La Belgique financière: industrielle et commerciale

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VLMGrT ET UNIÈME ANNEE N° 14. PARAISSANT LE JEUDI 2 AVRIL 1914. LA BELGIQUE FINANCIÈRE INDUSTRIELLE & COMMERCIALE ABONNEMENT ANNUEL : BELGIQUE, 5 FRANCS %e Numéro : 1 0 "Centimes On s'abonne à tous les bureaux de postes. BUREAUX : 13, AVENUE DES ARTS, BRUXELLES i Direction at Administration, 0. 3013 TÉLÉPHONE Rédaction, 0. 3015 l Bureau de change, 0. 3014 TÉLÉGRAMMES : BELFI-BRUXELLES 1 I ABONNEMENT ANNUEL : FRANCE, 5 FRANCS L« Numéro : 10 oantlma* PAYS-BAS ET GRAND-DUCHÊ, 8 FRANCS AUTRES PAYS 10 FRANCS SOMMAIRE DU N° 14 40 pages. Banque de Reports, de Fonds Chroniques : publics et de Dépôts. Bruxelles.— Paris. — Lille. Aciéries d'Angleur, p. 530. —Anvers. ^ , , T . ... Chronique industrielle : Centre de Jumet. p. ool. ,, 'r Métallurgie. — Charbons. gUv de fer secondaires, p. 540. Sidérurgie : Petit Try, p. 541. France. — Angleterre. — Glaces d'Auvelais, p. 541. ftnssie. ^ . Charbons : Elect. de l'Est de la Belgique, »«» • ^ r ^ Centre etJBorinage.— Fran- 0 ' ce.— Angleterre. — Russie. Prod. chira. d'Hemixem, p. 542. ciments. Etablis. Haebler, p. 543. Textiles. Le rouissage de la Lys. Laines. . ,. Céréales. Concessions minières. T, Engrais. Jurisprudence. Marché des frets. Rapports : Crédit Anversois. FINANCE BANQUE 0E REPORTS, DE FONDS PUBLICS ET DE DEPOTS Lorsqu'il y a trois semaines nous avons exceptionnellement consenti à relever certains agissements dont le caractère particulièrement déplo rable est par suite resté définitivement établi, nous nous en sommes excusés auprès de nos Lcteurs en leur disant que nous ne songerions certes plus dans l'avenir à les entretenir de questions absolument étrangères à leurs intérêts personnels. Si nous sommes encore amenés aujourd'hui à nous occuper de la Banque de Reports, nous n'avons donc nullement l'intention de polémiquer au sujet d'attaques forcément destinées à venir piteusement s'émousser contre l'indulgente et sereine indifférence que nous leur opposons. Nous avons, en effet, œuvre beaucoup plus utile à accomplir à propos de cet établissement. Maintenant que les comptes officiels et le rapport du Couseii ont été publi s et que ses dirigeants ont eu le loisir de faire à l'assemblée générale de samedi dernier des déclarations qui auraient pu être instruclives, il devient en effet opportun de pousser plus à fond l'examen de la situation de la Banque de Reports et de rechercher le plus ou moins de fondement des appréhensions de plus en plus vives qui se manifestent à son endroit. Comme nous l'avons vu la semaine dernière, celles-ci ont trouvé leur écho jusque dans la grande presse internationale (voir « Frankfurter Zeitung » du Tô mars) et elles ont été d'autre part résumées de façon nette et catégorique par l'article suivant de la « Revue Internationale des Valeurs Mobilières », que nous jugeons intéressant de reproduire textuellement : C'est avec stupéfaction que la Bourse a pris connaissance du portefeuille de la Banque de Reports d'Anvers. Jamais aucune banque belge — nous parlons des établissements de crédit sérieux et non de quelques pseudo-banques qui ont eu les destinées que l'on sait — n'est arrivée à réunir une pareille salade de titres divers et en aussi forte proportion de réalisation difficile ou impossible. Ce qui est particulièrement inquiétant, c'est que la proportion de titres immédiatement réalisables est très faible. L'on se demande même si la Banque de Reports possède encore des titres dont elle puisse faire argcnt. En effet, l'on remarque à son passif des créanciers gagés pour près de 10 millions et il est à supposer que le gage consiste dans les titres du portefeuille.Mais s'il en est ainsi du portefeuille, que doit-il en être des reports? Généralement, une banque se montre plus sévère pour ses acquisitions définitives que pour les titres sur lesquels elle prête de l'argent. En effet, pour ceux-ci elle a une marge qui va jusqu'à 50 p. c de la valeur réalisable et en plus la solvabilité de l'emprunteur ! C'est ici que la dernière loi sur les sociétés apparaît peut-être comme insuffisante. Il aurait fallu imposer non seulement la publication du portefeuille, niais encore la publication de la liste des valeurs sur lesquelles les banques prêtent l'argent de leurs actionnaires, de leurs créanciers et de leurs déposants. 11 y a lieu de supposer que les reports effectivement consentis par la Banque de Reports elle-même intéressent surtout les titres dans lesquels elle est intéressée et qu'elle s'est montrée très large en ce qui concerne les marges et la solvabilité des emprunteurs. A la lumière du contenu de ce portefeuille et de ce qu'il permet de supposer en ce qui concerne les reports, la situation financière de la Banque de Reports paraît comme obérée au point d'être inextricable. Elle doit 9,440,000 francs à ses banquiers, 29,360,000 francs à ses clients, 50,310,000 francs à ses déposants de quinzaine et à échéance fixe, 9,890,00d francs à des créditeurs gagés, soit au total 99 millions de francs. Qu'y a-t-il en lace de ces engagements ? Un portefeuille de 23,980,000 francs et d'obligations diverses de 6,490,000 francs mais engagees ou n réalisables, et 32,970, 00 francs de reports et avances sur fonds publics, dont l'exécution, a supposer qu'elle soit possible, donnerait sans aucun doute un immense dechet. Peut-elle compter davantage sur le portefeuille-effets (30,040,000 francs) sur les comptes courants du bilan 24 millions 890,000 trancs) sur les comptes courants d'acceptations (29,630,000 francs) ? Si l'on en juge d'après le portefeuille, ces postes-là ne doivent pas être non plus d'une réalisation bien aisée ni d'une valeur tout à fait certaine. L'on se demande quelle physionomie aurait revêtu le bilan sans la dernière augmentation de capital, dont le produit (21 millions de francs) (1) est rentré à peu près intégralement (1) Ce chiffre est le produit nominal de l'émission des nouveaux titres qui a pratiquement représenté,suivant nos calculs du 19 mars, environ 18 millions de francs (N. 1). L. R.) dans les caisses de la société, à preuve que le montant dû par les actionnaires non libérés ne s'est guère augmenté d'un bilan à l'autre. Et c'est dans ces conditions-là que l'on propose la distribution d'un dividende de 9 p. c. aux actions'.' Les actionnaires de la Banque de Reports feront bien' de ne pas trias compter sur le payement effectif de ce dividende. Il nous semble peu probable que le nouveau Conseil d'administration, une l'ois qu'il se sera rendu compte de la situation, prenne la responsabilité d'affaiblir encore les misérables disponibilités réelles de la société. * * * Sans doute, les sévères appréciations de la Revue Internationale aboutissent à des conclusions très inquiétantes, mais il n'est cependant pas permis de dire qu'elles sont forcément destinées à se révéler par la suite d'un pessimisme exagéré. Au sujet de l'inopportunitéabsolued'unedistribution de dividende, la manière de voir de notre consœur apparaît même indiscutablement fondée et sans doute, le chef suprême de la Banque de Reports aurait-il été le premier à le reconnaître, si le fait d'assumer imprudemment à lui seul 62 mandats d'administrateur de société ne devait forcément l'amener, malgré ses facultés sans doute exceptionnelles, à ne plus se rendre exactement compte delà vraie situation de chacune d'elles ni des nécessités qu'elle entraîne. Au surplus, les'engage-ments vraisemblablement déjà pris dan s j ce sens, longtemps avant que les écritures aient pu être clôturées — ceci pour arriver à réaliser avec une hâte significative la récente augmentation du capital de la Banque (1) — ne permettaient sans doute plus de revenir sur une décision dont la masse des actionnaires auront peut-être temporairement l'occasion de se réjouir, mais dont les hommes d'affaires clairvoyants apprécieront tout autrement la portée véritable. Le moins qu'on puisse dire au sujet des 45 trancs de dividende dont la distribution vient d'être officiellement arrêtée par la Banque de Reports, c'est qu'elle témoigné de la paît de ses dirigeants d'un état d'esprit, dont le caractère dangereusement optimiste ne manquera vraisemblablement pas de ressortir des prochains comptes annuels. * * * Si nous parlons déjà de ceux-ci, c'est que nous ne nous Rangeons pas à l'avis de ceux qui craignent Lque la Banque de Reports soit (t) On sait qu'aux 30,000 litres nouveaux, créésjen décembre dernier, a été attribué le dividende plein de 45 lrancs pour 19l3, qui a été prélevé sur la prime d'émission.

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