La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

1961 0
06 oktober 1918
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s.n. 1918, 06 Oktober. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Geraadpleegd op 10 mei 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/736m04068h/
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Lfl BELGIQUE à^sJII » âsr /Œm ^§0|f M® PRIX DES ABONNEMENTS : 3 moi» (octobrc-noveraSrc-déccmbrel, fr- 15.00; S mois (octobre-aOT.). 10.03) 1 mois loctobrs), 6.00. i^a demandes d'abonnement sont reçue» exciust* cernent m' le» bureaux et les 'aoteurs des ftosles. — Les rMarnaiion» conxrnantte» abonnements doivent (tira adressée» xmluatvemenl aux bureaux de poste. ABMINIS RATION ET REDACTION MonUnno.aux-H-<-b»S"'o4an6rc3. 31. Uruxolloa. PRIX DES ANNONCES : Pet. annonces, la ligne, ir. î.CC. — liéclames avant les ann., la lig., tr. 2.SQ. — Corps du journal, la, lig., fr. 7.50. — Faits divers, la ligne ir. 5.00, — Nécrologie, la lig., fr. 3.50. — Coin des Eleveurs annonces notariales, avis de sociétés (assembléeJ» paiement de coupons, tirages), la liyne fr. 2.00* BUREAUX do 9 à H heures. Direction et Administration : M Isti'i !? '"i™3, Jos. MORESSÉE, directeur. Jlujourd hui : àlX pages. Là GUERRE 1,525" jour de guerre La bataille sur le front Ouest a pris des proportions épiques. Avec un heroïsme surhumain, les Alliés se ruent sans relâche à l'assaut des principaux secteurs du front depuis la mer jusqu'à la Meuse, ne reprenant haleine un jour que pour recommencer de plus belle le lendemain. De leur côté, avec un courage qui force aussi l'admiration, les Allemands tiennent tète à un adversaire ' quatre ou cinq fois supérieur en nombre; s'ils fléchissent sous la violence d'un premier assaut, c'est pour se reprendre ensuite et contie-attaquer avec vigueur, tout en procédant avec sang-froid aux rectifications de leur front qu'ils estiment nécessaires. Alors que chaque jour l'on s'attend à voir les Alliés passer en trombe à travers leurs lignes et les forcer à une retraite générale, ils parviennent à localiser les progrès de l'adversaire et à l'empêcher d'atteindre son but manifeste : une décision rapide. Il est possible dans ces conditions de prétendre que les résultats de la gigantesque offensive du maréchal Foch ne sont^as en proportion des sacntices effroyables qu'elle entraîne; il est impossible en revanche de nier .l'importance des succès remportés jusqu'ici par les Alliés. De ces succès, disons-le tout de suite, c'est â l'armée belge qu'ils doivent le plus notable, le seul dont la signification stratégique soit hors de conteste. En s'avançant en deux jours de la ligne Dixmude-sud-est d'Ypres jusque dans les secteurs d'Handzaeme et de Roulers, nos soldats ont réalisé, dans la partie du front Ouest réputée la plus difficile, une avance qui mesure jusque 14 kilomètres. Leurs nouvelles lignes ne se trouvent plus qu'à 25 kilomètres de Bruges. Si les Allemands veulent maintenir l'excellent point d'appui que le littoral constitue pour l'aile droite de leurs armées, il faut qu'à tout prix ils enrayent cette avance. C'est ! pourquoi ils ont fait sans retard intervenir dans la lutte de solides réserves dont la résistance a empêché le large développement des nouvelles attaques entreprises par notre armée qui, aux dernières nouvelles, continue à se dépenser sans compter. Il ne faut pas se faire d'illusions : sa tâche :©st périlleuse et rude; le sang de mllliers.de nos frères coulera encore, hélas ! sur le sol ; flamand si l'Entente persiste à leur imposer de chasser par la force du territoire belge un adversaire qui ne demande pourtant qu'à l'évacuer volontairement... *** Nos soldats sont parvenus d'autre part, avec d'aide d'e quelques divisions anglaises, à s'établir sur la voie ferrée YVarneton-Wervicq et à s'avancer jusqu'au nord de Menin. Ils débordent ainsi par le nord le secteur de Lille : leur avance dans cette région aura sans doute contribué à la décision prise par l'état-major allemand de reculer vers l'est ses lignes établies î entre la Lys et la Sensée. Au surplus, nous avions déjà signalé que depuis l'avance prise par les Anglais au nord de Cairfbral, les positions allemandes des secteurs de La Bassée el de Lens apparaissaient dangereusement saillantes et demandaient la rectification qui est , en train de s'opérer. *** \ Autour de Cambrai, la bataille a été ter-! rible, mais les cadavres s'y sont entassés par monceaux sans que les Anglais aient réussi jusqu'ici à pénétrer dans la ville, livrée aux flammes d'un incendie total. Saint-Quentin, en revanche, a été occupé sans combat par les Français qui, de concert avec les Anglais, s'ef-ïorcent maintenant de percer au nord et à l'est de la ville : jusqu'à présent, leurs vagues d'assaut sans cesse renaissantes se heurtent à une inébranlable résistance. Entre l'Ailette et l'Aisne, où les Allemands ; ont réintégré leurs anciennes positions sur la "section occidentale du Chemin des Dames, les Alliés viennent d'entreprendre de fortes atta-' ques, tandis qu'au nord-ouest de Reims on n'en est encore qu'aux combats d'avant-gardes devant l'ancien front. La grande offensive commencée le 26 sep-. tembre par les Français en Champagne et par les Américains entre l'Argonne et la Meuse ne s'est développée que lentement. En Champagne, les Français ont, après neuf jours de bataille, atteint une ligne qui, débordant vers le nord-est les positions allemandes établies entre Reims et la Suippes, court à 5 kilomètres au nord-ouest de Somme-Py, passe par Monthois et atteint le sud de Challerange. A travers l'Argonne, les nouvelles lignes françaises, avancées de 7 à 10 kilomètres, se rattachent à la ligne Exermont-Brieuilles, que les Américains ont occupée après deux jours de bataille, mais sur laquelle la violence des contre-attaques allemandes les a ensuite immobilisés. De même d'ailleurs que les Français en Champagne, ils viennent de tenter un nouvel assaut général : les résultats en ont été limités. •*# A demeurant, la- situation reste donc encore indécise, bién que désormais la balance penche fortement en faveur des Alliés au point de vue des conquêtes territoriales et du butin fait dans l'Ouest en 1917 par les deux partis : grosso modo, les Alliés ont reconquis 1,200 kilomètres carrés de territoire belge et français; Ils ont fait 35,000 prisonniers et pris 1,300 canons de plus que les Allemands. Souvent l'on est tenté de croire qu'il est impossible à l'armée allemande, étant donné surtout son infériorité numérique, de résister encore longtemps aux formidables assauts qui battent ses positions en brèche. Mais c'est en vain que l'on s'attend chaque jour aux nouvelles sensationnelles et décisives : la vérité est que les Allemands tiennent bon, que rien dans leur allure ne laisse percer le moindre indice de faiblesse, le moindre symptôme de désarroiIl est vrai qu'il ne sont pas encore au bout de leurs peines. Dans un remarquable article publié le 2 octobre, le correspondant au front de la Gazette de Francfort émet l'opinion que l'offensive menée par le maréchal Foch entre la mer et la Meuse, bien qu'elle dépasse de loin et à tout .point de vue les opérations antérieures du même genre, ne constitue peut-être pas encore l'effort décisif des Alliés, qu'elle pourrait bien ne viser qu'à immobiliser toutes les réserves allemandes en attendant que se produise sur la rive droite de la Meuse le choc principal contre la ligne Metz-Sedan et le bassin de Briey. Si cette prévision se réalisait, l'état-major allemand aurait assurément à faire face à une tâche extraordinairement ardue, mais dont il serait imprudent d'affirmer a priori qu'elle dépasse la mesure de ses forces. Le colonel Egli, retour du front allemand, écrit qu'il y a relevé maints indices révélant que la direction supérieure de l'armée allemande est loin d'avoir joué tous ses atouts et qu'elle n'a fait intervenir jusqu'à présent que le minimum de ses forces disponibles. Il n'est donc pas impossible qu'en dépit des apparences, l'horrible lutte s'éternise, au risque d'entraîner, surtout pour la Belgique et sa population, les conséquences les plus tragiques, les plus irrémédiables... *"** Toutes les nouvelles que nous avons publiées cette semaine relativement aux événe ments de Bulgarie confirment que c'est une victoire bien plutôt politique que militaire que les Alliés ont remportée en Macédoine. Ils n'y avaient plus affaire qu'à une armée dans laquelle les fatigues de six ans de guerre presque ininterrompue et les dissensions in testines résultant de l'antagonisme entre partisans de l'Entente ou des Puissances Centrales avaient semé les germes d'une dissolution comparable a celle de l'armée russe à la fin de 1(J17 Nous ne savons pas encore, à l'heure actuelle, si les conditions plus qu'humiliantes Imposées par les Alliés pour prix de l'armistice ont été acceptées vendredi par la Sobranié. Toutefois, l'abdication du tsar Ferdinand constitue à cet égard une indication suffisante pour faire croire que les Centraux n'ont plus désormais à compter que sur eux-mêmes pour faire face à la situation militaire qu'a créée dans les Balkans la défection des Bulgares. Les Austro Hongrois évacuent leurs positions en Albanie, mais on ne sait rien encore des mesures qu'ils ont prises pour s'opposer à la marche en avant des Alliés à travers la Serbie et éviter aussi la rupture de leurs communications avec leurs amis ottomans, dont il semble que le moral a mieux supporté qu'on l'eût pu croire l'annonce de la défection bulgare. La chose est d'autant plus surprenante que la marche des opérations en Palestine n'est pas faite pour encourager les Turcs : impuissants, comme nous l'avions prévu il y a huit jours, à s'opposer, sur leurs nouvelles positions, aux progrès des Anglais, ils se sont résignés à leur abandonner sans combat la ville de Damas, située à deux cents kilomètres au nord de Jérusalem. Négociations de paix Londres, B octobre : Du « Daily Telegrapb » : — Lord Lansdowne a décidé de faire une démarche tout à fait inusitée : ii va offrir ses conseils au Roi et au gouvernement pour mettre fin honorablement à la guerre. M. Lloyd George est disposé ù recevoir M. Lansdowna à bref délai. Paris, 5 octobre : Le u Temps » annonce que les Alliés délibèrent sur une proposition confidentielle qui leur a été transmise le 2 octobre par une puissance neutre. EN BULGARIE Abdication du Roi Ferdinand. Sofia, 4 octobre: Le roi Ferdinand de Bulgarie a abdiqué hier en faveur du prince héritier Boris. Le roi Boris a immédiatement commencé à gouverner.Le nouveau Roi. Le prince héritier Boris, à présent roi de Bulgarie, est le premier fils issu du mariage du roi Ferdinand avec la princesse Marie Louise de Bourbon de Parme, décédée le 19 janvier 1899 (ancien style). Le roi Boris est né le 18 janvier 1894 (ancien style) ; il est donc dans sa vingt-cinquième année. •** Vienne, 3 octobre : Le bruit répandu à Londres et colporté en Hollande, d'après lequel la Turquie aurait demandé un armistice à l'Entenie, est démenti à source autorisée. On' dit à la même source, concernant la situation militaire dans le6 Balkans, que les Puissances Centrales ont pris leurs mesures pour étendre leurs communications avec la Turquie par le Danube et la mer Noire de manière à pouvoir, en cas de besoin, ne pas devoir traverser !a Bulgarie. Tout semble indiquer que (les troupes serbes renforcées par d'autres troupes de l'Entente [ont de gros efforts pour rentrer dans la VieiLe Serbie. Ou annonce de source autorisée qu'elles s'y heurteront à la résistance des troupes coalisées comme s'y heurteraient, le cas échéant, des attaques sur le front austro-hongrois en Albanie. Sur ce dernier front, d'ailleurs, les Italiens semblent avoir retiré une partie de leurs forces en Macédoine. La situation, assurément, est grave, mais nous avons réussi à faire face ô rios cilnatinns nlrifl £?ravfts nue celle-là. DEPECHES DIVERSES Pari, 4 octobre : Le Comité de guerre s'est réuni hier à l'Elysée sous la présidence de M. Poincarê. Paris, 4 octobre : L'Agence Havas annonce que le général Guillauinat a été relevé de son poste de gouverneur général de Paris; il occupera un autre poste qui n'est pas indiqué. Son successeur sera le général de division Moiliers. **« Paris, 4 octobre : L'Agence Havas annonce que le bombardement de Dunkerque par un canon à longue portée a recommencé le 1er octobre. *** Berlin, 5 octobre : L'Empereur a reçu hier matin en audience le feldmaréchai von Hindenburg et a entendu le rapport de l'état-major. *** Berlin, 4 octobre : Les nominations suivantes ont eu lieu aujourd'hui : Le docteur Soif, secrétaire d'Etat aux colonies, est nommé secrétaire d'Etat aux affaires étrangères; toutefois, il continuera pendant la durée de la guerre à administrer son ancien département, dont les affaires courantes seront expédiées par le sous-secrétaire d'Etat docteur Glein. Les députés au Reichstag Scheidemann, Grôber et Erzberger sont nommés secrétaires d'Etat sans portefeuille. Le député au Reichstag Bauer est nommé secrétaire d'Etat du nouvel office impérial du travail qui sera créé. Philippe Scheidemann est né à Cassel le 26 juillet 1865. Dès sa prime jeunesse, il s'embaucha dans les rangs de la social-démocratie, devint rédacteur de la Sonnlaoszeitung de Giessen, rédacteur en chef de la Frankische Tagespost de Nuremberg et passa en 1905 en la même qualité au Volksblatt de Cassel. Membre du Parlement depuis 1903, il fut élu en 1911 membre de la direction centrale du parti social-démocrate et, depuis lors, s'est fixé à Berlin. H s'est distingué lors des débats sur la paix et fut nommé dernièrement vice-président du Reichstag. Adolphe Grôber, né en 1854, a débuté dans l'administration judiciaire et fut attaché à divers tribunaux. Membre du Reichstag depuis 1887, il y prit , une part prépondérante à la discussion de la revision du Code civil. Catholique convaincu, il a toujours défendu les droits des catholiques allemands. Il était le chef du parti du Centre du Reichstag. Gustave Bauer, le nouveau secrétaire d'Etat de l'Office du Travail, est né le 6 janvier 1870. Il s'est occupé spécialement de l'administration des syndicats et associations ouvrières • nommé en 1903 secrétaire de l'administration centrale du parti ouvrier, il devint administrateur des caisses d'assurances contre les maladies et occupa d'autres postes en vue dans l'administration. Membre du Reichstag depuis 1912, il n'y a joué jusqu'ici qu'un rôle effacé. Otto Fischbeck, nommé ministre du commerce, est un ci-devant conseiller municipal de Berlin. Il fut élu en mars dernier en qualité cle directeur des travaux du Grand-Berlin. Il s'est occupé beaucoup de questions sociales et a fait une étude spéciale des marchés ouverts à l'activité allemande. Agé de 53 ans, il est au Reichstag député de Liegnitz. Berlin, 5 octobre : D'après la Gazelle $e Voss, il semble cer tain que M. von Waldow, secrétaire d'Etat de l'alimentation, se retirera et sera remplacé par M. Stegerwald, secrétaire général des syndicats ouvriers et membre de la Chambre des Seigneurs. **• Berlin, 4 octobre : La « Berliner Bôrsen Zeitung» croit savoir que M. Soif, secrétaire d'Etat des colonies, prendra la direction du département des affaires étrangères. Cologne, 4- octobre : D'après la « Gazette de Cologne », il n'est pas impossible que l'amiral von Hintze reste en fonction?. *** Berlin, 4 octobre : Le discours que prononcera demain, au i Reichstag, le nouveau chancelier est -i-tendu avec d'autant plus d'impatience que l'on estime que le prince Max de Bade ne se bornera pas à exposer simplement le programme du nouveau gouvernement. On croit généralement qu'il fera des éclara-tions au sujet des voies et moyens qu'il compte employer pour nous rapprocher de la paix. Dans l'entretemps, les négociations avec les nationaux libéraux ont amené un accord ; ce parti sera représenté au sein du gouvernement par M. Fnedberg. D'autre part, on annonce de source autorisée que l'amiral von Hintze, secrétaire d'Etat des affaires étrangères, prendra sa retraite et sera remplacé par M. Soif, secrétaire d'Etat des colonies. *** Berlin, 4 octobre : De la Gazette de Foss : — Le piogramme du nouveau gouvernement ne contiendra pas la formule socialiste relative à la paix de Brest-Litovsk. Il ne parlera pas non plus de la question du suffrage universel pur et simple pour tous les Etats fédérés, ni de l'abolition 4Ô l'article 9 de la Constitution ne permettant pas à un membre du Reichstag de faire partie du Conseil fédéral pendant la durée de son mandât. MM. Grôber et Scheidemann, les nouveaux secrétaires d'Etat sans portefeuille, constitueraient le cabinet de guerre limité et se consacreraient exclusivement aux questions de politique générale. » Berlin, 4 octobre : La 17° Commission de la Chambre des Seigneurs a discuté aujourd'hui le projet de loi modifiant la Constitution. Elle a approuvé les résolutions votées par la Chambre des députés, mais en les amendant en ce sens qu'une revision de la Constitution devra être votée par une majorité non pas des trois quarts, mais des deux tiers des voix. •** Munich, 4 octobre : Le mariage du prince héritier Rupprecht de . Bavière aura lieu, dit-on, vers la mi-novembre au château de Hehohenburg, près de Tolz, où la famille grand-ducale du Luxembourg arrivera au début de novembre. *** Bucarest, 4 octobre : La Chambre roumaine a décidé, par 85 voix contre 1, l'arrestation préventive du ci-devant ministre de l'agriculture dans le cabinet Bra-tianu, M. Constantinescu. On mande de Jassy que l'ordre a été donné de l'arrêter immédiatement. *** Zurich, 4 octobre : La Zuricher Mot g en Zeitung apprend indirectement de Londres qu'un très important Conseil de la Couronne a été présidé hier par le Roi. *** Copenhague, 4 octobre : La National Tidende apprend de Londres que le gouvernement britannique aurait déclaré, à la suite d'une nouvelle d'après laquelle le pavillon anglais aurait été hissé au Spitzberg, qu'il ne se propose pas d'apporter un changement dans le statut international de ce pays. Amsterdam, 4 octobre: VAlgemeen Handelsblad annonce qu'une tension s'est produite ces derniers jours dans les relations commerciales entre les Pays-Bas et la Suisse : l'exportation des machines suisses est suspendue et l'importation des textiles le sera probablement. Jûa g-uerre navale Berlin, 4 octobre; Un journal portugais publie l'information suivante : — Le 17 septembre, à minuit, un sous-marin allemand a fait son apparition près de Porto, à 2 milles marins au sud-ouest de Leixas, a ouvert le feu contre le vapeur Prima Rosa, qui se trouvait à proximité du môle méridional, et l'a coulé. La veille, le vapeur Désertas, l'ancien vapeur allemand Iiochfeld (3,889 tonnes brut), qui avait échoué en 1916 près d'Il-tawa, à la côte de Leixas, mais était à peu près réparé et qu'on croyait pouvoir utiliser bientôt, a été bombardé par un sous-marin allemand. » *** Amterdam, 3 octobre : Le chalutier néerlandais Halder XII a touché une mine et s'est perdu corps et biens. Londres, 4 octobre : L'Amirauté annonce qu'à la suite d'une collision avec un navire marchand une canonnière anglaise a coulé. Un officier et cinquante-deux hommes manquent à l'appel. *** Berlin, 4 octobre : Dans une déclaration qu'il a faite le 27 septembre, le ministre de la marine en France a reconnu que le tonnage perdu par l'Entente pendant le mois d'août 1918 dépasse sensiblement celui perdu en juillet, qui déjà était supérieur à celui perdu en juin. L'augmentation des pertes est assez sensible : elle atteint 16 p. c. EN ITALIE Berne, 4 octoore : On peut juger de l'ardente soif de paix des populations en Italie, par la façon dont la presse parle des suites de la défection de la Bulgarie. Elle met l'opinion publique en garde contre la tentation de croire l'armistice bulgare capable de hâter la fin de la guerre . Le «Secoloii exprime le vœu qu'à l'occasion de l'ouverture des Chambres, le gouvernement signal le danger d'un enthousiasme fondé sur de3 espérances exagérées. — 11 ne faut pas, dit-il, s'imaginer que les événements vont se précipiter de telle manière qu'une victoire complète par les armes et une paix équitable puissent être obtenues dans le délai d'un an. Il ne faut pas rêver les yeux ouverts. » **» La Haye, 4 octobre : Le « Morning Post » annonce qu'un hamt personnage anglais, retour d'Italie, a fait au commissaire pour les charbons un rapport très pessimiste dans lequel il expose' le danger dont l'Italie est menacée parole manque de combustible. Ce danger vise surtout la production des fabriques de nnn nitions, qui vont être obligées de réduire.la durée des heures de travail. Berne, S octobre : Les journaux italiens annoncent que. la grippe espagnole a tait à Milan soixanteisix victimes parmi la population civile pendant le mois de septembre. COMMUNIQUES OFFICIELS Communiqués des Puissances Centrales . Berlin, 5 octobre. — Officiel de ce midi : Théâtre de la guerre cl l'ouest. Armées du feld-maréchal prince héritier Rupprecht de Bavière : En Flandre, nous avons repoussé de nouvelles attaques dirigées par l'ennemi < jn-tre Moorslede et Rouiers. Débouchant du bois Grenier-Fournes-Wingles et traversant la voie ferrée à proximité immédiate de l'est de Lens, l'ennemi a marché contre nos nouvelles lignes établies à l'est d'Armentières. La canonnade est devenue plus violente j à certains moments devant Cambrai. Armées du général-colonel von Boehn : De part et d'autre du Catelet, les Anglais ont continué leurs fortes attaques. Ils se sont emparés du Catelet, tandis que nous avons tenu les hauteurs situées au nord et à l'est de la ville. En contre-attaquant, nous avons expulsé de Beaurevoir l'ennemi qui y avait pénétré. Au nord de Suint-Quentin, les Français ont attaqué entre Sequehart et Morcourt ; ils ont pris pied à Lesdins et à Morcourt. Nous avons repris Lesdins. Sur le reste du Iront et au sud de Saint Quentin, les attaques ennemies ont échuiié devant nos lignes. Armées du prince héritier allemand et du général von Gallwitz : Au moyen d'attaques partielles et d'une attaque d'ensemble, les Français et les Anglais ont de nouveau repris l'offens've contre nos positions de la crête et des versants du Chemin des Dames, entre l'Ailette et l'Aisne. Des régiments du Schle^vig-Hol-stein et du Wurtemberg ont fait echouer ce* attaques. Sur l'Aisne et sur le front du canal, très grande activité de reconnaissance. A l'est de Reims, sans que l'ennemi s'aperçQt de notre mouvement, nous avons évacué l'avant-derniêre nuit nos positions les plus avancées entre Prunay U Sainte-Marie-à-Py et nous sommes établis sur des lignes à l'arrière. L'ennemi nous a suivis hier au delà de Prunay-Dontrien-Saint-Sou-plet.Sur le champ de bataille de la Champagne, nous avons repris, en contre-attaquant, les parties de la crête qui. restaient encore aux mains de l'ennemi au nord-ouest de Somme-Py. Après une très forte préparation d'artillerie, l'ennemi a attaqué sur un large iront des deux côtés de la roule conduisant de Somme-Py vers le nord; ces attaques ont échoué et c.it coûté de lourdes pertes à nos adversaires. Des régiments du Brandebourg, du Schleswig-Holstein, des fusiliers de la Garde, des régiments poméraniens, badois et rhénans se sont particulièrement distingués en repoussant l'ennemi. De part et d'autre de l'Aisne, duel d'artillerie sans opération d'infanterie. Entre l'Argonne et la Meuse, les Américains ont vainement attaqué hier. En Ar-gonne et à la lisière orientale de la forêt, des troupes de la landwehr du Vv urtemberg ont repoussé leurs assauts successifs. A l'est de l'Aire, l'ennemi a avancé jusqu'à la hauteur d'Exermont. La localité elle-même, perdue passagèrement, a été reprise par nos troupes. Des deux côtés de Gesnes, des régiments badois, alsacien-lorrains et westphaliens ont repoussé tous les assauts devant leurs positions. Les attaques dirigées par les Américains contre le terrain boisé au sud de Cunel, ues deux côtés de la route de Montfaucon à Banthe-ville, ont été particulièrement violentes. Partout où l'ennemi avait pénétré passagèrement dans nos lignes,nos contre-attaques l'en ont expulsé. Le régiment d'infanterie n° 458 s'est particulièrement distingué à cette occasion. A l'extrême aile gauche du secteur d'attaque, des régiments de réserve bavarois ont tenu bon dans leurs positions. Pour exécuter hier leurs attaques, les Américains ont mis en œuvre de gros effectifs d'inianterie, une artillerie puissante et de très nombreux tanks ; leurs pertes ont été en proportion de ce déploiement de forces, c'est-à-dire extrêmement élevées. En repoussant les tanks ennemis, se sont particulièrement distingués : En Flandre, le lieutenant Becker, du régiment d'artillerie de campagne n° 16; la 3® batterie du régiment saxon d'artillerie non montée n8 19, commandée par le lieutenant Postrenecki ; le sous-oflicier Witt, de la 2° batterie du bataillon de l'artillerie non montée n° 127 ; le premier lieutenant von Glas et le lieutenant Encker, de la 9e batteries du régiment bavarois d'artillerie de campagne n° 8; En Champagne et sur la Meuse, les l'retenants Niklasse et Stehlin, du 4° régiment de l'artillerie de campagne de la Garde, le lieutenant Sch&fer, du régiment d'artillerie de campagne n° 104, le sous-officier Roc-howski, de la compagnie de lance-mines n° 173, et le lieutenant Lothe, du régiment d'artillerie de campagne n° 229. Ces deux derniers jours, nous avons descendu 65 avions ennemis. Le lieutenant Baumler a remporté ses 40° et 41e victoires aériennes. tS Berlin, 4 octobre. — Officiel du soir: Nous avons repoussé de violentes attaques prononcées par l'ennemi des deux côtés de Roulers, au nord- de Saint-Quentin, près du Chemin des Dames et en Champagne.Entre l'Argonne et la Meuse, une nouvelle tentative de percée des Américains a échoué. *** Berlin, 5 octobre : Dans la zone barrée autour de l'Angleterre, nos sôus-marins ont coulé 23,000 tonnes brut, dont deux vapeurs-citernes. Constantinople, 3 octobre. — Officiel : Le calme a régné sur le front en Palestine. L'ennemi n'a pas dépassé Damas jusqu'ici.La situation ne s'est pas modifiée sur les autres théâtres de guerre. Berlin, 4 octobre — Officieux : L'ennemi a commencé hier à 6 h. 15 du matin la préparation de ses attaques en Flandre. Il a pris sous un feu violent le front de St-.den au sud-e<3t oe Moorslede et a violemment bo n-bardé aussi les villes de Roulers et d'In^imu..'-ster. Nous avons démoli douze des tante qui appuyaient cete attaque. L«s attaques sur le front entre le Gatelc-t <»t Lesdins ont succédé' h un feu roulant déclan-ché pendant une demi-heure à 6 heures du matin. Les Anglais y avaient mis en ligne, outre des troupes pour la plupart fraîches, de fortes escadrilles de tanks et d'avions. La cavalerie anglaise qui a attaqué l'après-midi Ramin<x>urt et Montbrehain, a été complètement anéantie par nos canons. Nos contre-attaques ont atteint à l'ouest, de Beaurevoir et à l'ouest de Montbrehain une ligne que nous avons maintenue contre toutes ies nouvelles attaques que l'ennemi y a prononcées jusque dans la soirée. Entre Seque-hart et Lesdins, des attaques prononcées dans le courant de la matinée ont croulé sous notre feu concentrique. Les attaques en Champagne ont été précédées d'un très violent feu roulant qui a duré deux heures. A l'ouest de la route allant de Somme-Py vers le nord, nous avons fait avorter des attaques que des tanks ont renouvelées par trois fois, chaque fois après préparation d'artillerie, et avons repris par deux oontre-attaques le Westenberg et la hauteur de Médéa. Au cours de leurs vaines attaques contre les hauteurs au sud de Liry et au sud-ouest de Montoy, les Français et les Américains ont subi des pertes particulièrement lourdes sous le feu de nos canons. Au cours d'acharnés combats partiels livrés des deux côtés de l'Aisne, nous avons fait 100 prisonniers. Entre l'Argonne et la Meuse, la canonnade s'est ranimée l'après-midi. Communiqués (tes armées alliées Paris, 4 octobre. — Officiel de 3 heures: Au cours de la nuit, nous avons réalisé une avance à l'est de Lesdins, dans la régions de Saint-Quentin. Au nord et au nurd-ouest de Reims, des opérations de détail nous ont permis d élargir nos têtes de pont à l'est du canal et d'améliorer nos positions dans la région de Bétbeny. Une centaine de prisonniers sont restés entre nos mains. En Champagne, les troupes franco-amé-ricaines ont élargi leurs positions au nord- ouest du Blanc-Mont et de la ferme Médéa. *** Paris, 4 octobre. — Officiel de 11 heures: Au nord de Saint-Quentin, nous avon.i pris une part active à la dure bataille engagée dans la position Hindenburg. Nous nous sommes emparés du Chardon-Vert au sud de Séquehart et de plusieurs bois fortement organisés. Plus au sud, nous avons repris pied dans Lesdins et enlevé Morc>ur..L'en-nemi a contre-altaqué violemment à plusieurs reprises. Tous ses efforts ont été brisés sans autre résultat pour lui que de lourdes pertes. Nous avons fait plus de quatre cents prisonniers et pris quatre canons lourds, dont deux de 210. En Champagne, les troupes franco-américaines ont remporté, au cours de la journée, de sérieux avantages et complété leurs succès d'hier. Sur leur gauche, elles ont poussé leurs lignes à plus de quatre kilomètres au nord d'Auberive et à huit kilomètres au nord-ouest de Somme-Py jusqu'à l'Arues. Les villages de Vaudesin-court, Dontrien, Saint-Souplet, les bois de la région de Grand-Bellois, ont été conquis en dépit de la résistance de l'ennemi. Plus à l'esi,elles ont progressé jusqu'aux abords de Saint-Etienne-sur-Arnes et pris pied sur ie plateau d'Orl'euil ; le village de ce nom a été enlevé. Nous avons évacué Challerange qui n'est à aucun des adversaires, ce village étant sous le feu. intense des deux ar-uueriea.Londres, 4 octobre. — Officiel : Hier, à la fin des combats, nos troupes tenaient le plateau à l.bUû mètres au nord-est de JSequehart et avaient repoussé à Gouy et au Catelet les contre-attagues de l'ennemi. Depuis, les Allemands ont exécuté à Sequehart une seconde contre-attaque qui a été re-poussée.Au cours de nos opérations exécutées hier au nord de Saint-Quentin, nous avons fait largement 4,000 prisonniers. Combats locaux fructueux pour nous au sud de Beaurevoir et aux abords méridionaux de Cambrai. Nous avons légèrement avancé nos postes au nord-est d'Epinoy et repoussé une attaque dirigée par l'ennemi contre nos postes au sud de Brèches et de SaintrVaast. Au nord de la Scarpe, nous avons progressé entre Oppy et Méricourt. Plus au nord, nos troupes avancées ont atteint le chemin de fer à l'est de Lens et la ligne générale Vendeuil- le-Vieil-Wincies-BercIan-Fournes-Houplnes. *** Rome, 4 octobre. — Officiel : En Judiearie, des attaques exécutées hier par nos patrouii.es près de la vsiié'î a A-bana, ù proximité de Creto, et sur le versant sud-ouest du Nozzoli, ont forcé l'ennemi à replier ses positions avattties en abandonnant des morts sur le terrain et en laissant des prisonniers «..ntre nos rna:ns. Ce matin, nos détachements ont hardiment attaqué les tranchées ennemies établies autour du sommet du monte Pertica, durs le secteur du Grappa ; ils ont infligé de fortes pertes aux Autrichiens et ramené uaie trentaine de prisonniers et 5 mitrailleuces. Dans ie Val Daone, nous avons repoussé des détachements ennemis. Grande activité de l'artillerie dans la vallée de l'Astico, sur ie haut plateau d'Asiago et le long de la Piave. Grande activité aérienne réciproque. Trois avions ennemis ont été descendus au cours de combats aériens. EN AMÉRIQUE Washington, 4 octobre : La proposition de loi tendant à accorder le droit de vote aux femmes n'a pas réuni, au Sénat, la majorité des deux tiers qui est nécessaire pour modifier la Constitution. Berne, 3 octobre : Dans les Etats du nord-est des Etats-Unis sévissent de terribles épidémies d'influenza et de pneumonie : l'Etat de Massachusetts a dû solliciter l'envoi de secours médicaux du Canada. Les événements de Russie ■ Berlin, 4 octobre : Le grand navire de combat russe Volga et un certain nombre d'unités navales russes construites pendant la guerre, qui se trouvaient jusqu'ici sous contrôle allemand, ont été occupés par nous. Les forces navales coalisées dans la mer Noire ont été de la sorte considérablement renforcées en vue de protéger les Détroits. Cette occupation a été faite d'accord avec le gouvernement de Moscou. *** Moscou, 5 octobre : L'u Orendurgski Karal n publie la déclaration officielle suivante du président du Conseil japonais à propos de l'intervention du Japon en Sibérie: — Des troubles ont éclaté en Sibérie. Nous avons décidé de la sauver. Nos Uou-pes y opéreront de commun accord avec celles de l'Entente ; elles se battent pour rétablir l'ordre. Durant la guerre actuelle, le Japon a une importante mission à remplir à l'Ouest; en conséquence,nous devons sauver la Russie. Toutefois, nous n'avons pas l'intention de nous mêler de ses affaires intérieures. » D'après une information du journal «Omskaja Jisn», le général Jamquien a été nommé commandant des Tchèques-Slovaques à la suite d'un accord conclu entre le gouvernement français et le Conseil national tchèque. *** Berlin, 4 octobre : On mande de Varsovie que le chef de la police politique à la préfecture de police allemande, le Dr Schulze, a été assassiné en pleine rue par deux hommes, qui ont tiré sur lui quatre coups de revolver. Les journaux de Varsovie s'accordent à voir dans cet attentat une vengeance politique. Les autorités allemandes ont offert une prime de 1O.0OO mark, pour la capture des coupables. ûiroiMtie Bruxelloise Bruxelles palpite des grandes émotions. Le génie de la Mort et celui de la Victoire planent sur l'Europe, se posent et s'envolent tour, à tour, ci et là. Les peuples haletants suivent ces évolutions tragiques auxquelles sont attachés leurs destins. Dans notre petite Belgique, où se reflètent depuis des siècles tous les événements fastes et néfastes de l'Europe, où nous avons, depuis César, subi à peu près toutes les fortunes diverses des petits Etats que le sort attache au destin des grandes puissances, nous suivons avec angoisse des événements décisifs, attendus par les peuples après quatre années de combats, et nos âmes et nos cœurs demeurent en suspens, autant pour l'avenir particulier du pays que pour celui de l'humanité tout entière. Verra-t-elle enfin bientôt la fin de ses souffrances ? Un duel gigantesque a lieu entre deux hommes qui sont devenus les points de mire du monde civilisé. Oui, ce monde, aujourd'hui ensanglanté, il faut bien l'appeler civilisé,: malgré tout. Car la lutte qui se joue emprunte des armes perfectionnées, des méthodes d'ex^ termination et de défense savantes; elle ré-1 clame, des hommes qui la livrent, une psychologie nouvelle, bien différente de celle qu'exigeaient les anciens combats; elle réunit, enfin, un ensemble de conditions formidables, jamais entrevues, jamais ouïes jusqu'ici, de la grandeur et de l'immensité desquelles il faut, quand même, en dépit de l'horreur, faire; don à l'ingénieuse civilisation moderne qui, seule, a pu mettre en ligne de tels hommes et de tels moyens. *** Diplomatie, humanité, justice, tout a été refoulé. Toutes les organisations des siècles précédents ont été remises en cause. Un monde nouveau doit sortir du conflit des armes. Toute colossale qu'elle est avec ses millions de soldats, ses millions de morts, ses millions de blessés, ses millions d'infirmes, cette lutte gigantesque, qui a dressé des mondes les uns contre les autres, aura-t-elle jamais son chantre pour la rendre aussi célèbre et aussi immortelle que la classique lutte des trois Horace et des trois Curiace, choisis pour, le salut commun, entre Albe et Rome, belli--queuses rivales ? Aura-t-elle son génie, aura-t-elle son Corneille ? Cet Iliade aura-t-elle son Homère ? Une lutte» aussi formidable paraît dépasser ce que le génie humain peut espérer traduire; sans doute elle aura ses historiens et ses statisticiens, mais devant das exploits d'une pareille envergure, la poésie la plus exaltée n'aura pas de mots; le poète n'aura pas de souffle pour traduire l'antithèse du sublime et dei l'horreur qu'elle déploie depuis quatre années lj Dans cette lutte titanesque, où les soldatsj sont les corps, songe-t-on parfois aux deux têtes qui en dirigent les mouvements? Songea t-on au poids des responsabilités que ces deux consciences assument ? Quel doit être en ce moment surtout l'état mental des deux généralissimes dont les exploits ont le monde entier pour témoin ? Chacun d'eux est obligé de penser pour tous, et chacun représente les vies et les idéals de plusieurs empires 1 • Comment dorment-ils ? Quels assauts, quelles vagues de fluide humain ne doivent-ils pas supporter? S'en accroissent-ils ou s'en énervent-ils ? Ce sont là des problèmes que les études de la psychologie et de la physiologie et des mystères de l'esprit n'ont pas encore permis de résoudre ou même d'approcher. Toujours est-il que le flot des vœux, des espoirs, les voix implorantes, les désirs, les haines, l'amour idolâtre et fanatique doit, les assaillir à leur insu, comme des vagues! formidables. En sont-ils ébranlés? En sont-ils raffermis? Quels hommes d'airain réclame une pareille tâche! Le soldat, lui, se libère de son é.nervement par le feu de l'action et la furia ; il' est tout à l'instinct et se borne à l'exécution simple et immédiate de l'acto commandé, et, quel que soit son sort, il est absous par la mort, si elle( le frappe. Il n'en est pas de même dçs deux hommes sur lesquels l'Europe et l'Amérique ont les yeux fixés. Eux doivent garder leur calme dans les moments les plus effroyables, ne pa* se laisser échauffer par le,succès ni démonter" par les revers. Il faut qu'ils soient inacces-, si'qles à ce genre de fièvre enthousiaste qui risque de fausser l'interprétation des événe-! ments et d'engendrer des manœuvres irrépa--rables dans l'action. Ils ne peuvent pas se tromper. La mort ne les absoudrait pas. Ils. n'ont qu'un devoir : c'est de vivre pour, vaincre. Quelle oreille attentive et subtile ne faut-il-pas pour mener à bien un pareil orchestre-dont les exécutants et les instruments de bronze se suivent sur plusieurs milliers da kilomètres, jusque dans les entonnoirs des vallées et sur les gradins des montagnes ! . Quel sens de l'harmonie ne faut-il pas à chacun pour que la partié conserve de part et d'autre cet ensemble et ne soit la déroute ou la cacophonie subite de part et d'autre! Et il faut que ces hommes, qui savent ce que c'est que de vivre, de souffrir et de mourir sans revoir les siens ni sa patrie, fassent taire leur cœur. Il ne faut pas qu'ils se laissent troubler par les cris des blessés et des mourants, les hécatombes que forment au loin sur la terre ensanglantée les manquants ! Le spectacle des ambulances, des Croix-Rouges, des hôpitaux, ne peut entraîner leurs résolutions. Il faut oser se dire que tout cela est la suite des ordres donnés et oser entrevoir un avenir encore plus sanglant peut-être comme conséquence d'autres ordres dont ce seront eux encore qui porteront l'honneur ou le remords. Il faut oser se rappeler que si le devoir du civil c'est la paix, la maintenir et la rappeler, celle du chef d'armée c'est la guerre, et il n'a que la victoire pour lui donner acquit. Quelles charges effroyables les nations ont mises sur les épaules de Foeh et de von Hindenburg, et il nous faut reconnaître aujourd'hui que tous deux, de part et d'autre, les supportent en titans. La gigantesque lutte qui se livre est un spectacle émouvant en dehors des questions de politique, en dehors des questions de nationalité, qui ne sont que des questions de village en regard de l'universelle mêlée. On comprend que ce spectacle passionne le monde entier; le rêve le plus fou n'aurait pu faire surgir des profondeurs du cerveau le plus exalté les images d'une lutte pareille à celle que le XX0 siècle oifre à la réalité sous les couleurs les plus sublimes et les plus atroces. RAY NYST. PETITE GAZETTE t Le linge de corps g — Suis-je une dame «très bien»? •— Vous êtes une dame « très bien ». — Or, Monsieur, la dame « très bien » que je suis a le chagrin, mélangé de quelque honte, de vous faire assavoir qu'elle n'a plus, en tout et pour tout, que trois chemises. Voilà où elle en est, la dame « très bien » que vous avez de-. vant vous ! Au début de la guerre, il y avait des Piles de chemises dans ses armoires; oui, des piles, et peut-être vous souviendra-t-il qu'un jour, accompagnée de sa bonne qui( pliait sous la charge, elle vous en apporta; toute une cargaison pour vos pauvres. La guerre ne devant, n'est-ce pas ? durer qu'un an au plus, la dame « très bien » s'était dit qu'elle Oimssîc'ïO © JOURNAL QUOTIDIEN — Le Numéro : SO Centimes 5* flgnééT— lfê0 1896

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Dit item is een uitgave in de reeks La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie behorende tot de categorie Gecensureerde pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1914 tot 1918.

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