La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1918, 02 Juli. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Geraadpleegd op 27 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/3x83j3bb9j/
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MORESSÉEi DIRECTEUR fi A CUFRRP L? à II y im il II L |,4-2S8 jouf d© guerre Bien il signaler. enTITS-IE Berne. 30 juin : La Presse ULeoraphiquc suisse apprend de Rome Que Je gouvernement italien a oidonué févacuaiion vers le sud des réfugiés venant les territoires occupés et irrûdentiste». Do plus, ces réfugiés devront être inunis d'une parte d'identité spéciale. *** Berlin. 1" juillet : On niante de Genève que, d après des informations parvenues d'Italie, le gouvernement a décidé d'ajourner le rapatriement de ia do pulation civile de Venise, ïrévise et d'autres villes évacuées à iapproclie de l'invasion des Centraux, comme aussi le renvoi dans leur pays des contingents auxiliaires français et anglais se trouvant sur le Iront italien. S Ha. guerre navale ! ^ I Copenhague, 30 Juin : ! Le trois-mâts Caroline a été torpillé dans la iper du Nord, Son équipage a été débarqué à Londres. | EN amérique Washington, SO juin: Le Sénat a voté le projet militaire, qui doit être encore sanctionné par le vote des deux Chambres réunies en Congrès.. **« ' Washington, 30 juin : 1 Les dépenses de l'exercice fiscal 1™ Juillet 1917-fln juin 1918 des Etats-Unis se sont élevées à plus de 12 1/i! milliards de dollars. En y ajoutant les dépenses de guerre faites pendant les trois mois antérieurs au début de cet exer-eice, le montant total en atteint 13 milliards 800 millions de dollars. — » Les événements de Russie ! Berlin, 1er juillet: ' On mande de Copenhague au Berllner Tage-blatt que plusieurs membres de la famille du tsar sont arrivés en Angleterre à bord d'un vapeur anglais. **a | Berlin, 1er juillet : ' On transmet do Vienne au Berliner Lokal \rAnzeiger une information du Nascho Slovo, de Moscou, disant que si l'Entente a décidé d'intervenir en Russie, c'est parce que celle-ci s'est soumise aux exigences de l'Allemagne en acceptant de iui livrer la flotte de la mer Noire On prévoit que l'action de l'Entente s'exercera à la fois en Sibérie, sur la côte de Mourmanne et près d'Arkhangel. Quand elle se produira, le gouvernement du Soviet réclamera l'aide de l'Allemagne. **» ! Moscou, 1er juillet : j Les journaux annoncent que le tribunal révolutionnaire a condamné i'amiral Alexêiei Schtschâkny à être pendu. Le jugement étaif exécutoire endéans les vingt-quatre heures. Le tribunal a établi que l'accusé a ouvertement travaillé en faveur d'un coup d'Etat contre-révolutionnaire et excité les matelots de la flotte de la Baltique contre le gouvernement du Soviet. Le principal témoin à charge était M. Trotzki. L'amiral Alexéief Schtschâkny, qui a vingt ans de service, a combattu à Port Arthur et, pendant la présente guerre, a ra mené en personne la flotte russe en automne 1917 dUelsingfors à Cronstadt. Sa condamna tion a provoqué une énorme sensation dans ■ toute la Russie. *** : Berlin, 1er juillet : i Le Berllner Lokal Atizeiger relate qu'une bande armée a envahi, à Moscou, l'hôtel di commissariat du peuple pour l'agriculture, et a expulsé les fonctionnaires et s'y est empart d'une somme de 2 millions de roubles. Le gou vernement des Soviets a découvert un corn plot contre-révolutionnaire fomenté dans l'en , tourage même des commissariats du peuple *** I Stockholm, 30 juin : On mande de Helsingfors que la Commis sion constitutionnelle a rayé dans la loi fon damentale le paragraphe pour la défense de la minorité suédoise. Elle propose d''établh les districts des administrations publique* d'après la frontière linguistique. dépêches' diverses Berne, 30 juin : Interviewé par le Petit Havrais, le nouveau président du Conseil belge, M. Cooreman, a dit qu'il poursuivra la politique inaugurée par M. de Broqueville et que'la presse allemande se trompe grossièrement quand elle prétend Je contraire. Il a ajouté qu'aucune divergence, de vues sur les questions de politique intérieure ou extérieure n'existe au sein du Cabinet. ' *** 1 Berne, 30 juin : Les commentaires dont les journaux français entourent le discours de M. von Kuhlmann témoignent de quelque réserve. L'Humanité le publie sans le moindre commentaire. Le Populaire regrette que les buts de guerre n'aienl pas encore été publiés, aucun des deux partis en présence ne voulant, semble-t-il, en prendre l'initiative. — Cette balançoire, dit-il, ne peut s'éterniser. » Dans la Lanterne, M. Sembat accueille assez favorablement le discours. — M. von Kuhlmann, dit-il, n'a pas fait de propositions de paix fermes, mais il a déblayé la voie qui mène vers la paix. » *** Paris, 30 juin : L'Agence Havas annonce que M. Kerehski, arrivé samedi à Paris venant de Londres, s'est rendu à l'ambassade russe pour rendre visite à l'ancien ambassadeur Maklakof. Le député socialiste Moutet a assisté à l'entretien que M. Kerenski a eu avec M. Maklakof. Le séjour de . M. Kerenski à Paris sera de courte durée. M. Kerenski est accompagné de son secré-et ami M. Fabricant. Celui-ci, dit l'Agence Havas, affirme que M. Kerenski a pu, depuis le coup d'Etat de novembre, vivre en sécurité grâce h ia vigilance de quelques amis à Moscou et à. Pûtrograd. Lyon, 30 iuin. ■ ,Le Pr^rè®annonce que la Confédération générale du travail a approuvé le texte des discours que Mm. Jouhaux et Merrheim ont prononcé à la réunion qui a eu lieu dans les locaux de la Chambre. Ce discours se termine par la constatation qU'^ cette heure tragique il est nécessaire qu'on connaisse exactement les buts de guerre des Alliés et le mouvement pacifiste universel; qUe Ja nation entière exeice son contrôle sur le cours dos événements afin qu'aucune possibilité de paix ne soit négligée, u faut également un régime libéral et une justice indépendante et impartiale. ltnvQ ^ la libertô iDdividuelle, de la liberié d action et d'opinion du mouvement ou vrier, afin qu'il puisse remplir mission nationale et internationale. On a décida de réunir le Congrès de la Confédération à Versailles, à défaut de Limoges. Le Congrès commencera le 15 juillet. Bâle, 1er juillet : | Vers 11 heures, ce matin, deux aviateurs I étrangers ont été aperçus volant vers les lignes ! allemandes. Le feu de défense aussitôt dé-clanché fait croire qu'il s'agissait d'aviateurs ; français. Au total, six bombes sont tombées ; sur le territoire suisse. #** Berlin, 1er juillet : Le chancelier de l'Empire a quitté hier le grand quartier général en compagnie du secrétaire d'Etat von Radowitz, du colonel von Musterfeld et du capitaine de cavalerie comte Hertling, son fils, pour rentrer à Berlin. Les principales questions débattues au grand quartier général ont concerné spécialement les négociations relatives à un resserrement de l'alliance avec l'Autriche-Hongrie. *** Budapest, 30 juin : Un service postal aérien entre Budapest et Vienne sera inauguré le 4 juillet* *** Bucarest, 30 juin : Après les discours du ministre des affaires étrangères, M. Arion, et du président du Conseil, M. Marghiloman, la Chambre roumaine a approuvé l'adresse-réponse au discours du trône. M. Arion déclare que l'heure de la justice a sonné et que le pays attend du Parlement qu'il établisse les responsabilités. — Les fautes commises, dit-il, doivent être expiées et les crimes punis. Le gouvernement aura d'autre Rart pour première tâche d'introduire des réformes financières, vu que les frais occasionnés par la guerre dépassent 3 milliards et que la dette publique a atteint le chiffre de 10 milliards. J'étais adversaire de la guerre, parce que je connais l'histoire et la géographie de notre pajrs et aussi parce que je considère les efforts de la Russie pour s'emparer do Constantinople comme un danger pour notre patrie. C'est pourquoi, fidèle à mes principes, j'ai conclu la paix pour sauver ce qui, grâce à notre crédit, peut encore être sauvé, ce dont je me réjouis, ainsi que ceux avec qui nous avons négocié. Le président du Conseil constate que le général Averescu n'avait aucune intention de conclure la paix, mais désirait tout simplement tirer les choses en longueur. La conséquence en fut que les fondés de pouvoir lui imposèrent la démobilisation et le passage de troupes allemandes à travers la Moldavie. M. Marghiloman, contestant au parti libéral aussi bien qu'au groupe Averescu le droit de parle? delà Bessarabie, dit: — Le chef du parti libéral considérait comme une témérité de ma part de parler de la question de la Bessarabie au Sénat, et M. Averescu refusa de s'occuper de cette question quand on l'interpella à ce sujet. ». Le président du Conseil expose ensuite le programme du gouvernement : augmentation du nombre d'écoles villageoises, soustraction des professeurs d'universités aux influences politiques, suspension temporaire de l'inamovibilité des juges, réorganisation des finances et de l'administration. M. Marghiloman déclare encore : — Nous voulons transformer la Banque Nationale en une Banque d'Etat et ne plus la considérer à l'avenir comme un parti politique. Il en sera de même des institutions de crédit foncier. Les projets de réforme agraire et .de réforme électorale seront discutés sans délai. » Après s'être prononcé en matière de réforme électorale en faveur du vote plural, le président du Conseil annonce qu'en vertu de la nouvelle loi agraire en préparation, les grands propriétaires fonciers seront obligés d'affermer une partie de leurs biens aux cultivateurs. . — Ne croyez pas, dit-il, que noua sommes arrivés au pouvoir uniquement pour contresigner avec des larmes de sang le traité de paix. Non, nous avons l'intention d'introduire des réformes-et nous exécuterons nos projets, étant certains de votre appui et de l'appui du pays tout entier dans cette œuvre de restauration. s Constantinople, 1er juillet : Le Sultan souffrant d'un léger refroidissement, il n'y a pas eu selamlik vendredi. % • t * Londres, 1er juillet : Une conférence interparlementairo de l'Entente se tiendra la semaine prochaine à Londres et poursuivra les délibérations commencées en 1917 à Rome. On attend les représentants do la France, de l'Italie, de la Belgique, île la Serbie et du Portugal. Les délégués des Etats-Unis n'assisteront aux discussions qu'à titre officieux. *** Londres\ 1er juillet : Interviewé, lord Cave, président de la délégation anglaise qui délibère à La Haye avec les délégués allemands au sujet de l'échange des prisonniers de guerre, a déclaré que les négociations seront vraisemblablement reprises lundi et qu'il y a lieu d'espérer qu'elles seront terminées dans quelques jours d'une manière satisfaisante. *'** La Haye, 30 juin : On annonce officiellement que le gouvernement a décidé d'autoriser l'exportation des pommes de terre hâtives dès que les besoins du pays seront couverts. D'après les accords intervenus, chacun des $eux groupes belligérants recevra la moitié des pommes de terre exportées. L'Allemagne a promis de livrer en échange 50,000 tonnes de houille dans le courant de juillet. *** Breskens, 29 juin : Un avion anglais a été forcé d'atterrir hier près de l'Escaut par suite d'une panne de moteur. Les deux aviateurs ont été internés. Christiania, 28 juin : Quatre cents ouvriers de l'usine à gaz ont cessé le travail ; ils réclament la journée de six heures. *** Berne, 30 juin : Les Journaux anglais annoncent que la légation britannique à Lisbonne a été élevée au rang d'ambassade. OPINIONS ET COMMENTAIRES La crainte de la famine. La Gazette générale de l'Allemagne du Nord reproduit un article du Cri de Paris qui mérite d'être retenu au passage : Il se rencontre en France ,dit-il, nombre de gens qui s'imaginent qu'il nous suffirait d'un peu de bonne volonté pour rendre possible un accord avec l'Allemagne et ramener la paix universelle. Ces gens-là versent dans une profonde erreur. Les chefs du parti ouvrier américain, aussi bien que MM. Wilson et Lloyd George, nous ont clairement donné à entendre que l'Angleterre et l'Amérique ne se battent pas pour nos beaux yeux, mais dans leur propre intérêt. Ce qu'il s'agit d'écarter, c'est la menace perpétuelle qui pèserait sur le monde si, la France commettant la lâcheté de renoncer à l'Alsace, le militarisme allemand triomphait définitivement. L'Angleterre et l'Amérique refuseraient de conclure la paix avec l'Allemagne même si elle nous offrait de nous rendre l'Alsace et que nous fussions tentés de conclure, comme les Russes, une paix séparée. Elles continueraient la lutte quand même. Comme elles sont les maîtresses incontestées de la mer, ellos empêcheraient notre ravitaillement, nous'bloqueraient comme elles ont bloqué l'Allemagne, de telle sorte que le seul résultat de notre soumission serait d'introduire le règne de la famine chez nous. Voilà la vérité vraie ! On ne saurait assez le répéter aux bons pacifistes, aux socialistes candides, à tous les naïfs qui se bercent d'illu sions. Nous sommes liés si étroitement à nos alliés qu'il ne nous est pas possible de négocier sans eux : nous n'avons plus à choisir entre la victoire et la paix, mais entre la victoire et la faim... » La Gazette de l'Allemagne du Nord fait suivre cet article de quelques réflexions : — La France, dit-elle, continue donc à se battre parce qu'elle y est forcée non pas pour atteindre ses buts de guerre, mais parce qu'elle ne peut faire autrement. Ce ne sont ni ses ennemis ni ses intérêts qui l'obligent à continuer la guere : ce sont ses alliés. La France ne se bat pas pour nous arracher la victoire : elle se bat pour son pain quotidien,qup ses alliés sont résolus à ne lui assurer qu'à la condition qu'elle se saigne davantage. Personne assurément ne se fût permis de comparer le sort de la France à celui de la Grèce et du Portugal : ce sont les Français eux-mêmes qui nous révèlent cette situation sous le prétexte de rassurer l'opinion publique. » Le comte Burian et la paix. Un rédacteur du journal Az Est ayant demandé au comte Burian, ministre des affaires étrangères d'Autriche-Hongrie si, malgré les événements, il maintenait toujours sa manière de voir de décembre 1916, quand il lança sa première proposition de paix, l'homme d'Etat autrichien répondit : — Je suis toujours et plus que jamais partisan d'une paix par compromis. 11 est indubitable que nous n'en sommes plus au même point qu'au mois de décembre 1916, mais les circonstances n'ont pas modifié notre désir sincère do paix. La monarchie danubienne récuse toute annexion. Nous avons signé jusqu'ici quatre traités de paix d'aucun desquels on ne peut dire qu'il nous ait apport^ un agrandissement de territoire. Dans notrej raité avec la Roumanie, nous n'avons eu en vue simplement que de couvrir nos frontières ouvertes. Nouà avons vécu dans l'illusion qu'il suffisait fie fermer de ce côté notre ports au loquet, mais les événements nous ont prouvé qu'une bonne serrure de sûreté était nécessaire pour nous mettre â l'abri des surprises. On ne peut pas dire que nous ayons soumis à notre domination des peuples étrangers, les passes des Carpathes, devenues territoire autrichien, no constituant que des bois pour la plupart inhabités. Au surplus, les Roumains eux-mêmes sont convaincus qu'ils s'en tirent à bon compte. » Son interlocuteur lui ayant demandé si une nouvelle et prochaine proposition de paix des Puissances Centrales pouvait être entrevue, le comte Burian répondit : — Il ne peut plus être question, à l'heure actuelle, d'une proposition de paix de laQua-druplice dans la forme où la première fut faite, en 1916. Tant que les hommes politiques responsables de l'Entente témoigneront de sentiments pareils à ceux que M. Lloj'd George vient d'exprimer dans son dernier discours à Londres, nous ne pourrons que nous taire, nous défendre avec la dernière énergie et laisser la parole au canon. Mais cela n'em- ' pêche point que nous soyons animés du désir sincère et loyal d'arriver à une entente avec nos adversaires, qui nous trouveront prêts dès que, de leur côté, ils voudront sincèrement s'atteler à la besogne. » Les erreurs des critiques. Le « Temps », parlant des critiques militaires français, dit : « Ecrira-t-on jamais l'histoire de la critique militaire pendant la guerre ? Ce serait un monument de plus élevé à la fragilité des jugements humains. La guerre, qui a déjoué toutes les prévisions, semble s'être acharnée tout f-pécia-lement contre les prévisions des stratèges patentés I Pourquoi aussi ont-ils toujours cherché à transformer en lois immuables les opérations changeantes, successives de' la guerre ? En 1915, après la bataille de la Marne et celle de l'Yser, c'en était fait de la guerre de mouvement. Elle n'existerait a-mais plus. Puis, après quelques 6uccès d'offensives partielles, on établit par r^gle de trois ce qu'il fallait de canons et d'hommes par kilomètre pour tenter une offensive de grande envergure. La condition essentielle, pour réussir, daus ce cas, c'était la préparation intensive, longue, le marmi-tage irrésistible. On en était encore à ce dogme, quand s'implanta solidement l'orthodoxie de l'inviolabilité des fronts. Nous ne passerons pas; ils ne passeront pas... Les faits se chargeait d'illustrer ces théories. Survient l'offensive de la Somme. Là encore, il y a une petite loi à dégager : c'est qu'après sa première poussée, ^ui brise tons les obstacles, la vague ennemie, par cla force des choses», vient battre ■ -> puissante la digue qu'on a eu le temps .'é-lever. Cela s'étant produit une fois, doit se reproduire toujours. Ce caractère de nécessité 'n'est-il pas d'ailleurs la condition d'une loi ? Et la loi est un oreiller de tout repos pour une tête bien faite. Le malheur, rst que les Allemands ne se soumettent pas à ces lois. » Les Yankees peints par eux-mêmes. Le Volkszr.ltung, journal catholique de Cologne, reproduit un article de la Chicago Tribune, dont les affirmations, mises en regard du dernier discours du président Wilson, prêtent à des considérations d'ordre varié. La Chicago Tribune s'exprime, en effet, comme suit : — Le contraste entre les paroles dont use le gouvernement pour circonscrire la position et les aspirations du peuple américain et les actes auxquels ce même gouvernement a recours pour atteindre ses visés politiques saute aux yeux des moins avertis. Le gouvernement a résolu d'une manière-pratique les problèmes politiques qui s'offraient à lui dans la mer des Caraïbes, dans l'Amérique centrale, à Cuba, à Porto-Rico et sur la frontière méridionale de l'Union. Le résultat le plus clair en fut que Porto-Rico est devenue une colonie américaine, que Cuba se trouve placée sous la dépendance des Etats-Unis. L'Union « contrôle » Haïti, Saint-Domingue, Nicaragua et la république de Panama. Elle s'est réservé une base navale dans la baie de Fonseca et s'est fait accorder des concessions à San Juan. Dans ces pays, les Etats-Unis gouvernent virtuellement, soit en prenant en mains le gouvernement mêma, soit en s'imposant par les menaces. Ces événements devaient nécessairement se produire. Le gouvernement a agi en silence et avec intelligence. La politique qu'il a suivie est une politique saine. Le peuple américain ignore absolument qu'au cours de cette grande guerre, entreprise pour la défense des Droits de l'Humanité et pour la Liberté des Nations, le gouvernement de Washington a singulièrement élargi son impérialisme. Car appelons ceia comme il nous plaît, 13 procédé d'expansion constitue un impérium. Jusque-là, rien à dire. Cependant, le président Wilson, parlant quelque peu à la légère des actes du gouvernement, a provoqué de la suspicion à l'endroit de ses propres actes. Avec sa manie des lieux communs, bienveillants sans doute, mais trop ampoulés, sur les droits des peuples de disposer d'eux-mêmes et la liberté du choix de se procurer le bonheur entrevu, il s'est rendu injuste envers son propre gouvernement. Mais c'est là le moindre défaut; cet état d'âme, en effet, doit provoquer chez tels Européens, qui sont parfaitement au courant des agissoments des Etats-Unis, l'impression certaine que les Américains sont des êtres hypocrites, que leure actes trahissent leurs paroles, et qu'on ne peut se fier aux déclarations des Américains pour juger, leurs actes. Et ceci est très grave et qui peut donner lieu à de graves erreurs, avec leurs conséquences non moins sérieuses. Mieux que cela même, cet état d'âme peut conduire leipeuple américain à l'autogobisme. » Communiqués des Puissances Centrales. Berlin, 1er juillet. — Officiel de ce midi : Théâtre de la guerre à l'Ouest. Armées du feld-maréchal prince héritier Rupprecht de Bavière : Les opérations sont devenues plus actives le soir sur un grand nombre de points du front. La grande activité de reconnaissance continue. Au nord d'Albert, nous avons repoussé des 1 attaques partielles anglaises. Armées du prince héritier allemand : Entre l'Aisne et la Marne, grande activité de l'ennemi. L'infanterie a exécuté à diverses reprises de fortes opérations de reconnaissance. Près et au sud de Saint-Pierre-Aigle, après une violente préparation d'artillerie, les Français ont attaqué vers midi; ils ont été repoussés. Les attaques que l'ennemi a prononcées la nuit au même endroit ont aussi échoué. Le lieutenant Loewenhardt a remporté sa trente-deuxième victoire aérienne. Après dénombrement, le chiffre des prison niers qui ont passé jusqu'ici par nos camps de concentration depuis le début de nos offen sives — 21 mars 1(J18 — s'élève, non comprit les blessés qui ont été soignés dans nos ainbu lances, à 191,454. Dans ce chiffre sont compris 94,939 Anglais, parmi lesquels 4 généraux e environ 3,100 officiers, et 89»099 Français, parm: lesquels 2 généraux et environ 3,100 officiers ; le restant se compose de Portugais, de Belges e d'Américains. Jusqu'à présent, nous avons ra mené des champs de bataille dans les endroit* où nous concentrons notre butin 2,476 canons et 15,024 mitrailleuses. *** Berlin, lw juilet. — Officiel d'hier soir î Rien de nouveau .à signaler sur les différents fronts de combat. *'** Vienne, 30 juin. — Officiel : Nos positions du haut plateau des Sette Com muni ont été depuis hier, à 3 heures du matin l'objet d'une très violente canonnade ennemn qu'ont suivie quelques heures plus tard d< fortes attaques dirigées contre le col del Rosse et le monte di Valbelia. Les assauts dirigés contre le col del Rosso sont restés sans résul tat. Sur le monte di Valbelia, les Italiens on réussi, après des corps à corps acharnés, à pé nétrer dans notre première ligne, mais des ba taillons du régiment d'infanterie hongroi: n° 131 et du régiment de Warasdine n° 10 le; en ont rejetés par une contre-attaque. D'autre: tentatives et diverses attaques partielles diri gées près d'Asiago contre le Siseinol ont ét< étouffées par notre canonnade. Sur le reste dt front, duel d'artillerie de force variable.. *** Sofia, 29 Juin. — Officiel : Sur le front en Macédoine, entre les lac: d'Ochrida et de Prespa, ainsi que dans la ré gion de Bitolia, action d'artillerie réciproque Sur le cours oriental de la Czerna, particu lièrement à l'est du village de Gradesnitza, 1< canonnade a été assez violente de part e d'autre. Au sud de Huma, nos batteries on incendié un grand dépôt de munitions et on dispersé des troupes d'assaut anglaises qu tentaient d'approcher de nos tranchées à l'es de Doiran et près de Dolni Poroi. La canon nade dirigée contre nos positions à l'embou chure de la Strouma est devenue plus violenti par intermittence. Commumquès des armées alliée:; Paris, 30 juin. — Officiel de 3 heures : Nous avons exécuté plusieurs coups de main notamment à l'ouest de Hangard et au su< d'Autriches, et ramené des prisonniers. Au sut de l'Ourcq, nous avons enlevé hier, ver 10 heures, au cours d'une opération locale, 1; crête située entre Mosloy et Passy-en-Valois réalisant ainsi une avance de 800 nlètres su un front de 3 kilomètres. Nous avons fai 275 prisonniers, dont 3 officiers. Dans les Vos ges, nous avons repoussé un coup de mail ennemi. *** Paris, 30 juin. — Officiel de 11 heures : Au sud de l'Aisne, nous avons amélioré no positions dans la région de Saint-Pierre-Aigl et fait une centaine de prisonniers. Journé calme sur le reste du front. Paris, 29 juin. — Officiel de l'armée d'Orient Activité moyenne d'artillerie sur l'ensembl du front, plus vive dnas la région de Monastir L'aviation britannique, a exécuté de nombreu: bombardements dans la vallée du Vardar e sur la voie ferrée Sêrès-Trama ; elle a abatti un appareil ennemi au nord du lac de Doiran *** Londres, 29 juin. — Officiel : Le nombre total des prisonniers que nou avons faits hier au cours de notre fructueus opération à l'est du bois de la Nieppe s'élève ) plus de 400. Dans ce chiffre ne sont pas com pris les prisonniers que nous avons faits ; l'ouest de Merris. Nous nous sommes emparé d'un certain nombre de mitrailleuses, de mor tiers de tranchées et de deux canons de cam pagne. L'artillerie allemande a été active près di bois de Vaire, au sud de la Somme et à l'oues de Feuchy. Dans le secteur de la forêt d Nieppe, !a canonnade est devenue plus violent de part et d'autre. Par ailleurs, en dehors de l'activité réci proque de l'artillerie, rien à signaler . **-* Londres, 29 juin. ■— Officiel de l'Amirauté Le 27 juin au soir, quatre de nos torpilleur envoyés en reconnaissance au large de la côt belge ont aperçu huit contre-torpilleurs enne mis et, faisant immédiatement toute vapeu vers l'est, les ont attaqués. Après un quai d'heure de combat, trois autres contre-torpi] leurs allemands étant entrés en ligne, no navires ont rejoint leur base sans avoir ét avariés. L'ennemi ne les a pas poursuivis. 5 xmrmm, i!t,.w PETITES NOUVELLES i LUS RELATIONS DU « NOUVEAU ItICHE » 1 L'Œuvre raconte une délicieuse histoire dont un représentant de la caste des « nou- 4 veaux riches • fait tous les frais. Or donc, un 2 de ces profiteurs de la guerre était assis un 1 jour devant son bureau de luxe lorsqu'on vint * lui annoncer qu'un monsieur désirait le voir. 1 II donna l'ordre d'introduire l'étranger et en même temps prit en main le cornet de son - appareil téléphonique. Invitant d'un geste de • la main le visiteur à ^'asseoir, il dit assez 3 bruyamment dans le cornet : 1 — Veuillez me mettre en communication s avec M. Clemenceau... Après quelques instants : — Allo !... C'est toi, Georges?... Je voulais te = rappeler que nous comptons sur toi demain... t Alors, c'est en.règle ?... Bien des compliments r de ma femme... A demain donc!...» — Eh I bien, Monsieur, fit notre homme à 2 son visiteur après avoir déposé le cornet, que r désirez-vous?... Mon temps est limité... Vous i comprenez, n'est-ce pas?... Désirez-vous que je - fasse queluqe chose pour vous-?... » 3 Le visiteur ne semblait pas très impressionné f par les allures de son interlocuteur. Au bout - d'un instant, il lui répondit flegmatiquement : ? — Je suis l'inspecteur du téléphone et je ve-r nais simplement vous avertir de ce que, par - suite d'un dérangement sur votre fil, vous ne i pourrez pas vous mettre en communication 1 avec le bureau central d'ici une quinzaine de j jours 1 » jf' <$/.../ >11 ■■■ ■ I Ml JIM ■■ , (Tettte^gazettê S r lilû "orfiZJi 1 1 Je. ( — — ^ J'ai dit anoa!j> J'ai deux fois répondu « non ! » à cette mal heureuse qui est venue implorer chez moi aide et assistance. Je n'ai pas été brutal. J'ai mis à mon refus des formes, beaucoup de formes, toutes les formes. Mais de l'avoir entendu me dire : « C'est bon, Monsieur. Je n'insiste pas davantage, et vous ne me reverrez plus 1 » ta'a . remué jusque dans les tréfonds. D'abord, pourquoi ai-je opposé un refus à sa prière ? Est-ce que je sais? Peut-être parce que j'avais d'autres préoccupations qui m'avaienl trop tendu les nerfs. Peut-être aussi parce que , j'avais eu comme l'intuition que mes lecteurs, e le .trouvant banal, ne s'intéresseraient pas à ce cas. N'ai-je pas aussi, en ces derniers temps, • un peu abusé de leur générosité? Jadis el même naguère, on pouvait plus fréquemmenl que maintenant revenir à la charge. Mais des sentiments qui étaient vivaces encore se sonl émoussês, et puis, il faut bien le dire aussi, les ' ressources de nombre de braves cœurs, accou-3 tumés de répondre à mes appels, ont diminué. J'en sais quelque chose. L'autre jour encore, . ' j'ai vu entrer dans mon bureau, à quelques minutes d'intervalle, trois personnes qui m'oni . tenu le même langage : « On voudrait • beau b coup, Monsieur, s'intéresser à la femme de ,.Jç votre vieux camarade, à cette tuberculeuse "J dont vous avez dit les privations et les souf . frances. Il y a un an, et même moins, on vous . aurait donné tout l'argent que vous auriez , voulu, mais on est soi-même dans la gêne et quoiqu'on en ait, il n'y a plus ou presque plus t " moyen... » _ Je comprends ça si bienl Bien sûr qu'à côté de ceux dont les fortunes ont fondu, il en est qui ont ramassé de l'or er barre. Il y a les accapareurs et les gros pay . sans. Mais avez-vous déjà vu la couleur d( leur argent? Ils risquent 10,000 francs en ur coup de dé, et Viator me racontait hier qu'i * avait vu faire, par des fils de gros fermier: ardennais, des différences de 20,000 francs er n" une séance de jeu de quilles, mais ni les un: ni les autres ne s'occupent des gens qui meu l*e rent, n'est-ce pas ? Une seule fois, ayant écri que le prix d'un seul déjeuner de trafiquan so suffirait à tirer hors de peine une rnalheureusi és jeune fille qui devait subir une grave opéra Jl" tion chirurgicale, j'ai vu pénétrer dans moi nt antre un de ces messieurs. Il me dit, en mi )é* tendant un billet de 100 mark : « Voilà, Mon ,a" sieur. Mettez cette mention à votre Caisse de: 'ls Malheureux; «Prix d'un déjeuner d'accapa es reur, 125 francs. » Mais c'est bien la seule foi: e.s que je sache: la théorie du rachat n'a pa: ri* cours dans ces milieux-là... îté Cependant, ayant dit « non » à cette malheu reuse dont je vous parlais tout à l'heure, j'a néanmoins pris son nom et son adresse. J'ai fai une enquête qui m'a confirmé l'absolue exac titude de ses déclarations et je dois à ma con .es science de vous répéter — je le ferai le plu; "é- brièvement possible — l'histoire qu'elle m'; ie. contée : :u- Son mari, qui était petit employé dans uni la administration publique, se trouve en dispo et nibilité par suite de maladie. Il touche m nt traitement d'attente mensuel de 110 francs. Pa nt le fait, il est exclu de tout autre secours : pa ui de chômage, pas de soupe, pas de pain — pa, îst la moindre chance d'obtenir quoi que ce soi m- des œuvres de bienfaisance, qui sont, comm >u- vous le savez, esclaves de leurs règlements. Di ite quelle maladie il est atteint ? De la tubercu lose... Et j'ai failli ajouter ce mot mon strueux : naturellement ! Il est atteint de la tu berculose au troisième degré, et c'est vous dir qu'il ne peut plus trouver place dans aucut sanatorium. J'ai demandé à la femme de ce pauvre gai In, çon si la famille de son mari ou sa famille ; ud elle ne pouvait leur venir en aide. Elle es ud orpheline. Le père de son mari est un vieil îrs lard quasi impotent qui vit exclusivement di la secours alimentaire. Son mari avait deu: is, frères au front : l'un est mort au champ d'hon ur neur, l'autre a été grièvement blessé et rester; ait invalide... >s- Il y a dans ce ménage deux fillettes, l'une d iin huit et l'autre de neuf ans. Vous dirai-j qu'elles ne sont pas bien portantes? Elles n sont pas atteintes de la maladie dont souffr le père, mais c'est tellement chétif, ces atomes os là !... ?le Mais voici où je voulais surtout en venir Lé£ la femme est obligée de faire lit commun ave ce malade qui sue, depuis des mois, des sueur d'agonie... Elle ne se plaint pas, mais lui, qu a l'intuition de l'épouvantable danger qu : court la mère de ses enfants, ne veut plus... 3le Qu'ajouterais-je ? Vous devinez l'horreur d ir- cette situation ? ux II faudrait donc un lit, un lit, un Ht!... Oi et de quoi en acheter un. A vivre comme ell ;tu vit, cette femme risque de mourir avant soi in* mari. Faites le nécessaire, si vous pouvez, à vou tout seul ou en vous y mettant à plusieurs us Ou m'envoyez — je veux dire à l'adresse qu ise je vous donnerai — qui une bonne paillasse , a qui un sommier, ou un cadre de lit, ou un m- couchette quelconque. Mais faites que ce qu à est ne soit plus. Pensez à ce mourant, à cett és femme, à ces enfants, à ce vieux père, a-Dr- soldat mort, au soldat mutilé : c'est votre de m- voir!... du Autographe à vendre sst On m'a montré ces jours derniers un biei de curieux et fort intéressant autographe d'Alfrei lté Krupp, qui fut, comme vous savez, le véritabl fondateur des fameuses usines d'Essen. ci- La lettre dont je vais vous dire un mot a un histoire. Alfred Krupp était lié d'amitié avec un ai é. tiste belge, et cet artiste pour lors n'était pa I ' heureux. Au cours d'une tournée en Amérique .. qui ne lui rapporta du reste que des déboires e_ il vit un jour, parmi son auditoire, Alfrei " Krupp, et le public restant très froid, il se coe . sola à la pensée que, la séance terminée, i • j pourrait serrer la main de son ami et verse ' peut-être, comme on ne disait pas encor alors, un pleur dans son gilet. Mais Alfrei Krupp s'était esquivé... Rentré en Europe, l'artiste belge n'y tint pa e® et, en termes que l'on peut supposer plutC durs, il lui fit reproche par lettre de ne pa l'avoir consolé alors qu'il était dans la peine C'est la réponse à cette lettre que j'ai eu ré cemment sous les yeux. # Je ne puis vous en citer le texte, mais j re vous prie de croire qu'il s'en dégage une bell )U* leçon d'énergie. Alfred Krupp se défen un d'avoir lâché son ami et il invoque des raison un d'ordre courant. Et pour ce qui est du succê .nt manqué, la belle affaire I Cette tournée ei ir- Amérique ne lui aura pas rapporté d'argenl en mais l'expérience n'est-elle pas une fortune °n Et de dire les luttes qu'il a eu lui-même à sur de porter pendant vingt-cinq ans avant d'avoir vi iez le ciel s'éclaicir, et combien il a eu à souffri — jusqu'à « connaître intimement la sueu Dn froide» (sic) —- avant d'arriver à être «vain queur », enfin ! Cette lettre est écrite en français — en ui te français approximatif, si vous voulez, mai L— combien éloquent ! 1 s J'aime surtout la finale de cette lettre : « J n'écrirais pas tant, dit Alfred Krupp, pour un, à affaire importante I » ue Voulez-vous acquérir cet autographe ? L3S Je ne donnerai pas à tout le monde l'adress Je des parents malheureux de l'artiste, lesquel me demandent de leur trouver un amateur j Je ne la livrerai qu'à bon escient et me pro pose de veiller de près aux éventuelles trans 1 : actions, afin que ne soient pas «ïçfa.iis» le: ^ gens auxquels je m'intéresse..* ne on Le chou'fleur de : Comme nous l'avons dit déjà', le zèle de li j police sur les marchés n'arrivera pas à don ner un résultat satisfaisant, tant que le con-. cours d'un nombre suffisamment important d'agents ne sera pas assuré, afin qu'à chaque insCant l'on puisse requérir l'un d'eux à toute contestation. Comme preuve. J'en conterai la plaisante histoire que voici : La scène se passait au marché Sainte-Catherine, lundi, à la première heure. J'avais ouï le conciliabule discret d'une marchande et d'un : compère. Leur accord conclu, le compère s'était éloigné, et la marchande avait abaissé le couvercle d'un panier dans lequel j'avais vu disparaître un gros chou-fleur, légume rare sur les marchés. Et elle s'était remise à son étal — soit dit en passant, dressé sous le premier arbre, juste en face du hangar communal — avec un air de ni vu ni connu. Mais j'avais vu et je connaissais ! Et je m'ap^ prochai : —■ Combien les choux-fleurs, Madame T — Quels choux-fleurs ? — Ceux qu'il y a dans votre manne. Alors, la marchande, un peu décontenancée, tira du panier un chou-fleur guère plus gros qu'un œuf de dinde. Sur mon refus, elle m'en présenta un second, et allait continuer un dé- ; fllé de choux-fleurs minuscules, lorsque je piis délibérément le gros et le lui mis dans la main. L'objet du litige exhibé, ce fut la marchande qui me demanda mon prix. Pour être large, I je lui proposai fr. 1.25, et aussitôt, pris de re- : mords sous l'attrait de la-belle marchandise, je lui dis spontanément ; — Allons, fr. 1.50. Refus obstiné de vendre à ce prix, bien que déjà surfait de 50 centimes. Ce que voyant, je me tus, me détournai et me mis dans la pose de quelqu'un qui attend et cherche du re- • gard au-dessus d'une foule. Quoi ? Evidemment le képi d'une quelconque autorité. La marchande le comprit et commença de me dé-, vider la litanie que tous les acheteurs évincés ; | entendent depuis une semaine : : — D'ailleurs, ce chou-fleur est pour mon mé-| nage, dit-elle. Nous devons manger aussi. Vous | n'avez qu'à faire la file comme nous, à la , Grand'Place. Etc., etc. ' Quand elle vit, à mes hochements de tête, I que je connaissais l'histoire et ne la gobais l pas, elle usa d'autres moyens. Elle fit un signe , au compère, et aussitôt, celui-ci accouru, elle [ lui jeta le chou-fleur dans les mains, en hâte, t comme s'il s'agissait de la conclusion d'un , marché antérieurement ébauché. Et l'acheteur ' fictif tourna le dos ; mais j'étais à ses talons, j ; — Très bien, mon ami, lui dis-je ; je vous em-, ! boîte le pas. 5 II va de soi que je comptais sur la venue . d'un agent ; mais d'agent, point de visible. Notre compère entra avec son cliou-fleur et . moi au café de l'Etoile, de l'autre côté de la i place. Et au bout de trois minutes, une fllle t du marché survint, portant de l'argent à la . main, simula l'achat du chou-fleur, le prit et . s'en alla. ; — Très bien, ma fille, je vous emboîte le L pas. Où allons-nous ? Sans me répondre, elle me reconduisit au \ marché. Mais, la voyant revenir avec le chou-? ! fleur et moi sur la place, les marchands { avaient compris. Ils s'étaient dit que décidé-j - ment ce procédé ne leur donnerait pas le der-j j nier mot. Et l'un d'eux, alors, eut une idée 5 que je qualifierai de lumineuse. t A la rencontre de la fille et du chou-fleur, on' î dépécha un jeune garçon. Il arriva goguenard1 3 et prit le léguûie. La partie était perdue... A celui-là je ne lui dis pas, comme aux au-. très, que j'allais lui emboîter le pas. Je lui . laissai tranquillement emporter le beau chou-î fleur hors du marché. C'était sage, car il est { évident que si j'avais fait mine de le suivre, il aurait réalisé le plan concerté, qui était évi-. demment d'user de ses jambes avec toute la i vitesse dont elles auraient été capables, t Confiant dans la police, je retournai me pos-. ter près de la marchande, attendant sous... le i platane. i Je fus, comme sœur Anne, sans rien voir . venir ! 1 Au bout de vingt minutes, je m'en allai, sans avoir aperçu, depuis que j'étais au marché, 3 aucun képi d'argent. Je ne pouvais pas perdrt-3 une matinée pour un chou-fleur dont, au fond, 2 je n'avais aucun besoin. S'il en avait été autre- 3 ment, il est certain que le jeune garçon aurait . été cueilli par l'oreille avec le chou-fleur Qu'il se tienne pour averti si je repasse un : jour comme acheteur sérieux. 2 En quittant la place, je pensais rencontrei 5 un agent aux environs. Je me dirigeai par la i rue Sainte-Catherine, et c'est seulement ar- 3 rivé à la Bourse que je trouvai un jeune agent à qui, pour voir, je contai la mésaventure et 3 lui demandai s'il voulait venir avec moi jusqu'au marché. i — Je n'ai rien vu, me dit-il. Il faut déposeï 3 plainte au bureau de la 3e division. i Comme c'est simple, n'est-ce pas? de faire la ménagère. L/ne bonne recommandation à fcaiire à vos parents, à vos amis, à tous ceux; ô qui vous voulez du bien, c'est de faire de temps en temps une cure de Laxaiine Fleury pour régulariser les fonctions intestinales. 100306 i Le budget des Hospices Il est en ce moment un organisme officie, dont les dirigeants sont extrêmement ennuyés Il s'agit du Conseil d'administration des hos pices et secours de la Ville de Bruxelles. Ce < i organisme est sous la surveillance immédiat» i de l'autorité communale, à l'approbation dt 3 laquelle sont soumis tous ses actes autres qu< ceux d'administration intérieure. C'est l'auto - rité communale qui approuve définitivemen les budgets et comptes annuels dressés pa - ^administration des .hospices. Depuis quel-; 5 ques années, principalement depuis que de. » tiraillements politiques se sont fait jour ai » sein du Conseil des hospices, le déficit annue; l a grandi dans des proportions énormes. L'ai - dernier, il était déjà hors de toute proportion ^ ^ue sera-t-il cette année ? C'est ce que seul r savent à l'heure actuelle les administrateurs 3 En effet, reculant de semaine en semaine, il 1 n'ont pas encore dressé à fin juin les compte, qui auraient dû réglementairement être sou J mis au Conseil communal fin décembre der t nier. Les gens bien informés prétendent qu< 3 les tiraillements sont extrêmement vifs ai 1 • sein du Conseil d'administration, précisé-" ment au sujet du montant extravagant du dé fleit que les bons Bruxellois vont avoir à sol 3 der. Depuis six mois, les hospices de Bru i 3 xelles vivent sous le régime des douzième 3 provisoires, que le Conseil communal n'; = d'ailleurs pas eu l'occasion de voter, le Col i 3 lège échevinal — dont plusieurs membres de 1 1 hospices font partie — ayant négligé de le lu ; ' proposer. ' Heureusement, les contribuables bruxellois qui devront solder la note des dépenses incon 1 sidérées de l'administration - des hospices r n'auront à ce sujet aucun tracas. Conformé ^ ment à l'habitude prise depuis près de quatr .ans, le Conseil communal approuvera tout huis clos, ce qui évitera au citoyen trop nei 1 veux l'occasion de s'agiter en somme bien int 5 tilement. A moins qu'on simplifie encore da vantage en vivant désormais sous le régim } des douzièmes provisoires et... définitifs. Aujourd'hui plus qu'hier » et bien moins que demain. Le succès du Bhu 5 mol va tous les jours en grandissant. Il n'es . plus personne qui n'en connaisse les effets e . n'en apprécie les bienfaits, car le Rhumol est V . plus sûr remède contre toutes les affections de ; voies respiratoires. 10030, Agrandissement de l'hôpital SatnUPierre Le Conseil communal de Bruxelles vient d i voter l'acquisition d'une des sordides impasse - qui avoisinent l'hôpital Saint-Pierre, rui FbIBL. UNIvl JOURNAL QUOTIDIEN — Le Numéro 15 Centimes 5* Atiiiée. — - r-i° i30i

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Dit item is een uitgave in de reeks La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie behorende tot de categorie Gecensureerde pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1914 tot 1918.

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