Vendredi 2 Juillet 519t N9 235. Vendredi 2 Juillet 1915 LA BELGIQUE ADMINISTRATION ET RÉDACTION 31, I&ontagrne-aux-JEîerbes-lPotaffères, BRUXELLES bureaux : de 9 à 17 heures Jos. MORESSÉE, Directeur JOURNAL QUOTIDIEN LE NUMÉRO : 10 CENTIMES !La petite ligne . fr. Réclame avant les annonces 1 .Oi3 Corps (la journal 4- CO Faits divers i S.GO j Nécrologio 2.00 LA GUERRE 333" jour de guerre Les Russes ont fait face, le 29, à l'armée von Mackensen sur le Jiug ; sur la Gnica-Lipa également leur résistance a commencé à so manifester. Néanmoins, la situation dans l'est de la Galicie n'a pas changé, et les choses sont restées en l'état sur le Dniester. En revanche, l'offensive menée au nord-ouest de Rawaruska sur territoire russe par l'armée de l'archiduc Joseph-Ferdinand, a sérieusement modifié les positions des belligérants dans le secteur qui s'étend au nord et au nord-est de la Tanew. Partie de To-maszow qu'elle venait d'occuper à 10 kilomètres de la frontière, l'aile droite do l'armée de l'archiduc s'est avancée soudain d'une trentaine de kilomètres jusque près do Zamoso, établissant sa liaison avec l'aile gauche de l'armée von Mackensen le long d'une ligne reliant, au sud-est de Zamosc, la localité russe de IComarow à Beb>, qui se trouve dans le noixl de la Galicie, sur la Solotkija, à 20 kilomètres à l'ouest do Ivrystynopol que baigne le Bug. Simultanément, le centre et l'aile gauche de l'armée de l'archiduc ont progressé jusqu'à la lisière nord de la vaste j)laine qui s'étend sur une largeur de 25 à 30 kilomètres au nord de la Tanew. 119 y ont atteint la ligne Frampol- Zak likow et se trouvent désormais à proximité do celles de leurs divisions qui occupent Sawichost sur la rive gauche de la Vistule. C'est des considérables progrès ainsi réalisés par les Austro-Allemands à l'est de la Vistule que s'occupe le colonel Repington dans l'article du ,,Times" que nous reproduisons ci-dessous. Notamment la question, que nous avons nous-mOmes ici récemment soulevée*, do la liaison des armées russes qui . opèrent en Pologne et de celles qui ont été refoulées dans l'est do la Galicie, retient à juste titre l'attention du chroniqueur militaire anglais. Son article est incontestable mor.rç instructif au point de vue de l'ensemble de la situation militaire en Russie ; le voici : »— Si les armées russes du sud peuvent C'tre rejafcé« do la ligne de Bug, à l'est de I>emberg, et notamment si leur droite peut ôtrq tournée de sorte quo ces armées soient séparées de celles du nord-ouest, lo grand quartier général allemand sera fortement enclin à exploiter ce succès et à choisir la oor«c.néte totale de la Pologne russe comme objet do ses prochains efforts. Il y a plusieurs armées allemandes dans les provinces balriques, en Prusse orientale et sur les fronts de Pologne, qui pourraient prendre part à ces opérations contre les années russes du centre et du nord. Si d'autres années allemandes peuvent coopérer par le sud et tourner les lignes do la Vistule et peirt-ftfcre le Bug, les Allemands pourront s'attendre à de bons résultats. Le but principal de l'offensive austro-allemand® dans l'Est), à savoir la défaite çfifoi sirve, l'écrasement des armées russes, n'a pas encore été atteint, et comme l'Allentignc aurait peu d'intérêt à laisser cette tâche inachevée, la probabilité est qu'elle s'efforcera de la terminer. Quelle stratégie les armées russes doivent-elles adopter à l'heure actuelle 1 C'est là une question à laquelle l'état-major de nos alliés donne sans doute l'attention qu'elle mérite. Les armées russes du sud, si elles ne peuvent se maintenir sur le Bng, doivent-elles se retirer à l'est, vers Kieff, ou devront-elles essayer do marcher vers le nord et demeurer en contact avec les armées du centre ? Si les armé-ce du sud se retirent vers l'est, elles peuvent établir leur base ; sur la Russie du sud-ouest et avoir les ressources de oetto région à leur disposition, mais entre elles et les armées du centre il y a la rivière Pripet et la région des ' marais, qui, bien que desservie çà et là par des chemins de fer et des routas, constitue un très sérieux obstacle et empêche une coopération très intime entre les armées. Supposons encore que les armées du sud, soit obligatoirement, soit volontairement, se retirent à l'est : les armées centrales russes devront-elles rester sur la Vistule ou de-vront-ellos se retirer sur le Bug, et de quelle manière leur coopération avec les armées du sud sera-t-elle le mieux assurée ? Seuls peuvent répondre à ces questions ceux qui connaissent exactement la situation des armées russes en ce qui touche les effectifs efc les munitions, mais nous pouvons être sûrs, étant donné la carrière du grand-duc, qu'il maintiendra ses armées à prix g* çis'il n'h&étera pas à abandonner du territoire à l'ennemi si tel abandon temporaire lui est favorable. Nous savons bien qu'en tout cas las troupes russes feront payer cher à leurs ennemis chaque mètre de terrain que. ceux-ci gagneront. Certainement nous ne sommes pas sûrs, nous, les Alliés, que 1e quartier général allemand n'opérera pas une concentration dans l'Ouest. Notre devoir est de nous attendre à cette éventualité et de nous préparer un succès." * • * Sur 1e front dans l'Ouest, l'allure des hostilités n'a rien de bion passionnant pour 1 l'instant. En revanche, elles ont pris plus ! d'ampleur sur l'Isonzo, où les Autrichiens disent avoir repoussé une attaque générale 1 des Italiens. A en juger par les communiqués turcs, les seuls que nous puissions consulter en l'absence de nouvelles officielles fies Alliés, 1 on se bat aussi avec acharnement, mais 4 pour ainsi dire sur place, dans la presqu'île { de Gallipoli. i * i SUR MER 'Christiania, 30 juin : c Le vapeur „Marna", de Mandai, jaugeant r DU tonnes, qui se rendait de Drontheim à t Lçith, a été torpillé et coulé par un sous- s marin allemand à 10 milles mjarins au large de Aalesund. On croit qu'il était chargé do bois, matière de contrebande. Copenhague, 30 juin : Lo vapeur^ „Drottning Sophia", de la Société Svca, à Goteburg, a été capturé par les Allemands et amené à Swinemunde. Il ko rendait de Stockholm à Goteburg, chargé de colis. Londres, 30 juin : Ce matin, le vapeur „Nieuwe frotter-dam", de la ligne Holland-America, qui était à l'ancre, a été heurté par un vapeur anglais dont le nom n'est pas connu. Le ,, Nieu we-Rott erdam ' ', qui avait beaucoup de passagers à bord, a été endommagé à bâbord. LE DNIESTER Le Dniester, le> Tyras dos Grecs, le Tourla Ô3S Turcs, prend naissance en Galicie dans un petit lac des Carpathes, situé à environ 9 kilomètres de Turka, à •i(> 32P do latitude nord et 20° 39' de longitude; sa source est donc peu éloignée do celle du San. Il descend eu arc de cercle vers lo sud-est, arrose, jusqu'à Sambor, la vallée transversale de ces montagnes et, après avoir franchi, d'un cours tranquille, la cime des Carpathes ouraliennes, baigne une contrée fertile et boisée jusqu'à Mohi-!ow. A partir de ce point, il forme plusieurs rapides et de nombreuses cataractes, notamment celles de Jampol. Il creuse ensuite profondément son. lit, coule entre deux rives escarpées, pénètre dans les terres de la Russie méridionale et y descend à travers dos prairies basses jusqu'à son estuaire, nappe d'eau do 28 kilomètres de k>ng, do 7 kilomètres de large et do 330 kilomètres d'étendue, avant, où se dressent sur la rive est la bourgade d'Ovidiopol, efc sur la rive ouest la ville d'Akkerman. Devant son estuaire s'étendait -jadis une langue de terre sablonneuse qui a été crevassée voici un siècle par les eaux de la mer et les glaçons du fleuve, et qui ne forme plus maintenant qu'une chaîne d'îles basses et étroites. Le Dniester ressemble, à bien des égards, à son puissant voisin le Dmiéper. Il prend naissance, comme lui, dans la région des forêts pour traverser les ,,Terres Noires", puis des steppes nuC3 et se jjtor ensuite dans un liman du Ponfc-Euxin. Il se déplace aussi en rongeant sa rive droite et passe également sur les seuils do granit, mais son lit est d'ordinaire beaucoup plus profondément creusé. 11 est presque partout étroit et recouvert d'une grande épaisseur d'iSau comme celui du PrutU, rivière parallèle au Dniester et qui en est comme une reproduction en petit. Le Dniester a ceci do particulier qu'il présente une espèce de flux et de reflux. Ses écarts de portée entre ks maigres et les crues sont plus considoraMcs quo ceux du Dnvéper. Quelques-unes do ses crues, notamment celles do 1829, 1842 et 1843 furent telles quo les riverains ignorants accusaient les Autrichiens de la Galicie d'avoir d.tourné l?-s eaux d'un aufra fleuve dans celui qui débordait sur leurs campagnes. Le Dniester développe quelques parties do sa vallée avec une singulière majesté de ligne et ses affluents le rojoignent en donnant à ses I ramifications l'aspect de la ramure d'un i chêne. Dans l'ensemble, c'est l'un des | cours d'eau les plus tortueux de la rerre. Oe la bouche du Yagenlik à la mer, la distance en ligne droite est seulement de 147 kilomètres; à cause de ses détours, le fleuve compte, dans cotte partie, 390 kilomètres. «Pour parcourir 870 kilomètres, il en fait en zigzaguant 1.371 au total, presque autant que lo puissant Duiépor. En outre, le lit fluvial s'allonge incessamment au dépend du liman salin dans lequel entrant ses eaux. L'ancien bras qui s'unissait à l'extrémité septentrionale de ce golfe, s'est - oblitéré depuis longtemps, et c'est «(ans un bras latéral allant rejoindre le golfe sur la rive orientale, que se déverse maintenant l'eau du fleuve, menaçant do séparer peu à pou du liman la baie du Nord, appelée on tartare Ivara-Gol, ou lac Noir. La largeur maxima du Dniester atteint fliO ïnètres; elle ne varie en moyenne quo de 150 à 225 mètres. Le fleuve roule des eaux rapides, jaunes, boueuses et mal saines. Les quartiers de roo qui obstruent son lit, rendent en plusieurs endroits la navigation difficile et même dangereuse. Sur certains points, on trouve des bas-fonds à peine recouverts d'un mètre d'eau ; sur d'autres, la profondeur est do 10 mètres.Il entre en territoire russe près do Choisi», «fcîpafe la Bessarabie, à droite, do la Fodolie et du gouvernement de Kherson, à gauche, et peut être considéré d'une manière générale, dans sou cours moyen, comme la limite ethnographique naturelle entre les Russes et les Iïoumains. En Galicie, il reçoit comme affluents, à droite, la Stryi, la Swica, la Lomitza et la Bys-trsyca; à gauche, la Zlotalipa, le Btrypa et le Sereth. Les affluents qu'il reçoit en llussb isont peu importants : c'est en Po-lolie, le Sbrusch, le Swaneta et lo Smo-tritch; en Kherson, le Jahorlik et le Kurt-îchigam; on Bessarabie, lo Reuth et la ftotna. Aucun de ses affluents n'a un ;ours très considérable. Le bassin du fleuve b une superficie de 76,860 kilomètres carrés, dont 42,781 mètres carrés «n territoire •usse. Il baigne Chotin, Ataki, Mohilow, Fampol, Sorok, Doubossary, Grogoriopol, 'iender et Tiraspol. Les eaux du Dniester sont très poisson-leuses. Los esturgeons quo l'on y pêche ►nt en Russie une réputation sans égale. )n y trouve encore des brochets, des caries, des anguilles, du saumon. Parmi les toissons du Dniester,comme aussi du Duié->er et du Danube, il s'en trouve beaucoup [ui ont un caractère spécial et constituent me faune distincte. Pour en expliquer 'origine, M. Kessler, a imaginé quo la lia tue des Balkans rejoignait autrefois les lontagnos do la Crimée et limitait ainsi ii grand bassin d'eau douce où se dévoraient ka flouves de la Russie méridio nale. De ces poissons de la faune Borys-thémeniie, deux seulement se retrouvent ailleurs : l'aprou ou ,,aspro vulgaris" dans ie Rhône et li'„accrina^rossica" dans le Don. Avec le Bug et le Dniépor, le Dniester esc la seul cours d'eau navigable do la Russie méridionale, entre le Danube et lo Don. Seulement, quelquefois vers la fia •l'avril et pendant le mois de mai, les bas-affluente de ce fleuve roulent assez d'oau pour faire flotter des troncs d'arbre et pour porter des radeaux et mcme des barques. La navigation, sur le Dniester, est très importante pour le sud-ouest de- la Russie, étant donné que ce fleuve traverso les régions riches en céréales de la Podolie, de la Galicie et de la Bessarabie. La durée moyenne de la navigation est do 2-13 à -89 jours. Grâce aux améliorations effectuées par le gouvernement russe, elle a pris un grand développement, surtout on ''-e qui concerne lo transport des céréaleis et des bois dé construction. Dès 1840 a été constituée, à l'instigation du gouvernement, une société de navigation qui fait lo service entre Ovidiopol, Akkerman, Majaki ot Odessa. DÉPÊCHES DIVERSES iLiaie, dO juin : Ou négocie en ce mpment un troisième emprunt intérieur, dit de mobilisation. Cet emprunt s'éleverait à 100 millions de francs ot serait pris par les banques cantonales et le syndicat bancaire suisses. ^ * Londres, 30 juin : La „Gazette" publie l'interdiction pour iCs sujets britanniques de faire du commerce avec les sujets ennemis et leurs établissements au Maroc, au Siam, en Chine, on Perso. » _ , * * Londres, 29 juin : Sir Edward Grey est revenu à Londres :>t reprendra sous pou la direction du ministère des affaires étrangères. • * * Londres, 29 juin : Une grande réunion s'est tenue au Guiîd-hall ; M. Asquith et M. Bonar Law y ont pris la parole. Après quo lo lord-maire eut assuré que la métropole participera largement au nouvel emprunt do guerre, M. Asquith a déclaré que le 6uceès en était assuré. Il a demandé que tous, restreignent leurs dépenses de façon à mettre à la disposition do la nation le maximum des ressources qu'ils peuvent réunir. M. Bonar Law, lui, a témoigné sa sjv tisfaction sur la manière dont marche l'enrôlement.^ „ Lorsque la guerre a éclaté, a4-il Jit, le rôle de l'Angleterre était d'assurer la domination des mers et de fournir la grosso partie do l'argent nécessaire : la Grande-Bretagne n'a pas failli à ce qu'on attendait d'elle." • * ♦ Osaka, 30 juin : A l'intervention dn gouvernement japonais s'est constituée, à Osaka, la Banque Est-Asiatique, au capital de 4 millions de yens. Son but est da favoriser les intérêts commerciaux japonais au sud de la Mand- chourie et à l'est de la Mongolie. » » * Paris, 29 juin : Le correspondant du „Temps" à Pétrograd apprond de bonne source que les négociations avec la Suède concernant la suppression de l'interdiction du transit des marchandises da la Suède en Russie prennent une tournure favorable. Lo gouvernement suédois serait disposé, paraîlril, do rapporter la mesure; mais à condition que, do son côté, l'Angleterre exerce avec moins i!e sévérité La surveillance sur les importations en Suède. » * . Pétrograd, 29 juin : Lo Conseil dos ministres a décidé de prolonger lo moratorium en Pologne de quatre mois et de dépenser 3 millions de roubles, •lu lieu dos S raillions demandés, pour approvisionner en produits alimentaires la ville de Varsovie. Stcekholm, 20 juin : L^Aftonbladet" annonce que, d'après une information du ministère des affaires étrangères, lo gouvernement allemand a libéré le vapeur ,,'i'liorsen" et sa cargaison, sauf quelques moteurs do navires. . * * New-York, SO juin : Los Etats-Unis sont résolus à empêcher un nouveau mouvement révolutionnaire au Mexique. Uno enquête a été ouverte au sujet des secours financiers accordés en Amérique à certaines associations mexicaines. On croit que Iluerta prépare un coup de main au nord du .Mexique, où dos mitrailleuses et des munitions sont expédiées do- puis quelques semaines. * 0> * Londres, 29 juin : Le ministre Loug a déposé à la Chambre des Communes un projet de loi établissant un registre national où seront inscrits tous les habitants, hommes et femmes, âgés do 18 à1 65 ans. L'exposé des motifs signale l'importance qu'il y a à maintenir l'industrie et la finance du pays à un niveau normal. Le projet vise à obtenir le maximum de production avec le minimum de frais. Sur les billots d'inscription, les ' intéressés devront déclarer s'ils se mettent volontairement à la disposition du gouvernement pour accomplir un travail autre que celui qu'ils font habituellement. * * * Athènes, 30 juin : Le journal „Patris" annonce que la refaite do M. Zographos, ministre des af- i 'aires élrangères, est imminente. M. Guna-•is reprendra provisoirement son porte-'euilîie. La retraite du Cabinet tout entier ie siérait d'ailleurs retardée que par l'état le santé du Roi. . * * 0 Copenhague, 80 juin : Une deuxième ambulance auxiliaire <bv-îoise, composée de quatre médecin g et de quatorze infirmières, est partie aujourd'hui .pour la Serbie. Une troisième ambulance auxiliaire partira au mois d'août. $ * Paris, 30 juin : Par ordre du ministre de la guerre, le nouveau casquo sera prochainement remis aux soldats qui se trouvent au front. Les oxpériences faites ont, paraît-il, démontré que ce casque, qui pèse 270 grammes et qui est constitué par une tôle de 7 millimètres d'épaisseur, diminue de 60 p. c. le pourcentage des blessures produite» à la tête par les éclats de shrapnClls. * * * Paris, 30 juin : D'après une information do Rome, l'état-major italien so prépare à uno campagne d'hiver. m ^ Bâlo, 30 juin : Les nouvelles disant que les négociations relatives à la constitution d'un trust d'importation- avaient- abouti «oui prématurées. Les négociations continuent entre le Conseil fédéral ot les délégués français, anglais et italiens. • * * Paris, 30 juin : On annonce quo les troupes du général Oaranza, commandées par lo général Gon-/,alès, ont conquis Mexico et repoussé les zapatistes. Les Faits du Jour M. Clémentel, président de la Comission d'agriculture à la Chambre française, a informé cette commission que dès le jour où l'on avait soulevé la question d'ouverture lo la chasse cette année, il avait saisi le ministre do l'agriculture d'uno trCi3 vive protestation. Il estimo que ootte mesure serait ckfs plus mal accueillis non seulement parmi les chasseurs mobilisés, mais parmi tous les soldats. Pour les régions où la "iilturo souffre do la pullulât-ion de certains gibiers, les préfets, qui ont pleins pouvoirs i cet effet, n'ont qu'à autoriser des battues.Mais il ne peut s'agir que des animaux .'lasp-îï par la loi comme nuisibles. Le. «oiwmRsion a unanimement approuvé l'initiative de M. Clémentel et l'a chargé de •'.tire connaître d'urgenee sa décision au gouvernement. D'après un chasseur dont k; ,,Figaro" donne l'opinion, l'interd-ietion de la chasse a coûté à l'État français, en lOi.é, de 80 à 100 millions. De toutes les industries qui ont eu i souffrir de la guerre, écrit le ,,Matin", v en est peu qui soient menacées d'une cri»* aussi grave ot aussi prochaine quo ceik du fil. La consommation énorme que les fournisseurs d'effets militaires ont fait de ce produit depuis le début des hostilités a épuisé à peu près complètement les stocks existants.— Il est exact, disait lo représentant d'une des plus importantes maisons du faubourg Saint-Denis, quo le fil est sur le point do devenir rare. Ses prix ont déjà au^mer.t* dans des proportions sérieuses. La crise d-_> fil semble donc inévitable. Les raisons 1 Elles sont aussi simples quo peu nombreuses. On sait que les fabriques de fil les plus importantes se trouvent eu Angleterre efc dans Je nord de la Franco. Or, la j lu-part des usines anglaises sont mobilisées ot affectées à la fabrication des o:|ûs ou des munitions. D'autre part, la région do Lille* qui occupe la seconde place dans la production du fil, est depuis longtemps entre les mains des Allemands. L'Italie pouvait, avant son entrée dans le conflit, nous venir en aide dans une certaine mesure; nous ne devons prus compter sur elle désormais, pas plus que sur l'Espagne, dont la fabrication suffit à peine pour la consommation du pays. La crise qui menace l'industrie du fi.i semble donc insoluble tant que le Nord do la France sera entre les mains des Allemands. Et si l'on ajoute aux considérations qui précèdent le manque do personnel dû à la mobilisation dans les quelques usines françaises disponibles, on constatera que seule l'évacuation do Lille et do la l>elgi)juc pourra mettre un terme à cette grave situation. ! En France, les montres ornées du portrait de Joffre en gravure sont demandées (partout; en Allemagne il en est de même pour les montres Hmdenburg. Or, ces montres ne se fabriquent ni en "France ni en Allemagne, mais en Suisse, dans le Jura. Et c'est la môme maison qui, sans doute pour ne pas faire suspecter sa stricte neutralité, les fournit à la France et à l'Allemagne.Les montres Joffre et les montres Hin-denburg sont faites exactement sur le même modèle : on les laisse se régler mutuelie-lement. Leur séparation ne survient qu'après l'estampillage des portraits respectifs, mais alors elle devient radicale. Car s'ima- j gine-tr-on quel tollé on soulèverait si, par une erreur d'expédition, les montres Joïfre prenaient la route do l'Allema-gno et les montre Hindenburg le chemin de France Les montres de guerre — est-ce ass^ drôle 9 — sont neutres. Au cours des travaux faits à une assez grande profondeur, à quelques kilomètres ui nord de Nancy, on a découvert un ci-notièro datant du IVe ou du Ve sièelo. [/architecte des monuments historiques de a ville de Nancy croit qu'il date des temps nérovingiens. Un certain nombre d'objets, les bijoux et des armes, ainsi que plusieurs squelettes, ont été trouvés dans un état de jonsorvation parfaite. Le docteur Lentrot, médecin attaché an corps expéditionnaire français en action en Turquie, a annoncé à l'Académie des inscriptions, à Paris, qu'en creusant des tran-îhées sur un point de la presqu'îil de Oal-Lipoli qu'il précise, on a mis à découvert m grand nombre do monuments grecs dont il envoie la description. COMMUNIQUÉS OFFICIELS Il I .11 ■ I II» I III. 1.1 — 1 | Communiqués allemands Berlin, 1er juillet. — Officiel de midi : Théâtre de la guerre à l'Ouest. Au nord d'Arras, la lutte pour la possession dos tranchées continue à notre avantage, au milieu d'une canonnade incessante.En Champagne, les Français ont attaqué vainement au sud-est de Eenns. Sur les Hauts-de-Meuse et dans les Vosges, il y a eu un violent d:iel d'artillerie. Des aviateurs ennemis ont jeté, sans résultat au point de vue militaire, des bombes sur Zeobrugge et Bruges. Théâtre de la gucrro.à l'Est. La situation n'a pas changé. Notre butin de juin est de 2 drapeaux, 2.5,093 prisonniers dont 121 officiers, 7 canons, 6 lance-bombes, 52 mitrailleuses, 1 avion et beaucoup d'autre matériel de guerre. Théâtre de la guerre au Sud-Est. Les troupes du général von Linsingen, après des combats acharnés, ont pris hier d"assaut les positions russes à l'est do la Giuta-.ijipa, entre ivtonisczu et Luozynoe et au nord do Rohatyn; 3 officiers, 2,:^ soi, dats et 5 mitrailleuses sont restés entre nos mains. A l'est de Lemberg, des troupes austro-hongroises ont pénétré également dans les positions ennemies. Les armées du maréchal von Mackensen continuent à avancer ordre 1e Bug et la Vistuie. À l'ouest do la Vistule, les Russes rccu-kent aïfojsi à quo/pies endroits après do violents combats. Los Alliés progressent suites deux rives do la Ivamiena. Le butin de juin des troupes alliées lut tant sous les ordres du général von Lin-singen, du maréchal von Maekenscn et du général von Woyrsoh est de 401) officiers, I-iO.liaO soldats, Bû canons et 268 mitrailleuses.« * * Vienne, 1er juillet. — Officiel provisoire: Sur la Gnita-Lipa, les combats coniâ-âueut. Sur les autres fronts, rien d'important. Sur le front do l'armée de PfiauiiJi.'-i.altin, calma absolu. Sur l'Isonzo iufé- î-i'.'UT. de violents combats sont engagés. * * » Vienne, 1er juillet. — Officiel d'hier : Front russe. Des combats qui tournent à notro avantage so»}t engagés en Galicie orientale sur <a G&ita-Lipa et le .f>ng, en aval do Ka-iiionka-Stramiiowa. Entre le Bug et ia v istule, l'enuemi recule. I^es amere-gardes -pii couvrent sa retraite ont été attaquées ei rejetées partout hier. Nos troupes ont traversé la plaine du Tanevr et pris la lisière des hauteurs près de Frampot-ZaUi-*ow. Ix; succès des armées aliices à l'est do la Vistule oblige les Jiusscs à évaeuw i'une après l'autre leurs positions à l'ouest •lu fleuve. Depuis celte nuit, ils abandonnent la forte ligne de c-ombat Zawichost-Ozarow-Sieuno et so retirent vers la Vis iule. Nous avons occupé Zawichost. Front italien. Après plusieurs jours de calme, les Italiens déploient do nouveau uno grande activité sur lo front de l'Isonzo. Avant-hier soir, nous avons repoussé une attaque près de Plava. Dans le secteur do Sagra-do-Monfalcone, la nuit dernière, après avoir essayé sans succès plusieurs petites attaques, l'ennemi a entrepris une attaque générale qui a été également repousséc partout. Ce matin, d'autres tentatives italiennes près de Selz et de MonEalcono ont eu Le même sort. I/O duel d'artillerie continue sur tout lo front du sud-ouest ; il est surtout très intense sur l'Isonzo. Front du sud-est. Les Serbes ayant entrepris un coup de main près do Sabac, une de nos escadrilles d'aéroplanes a, eu guise de représailles, bombardé avec succès hier matin lo chantier de Belgrade et lo camp d'Orasac, au sud-ouest d'Obrenov/ac. Coaïmaniqués das armées alliées Paris, 30 juin. — Officiel de 15 heures : Dans la région au nord d'Arras, la nui a été marquée par une violente canonnade et pair quelques actions d'infanterie. Au nord du château de Carleul, nous avons légèrement progressé; au sud du Cabaret, llouge, uno attaque ennemie a été repoussée-Dans les Vosges, l'ennemi a tenté, ver* 2 heiu-es, une nouvelle attaque à l'est de Metzoral; cette attaque a été enrayée. ♦ * A Paris, 30 juin. — Officiel de 23 heures : j Sur les bords de l' Yser et au nord d'Ar- j ras, actions d'artillerie. Journée calme outre l'Oise et i'Argonne. En Argonne, après un bombardement ininterrompu depuis trois jours, l'ennemi a attaqué nos positions entre la route de Mi narvilie et le Four-de-Paris. Repoussé deu-v fois, il a réussi seulement dans sa troisième attaque à prendre pied dans quelques éléments de nos lignes vers Bagatelle et a été rejeté d'ailleurs après des violents com bats. Bombardement sur lo front nord de Verdun, sur le bois d'Ailly et dans la région de Metzeral. « * * Rome, 29 juin. — Officiel du grand quartier général : Dans la région du Tyrol et du Trentin, spécialement le long du secteur est de la frontière, lo feu des batteries ennemies continue avec une grande vivacité. Par des attaques réitérées* l'ennemi a tenté de prendre nos positions sur le monte Civarono et dans le val de Sugana ; il a été repoussé. En Carinthie, nous ayons efficacement bombardé des abris autrichiens près de Straninger. Nous avons dispersé également des groupes de soldats occupés à établir, à proximité du ool de Griamondo, dos fortifications pour l'artillerie. L'ennemi, do son côté, a dirigé le feu de son artillerie con tre le secteur du Zellenkofel et a tenté ensuite de nous attaquer plusieurs foi*; il n'a obtenu aucun succès. Dans la région de l'Isonzo, les circonstances elimaoériqucs, qui sont toujours très défavorables, ont rendu le terrain tout à fait impraticable. Des attaques isolées do colonnes autricàiennes, peut-être destinées à ébranler notro résistance et qui étaient di-r.géos contre quelques positions que noua avons récemment conquises, ont été ro-poussées.Dans les _ camps ennemis, il se fait toujours des signaux d'alarme nocturnes. ^ « Pétrograd, 29 juin. — Officiel du grandi état-major général : Dans la région de Shawlen, nous avons repoussé de faibles attaques allemandes. Sur le front du Niémen, de la Nàrew et do la rive gauche do ia Vistult, le calme prédomine. L avance d'importantes forces ennemies sur le front entre les Gonrecs du Wioprz et lo i>ug occidental continue. Sur nos positions d'arrière-garde, dans la région de j'onia.szow, nos troupes ont, le 27 et le 28 juin, repoussé plusieurs attaques acharnées de l'ennemi. L'armés ennemie du Dniester, renforcée par do nouvelles troupes allemandes, tout récemment amenées dans cette région, a tenté, sur 1e front .Bukaczowee-Martinow, par des attaques d'ur.e violence exirdme, do jetor la perturbation dans notre retraite» vers la Gnita - Lipa. Ces. attaques ont échoué avec des perles sérieuses pour l'eix. nemi. i» Pétrograd, 29 juin. — Officiel de l'état, major de l'année du rnuca.se : Dans la région eôtière, fusillades lia'ji-tuelles.Dans la région d'OIty, les Turcs ont tenté d'attaquer nos positions au sud de Kiiark ; ils so aons approchés à cinquante pas de nos tranchées, mais ils ont été re-poussés avec do rori.es pertes. Par un feu précis, lions avons éloigné les Turcs de leurs tr*-*oh4es sur la montagne de Kloidhag et nous les avons forcée à la retraite vers l'orrest. Le 27 juin, les Turcs, forts d'un régiment d'infanterie, soutenu par de l'arfcUterie, oni attaqué à deux reprises, sans succès, le mout Kieidhag. Ils so sont retirés après av«r subi de fortes pertes. Sur le reste du front, rien à sigiaalcr. Dépêckes Diverses Rome, S0 juin : On «a^grapirio de Pétrog-rnd nu „Cor-riero deila Sera" qna lo rfeent eonseil do Cabinet a chargé k:s ininiatres de la gu-orra et. do l'intérieur d'opérer des réformes profondes. La Dorima aura à s'occuper do -(■(estions éconoinkjrta; qui sa rattachent à ia guerre. ^ * Iîonie, 30 juin : Au quartier général, M. Scilaudra a ter-. a i né ses conférences avec le lioi. Aussitôt rentré à Home, il convoqk«ra un conseil de3 ministres. * • * Mol il la, 30 juin : Les troupes espagnoles, après avoir brisé ia résistance des Itiffains, ont jiris toutes les positions d'isisgad, ne perdant que cinq iués et cinq blessés. * » « Budapest, 29 juin : La nouvelle ligne télégraphique Nisch- Vthènes a été inaugurée hier. « * * Christiania, 29 juin : L'interdiction d'exporter lo chanvre a été evée. * * Pétrograd, 29 juin : Le général Eusski, qui a la réputation' l'Otro un excellent stratège, avait été obligé l'abandonner au .printemps son commandement) pour motifs de saut.'. Le général est aujourd'hui rétabli et reprendra sous peu son service. # • • KîOw, 29 juin : Une commission gouvernementale a établi iuo les stocks de sucre ne suffiront pas jusqu'à la prochaine récolte. Eiîo propose • lo fabriquer immédiatement 15 millions de pouds de sucre et demande l'envoi du combustible nécessaire à cette fabrication. * * 0 Borne, 29 juin : Lo département politique suisse annonça que l'importation du beurre, du fromage ot 'les primeurs d'Italie est réglée provisoire-=nent. Los exportateurs italiens obtiennent donc maintenant des autorisations spéciales d'exporter. Paris, 30 juin : Le Sénat a adopté hier, à l'unanimité, la projet déjà voté par la Chambre concernant les douzièmes provisoires pour juillet, août ot septembre. M. Viviani, président dm Conseil, a renouvelé les déclarations qu'il a faites à la Chaaibre. D'accord avec le» commissions, il veut arriver à l'utilisation1 intensive des forces militaires et industrielles du pays. Le Parlement et le gouvernement, unissant leurs volontés à cet égard, donneront à la nation un exemple de confiance mutuelle. M. Millorand, ministre de la guerre, a fait rapport sur le résultat des mesurer prises pour renforcer la fabrication dea équipements et des munitions. Lo ministre a donné diverses indications sur le service sanitaire et sur les efforts faits par l'intendance. II est décidé à réparer les - erreurs et a prié le Sénat de no {joint perdre de vue la situation générale en s'attachant à des détails. Los alliés do la France sont les témoins de ses efforts et les apprécient à leur juste valeur. • * • Washington, 30 juin : On croit que les Etats-Unis interviendront dans la République d'Haïti, où la situation iK>litiquo et financière est désespérée.

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