charmant, le plus célèbre ici, porte un titre emprunté à Shakespeare ,,Le plus beau royaume sous îc ciel", qui montre assez en quel amour cet anarchiste aimait son pays. Car il était anarchiste, comme ses frères Elisée, le glorieux communard qui trouva un asile si hospitalier en Belgique, Elie, admirable folkloriste trop pw connu encore. Noblesse oblige C'est une tradition dans la famille. . ,,11 a conservé, raconte le ,,Cri de Paris", jusqu'au dernier moment sa robuste lucidité. Aux amis qui le venaient voir et qui lui parlaient de guérison, il disait-avec simplicité:— Lp,issez-moi tranquille, mon cher ami, je sais bien que je suis f.... Et il parlait d'autre chose. C'était un homme fort, ce qui ne l'empêchait pas d'être un brave homme. Cet anarchiste -— il l'était par tradition de famille — avait le culte passionné de la patrie. Il disait à ses visiteurs: Pourvu que/nous fassions une belle et glorieuse paix ! Et il ajoutait en riant: ^ J'ai averti tous les députés de ma connaissance que j'ai mobilisé un bataillon d'anarchistes pour leur faire passer le goût du pain si la paix qui sera signée ne me donne pas pleine et entiere satisfaction ! Le petit-fils d'Elisée Reclus, adopté par l'anarchiste hollandais, Téminent économiste Christian Cornelissen, un des anciens disciples de Domela Nieuwenhuys, résidant depuis des années/à Paris, vient d'être appelé sous les drapeaux. Quoique faible de santé, il fera son devoir comme les autres. Il voit dans la lutte des alliés contre le militarisme prussien un ele-inent de progrès. Cornelissen, foncièrement pro-alliés, no fit aucune objection. Au contraire, il porta sur son fils adoptif un regard plein d'affectueuse fierté. La lutte contre la „Kultur" a modifié tous les sentiments chez bien des révolutionnaires, qui n'en restent pas moins antimilitaristes pour C'est d'ailleurs une chose frappante qu'en France, en Italie, en Angleterre, en Belgique, en Russie, en Espagne, les représentants les plus en vue des mouvements anarchiste et syndicaliste, convaincus de la responsabilité allemande, indignés des barbaries commises par le3 hordes du kaiser et de François-Joseph, sont parmi ceu-* ,cluv1 engagent le plus ardemment les allies a poursuivre la lutte jusqu'au bout, ]usqu a nnô victoire complète. Qu'on se souvienne du manifeste signé récemment à Paris par Jean Grave, Kropotkine, le dr. Paul Reclus, etc. Jouhaux et la plupart des militants de la C. G. T. ont fait montre d'un patriotisme indéfectible. Leur camarade anglais Ben Tillett, l'organisateur des dockers, qui dirigea tant de grèves et suscita en Grande-Bretagne un mouvement syndicaliste dont les méthodes tranchaient nettement sur celles du vieux trade-umo-nisme, s'est fait le meilleur sergent recru- teur de Kitchener. . En Italie, cependant que les socialistes dits ,,officiels" freinaient et s'en tenaient à la politique de neutralité à tout prix, aux formules négatives qui sont de mise chez les socialistes de tous les pays neutres, a l'exception de l'Espagne, le députe révolutionnaire de Ambris, l'organisateur des travailleurs des champs, le leader des grandes grèves de la ..ftomagna rossa , et Maria Rygier, qui a passé cinq ans de sa vie dans les prisons d'Italie, une ardente femme que devore la flamme de 1 insurrection et du sacrifice, furent avec le pauvre Corridoni, secrétaire de la Caméra del Laboro de Milan, tué depuis lors sur le front de l'Isonzo, et Musolim, 1 ancien directeur de l',,Avanti", parmi les partisans les plus acharnés fie l'intervention italienne.A la conférence interproletarienne, qui vient d'avoir lieu à Leeds, de nombreux orateurs critiquèrent âprement le mode de constitution de l'ancienne Internationale Syndicale. „Elle a été, dit notamment de Ambris, le reflet de l'impérialisme allemand. La nouvelle Internationale, celle que nous voulons créer, doit être soustraite aux influences germaniques. Que l'on songe que jusqu'ici vingt-quatre unions syndicales ont eu pour ainsi dire leur quartier général à Berlin. Il était grand temps que cette situation cessât". La conférence ajourna ensuite la proposition des fédérations américaines qui visait a convoquer un congrès international à la même date et dans la même ville où se réunira la conférence de la paix. La motion fut jugée prématurée. Quand la paix sera proche un congrès pourra se réunir en temps utile pour formuler des voeux dont les diplomates tiendront compte à. l'heure du traits* Enfin, tout en confirmant son attache-: ment au principe de l'Internationale Syn-! dicale, la Conférence a estimé que ,,dans les circonstances présentes l'entente n'est possible et souhaitable qu'entre les organisations ouvrières des nations alliées". Voilà l'équivalent syndicaliste de l'importante conférence que tinrent en février 1915, à Londres, les socialistes des pays .alliés. D'autre part, nous venons de lire dans le ,,Telegraaf" que l'on vient de jeter en Italie les bases d'une association internationale groupant tous les partis et hommes d'avant-garde de France, d'Angleterre, d'Italie, de Russie, de Belgique: socialistes, anarchistes, syndicalistes, républicains, énergiquement décidés à faire pièce à l'emprise boche. L'ardeur'que mettent tous les révolutionnaires à vouloir la défaite des empires du centre ne doit pas nous étonner. Elle participe de cette générosité de tempérament et de sensibilité qui, avant la guerre, entraînait ces idéalistes vers les théories et les méthodes extrêmes. Ils avaient cru la guerre, mondiale. Leur déception et leur colère ont été à la mesure des espoirs qu'ils avaient conçus. Mais qu'on n'aille point les traiter de dangereux utopistes. Quand, dans les congrès socialistes internationaux, un Vaillant, un Hervé défendaient l'idée de la grève générale insurrectionnelle dans tous les pays pour empêcher la guerre, ils proposaient un moyen pratique de rendre impossible l'horrible tragédie dont nous sommes les témoins depuis deux ans. Toujours, ils se heurtèrent à l'opposition, aux diversions formalistes des sozial-demokrates, dont la responsabilité n'est pas moins grande que celle du kaiser, de la camarilla militariste et dés fous furieux du pangermanisme intégral. Un manifeste de là minorité socialiste allemande, comme celui que vient. de publier le ,,Berner Tagwacht", est, certes, d'un accent nouveau et semble indiquer que la minorité socialiste des Haase et des Ledebour ose enfin -proclamer que l'Allemagne est responsable de cette guerre atroce. Ces socialistes de la minorité ont à racheter de lourdes fautes. Quant aux autres, aux Scheidemann, Sudekum et autres Legien, quoi qu'il arrive, ils doivent .être- vomis par tous ceux pour qui socialisme est synonyme d'humanité, de liberté et de génie révolutionnaire. Ces valets du kaiser, ces benêts dont se joue le chancelier, doivent être reniés définitivement, eux et les idées funestes qu'ils représentent. Louis Plerard. Pour nos ,, Blessé s de la Tuberculose" L'oeuvre du Phalanstère Belge a encore reçu les dons suivants pour les blessés de la tuberculose: M. P. G. La Haye Ifî florins. J). B. „ 26 „ Anonyme ,, , • 2.50,, A la mémoire de mon fils * 5 ,, Belgique et Hollande Nous lisons dans le ,,AXe Siècle" : Le bureau de la presse britannique démenti officiellement lo bruit rapporté par l',,Algemeen Handelsblad" d'une prétendue propagande faite par le gouvernement belge en faveur de l'annexion de territoires hollandais à la Belgique. Il s'agit des controverses de presse au sujet du territoire hollandais de la rive gauche de l'Escaut et de la partie du Limbourg arrachée en 1839 à la Belgique et annexée alors à la Hollande. Ces polémiques portent uniquement sur des questions de principe et elles sont exploitées en Hollande par des éléments qui paraissent surtout préoccupés de réagir contre les sympathies que la cause des alliés, et celle de la Belgique, en particulier, rencontre aux Pays-Bas. Il est cer-' tain que le gouvernement belge entend traiter dans l'esprit le plus amical toutes les questions qui peuvent se poser entre la Belgique et la Hollande et qui peuvent être résolues, comme celle de l'Escaut, par des arrangements sauvegardant totalement les intérêts vitaux et la dignité politique des deux pays. Nul ne se réjouira plus.que le ,,XXe Siècle" de cette excellente mise au point. Jamais, quoi que certains en aient dit, le ,,XXe Siècle" n'a publié le moindre m6t, nous ne dirons pas hostile, mais même amer contre la Hollande. Le 3 juin 1915, le ,,XXe Siècle'-' citait ces paroles d'Emile Banning: ,,Les hommes politiques de 1830, en revendiquant avec une suprême énergie la possession du Luxembourg, du Limbourg et de la Flandre Zélandaise, obéissaient à un sentiment profond des nécessités de notre existence nationale." Et aussitôt le ,.XXe Siècle" ajoutait cette réserve: Possession est. peut-être excessif, car il ne peut venir à la pensée de personne d'arracher quoi que ce soit par la force à une nation amie. Mais il n'est pas interdit d'entrevoir certaines modalités " Or» voit que le ,,XXe Siècle" avait justifié longtemps à l'avance la réponse faite à | r^Al^emecrï. Handelsblad"â En Belgique. Ls Régime de la Terreur Un grand nombre d'habitants de Turn-hout ont été frappés de condamnations pour avoir prêté une assistance directe aux Belges en âge de servir et qui voulaient passer en Hollande pour rejoindre l'armée belge. Parmi les condamnations marquantes do la semaine dernière on cite M. le sénatèur Hallot, consul général du Japon à Bruxelles, frappé de quinze années de travaux forcés, Mme Diricksen, condamnée à la même peine, M. Biesmans, fabricant de cartes à jouer, M. Gheude, tous deux condamnés à dix années de travaux forcés, et I le curé Verriest, frappé d'une peine de cinq mois de prison. Â Sa mémoire d'un héros ,.Les Nouvelles" publient l'excellent article suivant sur feu le bourgmestre de Lauaeken, engagé volontaire de l'armée belge, mort en héros et qui vient de recevoir la médaille militaire et la croix de guerre, en attendant une plus haute distinction, eu égard à l'admirable dévouement dont il a fait preuve : ,,Edgard de Caritat de Peruzzis vient d'être doublement décoré. Sa médaille et sa croix seront , déposées sur son cercueil lorsque nous le ramènerons à l'ombre do cette église de Lanaeken qu'il a si vaillamment défendue. Que nous eussions voulu yoir un de nos chefs militaires épingler la médaille et la croix sur la poitrine de ce vaillant lorsqu'il venait de tomber et qu'étendu sur un brancard, il profilait sa mâle silhouette sur le fond obscur du petit réduit où quelques amis, rares.là-bas, venaient le saluer! Je revois son profil énergique, fier et calme, indomptable dans la mort comme dans l'action. Y Un jour viendra où nous pourrons conter cette action par le menu. Ce que, dès maintenant, nous pouvons dire et ce qu'on n'a pas assez souligné, c'est que, grâce à elle, l'occupation du Limbourg fut retardée de deux mois pendant lesquels l'ennemi lie cessa'd'être inquiété. Le gou- j verneur . militaire était nommé ; mais l'il- : lustre général Keim, conseiller du kron- | prinz, militariste farouche, n'osa s'aven- ! turer jusqu'à sa résidence de Hasselt, tant que Caritat fut là. Pour le réduire, l'ennemi multiplia ses tentatives, qui firent de l'Est du Limbourg le théâtre de combats incessants pendant deux. mois. Toujours l'avantage restait aux Belges qui, par leur mobilité extrême, leur courage inlassable, l'admirable connaissance qu'avaient Caritat et quelques-uns de j ces collaborateurs d'un pays dangereux et ; difficile, tinrent ^on. Il fallut, pour les faire céder, une colonne de près de deux mille hommes : infanterie, cavalerie, mitrailleuses, artillerie, 2000 ; contre.... 26d Caritat n'avait que 26 hommes! Un jour, un seul jour, il en eut 123, . une reconnaissance sortie d'Anvers ayant poussé jusq'à Lanaeken. La rage de l'ennemi fut telle en voyant comme il avait été trompé que, le dimanche 4 octobre 1914, il bombarda le village ouvert et abandonné de Lanaeken de 7 heures à 11-Jr heures du matin ! qu'il y mit le feu, incendiant 165 maisons; qu'il tua le seul habitant rencontré : qu'il rasa à niveau du sol la vilia 'de Caritat, où il avait trouvé, il est vrai, quantité de trophées glorieux. Caritat s'était replié de bois en bois,' de bruyère en bruyère, de roncier en roncier : flanqué de ses braves, ii disputa pied à pied le terrain à l'enneiiii, lui tuant des hommes dont lui et les siens prenaient les armes et les munitions pour alimenter leur résistance. Acculé à la frontière hollandaise, près de Haanont, il tomba, comme il criblait de balles une colonne allemande. Il fut traîné en sol hollandais par ses hommes ; il y reçut les seins d'un ami dévoué appelé en toute hâte, à qui il put confier son dernier adieu à sa jeune femme et à ses quatre enfants, ses derniers voeux pour le Roi et pour la Patrie! Avant d'être décoré par les Belges, Caritat avait été honoré par l'ennemi: 2000 Allemands envoyés contre les 26 Belges de Caritat; la croix de fer décernée solennellement à Maeseyck au Major Spohr et à ses accolytes vainqueurs de Lanaeken; une proclamation infâme en trois langues, placardée par tout le Limbourg où l'ennemi fulminait contre le ,,traître de Caritat... franc-tireur !" L'histoire de notre grande guerre, celle de l'héroïsme belge, de la résistance inouïe du Limbourg diront la part qu'y prit si bellement le grand patriote. Et la ,,petite histoire" s'amusera ironiquement du démenti renversant qu'a donné à la légende de ia parfaite organisàtion et de la merveilleuse information allemandes la crânerie magnifique d'Edgard de Caritat de JPeruzzis. Les derniers mots de ce héros furent simples et grands. Ils symbolisent l'union rêvée et réalisée par les vrais Belges. Ce sont ces mots qu'ont sur les lèvres tant de nos vaillants tandis que passe dans leur fier regard un dernier, merveilleux, mystique éclair : ..Voor God en Vaderlandi" ^"Vivâ la Roi 1" A Sraxelies A l'effet de pouvoir acquérir de plus fortes quantités de marchandises, la Coopérative des magasins communaux, fondée sous l'égide des administrations communales du Grand Bruxelles, vient de porter sou capital à 8.000.000 de francs! Celui-ci était précédemment de 4.000.000 de francs, constitué par 1.600 parts souscrites par les communes intéressées. * * * A la sùitè do l'article du ,,Koelnisclie Volks-zeitung", repoduisant l'information du journal „Italia" — que nous avons fait paraître —, le ,,Tijd" écrit: ,,11 ne ressort pas clairement si la nouvelle en question tend à justifier les Allemands des cruautés qu'on les accuse d'avoir commises dans les couvents belges et que le „Tijd" a démenties d'après des données sérieuses.' Le premier point est en contradiction avec les faits publiés officiellement par les évêques belges (qu'on se rappelle les-cruautés commises dans l'abbaye de Leff§). En ce qui concerne, en général, le second cas, il sera" utile de se souvenir que, le 30 mars 1915, le gouverneur von Bissing s'est adressé au cardinal Mercier, ■le priant de mettre les preuves matérielles dont il disposait à sa disposition. Le primat do Belgique a répondu dans ces termes : Monsieur le Gouverneur Général, J'ai reçu la lettre no 1243, envoyéo par Votre Excellence. Je regrette que j'ai été eni-pccifc d'y répondre plus tôt. Des bruits circulent, répandus dans certains journaux et démentis par d'autres, au sujet des viols que les religieuses belges auraient eu à subir de la part des soldats allemands. Et, tout comme Votre Excellence, je proteste contre ceux qui répandent à la légère et sans preuvte, parmi le public, des accusations aussi scandaleuses. Mais, lorsque Votre Excellence me prie de propager la lumière sur ces bruits non fondés, je me \jois forcé de lui poser une question plus pressante : les autorités civiles ont-elles le droit d'ouvrir une enquête sur des faits d'une ^nature aussi délicate? Qui interrogera-t-onF Les confesseurs? Les médecins? Us sont liés par le secret professionnel. Les supérieurs? Mais ceux-ci connaissent-ils toujours la vérité et au cas où ils la connaîtraient ont-ils le droit d'en parler lorsqu'on la leur a confiée sous le sceau du secret r Oserait-on interroger les victimes? No se-rait-co pas cruel? Ne risquera-t-on pas, en faisant parler les témoins, de jeter le déshonneur et la honte des victimes en pâture au public ? Ces victimes ne sont-elles pas déjà assez malheureuses qu'il faille .-étaler publiquement la tristesse de leur sort? En ce qui me concerne, je n'oserais soumettre personne à une enquête dans une affaire aussi délicate que celle qui nous occupe et ma conscience me défend do faire part à d'autres des renseignements confidentiels qui m'ont été apportés et que je pourrais encore apprendre. Notre devoir, Excellence, est d'empêcher de toutes nos forces que le public cherche son plaisir dans des considérations malsaines et dangereuses et du fond de mon coeur j'approuverai les mesures que la justice prendra contre ceux qui, par parti-pris ou par légèreté, imaginent et répandent des versions mensongères sur de pareils faits. Mais je suis d'avis que nous ne pouvons aller plus loin sans faire violence au droit do la conscience et sans attenter à la liberté de la vie spirituelle. Recevez à nouveau, Monsieur le Gouverneur Général, l'assurance do ma haute considération." A Osaradl A l'arsenal de Gentbrugge, où l'on répare le matériel du chemin de fer, les Allemands veulent faire travailler des équipes de nuit. Le personnel a refusé carrément.' Les Allemands ont aussitôt formulé une crdonnancevaux termes de laquelle il est interdit aux"1 comités régionaux d'assister les ouvriers qui refusent de travailler. Et les Boches de faire remarquer que ce refus est en contradiction avec les stipulations de la convention de La Haye (il n'est pas question de travail de nuit dans cet article.) Les cours militaires allemandes prétendent que la réparation du matériel de chemin de fer ne peut pas être rangée parmi les travaux d'ordre militaire, bien que l'arsenal soit entièrement militarisé. Toutefois, les Allemands n'y ont pas été de main morte. C'est ainsi que je connais des chefs de famille — écrit le correspondant du ,,Telegraaf" — qui ont été déportés durant quatre semaines en Allemagne pour avoir refusé de travailler. Ensuite, on leur laissa deux semaines pour réfléchir... Les 'Boches s'imaginaient que ces hommes, lorsqu'ils auraient comparé leur vie en Belgique au martyr des prisons allemandes, en seraierft arrivés à d'autres sentiments. Erreur! Ils persistèrent. dans leur refus, avec un bel entêtement patriotique. A L,lêge La rue Naniot perdue dans le populeux quartier de S te Marguerite, à Liège, a été le théâtre, lundi après-midi, d'un drame passionnel. Au no. 16 habitaient les époux Lcnay. Joseph Lonay, ouvrier mineur, soupçonnait depuis longtemps sa femme d'avoir des ccmplaîsances pour un de ses amis. £<o-nay, âgé aujourd'hui de 23 ans, avait épousé i-1 y a cinq ans une fort jolie» fille de 20 ans: Mav.e Beaufort. Elle avait quitté une fois déjà et pour plusieurs mois le domicile conjugal. Mais le mari avait pardonné. Pourtant, devant de nouvelles infidélités de sa femme, Lonay quittait à son tour son foyer il y a quelques semaines pour aller habiter rue Roture. Il revint chez sa femme ces jours-ci,, rongé de chagrin et disposé à pardonner à nouveau. Lundi passé Marie Beaù-fort s'absenta une grande partie de la jour née. Quand elle rentra, une discussion très vive s'éleva. Lonay entra tout à coup dans une rage folle. Saisissant un grand couteau de cuisine, il se jeta sur sa femme et lui en porta plusieurs coups dans la poitrine, à la tête et aux bras. La femme tomba comme une masse, baignant dans son sang. Le mari alla directement se constituer prisonnier au commissariat de police de la 4e division, où il fut écroué. Les docteurs Houdret et Lambrichts, appelés en hâte, ne purent que constater la mort de la victime, qui avait été atteinte au coeur. Ce meurtre a produit une vive sensation à S te Marguerite, où Lonay était très estimé. Il a une petite fille de 3 ans qui a été recueillie par des parents. A Cfearlerîîl (De notre correspondant particulier.) Pour le moment, la vie dans le pays est, peut-on dire, relativement calme. Dans l'industrie, la reprise des affaires s'accentue un peu. Les charbonnages sont privilégiés; dans la métallurgie, les hauts fourneaux travaillent peu, faute de matières premières. Les laminoirs fabriquent surtout les rails et ies poutrelles qui sont probablement réquisitionnes par les Allemands. Les forges travaillent peu. Les verreries ont une tendance à la reprise, mais, ici encore, les matières premières font défaut. Les glacerics chôment mais sous peu la reprise va se faire dans différentes usines. Au point de vue de la vie privée, elle est, comme toujours, lamentable, les denrées alimentaires font toujours défaut et sont d'un prix extraordinairement élevé. Uno famille composée de 3 personnes, âgées de plus de 2<J ans, et qui ne jouit pas de la faveur des comités, peut compter comme dépense journalière do 12 à 14 frs. pour la nourriture. Les habillements, les chaussures, etc., sont à l'avenant. Enormément de chômeurs qui vivent péniblement des comités de ravitaillement et d'autres oeuvres privées de charité. Quoique l'oisiveté pèse énormément sur cette classe. ouvrière si laborieuse en temps de paix, elle conserve pourtant un stoïcisme dans l'adversité qui la grandit davantage. Pas une personne dans toutes les classes de la population qui ne conserve une espérance inébranlable dans la délivrance prochaine. Ah oui, qu'ils sont détestés, les Boches. Déjà l'an dernier, lors de l'offensive des alliés, des Français en Champagne et des Anglais à Loos, on croyait au | retour prochain de nos braves soldats. Des grondements parmi la classe ouvrière s'étaient fait entendre. On ne savait ce qui allait sé passer. Immédiatement, le vaillant journal ,,La Libre Belgique" fit paraître un numéro spécial exhortant 110$ braves travailleurs au calme et les suppliant de ne pas bouger, car c'était la jnort certaine de beaucoup d'hommes et la destruction éventuelle de notre bonne ville de Charleroi. Ce numéro porta tout de suite ses fruits, et le calme revint. Deux journaux paraissent en ville. Ce sont ,,lo Quotidien" et ,,l'Indépendant". Le premier est un vrai chiffon de papier. Il publie chaque jour les communiqués allemands dans tous leur détails, les communications des Alliés tronquées* bien entendu, selon les volontés de la Kommandantur. Le second, quoique subissant aussi la botte boche, a une conception un peu plus élevée des devoirs patriotiques. Il no publie pas de communiqués, mais donne chaque jour une situation générale des opérations-. Les points ^'interrogation dans ses articles sont quelquefois caractéristiques. Comme troupe d'occupation, .nous avons 4 à 500,hommes qui logent à la caserne des chasseurs. Depuis l'offensive des Alliés à la Somme, elle est de nouveau réduite. Actuellement, elle n'est plus au maximum que de 200 soldats. Tout le commencement de la semaine (du 2 au 9 juillet) a été caractérisé par une animation extraordinaire do troupes, d'autos, etc. On prévoyait qu'il allait se passer quelque chose de très important. En effet, la poussée des alliés se fait fortement sentir et les soldats restés chez nous ne cachent pas leur crainte à ce sujet. Ce sont tous de très vieux landsturm quine demandent qu'à chercher des sympathies parmi les habitants mais ils n'obtiennent aucun succès. Même mieux : il fut un moment où les plus jeunes soldats, les jours de liberté, faisaient une petite sortie et buvaient de café en café. Il se forma-'.t alors des groupes de civils qui entraient dans les mêmes cafés. C'était alors disputes et horions en règle. A ce qu'il me revient, on a beaucoup parle de la création par les boches d'une prison en béton armé à Charleroi. Il n'en est rien: ce sont des bruits gratuits. Quand la prison de la ville est trop exiguë, chose qui est arrivée souvent, on emmenait les délinquants dans une des salles de la caserne des chasseurs. Les jardinets fleuris xle cette caserne sont actuellement transformés en jardins potagers, cultivés par les boches. C'est dans cette cour qu'il y a peu de temps 5 civils ont été fusillés. Au point de vue retranchements et fortification effectués par les Allemands, il n'y a rien de particulier à signaler dans les environs. D'aéroplanes ni do Zeppelins, il ne s'en trouve ni en ville, nî dans les environs. Nannir est leur principal .centre d'aviation. Lo champ militaire belsce d'aviation, créé à Casteau, n'est pas utilisé.'"il est, paraît-il, en partie démoli. Les trains circulent à peu près normalement... sauf quand on annonce que la voie est réservée aux convois militaires. Tout ce service est complètement allemand: chef de gare, employés, machinistes, serre-freins, etc. Tous les signaux du système belge ont été transformés complètement en système allemand. Les rues dévastées par l'armée boche sont toujours dans le même état qu'au premier joui*. Au Boulevard Audan on a déblayé quelque peu, afin de rendre la rue libre. Pour la reconstruction, on attend le départ des démolisseurs et des incendiaires. Les. espions pullulent. Toujours ils .font, une besogne louche. C'est ainsi qu'une dame se présente dernioro-ment pour se confesser. Elle passe un billet de 100 francs au prêtre pour la propagation de la ,,Libre Belgique".- Lo curé accepte et porte l'argent immédiatement au vaillant journal. Le lendemain il est appelé à la Kommandantur et accusé de soutenir la ..Libre Belgique". Comme défense et à l'ahurissement des boches, il exhibe isi reçu de 100 frs., remis par la rédaction pour la propagation du journal. Les funérailles de Rik Wouters Les funérailles de Rik Wouters, le jeune peintre et sculpteur qui vient d'être enlev«-si prématurément à l'art belge, ont eu lieu hier matin à ^Amsterdam. Elles ont revêtu un caractère simple mais des plus émouvants. Les soldats belges internés à Amsterdam, qui sont près de trois cents, assistaient en corps à la cérémonie, avec leur musique jouant la marche funèbre de Chopin. Quelques-uns d'entro eux portaient des gerbes oii couronnes envoyées par la famille, les collègues et camarades du défunt. Derrière le corbillard venaient immédiatement le père do l'artiste et M. Bec»vs, un Hollandais qui fut pour lui l'ami le plus dévoué, le plus affectueux. Remarqué parmi les _ personnalités belges et hollandaises qui avaient tenu à rendro un dernier hommage au pauvre Rik: M. Poullet, ministre,des scicn ces et arts de Belgique, M. Van der Aa, cons^ de Belgique à Amsterdam, *o profr. Six, dire teur du Stedelijk Muséum, MM. Tede vr; Berckhoude et Pit, directeurs au Rijksmr. seum, les peintres et sculptours Rouvillc, Mari Bauer, E. Pieters, Rod. Wytsman, Isidor< OpsomCr, W. Paerels, F. Smcers, Van der Swaelmen, Van Tongerloo, L. de Smet, Gui!-bert, Bosiers, Chotinu, etc. MM. Harkema Yserman, Jan van Nijlen, Roetener, etc. Sur tout le passage du cortège les spectateurs se pressaient nombreux et recueillis. Au cimetière, les prières des morts furent-dites dans la chapelle catholique. Au moment de la mise en terre, la musique des internés joua en sourdine la ,,Brabançonne" cependant qu'une cloche mélancolique tintait au loin. Des discours furent prononcés par M. Rouville, au nom des artistes hollandais, qui, dans uno péroraison émue, exalta l'art belge et formula.des voeux pour la résurrection de notre patrie, par. le profr. Six, par le dr. De Beer, du camp de Zeist. Au nom des artistes belges, M. Rodolphe TVytsman lut le discours suivant. Messieurs, La mort faucho impitoyablement dans nos rangs. Il y a quelques jours, nous apprenions lo décès, à Bruxelles, d'un confrère do haute valeur: Georges Lemmen. Aujourd'hui, nous voici tristement réunis auprès de Rik Wouters, qu'un mal terrible et implacable a brutalement terrassé. La perte pour l'art belge est sensible et irréparable; car Rik Wouters était un de ses représentants le& plus caractéristiques et les plus originaux. L'avenir s'oûvrait devant lui plein d'espérance et do gloire. Ses oeuvres avaient obtenu en Bclgiquo et én Hollande des succès retentissants et elles avaient définitive-mont consacrç un talent primesautier, plein d'audace èt d'enthousiasme. Rik Wouters' était un artiste de race comme peintre; comme sculpteur il possédait des qualités do premier ordre. Sa compréhension ti particulière de la couleur et de la forme le plaçait parmi ses contemporains au-dessus do la banalité et do la médiocrité courant». C'était un beau tempérament. Comme soldat,, comme artiste, il a doublement mérité do la Patrie. Le jour où notre chère Belgique, enfin libérée, glorifiera ses enfants, le nom do Rik Wouters brillera au premier rang. Ce sera un émouvant et-pieux liommago à celui dont nous garderons un souvenir vivace et à qui, au nom de ses confrères belges, j'adresse un suprême adieu. Enfin,. M. Guillaume Liégeois, soldat au Oo de ligne, parla dans ces termes au nom des internés. Camarade, Au moment où pour toujours la terre va se refermer sur toi. nous nous faisons un devoir de saluer une dernière fois ta dépouille. Là Belgique perd en toi non seulement un grand artiste mais aussi un bon soldat qui lit bien son devoir. Nous, nous perdons un bon^ camarade sincère et dévoué ; que de regrets tu laisseras parmi nous, car tous ceux qui t'ont connu et qui combattirent à tes côtés n'oublieront jamais l'ami cher qui disparaît.Quelle tristesse pour toi aussi, cher frère d'armes, de mourir en exil, cependant que l'ennemi abhorré souille encore de sa présence le sol de notre pauvre petite Belgique, grande cependant par ses liércs. Repose en paix, cher camarade; ce drapeau tant aimé ombragera ta tombe d'exil. Puisse ce modeste hommage rendu à ta mémoire apporter à ta famille éplorée un peu de consolaition. La douleur do la veuve et du père faisaient peine à voir et bien des assistants, civils ou soldats, pleurèrent avec eux. P. i! y a m an 16 juillet 1915: Au nord d'Arras, 'près du- château de Carleul, vainc tentative des Allemands de sortir de leurs tranchées. Bombardement de Bully par Vennemi (deux qivils tués); les obus français ripostent sur la fernw de la Foiie, près de la crête de Vimy. Sur l'Aisne, à V ouest -de Soissons, les Allemcmds bombardent F ont en-ay (Jf.,000 obus) et tentent contre v/n ouvrage français un coup de main qui échou-e. Entre Meuse et Moselle, boniban*dement des Epargr :, du ravin de S.anwaux, combats de yrenades au bois d'Ailly. En Lorraine, attaque ennemie sur Leintrcy, après un violent bombardement sur toute ta ligne française de la forêt de Champenoiix à la Vezctuze. Cette offensive est repoussée avec de fortes pertes. Raid, d'avîçns français sur gare, militaire allemande de Chauny; destruction de dépôts d'approvisionnements et de munitions. Front oriental: combats acharnés sut le Dniester. Front italien: une violente attaque autrichienne est repoussée, avec cL\ns le haut, val Camo:nica~,

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Toevoegen aan collectie

Locatie

Onderwerpen

Periodes