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312 — N° 3813 1er Avril 191& M. Cambon. M. Briand. Gén. JoflVe. Gén. de Castelnau. M. Pacliilch. M. Iswolsky. M. J. Gliagas. Gén. Dali' Olio. M. Asquith. M. Lloyd George. Un interprèle. Lord Kitchener. Gén. Robertson. M. Tittoni. MM. Salandra et tsouniuo. La conférence plénière des alliés au ministère des Affaires étrangères. Phot. J. Clair-Guyot, prise à la fin de la matinée du deuxième jour, le mardi 28 mars. — Les noms imprimés en haut et en bas du cliché permettent de retrouver tous les autres membres de la conférence en consultant le tableau ci-dessous. Voir, au milieu du numéro, la grande esquisse, dessinée par J. Simont d'après ses croquis et d'autres photographies. LA CONFÉRENCE DES ALLIÉS La conférence qu'avaient préparée les deux récents voyages de M. Aristide Briand à Londres, puis à Rome ; la conférence où les nations alliées devaient coordonner, au point de vue militaire, diplomatique et économique, leur action, s'est réunie le lundi 27 mars, à Paris. Mardi soir, à 6 heures, elle clôturait ses travaux, ayant réalisé, en ces deux journées, excellemment, l'œuvre qu'on attendait d'elle. Le soir même était communiqué aux journaux le texte, que voici, de la « déclaration de Paris » : I Les représentants des gouvernements alliés, réunis à Paris les 27 et 2$ mars 191 fi, affirment l'entière communauté de vues et la, solidarité des alliés. Ils confirment toutes les mesures prises pour réaliser l'unité d'action sur l'unité de iront. Us entendent., par là, à la fois l'unité d'action militaire assurée par l'entente conclue entre les états-majors ; l'unité d'action économique, dont la présente conférence a réglé l'organisation, et l'unité d'action diplomatique, que garantit leur inébranlable volonté de poursuivre la lutte jusqu'à la victoire de la cause commune. ti Les gouvernements alliés décident de mettre en pratique, dans le domaine économique, leur solidarité de vues et d'intérêts. Ils chargent la conférence économique qui se tiendra prochainement à Paris de leur proposer les mesures propres à réaliser cette solidarité. III En vue de renforcer, de coordonner et d'unifier l'action économique à exercer pour empêcher les ravitaillements de l'ennemi, la conférence décide de constituer à Paris un comité permanent dans lequel tous les alliés seront représentés. IV La Conférence décide : Ie De poursuivre l'organisation, entreprise à Londres, d'un Bureau central international des affrètements ; 2° De procéder en commun, et dans le plus bref délai, à la recherche des moyens pratiques à employer pour répartir équitablement entre les nations alliées les charges résultant des transports maritimes et pour enrayer la hausse des frets. La conférence a siégé, au ministère des Affaires étrangères, dans cette même salle de l'Horloge où Plan des tables de la Conférence. Outre MM. de Béarn, de Margerie et le général Pellé, étaient assis à ] de petites tables, derrière les divers groupes de délégués : pour la Grande- , Bretagne, MM. O'Beirne et le colonel. Henkey ; pour la Russie, M. Se- j vastopoulo ; pour l'Italie, M. de Martino et le prince Ruspoli ; pour la Belgique, le comte de Lichtervelde. Assistèrent également à une partie ; des séances : le général français Graziani et plusieurs ôfficiers, secrétaires ou interprètes se tint, en 1S56, le Congrès de Paris, auquel incombait la tâche de terminer la guerre de Crimée. M. Aristide Briand, président du Conseil, ministre des Affaires étrangères, en a présidé les quatre séances, — deux lundi et deux mardi. On peut voir, à l'examen du plan ci-dessus de la table où siégeaient les plénipotentiaires, à quelles hautes personnalités les divers gouvernements avaient confié la mission de les représenter à ce très solennel conseil des nations : c'étaient ou leurs plus grands chefs militaires, comme lord Kitchener, le général Cadorna, le général Gilinsky, le général sir William Robertson, le général Dali' Olio, le général Wielemans. ou les premiers de leurs hommes d'Etat I et leurs diplomates les plus distingués, comme le j baron de Broqueville et le baron Beyens, M. As-! quith, sir Edward Grey, lord Bertie of Tliame et : M. Lloyd George, MM. Salandra et le baron Sonnino, M. Tittoni, M. Iswolskv, M.'Pachitch, M. Vesnitch... Quant à la France sa représentation groupait autour ! de M. Aristide Briand un ministre d'Etat, M. Léon : Bourgeois, les deux ministres de la Guerre et de la i Marine, le général Roques et l'amiral Lacaze, le sou s-secrétaire d'Etat aux Munitions, M. Albert Thomas, nos deux premiers chefs militaires, le général Joffre et le général de Castelnau, et M. Jules Cambon. Enfin, du lointain Empire du Soleil Levant, du Japon, représenté par M. Matsui, son ambassadeur à Paris, jusqu'à la République où finit au couchant la terre d'Europe, le Portugal, que représentait son ministre M. Joâo Chagas, toutes les nations unies dans une lutte sans merci contre la barbarie, toutes avaient envoyé à cette conférence leurs plénipotentiaires, même celles qui semblent momentanément effacées des cartes. On vient de voir quelles résolutions ont été arrêtées et portées à notre connaissance. Elles concrè-tent tout un ensemble de décisions de détail, de mesures d'exécution qui doivent demeurer secrètes. Des discussions qui se sont déroulées autour de ces tables aux pieds dorés, revêtues de velours pourpre, nous ne connaîtrons rien, et il importe peu, les résultats seuls comptant. Nous savons, du moins, car M. Aristide Briand, dans l'allocution par laquelle il a remercié les délégués à la fin des travaux, s'en est félicité, nous savons que les différentes questions soumises à la conférence ont été réglées avec une admirable facilité. Des négociations préalables, celles notamment qui s'étaient engagées au cours des brefs séjours de notre ministre des Affaires étrangères a Londres et à Rome, des programmes élabores d'avance et remis aux représentants des puissances avaient préparé le champ à des solutions rapides. ; Quand, mercredi matin, au milieu de ses fidèles collaborateurs, M. Aristide Briand envisagea 1 ensemble de la bonne besogne ainsi accomplie, il put en concevoir un légitime orgueil. L'œuvre dont la conférence de Paris a tracé les grandes lignes sera poursuivie, complétée, ainsi que Se prévoient les trois derniers paragraphes, et par la conférence économique qui se tiendra bientôt a Paris et par deux autres organismes qui vont etre créés. Voilà pour l'action économique. Quant aux décisions d'ordre militaire et diplomatique, elles ne nous seront révélées, au fur et à me-sure, que par le déroulement des faits. Attendons-en les effets sans impatience et pleinement confiants dans l'excellence de notre cause comme dans l'infaillibilité de nos forces. Le haut, l'impressionnant résultat moral de cette conférence, la, plus solennelle, sans doute, que puisse enregistrer l'histoire entière de l'humanité, réside dan« les affirmations, les serments, pourrait-on dire,

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